Première groupie ! [PV Marianne]

12 Septembre 2006

Ahren courait à perdre haleine dans les couloirs menant aux cachots pour espérer être à l'heure. Ils avaient eu une heure de creux et le jeune garçon en avait profité pour aller à la bibliothèque. Il cherchait un moyen d'être plus fort et pour être plus fort, il fallait apprendre des sorts. Avec un entrainement et un apprentissage régulier, il arriverait à surpasser Ulrich. Les deux fois qu'il avait eu affaire à son ainé avait laissé un goût amer dans la bouche du jeune Serdaigle. Il lui ferait payer toutes les humiliations qu'il lui avait fait subir. Mais pour l'instant, il fallait qu'il aille en potion. Le professeur Adamson n'avait encore aucun griefs contre Ahren, pas la peine de lui donner une raison d'en avoir.

Il arriva relativement essoufflé devant la porte du cachot, avant d'entrer dans ce dernier, il fit une pause pour reprendre son souffle et remettre sa robe et ses cheveux correctement. Il passa alors la porte d'un air de conquérant sûr de lui. Il avait complètement oublié que c'était un cours en commun avec les Poufsouffles. Il sourit donc en voyant les jaunes. Il allait pouvoir se mettre à côté de Kathrina et l'embêter. Malheureusement pour lui, sa jumelle était déjà installé à côté d'une autre fille qui s'appelait Beth Sweet si ses souvenirs étaient bons. Une Sang de Bourbe a en juger par l'air niait qu'elle avait affiché pendant la répartition.

Ahren réfréna sa grimace de dégoût. Sa sœur avait toujours eu de drôles de fréquentations. Elle s'habillait comme ces débris de l'humanité. Une honte pour la famille Keller. Si Alexander avait été là, ça ne serait pas comme ça. Ulrich n'aurait jamais osé le toucher. Enfin ce n'était pas le moment de pester contre son frère. Il fallait qu'il trouve une place.

Il regarda autour de lui mais toutes les places étaient prises sauf celle à côté de Linnet Sneals mais il était hors de question qu'il s'assoit à côté de la timbrée impure. Elle était trop folle pour son bien. Et elle n'avait aucun savoir vivre. Il regarda en direction des garçons de son dortoir, il y avait un Sang-Pur, un Sang-Mélé et un Sang de bourbe. Il avait essayé de nouer une relation avec le Sang-Pur mais ce dernier ne semblait pas partager son point de vu. Il était donc seul contre tous, pour l'instant du moins.

Il aperçut alors une chaise vide à côté d'une Poufsouffle blonde avec un petit visage d'ange. Elle avait tout d'une Sang-Pure mais Ahren ne se rappelait plus de son nom, elle ne l'avait pas marqué à la cérémonie de répartition. Il esquissa un sourire et prit place à côté de la petite blonde.

Le cours commença et alors qu'il fallait découper ses racines en deux, il s'aperçut qu'il avait oublié son couteau. Il se traita mentalement d'idiot et il se tourna vers sa voisine.

"Je peux t'emprunter ton couteau ? J'ai oublié le mien !"

Ahren regarda fixement la gamine et lui lança un petit sourire en coin pour la faire craquer. Elle allait forcément dire oui et puis même si elle disait non, il prendrait quand même le couteau.

Le cours de potion angoissait Marianne. Elle savait qu’elle aurait sûrement à manipuler, découper, broyer certaines de choses qui l’effrayaient le plus : des insectes, des vers de terre, ou peut-être même des serpents ! Elle avait donc prévu de se mettre à côté de quelqu’un qui pourrait manipuler ses horribles bestioles en cas de besoin, mais elle n’était pas arrivée assez en avance, puisqu’elle s’était perdue dans le château à cause de ces maudis escaliers qui bougent sans cesse et puis aussi parce qu’elle n’avait aucun sens de l’orientation, et lorsqu’elle était arrivée, la plupart des binômes étaient déjà fait. Il restait bien une ou deux places à côté d’énergumènes, mais Marianne préféra se mettre seule à une table. Elle trouverait bien un moyen de ne pas avoir à toucher des vers de terre ! Marianne était donc en train d’essayer de se remémorer ce que Michelle lui avait dit à propos des sortilèges de lévitation lorsqu’un petit Serdaigle aux grands yeux bleus s’installa à coté d’elle avec un petit sourire. Elle lui sourit à son tour.

