Les gueules cassées [Danny & Pilli]

1er Septembre 2006

Pilli était assise sur sa malle posée à même le quai. Les bras croisés sur sa poitrine, elle observait les élèves embrasser leurs parents une dernière fois avant les vacances. Ses propres géniteurs étaient en train lui dire au revoir mais elle n’en avait cure. Malgré son accident, elle savait très bien qu’elle était censée détester ses parents. Malheureusement pour eux, les vieux souvenirs n’avaient pas été affectés par son amnésie et la fillette se souvenait parfaitement de ce qu’ils avaient fait à Anna-Rose, sa sœur.
Lorsque le Poudlard-Express sonna pour informer de son départ imminent, Pilli sauta sur ses jambes, attrapa sa malle d’une main et la cage de Raroux de l’autre, puis elle monta dans le train sans accorder un dernier regard à ses parents. Elle s’apprêtait à rejoindre la quiétude d’un wagon vide lorsque quelqu’un l’interpella. Il s’agissait de son frère Edward-John qui rentrait en septième année :

« Si tu veux tu peux venir dans mon compartiment. » lui lança-t-il alors qu’il s’apprêtait à rejoindre ses amis déjà installés.

Le fillette secoua la tête et grogna un « je préfère être toute seule » d’une voix rauque.

Son frère hocha la tête avant de lui désigner une porte du doigt :

« Je serai ici, si t’as besoin, hésite pas. »

La fillette répondit par un bref « Ok » et pénétra dans le premier wagon vide qu’elle trouva. Elle tira immédiatement les rideaux, histoire de ne pas avoir à supporter la tronche de ses parents sur le quai, et laissa sa malle et la cage en vrac entre les sièges. Elle s’installa confortablement en étalant ses pieds sur la banquette en face d’elle et croisa les bras.

Elle n’allait quand même pas suivre son frère partout sous prétexte qu’il était sa seule mémoire de Poudlard ! Depuis qu’elle s’était réveillée après son accident, c’était lui qui avait tenté de lui remettre en tête tout ce qu’il savait sur les relations de sa sœur à l’école. Lorsque la fillette lui avait demandé « Comment je vais pouvoir reconnaitre mes amis ? » Son frère avait répliqué légèrement gêné : « Oh ça c’est simple, tu n’avais pas vraiment d’amis. » Ce à quoi Mary-Lisbeth avait répondu « Tant mieux. Ça m’arrange. » En effet elle n’aurait pas besoin de faire semblant de se souvenir de tout un tas de truc qu’elle aurait partagé avec des copains. Edward avait bien parlé d’un certain James « ami avec tout le monde » et de quelques joueurs de quidditch, mais c’était tout.

Le coach de son association sportive était venu la voir à St-Mangouste et il lui avait relaté ce qu’il savait de son accident. C'est-à-dire peu de chose. En effet, il lui avait dit qu’il l’avait laissé au bon soin de l’une de ses amies proches, une certaine Juliet, tandis qu’il secourait un élève blessé. Pilli avait demandé à son frère qui était cette fameuse fille mais Edward-John ne voyait vraiment pas de qui il pouvait s’agir. Apparemment c’était elle qui l’avait amené à St-Mangouste mais Pilli n’avait pas pu connaitre son nom de famille. Pourtant elle était vraiment curieuse sur les conditions de son accident. Elle voulait surtout savoir si cette Juliet avait voulu l’aider, si elle l’avait abandonné dans la foule ou si elle l’avait poussé dans le vide. Tous les scénarios étaient possibles.

Le train s’ébranla enfin et commença à prendre de la vitesse. Pilli tira les rideaux et regarda distraitement les immeubles qui défilaient sous ses yeux. Elle avait beau se creuser les méninges, elle n’arrivait pas à se souvenir de cette Juliet et de ses autres fréquentations à Poudlard. Heureusement, sa chute de cent mètres n’avait pas affecté ses connaissances en matière de Magie ! Le médicomage lui avait expliqué que ces informations n’étaient pas stockées au même endroit dans son cerveau et que seule la partie gérant les informations relationnelles avait été touchée par le traumatisme.

« Vous êtes atteinte d’amnésie partielle : Vous avez gardé vos souvenirs d’enfance car ce sont les mieux encrés dans votre cerveau mais vous avez perdu vos souvenirs récents. Disons qu’ils sont toujours présents en vous, mais que votre cerveau ne se rappelle plus où il les a rangé. Il ne trouve plus le chemin pour les retrouver. Il le retrouvera peut-être un jour, mais nous ne pouvons pas vous le garantir. » avait expliqué le guérisseur.

Ses maux de tête et son amnésie étaient les seules séquelles qu’elle gardait de l’accident. Bien sûr, dans sa chute, elle s’était cassé plusieurs membres, elle avait même eu la tête fracassée sur le sol mais les médicomages l’avaient vite remise sur pieds, guérissant rapidement les dégâts physiques à l’aide de potions de repousse ou de cicatrisation. Seules restaient les séquelles psychologiques.

La fillette ouvrit sa malle et sortit la trousse de soin que les guérisseurs lui avait confectionnée : En complément d’un ordonnance destinée à Miss Bloomwood stipulant que Mary-Lisbeth devait toujours garder cette trousse sur elle, la pharmacie était, entre autre, composée de potions de stimulation & de mémoration, de gélules de réminiscence, du filtre recomposant, d’herbes à infusées, de plusieurs variétés de psychotropes visant à apaiser un éventuel stress post-traumatique et un nombre astronomique d’anti-douleurs divers,…
Les parents Pilliwickle avaient essayés de suggérer au guérisseur que ce n’était peut être pas une très bonne idée de laisser Mary-Lisbeth avec tout ces médicaments mais le médicomage avait été très ferme, pour la plus grande joie de Pilli ! La jeune fille allait surement pouvoir faire plein de mélange détonnant et planer à longueur de journée ! Elle attrapa d’ailleurs une gélule à base d’essence de mandragore qu’elle fit descendre en buvant une gorgée de filtre de Souvenance puis elle se massa la nuque distraitement attendant que sa mixture fasse effet.

