Explications houleuses [PV Peter]

13 Septembre 2006

Ahren marchait sereinement, pour la première fois depuis longtemps, il ne s'ennuyait pas. Il avait trouvé un sous-fifre en la personne de Marianne Wolf et il comptait bien rassemblait d'autres élèves autour de lui. Mais Marianne représentait une bonne recrue, noble Sang-Pure qui semblait partager ses idées et qui d'après ce qu'il en avait vu avait un petit faible pour lui tout cela était parfais.

Il avait bien essayé de parler avec le Sang-Pur de son dortoir mais la conversation avait tourné court, ce dernier ne partageait pas sa vision des choses sur la noblesse du sang. Il était sans nul doute l'un de ses traîtres à leur sang. D'ailleurs ça ne faisait aucun doute vu les fréquentations qu'il avait. Mais Ahren ne perdait pas espoir, il y arriverait ça ne faisait aucun doute. Et puis même s'il n'y avait que Marianne et bien soit, il renverserait Ulrich avec seulement Marianne à ses côtés.

Il se dirigeait donc vers la bibliothèque afin de trouver des sorts qui pourraient l'aider à battre son frère un jour, il était certain d'y arriver. Il n'avait qu'une idée en tête se venger d'Ulrich. Ce dernier se croyait supérieur car il était Préfet-en-Chef, il croyait être le meilleur car il pouvait le mettre en retenue et lui enlever des points, mais il lui montrerait, il lui ferait mordre la poussière à ce crétin arrogant qui ne faisait que l'humilier. Il croyait lui faire peur avec ses menaces mais il n'irait jamais à aucune des retenues que pourrait lui donner son ainé. rien ne pourrait jamais l'y obliger.

Cependant, le Préfet des Serdaigle vint le trouver pour lui annoncer sue le Professeur Virtanen lui avait demandé de lui dire qu'il fallait qu'il aille le voir dans son bureau et qu'il ferait mieux de se dépêcher car l'enseignant semblait relativement énervé. Ahren assura au Préfet qu'il irait alors qu'un sourire narquois étirait ses lèvres.

Ainsi Ulrich avait réellement mis son directeur de maison au courant, Ahren était assez surpris car il avait sincèrement pensé que son frère n'allait pas mettre le professeur dans la confidence puisqu'il aurait sûrement préféré s'occuper lui même de son cadet. A moins que quelqu'un d'autre ait prévenu le directeur des Serdaigle. Mais là n'était pas la question.

Il partit donc en sens inverse afin de rejoindre le bureau du Professeur Virtanen. Il marchait donc le moins vite possible, moins il irait vite et moins l'entrevue aurait lieu. Ahren ne l'aurait avoué pour rien au monde mais Peter Virtanen impressionnait le jeune Serdaigle avec sa grande stature et ses cernes sous ses yeux.

Il arriva cependant relativement rapidement devant la porte du bureau de directeur des Serdaigles. Il frappa donc fermement pour montrer qu'il n'avait pas peur. Il entra dans la pièce et aperçu le Professeur Virtanen derrière son bureau qui corrigeait certainement des copies. Il se racla la gorge pour indiquer sa présence. Il fixa son directeur effrontément comme pour le mettre au défi de faire quoique ce soit.

"Vous m'avez fait demander Monsieur ?"

Question des plus stupides sinon il ne serait pas là, mais c'était surtout pour montrer son aplomb et qu'il n'était pas impressionné. Tout était dans l'apparence et dans l'arrogance du geste. Il ne fallait jamais montrer que l'on avait peur à ses adversaires avant une bataille. Sinon l'adversaire savait déjà que vous aviez quelque chose à vous reprocher avant que quiconque ne vous ait reproché quoique ce soit. Dans ce cas la bataille était perdue d'avance et Ahren n'avait pas l'intention de perdre contre son professeur. Il s'en tirerait la tête haute.

Peter était occupé à corriger ses premières copie -un désastre- quand quelqu'un frappa à la porte. L'enseignant leva les yeux de son travail, se demandant qui cela pouvait être avant de se rappeler qu'il avait fait convoqué le petit Keller. Son frère ainé, qui était surtout le nouveau préfet-en-chef, lui avait rapporté que le jeune homme avait manqué de respect à une petite fille de Gryffondor, et qu'il ne s'était pas présenté à la retenu donné par son ainé. Le professeur de runes ne s'était vraiment pas attendu à avoir de problème avec Ahren, étant donné qu'il n'avait que de bons échos d'Ulrich, mais le jeune garçon ne semblait pas aussi sage que son grand frère, tant pis. Sa promotion de cette année allait décidément lui causer des ennuis, il n'avait pas encore entendu parler de Linnet Sneals, mais il y avait fort à parier que ça ne tarderait pas.

Poussant un soupir à fendre l'âme, l'enseignant s’apprêtait à se lever pour aller ouvrir quand le jeune garçon pénétra dans le bureau et se racla la gorge pour attirer l'attention du professeur. Peter haussa les sourcils, c'en étaient des manières ! On ne lui avait jamais appris la politesse à celui là ?

"Je ne crois pas vous avoir invité à entrer, mais puisque vous êtes-là asseyez-vous." ordonna-t-il d'une voix dure.

Le gamin s'exécuta tout en le regardant droit dans les yeux, comme pour le défier. Le professeur eut du mal à ne pas rire, il se prenait vraiment pour quelqu'un celui-là ! Une petite conversation pour le remettre à se place ne pourrait pas lui faire de mal. Peter voyait tout à fait quel genre de gamin il avait en face de lui. Un petit prince, qui se croyait supérieur à tous parce que ses parents étaient de sang-pur, parce qu'il était issu d'une grande lignée et que son coffre à Gringotts était bien rempli. Oui, Peter comprenait parfaitement ce qui se passait dans le crâne de ce petit arrogant, parce qu'il l'avait été avant lui. Heureusement, il avait changé, au contact de ses camarades et avec les remontrances de ses professeurs. Mais il n'avait pas suffisamment changé, et pas assez vite. Il s'arrangerait pour que le jeune Keller ne finisse pas comme lui. Il le ferait changé, avec ou contre son grès.

Le gamin posa alors une question des plus stupides en demandant si Peter l'avait fait demandé et ce dernier fut tenté de lui répondre que "non, c'était une blague du préfet, pas mal hein ?" mais se retint. Sentant que la conversation risquait de durer un peu, le professeur s'enfonça dans son fauteuil avant de planter son regard dans celui de son élève.

"Je vous ai effectivement convoqué Mr. Keller, il semblerait que vous ayez eu des ennuis avec le préfet-en-chef au sujet d'une jeune Gryffondor récemment, si je ne m'abuse. Qu'avez-vous à me dire à ce sujet ?"

Evidement, Peter connaissait déjà toute l'histoire. Ulrich la lui avait rapporté et il avait également entendu la jeune Leah Wilson, que sa grande sœur avait accompagné. Le recit du Serpentard et celui des deux Gryffondors s'étaient révélé identiques, donc sans doute vrais. Il tenait néanmoins à écouter la version d'Ahren, afin de tester son honnêteté.

Le professeur annonça qu'il ne lui avait pas demandé d'entrer et lui ordonna de s'assoir d'un ton dur. Et bien, ça commençait bien. Mais le jeune Serdaigle ne se démonta pas et fixa insolemment son directeur de maison. Il n'avait pas peur et il le montrait.

"Je vous ai effectivement convoqué Mr. Keller, il
semblerait que vous ayez eu des ennuis avec le préfet-en-chef au sujet
d'une jeune Gryffondor récemment, si je ne m'abuse. Qu'avez-vous à me
dire à ce sujet ?"

Ahren n'eut pas la décence de baisser les yeux au contraire, il continua de fixer le Professeur Virtanen avant de prendre la parole.

