-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Mastermind [Gavin & Gabrielle]

Gabrielle Wilson-Baker
Gabrielle Wilson-BakerQuatrième année
Messages : 4
Profil Académie Waverly
Mastermind [Gavin & Gabrielle] Icon_minitimeMer 20 Mar 2024 - 4:19
5 septembre 2023.

“Non mais Zabini est tellement relou, souffla Gabrielle à ses copines en ajustant la lanière de son sac sur son épaule. Cinquante centimètres sur les métamorphoses humaines ? Pour la semaine prochaine ?” Ses yeux roulèrent vers le ciel. “Il faut qu’elle se détende en fait, on a une vie aussi !
-Je te jure, soupira Ethel, une de ses camarades de dortoir. Et le pire, c’est qu’Al-Majida va nous faire la même demain, j’en suis sûre.
-C’est abusé...”

Les cours avaient repris depuis quelques jours et les élèves de Poudlard avaient été accueillis par les traditionnelles remarques des professeurs, celles qui revenaient à chaque rentrée et que Gabrielle commençait à connaître par cœur. “C’est une année très importante pour votre scolarité.” “Il est essentiel que vous soyez au clair avec les enseignements des années précédentes.” “Cette année, le niveau va monter d’un cran, soyez prêts à travailler davantage si vous voulez obtenir des résultats satisfaisants.” “Il ne faut pas vous reposer sur vos lauriers.” “Les enjeux sont importants.” Et bla, et bla, et bla. Tous les ans, ces remarques s’accompagnaient d’une montagne de travail dès les premières semaines de la rentrée, histoire de “les remettre dans le bain”.

Abusé.

L’accident du Poudlard Express aurait pu inciter les profs à un peu de bienveillance – après tout, ils avaient frôlé la catastrophe et il y avait même eu des blessés ! – mais, de toute évidence, la compassion n’était pas à l’ordre du jour.

“On va dîner direct ? proposa Ethel. Trop la flemme de remonter à la tour pour redescendre...
-Ouais, approuva Gaby. Enfin, je vous rejoins, faut juste que j’appelle ma mère avant.”

Elle extirpa son Pear de sa poche et profita de traverser une cour intérieure pour s’éloigner du petit groupe. Elle trouva un banc pour s’asseoir et lança son appel qui aboutit après quelques sonneries.

“Salut ma puce, lança sa mère en décrochant. Comment tu vas ?
-Salut maman, répondit Gaby avec un sourire dans la voix. Ça va et toi ?
-Ça va bien. Comment ça se passe la reprise ?
-Mhhh, bah ça va mais on a trop de travail, c’est abusé, râla Gabrielle.
-Ah oui ? Et tu réussis à t’organiser pour bien travailler ?
-Mais ouiiiii” fit-elle en retenant un soupir. Elle préféra embrayer sur la véritable raison de son appel, plutôt que de prendre le risque de voir sa mère se lancer sur le sujet de son travail scolaire : “En fait, je voulais savoir si tu pouvais me renvoyer un truc...
-Ton manuel de potions ?
-Hein, je l’ai oublié ?” Elle avait suivi le dernier cours sur celui de Bianca. “Ah bah oui, je veux bien aussi alors. Mais non, je voulais savoir si tu pouvais m’envoyer mon balai ?
-Ton balai ?” Il y avait un certain étonnement dans la voix de sa mère. “Bah oui, bien sûr. Mais tu en as besoin maintenant, tu peux pas le récupérer quand tu rentreras à la maison dans deux semaines ?
-Non bah...” Gaby laissa un petit moment de silence s’écouler. “En fait, j’aimerais bien passer les sélections de Quidditch et c’est la semaine prochaine.
-Oh.” Elle vit la surprise passer sur le visage holographique de sa mère, puis un léger sourire étirer ses lèvres. “Oh, ok, je ne savais pas du tout que tu voulais passer les sélections, chérie. Je pensais que tu n’aimais pas forcément l’idée de faire du Quidditch en compétition ?
-Mhhh...” Elle avait effectivement dit ça l’année dernière. “Non mais là, ça va. Et puis ça me manque de jouer au Quidditch ! J’ai envie d’en faire plus souvent.
-C’est super Gaby ! Tu vas voir, c’est une super expérience de jouer pour l’équipe de sa maison.
-Oui, enfin, il faut déjà que je réussisse les sélections...
-Bien sûr, se rattrapa sa mère. Et tu vises quel poste ?
-Attrapeuse.”

