On apprend pas à un vieux gryffondor à faire des farces... [ PV Donald ]

En ce samedi du mois de septembre, Ben arpentait les couloirs à la recherche d'une occupation. Depuis la rentrée Ben n'avait encore embêté personne et ne s'était pas rendu à l'infirmerie à cause d'une chute : c'était un record ! Il fallait qu'il s'y mette sinon il allait perdre son statut de boulet de Poudlard qui lui avait été attribué contre son gré l'an dernier lorsqu'il avait voulut aider Nora Weaver et Irving Whitaker coincés sur le lac gelé.

Il y avait encore quelques élèves dans la grande salle qui finissaient de déjeuner et Ben y trouverait bien quelqu'un à qui jouer un tour. Ben s'approcha de la grande salle mais avant de se lancer il fallait s'assurer qu'il ne restait plus de professeurs ou du moins plus beaucoup. Alors il fit attention et il écouta. Ben entendu une ou deux voix mais le reste de la salle semblait silencieux. Ben rentra alors dans la pièce. Un Gryffondor finissait de manger et deux Serdaigles discutaient gaiement.

Le Gryffondor semblait à peine plus âgé que Ben, il semblait être une très bonne proie. Ben s'avança doucement de la table des Gryffondors. Et lorsque le rouge et or se leva pour attraper du jus de citrouille Ben lança un sort et une fine plaque de glu vint se coller sur la chaise du Gryffondor.

Ben se mit à rire mais son sourire s'effaça ... le jeune garçon semblait s'être aperçut qu'on venait de jeter un sort sur sa chaise.

[ Réalisation du défi page 27 : " Alors il fit attention et il écouta. " livre : Cris de Laurent Gaudé ]

Bien que le déjeuner touchât à sa fin, Donald était encore à table. Il était - comme toujours - l'un des derniers, et pour cause : rien ne pouvait le rassasier. On aurait dit que son gros bide était relié au vide intersidéral. Et une des seules choses qu'il appréciait à Poudlard, c'était la nourriture. Bien entendu, les repas n'égalaient ni les festins de sa mère (qui, d'après Donald, était la meilleure cuisinière de ce monde) ni les banquets des fêtes, mais manger, où que ce soit, resterait l'une des activités préférées du petit Gryffondor. Son assiette se vidait si rapidement qu'on aurait pu deviner qu'il refilait des surplus de nourriture à l'occupant de sa poche gauche.

Donald se leva du banc pour se servir un grand verre de jus de citrouille - l'avantage avec le jus de citrouille, c'est qu'on pouvait s'en resservir tout le temps, ça ne se remarquait pas - et au moment où son postérieur allait se reposer sur le bois, il aperçut du coin de l'oeil une forme humaine, sûrement un première ou un deuxième année (ou alors un pygmée, mais l'hypothèse de l'élève était plus plausible) la baguette pointée vers... lui ? Donald mit un quart de seconde à comprendre - enfin peut-être un peu plus, mais jamais il ne l'avouerait. Il ne s'assit pas, et pour cause : le coup du sortilège de glu éternelle, il l'avait déjà lui-même pratiqué.

« Eh, toi ! » s'écria-t-il en hélant le "toi" en question.

Donald était sidéré qu'une mauvaise blague qu'il avait déjà faite maintes fois lui fut jouée à lui. C'était risible ! Et flatteur, aussi. Alors comme ça, on le considérait comme un grand ? Il se sentit jubiler. Il essuya ses mains graisseuses sur son T-shirt et s'approcha du petit garçon, bombant le torse avec la prétention orgueilleuse d'un coq infatué de lui-même. Il se rendit compte que le fauteur était dans la même maison que lui, et sa tête lui revint : Ben le Boulet, deuxième année (même s'il avait l'air d'être en première). Un peu jaloux qu'un élève plus jeune que lui ait atteint cette réputation avant lui, il essaya de se donner un air imposant et important - bien qu'avec sa taille trapue et son ventre de nourrisson, ce soit difficile. Donald exécrait sa petitesse et ses rondeurs enfantines.