Le cours commença. Heureusement pour Marianne, il ne semblait pas être question de lombrics. Ecoutant d’abord sagement les explications du professeur, la jeune Poufsouffle s’autorisa ensuite à observer son voisin. Elle se rappelait parfaitement de lui, à la Répartition. Sur le moment, elle l’avait envié parce qu’il était à Serdaigle. A présent, elle était plutôt contente de ne pas l’avoir rejoint, car cela aurait impliqué de partager de dortoir de cette timbrée de Linnet Sneals. Mais comment s’appelait-il, déjà ? Ahren Keller, c’était ça. Elle connaissait son nom, elle l’avait déjà entendu plusieurs fois. Il avait l’air intelligent.

Marianne jeta un coup d’œil à l’autre Keller de la salle, qui partageait son dortoir. Kathrina Keller semblait plutôt gentille. Et assez intelligente, sûrement. Mais elle était aux yeux de Marianne bien moins intéressante que son frère ! De plus elle semblait bien aimer les moldus. Au fond, Marianne n’avait rien contre les moldus, mais tout de même, elle se demandait ce qu’on pouvait bien leur trouver. Ils étaient pathétiques et effrayant, avec leurs inventions bizarres. La dernière fois, elle avait entendu parler d’un truc totalement absurde : ils utilisaient d’énormes choses lourdes, bruyantes et effrayantes pour voler. Ils appelaient ça des…des quoi, déjà ? Des avirons ? Bref, peu importe le nom. Ils ne pouvaient pas se comporter normalement et faire un truc censé, pour une fois, ces moldus ? Pourquoi ils n’utilisaient pas des balais, comme les gens intelligents ? Peut-être parce qu’ils n’étaient pas intelligents, tout simplement.

Une fois les consignes expliquées, le professeur leur demanda de couper les racines qui se trouvaient sur leur table. Marianne saisit son couteau, une racine et la coupa rapidement, à un rythme régulier, comme on leur avait montré. C’est alors que le petit Serdaigle d’à côté se tourna vers elle et lui demanda s’il pouvait lui emprunter son couteau puisqu’il avait oublié le sien. Elle lui sourit.

« Bien sûr, Ahren ! »

Elle poussa le couteau le vers lui. Elle hésita un instant, puis ajouta :

« Dis, ça ne te dérangerais pas de…enfin, si il y a besoin de manipuler des insectes ou des vers de terre de…le faire à ma place parce que…en fait, oui, je sais c’est ridicule, mais j’ai une peur bleue de ces choses-là. Surtout des vers de terre. Alors, s’il y a besoin…tu pourrais le faire à ma place, s’il te plait ? »

Elle lui fit un petit sourire innocent, celui qui marchait toujours avec sa mère, quand elle voulait quelque chose, en espérant qu’il accepterait.

Comme Ahren s'y attendait, la gamine accepta de lui prêter son couteau. D'ailleurs, le jeune garçon fut même étonné que la Poufsouffle connaisse son nom alors que lui même ne se rappelait plus du sien. Il accorda un de ses rares sourires à la jeune fille.

"Merci"

Il prit le coupeau et coupa rapidement sa racine en deux. Alors qu'il rendait son couteau à la fillette, il la détailla. De taille moyenne, d'une blondeur sans égale et d'une peau blanche comme la neige, des traits fins. Le visage d'une aristocrate. Ahren était presque sûr de ne pas se tromper en affirmant que la petite Poufsouffe était une Sang-Pure. Cependant il ne l'avait jamais remarqué auparavant dans les diverses réunions de Sang-Purs.

« Dis, ça ne te dérangerais pas de…enfin, si il
y a besoin de manipuler des insectes ou des vers de terre de…le faire à
ma place parce que…en fait, oui, je sais c’est ridicule, mais j’ai une
peur bleue de ces choses-là. Surtout des vers de terre. Alors, s’il y a
besoin…tu pourrais le faire à ma place, s’il te plait ? »

Le jeune garçon regarda un instant la petite. C'était pitoyable, elle avait peur des insectes et des vers de terre. D'un coup l'image qu'il avait de la jeune fille fut beaucoup moins gratifiante. Un Sang-Pur avait le droit d'avoir peur mais il ne devait pas le montrer. Il devait rester digne en tout instant et ne jamais révéler à personne ses peurs. La gamine n'avait apparemment pas bien retenu ses leçons. A moins qu'elle ne fut qu'une vulgaire Sang-Mêlé aux traits d'ange.

"Comment t'appelles tu ?"

Si comme il le pensait, la Poufsouffle était une noble, il faudrait qu'il lui explique quelques petites choses et ensuite, elle ferait une alliée précieuse. Enfin une sous-fifre des plus utiles.