Au même moment, un garçon pénétra en trombe dans le compartiment. Pilli le dévisagea, essayant vainement de replacer un nom sur ce type. Il portait une marque de cou sur le nez et du sang tombait en goutte sur son tee-shirt. Sa manière de se tenir voutée et son regard de niffleur surprit par un lumos en pleine nuit, disait clairement : Je suis faible, allez-y, frappez-moi !
Pilli déduisit donc rapidement qu’elle ne pouvait pas être ami avec quelqu’un comme lui ! Arborant un regard mauvais, la fillette extirpa sa batte de sa malle et tempêta de sa voix éraillée :

« Dégage de mon compartiment avant que je te défonce la tête! »

Bude, Cornouailles, maison familiale des Sneals, Veille du départ du Poudlard express, 17 heures 52 minutes et 28 secondes...




Un duel de regard s'était engagé dans le vaste salon du petit pavillon côtier des Sneals. Danny Sneals tentait de soutenir le regard ténébreux de sa jeune sœur Linnet, dont les yeux aiguisés comme des rasoirs découpaient en lamelle la pauvre carcasse du Poufsouffle. Ce dernier finit pas flancher au bout de quatre secondes de supplice. La petite benjamine des Sneals était son pire cauchemar, elle ne semblait exister que pour le tourmenter. L'avant-veille du départ pour King's Cross, d'une brulure de cigarette sur son avant-bras, cette petite peste l'avait fait déguerpir du sofa ou il s'était installé pour une sieste bien méritée. Danny était au bord de la crise de nerfs, ne sachant plus quoi faire pour lutter contre le sadisme exacerbé de sa jeune sœur.
Comme souvent, ses genoux finirent par s'entrechoquer bruyamment, manifestant du même coup tout l'effroi qu'il éprouvait de se retrouver confronter à elle.
Linnet, juchée sur le tabouret qui faisait face au grand piano du salon, le dévisageait avec mépris, un sourire malsain barrant son visage froid de vipère. Sa voix grinçante fit tressaillir Danny au plus profond de son âme...

"Tu es affreusement pitoyable! Regardes-toi! Tu n'as à me dire ce que je dois faire, petit être inférieur! Si tu continues de perturber mon élan artistique je t'émasculerai vivant, et je jetterai en pâture aux bigorneaux ton petit attirail grotesque..."

Danny déglutit d'horreur face aux menaces de sa jeune sœur...
Car il savait très bien qu'aucune parole en l'air ne sortait de cette petite bouche aux lèvres pincées. Linnet ne reculait devant aucune forme de barbarie! N'avait-elle point pendu le Fox-terrier de la voisine avec ses propres entrailles? Et le chat Gizmo de la petite Rebecca Sulivan? Linnet l'avait utilisé comme appât pour soi-disant pêcher un requin dans le vieux port de Bude...
Non... Linnet n'était définitivement pas le genre de petite fille à qui l'on pouvait s'opposer sans courir le moindre risque d'être démembré.
Mais voila le bus les conduisant à Londres partait dans moins d'une demi-heure, et si sa jeune sœur continuait de trainer de la sorte, ils ne seraient jamais à l'heure pour rejoindre l'hôtel de la gare de King's Cross...
Danny avait tout réservé afin de ne point louper le Poudlard Express qui devait partir à onze heures le lendemain. Mais ça, Linnet n'en avait que faire. Depuis qu'elle avait reçu sa convocation, son hystérie avait décuplée et elle ne voulait pas quitter la demeure familiale. Danny lui aussi lors de son départ pour sa première année à Poudlard, avait éprouvé un pincement au cœur à l'idée de quitter la petit confort parental. Mais le jeune homme n'avait point réagit avec le degré de violence de la jeune Linnet. Cette dernière avait accueillit la nouvelle en brulant au chalumeau la tête de chacune des ses poupées fétiches...
Danny prit son courage à deux mains pour tenter de convaincre la monstrueuse petite ogresse.

"Linnet... Tu verras... Poudlard, c'est trop cool...Y'a un parc, avec plein de bestioles... Tu pourras t'amuser comme dans le jardin... Et une année, je te jure que cela passe rapidement la-bas ... tellement qu'on s'amuse... Le rituel du choixpeau, c'est vraiment trop rigolo....En plus, tu te feras des amis de ton age.."

Linnet martela une touche de son piano pour couper la parole à son frère, ses mains vibrant d'une rage qu'elle avait de plus en plus de mal à contenir.

"JE n'ai PAS besoin d'AMIS! Tu m'entends!!! Et jamais je ne rejoindrai cette école aux traditions aussi anciennes que puériles! Tu ne peux pas imaginer comme je regrette de pas avoir eue la main suffisamment leste pour attraper ce fichu hibou de malheur! Je l'aurait crucifier sur ma porte de chambre!!! Voila le message que je veux envoyer à ta satanée école magique!"

Danny voulut persévérer dans sa courageuse tentative de persuasion, mais ses lèvres n'eurent même pas le temps de s’entrouvrir qu'une mélopée macabre amplie le petit salon familial. Linnet avait un don certain pour le piano et pour pour passer certain message morbide. Alors que ses doigts s'évertuaient à virevolter sur les touches de la "Marche Funèbre" de Chopin, elle leva son regard sombre vers son frère pour lui poser une question des plus sinistres :

"Danny, tu connais le véritable sens du mot "Fraticide"?"

Danny préféra s'esquiver, laissant sa terrifiante sœurette à son Chopin. Le poufsouffle prit la direction de la cuisine pour rejoindre sa mère afin qu'elle puisse lui venir en aide...



A peine entré dans la cuisine sa mère l'assaillit de rockets verbales!

"Tu sais quoi mon bicougnou, sur Tupéroire.com j'ai réussi à faire une économie de trente-quatre livre et dix-huit cents sur les produits surgelés! En plus je me suis placée en tête de liste pour la promo sur les brocolis du moins prochain. Tout ça en revendant les carottes et les poireaux du jardin!!! D'un clik, je viens de devenir la cuisinière la plus chanceuse du quartier. Et je te parle pas du grand jeu concours "gagnez votre poids en patate", bingo bravo! C'est gagné mon doudou! On vient de remporter le poids de ton père en pomme de terre nouvelle! Soit cent cinquante trois kilos de bonnes patates pour faire de bon gratins comme je sais les faire..."

Danny soupira sa mère était devenue une addict de l'achat sur internet, et il ne savait plus quoi faire. Elle était capable de passer une nuit blanche pour être certaine de s'adjuger le dernier modèle de grille-pain...

