Retrouvailles distantes [ Sam & Olivia ]

Le 23 octobre 2006.


Les cours venaient de se terminer et Olivia était absolument crevée par sa journée. Ses professeurs avaient eu l’ingénieuse idée de leur donner des devoirs ... Comme si cela servait à quelque chose. Et le pire dans l’histoire, c’était qu’elle devait les rendre pour la semaine prochaine. Elle pressait le pas, elle devait rejoindre Juliet dans le parc juste après les cours, et ce n’était pas le moment de traîner. Son amie ne serait surement pas contente si Olivia ratait un de leurs rendez vous. D’ailleurs, où Juliet serait dans le parc ? C’était un endroit vaste. En plus, il commençait à faire froid, pour une rencontre dans le parc. Juliet devait surement lui parler d’un truc important.

Alors qu’Olivia descendait les escaliers, elle aperçut en bas de ces derniers Samaël. Elle eût subitement l’envie de faire demi-tour, de revenir sur ses pas et de s’enfuir. Elle avait repensé à ce que Juliet lui avait dit, et il était vrai qu’elle y était allée peut-être un peu fort. Peut-être qu’elle aurait du s’expliquer plus calmement. Elle aurait du agir en adulte, en grande fille qu’elle était désormais. Olivia culpabilisait un peu d’avoir fait souffrir Sam. Malgré tout, elle l’appréciait beaucoup.

Hésitant donc entre avancer et faire demi tour, Olivia resta planté l’espace d’un instant en haut des escaliers. Elle aurait bien aimé s’excuser. Mais comment est-ce que ça marchait, les excuses ? Elle devait se planter devant lui et lui dire avec des yeux larmoyants qu’elle était désolée ? Ou alors elle devait lui hurler à la figure que ce qu’il avait fait était dégueulasse. Seulement, il n’avait rien fait. Olivia ne se rendait pas compte qu’elle se mordillait la lèvre, et ressentit une petite douleur lorsqu’elle se mit à saigner. Elle n’avait jamais autant saigné dans sa vie, que depuis le mois de septembre.

Ainsi, prenant son courage à deux mains, elle s’avança vers Samael. Elle descendit une à une les marches, et une fois arrivée en bas, elle se planta en face de lui, toute sa volonté s’étant envolée entre le premier et le dernière escalier.

*Bordel, dis quelque chose*

Elle se demanda si parler du temps était approprié à la situation. Manifestement, non. Alors, elle dit :

« Bonjour ... Enfin, bonsoir Sam. »

*Pathétique*

Elle se sermonnait intérieurement d’avoir dit une phrase aussi bateau et ... Et nulle. Elle voulait s’excuser, si elle ne le faisait pas, elle aurait ça sur la conscience. S’excuser ... Elle avait entendu ce mot quelque part, mais elle ne savait pas trop l’utiliser. Elle ne l’avait jamais fait, d’ailleurs. Elle ne s’excusait jamais. Pourtant, elle avait envie de le faire. Juste ce soir. Si elle ne le faisait pas de suite, l’envie allait lui passer et elle passera une nouvelle fois pour une cruche. Alors, elle dit avec hésitation :

« Dis ... Je peux te ... Parler ? »

Samaël sortait de cours et il était fatigué de sa journée, elle avait été longue et n'ayant pas eu Métamorphose, il n'avait pas pu discuter un peu avec Juliet donc il n'avait eu aucune distraction de la journée. Il n'avait pas non plus entrainement ce soir là donc pas d'aération de l'esprit prévue non plus.

Il allait rejoindre sa salle commune quand Olivia se planta devant lui, Sam regarda un instant sans rien dire la jeune fille, il n'était pas encore près à lui reparler comme si de rien était, il se posait beaucoup trop de questions sur ses sentiments pour avoir en plus à gérer les états d'âme de la Gryffondor. Il allait donc la contourner sans rien dire quand elle ouvrit enfin la bouche.

« Bonjour ... Enfin, bonsoir Sam. »

"Bonsoir Olivia"

Il n'avait rien d'autre à ajouter, de toute façon qu'aurait-il put dire d'autre ? Qu'il était désolé d'avoir dit des choses blessantes à la jeune fille ? Il n'était pas désolé, il avait dit ce qu'il pensait pour une fois. Elle lui avait menti sur ses sentiments, elle voulait que tout tourne autour d'elle et Samaël en avait eu assez. Bon, il était vrai qu'Olivia avait certainement accrut certains traits de caractère mais quand même. Tant qu'il n'aurait pas découvert ce qui n'allait pas chez lui, il ne voulait pas entretenir de lien trop fort avec Olivia de peur de revivre ce qu'il avait déjà vécu.