« Voyons Ben, le coup de la glu, c'est du déjà-vu ! Tu comptais vraiment m'avoir, MOI, un troisième année ? »

Que c'était agréable de souligner son aînesse, même si elle n'était pas flagrante ! Donald avait effectué de nombreux tours de ce genre là, quand il était encore jeune et innocent (c'est à dire l'année précédente).

Le jeune gryffondor se retourna vers Ben. Il s'avança vers lui le torse bombé et Ben se souvint alors du visage du jeune homme, il était en troisième année à gryffondor et il était connu pour ses tours. Comment s'appelait il déjà, Dorian ? Non ! Arolde ? Non plus. Donald !

Ben se souvenait clairement du garçon à présent et il se sentit bête d'avoir pensé à lui faire une farce. Au moins il aurait essayé.

" .... Oui je sais, je ne t'avais pas reconnu. "

Ben fit deux pas en arrière, il avait un profond respect pour Donald. Il connaissait tellement de tours qu'il pourrait en apprendre à Ben. Lui et Coldwater Mary étaient les idoles de Ben à Poudlard.

" Mais je suis à cour d'idée pour mes farces, je les ai toutes faites l'année dernière. J'en connais d'autres mais il me faut des objets moldus que j'ai laisser à la maison. "

Ben connaissait encore des dizaines de farces mais elles ne feraient aucuns effets sur les sorciers. Si seulement il avait emmené sa pâte à prouts et ses araignées en plastiques ...
Ben leva sa petite tête vers Donald.

" Tu pourrais m'apprendre des trucs ! "

Un grand sourire se dessina sur la tête de Ben. Il attendait avec impatience la réponse de Donald.

Bien que cela fit deux minutes que Ben le fixait ainsi, Donald crut défaillir quand il réalisa que son cadet le regardait avec admiration. Enfin quelqu'un qui reconnaissait le génie de sa mirobolante personne ! Son premier fan ! Bientôt, Donald en était persuadé, il aurait toute l'école à ses pieds, comme Jeremy Baker. Les jeunes viendraient en masse l'acclamer. Il serait célèbre ! Quel excellent projet d'avenir ! Il s'entendait déjà répondre à « Tu veux faire quoi plus tard ? - Je veux faire célébrité. »

Ben l'informa qu'il était à cours d'idée pour ses farces. Donald le comprenait tout à fait, il avait une réputation à maintenir. Lui, il en avait fait un paquet, de farces, et chaque détail de chacune d'entre elles était inoubliable (les punitions qui suivaient aussi étaient inoubliables). Comme la fois où, petit, son rêve étant de voler, il avait enfilé un casque de base-ball, des collants de danse et attaché une nappe autour de son cou pour sauter par la fenêtre. Le résultat n'avait pas été concluant, pas plus que le jour où il avait fait un concert de rap devant le directeur de son école venu rencontrer ses parents pour cause de "problèmes disciplinaires". Le directeur s'était déplacé en personne chez eux car Donald brûlait "perdait" toujours les lettres de demande de rendez-vous qu'il était censé faire parvenir à ses parents ; le petit garçon avait gentiment accueilli son supérieur à sa manière et pour toute récompense, il avait été renvoyé. La vie est injuste !

Il réfléchit donc à des idées de farces qu'il pourrait confier au deuxième année. Il pensa à la fois où il avait essayé de faire un trou dans le mur séparant sa chambre et celle de son frère pour pouvoir l'espionner, mais ce dernier n'avait pas apprécié. Donald y renonça donc, de plus qu'il lui fallait trouver une farce réalisable à Poudlard, et surtout parce qu'il n'avait pas envie de raconter à Ben la suite de l'aventure, c'est-à-dire quand il était resté prostré devant la télé interdite au point qu'il avait cru passer de longues années sur ce canapé. A cette même période, il se souvint aussi d'avoir rivalisé avec le directeur du supermarché... et grâce au déodorant au citron, gagné la première manche, mais hélas pas la deuxième. Et, encore mieux, quand il s'était coupé lui-même les cheveux sans autorisation de ses parents (et ça peut se comprendre !) Ou encore quand il avait abandonné dans la décharge le chien de la voisine qu'il était censé promener ! Donald secoua la tête pour revenir à la réalité. Certes il était le dieu de la farce, mais il ne fallait pas oublier qu'il devait toujours afficher sa suprématie. Il décida donc d'opter tout d'abord pour quelques conseils élémentaires :