"Maman... On va partir pour Poudlard avec Linnet, ce soir... alors que vas-tu faire avec deux-cent kilos de patates...? Inutile de me les envoyer à Poudlard, car ce ne sont pas des dragons qui vont m'apporter ta montagne de patates, mais de pauvres et faibles hiboux... d'ailleurs en parlant de départ... Linnet me cause des difficultés et je pensais que..."

Le regard de Mary Sneals s'illumina et levant une cuillère en bois en l'air s'écria sur un ton aussi béat qu'envouté :

"Des œufs d'autruche du Gabon! Oui! C'est ce qu'il me faut pour faire de bonnes omelettes! Et que d'économies!!! Il faut huit œufs de poule pour faire un seul œuf d'autruche du Gabon! Soit un support rapport qualité prix!"

Danny balaya l'air d'un geste maussade de la main. Sa mère ne l'écoutait plus, elle était de l'autre coté de la lune comme pour la mission Apollo XIII. Sauf qu'à défaut d'astre lunaire, elle avait sombré du coté obscur d'un œuf d'autruche du Gabon...
Danny traina les pieds hors de la cuisine, laissant sa mère déblatéré toutes ses sornettes culinaires. Il rejoignit son père...



Danny entra dans la chambre parentale sans frapper, et fit face à son père posément assis sur le lit central. Son père surnommé "la Baleine de Bude" le scrutait de manière dérangeante comme s'il venait de troubler un moment de quiétude infinie...
Danny fit une petite grimace crispée avant de s'excuser pour son intrusion.

"Pardon Papa, je ne voulais pas te déranger..."

L'imposant Gary Sneals le toisa encore quelques instants avant d'éructer le genre de message de réconfort dont il avait le don de formuler.

"Tu me déranges pas, fils! C'est vrai que j'étais en train de me gratter les pastèques, mais on va pas jouer les chochottes entre nous! Que viens tu me demander? De l'argent pour te taper une dernière biture avant le grand voyage te conduisant dans ton couvent?"

Danny secoua la tête de manière de manière négative, et tenta d'expliquer les véritables circonstances de sa venue.

"C'est Linnet...! Elle ne veut pas partir... et notre bus sera la dans un quart d'heure maintenant... je ne sais pas quoi faire, père..."

Le père de Danny fit remuer de droite à gauche son double et triple menton. L'imposant gaillard, éberlué de voir son fils flancher devant la benjamine, voulut lui remettre les pieds sur terre.

"Et tu crois que je ne savais plus quoi faire, lorsque j'ai du passer des nuits entières à concevoir le couteau à pamplemousse, la fierté de notre famille!!! Bordel Danny! Comportes-toi en homme!!! Tu vas me bouger ton petit cul flasque et convaincre ta fillette de sœur!!! Et ne me dis pas que tu es effrayé Danny! Ne dis jamais cela à ton père! Lorsque que l'on m'a parachuté au dessus de la jungle pour buter des vietcongs, ton père n'a jamais tapissé son froc de trouille!"

Intérieurement Danny se dit que c'est plutôt les vietcongs qui avaient dû "tapisser leurs frocs de trouille", en voyant deux-cents kilos leurs tomber dessus. Mais il ne dit rien, et repartit vers le salon avec la ferme intention de convaincre Linnet...

Dans un compartiment du Poudlard Express, 11 Heures 04 Minutes et 12 secondes...



Les choses n'avaient point été facile pour convaincre Linnet de venir avec lui. Le poufsouffle avait tenté de la tirer par la manche, mais la jeune fille lui avait administré de violents coups, dont un lui avait fait saigner l'arrête du nez...
Danny lui avait finalement promis un hibou à torturer une fois arrivé à Poudlard, et Linnet s'était exécutée sans broncher. Bon d'accord, elle avait ruiné la chambre d’hôtel de King's Cross Gare dans un violent accès de rage. Mais l'essentiel était la : sa jeune sœur qui était placée sous sa responsabilité se trouvait à bord du Poudlard Express! Une fois arrivé à l'école de magie, ce serait aux professeurs de s'occuper de la jeune fille et de la dresser pour de bon! Danny se sentait mal à l'aise car sa sœur ne cessait de le scruter de manière hostile alors qu'ils partageaient le même compartiment.
Linnet finit par lâcher sur un ton glaçant :

"Si tu me donnes pas de hibou à torturer, c'est toi que je vais charcuter, comprit! Je me demande de quelle couleur est ton intestin grêle?"

Danny éprouva un haut le cœur et fut submergé par la panique et l'envie de s'éclipser au plus vite!
D'un bond, il se leva et fit mine de partir, lorsqu'il sentit un main l'agripper par sa veste. "Ou vas tu?"

"Je vais simplement aux toilettes, je reviens vite sœurette..."

Danny franchit la porte le conduisant dans le couloir du Poudlard Expresse, quittant ce compartiment glauque qui s'apparentait plus pour lui à une sorte de purgatoire ou il attendait docilement le jugement dernier. Alors qu'il prenait la direction de l'arrière du train, le poufsouffle vit le visage de la seule personne qui pouvait l'extirper de ce guêpier. Mary-Lisbeth Pilliwickle, dite "Pilli", se tenait seule dans un compartiment du train!
Même si cette jeune fille l'effrayait considérablement, Danny se dit qu'elle pouvait lui apporter une aide cruciale pour mettre de la distance entre sa sœur et lui. En signant les accords du I-Commerce, n'avaient-ils pas tous deux signer un accord de protection mutuelle? Danny l'espérait...
Il pénétra en trombe dans le compartiment, et fou de panique, il balbutia un SOS :

"Que Merlin soit loué...! Pilli ... Il faut que tu m'aides... Je suis dans une merde abyssale... ma sœur veut me démembrer....! Il faut que tu m'aides... je t'en supplie...! Protèges moi...!"