"Je vois que mon frère vous a prévenu. Cependant, je crains que ce qu'il vous ait raconté ne soit légèrement déformé. Ulrich n'a pas été présent durant toute l'altercation. Au départ, je n'ai fait que bousculer la petite Wilson, je lui ai ensuite proposé de jouer avec moi mais sa sœur est devenue complètement hystérique et m'a collé contre un mur. Je me suis donc défendu. Et au moment où Ulrich est arrivé, je ne faisais que me défendre. Il a donc analysé la situation du point de vue qui l'arrangeait puisqu'il me déteste. Il m'ait donc paru injuste la retenue que mon cher frère m'a attribué."

Ahren n'avait pas lâché le directeur des Serdaigles des yeux. Son attitude était volontairement provocante et il attendait de voir l'attitude de son professeur. Allait-il s'énerver ? Allait-il rentrer dans son jeu ? Parce que pour Ahren tout ça n'était qu'un jeu. De toute façon, le professeur Virtanen n'avait aucune preuve. Il ne craignait donc pas grand chose. Au pire, il tiendrait tête à Virtanen. Il allait adorer se nouveau jeu. Faire tourner en bourrique son directeur de maison qui disait mieux ?

Peter soutint le regard insolent du jeune Keller qui ne daignait baisser les yeux. Qui croyait-il effrayer ce morveux, avec son attitude provocante ? Il ne croyait quand même pas impressionner son directeur de maison avec ça ? Si c'était le cas, il allait vite déchanter, parce que son professeur était bien meilleur que lui à ce jeu là. L'enseignant continua de fixer son nouvel élève d'un regard glacial, le laissant terminer son histoire ridicule. Bien sur il n'avait fait que "bousculer malencontreusement" Leah Wilson, pour lui proposer de "jouer avec lui" par la suite. A qui pensait-il avoir affaire pour raconter des bêtises pareilles ? Une chose qu'Ahren ignorait sans doute était que les meilleurs menteurs reconnaisse toujours leur compères, et manque de bol, son directeur de maison était un spécialiste en la matière.

"Inutile de vous fatiguez à mentir, Ahren. Bien qu'il soit très divertissant de vous écouter raconter votre petite fable, sachez que j'ai déjà entendu les récits de Leah et Juliet Wilson, qui étaient toutes deux présentes dès le début de l'altercation, et je dois vous avouer que leurs versions différents grandement de la vôtre, étrange n'est-ce pas ?"

Un sourire ironique se dessina sur les lèvres du professeur de runes alors qu'il continuait de fixer le gamin. Alors qu'il attendait la réaction de ce derniers, les éléments du témoignage de Juliet Wilson lui revinrent en mémoire, notamment les termes employés par Ahren : "attardée", "erreur de la nature", "impure". L'enseignant sentit la colère monter en lui à la simple idée du discours qu'avait du tenir cet avorton. A peu près le même qu'il aurait pu tenir à son âge, le même que son père tiendrait jusqu'à sa mort qui, malheureusement, ne semblait pas vouloir arriver tout de suite. Rien n'aurait pu énerver Peter plus que ça.

Et il ne supportait plus l'insolence dans le regard de ce gamin de onze ans qui croyait tout connaitre de la vie alors qu'il ne savait rien. Rien ne semblait pouvoir le sortir de son petit univers où il était le roi et où n'étaient dignes de le côtoyer que les gens au sang "pur". Peter aurait eut envie de le secouer, de le frapper, pour lui ouvrir les yeux, mais il ne pouvait pas. parce que c'était "mal" de frapper les élèves, même quand c'était pour leur bien. Ne pouvant pas rester assis à ne rien faire plus longtemps, Peter se leva et s'appuya sur son bureau, dominant le jeune Keller de toute sa hauteur, ce dernier conservant son attitude provocante. Il voulait jouer à ça le gamin ? Parfait.

"Arrêtez de jouer Ahren, vous ne gagnerez pas, énonça-t-il froidement, le regard dur. Vous allez me dire la vérité, maintenant et je m'arrangerai pour que vous regrettiez sincèrement votre comportement, croyez-moi. Si vous n'aviez pas encore compris qui commandait ici, vous aller vite comprendre."

Le gamin était peut-être habitué à être celui qui décidait, mais ça allait changer, qu'il le veuille ou non. Peter ne laisserait pas passer un tel comportement, et si il devait convoquer Keller tous les jours, il le ferait. Ahren ne semblait pas encore avoir compris que son professeur avait véritablement le pouvoir de lui pourrir la vie. Peter pouvait très bien faire de la vie de ce môme un enfer, il n'y avait rien de plus facile. Il avait plein de temps libre, ça tombait bien.

Pendant qu'Ahren racontait sa version des faits, le professeur Virtanen lui le fixait d'un regard polaire. Il ne semblait pas du tout convaincue par les dires du Serdaigle. Ahren n'en avait clairement rien à faire que son directeur de maison, le croit ou non. Même si pour ses petites affaires, il aurait été bien mieux que Peter Virtanen le croit.

"Inutile de vous fatiguez à mentir, Ahren. Bien
qu'il soit très divertissant de vous écouter raconter votre petite
fable, sachez que j'ai déjà entendu les récits de Leah et Juliet Wilson,
qui étaient toutes deux présentes dès le début de l'altercation, et je
dois vous avouer que leurs versions différents grandement de la vôtre,
étrange n'est-ce pas ?"

Les lèvres d'Ahren s'étirèrent en un sourire narquois tandis que celles du directeur des Serdaigles laissaient apparaître un sourire ironique. Alors comme ça, il n'était plus Mr Keller mais Ahren. Le changement d'appellation ne dérangeait pas le jeune garçon, au contraire. Le jeu serait moins formel.

"Et bien, il faut croire qu'elles se sont portées en victimes et qu'elles ont mal interprété mes intentions."

Le jeune Serdaigle ne lâchait pas des yeux le professeur, toujours cette même insolence dans ses yeux et cette arrogance qui le caractérisait. Sans aucune raison, le professeur de Runes se leva de son siège et s'appuya sur son bureau pour dominer Ahren et lui montrer qui commandait, pour bien lui faire comprendre qu'il menait la danse. Son regard meurtrier était plongé dans celui, provoquant du première année.

"Arrêtez de jouer Ahren, vous ne gagnerez pas, énonça-t-il froidement, le regard dur. Vous allez me dire la vérité, maintenant
et je m'arrangerai pour que vous regrettiez sincèrement votre
comportement, croyez-moi. Si vous n'aviez pas encore compris qui
commandait ici, vous aller vite comprendre."

*Ça c'est ce que tu crois. Mais sachez cher professeur qu'Ahren Keller ne perd jamais car il ne s'avoue jamais vaincu.*

Le sourire d'Ahren s'agrandit, de façade, il faisait celui qui n'avait pas peur mais intérieurement, il devait bien avouer que son directeur de maison l'effrayait un peu. Tout comme Ulrich.

"Je ne joue pas, Monsieur, répliqua l'impertinent sans lâcher son professeur des yeux, un léger sourire au coin des lèvres. Ce n'est pas de ma faute si vous préférez croire des filles qui viennent se plaindre alors qu'elles ont commencé à m'agresser. C'est sûr qu'elles font plus victimes que moi. Surtout l'at..., la plus jeune. Mais je vous assure que ma volonté première était de jouer avec la petite Wilson."

Il avait failli dire l'attardée, il s'était repris heureusement. Il aurait eu l'air malin après. Tout son plaidoyer serait tombé à l'eau. Il priait pour que Virtanen ne s'attarde pas sur son hésitation.

