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Le plongeon de Dionysos [Liv]

Andrew O. Dubois-Cavill
Andrew O. Dubois-CavillJoueur de Quidditch professionnel
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Profil Académie Waverly
Le plongeon de Dionysos [Liv] Icon_minitimeMer 3 Avr 2024 - 20:04
4 octobre 2023 - Grindelwald, Suisse

50 jours avant la Coupe du Monde de Quidditch 2023. Au siège de la Fédération Internationale de Quidditch, personne ne pouvait oublier ce fait. Nichée au coeur des Alpes suisses, au dessus du village de Grindelwald (les moldus avaient parfois de drôles d’idées), le domaine ressemblait de loin à une saillie rocheuse au dessus d’une crevasse si profonde qu’on n’en voyait pas le fond en la survolant. Nombreux étaient les joueurs qui se donnaient le défi de descendre tout en bas, dans une vertigineuse plongée qui s’enfonçait peu à peu dans le noir. Le bâtiment accueillait des bureaux, des salles techniques et une centaine d’employés, ainsi qu’un grand espace de réception qui semblait creusée à même la pierre, enfoncée dans une saillie de la montagne. Des cocktails y étaient organisés, pour célébrer le lancement ou la fin des saisons, les grands hommages à des joueurs ou bien, dans ce cas précis, la célébration de la dernière ligne droite avant l’ouverture de la Coupe du Monde.

Toutes les fédérations nationales avaient été conviées, ainsi que les équipes participantes. Le président de la FIQ, Michaël Volumtini, avait fait un long discours pour saluer les valeurs du Quidditch, son art pour rassembler les peuples et les nations, il avait souhaité bonne chance aux joueurs et en avait profité pour sous-entendre qu’il n’était pas du tout impliqué dans la sordide histoire de blanchiment d’argent qui venait de sortir dans les journaux. Ce n’était pas le sujet à aborder ce soir, soir de fête, avait-on entendu dire. La Fédération australienne avait été particulièrement applaudie lorsque son président avait pris la parole pour dire à quel point ils avaient hâte d’accueillir la compétition qui faisait palpiter le coeur de Brisbane depuis plusieurs mois. Enfin - et cela avait peut-être été le moment préféré d’Andrew - la Fédération française et ses joueurs, champions du monde en titre, étaient venus rendre le trophée dont ils avaient eu la garde pendant quatre ans. Il espérait qu’ils en avaient bien profité, car il était certain qu’ils ne ramèneraient pas la Coupe à la maison cette fois-ci.

Le coup d’envoi des festivités avait été lancé après cela. Tout le monde avait été invité à se diriger vers les buffets généreusement garnis, pendant que des serveurs circulaient pour proposer des flûtes de champagne. Près d’une immense cheminée dont les flammes ronronnaient, un bar à cocktail avait été installé et proposait des mixtures inspirées des différentes figures du Quidditch. Andrew avait déjà goûté « La feinte de Wronski », avec de la vodka, un sorbet au citron vert et un peu de Cointreau noir et avait désormais à la main un « Plongeon de Dionysos », avec du vin rouge, du bourbon, du sirop de canne et du citron. Laura Garczynski, sa coéquipière batteuse, lui avait conseillé de se tenir à distance de la « Pince de Parkin » qui n’avait apparemment pas réussi à un des gardiens canadiens. Les joueurs de l’équipe d’Angleterre avaient passé un peu de temps ensemble, accompagnés par leurs entraîneurs et des membres de la fédération, jaugeant un peu les autres équipes. Toutes les sélections avaient été annoncées mais certains pays avaient attendu la toute dernière minute et donc cet après-midi pour livrer leurs listes finales. Chacun y allait de son petit commentaire, sur la sélection de Benson Armstrong chez les américains ou celle de Akissi Abalo pour le Togo. On estimait les capacités de jeu de Tommaso Rossi des italiens après sa blessure lors du dernier match des Manticores contre les Busards et on commentait les rumeurs de dopage de Sven Hehrbrücken de l’équipe allemande (qui avait été pourtant déclaré clean aux derniers tests.) Il pouvait y avoir quelques évolutions mais ils avaient globalement devant eux la plupart de leurs adversaires.