La réponse de la jeune Pilli ne se fit pas attendre :

« Dégage de mon compartiment avant que je te défonce la tête! »

Danny fit une mine interloquée, il pensait sincèrement que la jeune fille lui viendrait en secours. Après tout il était son fournisseur officiel! Comment pouvait-elle l'abandonner en pareille situation?
Ses lèvres tremblaient d'incompréhension, et il bégaya une sorte de complainte :

"Mais Pilli... Notre Accord... Le I-Commerce...? Cela ne représente plus rien pour toi...? On s'était juré une alliance indéfectible...! Pourquoi veux-tu maintenant me péter les dents, alors que j'ai remplis mon contrat... Tu auras la Mandragore... je l'ai stockée dans une cachette non loin du lac... Ne me fais pas ça... ne m’abandonne pas maintenant... Pitié..."

Il fit un regard suppliant avant d'ajouter un triste reproche...

"Tu avais juré de me protéger Pilli..."

Danny sentit que le Poudlard express risquait de devenir son cercueil, il pouvait choisir sa mort. Soit ce serait Pilli qui le truciderait à grands coups de batte, soit c'est sa sœur Linnet qui le découperai en rondelles...

Pilli tenait toujours fermement sa batte au dessus de sa tête, prête à déloger les dents de la mâchoire de l’intrus. Son unique souhait était de rester seule dans son compartiment afin de pouvoir planer en paix sous l’effet de son mélange de médocs, et ce n’était pas cet inféri gringalet aux cheveux filasses qui allait troubler sa quiétude ! Néanmoins, Pilli fut légèrement décontenancé lorsque le jeune homme s’adressa à elle comme s’ils étaient liés par une sorte de pacte. Le garçon déversa un flot de paroles ininterrompu en évoquant un accord, une alliance et un commerce qu’il semblait avoir en commun. Pilli grimaça en entendant ces révélations dont elle n’avait aucun souvenir… Enfin le jeune homme lui assura qu’il avait stocké la mandragore qu’elle lui avait demandée. Se pouvait-il qu’elle ait passé une sorte d’accord avec cette loque pour obtenir de la drogue ? Mais alors pourquoi parlait-il de commerce ? Était-elle le dealer de ce gros naze ? Ou était ce l’inverse ? Pilli était incapable de se remémorer quoique ce soit et elle sentait la colère poindre en elle. Elle était totalement impuissante face à cette amnésie qui la contraignait à agir de manière déraisonné : Elle n’avait pas d’autres solutions que d’accorder sa confiance aveuglément à des personnes qu’elle ne connaissait pas le moins du monde. N’importe qui pouvait lui dire n’importe quoi et elle était forcée de le croire jusqu’à ce qu’elle puisse démontrer le contraire ! C’était rageant ! En entendant de nouveaux les jérémiades de son interlocuteur qui assurait sur un ton plaintif qu’elle avait juré de le protéger, son sang ne fit qu’un tour et elle lui adressa un puissant « La ferme ! » pour le contraindre à se taire.

Elle dévisagea le garçon pendant quelques secondes hésitant entre les deux solutions qui s’offraient à elle :
La première : Péter les dents de cette lopette.
Pilli avait besoin de faire taire la colère qui s’était emparée d’elle et elle était certaine que défoncer la tête de cette larve l’apaiserait momentanément.
La deuxième : Écouter ce qu’il avait à dire.
Après tout, elle n’était pas forcée de le croire à 100% mais, au moins, elle pourrait peut-être glaner quelques informations sur elle-même.

La jeune fille opta donc pour la deuxième solution en se disant qu’au pire, elle pourrait toujours lui faire bouffer ses molaires après leur discussion…

« Assieds-toi ! aboya-t-elle de sa voix rocailleuse, Là-bas ! précisa-t-elle en désignant du menton le coin opposé du compartiment.

Une fois qu’elle se jugea hors de danger, Pilli abaissa sa batte et s’assit à son tour près de la fenêtre. La fillette respira profondément avant de fermer les yeux et de se masser les tempes avec vigueur. Elle devait absolument se souvenir de ce type, au moins un détail, n’importe quoi !
Malheureusement, lorsqu’elle rouvrit les paupières, elle n’avait qu’un illustre inconnu en face d’elle.
La batteuse soupira bruyamment avant de se racler la gorge pour clarifier sa voix.

« Reprenons tout depuis le début. Je veux ton nom, ton prénom, ton année et ta maison. »

La jeune fille marqua une pause tout en le défiant du regard. S’il osait poser la moindre question, elle le réduisait en miette.

« Ensuite, tu vas me réexpliquer calmement les termes de notre accord, OK ? Et enfin, tu vas me dire pourquoi tu es dans une merde abyssale et pourquoi ta frangine veut te démembrer. »

La fillette pinça les lèvres et porta une main dans la poche de son blouson. Elle saisit sa baguette lentement et la pointa droit sur l’intrus.

« Et si tu essayes de m’enfumer, je te garantis que tu le regretteras. »

Danny frémissait comme un petite libellule jetée dans l’œil d'un cyclone nommé Pilli!
Le poufsouffle était désemparé par l'attitude étrange de la jeune Serdaigle, qui semblait le percevoir comme un vulgaire étranger. Lui son fournisseur attitré! Ne s'étaient-ils point juré de rester associés? Et ce même aux périls de leurs vies? De plus, après la soirée mousse, il s'était tuer à creuser et faire la taupe pour construire une galerie qui rejoignait un autre compartiment de la serre de Poudlard. Un travail harassant qui avait laissé des traces! Ongles cassés, terre humide sur la truffe, et Danny avait même pleurer de fatigue. Ce jour la, il ne ressemblait à plus rien d'humain : d'homme debout, il était devenu un homme de boue.

Dur labeur mais qui en valait la peine! Car Danny avait récolté un stock impressionnant de Mandragore qu'il avait soigneusement dissimulé et enterré non loin du lac, dans une cachette connu de lui seul. Sage précaution que de procédé ainsi, car nul doute qu'après son vol, Neville Londubat, le légendaire professeur de botanique serait sur les nerfs et fouillerai chacun des dortoirs pour dénicher le coupable de ce vol. Ce jour-la, Danny avait réussit le casse du siècle, et il en était pas peu fier! Le nonchalant poufsouffle sentait grandir en lui, l'âme d'un gangster, un badboy de la mandragore, bref un killer né!