Peter eut du mal à se contrôler face au sourire insolent du gamin qui, loin de disparaitre, ne fit que s'agrandir. Ses doigts se crispèrent sur le bord de son bureau alors qu'il fusillait Ahren d'un regard meurtrier. Ce môme le mettait hors de lui, c'était comme si rien ne pouvait lui faire prendre conscience de sa place qui, contrairement à ce qu'il croyait, n'était pas celle d'un prince. Il semblait vivre dans un univers parallèle où il n'était soumis à aucune règle, où aucune menace ne pouvait l'effrayer. Il répliqua d'ailleurs, sans baisser les yeux, qu'il ne jouait pas, avant d'ajouter :

"Ce n'est pas de ma faute si vous préférez croire des filles qui viennent se plaindre alors qu'elles ont commencé à m'agresser."

Peter laissa échapper un éclat de rire ironique, répondant au sourire en coin provocant de son élève par un rictus mauvais. Il se pencha un peu plus sur son bureau, toisant le gamin qu'il regardait à présent de haut.

"Et bien sûr, l'idée que la parole d'un préfet-en-chef doublée de celles de deux Gryffondors au comportement exemplaire *Bon, presque exemplaires pour Juliet Wilson*ne valent plus que la votre n'a pas effleuré votre esprit limité ?"

Le professeur de runes était certain que seul l'insulte pouvait fonctionner sur Ahren, drapé dans son prétendu honneur et orgueilleux comme un paon. Il n'y avait qu'en le rabaissant qu'il pourrait finir par lui faire comprendre qu'il n'était pas supérieur aux autres. Peter le ferait descendre de son piédestal, peu importe ce qu'il lui faudrait faire pour y parvenir. Plus que de la colère, c'était un dégout mêlé de rage qu'il ressentait à l'égard de ce gamin. Il était tout ce que Peter avait été, tout ce qu'il avait détesté, tout ce qu'il fuyait, et ça semblait lui plaire. Il semblait particulièrement fier d'être un monstre de la sorte.

"C'est sûr qu'elles font plus victimes que moi. Surtout l'at..., la plus jeune."

Le sang de Peter ne fit qu'un tour, il ne prêta pas la moindre attention à la fin de la phrase puisqu'il allongea brusquement les bras pour attraper fermement Ahren par le col. Il le tira brutalement hors du fauteuils ou il était assis, approchant son visage à quelque millimètres du sien.

"Qu'est ce tu allais dire ? s'emporta-t-il, ses yeux lançant des éclairs. Tant pis pour le vouvoiement de rigueur, ce gamin ne méritait pas tant d'égards. Qu'est-ce que tu allais dire ?rugit-il, hors de lui. Peter souleva cette fois Ahren du sol, l'élevant à sa hauteur pour le regarder droit dans les yeux. Attardée hein ? Raciste et intolérant en plus d'être menteur et insolent ? " grondat-il entre ses dents.

L'enseignant laissa passer un moment de silence et, avec un dernier regard méprisant pour Ahren, le lâcha soudainement pour le laisser retomber sur le sol. Il n'était pas sûr d'avoir le droit de faire ça. Les sanctions corporelles étant bien évidement interdites, mais finalement il n'avait frappé personne. Ce n'était pas de sa faute si l'autre môme était incapable de retomber sur ses pieds...De toute façon, il n'y avait pas de témoin. Et puis, le môme l'avait cherché, il n'aurait jamais agi comme ça avec un autre élève. Anticipant les protestation d'Ahren à ce sujet, Peter fit le tour du bureau avec un sourire moqueur.

"Il parait que je n'ai pas le droit de faire ça, un peu comme toi qui n'as pas le droit d'agresser tes camarades ou de les traiter d'attardés, tu vois ce que je veux dire ?"

Peter attrapa le gamin par le bras pour le relever un peu brusquement et le remettre sur ses pieds.

"Bah alors, on a glissé bonhomme ? demanda-t-il avec un rictus ironique. Tu vas écrire tout de suite une lettre d'excuse à Leath Wilson, que tu iras lui déposer ce soir à l'heure du dîner. Compris ?"

Le professeur Virtanen devait certainement commencer à perdre son sang-froid puisqu'il enchainait les rires ironiques et rictus mauvais. En tout cas quand Ahren les enchainaient la plupart du temps ça signifiait qu'il s'énervait sérieusement et ce n'était pas vraiment bon pour la personne en face de lui.

"Et bien sûr, l'idée que la parole d'un préfet-en-chef doublée de celles de deux Gryffondors au comportement exemplaire ne valent plus que la votre n'a pas effleuré votre esprit limité ?"

Le sang du jeune Serdaigle ne fit qu'un tour, comment ce prof à deux noises se permettait-il de l'insulter. Un esprit limité ? Lui ? Et bien c'est ce qu'on allait voir. Jusque là, il était resté correcte avec son directeur de maison, se contentant de sourires ironiques et narquois et de quelques regards insolents. Mais, ça c'était de trop, d'ailleurs, il était sûr que Virtanen n'avait pas le droit de lui parler comme ça. Il lui lança donc un regard meurtrier en reniflant dédaigneusement. Drapé dans son orgueil, il se reprit juste avant de prononcer un mot qui aurait pu lui couter cher. Cependant, le professeur Virtanen ne retint que ça de sa phrase, le début du mot attardé.

L'enseignant qui était déjà très proche, trop proche, du visage d'Ahren étendit alors les bras et sans que le jeune garçon ne comprenne vraiment ce qui lui arrivait, il se retrouva debout collé au bureau, son visage à quelques millimètres seulement de celui de son directeur de maison. Il n'eut pas le temps d'avoir peur, pas le temps de se demander ce qu'il allait lui faire, il savait juste que le directeur des Serdaigle venait de perdre son sang-froid. Et à ce moment là, le jeune inconscient ne put retenir un sourire jubilatoire, il avait gagné. Mais il était quand même dans une position délicate.

"Qu'est ce tu allais dire ? s'emporta-t-il, ses yeux lançant des éclairs. Qu'est-ce que tu allais dire ?rugit-il, hors de lui. Peter souleva cette fois Ahren du sol, l'élevant à sa hauteur pour le regarder droit dans les yeux. Attardée hein ? Raciste et intolérant en plus d'être menteur et insolent ? " grondat-il entre ses dents.

Maintenu dans les airs, Ahren ne put s'empêcher de laisser un éclat de panique transparaître dans ses yeux. Le professeur semblait avoir complètement disjoncté. Oublié le vouvoiement de rigueur, oublié le contrôle de soi. Ce type faisait un bien piètre directeur de maison. Aucune classe et incapable de garder son sang-froid. Mais comme, il n'était pas en position de force, Ahren se retint de faire un quelconque commentaire. Il n'était pas non plus complètement stupide. Puis sans crier gare, Peter Virtanen le lâcha, surpris le jeune garçon n'eut pas le temps d’atterrir sur ses pieds et s'écroula lamentablement au sol.

"Il parait que je n'ai pas le droit de faire ça, un peu comme toi qui n'as pas le droit d'agresser tes camarades ou de les traiter d'attardés, tu vois ce que je veux dire ?"

Le professeur avait fait le tour de son bureau et était à présent à côté d'Ahren, le surplombant de toute sa grandeur. Le Serdaigle tremblait de rage et de honte. Cette raclure l'avait humilié, il l'avait insulté, laissé tomber. Alors comme ça, Virtanen agissait comme lui, et bien, il n'allait pas être déçu le petit prof. Il avait du temps libre entre ses cours, il allait lui faire payer à ce professeur de pacotille. Il allait apprendre qu'on n'insulte pas Ahren Keller. Sa vengeance serait terrible.

Le gamin fut alors brutalement remis sur ses pieds par une forte pression exercée sur son bras. Il se dégagea d'un mouvement brusque et jeta un regard haineux à l'homme qui lui faisait face.

"Bah alors, on a glissé bonhomme ? demanda-t-il avec un rictus ironique. Tu vas écrire tout de suite une lettre d'excuse à Leath Wilson, que tu iras lui déposer ce soir à l'heure du dîner. Compris ?"

Ahren manqua de s'étouffer à l'entente du "alors, on a glissé bonhomme ?".