"Je veux bien t'aider mais ne dit plus jamais que c'est parce que tu as peur. Montre à tout le monde qui tu es et que tu es fière de ta lignée. Ensuite si on te demande pourquoi, tu ne le fais pas toi même, tu diras que c'est parce que ce travail ne convient pas à tes mains délicates. Tes magnifiques mains ne doivent jamais avoir à toucher quoique ce soit d'impurs. Et malheureusement les lombrics font partis des choses salissantes."

Ahren regarda fixement la Poufsouffle et attendit sa réaction.

Ahren la remercia et lui sourit. Marianne rougit légèrement et lui rendit timidement son sourire. Il avait l’air plutôt sympathique. Voyant qu’il la regardait, Marianne se sentit un peu gênée, puis décida de lui rendre la pareille et le fixa à son tour quelques instants. Il avait l’air sûr de lui, bien plus qu’elle, et il était incontestablement élégant, bien plus que Kathrina. Oui, Ahren Keller lui plaisait bien.
Cependant, elle sentit son regard changer lorsqu’elle lui demanda s’il pourrait s’occuper de manipuler les vers et les insectes et elle eu honte. Il lui demanda comment elle s’appelait. Au ton sur lequel le jeune Serdaigle posa cette question et à l’air que pris son visage, Marianne eu l’impression de passer un examen. Comment devait-elle répondre ? Lorsque des enfants de son âge lui demandaient cela, elle répondait seulement « Marianne ». Mais elle savait bien que ce n’était vraiment cela qu’Ahren Keller attendait. Aussi, opta-t-elle pour son nom complet.

« Marianne Isobel Wolf ! »

En donnant son nom ainsi, elle était presque sûre de faire bonne impression.

"Je veux bien t'aider mais ne dit plus jamais que c'est parce que tu as peur. Montre à tout le monde qui tu es et que tu es fière de ta lignée. Ensuite si on te demande pourquoi, tu ne le fais pas toi même, tu diras que c'est parce que ce travail ne convient pas à tes mains délicates. Tes magnifiques mains ne doivent jamais avoir à toucher quoique ce soit d'impurs. Et malheureusement les lombrics font partis des choses salissantes."

Marianne faillit baisser les yeux, mais se retint : ça aurait été faire le contraire de ce que venais de lui conseiller Ahren. Elle soutint donc son regard, rougissant légèrement tout de même, et esquissa un sourire.

« Merci. J’y penserai, la prochaine fois. Je te le promets. Je paraitrais sûrement bien moins ridicule ! »

L’esquisse de sourire de Marianne se transforma en un vrai sourire, bien moins timide cette fois. Ahren Keller avait l’air intelligent, sérieux, sûr de lui…pourquoi ne pas s’en faire un ami ? De plus, il semblait être du genre de personne qu’il ne valait mieux pas avoir comme ennemi…

La Poufsouffle se présenta comme Marianne Isobel Wolf. A l'entente du nom, Ahren sourit, il avait eu raison, la petite était une noble. Bon les Wolf n'étaient pas non plus une famille très connue et elle n'était réputée pour ses idées pro-Mangemort mais ça ne faisait rien. Il allait pouvoir côtoyer quelqu'un de son rang tout au long de l'année. Il n'allait pas être obligé de se rabaisser à fréquenter des Sang-Mêlé, même s'il allait arriver un moment où il n'aurait plus le choix. Rien qu'en classe, il arriverait bien un moment où il allait avoir un cours à côté d'un impur. Enfin en attendant, la petite Wolf était parfaite. Il ne restait plus qu'à savoir si elle était en accord avec lui.

Il fut heureux de voir que son petit monologue avait eu un effet sur la Poufsouffle, il vit cette dernière commencer à baisser les yeux puis se reprendre pour le fixer dans les yeux fièrement comme une fille de son rang ne laissant apparaître qu'une petite rougeur sur ses joues. Ahren esquissa alors un sourire de contentement. Cette petite était prometteuse, très prometteuse.

« Merci. J’y penserai, la prochaine fois. Je te le promets. Je paraitrais sûrement bien moins ridicule ! »

Marianne lui fit alors un grand sourire et sans qu'Ahren n'ait pu décider quoi que ce soit ses lèvres s'étirèrent d'elles-mêmes pour lui rendre son sourire.

"Tu ne dois jamais paraître ridicule Marianne, une jeune fille de ton rang est supérieure aux autres. Ne l'oublie jamais. Mais ne t'inquiètes pas, je serais là pour t'apprendre à être une magnifique jeune fille aristocratique. Ensemble Marianne. Enfin si tu le désires. Je ne voudrais pas t'aider à occuper la place qui est la tienne contre ton gré."