C’était le poste auquel elle jouait le plus souvent quand ils faisaient des matchs à la maison. Cela arrivait assez souvent, surtout l’été. Ils se retrouvaient tous sur le terrain des Wilson-Weasley ou des Dubois et ils enchaînaient les parties. Sa mère et Charlie jouaient avec Olivier, Andrew et d’autres de leurs amis qui n’avaient pas fait carrière mais qui avaient tous joué au Quidditch pour Gryffondor. Parfois, Gabrielle les rejoignait et se mettait en binôme avec son beau-père qui jouait toujours comme attrapeur. C’était le poste qui lui convenait le mieux, celui dans lequel elle se sentait vraiment à l’aise.

“Ouais, donc, voilà... Donc tu penses que tu pourras me l’envoyer ?
-Bien sûr, je fais ça demain matin, promit Juliet.
-Trop bien, merci maman ! Et...” lâcha Gabrielle avec un brusque éclat d’intérêt dans les yeux. “T’as pu réfléchir à ce que je t’ai demandé avant de partir ?
-Mhh ?
-Tu sais, d’avoir la maison pour fêter mon anniversaire ?
-Ah. Je ne sais pas, Gaby...
-Steuplait mam’, promis je ferai une petite soirée !” Voyant que sa mère ne semblait pas très convaincue, elle insista : “En plus, je vais avoir quinze ans ! Dans certains pays, c’est un âge hyper important en fait. Tu sais qu’au Mexique, ils organisent des fêtes énormes ?” (Elle avait vu un reel sur instamag la semaine dernière.)
-Et en même temps, comme tu es anglaise et pas mexicaine... souligna sa mère.
-Oui mais papa vit au Pérou, contra Gabrielle avec aplomb. Je suis sûre qu’ils font pareil.”

Cette remarque tira un sourire amusé à Juliet qui se garda bien d’entrer dans le jeu de sa fille.

“Je vais y réfléchir et on en reparle quand tu rentres, ok ?”

Gabrielle n’eut pas d’autre choix que de répondre “ok” à cette question, raccrocha quelques instants plus tard et se dirigea vers la Grande Salle, le cœur décidé.

***

27 septembre 2023.

Très honnêtement, Gabrielle n’avait pas cherché à rejoindre l’équipe de Quidditch de sa maison uniquement par amour du sport. Elle aimait le Quidditch, bien sûr. Elle baignait dans le Quidditch depuis qu’elle était toute petite. Il y avait des photos d’elle, à un an, sur un minuscule balai-jouet, avec un maillot de Flaquemare floqué au nom de sa mère. Elle avait assisté à un nombre incalculable de matchs, elle vivait entourée de joueurs professionnels ; chez elle, le Quidditch avait tout d’un héritage familial auquel elle s’accommodait bien.

Pour autant, elle n’avait jamais ressenti l’envie de rejoindre l’équipe de sa maison. Elle n’avait pas menti à sa mère en lui disant qu’elle n’était pas spécialement attirée par la compétition mais il y avait autre chose, quelque chose d’un peu plus subtil qu’elle ne s’avouait qu’à moitié.

Quelle angoisse de faire du Quidditch en étant la fille de Juliet Wilson.