Mais voila que la réaction de Pilli faisait voler en éclat ce doux rêve de gangster. Elle ne le reconnaissait plus, comme si deux mois de vacances pouvait balayé, d'un seul coup, le I-Commerce et touts ses règles!
Danny était effaré, lorsque Pilli lui infligea sa propre manière de voir les choses :

« La ferme ! »

Les dents de Danny s'entrechoquèrent bruyamment sous l'effet de la peur, Pilli allait sans doute le réduire en miette à grands coups de batte. Ses yeux exprimait l'incompréhension, et frétillait de gauche à droite. Pour sauver ses dents et ne point être défiguré à vie, il se jeta à genoux au pieds de Pilli, les mains unies dans une attitude de prière.

"Pitié... Pas les dents..."

Mais tel un pitbull sortant de sa niche pour mordre, Pilli lui expédia en pleine tête un ordre cinglant :

« Assieds-toi ! Là-bas !

Et comme un petit toutou bien élevé qui obéis aux ordres de son maitre, Danny s'assit sur la banquette faisant face au siège de la terrifiante fillette. Les mains posées sur ses genoux serrés, il attendait la suite des évènements comme un veau à l'abattoir.
Pilli exigea alors de lui qu'il décline son identité :

« Reprenons tout depuis le début. Je veux ton nom, ton prénom, ton année et ta maison. »

Danny leva le menton au plafond, et répondit comme un soldat bien dressé.

"Chef! Je m'appelle Sneals... Danny Sneals au rapport...! je suis en quatri... heu... cinquième année, et je suis un blaireau...! Chef!"

La jeune Pilli le regarda sans ciller, marquant une pause avant d'ajouter :

« Ensuite, tu vas me réexpliquer calmement les
termes de notre accord, OK ? Et enfin, tu vas me dire pourquoi tu es
dans une merde abyssale et pourquoi ta frangine veut te démembrer. »

Les yeux globuleux de Danny semblèrent jaillir de leurs orbites. Pilli se moquait-elle de lui? C'est elle seule qui avait fondé le I-Commerce, pourquoi voulait-elle en connaitre les bases? Danny resta un instant la bouche pantelante, et se gratta nerveusement le cuir chevelu, ce qui eu pour conséquente de faire tomber une cascade de pellicules sur le siège du wagon. Était-elle en train de le tester? Elle devait vouloir vérifier son engagement... Oui! Sans doute!

"Heu...? Les accords...? Depuis le début..."

Danny se demandait si ce petit jeu allait durer longtemps, et surtout s'il était nécessaire de réexpliquer en quoi consistait le I-Commerce...
Mais Pilli ne paraissait pas plaisant, et sa voix rauque résonna à nouveau comme le tonnerre dans la petite boite crânienne de Danny.

« Et si tu essayes de m’enfumer, je te garantis que tu le regretteras. »

Danny dressa sa main devant lui, ultime barrière entre lui et la batte de Pilli...
Quelque chose clochait chez Pilli. Elle n'avait plus un foutu souvenir du I-Commerce, comme si les vacances lui avaient lessivées la cervelle et ses souvenirs. Pour Danny, cela ne faisait aucun doute. La jeune Pilli devait se droguer, la marijuana ruinant un à un ses neurones et faisant d'elle un petit poisson rouge se heurtant aux mêmes parois de son bocal...
Si vraiment Pilli ne se souvenait plus de rien, il devait en jouer et profiter de la situation...
Il tenta alors le diable, quitte à ramasser ses dents au sols...

"Mais je ne vais pas t'enfumer... Pilli... nous sommes plus que des associés... tu ne te souviens pas... vraiment de rien... lorsque tu m'a embrassé... pour sceller le pacte... tu m'as dit que l'on s'aimait pour la vie... tel Bonnie en Clyde... aussi fidèles qu'une ombre, on sera l'un pour l'autre...on avait juré... si tu sautes je saute... tu ne te rappelles vraiment plus de tous ça...?"

Danny transpirait la trouille, et l'écume aux coins des lèvres, il tentait de sauver sa peau en jouant un coup de poker : Celui que Pilli ne se souvenait foutrement de rien...
Danny poursuivit son explication haletante :

"Le I-Commerce, c'était notre projet à nous...! Notre bébé...! Tu en était la conceptrice, la chef du réseau...! C'est toi qui donnais les ordres...! Tu m'as nommé comme ton fournisseur officiel... je dois te procurer des ingrédients pour faire je ne sais quelle potions... tu m'as chargé de trouver de la mandragore... et j'ai tout un stock caché pour toi...! je te montrerai ma planque une fois arrivé... je crois que tu voulais trouver des indicateurs... histoire de te prévenir si les choses tournaient au vinaigre... et puis tu voulais aussi toute une bande de dealer qui achemine ta camelote vers les clients! ça te reviens...? Tu avais fais le croquis sur la terre humide du parc..."

Danny leva tout à coup un index en l'air, et fit mine de farfouiller dans sa valise. Ne sachant plus ou était sa baguette, il éparpilla son bordel sur la banquette du train avant d'en extirper plusieurs dvd moldus...

"Je sais... on a pas le droit d'en amener à Poudlard... mais avec la victoire du MIM... je me suis qu'il allait enfin aménager une salle pour pouvoir mater des vidéos... enfin voila ce que je veux te montrer..."

Danny ressortit de son sac trois DVD qu'il leva dans les airs triomphant:

"J'ai trouvé des films qui retranscrivent bien ce que doit être le I-Commerce... Enfin des règles qui peuvent nous aider à monter notre business...Tu vas comprendre... Laisse moi le temps de t'expliquer...Regardes un peu..."

Danny exhiba la pochette d'un premier DvD intitulé "L'assaut sanglant du tigre enflammé", il prononça alors d'un voix presque sépulcrale la première règle du I-Commerce :

"Règle numéro une : Le I-Commerce ne pardonne pas... Dans ce film il y a une scène ou un moine shaolin qui pour se venger d'un traitre qui a vendu des informations aux japonais, lance l'attaque du tigre de feu, ponctué par l'attaque de la mante religieuse brise-nerfs! Et bang bang le mec est étalé... "



Danny ne peut s'empêcher de frémir en repensant à cette scène. Quel
dommage de ne point pouvoir la montrer à Irving, il serait comme un
fou...
Danny jeta un coup d'oeil à Pilli pour voir si cela produisait aussi son petite effet. Il leva un sourcil audacieux avant de déclarer :

"Nous devons nous faire respecter, Pilli... Si quelqu'un se pose en travers de notre business... On lui fait payer son imprudence... Pas de pitié pour les croissants comme disait un philosophe dont je sais plus le nom... Peut-être qu'on devrait apprendre le Kung-fu et se fournir en Nunchaku aussi... C'est plus impressionnant que des baguettes..."

