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Viva Barcelona [Maeva et Andrew]

Andrew O. Dubois-Cavill
Andrew O. Dubois-CavillJoueur de Quidditch professionnel
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Profil Académie Waverly
Viva Barcelona [Maeva et Andrew] - Page 2 Icon_minitimeLun 15 Avr - 0:47
Andrew ne put s’empêcher de sourire à la remarque de Maeva, lorsqu’elle déclara que son propos se tenait déjà très bien sans la démonstration qu’ils venaient de faire. Lorsqu’elle ajouta qu’il fallait définir les règles du hors-jeu avant de commencer la partie, il ouvrit légèrement la bouche et prit une mine outrée. Il finit par secouer légèrement la tête, sa main remontant le long du dos de Maeva, venant caresser ses omoplates.

- Après, je pensais qu’après tout ce temps-là, tu savais jouer au jeu, Maeva... la tança-t-il.

Il ne pouvait pas résister au fait de la provoquer un peu. Elle caressa sa joue de son pouce et il lui adressa un sourire doux. Ils étaient bien là, tous les deux, leurs jambes entrelacées, la légère brise venant effleurer leurs peaux dénudées. Elle ajouta qu’elle était persuadée d’avoir raison et il eut un rire amusé, qui vint légèrement secouer ses épaules.

- Demain midi, enfin tout à l’heure, quand je rentre de l’entraînement, je te ferai la liste de tous mes contre-arguments. Il aurait le temps d’y réfléchir pendant qu’il courait. Et je te fais un diaporama, même, prétendit-il.

En faire pour un exposé de potions ? Pénible, ennuyant, vu et revu. En faire pour avoir raison face à Maeva ? Motivant, drôle et l’occasion d’emporter cette manche. En bon Gryffondor, il était capable d’aller assez loin pour avoir raison. La seule problématique étant que son opposante était tout aussi Gryffondor que lui et qu’ils s’entraînaient l’un l’autre dans leurs bêtises. Il adorait ça.

Lorsqu’elle déclara qu’elle avait faim, il se redressa légèrement pour se retrouver en partie au-dessus d’elle. De sa main, il vint caresser la rondeur de sa joue.

- C’est vrai, moi aussi. Ce qu'ils avaient dégusté n’avaient pas suffit à épancher son appétit, surtout après avoir joué un match. Les tapas, c’est un peu de l’apéro, quoi... Ils avaient déjà eu ce débat, qu’il ne répétait pas trop fort à Barcelone, sous peine d’être ostracisé par ses coéquipiers. Il imaginait déjà la réaction outrée de Pablo. Qu’est-ce que tu veux manger ? Tout ce que tu veux, précisa-t-il. Il leva les yeux pour jeter un coup d’oeil à son réveil, posé sur la table de nuit. Il était près de trois heures du matin. Je ne sais pas si on pourra commander des choses, mais on devrait pouvoir trouver des trucs ouverts toute la nuit. Sinoooon, réfléchit-il à voix haute. J’ai des trucs dans ma cuisine et il doit y en avoir en bas aussi. J’ai des tomates, c’est sûr, du pain, des naans, je pense qu’en bas il doit y avoir un reste de paella. J’ai des pâtes fraîches, aussi.

Il se pencha légèrement pour l'embrasser, avant de s’aventurer dans son cou pour y déposer une nuée de baisers le long de sa peau douce.

- Tout ce que tu veux, répéta-t-il à son oreille. Tu me dis, on se débrouillera pour trouver.

Il connaissait une supérette ouverte vingt quatre sur vingt quatre, il pouvait sortir faire quelques courses si besoin.

****

- Pas du tout, s’exclama Andrew lorsque Maeva lui demanda s’il avait peur de perdre sa place d’enfant préféré. Je n’ai aucun doute sur l’amour que me vouent mes parents. Il laissa volontairement planer un silence avant de se tourner vers elle, posant un instant ses deux mains sur ses épaules. Oui, mon père va clairement me renier et je serai obligé d’aller passer Noël chez mon ex beau-père Doug. Ne me fais pas ça, Maeva, s’il te plaît.

Il ne plaisantait qu’à moitié. Son père avait sûrement encore en travers de la gorge les critiques qu’il avait eu l’audace, le culot, le déshonneur même, d’émettre à l’égard de Flaquemare, dans des locaux de Flaquemare, devant des joueurs de Flaquemare. Il allait en entendre parler toute l’année. Si le Barqua et le club venaient à se rencontrer, cela serait assurément pire. Son père refuserait peut-être de lui parler pendant quelques semaines, arguant qu’il avait apporté le mauvais oeil en venant répandre sa négativité sur le sol sacré (Olivier n’était pas superstitieux de base mais à l’approche d’un match, comme beaucoup de joueurs, il se raccrochait à tout ce qui passait.)

Et encore... cette réaction, c’était avant la récompense que Maeva pouvait exiger de lui. Il le voyait à l’éclat malicieux dans ses yeux, elle n’allait pas lui faire de cadeau. Heureusement qu’elle ne jouait pas au Quidditch, songea-t-il l’espace d’un instant, parce que ses adversaires auraient du souci à se faire. Quand elle évoqua le « Plan de tous les dangers », il pencha légèrement la tête sur le côté.