Il allait continuer son chemin sans plus prêter attention à la jeune fille quand elle reprit la parole.

« Dis ... Je peux te ... Parler ? »

"Tu viens déjà de le faire et je n'ai rien à te dire. On s'est déjà tout dit, je crois", Samaël jeta un regard froid à Olivia.

Il allait continuer son chemin mais se dit qu'après tout, il pouvait toujours écouter ce qu'elle avait à lui dire, au pire, elle lui mentirait encore, au mieux, ils arriveraient peut-être à se reparler un jour.

"Si tu insistes, je t'écoute mais fait vite. J'ai autre chose à faire."

Il posa un regard dénué de sentiments sur Olivia et attendit qu'elle prenne la parole. Elle semblait étrangement mal à l'aise mais ce n'était pas le problème de Samaël. Elle voulait lui parler ? Et bien qu'elle parle mais Sam n'allait pas lui rendre les choses plus faciles.

Olivia se sentait un peu hésitante, elle regrettait un peu. Enfin, ce n’était pas vraiment des regrets, plutôt des doutes. L’attitude froide de Sam la déstabilisait encore plus. Depuis quand c’était un garçon qui remettait les gens à leur place ? Un peu sonnée par sa réponse elle le contempla un instant, sans dire un mot. Il avait décidément bien changé. Se disant qu’il valait mieux dire quelque chose pour ne pas ressembler à une idiote, Olivia dit :

« Il fait de plus en plus froid dis donc. »

Pour être honnête, si quelqu’un lui avait dit ça, elle lui aurait éclaté de rire à la figure. Sans pouvoir se retenir, Olivia devint écarlate. Afin de se redonner contenance, elle lui fit un léger sourire. Rosissant de nouveau, elle ne sut rien dire, et Olivia n’aimait pas ne pas parler.

Elle se sentait étrangement seule, alors qu’avant elle ne sentait elle-même qu’en présence de Samael. Là, à part du froid et du vide, elle ne sentait rien. C’était bizarre, les sentiments, quand même. Olivia était sur le point de partir dans des réflexions sur la nature des sentiments humains particulièrement profondes lorsqu’elle vit un petit de première année glisser un peu plus bas dans les escaliers, elle ne put s’empêcher de s’exclamer :

« Ooh le pauvre petit ! Il aurait pu se faire très mal quand même ! Non mais ces élèves qui se moquent ! Ils n’ont aucune considération ! C’est cruel, les gamins de cet âge quand même ! »

Olivia rougit encore un coup lorsqu’elle s’aperçut qu’elle devait surement embêter Sam. Il avait surement d’autres choses à faire. Elle aussi, d’ailleurs. C’est pourquoi, elle inspira un bon coup et commença avec la voix tremblante :

« Oui donc, je voulais te parler ? Enfin non, oui, je voulais te parler. »

Sa phrase n’avait aucun sens. Soit, elle commençait à avoir l’habitude. Elle inspira un coup et continua :

« Oui oui, je sais tu ne veux pas me parler, et tatati et tatata. Bon déjà, sache que je n’ai jamais fait ce que je m’apprête à faire. T’es prêt ? Non, c’est pas une question, de toute façon, si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai plus. Tu sais, j’ai eu envie. Enfin, ça fait un moment que j’en ai envie, sauf que je ne sais pas comment faire. Et juste aujourd’hui, j’en ai eu la force. Non mais tu te rends compte ? Non tu ne te rends pas compte. T’as surement du oublier mon caractère et ma capacité à ne pas ... »

Elle s’arrêta un instant. Elle reprit son souffle, et annonça :

« Je suis désolée, Samael. »

Oh, ça sonnait plutôt bien, finalement. Ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin, elle continua :