Ces constatations faites, chacun avait commencé à aller saluer ses connaissances. Ce genre de soirées, c’était toujours l’occasion de croiser des anciens coéquipiers (même ceux qu’on ne voulait pas revoir). Il avait notamment aperçu son père en grande discussion très animée avec Viktor Krum (les connaissant, sûrement au sujet du dernier match des Vautours.) Andrew s’était empressé d’aller saluer la sélection américaine, notamment Travis Hunter, son ancien capitaine des AllStars (excellent gardien) et Marissa Flores, ancienne coéquipière à Dallas aussi et surtout, une bonne amie. Lorsqu’il était arrivé au Texas, après son transfert des Catapultes, Marissa, Pablo et lui étaient devenus très copains, avec également Mei Sun Ouyang, qui était attrapeuse et Steven Mahoney, qui était poursuiveur. Ça avait été une bonne époque, surtout les deux premières années. Ils avaient été rejoints par Pablo - sélection espagnole - et avait bien passé une heure à rire et à raconter des anecdotes (celle où Steven se faisait jeter d’un bar country et tentait d’y revenir en passant avec son balai par la fenêtre des toilettes pour aller récupérer son stetson était l’une de ses favorites) avant de devoir aller serrer quelques mains d’officiels.

Quand il avait pu s’échapper, un nouveau Plongeon de Dionysos dans les mains, Andrew s’était aventuré du côté des espagnols. Il ne connaissait pas tous les sélectionnés mais avait retrouvé Guti une nouvelle fois et Guilhem Arnau, qui était en train de raconter comment la Coupe du Monde - qu’ils allaient évidemment remporter - serait son tremplin idéal pour enfin avoir le Souaffle d’Or.

- Sí, enfin, souffla Andrew avec un sourire en coin en prenant une gorgée de ton cocktail, si j’étais toi Guigui, je ne compterai pas non plus trop sur la Coupe...
- Wooo, avait fait Pablo à ses côtés en lui donnant un petit coup dans l’épaule, wo wo wo, Dubois, regarde un peu autour de toi - plus de la moitié de la sélection espagnole le dévisageait - tu t’es cru où là, chico loco, va.

Andrew eut un rire.

- Solo lo digo, répondit-il en bon Gryffondor.
- No, no, mais c’est bien, c’est bien, était intervenu Inés Huelva, l’une des poursuiveuses. C’est bien, faut que les autres équipes aient de l’espoir, c’est bien, ça les fait vivre !
- Ouais, avait rajouté Izan Lucas Obispo, un autre des poursuiveurs. Surtout quand on s’est fait sortir par la France comme ça la dernière fois...

Andrew avait hoché la tête à deux reprises sans se départir de son sourire.

- C’est vrai, c’est vrai... Après c’est toujours mieux que de se faire sortir par le Portugal, mais bon...

Sa remarque avait déclenché une petite cohue et c’était Pablo lui-même - el traidor ! - qui l’avait attrapé par les épaules, faisant semblant de ne pas le ménager.

- Allez, hop, vamos, toi tu te casses de là, hop, vete, petit insolente.

Sous les rires, il fit mine de l’escorter comme un agent de sécurité, Andrew se dégageant en riant aussi. Tout occupé à leur petit chahutage, ils ne virent pas la personne qu’ils percutèrent, la moitié du Plongeon de Dionysos se répandant sur la robe de Liv Haavik - sélection norvégienne. Guti et lui se figèrent un instant, Pablo le lâchant brusquement pour avoir l’air plus innocent.

- Ah bah bravo Dubois, et ça prétend être champion du monde.

Andrew avait contemplé la catastrophe une seconde de plus avant de déclarer, relevant les yeux sur elle :

- Je suis vraiment désolé. Ça va ? Désolé.



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