Sa mère était la capitaine de l’une des meilleures équipes de la ligue européenne et la capitaine de l’équipe nationale d’Angleterre. Qu’on ne se méprenne pas, Gaby n’était pas mécontente de tous les avantages qui allaient de pair avec cette célébrité : l’immense maison sur les hauteurs de Flaquemare, les résidences secondaires en Espagne, en Nouvelle-Zélande et en Suède, les places VIP pour les matchs internationaux (surtout avec la Coupe du Monde qui arrivait...) Gabrielle aimait bien l’aura que cela lui donnait. A Poudlard, tout le monde la connaissait au moins de nom (d’abord parce que sa mère était célèbre et ensuite parce qu’elle faisait (plus ou moins) partie de la famille Weasley (puisque Charlie était son beau-père depuis l’éternité environ) et qu’elle avait de nombreux “cousins” (pas de sang mais bon, elle fêtait Noël tous les ans avec eux) tous plus âgés qu’elle, dont certains étaient aussi à Gryffondor. Mais elle avait cette idée que si elle jouait au Quidditch en étant la fille de Juliet Wilson, elle ne pouvait pas se permettre de rater ou de ne pas être vraiment bonne.

C’était pour ça qu’elle n’avait pas cherché à rejoindre l’équipe de Gryffondor dès la deuxième ou la troisième année, préférant s’intéresser au jeu depuis les gradins (jeu qu’elle savait très bien analyser au demeurant, avec un vocabulaire qui ressemblait curieusement à celui d’Olivier Dubois.)

Mais cette année était un peu différente et, en effet, ce n’était pas juste l’amour du sport qui l’avait poussé à se présenter aux sélections mais le crush qu’elle nourrissait pour Gavin Turner, le capitaine de l’équipe. Elle le trouvait beau depuis longtemps, bien sûr – dans le top des plus beaux garçons de l’école, assurément – mais déjà, elle avait été obnubilée l’année dernière par son crush sur Dominic Pratt (le nouveau batteur de l’équipe de Poufsouffle) et, ensuite, elle n’avait jamais vraiment envisagé que Gavin Turner puisse réellement s’intéresser à elle. Depuis leur échange dans le Poudlard Express (où il était littéralement venu les sauver, Bianca et elle), elle se disait que les choses n’avaient pas à être aussi impossibles. D’accord, ils avaient deux années d’écart mais, dans les faits, ils n’avaient qu’un an de différence (elle était de fin septembre et lui de fin août) ! Et puis, elle se sentait vraiment mature pour son âge, ses copines lui disaient tout le temps qu’elle faisait plus âgée et, l’été dernier, elle avait même réussi à acheter une bière pendant leurs vacances en Espagne (elle avait mis de grosses lunettes de soleil et un peu de gloss).

Et si elle pouvait acheter de la bière, elle pouvait bien pécho son crush plus âgé. CQFD.

Bianca et elle avaient mis au point un plan (évidemment) qui commençait par intégrer l’équipe de Quidditch de Gryffondor. Elle s’était présentée aux sélections, le ventre noué par la nervosité (mais on le répète : fake it until you make it) et elle avait été sélectionnée sur le poste d’attrapeuse à la fin de celles-ci. Depuis, elle s’entraînait assidument avec l’équipe, deux fois par semaine et participait même à des footings certains matins (alors que c’était méga chiant de courir, il fallait le dire.) Pour l’instant, elle n’échangeait pas trop avec Gavin en dehors du Quidditch mais elle avait retrouvé Lily Potter dans l’équipe qui jouait comme poursuiveuse et elles passaient toujours de bons moments ensemble.

Il pleuvait aujourd’hui et l’entraînement n’avait pas été simple. Il y avait une mauvaise visibilité, un peu de brouillard et Gaby avait fini par avoir les mains congelées contre le manche de son balai (elle avait oublié ses gants (quelle idiote) mais n’avait rien osé dire par fierté.) Elle s’était entraînée avec les batteurs pour coordonner un peu leur jeu (puisqu’ils étaient censés la protéger des Cognards pendant les matchs, surtout lorsqu’elle prenait le vif d’or en chasse) mais avec la mauvaise visibilité, cela n’avait pas été simple et elle s’était pris un Cognard en pleine vitesse dans le bras. Franchement, elle avait eu envie de pleurer de douleur sur le moment (et encore un peu lorsqu’elle avait découvert le bleu qui se formait sur sa peau en prenant sa douche) mais elle avait ravalé courageusement ses larmes. Pas envie de passer pour une chochotte alors qu’elle faisait partie des plus jeunes de l’équipe. Mais entre ses doigts gelés et son bras douloureux, elle avait été heureuse de pouvoir retrouver le sol et se glisser sous une douche chaude.