« Oui oui, je suis désolée. Bon alors, là par contre, je ne sais pas par où commencer, mais il faut bien débuter non ? Bon déjà, je suis désolée si notre rupture t’as affecté, si tu as cru que je me moquais de toi. Parce que non, je t’aimais vraiment hein. Je n’ai cessé de t’aimer que vers la fin de l’été. Tu sais, tu comptais vraiment pour moi. Ca va te paraître prétentieux que je dise ça ... Oui, parce que je suis un peu prétentieuse aussi, mais passons. Je suis même fière que tu sois devenu comme tu es, et puis c’est chouette que tu te sois présenté pour l’équipe de Quidditch. »

Elle reprit son souffle. Ca y est, c’était fait, elle lui avait dit tout ce qu’elle pensait vraiment. Elle n’avait plus qu’à attendre sa réaction. Mais, Olivia aimait bien le son que faisait la phrase «’Je m’excuse’ lorsqu’elle sortait de sa bouche. Alors, elle répéta :

« Désolée Sam. Désolée si tu crois qu’un jour je n’ai pas été sincère avec toi. Ce n’était pas mon intention. Je l’étais. Tu es un garçon adorable et je ne veux pas qu’on arrête de se parler, juste à cause de ça. »

Samaël fixa Olivia jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche pour lui parler du temps. Le jeune leva les yeux au ciel exaspéré, elle n'avait que ça à lui dire ? Elle enchaina alors avec la cruauté des gosses d'aujourd'hui, un rictus ironique se forma sur le visage du jeune homme. Elle pouvait parler, niveau cruauté, elle était pas mal dans son genre.

Samaël poussa un soupir de lassitude, il rêvait de se rouler en boule dans son lit, il avait besoin de mettre ses idées au clair. Surtout après ce qu'il avait fait en Sortilèges. Les cours étant les mêmes que l'année passée, Sam décrochait très rapidement, n'écoutant qu'à moitié et laissant son regard vagabonder. Il avait alors commencé à détailler ses camarades mais là où un garçon normalement constitué aurait comparé les tours de poitrines des filles, lui s'était amuser à comparer les biceps de ses condisciples masculins. D'ailleurs Jeremy Baker était plutôt bien pourvu, fallait dire que le Quidditch ça développe.

Enfin bref, Sam voulait être très loin d'ici, il ne voulait plus entendre les longs monologues sans queues ni têtes d'Olivia.

"Oui oui, je sais tu ne veux pas me parler, et
tatati et tatata. Bon déjà, sache que je n’ai jamais fait ce que je
m’apprête à faire. T’es prêt ? Non, c’est pas une question, de toute
façon, si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai plus. Tu sais,
j’ai eu envie. Enfin, ça fait un moment que j’en ai envie, sauf que je
ne sais pas comment faire. Et juste aujourd’hui, j’en ai eu la force.
Non mais tu te rends compte ? Non tu ne te rends pas compte. T’as
surement du oublier mon caractère et ma capacité à ne pas ..."

"Bon abrège j'ai pas que ça à faire !"

Sam en avait assez et voulait qu'elle en vienne au fait, ce qui suivi le laissa sans voix.

« Je suis désolée, Samael. »

"Et bien moi pas, j'ai pensé chaque mot que je t'ai dit. La vie est triste mais c'est ainsi."

Et elle repartit dans des phrases plus longues les unes que les autres mais contrairement à précédemment, il écouta avec un peu plus d'attention.

« Oui oui, je suis désolée. Bon alors, là par contre,
je ne sais pas par où commencer, mais il faut bien débuter non ? Bon
déjà, je suis désolée si notre rupture t’as affecté, si tu as cru que je
me moquais de toi. Parce que non, je t’aimais vraiment hein. Je n’ai
cessé de t’aimer que vers la fin de l’été. Tu sais, tu comptais vraiment
pour moi. Ca va te paraître prétentieux que je dise ça ... Oui, parce
que je suis un peu prétentieuse aussi, mais passons. Je suis même fière
que tu sois devenu comme tu es, et puis c’est chouette que tu te sois
présenté pour l’équipe de Quidditch. »

Samaël perdit un peu son masque de dureté, elle semblait sincère, oui mais pendant leur relation aussi elle semblait sincère. Oui mais, elle le disait elle même, elle n'avait commencé qu'à la fin de l'été à mentir. Oui mais peut-être que là aussi, elle lui mentait comment être sûr ? Surtout quand lui même ne savait pas où il en était. Comment s'y retrouver ?