Danny leva le DVD du film "Oération Dragon de Foudre" avec Chuck Norris, son dieu vivant moldu :

"Règle numéro deux : Chaque contact du I-Commerce doit être à 100% fiable! Dans ce film, on voit bien que Chuck ne s'embarque pas dans des histoires, ou il pourrait perdre le contrôle. Tu devrai le regarder ce film..."



Danny croisa les doigts, sa confiance retrouvée, il fixait maintenant Pillie droit dans les yeux...

"Et ouai... Pilli... Si on veut éviter les trahisons... On doit être aussi soudé qu'une famille... Confiance totale!"

Danny enchaina directement sur la troisième vidéo, qui présentait un dernier dogme fondamental du I-Commerce :

"Enfin règle numéro 3 : le business reste le business, et on se laisse pas bouffer par lui. Au risque de finir comme Tony Montana dans Scarface, tu me suis...? Le pauvre gus finit la truffe collée dans sa propre lessive, su tu me suis...'"

La poche de Scarface brilla de mille feux devant les yeux de Pilli :



"Capish Pilli...??? On consomme pas notre camelote quand on fait du business... alors c'est bon... Tu te rappelles de notre accord maintenant?"

Danny se leva alors et fit un signe de la main à Pilli pour qu'elle lui emboite le pas. Le poufsouffle avait le secret espoir que Pilli flanquerait une bonne leçon à sa sœurette, juste histoire qu'il ne soit pas persécuté toute sa cinquième année...
En ouvrant, la porte du compartiment, Danny se stoppa net, et se retourna vers Pilli le visage implorant...

"Pilli je t'en supplie... Nous formons une famille... tu m'as juré de me me venir en aide si j'étais menacé ... et la, je suis menacé!!! Par une affreuse diablesse aussi sadique que perverse... Sa tanière est au compartiment 113B... si tu lui fais comprendre gentiment qu'elle doit me laisser tranquille... je te serai éternellement reconnaissant et je t'aiderai sans te juger à te retrouver dans tes affaires de I-Commerce...! Je te le jure...Tu ne vas pas te dégonfler, c'est juste une gamine..."

Danny s'écarta la porte pour laisser passer Pilli...

"Si tu veux je t'attends ici... tu reviendra quand tu auras finis ... Pitié...! Aide moi...! Au nom du I-Commerce...!"

Les yeux de Danny ressemblait à ceux d'un petit chiot abandonné sur le bord d'une aire d'autoroute un début des grande vacances...

Tandis que Pilli lui demandait avec gentillesse de la fermer, la Loque humaine se jeta à ses pieds pour la supplier. La fillette bondit en arrière et lui demanda expressément de s’asseoir loin d’elle, à l’autre bout du compartiment. Le garçon obtempéra docilement et finit par décliner son identité, son année et sa maison en l’appelant « Chef ». Pilli abattit alors sa batte sur le tibia du prénommé Danny afin de lui faire passer l’envie de lui payer sa tête.

« J’aime pas quant on se fout de ma gueule Blaireau ! » Aboya-t-elle avant de lui demander quels étaient les termes de leur accord. Les yeux de Sneals semblèrent sortir de leur orbite en signe d’étonnement non feint. Visiblement, Pilli connaissait véritablement cette épave vivante. Il lui demanda alors s’il devait tout expliquer depuis le début et Mary-Lisbeth hocha la tête. Elle devait savoir quel arrangement elle avait passé avec ce type au regard lunaire qui semait des morceaux de son cuir chevelu sur la banquette du wagon.

« Allez ! Accouche ! » grogna-t-elle afin de le presser un peu.

Cependant, la jeune fille s’attendait à tout, sauf à ce que lui révéla le Blaireau : Manifestement, ils étaient plus que des associés puisqu’elle l’avait embrassé et qu’ils s’étaient jurés un amour à vie…

Imperceptiblement Pilli s’enfonça dans son siège pour mettre encore plus de distance entre elle et la Guenille. Ses yeux s’élargirent et sa lèvre supérieure se retroussa dans une horrible grimace. Elle, avec ce type ? Impossible !

« Si tu sautes je saute ? Jamais j’aurais dit des conneries pareilles ! lança-t-elle en resserrant la main autour de sa batte, et si on était soi-disant ensemble, pourquoi ne m’as-tu pas envoyé de lettre cet été ? » demanda-t-elle de sa voix rocailleuse.

C’est vrai, la jeune fille avait épluché tout son courrier afin de se rafraichir la mémoire vis-à-vis de ses camarades de Poudlard. Elle était sûre de ne jamais avoir reçu de déclaration d’amour enflammée d’un prénommé Danny ! Mais peut-être avaient-ils convenu de garder leur liaison secrète ? Vu la tête et la dégaine du Blaireau, c’était parfaitement compréhensible…

D’ailleurs, la Chiffe-Molle aiguisa sa curiosité lorsqu’il parla de I-Commerce en déclarant qu’elle était la chef de ce réseau clandestin. Cette fois, Pilli se reconnaissait parfaitement dans ce genre de projet et les dires de Blaireau semblaient tout à fait plausibles ! Manifestement, il était le fournisseur attitré de leur petite entreprise et les deux associés *amoureux ?* devaient encore perfectionner leur mafia en recrutant des indics et des dealers.

Oui, à part cette histoire de liaison secrète, Pilli s’imaginait parfaitement fomenter de tels plans. De plus, cela expliquait la quantité astronomique d’ingrédients qu’elle avait retrouvés dans sa chambre et les nombreux livres de Potions et de Sortilèges qu’elle avait achetés avant son accident. Cette histoire de commerce clandestin lui plaisait bien et elle commençait à regarder son interlocuteur d’un œil nouveau… D’ailleurs ce dernier était en train de vider le contenu de son sac sur la banquette. Des numéros de Sexy-Witch mélangés à des parchemins attirèrent le regard de la batteuse mais elle ne fit pas de commentaires. Elle ne voulait pas brusquer la Guenille qui allait manifestement lui révéler un complément d’information, puisqu’il sortait déjà plusieurs objets moldus de ses affaires. Pilli avait déjà vu ces trucs cours avec Mme Mason. Poussée par la curiosité, la fillette se leva et se rapprocha du jeune homme pour observer les jaquettes des DVD.