*Vas-y moque toi de moi, espèce de vieil hibou colérique. Tu te crois malin et tu penses pouvoir me casser par tes insultes et ton ironie mais tu ne sais pas à qui tu as affaire. Tu vas vite le découvrir petit prof.*

"J'ai très bien compris le sens de vos paroles, Monsieur, commença le gamin en fixant son regard dans celui de son professeur. Mais l'ennuie voyez-vous c'est que je n'ai pas du tout envie de faire cette lettre. Je n'en vois d'ailleurs pas l'intérêt, avez vous demandé à Miss Wilson une lettre d'excuse quand elle m'a étranglé contre un mur ? Je ne crois pas. Donc, je crains que la réalisation de cette lettre ne soit compromise, Monsieur."

Le jeune Serdaigle lança alors un sourire hypocrite à Peter Virtanen, complètement inconscient de ce qui pourrait bien lui arriver. Il venait de réveiller la colère de l'enseignant et ce n'était pas bon signe pour lui.

Alors qu'il le relevait en le saisissant brusquement par le bras, le gamin se dégagea tout aussi brutalement et lui lança un regard haineux. Le professeur se contenta de sourire face à la tête de gamin vexé qu'affichait Ahren. Il pensait vraiment faire peur à quelqu'un comme ça ? L'enseignant devait au moins reconnaitre que le môme se donnait du mal, il avait du répéter ce regard de petit caniche enragé devant un miroir pendant des heures pour le maitriser si bien. Ce sens de l'acharnement aurait du le conduire directement chez Poufsouffle, mais le Choixpeau avait sans doute eut un aperçu de l'esprit tordu qui se cachait dans le crâne du petit garçon et avait décidé de punir Peter en l'envoyant dans sa maison. Il brûlerait ce maudit couvre-chef un jour !

Peter se calmait peu à peu, mais se laisser aller à un bref accès de colère lui avait fait du bien. Cependant, mieux vaudrait pour lui qu'il évite de récidiver. Le première année n'avait rien perdu de son aplomb et fixa le professeur de runes dans les yeux en lui assurant qu'il avait très bien compris ses propos. Il poursuivit en expliquant, comme si c'était à lui de décider, qu'il n'avait pas envie d'écrire cette lettre. Et bien sur il pensait que parce qu'il n'en avait pas envie il n'allait pas le faire ? Pauvre inconscient ! Il enchaina en constatant que Peter n'avait pas demandé de lettre d'excuses à Juliet Wilson pour avoir étranglé Ahren contre un mur. Le professeur éclata d'un rire railleurs qui lui donna l'espace d'un instant un air un peu dément avant de se rasseoir sur son fauteuil, ordonnant d'un geste à Keller de faire la même chose.

"Non, je ne l'ai pas fait, mais je songe sérieusement à lui écrire une lettre de remerciements en revanche..."

Peter songeait qu'on devrait pouvoir ajouter des points aux élèves qui remettaient en place les petits démons comme Keller. Il en aurait bien parler à Minerva mais n'était pas sûr qu'elle apprécie l'idée...Le professeur attrapa sa baguette et, d'un geste du poignet, verrouilla la porte du bureau. Il fit ensuite s'envoler un encrier, une plume et un parchemin vierge qui vinrent se poser juste devant Ahren. Ce morveux ne quitterait cette pièce qu'une fois qu'il aurait rédigé cette lettre d'excuse. Il allait comprendre qui commandait ici, même si cela devait prendre des heures.

"Il reste plus de trois longues heures avant le dîner, et je crois savoir que tu n'as pas cours. Tu as donc plus de temps qu'il ne t'en faut pour écrire cette lettre. Mais ne t'en fais pas, si tu n'as pas fini pour le diner ce n'est pas grave, les elfes seront ravis d'avoir un plateau repas à préparer et tu pourras rester là jusqu'au couvre feu."

Peter ponctua sa phrase d'un rictus moqueur et se cala dans son fauteuil, jaugeant le gamin du regard. Bon, il espérait quand même que cet entêté écrirait la lettre rapidement, il aurait préféré faire autre chose de sa soirée, mais si il fallait rester là à surveiller Keller jusqu'à l'heure du couvre-feu, il le ferait.

"La soirée va être longue pour certains..." soupira-t-il en attrapant un exemplaire de "Hiéroglyphes et logogrammes magiques" qui trainait son bureau et en l'ouvrant à une page au hasard.

Il avait déjà lu ce livre des dizaines de fois et il était à peu près aussi ennuyant qu'un monologue du professeur Binns, mais c'était juste une façon de montrer à Ahren qu'il ne lui accordait pas la moindre importance et que, lui, n'allait pas passer la soirée à ne rien faire en fixant méchamment un parchemin vierge.

Le professeur Virtanen semblait plus calme après ce brusque accès de colère puis parti dans un éclat de rire dément quand Ahren lui fit remarquer qu'il n'avait pas demandé de lettre à l'ébouriffée Wilson. Le jeune Serdaigle ne voyait pas trop ce qu'il y avait de drôle après tout ça n'aurait été que justice mais apparemment, ils n'avaient pas la même notion du mot justice puisque Virtanen, après lui avoir ordonné de se rassoir, assura que non il ne l'avait pas fait mais que lui par contre pensait à en écrire une à l'ébouriffée pour la remercier.

Ahren regarda un instant son directeur de maison, il ne comprenait pas vraiment pourquoi il aurait eu besoin de remercier Wilson. De l'avoir dénoncé ? Non ça c'était Ulrich qui l'avait fait. Oui, ce professeur était bien étrange parfois. Le jeune garçon vit alors ce dernier verrouiller la porte de son bureau d'un mouvement de poignet et faire venir sur le bureau, un parchemin vierge, une bouteille d'encre et une plume.

"Il reste plus de trois longues heures avant le
dîner, et je crois savoir que tu n'as pas cours. Tu as donc plus de
temps qu'il ne t'en faut pour écrire cette lettre. Mais ne t'en fais
pas, si tu n'as pas fini pour le diner ce n'est pas grave, les elfes
seront ravis d'avoir un plateau repas à préparer et tu pourras rester là
jusqu'au couvre feu."

Ahren regarda son professeur et regarda le parchemin vierge. Un sourire ironique apparut sur son fin visage. Il allait pouvoir attendre le petit Virtanen. Comme pour montrer qu'il restait sur ses positions, le jeune Serdaigle croisa ses bras sur sa poitrine et se cala confortablement dans son siège. Le temps allait être long mais il ne cèderait pas.

Peter Virtanen prit alors un livre à l'allure fort ennuyeuse de sur son bureau et l'ouvrit, Virtanen avait raison, la soirée allait être longue pour certain mais pas pour lui. Il s'amusait beaucoup.

"J'espère que votre livre est intéressant Monsieur. Parce que je pense que nous allons passer une bonne partie de la soirée ensemble."

Ahren sourit insolemment au directeur des Serdaigles, il prit ensuite la plume qui trainait sur le bureau et commença à jouer avec en la faisant tourner entre ses doigts. Pendant un instant, il fut tenté de sortir son rat de sa poche mais ce n'était pas très prudent, son professeur allait surement lui confisquer, il se contenterait donc de sa plume.

Jetant un regard par dessus son livre, Peter vit un sourire se dessiner sur le visage d'Ahren et y répondit par un rictus identique. On verrait bien s'il sourirait encore dans deux heures le gamin...Le professeur avait l'impression de perdre quelques dizaines d'années à jouer ainsi à "celui qui tiendrait le plus longtemps" avec un môme de onze ans, mais si c'était la seule façon de faire rédiger cette lettre à Ahren, alors soit. Le jeune garçon croisa les bras, comme pour prouver qu'il ne ferait rien et Peter leva les yeux au ciel en soupirant. Faisant mine de se replonger dans la lecture, l'enseignant baissa les yeux sur son livre. Par Rowena, il avait oublié à quel point ce bouquin était barbant !