Ahren espérait que la Poufsouffle ait été touché dans son orgueil et qu'elle avait un minimum d'ambition. Qu'elle laisserait parler son côté, je veux être une reine. Oui, le jeune Serdaigle était certain qu'il avait trouvé une perle rare mais il ne fallait surtout pas la laisser filer. Il lui accorda donc un autre sourire qui se voulait légèrement contrit cette fois, comme pour lui montrer qu'il n'attendait que son accord pour la former. Et lui faire croire qu'il désirait être son ami. Il allait sûrement devoir jouer sur la corde sensibilité avec Marianne mais qu'importe les moyens tout ce qui comptait c'était le résultat et le jeune garçon était près à tout les sacrifices pour atteindre son but.

Lorsqu’elle le vit lui rendre son sourire, Marianne se sentit toute joyeuse. Et rassurée. Finalement, ce serait peut-être plus simple qu’elle ne se l’imaginait, de se faire des amis !

"Tu ne dois jamais paraître ridicule Marianne, une jeune fille de ton rang est supérieure aux autres. Ne l'oublie jamais. Mais ne t'inquiètes pas, je serais là pour t'apprendre à être une magnifique jeune fille aristocratique. Ensemble Marianne. Enfin si tu le désires. Je ne voudrais pas t'aider à occuper la place qui est la tienne contre ton gré."

Contre son gré ? Par Merlin, mais qui donc pourrait bien ne pas être d’accord avec ça ? C’était une évidence, enfin ! Comment pourrait-elle ne pas accepter ? Ce genre de choses ne se refusait pas !

« Evidemment, je le veux ! C’est sympa de ta part ! Merci !»

Marianne sourit de nouveau puis griffonna quelques notes sur son parchemin, histoire de pouvoir revoir un peu de ce cours plus tard. Se faire un nouvel ami ne devait l’empêcher de progresser en potions. Les cours à Poudlard s’étaient avérés passionnant, en tout cas aux yeux de Marianne, mais la jeune Poufsouffle les trouvait tout de même bien plus difficiles que les leçons que lui donnait sa nourrice les années précédentes. Avec Tatie Flo, tout paraissait toujours plus simple. Et puisque qu’elle n’avait que Marianne et ses sœurs comme élèves, elle avait tout le temps de réexpliquer les choses d’innombrables fois, encore et encore, jusqu’à ce que toutes aient compris. Ici, c’était différent. Mais Marianne aimait les cours et aimait apprendre. Elle s’en tirerait avec brio, elle en était certaine. Enfin, tout du moins, elle l’espérait.

*Pas question d’avoir de moins bonnes notes que Michelle ! Elle se moquerait de moi !*

Michelle était intelligente et avait d’assez bonnes notes. Mais Marianne était persuadée de pouvoir la surpasser. Lorsqu’elle avait dit cela, sa sœur s’était moquée d’elle, et Eleanor avait repris le flambeau et l’avait taquinée avec cela pendant des mois. A présent, il était temps de faire ses preuves !

« Hey, Ahren ? Tu crois qu’ils sont très durs, les cours ici ? Ma sœur n’arrête pas de me dire que les examens sont horribles et les profs super sévères…Mais je ne sais pas si elle dit ça juste pour me faire peur et m’énerver ou si c’est vrai… »

Ahren vit avec satisfaction Marianne s'empresser de lui affirmer qu'elle voulait son aide. Il sourit donc de la façon la plus gentille qu'il pouvait à la jeune Poufsouffle, le résultat ne devait pas être fabuleux mais elle devrait s'en contenter, il ne pouvait pas faire mieux.

"Je t'en prie Marianne. Ce n'est rien tout le plaisir est pour moi. J'aime aider les jeunes Sang-Pur qui sont à la recherche de leur véritable place."

Une autre compétence d'Ahren, l'hypocrisie. Il était d'ailleurs très doué et pour tout un tas d'autres choses aussi mais il n'en ferait pas la liste, ce serait trop long. Il était vraiment satisfait, son plan commençait à se mettre en route. Doucement mais sûrement.

Le jeune garçon s'inquiéta alors de l'état mental de sa nouvelle recrue. Voilà qu'elle parlait toute seule maintenant. Ahren s'en fichait un peu qu'elle soit dérangée mais il ne fallait pas non plus qu'on l'associe à une cinglée non plus. Il allait s'arranger pour lui faire passer ses petites manies. Il fallait qu'elle soit parfaite. Jolie petite colombe sans tâches, toute pure. Une parfaite noble, comme Cécilya Richardon qu'il avait déjà eu l'occasion d'apercevoir à certaines réunions assez selects. Ahren fut alors violemment tiré de ses pensées.