Elle s’était un peu attardée sous l’eau et avait quitté le vestiaire bonne dernière. Plutôt que de laver ses cheveux, elle les avait simplement séchés et rassemblés en une queue de cheval haute. Elle avait toute une routine capillaire avec un shampoing, un après-shampoing et un masque donc elle préférait s’en occuper au château, une fois rentrée dans son dortoir. De toute façon, il pleuvait dehors alors c’était un coup à avoir les cheveux dégueulasses avant d’atteindre le hall...

Lorsque Gabrielle sortit des vestiaires, il pleuvait des cordes, encore plus que pendant l’entraînement. Le sol jusqu’au château paraissait boueux et lui tira une grimace. En plus, elle avait laissé sa baguette magique au dortoir et ne pouvait donc même pas prétendre essayer de lancer un sort pour la protéger de la pluie. Super. Quel plaisir de vivre en Angleterre.

En s’avançant jusqu’au chemin, sur la partie qui était encore couverte, Gabrielle remarqua la silhouette de Gavin. Il se tenait au bord de l’abri et semblait observer l’extérieur sans faire mine de faire un pas supplémentaire.

Ce n’était pas exactement l’occasion parfaite qu’elle s’était imaginée pour aborder Gavin plus personnellement. Elle n’était pas très bien habillée (son sweat de l’équipe anglaise avec “7 – Wilson” dans le dos (un gros flex, elle adorait le mettre) et un jean noir) et n’était pas aussi bien coiffée qu’elle l’aurait voulu. Mais bon, Gavin était là, elle était là et elle n’allait pas passer à côté de lui sans même lui dire quelque chose...

Finalement, elle s’arrêta à sa hauteur.

“Ça donne pas méga envie, hein ?” lança-t-elle, les yeux rivés sur la pluie battante qui éclaboussait le sol devant eux.



Gabrielle Wilson-Baker


'Cause when you're fifteen and somebody tells you they love you, you're gonna believe them. And when you're fifteen feeling like there's nothing to figure out, but count to ten, take it in, this is life before you know who you're gonna be at fifteen



.

KoalaVolant
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2378
Profil Académie Waverly
Mastermind [Gavin & Gabrielle] Icon_minitimeJeu 2 Mai 2024 - 19:29
Mastermind [Gavin & Gabrielle] 1ed10304a7b4e023a8da832c872c185b

Gavin Turner, Gryffondor, 6eme année, aussi déprimé que la météo


Gavin était déprimé. Gavin avait le seum. Gavin était triste. Gavin était en colère. Mais Gavin ne ressentait qu'un mélange d'émotions brouillon qu'il ne parvenait pas à dénouer alors il râlait, il rageait, il criait. Finalement la colère était l'émotion qu'il parvenait le plus facilement à exprimer. Il la dirigeait contre les autres, ses coéquipiers de quidditch en récoltaient les frais, mais aussi contre lui même car dans sa tête résonnaient tout un tas de reproches, de critiques et de remords. Et toutes ces émotions tournaient autour d'une seule et même personne : Adèle Dameski. Ce début d'année avait sonné la fin de leur relation, dont il était entièrement responsable pour avoir chié dans la colle bien comme il faut, mais bien sûr Gavin se refusait de voir les choses ainsi. Il portait Adèle en grande fautive et c'était elle le corbeau dans l'histoire, celle qui avait tout gâché, celle qui ne l'avait pas respecté, celle qui l'avait trahi, c'était elle la salope. Et il l'avait largué, le jour de la rentrée, car ils ne se supportaient plus. Car il ne la supportait plus.