« Désolée Sam. Désolée si tu crois qu’un jour je n’ai
pas été sincère avec toi. Ce n’était pas mon intention. Je l’étais. Tu
es un garçon adorable et je ne veux pas qu’on arrête de se parler, juste
à cause de ça. »

"C'est toute notre relation que je considère fausse. Je dois dire que je ne sais pas où j'en suis, tout se mélange dans ma tête. Je ne sait pas si je te croit ou pas. J'ai besoin de réfléchir, Olivia. Peut-être qu'un jour, on pourra être amis et faire comme si de rien était mais pour l'instant, je n'en ai pas encore la force. Je dois cependant dire que grâce à toi, j'ai pu gagner un peu d'assurance, je t'en remercie. J'espère trouver, un jour, la force de te reparler sans animosité. Tu n'es pas si diabolique que ça quand on connait un peu."

Samaël avait beaucoup de choses sur lesquelles réfléchir, il n'allait jamais avoir assez de temps pour penser à tout. Il laissa alors apparaître un léger sourire sur ses lèvres, le premier depuis le début de leur "conversation".

Olivia attendit impatiemment la réaction de Samael. Après tout, elle avait été honnête, il n’y avait pas de raison qu’il ne la croit pas. Elle lui avait dit ce qu’elle ressentait vraiment, et cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait plus fait. Quand il lui dit qu’il considérait toute leur relation de fausse, Olivia ne parla pas, assez déçue. Comme ça, il trouvait qu’elle l’avait pris pour un imbécile ? C’était vraiment ça, l’image qu’il avait d’elle ? Celle d’une fille manipulatrice qui joue avec les sentiments des gens ? A cette pensée, un petit sourire triste passa sur sa figure et elle le regarda sans sourciller.

Elle ne fit même pas attention à plaisanterie à la fin de la phrase. A moins que ce soit un reproche tourné à la rigolade. Olivia ne savait plus trop où elle était. L’image d’elle qu’elle avait véhiculée ne lui plaisait guère. Cela la blessait même. Enfin, elle avait toujours été sincère avec lui. Ce n’est pas parce qu’elle lui avait légèrement menti sur la fin qu’il fallait tout remettre en question. Olivia comprenait qu’il puisse faire ça, mais elle ne l’acceptait pas.

Tout en essayant de gommer son sourire qui en disait long sur son état d’esprit, Olivia répondit sans aucune énergie dans la voix :

« Soit. Pense comme tu veux. C’est bête que tu ne me croies pas. Je pense pas que ce soit une raison pour tout remettre en question. Ecoute, je pense que tu me connais un minimum pour savoir que si tu m’ennuyais depuis le début, ça ferait déjà un moment qu’on serait ensemble. On ne se serait même jamais mis emsemble. Alors, honnêtement, t’entendre dire ça, ça me rend triste, parce qu’en quelque sorte, tu effaces des super bons moments qu’on a passés ensemble. Tu effaces une partie de notre septième année. T’effaces plein de choses, alors que j’étais sincère. Et je suis persuadée que tu le sais. »

Enfin, peut-être qu’il le savait, mais qu’il ne savait pas qu’il savait. Ca a l’air un peu compliqué dit comme ça, mais dans la tête d’Olivia, tout cela est très clair.

Elle le regarda encore un instant. Pleins de pensées se bousculaient dans sa tête. En toute honnêteté, elle se demandait comment elle avait pu tomber amoureuse d’un garçon comme Samael, et comment, peu de temps après, elle avait pu sortir avec Killian. Et comment elle avait pu se retrouver dans des vestiaires avec O’Connor, accessoirement. C’était étrange de voir qu’elle avait été attirée par Killian et par Samael, alors qu’ils n’avaient rien à voir.

Se souvenant de la fin de la phrase que Sam avait prononcé précédemment, Olivia rebondit dessus, avec un léger sourire :

« Bien sur que si, je suis diabolique. J’aime bien torturer les petits enfants, ça se voit, non ? »

Très drôle. Cette fille avait un sens de l’humour hors du commun.