« Hey, Ahren ? Tu crois qu’ils sont très durs,
les cours ici ? Ma sœur n’arrête pas de me dire que les examens sont
horribles et les profs super sévères…Mais je ne sais pas si elle dit ça
juste pour me faire peur et m’énerver ou si c’est vrai… »

"Je pense qu'ils sont compliqués pour ceux qui ne savent pas. Qui n'ont pas eu l'intelligence de réviser correctement et pour ceux qui ne sont pas de noble naissance. Après tout, la magie pour eux n'est pas quelque chose de naturel."

Ahren était sûr de sa réussite, ça ne faisait aucun doute, il serait dans les meilleurs de leur promotion. La potion qu'ils préparaient été déjà un jeu d'enfant pour lui, alors pourquoi s'inquiéter ? Et puis s'il avait été envoyé à Serdaigle c'est qu'il y avait une raison.

Marianne fut rassurée par les paroles d’Ahren. Il avait raison. Elle était sérieuse, intelligente et venait d’une famille au statut du sang irréprochable. Elle avait tout, ou presque, pour réussir, et ce dans la majorité des matières. Excepté l’étude des moldus. Marianne avait été complètement affolée en apprenant que c’était obligatoire. Pourquoi, par Merlin, les obligeait-on à apprendre des choses inutiles à propos de choses stupides ? Quel besoin de savoir ce faisaient les moldus ?

« Ahren, tu ne trouves pas ça ridicule, toi aussi, qu’on soit obligés d’avoir des cours d’étude des moldus ? »

En général, Marianne préférait attendre de connaitre l’avis de la personne a qui elle parlait avant de donner son propre avis, ce qui lui permettait de modérer un peu ses propos en fonction de son interlocuteur, et d’éviter ainsi de se faire des ennemis ou de décevoir les gens. Mais le peu qu’elle savait d’Ahren Keller lui laissait penser qu’il trouvait sûrement cela totalement stupide et inutile, lui aussi. Aussi, elle se permit d’ajouter, après une légère hésitation :

« Je trouve que c’est du temps perdu, on pourrait apprendre autre chose pendant ce temps-là…je m’en fiche complètement de ces cinglés de moldus ! Pas besoin de connaitre leurs dernières inventions insensées ! Et puis je ne vois pas à qui ça peut bien servir ! Personne ne va aller vivre avec les moldus après Poudlard…quoique, peut-être que des nés-moldus le feront…mais eux, l’étude des moldus leur sert encore moins, vu qu’ils en viennent ! Enfin, je suppose qu’on n’y peut rien… »

Marianne s’était un peu laissée emportée. D’habitude, elle ne disait pas autant ce qu’elle pensait. Mais là, elle se sentait en confiance. Elle jeta un coup d’œil à Ahren, guettant sa réaction et espérant ne pas l’avoir déçu, avant de se concentrer à nouveau sur son parchemin. Elle aimait les cours de potions. Certes, ce n’était pas toujours simple et il y avait toujours le risque de se retrouver à devoir approcher des vers ou des insectes, mais elle aimait cela. Marianne avait toujours aimé, quand elle était petite, faire des mélanges bizarres « pour voir ce que ça donne » ou faire la cuisine juste pour mélanger des choses et les voir se transformer en quelque chose d’utile et comestible. Quoique, comestible, pas toujours, son dernier essai culinaire, avec Eleanor, s’était avéré absolument immonde. Mais même ces résultats hasardeux ne la décourageaient pas. La petite Poufsouffle sourit en repensant à sa mère qui ronchonnait toujours, la plupart du temps juste pour rire, en disant « Mais n’arrêteras-tu donc jamais ces enfantillages ? ».
Elle eut un petit pincement au cœur. Poudlard est très chouette, c’était certain, mais ici, elle n’avait pas ses parents avec elle. Ni sa nourrice. Ni Eleanor. Mais elle allait s’habituer, c’est que lui avait dit son père et sa sœur, se faire des amis. Et que c’était ça aussi, grandir : on ne peut pas rester toute sa vie dans les jupes de sa nourrice et de sa mère ! Marianne sourit. Ils avaient raison, bien sûr qu’elle allait s’habituer ! Elle serait bientôt comme tous ces élèves qui considèrent Poudlard comme leur deuxième maison. Elle en était sûre !