"J'espère que votre livre est intéressant Monsieur. Parce que je pense que nous allons passer une bonne partie de la soirée
ensemble."

Ainsi donc le jeune insolent avait l'intention de perdre sa soirée ici, après tout c'était son choix...Mais ça embêtait sérieusement son professeur qui aurait volontiers occuper sa soirée autrement. Il devait bien y avoir un moyen de pousser cet avorton à écrire cette fichue lettre tout de suite. Peter se mit à réfléchir tout en répondant à son élève.

"Très intéressant, je vous remercie, mentit-il. Dommage que vous ne puissiez pas jouir de pareille distraction n'est-ce pas Mr. Keller ?"

Peter fit de nouveau mine de se replonger dans cet ouvrage ô combien ennuyant, tout en cherchant un moyen d'abréger cet entretient. Enlever des points avait souvent beaucoup d'effet sur les élèves, qui ne voulaient pas se mettre tous leurs camarades à dos. Mais il était persuadé que cette technique ne marcherait sur Ahren que s'il enlevait un nombre de points conséquent, et ce à sa propre maison. Chose que tous les directeurs de maison détestait faire, mais puisqu'il n'avait pas le choix...

"Oh, et puisque vous semblez manquer d'inspiration sachez qu'à chaque demi-heure passée dans ce bureau vous ferez perdre 30 points à votre *ma* maison, Peter ponctua sa phrase d'un regard entendu et fit semblant de réfléchir un instant aux conséquences d'un tel acte. Vous comprendrez que je ne puisse pas taire le nom du responsable d'une telle perte de points, vous vous expliquerez avec vos camarades. Je suis sûr que Miss Pilliwickle, notre batteuse de talent, ou Miss Sneals, qui est dans votre année, seront ravies de vous entretenir à ce sujet."

Avec un peu de chances, Ahren ferait perdre une sommes conséquentes de points à Serdaigle, Linnet Sneals l'étoufferait dans son sommeil et Peter serait débarrassé de ses deux premières années les plus difficiles. Un scénario un peu trop idyllique peut-être, mais il saurait se contenter de voir Keller envoyé à l'infirmerie après que Pilliwickle lui ait cassé toutes les dents.

Se complaisant dans ces douces projections, l'enseignant en avait presque oublié le gamin et le regarda en haussant les sourcils, en attente de sa réaction. Il était peut-être hautain et arrogant, mais sans doute assez malin pour se rendre compte que, du haut de sa petite taille ridicule, il ne pourrait rien face à la colère de ses ainés.

Ahren vit son directeur relever la tête de son livre à l'air passionnant. Le jeune garçon était impressionné que quelqu'un puisse lire un truc comme ça sans s'endormir. Il ne voyait pas grand chose du livre et la lecture à l'envers n'était pas très aisé mais ce qu'il arrivait à déchiffrer n'était franchement pas captivant.


"Très intéressant, je vous remercie. Dommage que vous ne puissiez pas jouir de pareille distraction n'est-ce pas Mr. Keller ?"

Ahren esquissa un sourire ironique, *Très intéressant hein ? Mon œil, oui, t'as l'air drôlement passionné*

"Votre présence suffit largement à ma distraction, Monsieur. Merci de vous inquiéter pour moi."

Le sourire d'Ahren s'agrandit un peu plus. Le Professeur Virtanen replongea dans sa lecture, silencieux. Le temps s'écoulait lentement, le jeune garçon de son côté examinait la pièce. Elle était sobre quoique un peu effrayante sous certains aspects car relativement impersonnelle, à l'image de son propriétaire. Le Serdaigle soupira et recommença à faire tourner la plume entre ses doigts. Une idée germa alors dans sa petite tête de génie. Il allait rendre ses heures d'attentes intéressantes, il allait faire la discussion à son professeur. Enfin, il allait essayer. Il allait prendre la parole quand Peter Virtanen releva à nouveau la tête de son ouvrage soporifique.

"Oh, et puisque vous semblez manquer d'inspiration
sachez qu'à chaque demi-heure passée dans ce bureau vous ferez perdre 30
points à votre maison. Vous
comprendrez que je ne puisse pas taire le nom du responsable d'une
telle perte de points, vous vous expliquerez avec vos camarades. Je suis
sûr que Miss Pilliwickle, notre batteuse de talent, ou Miss Sneals, qui
est dans votre année, seront ravies de vous entretenir à ce sujet."

Intéressant, le professeur Virtanen semblait s'ennuyer puisqu'il usait d'un moyen de pression pour le faire écrire cette fichue lettre. Moyen de pression fort inutile, Ahren se moquait bien des points qu'il pourrait faire perdre à sa maison et ce n'est pas parce que Virtanen le menacait de divulguer son nom que ça changerait quoique ce soit. Linnet Sneals ne lui faisait pas peur et il doutait fortement que les points que récoltait Serdaigle la préoccupe réellement, au pire, il lui offrirait un chat pour qu'elle le démembre, ça lui ferait certainement plaisir et elle l'oublierait. Le cas Pilliwickle était plus délicat mais en bon Serdaigle, il trouverait bien un truc à lui raconter pour qu'elle le laisse en paix et dans le pire des cas, il la fuirait. Ahren n'aimerait pas en arriver là mais s'il n'avait pas le choix, il le ferrait.

Il était déterminé à ne pas écrire cette lettre et quoi que puisse dire ou faire son directeur de maison, rien ne le ferait changer d'avis. Il s'enfonça encore un peu plus dans son siège et plongea ses yeux bleus dans le regard polaire du professeur de Runes.

"Dans ce cas, je crains que la coupe des quatre maisons ne trône pas dans votre bureau cette année, Monsieur. Comme je vous l'ai dit toute à l'heure, je ne m'abaisserais pas à écrire cette lettre."

La détermination embrasait ses pupilles, il ne cèderait pas quoi que cela puisse lui coûter.

Alors que Peter essayait de faire pression sur son élève en évoquant une possible réaction violente de la part de certains de ses camarades s'il faisait perdre trop de points à Serdaigle, ce dernier se contenta de s'enfoncer un peu plus dans son siège. Bon, visiblement cet argument ne l'avait pas vraiment secoué, ce môme n'avait-il donc aucun instinct de survie ? Le gamin regarda son professeur droit dans les yeux tout en déclarant que, dans ce cas, la coupe des quatre maisons ne finirait sans doute pas dans le bureau du directeur de Serdaigle. Peter s'était fait à cette idée le jour même de la répartition, cela ne le contraria donc pas outre mesure et il se contenta de hausser les épaules.

"Comme je vous l'ai dit toute à l'heure, je ne m'abaisserais pas à écrire cette lettre."

C'était bien ça le problème, Ahren avait l'air aussi entêté que son enseignant. Et plus qu'une question de détermination, c'était devenue une question de crédibilité, Peter était allé bien trop loin pour reculer. Il fallait à tout prix qu'il trouve un moyen de faire craquer cet avorton. Il avait forcément une faille...L'enseignant essaya de se remémorer tout ce qu'il savait sur la famille Keller, en complétant ses connaissance avec ce que lui avait rapporté Ulrich. Cela lui apparut soudain comme évident. Maintenant que toutes les pièces du puzzle était réunies, ils se trouvait presque bête de ne pas y avoir pensé plus tôt. Le grand frère en prison et le petit frère qui défendait les mêmes idées...C'était classique.

Seulement voilà, avoir une faille c'était bien joli, mais encore fallait-il pouvoir l'exploiter. Il n'avait aucun moyen de menacer ce frère ainé puisqu'il se trouvait à Askaban. Il n'avait donc aucune chance de faire pression sur Ahren en utilisant son frère, à moins d'avoir un contact à la prison des sorciers...Exactement ! Et il en avait un, de contact. Enfin, on ne pouvait pas vraiment parler de contact, puisque la relation en question ne fonctionnait que dans un sens, mais ça Ahren n'était pas censé le savoir. Avec un rictus mauvais, Peter sortit une minuscule clé de sa poche et déverrouilla le premier tiroir de son bureau. Il suspendit son geste un instant.