"J'ai trouvé des films qui retranscrivent bien ce que doit être le I-Commerce... Enfin des règles qui peuvent nous aider à monter notre business...Tu vas comprendre... Laisse moi le temps de t'expliquer...Regardes un peu..." lança le Blaireau en montrant la couverture du premier DVD.

« "L'assaut sanglant du tigre enflammé" » lut Pilli à voix haute.

Intriguée, elle leva un regard interrogateur vers Danny qui lui énonça la première règle du I-Commerce

« Le I-Commerce ne pardonne pas... Dans ce film il y a une scène ou un moine shaolin qui pour se venger d'un traitre qui a vendu des informations aux japonais, lance l'attaque du tigre de feu, ponctué par l'attaque de la mante religieuse brise-nerfs! Et bang bang le mec est étalé... "."

Cette histoire de Mante-Religieuse en feu et de mec brisé en deux lui plaisait bien ! Pilli hocha donc la tête lentement tout en attrapant le DVD des mains de Danny. Ce dernier dut prendre cela comme un signe d’encouragement de sa part puisqu’il se permit de lui prodiguer quelques conseils sur la marche à suivre pour mener à bien leur commerce. Comme si elle était une débutante en la matière, il lui affirma qu’il était primordial qu’ils se fassent respecter des autres et qu’ils ne devaient avoir de pitié pour personnes. Sans lever les yeux du dos de la jaquette, Pilli répondit :

« C’est pas moi qui me chie dessus parce que ma sœur veut me frapper…»

Danny ignora sa pique et lui énonça la règle numéro deux du I-Commerce, en se référent à un dénommée Chuck dans « l’Opération Dragon de foudre » : Avoir des contacts fiables à 100% et des associés aussi soudés qu’une famille.
Pilli leva enfin la tête du DVD qu’elle tenait toujours entre ses mains et braqua son regard sombre dans les yeux globuleux de Danny :

« C’est donnant-donnant Blaireau : Si tu respectes ta part du contrat, je respecterai la mienne et je ne te lâcherai pas. » lança-t-elle sur un ton sans appel.

Cette tirade sembla satisfaire le Poufsouffle puisqu’il décida de passer à la dernière règle du I-Commerce :

« On consomme pas notre camelote quand on fait du business »

Surement la règle la plus difficile à respecter pour Pilli. En effet, juste avant l’arrivée de Danny elle s’était préparé un petit mélange détonnant afin de planer. La mixture commençait d’ailleurs à faire effet puisqu’elle se sentait nettement plus sereine qu’au début du trajet !
La fillette savait très bien que si Danny lui ramenait de superbes plans de Mandragore, elle ne pourrait pas résister longtemps avant de se fumer une petite racine. Néanmoins, elle ne lui révéla pas ses doutes concernant sa capacité à résister à l’appel de la drogue. Elle se contenta d’hocher la tête en prenant un air décidé : Danny devrait se contenter de ça.

D’ailleurs, le jeune homme avait visiblement finit son exposé puisqu’il attendait, penaud, dans un coin du compartiment. Pilli le toisa du regard quelques secondes. Soit elle marchait dans cette combine de I-Commerce, soit elle lui faisait ressortir ses molaires par le nez… Les deux options étaient affreusement tentantes…

Devinant manifestement son hésitation, La Guenille se lança dans une dernière supplique :

« Nous formons une famille... tu m'as juré de me venir en aide si j'étais menacé ... et la, je suis menacé!!! Par une affreuse diablesse aussi sadique que perverse... Sa tanière est au compartiment 113B... si tu lui fais comprendre gentiment qu'elle doit me laisser tranquille... je te serai éternellement reconnaissant et je t'aiderai sans te juger à te retrouver dans tes affaires de I-Commerce...! Je te le jure...Tu ne vas pas te dégonfler, c'est juste une gamine..."

*Accepter le deal du I-Commerce et casser les dents de la sœur de Blaireau ! En voila un bon compromis ! * pensa Pilli.

Un sourire mauvais illumina le visage de la Serdaigle tandis qu’elle sortait sa baguette de sa poche d’une main et qu’elle topait dans celle de Danny de l’autre.

« Marché conclu associé, allons arracher les yeux de ta fragine, lança-t-elle en le défiant du regard, Nos destinées sont maintenant liées Blaireau, ajouta-t-elle avant de se rendre compte que ses dires pouvaient porter à confusion, Euh…par contre, pour cette histoire de romance… Je voudrais qu’on fasse un break, tu vois ? J’ai eu un accident à la fin de l’été et ça m’a retourné le cerveau. J’ai besoin de temps. » Finit-elle par dire brusquement sans laisser d’autre opportunité au Poufsouffle.
Elle passa devant lui et sortit dans le couloir avant de se retourner dans sa direction.

« Par contre j’ai besoin de toi pour monter la garde dans le couloir alors tu ramènes ta face de Blaireau ! » ordonna t-elle sur un ton catégorique.

La jeune fille arpenta le couloir à la recherche du bon compartiment, s’arrêtant devant chaque wagon afin de scruter ses occupants. Dans le premier elle vit une fillette qui faisait la conversation avec un grand septième année, dans le second une blonde, une rousse et un brun discutaient joyeusement, dans le troisième une sixième année somnolait sous le regard admiratif d’un Gryffondor, enfin, dans le quatrième, une petite fille inoffensive observait sa baguette qu’elle tenait entre ses mains. Compartiment 113b. C’était elle.
Pilli se plaqua le dos contre la paroi et fit signe à la Guenille de faire de même, chacun d’un côté de la porte.

« Putain Blaireau ! C’est elle ? Mais c’est une première année ? Tu vas pas me dire que c’est cette gamine haute comme trois souafles qui te mène la vie dure quand même ? » lança Pilli incrédule.

Elle s’était peut-être associé un peu trop vite à ce Poufsouffle peureux finalement !

« Bon, t’es toujours ok ? N’oublie pas la première règle du I-Commerce : Le I-C ne pardonne pas. Une fois que je serais là dedans, je vais ruiner le joli sourire de ta petite sœur. On ne pourra plus faire machine arrière… »

Pilli marqua une courte pause afin de voir si Danny avait une objection mais le jeune homme semblait décidé.