Ahren continuait tranquillement sa potion quand Marianne le tira à nouveau de sa concentration quasi religieuse.

« Ahren, tu ne trouves pas ça ridicule, toi aussi, qu’on soit obligés d’avoir des cours d’étude des moldus ? »

Bien sûr qu'il trouvait ça ridicule, d'ailleurs c'était même plus que ça. C'était inutile et dégradant. Le nouveau gouvernement insultait tout simplement les Sang-Purs et crachait sur leurs idées. Où était l'égalité tant souhaité ? Il n'y en avait pas, ils allaient permettre à des êtres inférieurs de prendre les emplois occupés par les sorciers. Les emplois qui revenaient de droit aux vrais seuls sorciers. Et personne ne dirait rien, tout le monde trouvait ça normal. Quand Harper et O'Connor c'étaient fait évincer comme des malpropres personne n'avait rien dit. Par contre quand on commence à vouloir virer un impur, on crie au scandale et au racisme. Cette mentalité commençait sérieusement à énervé Ahren. Enfin, ça énervait aussi Alexander, Ahren lui donnait les nouvelles du monde et son frère lui donnait sa façon de voir la chose et le jeune garçon ne pouvait qu'être d'accord avec son ainé.

« Je trouve que c’est du temps perdu, on pourrait
apprendre autre chose pendant ce temps-là…je m’en fiche complètement de
ces cinglés de moldus ! Pas besoin de connaitre leurs dernières
inventions insensées ! Et puis je ne vois pas à qui ça peut bien servir !
Personne ne va aller vivre avec les moldus après Poudlard…quoique,
peut-être que des nés-moldus le feront…mais eux, l’étude des moldus leur
sert encore moins, vu qu’ils en viennent ! Enfin, je suppose qu’on n’y
peut rien… »

Ahren esquissa un sourire victorieux, le cas Marianne Wolf était moins désespérait qu'il le croyait, elle n'aimait pas les Moldus. Semblait partager ses idées, il pourrait en faire quelqu'un de cette petite.

"Je suis tout à fait d'accord avec toi Marianne, j'irais encore plus loin. Le gouvernement se moque de nous, les Sang-Purs, il nous oblige à apprendre la vie des êtres inférieurs. Il nous rabaisse et nous insulte. Mais du haut de nos onze ans, on ne peut malheureusement pas faire grand chose. Mais je te promet, Marianne, qu'un jour tout ceci changera."

Il ne savait pas encore comment les choses se dérouleraient mais il était sûr qu'un jour les vrais sorciers se rebelleraient contre ce gouvernement pro impurs. Ahren était dégoutait que les choses soit arrivées à un tel stade mais il ne pouvait rien faire pour l'instant. Et puis, Alexander lui avait recommandait la prudence. Alors il serait prudent mais s'il pouvait traumatiser un ou deux impurs, il ne se gênerait pas.

A en juger par ce petit sourire qui venait de s’afficher sur le visage d’Ahren, il était visiblement d’accord avec elle. Décidemment, elle était sûre qu’ils allaient certainement bien s’entendre.

"Je suis tout à fait d'accord avec toi Marianne, j'irais encore plus loin. Le gouvernement se moque de nous, les Sang-Purs, il nous oblige à apprendre la vie des êtres inférieurs. Il nous rabaisse et nous insulte. Mais du haut de nos onze ans, on ne peut malheureusement pas faire grand chose. Mais je te promets, Marianne, qu'un jour tout ceci changera."

Marianne fut décontenancée l’espace d’un instant. Elle n’avait jamais rencontré personne qui tenait ce genre de propos. Depuis la dernière guerre, tout le monde défendait et semblait (ou du moins faisaient semblant) apprécier plus ou moins les moldus, et quiconque osait dire ou faire le contraire était regardé de travers. Enfin, du moins, c’est que disaient les parents de Marianne et Tatie Flo. D’ailleurs, chaque fois que les discussions « entre grands » sortaient un peu du cadre du politiquement correct, les parents demandaient aux enfants de ne jamais répéter ce qui s’était dit. Aussi, rencontrer quelqu’un, de son âge qui plus est, qui disait ce qu’il pensait de manière aussi franche, voire même brutale, sans, apparemment, se soucier du fait que les autres élèves autour d’eux pouvaient bien avoir entendu ce qu’il disait, l’étonna. Mais passé l’étonnement, elle le trouva courageux et apprécia sa franchise. Cet Ahren Keller était décidemment quelqu’un d’honnête et, bien qu’un peu brutal dans sa façon de parler, visiblement bien intentionné, tout du moins vis-à-vis d’elle.