Ensuite, par vengeance, Adèle avait participé aux sélections de l'équipe de quidditch de Poufsouffle. Et, le pire, elle avait été sélectionnée. Elle avait fait cela uniquement pour le faire rager, pour jouer contre lui et le déstabiliser, et, surtout, rejoindre l'équipe de Davies et sûrement tenter de le pecho, lui son adversaire de toujours, rien que pour le faire chier. Gavin rejetait férocement toute pensée qui allait à l'encontre de cette théorie. Aussi bien qu'il occultait totalement de sa mémoire le jour où il avait convaincu Adèle de ne pas participer aux sélections l'an passé. L'ego bien trop fragile, ses insécurités bien trop présentes, il avait voulu garder Adèle prêt de lui, avec lui, pour lui, toute à lui. Et la voir aujourd'hui (re)prendre sa liberté, faire les choses dont elle avait envie, dont elle avait toujours eu envie et qui lui plaisait, cela lui était insupportable et tout ce qu'elle pouvait faire était forcément contre lui, pour l'emmerder.

Immobile sous le jet d'eau d'une douche des vestiaires du stade de Quidditch, Gavin laissait l'eau couler dans sa nuque, le regard figé sur le mur carrelé face à lui. Seul, ses pensées tournaient en boucle et des remords tentaient de percer son esprit. Il s'y refusait. Il refusait d'envisager une quelconque remise en question et de se considérer comme le seul responsable de sa rupture avec Adèle. Il refusait d'admettre qu'elle l'avait largué parce qu'il avait été imbuvable, insultant et irrespectueux avec elle. Maintenant qu'il avait tenu le discours inverse autour de lui et qu'il s'était autoconvaincu, il ne pouvait pas faire machine arrière. Le déni et le mensonge étaient bien plus confortables. Il était bien plus confortable pour lui de ne pas être le méchant de l'histoire car dès l'instant où il l'envisageait, une rancœur énorme éclatait en lui et l'amenait à la conclusion qu'il était une sombre merde. Alors, pour évacuer cette colère sourde, il procédait à sa façon : il se tuait aux entraînements de Quidditch et tuait ses coéquipiers qui ne se donnaient pas autant à fond. Son exigence était montée d'un cran en ce début de saison et jamais on ne l'avait connu aussi concentré sur le terrain, aussi perfectionniste et aussi rude, parfois, avec ses coéquipiers. Olivia, poursuiveuse de longue date, était l'une des rares à oser lui rentrer dans le lard quand il abusait de son autorité de capitaine. Une joute avait éclatée entre les deux encore aujourd'hui, alors que l'entraînement, sous une pluie battante, était particulièrement difficile et épuisant. La jeune femme ne lui en tenait pourtant jamais rigueur et lui faisait toujours la bise à la fin des entraînements, le sourire aux lèvres et bien consciente qu'il n'était pas dans un état d'esprit des plus sereins. Gavin avait, pour le coup, parfaitement conscience de son caractère de cochon sur le terrain mais il se refusait toute erreur et voulait son équipe à son maximum pour cette année de quidditch. D'autant plus maintenant que son ex copine jouait dans une équipe adverse.

Le corps réchauffé par l'eau de la douche, il attrapa sa serviette et regagna les vestiaires pour enfiler un jogging et son sweat de quidditch floqué à son nom. Puisqu'il avait pris le temps de ranger le matériel et traîné sous la douche, le reste des gars de l'équipe était déjà partie, aussi s'assit-il sur un banc en soupirant longuement pour faire ses lacets. Il n'avait aucune envie de remonter au château où absolument tout et tout le monde lui faisait penser à Adèle. Parfois, certains venaient lui parler de son ex juste pour lui dire "À ta place j'aurais pas aimé qu'elle rejoigne l'équipe de Davies...". Oui bah il n'avait pas aimé, pas besoin d'en remettre une couche Kevin. Il empoigna nerveusement son sac de sport, celui que ses potes avaient signé et décoré avec du blanco liquide, passa la bandoulière par dessus sa tête et quitta les vestiaires pour prendre la direction du château. Face au déluge qui s'abattait à l'extérieur, le jeune homme marqua un arrêt sous l'abri et soupira en rabattant sa capuche sur ses cheveux encore humides.