C'était dangereux, il n'avait jamais montré ses lettres à personne. Elle le reliait directement à son père, donc à leur crime commun. Mais il n'avait rien à craindre d'un gamin de onze ans, personne ne le croirait de toute façon. Peter saisit donc une bonne douzaine enveloppe qu'il jeta négligemment sur le bureau, à la vue de Keller.

"Je suppose que vous reconnaitrez sans difficulté le sceau de la prison d'Azkaban..."commença-t-il en s'efforçant de regarder ailleurs pour contenir la vague de dégout et de haine qui l'envahissait chaque fois qu'il posait les lieux sur ces lettres.

Dans ses bons jours, il était parfois tenté de toutes les ouvrir, de toutes les lire et même d'y répondre. Il avait envie de savoir si son père regrettait, s'il cherchait à se faire pardonner ou si il assumait pleinement ses actes. Mais il s'y renonçait à chaque fois, il ne ferait jamais ce plaisir à son père. Il ne lui pardonnerait jamais sa trahison. Il se souviendrait toute sa vie du moment où, interrogé pour livrer d'autres criminels, Jonathan Carrow s'était levé pour pointer son propre fils du doigts. Submergé par une vague d'amertume, Peter choisit de la reporter sur Ahren, sur qui il finit par poser un regard dur.

"Il parait que vous avez un frère derrière les barreaux et, comme vous pouvez le constater, j'ai moi aussi quelques relations là-bas. Peter désigna les nombreuses lettre d'un geste de bras. Il serait vraiment dommage que votre ainé ait des ennuis avec ses camarades de cellule. C'est fou le nombre de prisonniers qui décèdent suite à ce genre d'histoire..."

C'était un tissu de mensonges, jamais il ne demanderait le moindre service à son père car il refusait de reprendre contact avec lui. Mais ça Ahren n'était pas censé le savoir.

C'était la première fois que Peter voyait ces lettres hors de son tiroir et en les regardant, ainsi étalées en pleine lumière, il ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'elles contenaient. Il avait vraiment envie d'en ouvrir une, juste une seule, pour savoir. Non, il ne devait pas céder à la curiosité. Il avait coupé les ponts avec son père, de façon définitive. Pendant un instant il se demanda ce que cela pouvait faire d'avoir quelqu'un que l'on aimait derrière les barreaux et en vint presque à plaindre le jeune Ahren. Mais le temps n'était pas à la compassion, il devait lui faire écrire cette lettre.

"Vous feriez mieux de vous mettre à rédiger cette lettre, votre refus d’obtempérer pourrait coûter cher à votre ainé, Ahren. L'enseignant crut bon d'ajouter, par mesure de sécurité et autant pour mettre Keller en garde que pour se rassurer. Il est évident que ces lettres brûleront à la seconde même où vous quitterez cette pièce, il sera donc inutile d'en parler à qui que ce soit car personne ne croira un gamin de onze ans insolent face à un professeur ayant fait ses preuves."

Il se contenterait plutôt de changer les lettres de places, il ne se résoudrait jamais à les détruire. Il avait conservé les dizaines de missives envoyées par son père au cours des dernières années parce que c'était la seule preuve que, même si il était un abominable monstre, son père pensait à lui. Il lui faudrait donc trouver une autre cachette pour dissimuler son courrier aux yeux de tous. Un jour, il avait songé à les montrer à Chloé. Par moment, il sentait brusquement une envie d'être honnête avec elle, pour pouvoir l'aimer pleinement, être lui-même quand il était à ses cotés. Mentir à ses collègues, à ses élèves, c'était une chose. Mais cacher la vérité à Chloé devenait de plus en plus pénible. Il ne pouvait jamais se laisser complétement aller et faisait toujours attention à son comportement pour ne dévoiler aucun indice. Il éprouvait régulièrement le besoin de tout lui avouer, mais il n'avait jamais trouvé assez de courage.

Ahren fixait toujours le professeur Virtanen de façon provocatrice quand ce dernier sortit une petite clé d'une de ses poches et ouvrit l'un des tiroirs de son bureau. Il en ressortit une liasse de lettre et les posa sur le bureau. Ahren vit alors avec étonnement son directeur de maison détourner les yeux des lettre, tandis que lui même se penchait pour mieux les voir. Sur les enveloppes, le jeune Serdaigle reconnu aussitôt le sceau de la prison Azkaban. Sceau qui ornait chaque lettre que lui envoyait Alexander.

Virtanen supposa qu'il reconnaissait le cachet qui recouvrait chacune des enveloppe posaient sur le bureau. Ahren hocha la tête mais ne voyait pas trop où voulait en venir le directeur de la maison Serdaigle. Il voulait l'envoyer à Azkaban ? Juste pour une mini insulte ? Il était taré c'était pas possible autrement. De toute façon, il n'avait pas le droit de faire ça, il fallait un procès avant et puis, il n'avait pas le droit de mettre des enfants en prison. Si ?

"Il parait que vous avez un frère derrière les barreaux et, comme vous pouvez le constater, j'ai moi aussi quelques relations là-bas. Peter désigna les nombreuses lettre d'un geste de bras. Il serait vraiment dommage que votre ainé ait des ennuis avec ses camarades de cellule. C'est fou le nombre de prisonniers qui décèdent suite à ce genre d'histoire..."

Ahren resta sans voix un instant, il fixa son professeur laissant apparaître son étonnement. Ce type osait menacer son frère, l'étonnement avait maintenant fait place à la rage. Il serra les poings, Ahren savait son frère capable de se défendre mais il n'avait aucune idée de l'état dans lequel, il se trouvait. D'après Ulrich, il avait perdu de sa force. Et comme, il ignorait ce qu'avait bien pu faire le connaissance de Virtanen, il ne voulait pas exposer son frère mais d'un autre côté si Virtanen connaissait un Mangemort, ledit Mangemort ne s'attaquerait surement pas à Alexander étant lui même un ancien disciple du Seigneur des Ténèbres. Entre Mangemort, on ne s'attaquait pas. A moins que...

"Vous feriez mieux de vous mettre à rédiger cette lettre, votre refus d’obtempérer pourrait coûter cher à votre ainé, Ahren. Il est évident que ces lettres brûleront à la seconde même où vous quitterez cette pièce, il sera donc inutile d'en parler à qui que ce soit car personne ne croira un gamin de onze ans insolent face à un professeur ayant fait ses preuves."

Le fait de dénoncer l'enseignant n'avait même pas traversé l'esprit du petit Serdaigle mais il ne pouvait pas se permettre de faire courir le moindre risque à Alexander. Il avait encore besoin de lui et de ses conseils, il ne pourrait jamais affronter tout seul Ulrich. Il avait besoin de savoir que son aîné le soutenait, là-bas, dans sa cellule.

Il lança alors un regard rempli de haine au professeur de Runes et attira à lui, le morceau de parchemin vierge et la bouteille d'encre. Et commença à écrire.

Plusieurs émotions se succédèrent sur le visage d'Ahren, l’étonnement, puis la rage, et la haine. Peter s'y était attendu et savait que le jeune Serdaigle devait être particulièrement tourmenté en cet instant, mais c'était la seule façon de le forcer à écrire cette lettre. Sans doute ne penserait-il pas un seul mot de ce qu'il écrirait, et ce n'était pas quelques phrases d'excuses qui allait le faire changer, mais c'était un premier pas, il fallait bien commencer par quelque chose. Et puis Keller était encore jeune, il avait le temps de murir, petit à petit. Peter avait commencé à comprendre bien trop tard lui...L'enseignant se promit que lorsque Ahren quitterait Poudlard, il aurait évolué, c'était un défi personnel.