« Peut-être. Il faut espérer. Enfin, c’est sûr que ce n’est pas à notre âge qu’on peut y changer quoique ce soit… On peut juste faire…comment on appelle ça, déjà ? De la résistance passive, c’est ça ? Bah, de toute façon, il faut connaitre ses ennemis pour mieux les combattre, non ? Enfin…je dis ça, mais je n’ai jamais vu un moldu de ma vie…je n’ai aucune envie d’en voir, d’ailleurs. Ces trucs-là me font presque plus…»

Marianne s’arrêta brusquement. Elle avait faillit dire « presque plus peur que les vers de terre », mais se reprit à temps, en se remémorant les paroles d’Ahren. Il fallait qu’elle arrête de dire tout le temps qu’elle avait peur.

« Enfin bref, je ne vois pas l’utilité de voir des moldus, de toute manière. On n’a pas besoin d’eux. Je…j’ai entendu mes parents dire qu’ils avaient peur que le nouveau gouvernement décide de modifier les lois sur le secret magique…tu crois que ça pourrait vraiment arriver ? Ce serait une catastrophe ! Et si les moldus recommençaient à vouloir nous brûler, comme au Moyen Age ? Ce serait complètement…inconscient de la part du Ministère…ce…ça me fait peur. »

Oui, elle avait de nouveau dit qu’elle avait peur. Mais là, elle ne pouvait pas le nier. L’idée d’être poursuivie et brûlée par ces idiots de moldus la pétrifiait de peur. Certes, au Moyen Âge, beaucoup s’en étaient sortis, grâce à des sortilèges, au transplanage ou à ce genre de choses. Mais eux, les enfants, qui n’avaient pas encore appris tout cela, comment feraient-ils si les moldus les traquaient ?

*Si seulement Eleanor et moi n’avions écouté à la porte du bureau de Papa…je ne serais pas aussi inquiète !*

Marianne semblait plus que d'accord avec Ahren, elle partageait son point de vue sur les Moldus mais au lieu de se croire supérieure semblait les craindre. Le Serdaigle leva les yeux au ciel, comment pouvait-on être assez stupide pour avoir peur d'un incapable ? Il allait falloir qu'il apprenne à Marianne beaucoup de choses finalement même si elle était plus que prometteuse. Elle dit alors une phrase qui attira son attention, soit proche de tes amis mais plus encore de tes ennemis, voilà le sens de la phrase de Marianne et en soit ce n'était pas stupide c'était même génial surtout venant de la part de la Poufsouffle.

Mais l'idée qu'il puisse lui même s'approcher d'un impur le dégoutait, d'où l'intérêt d'avoir quelqu'un pour le faire à sa place. Il fixa alors la petite fille comme pour la jauger, il cherchait en elle quelque chose qui aurait pu plaire à ces saletés d'usurpateurs. Ce ne fut pas très difficile à trouver, Marianne avait l'air d'un petit ange blond, le monde ne pouvait que lui manger dans la main et Ahren allait s'arranger pour que ce petit ange, lui mange dans sa main à lui.

Son plan était parfait et insoupçonnable. Sauf si cette crétine continuait à avoir peur de tout.

« Enfin bref, je ne vois pas l’utilité de voir des
moldus, de toute manière. On n’a pas besoin d’eux. Je…j’ai entendu mes
parents dire qu’ils avaient peur que le nouveau gouvernement décide de
modifier les lois sur le secret magique…tu crois que ça pourrait
vraiment arriver ? Ce serait une catastrophe ! Et si les moldus
recommençaient à vouloir nous brûler, comme au Moyen Age ? Ce serait
complètement…inconscient de la part du Ministère…ce…ça me fait peur. »

"Les Moldus ne peuvent rien nous faire, nous sommes peut-être moins nombreux mais nous sommes plus forts qu'eux. Ne t'inquiètes donc pas Marianne et ne dis plus jamais que tu as peur en public. Jamais, c'est compris ? Il n'y a que moi maintenant qui ait le droit de t'entendre prononcer ces mots, et encore, que lorsque nous serons sûr et certain d'être seuls."

Ahren regarda durement Marianne pour lui signifier que c'était la dernière fois qu'il entendait le mot peur sortir de la bouche de la gamine.