Samaël vit qu'il avait blessé Olivia mais qui pouvait-il ? La vérité faisait toujours mal c'était comme ça. Elle lui balança alors qu'il effaçait toute une partie des bons moments qu'ils avaient passés ensemble mais il n'effaçait rien du tout, au contraire, il se rappellerait toute sa vie de ses moments. Ils n'avaient jamais été aussi heureux que pendant cette période. Mais leur relation s'était terminé de la mauvaise façon et il ne pouvait s'empêcher de penser à la fausseté de leur relation.

"Je ne remets pas en question les moments que nous avons passé ensemble. Je ne doute pas qu'au début, tu as été sincère Olivia mais le fait que tu m'aies menti remets certaines choses en question. Les bons moments resteront toujours de bons souvenirs."

Il observa un instant la jeune fille, il ne savait pas comment il avait pu tomber amoureux d'elle, plus il la regardait et plus il se posait de questions. Elle était belle bien sûr, même très belle, mais il lui manquait quelque chose. Quelque chose de plus qui ferait la différence, Sam ne savait pas ce que c'était mais Olivia ne possédait pas ou plus cette chose.

« Bien sur que si, je suis diabolique. J’aime bien torturer les petits enfants, ça se voit, non ? »

Samaël esquissa un sourire, même si Olivia ne faisait plus battre le cœur du Poufsouffle, il ne devait pas se montrer trop cruel avec elle. Certes elle lui avait menti, mais lui avait reluqué O'Connor alors qu'ils étaient encore ensemble. Enfin reluqué était un grand mot, son regard avait juste été attiré par le corps de Darren. Ouai non son argumentation ne tenait pas la route, la faute d'Olivia était plus grave quand même. Lui, il n'avait pas menti sur ses sentiments et lui n'avait pas eu peur de lui avouer ce qu'il ressentait.

Elle était bien lâche pour une Gryffondor quand même, mais il s'était promis de ne plus revenir là-dessus, il chassa donc ces vils pensées de son esprit et tenta à son tour un trait d'humour.

"Tout s'explique, c'est toi la vilaine sorcière des contes pour Moldu. J'aurais dû m'en douter. Tu as des furoncles qui commence à apparaitre."

Bon ok, c'était nul, il n'avait jamais été doué pour faire de l'humour de toute façon mais il s'en fichait. Si ça plaisait pas aux gens et ben c'était pareil. Il ne voyait pas pourquoi ce serait tout le temps à lui de faire plaisir aux autres, il voulait faire des blagues pourries et bien il ferait des blagues pourries.

Il espérait quand même que la Gryffondor n'avait pas mal pris son trait d'humour foireux et puis sinon tant pis, il ne lui avait pas demandé de venir lui parler, elle était venue toute seule comme une grande donc si elle était là, c'est qu'elle pouvait supporter Samaël, ou pas d'ailleurs. Enfin bref, si elle était pas contente, elle pouvait toujours partir aller faire la pie bavarde avec quelqu'un d'autre, d'ailleurs cette phrase chantée par les Serpentards lors du match de Quidditch était plutôt bien trouvée et reflétait particulièrement bien la réalité. Enfin les autres jours puisque aujourd'hui, la pie semblait enrouée. Peut-être avait-elle des problèmes.

"Sinon tout va bien pour toi ?"

Il savait qu'il ne devait pas redevenir trop proche d'Olivia tout de suite, qu'il lui fallait encore du temps pour digérer, mais ça ne l'empêchait pas de prendre des nouvelles d'une camarade. Peut-être avait-elle besoin de parler à quelqu'un et Sam serait vraiment le dernier des crétins s'il se comportait comme un goujat. Sa volonté d'assurance en lui ne devait pas le conduire à devenir un O'COnnor ou un Gray bis. Il devait quand même garder une part du gentil Samaël.

Non mais, il était assez spécial. S’il considérait toute leur histoire de fausse, pourquoi est-ce qu’il disait qu’il ne remettait rien en cause ? C’était assez étrange, comme manière de penser. Ce ne servait à rien d’insister de toute manière. Ce garçon était borné, Olivia n’y pouvait rien. Il n’aurait jamais du changer. Il aurait du rester comme il était, il aurait du rester le Sam qu’Olivia aimait. Il n’aurait jamais du devenir comme ça. Olivia le considérait presque comme un inconnu. Elle reconnaissait vaguement ses traits de caractère, mais elle ne retrouvait plus son amoureux, celui avec qui elle voulait se marier et avoir plein d’enfants. Enfin, juste deux enfants. C’était étrange, comme les choses se passaient. Elle voulait se marier avec lui. Elle avait choisi le prénom de leurs enfants, leurs parrains et leurs marraines. Et pourtant, seulement quatre mois après ces prévisions, il n’était plus qu’un quasi inconnu. Et le pire dans l’histoire, c’était qu’Olivia n’en avait plus rien à faire. Il fut un temps où elle ne pouvait imaginer une vie sans lui, et désormais, même s’il lui semblait flou, son avenir était absolument concevable sans Samael.