« Bien sûr, je vais t'apprendre des trucs, mais tu dois me promettre tout d'abord fidélité et respect *et adoration*. »

Le Gryffondor se glissa donc au tournant du mur, d'où on avait une vue plongeante sur la Grande Salle ainsi dissimulé. Seules les deux Serdaigle étaient encore présentes, et Donald commença à expliquer sa théorie :

« Tout d'abord, pour mijoter un mauvais coup, il faut toujours voir sa proie sans être vu. Notre proie est la fille de Serdaigle qui est de dos. Pour le moment, elle ne doit absolument pas se douter que... »

« Eh, toi, le petit, on t'a très bien vu, fiche le camp ! » lui jeta la Serdaigle en question qui venait de se retourner.

Donald, penaud de se voir ainsi ridiculiser devant son acolyte, tenta de reprendre de sa superbe. *Cette fille est vraiment plus détestable que Bethany Braxwell !* pensa-t-il, car oui, Donald détestait Bethany, ce dindon qui ne cessait de tourner autour de Baker l'Immense. Le Gryffondor, lui au moins, n'était pas si envahissant. Il espérait au moins que Ben le Boulet ne l'avait pas abandonné. Le seul qui le jugeait à sa juste valeur !

Donald accepta d'apprendre des trucs à Ben ce qui remplit de joie le petit gryffondor. La dernière fois qu'il avait vraiment eu une idée géniale cela devait être pendant les vacances, en juillet. Ce jour là Ben était allé chez sa grand-mère moldue et sa mère lui avait interdit de parler de magie bien évidemment. Il y avait retrouvé ses cousins Tom, Emma et Luc avec qui il s'entendait particulièrement bien. La décoration du salon de leur grand mère ne leur plaisaient pas tellement et sans penser au conséquence ils avaient tout repeint en rouge.

Donald expliqua à Ben qu'il fallait toujours voir sa proie mais qu'il ne fallait jamais qu'elle nous voi. Il prit comme exemple une serdaigle qui finissait de déjeuner. Donald devait parler un peu trop fort car elle se retourna et dit :

" Eh, toi, le petit, on t'a très bien vu, fiche le camp ! "

Ben jeta un coup d'oeil vers son aîné, peut être n'était-il pas aussi doué que ce qu'on racontait.

" T'as loupé ton coup là mon gars. "

Ben sourit à Donald, s'approcha de la table et se servit un verre de jus de citrouille. Son verre dans les mains il leva sa petite tête en direction de son camarade.

" Qu'est ce qu'on doit faire dans ces conditions ? Quand la victime t'as remarqué ? Tu en choisis une autre ? Pourquoi pas sa voisine ? .... Ah bas non je suis bête elle est au courant aussi. Peut être que l'on pourrait aller voir dans le hall ? "

Ben lui affirma qu'il avait loupé son coup. Donald en fut profondément vexé : c'était une insulte à son amour-propre. Il avait bien vu que sa tentative s'était soldée par un échec. Elle n'était pas encore au point. Il émit un grognement de mauvaise augure et tout en rongeant furieusement ses ongles sales il répliqua vertement :

« Puisque tu es si malin, vas-y, montre-moi ce dont tu es capable ! »

Puis le Gryffondor se rendit compte que c'était à lui qu'on avait demandé de prodiguer son savoir-faire, parce qu'il était censé être plus doué. De plus, le gentil sourire de Ben le fit changer d'avis : il n'avait pas dit cela méchamment, et en plus il lui demandait encore des conseils. Par peur de perdre son premier admirateur, Donald s'empressa de répondre :

« Quand la victime t'as remarqué, il n'y a plus qu'une seule solution : la fuite, Gryffondor ou pas. Après, tu as deux solutions : soit tu te fais oublier, soit tu choisis une nouvelle victime. Si tu es comme moi un Gryffondor aussi courageux qu'irresponsable, opte pour la deuxième option. »

Donald se laissa un petit temps d'intense réflexion puis reprit :

« Bonne idée, allons dans le Hall ! »

Alors que le petit garçon sortait de la salle, il entendit des pas qui émanaient du couloir. Sautant sur l'occasion, il chuchota vivement à son camarade :