"Ton idée de se rapprocher de ses ennemis et une bonne idée, je trouve. Malheureusement, les impurs ne me voient pas d'un très bon œil, il faut croire que je n'attire pas les sympathies. Par contre, toi, ils te mangeraient dans la main. Tu es si douce et si pure. Tu ressembles à un petit ange, Marianne. Ils ne verront pas qui tu es réellement, tu pourraient les approcher sans problèmes en prétextant vouloir te faire des amis. Ainsi, ensemble nous commencerions, doucement mais sûrement notre révolution. Nous saurions ce qu'ils préparent en secret et ce qu'ils pensent de notre monde. Veux-tu faire cela avec moi Marianne ? Ne t'inquiètes pas, je serais dans l'ombre pour te protéger et je te montrerais qu'ils n'ont rien de terrifiants mais qu'au contraire, ils sont méprisables."

Tout ceci avait été dit dans un murmure, Ahren ne voulait pas que tout ceci tombe dans l'oreille d'un indésirable. Il espérait que Marianne serait avec lui, il avait vraiment besoin d'elle, elle serait la clé qui lui ouvrirait la porte vers de nouveaux sous-fifres. Le pion Marianne était devenu sa pièce maitresse. Il ne manquait plus que son accord.

Marianne rougit légèrement lorsqu’elle vit Ahren lever les yeux au ciel. Il devait la trouver stupide.

*Et il a raison de me trouver idiote…j’ai peur de tout…*

"Les Moldus ne peuvent rien nous faire, nous sommes peut-être moins nombreux mais nous sommes plus forts qu'eux. Ne t'inquiètes donc pas Marianne et ne dis plus jamais que tu as peur en public. Jamais, c'est compris ? Il n'y a que moi maintenant qui ait le droit de t'entendre prononcer ces mots, et encore, que lorsque nous serons sûr et certain d'être seuls."

La petite Poufsouffle acquiesça en rougissant un peu. Elle n’appréciait pas vraiment qu’il la regarde aussi durement.

« Promis. »

Enfin, du moins, elle essaierait. Elle n’avait jamais été courageuse, mais après tout, ne plus dire ouvertement qu’elle avait peur ne voulait pas dire devenir courageuse. Et puis Ahren la rassurait. S’il était là, à côté d’elle, elle aurait sûrement bien moins peur.

*Au fond, il a raison, les moldus sont idiots, tout le monde sait ça. Et puis je les apprendrais, les sorts défensifs…parce que, quand même, on ne sait jamais !*

"Ton idée de se rapprocher de ses ennemis est une bonne idée, je trouve. "

Marianne sourit. D’après le peu qu’elle savait sur lui, Ahren Keller n’avait pas l’air d’être du genre à faire des compliments seulement pour faire plaisir, aussi, elle se sentit flattée.

"Malheureusement, les impurs ne me voient pas d'un très bon œil, il faut croire que je n'attire pas les sympathies. "

Marianne haussa un sourcil. Vraiment ? Les gens ne l’aimaient donc pas ? Pourtant il semblait intelligent, sûr de lui, digne de confiance…les gens étaient bizarres, parfois.

*Bah, les gens qui ne l’aiment pas doivent simplement souffrir d’un complexe d’infériorité. Il y a de quoi, après tout…*

"Par contre, toi, ils te mangeraient dans la main. Tu es si douce et si pure. Tu ressembles à un petit ange, Marianne. "

Cette fois, Marianne ne pu vraiment pas s’empêcher de rougir. Elle n’avait pas l’habitude qu’on lui fasse ce genre de compliments. Enfin, on lui avait déjà dit qu’elle était jolie, mais ça ne faisait décidemment pas le même effet quand ce genre de compliment venait de sa mère ou de sa nourrice.

"Ils ne verront pas qui tu es réellement, tu pourrais les approcher sans problèmes en prétextant vouloir te faire des amis. Ainsi, ensemble nous commencerions, doucement mais sûrement notre révolution. Nous saurions ce qu'ils préparent en secret et ce qu'ils pensent de notre monde. Veux-tu faire cela avec moi Marianne ? "

*Euh, il me demande quoi, là ? Je ne sais pas si je suis capable de faire ça, moi…*
Mais décidemment, l’idée de faire la révolution avec Ahren lui plaisait bien.

« D’accord ! Je…je ferais de mon mieux, je te le promets. »

"Ne t'inquiètes pas, je serais dans l'ombre pour te protéger et je te montrerais qu'ils n'ont rien de terrifiants mais qu'au contraire, ils sont méprisables."

« Tout ira bien, alors ! »

Marianne sourit. Elle était contente, elle s’était un nouvel ami. Un ami avec des idées bien arrêtées et des projets de révolution, certes, mais un ami quand même.