Le jeune homme tenta une pointe d’humour. Le plus drôle, ce n’était pas son humour, mais les efforts qu’il y mettait. Elle rit donc, parce que c’était un peu drôle, quand même. Malgré ce qui avait pu se passer, elle l’aimait bien. C’était un chouette gars, avec un bon fond. Il voulait changer ? Tant mieux pour lui. Mais elle préférait tellement « l’ancien lui ». De toute manière, Samael n’en avait plus rien à faire, de ce qu’elle pensait.

Le Poufsouffle la tira de ses pensées, en lui demandant si tout allait bien. Pouvait-elle se confier à lui ? Ou bien c’était encore trop tôt ? Elle aurait bien aimé lui raconter ce qu’il s’était passé avec O’Connor, juste pour se soulager. Pour dire ça à quelqu’un d’autre que Juliet. Olivia ne voulait pas embêter son amie avec ses histoires futiles, elle avait bien d’autres problèmes plus importants. Elle hésita un instant. Samael la prendrait surement pour une trainée. Alors, elle répondit, hésitante :

« O..Oui, ça va bien. Et toi ? »

Olivia considérait sa réponse comme un peu trop banale. C’est pourquoi elle ajouta en rigolant un peu :

« C’est pas trop dur les cours cette année ? Tu arrives à suivre ? »

Olivia affirma avec hésitation qu'elle allait bien, réponse banale pour éviter de s'attarder sur le sujet. Samaël ne fut pas dupe.

"Oui moi ça va."

Et puis, comme pour éviter qu'une sorte de malaise s'installe entre eux, elle lui demanda s'il arrivait à suivre les cours. Il observa un instant Olivia comme si elle était folle. Elle ne parlait jamais des cours avant, dès qu'il abordait le sujet, elle s'empressait de détourner le sujet. Il s'étonna donc du soudain intérêt d'Olivia pour toute forme de travail scolaire.

"Oui, merci, j'arrive à suivre. J'avoue que c'est plus difficile que l'année dernière, les profs nous surcharge de travail mais c'est plus ou moins la même chose quand même donc ça va. Et toi, tu arrives à suivre ?"

Il ne doutait pas qu'Olivia s'en sortait, elle arrivait toujours tout ce qu'elle entreprenait. Mais peut-être se trompait-il, peut-être n'était-ce qu'une image qu'elle renvoyait.

"Au fait, félicitation pour ta nomination au poste de poursuiveuse. Je suis sûr que tu vas gérer."

Il fit un sourire à la Gryffondor pour essayer de se faire pardonner son attitude précédente peut-être ou alors juste pour lui montrer qu'il était sincère dans ses paroles. Il ne savait pas trop à vrai dire. Il voulait juste ne pas être méchant avec Olivia et faire comme si de rien était, faire comme si elle ne lui avait jamais menti, faire comme s'ils s'étaient quittés bons copains. Il voulait ça mais n'était pas encore prêt pour l'appliquer, il lui fallait encore un peu de temps, il ne demandait que ça, du temps.

Quand elle lui parla de travail, Olivia vit Samael faire une drôle de tête. Un peu la tête de celui qui se dit « Heu mais elle est malade là ? ». En quoi c’était étonnant, qu’elle parle de travail ? Elle semblait si bête que ça ? Elle répondit cependant à Samael :

« Oui, j’y arrive, mais je suis de plus en plus fatiguée, c’est bizarre. L’année dernière je suivais à pe près bien, mais là ... »

Elle laissa sa phrase en suspens. Bon au pire, ce n’était pas bien grave. Quoique, le jeune homme devait avoir l’habitude de beaucoup la voir parler. C’est vrai qu’elle ne parlait plus autant qu’avant. Enfin, elle parlait toujours autant avec Juliet, ou ses amis, mais avec les autres, elle était moins extravertie.