« Un bon farceur doit inventer des mauvais coups dans le feu de l'action, et quand survint une montée d'adrénaline, c'est le moment où il fait preuve d'une ingéniosité exceptionnelle. Ta proie arrive au coin du couloir : soit original, fait travailler tes petites cellules grises impulsives... Fais tes preuves, étonnes-moi, que je sois digne de t'inculquer mon savoir ! »

Bon, Donald exagérait un tout tout tout petit peu, poussant les bornes de sa vanité assez haut, mais il voulait procéder à un test : Ben était-il meilleur que lui ? Si c'était le cas, Donald n'avait plus qu'à faire valise. Déjà qu'il n'avait pas d'amis, en plus il perdrait son statut de meilleur farceur de sa promotion ; que lui resterait-il ? Rien ! Au pire des cas, il pourrait encore s'engager comme strip-teaser dans le bar du père de Gray... Sait-on jamais, il y croiserait peut-être quelques connaissances...

Donald parut vexé après la remarque de Ben, mais son visage changea assez vite d'expression.

" Puisque tu es si malin, vas-y, montre-moi ce dont tu es capable ! Quand la victime t'as remarqué, il n'y a plus qu'une seule solution : la fuite, Gryffondor ou pas. Après, tu as deux solutions : soit tu te fais oublier, soit tu choisis une nouvelle victime. Si tu es comme moi un Gryffondor aussi courageux qu'irresponsable, opte pour la deuxième option. "

Il accepta la proposition de Ben et les deux garçons se dirigèrent vers le hall. Ils entendirent des pas, quelqu'un arrivait. Donald expliqua alors à Ben qu'un bon farceur invente ses farces dans le feu de l'action et lui laissa carte blanche pour lui montrer de quoi il était capable.

L'élève qui arrivait était un garçon de Poufsouffle qui devait avoir à peu près leur age. Ben remarqua que sa futur victime avait les lacets défaits et une idée de génie frappa le jeune gryffondor.

Ben empoigna sa baguette et lassa les lacets entre eux. Sa victime s'écroula sur le sol et Ben se retourna vers Donald pour avoir son avis, après tout c'était lui l'expert son avis était précieux aux yeux de Ben.

" Alors tu en penses quoi ? "

[ Désolé pour le temps dé réponse et le post très court. ]

Leur prochaine victime fut un jeune Poufsouffle sans défense ; en un quart de seconde, la vie entière de l'infortuné défila devant ses yeux avant qu'il ne s'écrase lamentablement sur le sol. Ce triste spectacle entraîna un rire tonitruant de Donald qui, ouvrant sa grande bouche, provoqua la mort par asphyxie de toutes les mouches de la salle.

« J'aime la subtilité de ton jeu. Ingénieux ! Les lacets, quelle bonne idée ! »

« Ça dépend pour qui ! » s'insurgea une voix qui surprit tant le Gryffondor qu'il s'étrangla dans son rire et cessa ses glapissements de cheval souffreteux. Il n'aurait jamais cru que le petit Poufsouffle aurait le courage de lui tenir tête. Ce dernier enchaîna :

« Il faut vraiment être stupide pour faire des blagues de ce genre ! Le Pr Mason en entendront parler ! Qui de vous deux a fait le coup ? »

Donald répondit à l'affront avec éloquence :

« Stupide toi-même ! »

Après s'être délecté quelques instants de l'effet créé par sa répartie pleine d'esprit, le Gryffondor se désigna :

« C'est moi qui a fait le coup ! »

Donald essayait de se convaincre qu'il agissait pour éviter la punition à son camarade et non pour lui voler la vedette. Les Poufsouffle avaient bien plus de caractère que Donald ne le croyait. Ah, il était loin le temps des blaireaux inoffensifs, ces humbles victimes toutes désignées ! Le phénomène savait se défendre. Snobant le petit garçon, Donald se retourna en prenant Ben par le bras.

« Tu es bon mon petit, tu es bon ! » assura-t-il au "petit" qui avait seulement un an de moins que lui (en âge ; question mentalité, sûrement six ans de plus).

« Il m'est d'idée que tu iras loin. veux-tu t'allier à moi ? »

Ben allait-il se laisser embobiner ?