Ça donne pas méga envie, hein ?

Il n'avait pas remarqué l'arrivée de Gabrielle Wilson et manqua sursauter.

"Putain j'ai eu peur, je savais pas que t'étais encore là, fit-il en baissant les yeux vers elle. Ouais, ça donne pas envie."

Gabrielle était nouvelle dans l'équipe, il l'avait recrutée au poste d'attrapeuse car elle avait été de loin la meilleure des prétendants et prétendantes à ce poste. Elle avait également convaincu le reste de l'équipe et comme lui avait si bien dit Olivia : "Tu ferais une grosse connerie de pas la choisir". Et pour être honnête, le fait qu'elle était la fille de Juliet Wilson, joueuse de quidditch professionnelle, n'y était pas pour rien... Gavin voulait être impartial dans la constitution de l'équipe mais ne pas recruter la fille de Juliet Wilson ? Fille qui était en plus une excellente joueuse elle-même ? Il n'avait pas pu faire autrement.

"Ça va ton bras ? s'enquit-il en reportant son regard sur le rideau de pluie devant lui. Il laissa passer un silence. Avait-il remarqué qu'elle s'était mangé un cognard ? En bon capitaine attentif et bienveillant qu'il était ? Brocket me l'a dit, admit-il en coulant un regard vers elle, un petit sourire au coin des lèvres. Malcom Brocket, batteur titulaire de l'équipe, écossais pur souche et en 7ème année, était réputé pour réserver un accueil particulièrement bienveillant aux nouveaux membres de l'équipe, malgré ses airs un peu rustres, et s'en était donc particulièrement voulu d'avoir failli à la protection de la petite Gabrielle lors de l'entraînement. Il en parlait encore dans les vestiaires, j'crois qu'il s'en veut."

Gabrielle semblait s'être bien intégrée dans l'équipe et s'entendait déjà bien avec Lily Potter. En tout cas, Gavin l'a trouvée assidue, particulièrement motivée et il avait été étonné de la voir à certains footings matinaux, preuve de sa grande volonté.

"Mais je m'inquiète pas perso, t'as l'air solide, glissa-t-il pour la forme. Et tu te débrouilles bien," ajouta-t-il avec un autre sourire qui creusa une fossette sur sa joue.
Gabrielle Wilson-Baker
Gabrielle Wilson-BakerQuatrième année
Messages : 4
Profil Académie Waverly
Mastermind [Gavin & Gabrielle] Icon_minitimeHier à 2:26
Ok, elle s’était préparée pour ce moment. Elle avait imaginé ce moment, même. Alors, d’accord, ses plans esquissaient davantage une rencontre (vaguement) fortuite au bord du lac, pendant que Gavin terminait son footing et qu’elle entamait des étirements. Elle imaginait un temps de la journée un peu tranquille – le matin, avant que le parc ne soit pris d’assaut par les élèves – pendant lequel ils auraient l’occasion de parler un peu. Pas forcément longtemps mais juste assez pour qu’elle lui laisse une bonne impression... Et l’envie de recommencer.

Bon, ce n’était pas exactement le même contexte mais chaque plan requérait une petite dose d’improvisation. Gabrielle offrit donc un petit sourire à Gavin et s’arrêta à ses côtés, les yeux rivés sur le rideau de pluie qui s’abattait. Cela faisait un bruit monstre ; l’eau tapait sur l’auvent qui les protégeait et frappait le sol devant eux. La terre se transformait en boue, ce qui avait découragé les élèves de quitter le château ; le parc était désert.

C’était un peu romantique, songea Gaby en laissant tomber son sac à ses pieds avec un petit soupir.

“J’ai oublié ma baguette au château, en plus” grimaça-t-elle.