« Bon, il faut que ça aille vite. Toi tu surveilles le couloir afin de vérifier qu’il n’y ait aucun préfet qui se pointe, et moi, je m’occupe du reste. A trois. Un …Deux…Trois ! »

Pilli savait qu’elle devait absolument compter sur l’effet de surprise afin d’avoir l’ascendant sur son adversaire. Elle pénétra donc en trombe dans le compartiment et désarma immédiatement la fillette à l’aide d’un Expelliarmus puis elle se rua sur elle et la fit tomber par terre. A cheval sur le corps de Linnet Sneals, Pilli la maintenait au sol avec un bras posé sur son cou. De l’autre main, elle la menaçait avec sa baguette.

« Ecoute moi bien petite décérébrée. Tu vas ficher la paix à….*Merde comme il s’appelle déjà *…à ton frangin sinon je te garantis que les profs auront beau creuser tout le parc de Poudlard, ils ne retrouveront jamais ton cadavre. Si Blaireau se plaint encore une seule fois de toi, je te jure que je te torture jusqu’à ce que tu me supplies d’abréger tes souffrances en te jetant un Avada Kedavra ! Compris gamine ? »

La fillette ne sembla pas apeurée pour deux gallions ! Bien au contraire ! Une lueur mauvaise éclaira son regard lorsqu’elle réussit à mordre la main de Pilli qui la maintenait immobilisée par terre. La batteuse retint un hurlement de douleur afin de ne pas ameuter tout le train et lança un puissant sortilège de son invention :

« Déchaussedent ! »

Elle l’avait déjà testé sur des animaux mais jamais sur de véritable personne et il s’avéra diablement efficace ! En effet, dans une série de craquement sordides, les dents de la petite Linett quittèrent ses gencives une à une, libérant leur prise par la même occasion. Pilli secoua frénétiquement sa main endolorie tandis que Linet ressemblait à une vieillarde sans dentier.

« Ne t’avise plus jamais de recommencer ça, grogna la batteuse de sa voix rocailleuse. Elle se redressa et attrapa une des incisives de la fillette qui avait roulé sous la banquette. Celle-là, je la garde en souvenir. » Ajouta-t-elle en se relevant puis elle quitta le compartiment.

« C’est fait. » dit-elle simplement lorsqu’elle eut rejoint Danny dans le couloir avant de lui lancer la dent de sa petite sœur.

« L’infirmière lui arrangera surement tout ça dès ce soir mais elle n’aura vraisemblablement pas le temps de le faire avant la répartition… » conclut Pilli en adressant un sourire carnassier à son nouvel associé.

Alors qu'ils longeaient le long couloir qui conduisait à la l'antre de son affreuse sœurette, Pilli lui fit signe de se plaquer contre la paroi afin de la prendre par surprise. Le poufsouffle serait bien resté à l'abri de sa cabine, mais elle la jeune Serdaigle lui avait imposé de la suivre afin de pouvoir faire le guet le moment venu, tout en le traitant de face de blaireau...
Mais Danny ne protestait point, trop heureux de trouver une alliée contre sa démoniaque petite sœur. D'ailleurs, Pilli semblait l'observait à travers la vitre, avant de se retourner vers Danny, un brin décontenancée...

« Putain Blaireau ! C’est elle ? Mais c’est une
première année ? Tu vas pas me dire que c’est cette gamine haute comme
trois souafles qui te mène la vie dure quand même ? »

Danny resta de marbre, toujours accolé à cette paroi qui le protégeais de sa pire phobie. La voix chevrotante de peur, il précisa une vérité à la serdaigle.

"Tu sais que les moustiques sont la cause qui provoque le plus de décès dans le monde... Et pourtant ils sont tout petits et n'ont pas l'air dangereux.... Elle est hyper dangereuse, je te dis...!"

Pilli ne se laissa toutefois pas démonter, et lui indiqua de surveiller les allées venues dans le couloir, pendant qu'elle franchirai le seuil de l'antichambre de la mort, du moins la cabine. Après un compte à rebours funeste, elle lança alors l'assaut.
Tout se passa alors au ralenti, Danny se plaqua les oreilles pour ne point entendre ce massacre. Nul doute qu le Poudlard Express allait dérailler après ce choc des titans.
Un hurlement jaillit de la cabine puis plus rien... Seul le battement régulier des rails troublait le silence.
Pilli sortit alors de la cabine, Danny l'interrogeant du regard de manière à savoir si leur affaire était réglé. La serdaigle se contenta de lui balancer un simple « C’est fait. » comme unique réponse qui laissa le poufsouffle pantois...

"Tu... Tu veux dire qu'elle a accepté le fait de ne plus me torturer... sans broncher... juste comme ça..."

Pilli lui jet alors un petit objet que Danny attrapa par réflexe de la main. Ouvrant sa paume, il découvrit alors horrifié, ce qui semblait être une dent! Après quelque seconde, il réalisa alors ce qui venait de se produire. Pilli venait de casser la figure de Linnet!
Danny se hasarda à jeter alors un œil dans la cabine et vit sa petite sœur assise sur le sol, se tenant sa bouche qui bavait de colère. Devant ce terrifiant spectacle, Danny recula très vite sa tête, pour reporter son attention sur sa nouvelle alliée.

"Tu viens de frapper une enfant... elle n'a plus de dents... et en plus elle déteste la purée... comment elle va faire...?"

Danny éprouvait presque un certain remord de voir sa jeune sœur ainsi désarmée de ses dents.

« L’infirmière lui arrangera surement tout ça dès ce
soir mais elle n’aura vraisemblablement pas le temps de le faire avant
la répartition… » c

La vie de Pilli semblait si simple, loin de toutes les contrariétés du quotidien. Elle agissait plus qu'elle ne réfléchissait. Tout était une question d'instinct chez elle. Danny se dit qu'il aimerait ressembler à elle, et ne point avoir à se retourner la tête pour trouver une solution à un problème. Pour se calmer de ses émois, Danny se dit qu'une fois arrivée à Poudlard, il ferait un tour dans la serre de Neville Londubat. Un peu de Mandragore lui apporterait du réconfort...

[RP Terminé]