Avec un regard haineux, Ahren attira le parchemin à lui et attrapa la plume alors qu'un sourire satisfait se dessinait sur les lèvres du professeur de runes. Tout rentrait dans l'ordre. Complètement calmé, Peter ramassa les lettres qu'il fourra dans son tiroir, avant de verrouiller ce dernier et de remettre la clé dans sa poche. Il faudrait qu'il songe à changer ces enveloppes de place maintenant...Le gamin gardera sans doute ça pour lui, mais on était jamais trop prudent.

Ce dernier semblait d'ailleurs avoir terminé la lettre qu'il plia et tendit à son enseignant. Peter l'attrappa et remercia Ahren d'un signe de tête. Bah voilà, quand il voulait il pouvait...Savourant déjà la fin de cet entretient, qu'il n'avait que trop attendu, Peter s'enfonça dans son fauteuil tout en dépliant la lettre. Du coin de l’œil, il vit Keller se lever, mais il ne lui ouvrirait que quand il aurait terminé sa lecture. Lecture qui ne lui prit pas bien longtemps car la lettre se résumait à trois mots couchés rapidement sur le papier, suivis de sa signature. Et c'était tout. Il avait peut-être crié victoire trop vite...

"Voilà, vous êtes content ? Vous l'avez votre lettre. Je peux sortir maintenant ?"

En vérité Peter n'avait envie que de ça : laisser sortir cette saleté môme et espérer ne plus le revoir avant plusieurs semaines. Mais ça n'aurait pas été lui rendre service. Et puis se contenter de ça ne rimait à rien. Il n'avait pas déballer indirectement une partie de son secret et ne s'était pas mis en danger pour que ce gamin lui griffonne trois mots sur un papier.

"Rasseyez-vous Ahren, je ne me rappelle pas vous avoir donné l'autorisation de vous lever, commença-t-il d'une voix dure. Ce n'est pas ce que j'appelle une lettre d'excuses, continua-t-il en jetant le parchemin à la figure du jeune Serdaigle. La moindre des choses serait au moins d'appeler Miss Wilson par son prénom. Recommencez."

Peter attrapa sa baguette et effaça les mots qu'Ahren avait écrit en un tour de poignet, puis il croisa les bras en attendant que le gamin se remette à écrire.

"Mes menaces tiennent toujours Ahren..." ajouta-t-il pour le motiver un peu.

C'était désespérant d'en être arrivé là, maintenant qu'il y réfléchissait. Mais d'un autre coté il savait que rien d'autre n'aurait fonctionné sur Ahren. S'attaquer à son frère était le seul moyen de l'effrayer, de lui faire sentir qu'il n'était pas le maitre du monde, qu'il ne contrôlait pas tout. C'était un peu lâche, mais du moment que c'était efficace...

Ahren regarda fixement l'enseignant lire la lettre qu'il venait d'écrire, attendant le plus patiemment qu'il pouvait que ce dernier se décide enfin à lui ouvrir cette fichue porte. Mais la porte ne semblait pas décidée à s'ouvrir, pour le plus grand désespoir du jeune garçon.

"Rasseyez-vous Ahren, je ne me rappelle pas vous avoir donné l'autorisation de vous lever, ordonna Peter Virtanen d'une voix dure.

Le Serdaigle soupira, qu'est-ce qu'il lui voulait encore ? Il l'avait écrit cette fichue lettre, il avait cédé. Que pouvait-il faire de plus ?

"Ce n'est pas ce que j'appelle une lettre d'excuses, continua-t-il en jetant le parchemin à la figure du jeune Serdaigle. La moindre des choses serait au moins d'appeler Miss Wilson par son prénom. Recommencez."

Ahren regarda son directeur de maison sidéré, hors de question qu'il recommence. Il lui avait demandé une lettre, il l'avait écrite et tant pis si ça ne lui plaisait pas. Il s'était humilié une fois mais il n'allait certainement pas recommencer. Virtanen devrait se contenter de ce qu'il avait.

"Hors de question que je recommence. La lettre que vous avez est très bien."

Mais comme pour contredire ses paroles, le directeur des Serdaigles effaça le travail du jeune garçon d'un mouvement de poignet. Ahren tremblait maintenant de rage. De quel droit, osait-il ? Il s'enfonça dans son siège et croisa les bras sur sa poitrine en signe de refus. Ils étaient revenus au point de départ et Ahren ne céderait pas. Sauf si...

"Mes menaces tiennent toujours Ahren..."

Ahren jeta un regard noir à son tortionnaire, il attrapa le parchemin qui était de nouveau vierge et la plume et se pencha pour écrire. Le seul petit bémol c'était que Virtanen lui avait demandé d'appeler l'attardée par son prénom mais le première année n'avait aucune idée du prénom de la gamine. Il connaissait celui de sa sœur, Juliet l'ébouriffée, mais pour la gamine c'était le trou noir. Il leva donc les yeux vers l'enseignant.

"Monsieur, c'est quoi le prénom de la... petite Wilson ?"

Il avait failli redire l'attardée mais une suspension au dessus du bureau lui avait suffit, il n'en voulait pas une deuxième. Il reposa les yeux sur le parchemin vierge et réfléchit à ce qu'il pouvait bien écrire. Il n'avait aucune idée de ce qu'attendait de lui Virtanen. Que voulait-il qu'il écrive ? Une ode en l'honneur de l'erreur de la nature ? De toute façon, il en aurait été incapable. Ce professeur commençait sérieusement à lui taper sur le système.

"Monsieur, il faut que j'écrive quoi au juste ? Vous voulez pas me faire un modèle ?"

Un sourire éclaira un instant son visage de petit démon, si Virtanen faisait un modèle au final, ce ne serait pas vraiment lui qui aurait écrit la lettre mais son directeur de maison. Qui avait dit qu'il était stupide et qu'il avait l'esprit limité ? Il n'allait pas gagner à ce petit jeu mais il n'allait pas perdre complètement non plus.

Comme Peter s'y était attendu, Ahren protesta en jurant qu'il ne recommencerait pas cette lettre. C'était qu'il était tenace ce gamin. Mais les menaces de Peter semblèrent faire effet puisque le jeune Serdaigle attrapa finalement le parchemin redevenu vierge, ainsi que la plume, et se pencha dessus. Le professeur de runes retint difficilement un soupir de soulagement. Avec un peu de chance, Ahren serait dehors d'ici une quinzaine de minutes. Mais, comme l'enseignant l'avait compris, mieux valait ne pas crier victoire trop vite avec le jeune Keller.

Ce dernier relevait justement la tête pour lui demander le prénom de la petite Wilson. ravi de voir qu'Ahren prenait ses ordres au sérieux, Peter lui répondit en abandonnant son regard sévère.

"Leath"

Un joli prénom Leath. Si lui et Chloé avait une fille peut-être que...Mais enfin qu'est ce qui lui prenait ? Depuis quelques temps il se faisait peur tout seul avec ce genre de réflexion. Ça aurait du le rassurer pourtant, de constater qu'il commençait à avoir des idées de futur-parent ordinaire, mais cela avait l'effet inverse. Il ne pouvait pas se permettre de penser comme ça, il n'était pas ce futur-papa ordinaire. il était déjà beaucoup trop attachée à Chloé, et voila qu'il se souciait du prénom de leur enfant, qu'est ce qui lui prenait ? C'était bien trop dangereux, plus il y avait de choses pour le retenir plus ce serait difficile de partir quand il le faudrait. Et viendrait forcément un moment ou ce serait nécessaire.

Keller le sortir de ses tourments en lui demandant ce qu'il devait écrire, poussant l'audace jusqu'à quémander un modèle. Et puis quoi encore ! Reléguant ses problèmes personnels au second plan et soupira à nouveau, de résignation cette fois.

"Ce n'est pourtant pas compliqué, expliquez lui que vous êtes désolé et promettez de ne plus recommencer. Puis vous irez lui porter la lettre au diner."