Donald félicita Ben pour son ingéniosité mais juste après le poufsouffle se releva et s'adressa à Donald qui riait aux éclats. Ben fut assez étonné d'entendre Donald répondre au Poufsouffle que le coup venait de lui. Ben, qui était resté légèrement en arrière durant la petite scène, attendit que le jeune homme s'éloigne avant de s'avancer vers Donald.

" Merci ! "

Ben regarda Donald, maintenant il ne le voyait plus comme un simple élève de Poudlard, il le voyait comme un ami qui venait de le sauver d'une punition. Puis Ben aimait bien le gryffondor, il avait le même esprit de farceur que lui et pour la première fois depuis son entrée à Poudlard Ben pensait avoir trouvé une personne avec qui il s'entendrait vraiment bien.

"Tu es bon mon petit, tu es bon ! Il m'est d'idée que tu iras loin. veux-tu t'allier à moi ? "

S'allier ? Un grand sourire se dessina sur le visage du petit gryffondor.

" Oui ! Je veux bien. "

Si il s'alliait à Donald, Ben aurait enfin quelqu'un avec qui passer du temps puis il allait pouvoir apprendre plein de nouveaux tours.

" Ça veut dire qu'on est amis ? "

Ben espérait très fort que la réponse de Donald serait oui. Si c'était le cas il n'aurait plus à se demander avec qui rester et il ne passerait plus ses années scolaires seuls à faire des farces à n'importe qui : il aurait Donald !

Ben lança un merci reconnaissant, ce qui charma et surprit Donald. Il aurait cru que son camarade serait furieux qu'il veuille s'approprier tout le mérite du mauvais coup, mais manifestement non. De toute façon, si Donald avait bien une qualité - si si, c'est possible - c'était sûrement de ne jamais laisser quelqu'un se faire punir à sa place : il était assez courageux pour se dénoncer. (Excepté quand il s'était fait passer pour Tom Fields, mais il s'agissait là d'un cas particulier : usurpation d'identité.) Il avait tellement l'habitude de se faire punir que les retenues devenaient pour lui une formalité. Si le Poufsouffle allait se plaindre à sa directrice de maison, Donald utiliserait son arme fatale auprès du Pr Mason pour qui il avait toujours eu un petit faible : le sourire désarmant. Il avait testé cette technique sur son frère.

« Je t'en prie ! »

Quand Ben donna son accord pour s'allier à lui, Donald exulta. Il avait de son côté Ben le Boulet, le grand farceur de Poudlard ! Le roi de la triche ! (Donald était persuadé que le deuxième année avait un truc : il gagnait toujours aux parties de bataille explosive). Presque l'égal de la légendaire Mary Coldwater ! Et le mieux dans cette histoire, c'est que la WMWA comportait à présent deux membres ! Un record encore jamais atteint, pour la première fois dans l'histoire de la Wonderfull McWilde Academy, avec un deuxième membre inscrit d'office (sans son accord) !

Ben lui demanda si cela voulait dire qu'ils étaient amis. Donald n'en croyait pas ses oreilles : Ben était la première personne qui lui demandait de son plein gré de devenir son ami. D'ordinaire, c'était lui qui allait coller les autres élèves comme un chewing-gum qu'on peinerait à décoller de la semelle de sa chaussure. Il croyait que Ben avait déjà pleins d'amis - il était gentil et drôle, donc c'était sûrement le cas -, et qu'il ne le trouvait pas assez intéressant pour sympathiser avec lui. C'est pour ça que Donald passait sa vie à faire l'intéressant : il voulait se faire remarquer, cesser d'être inexistant. Mais avoir un ami, c'était dix, cinquante, cent fois mieux que d'être populaire. Il ne serait plus jamais tout seul.

« Ça veut dire qu'on est amis. »

Donald avait les larmes aux yeux en prononçant ces mots. Il sourit à son nouveau copain, et bras-dessus bras-dessous, ils s'en allèrent vers un destin prometteur, semant la discorde sur leur passage. Désormais, il ne ferait plus des farces tout seul, il ne serait plus puni tout seul, il n'aurait plus des mauvaises notes tout seul, il ne passerait plus ses temps libres tout seul, il ne parlerait plus tout seul. Il aurait Ben avec lui, pour le meilleur. Et pour le pire.