Puis, le jeune homme la félicita pour sa nomination. Assez fière de son effet, elle répondit :

« Merci Sam ! Moi aussi je suis sure que tu vas gérer ! De toute manière, t’as une bonne carrure pour être batteur ! »

Elle lui sourit également. C’était bien, ils recommençaient à se parler. Un tout petit peu. Elle en était contente, au fond. Puis ce n’était pas parce qu’ils avaient rompu qu’ils devaient se faire la guerre après tout. C’était une histoire passée et finie, ça ne servait à rien de toujours en reparler. Elle voulait bien continuer à lui parler. Alors, pour pas que la conversation se finisse ici, elle ajouta avec un petit rire :

« J’espère que tu ne m’enverras pas de cognards dans la figure hein ! Ni à Ju, d’ailleurs ! »

Ce n’était pas très drôle, mais au moins, ça avait le bénéfice de meubler la conversation.

Olivia confirma ce qu'il pensait, elle arrivait à suivre cependant elle fatiguait plus que l'année dernière également. Samaël fronça les sourcils légèrement inquiet, peut-être était-ce parce qu'elle devait fournir un de gros effort pour avoir un niveau correct au Quidditch, son poste lui mettait peut-être trop de pression sur les épaules. Pourtant, il était dans le même cas qu'elle et il ne se sentait pas autant fatigué. Peut-être fallait-il qu'elle s'adapte à son nouveau rythme de vie.

Il la félicita alors pour sa nomination et elle fit de même.

"Merci, j'espère que je serais à la hauteur même si j'ai la bonne carrure."

Il lança un sourire amusé à la jeune fille, elle avait toujours des paroles rassurantes mais qui au lieu de vraiment mettre en confiance avait le don de faire rire.

« J’espère que tu ne m’enverras pas de cognards dans la figure hein ! Ni à Ju, d’ailleurs ! »

Sam fit mine de réfléchir et lançant un sourire innocent à la Gryffondor, il demanda :

"Tu n'as donc pas confiance en moi ? Je suis déçu, je me ferais donc un plaisir de vous faire peur, il esquissa un sourire diabolique. J'espère que vous avez de bon réflexes les filles, vous allez souffrir. Tu croies quand même pas que je vais vous laisser gagner ?"

Elle avait vraiment de l'espoir la petite Olivia si elle croyait qu'il n'allait pas envoyer de cognards dans sa direction sous prétexte que c'était son ex. Au contraire, ça lui donnait une motivation supplémentaire pour tirer.

Samael lui dit qu’elle devrait faire attention. Décidément, le Quidditch était un jeu dangeureux. Elle ne finirait pas l’année entière. Soupirant, Olivia lança :

« Mais t’es trop cruel ! Tu serais même capable de faire souffrir ton amie Juliet quelle honte ... »

Elle rigola un instant et un silence s’installa entre eux. Afin de ne pas laisser un vide au milieu de leur discussion prometteuse, elle balança sans réfléchir :

« Enfin, j’espère qu’Abygaelle va bien ! Je l’aime beaucoup ! D’ailleurs, mes parents l’ont adorée ! »

Parler du moment où ils étaient ensemble n’était peut être pas la meilleure chose à faire.Olivia se sentait un peu bête, là. Déjà qu’ils semblaient avoir retrouvé un semblant de complicité, elle ne voulait pas tout foutre en l’air. Alors, elle fit mine d’observer un petit qui tirait une petite fille par les cheveux. Elle lança à Sam :

« Ces petits sont vraiment des barbares ! »

Elle soupira en haussant les sourcils. Puis, voyant que le soleil commençait sérieusement à décliner derrière les fenêtres, Olivia dit à Samael :

« Bon Sam’ , c’est un peu tard et j’ai tout plein de devoirs à faire ! Bonne soirée ! »

Elle fit quelques pas, et se retourna pour voir si le jeune homme était toujours là. Par chance, il y était encore. Alors, elle revint vers lui, et lui dit doucement :

« Tu sais, je suis ravie qu’on se soit reparlés. Je ne doute pas que ça a été dur pour toi, mais j’espère qu’on pourra redevenir complices. Peut-être pas comme avant, mais au moins un petit peu. »

Puis, elle souffla :

« Je suis désolée, Sam. »

[RP Terminé]