Il aurait pu exiger qu'Ahren détaille en quoi son comportement était inacceptable, mais il avait réellement hâte que cet entretient prenne fin. Il n'avait pas avalé de café depuis plusieurs heures et en avait grandement besoin.

Leah, la gamine s'appelait Leah. Quel prénom hideux,à l'image de sa propriétaire. Il ne serait jamais venu à l'esprit d'Ahren d'appeler sa fille ainsi. Pour lui, l'ancien était une valeur sûre. Si une fille devait lui être donné, il l'appellerait certainement Elisabeth ou Victoria ou Anna. Enfin bref, pas Leah. Enfin, il avait largement le temps d'y penser, aux dernières nouvelles, il n'avait que dix ans.

Le jeune garçon se pencha alors sur son parchemin vierge et y écrit le nom de l'attardée, il releva alors la tête et demanda un modèle à Virtanen qui bizarrement avait perdu son air sévère quand il s'était adressé à lui. Comme le Serdaigle s'y attendait ce dernier refusa mais dans un soupir accepta quand même de lui donner plus d'informations.

"Ce n'est pourtant pas compliqué, expliquez lui
que vous êtes désolé et promettez de ne plus recommencer. Puis vous irez
lui porter la lettre au diner."

Ahren n'avait jamais eu à s'excuser sauf sur le quai de la gare quand il était allé chercher Ulrich et encore c'était juste des mots soufflés du bout des lèvres. Il ne savait donc pas trop comment s'y prendre. Et il était hors de question qu'il donne la lettre à l'attardée devant tout le monde au diner le soir même, il donnerait la lettre à son directeur de maison et puis voilà.

Si Ahren n'avait pas eu autant de fierté, il se serait certainement abaissé à pleurnicher pour attendrir son professeur et pour que celui-ci le laisse partir sans punition. Il aurait fait rouler des larmes de botrux sur son visage et aurait gémit en suppliant Virtanen. Mais Ahren Keller n'était et ne serait jamais un pathétique pleurnicheur. C'était encore plus humiliant et dégradant que d'écrire cette stupide lettre. Poussant un soupir, il se remit à l'écriture de ce fichu torchon.



Il plia, une fois encore, le parchemin et le tendit à son professeur, encore une fois. Il espérait que cette fois serait la bonne.

"Bon voilà, je l'ai écrite mais il est hors de question que je lui donne au diner ce soir. De toute façon, sa sœur ne veut plus que je l'approche. Elle m'a clairement fait comprendre que si je m'approchais encore une fois de la petite, il m'arriverait des choses. Donc je ne m'approche plus. Vous n'aurez qu'à lui envoyer par hibou ou lui donner vous même."

Sur ces mots, il se leva et se dirigea vers la porte qui n'était toujours pas déverrouillée. Ce professeur était vraiment pénible. Il se demanda alors si la perte de points était toujours valable ou non. Pas qu'il en ait quelque chose à faire mais par simple curiosité.

Ahren poussa un profond soupir qui irrita passablement son professeur -ce n'était certainement pas le gamin qui avait le plus de raisons de soupirer- mais attrapa de nouveau le parchemin. Peter pria intérieurement pour que cette fois, Keller fasse tout comme il le fallait, et qu'il puisse le congédier car il commençait à ne plus supporter le jeune Serdaigle. Il attendit donc impatiemment que Keller ait achevé sa missive, par Rowena qu'est ce qu'il écrivait lentement ! Et retint un sourire de satisfaction quand le gamin lui tendit enfin la lettre. Cette fois serait la bonne, Peter en était convaincu.

L'enseignant lut rapidement le message, qui lui semblait satisfaisant. Il n'était pas bête au point de croire qu'Ahren avait pensé un seul de ses mots, mais les écrire l'avait sans doute fait réfléchir sur la question, et c'était déjà pas mal. Peter était même plutôt fier de lui, mais il ne savourerait pleinement sa victoire que lorsqu'il aurait une tasse de café fumante entre les mains. Théoriquement, ce moment n'avait jamais été si près, mais c'était sans compter sur Keller, qui opposa encore une fois résistance. Le gamin refusait de porter lui-même la lettre à sa destinatrice, mais il fallait reconnaitre que cette fois son argument tenait la route. Apparemment, Juliet Wilson lui avait vivement déconseiller de s'approcher de sa petite sœur. Ne souhaitant pas avoir une bagarre sur la conscience (quoique, Si Ahren en sortait amoché...) Peter dut reconnaitre que ce n'était pas prudent de laisser le Serdaigle apporté la lettre à la jeune Gryffondor.

Néanmoins, la punition perdait beaucoup de son sens si il laissait Ahren filer maintenant. Le but était bien de le forcer à se trouver face à Leah et à se montrer respectueux à son égard. Sans attendre que son directeur ne lui en donne l'autorisation, le môme venait d'ailleurs de se lever pour aller se poster près de la porte, n'apprendrait-il donc jamais la politesse ? Histoire de faire comprendre à l'intéressé qu'il n'allait pas s'en sortir si facilement, Peter croisa les bras et réfléchit à une solution valable. Après un court silence, il se leva et s'approcha d'Ahren avant de lui tendre la lettre.

"Récupérez donc ça. Vous passerez frapper à mon bureau avant de vous rendre à la grande salle pour le dîner, ainsi je vous accompagnerai pour que vous alliez donner cette lettre à Leah. Je doute que Miss Wilson n'ose s'en prendre à moi."

Et voilà, à présent Ahren n'avait plus aucune raison de refuser de porter cette lettre à la jeune Wilson, il allait pouvoir partir sur le champs et Peter pourrait enfin boire une grande tasse de café bien méritée, ou deux peut-être. Il n'avait pas de travail pour le reste de la soirée et profiterait sans doute de son temps libre pour passer voir Chloé, ils avaient tous les deux été pas mal occupés avec la rentrée, même si elle n'avait pas hérité d'autant de cas sociaux que lui...Il fallait reconnaitre qu'il battait des records cette année.

Un instant Ahren crut que son excuse pour ne pas donner la lettre à l'attardée allait fonctionner, le professeur Virtanen semblait pensif et le jeune Serdaigle, ne voyait pas ce que pourrait répliquer le directeur des Serdaigles à un tel argument.

"Récupérez donc ça. Vous passerez frapper à mon
bureau avant de vous rendre à la grande salle pour le dîner, ainsi je
vous accompagnerai pour que vous alliez donner cette lettre à Leah. Je
doute que Miss Wilson n'ose s'en prendre à moi."

Le jeune garçon réprima une grimace, Virtanen avait trouvé une parade. Il ne pouvait plus dire que Wilson s'attaquerait à lui puisque le professeur de Runes serait à ses côtés et l'ébouriffée serait vraiment stupide de s'en prendre à lui.

C'est donc avec un grand soupir qu'Ahren récupéra la lettre que lui tendait son directeur de maison. Ce dernier consentit enfin à ouvrir la porte et un sourire éclaira le visage du Serdaigle.

"Bonne soirée", lança le gamin en se retournant vers Virtanen.

Une fois dans le couloir, il regarda la lettre qu'il tenait entre les doigts et la chiffonna. Hors de question qu'il aille chercher le directeur des Serdaigles avant diner pour aller donner une stupide lettre d'excuse à une erreur de la nature. Lorsqu'il aurait rejoint sa salle commune, il jetterait la lettre au feu et ensuite, il irait diner comme si de rien était. De toute façon, sans lettre, aller voir l'attardée ne rimait plus à rien.

Il avait gagné cette manche là, Virtanen aurait mieux fait de garder la lettre finalement. Un sourire démoniaque éclairait son visage de petit démon. La vie était décidément bien belle et elle valait le coup d'être vécue. Une lettre qui finirait brûlée et un pion qui se révèlerait certainement plus productif que prévu. Tout était parfais dans le meilleur des mondes possible.