Elle hésita à ajouter quelque chose comme “quelle bouffonne” ou “quelle conne” parce que les filles cools juraient toujours un peu. Pas trop – sinon, ça faisait vulgaire – mais suffisamment pour ne pas paraître coincée. Elle était déjà plus jeune que Gavin (mais d’un an seulement !) elle n’avait pas non plus envie de passer pour une gamine... Elle hésita toutefois un peu trop longtemps et le moment passa. Elle se contenta de lever les yeux vers lui alors qu’il reprenait la parole. Sa question lui fit plaisir même s’il finit par avouer que c’était Malcom Brocket – le batteur de l’équipe – qui lui avait rapporté sa blessure. Au moins, il prenait de ses nouvelles, c’était sympa de sa part (et le strict minimum pour un capitaine, aurait probablement dit sa mère en levant les levant les yeux au ciel.)

“Oh, réagit Gabrielle en apprenant que Malcom s’en voulait, c’est pas très grave. On se rôde, fit-elle en haussant légèrement les épaules. Alors vaut mieux aujourd’hui qu’en plein match...”

Pour le coup, elle pensait sincèrement ce qu’elle disait. Gabrielle avait bien conscience que le Quidditch n’était pas un sport très tendre : ils se faisaient littéralement poursuivre par des balles en métal enchantées et les joueurs allaient souvent au contact. Elle était un peu moins exposée à ce dernier point que les poursuiveurs mais elle était forcément exposée à de potentielles blessures, comme le prouvait aujourd’hui son bras douloureux. Elle avait passé les sélections en toute connaissance de cause...

Mais ça ne l’avait pas empêché d’avoir envie de pleurer pendant l’entraînement, quand le cognard avait percuté son bras. Elle s’était mordu les joues pour ravaler ses larmes – elle n’avait pas eu envie de passer pour une chochotte devant toute l’équipe – mais n’avait pas pu les retenir sous la douche, quand elle avait essayé de mobiliser un peu son bras. Un beau bleu se formait déjà à l’endroit de l’impact et la zone était gonflée.

“Mais ouais, ça va, mentit-elle pour la forme. Enfin, je pense que je vais avoir un sacré bleu mais je passerai à l’infirmerie et ça ira.” Elle avait prévu d’y aller avant de remonter à la Tour, histoire d’être tranquille pour la soirée et pour la nuit. Heureusement qu’elle était sorcière ; ce genre de petites blessures qu’on soignait en quelques secondes chez eux pouvaient se révéler être bien plus pénible dans le monde moldu (qu’elle connaissait un peu puisque son grand-père, le père de sa mère, était moldu.)

Mais toutes les potions de l’infirmerie n’auraient pas pu soulager Gabrielle comme le fit Gavin avec ses mots.

Il ne s’inquiétait pas ; elle avait l’air solide. Elle se débrouillait bien.

Elle sentit un sourire étirer ses lèvres. C’était un sacré compliment, de la part d’un garçon qui était autant passionné par le Quidditch que l’était Gavin. Alors, d’accord, peut-être pas un compliment comme elle espérait en entendre de sa part mais, déjà, c’était un mec et les mecs étaient tous un peu nuls à ça. Ensuite, ils se parlaient depuis littéralement trente secondes et il lui disait déjà un truc sympa. C’était bon signe (et Bianca serait certainement d’accord avec elle quand elle lui rapporterait cette conversation dans les moindres détails en rentrant au dortoir.)

“Merci, répondit-elle en tournant les yeux vers lui. Elle se fendit à son tour d’un compliment, l’air de rien : on est plutôt bien entraînés, il faut dire.” Son coeur battait un peu vite et elle reporta son attention face à elle pour masquer son trouble. Elle préféra le questionner à son tour : “J’ai entendu des gars de l’équipe dire que tu envisageais de tenter une carrière pro, c’est vrai ?”




Gabrielle Wilson-Baker


'Cause when you're fifteen and somebody tells you they love you, you're gonna believe them. And when you're fifteen feeling like there's nothing to figure out, but count to ten, take it in, this is life before you know who you're gonna be at fifteen



.

KoalaVolant
Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
Mastermind [Gavin & Gabrielle] Icon_minitime