Cela faisait des années qu’il n’y avait pas songé. Le Plan de tous les dangers était un défi qu’ils avaient inventé quand ils étaient encore gamins, elle devait être en quatrième année et lui en deuxième, lors d’une soirée à Flaquemare. Ils s’ennuyaient après avoir fait le tour de leurs distractions habituelles et avaient donc décidé de cumuler deux de leurs passions : échapper à la surveillance des adultes et faire des bêtises. Ils avaient voulu s’infiltrer dans le bureau de La Loupe, l’un des entraîneurs de l’époque. Il avait toujours un peu impressionné Andrew parce qu’il n’était pas du tout sensible - contrairement à une grande partie du staff - à leurs bouilles d’enfants. Il trouvait plutôt qu’ils n’avaient rien à faire là. Alors quand Maeva lui avait suggéré d’aller voler ses fameuses jumelles dans son bureau, il n’avait pu qu’accepter le défi. Ils s’étaient déplacés dans les couloirs du club comme des ninjas, rampant sur les moquettes des bureaux de l’étage administratif. Ils se gondolaient de rire dans leur parcours du combattant improvisé, jusqu’à ce qu’ils se fassent attraper par le gardien qui les avait renvoyés fissa en bas. Il se rappelait encore de la réprimande que lui avait fait Amanda, en lui disant qu’il était trop grand pour ces bêtises.

Alors évidemment, maintenant qu’il avait vingt-cinq ans (vingt-six dans une semaine) et que Maeva lui proposait de remettre le couvert, il ne pouvait que répondre une seule chose :

- Alors là ! Défi accepté.

La carrière de son père avait été exceptionnelle et son bureau en gardait la trace dans les nombreuses médailles et trophées qui y étaient exposées. À la maison, plusieurs vitrines en étaient également remplies. Olivier en était très fier et Andrew ne pouvait pas le blâmer, il l’était également de ses propres memorabilias sportifs. Ils étaient porteurs de bons souvenirs et aidaient parfois à retrouver la concentration et leurs objectifs dans les moments de doute. Son père y était très attaché et sa mémoire visuelle avait sûrement retenu la position de chacun de ses objets dans son bureau, si un était déplacé, il le verrait. Il avait un sens du détail très aiguisé, quand on n’en venait pas aux relations sociales.

Donc si on y réfléchissait deux minutes, ça n’était pas idéal pour arranger sa prestation familiale de ce soir d’aller piquer quelque chose dans les affaires paternelles mais cela valait bien mieux que d’aller voler - enfin, emprunter - quelque chose chez quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Au pire, c’était une sorte de petite avance sur l’héritage. Au pire du pire... Il demanderait à sa mère d’intercéder en sa faveur.

- Je m’attendais à mieux de ta part, souffla-t-il en plongeant son regard dans le sien. Une médaille, c’est trop facile... Partons sur un trophée, histoire de célébrer ta victoire au bingo comme il se doit.

Et c’était bien plus encombrant à dissimuler pour redescendre une fois le méfait accompli.

- Je te proposerai bien de venir avec moi mais c’est peut-être hors-niveau pour toi, fit-il mine de s’inquiéter, je ne voudrais pas remettre en question ton statut d’orpheline préférée...


 


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Maeva Virtanen
Maeva VirtanenArchimage urbaniste
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Profil Académie Waverly
Viva Barcelona [Maeva et Andrew] - Page 2 Icon_minitimeHier à 23:10
La proposition d’Andrew lui tira un rire et Maeva se redressa sur son coude.

“Un diaporama ? répéta-t-elle. Un diaporama pour me prouver que j’ai tort sur ce sujet ?” Elle eut un sourire appuyé. “Mais avec plaisir. Je suis impatiente de voir comment tu vas l’illustrer, même...”

Elle vint étouffer son rire sur ses lèvres avant de s’allonger à nouveau sur le dos, sans quitter réellement ses bras. Le pire, c’était qu’elle savait qu’il était capable de faire un diaporama, juste pour lui prouver qu’il pouvait le faire. Il était donc tout à fait possible qu’ils passent la journée à en débattre.

Pour le moment, l’heure était davantage à s’occuper de la faim qui creusait leurs estomacs. Maeva avait déjeuné sur le pouce avant de quitter l’Angleterre et ce n’était pas les quelques tapas qu’elle avait grignotées un peu plus tôt dans la soirée qui avaient arrangé son état. Maeva avait assez d’humilité pour accorder un savoir-faire culinaire aux Espagnols dont les Anglais étaient bien dépourvus mais elle ne comprenait pas cette nécessité de faire de toutes petites choses. Elle avait un jour fait part de cette réflexion à Pablo qui lui avait répondu avec beaucoup d’emphase, la main posée sur le cœur, que tout l’intérêt des tapas était de pouvoir accorder son palais le plaisir de déguster des saveurs différentes sans s’alourdir l’estomac – ce qu’une anglaise habituée au porridge ne pouvait pas comprendre, avait-il ajouté en lui tirant un rire. Il n’avait pas complètement tort.

Andrew sembla prendre très au sérieux son appétit grandissant car il s’empressa de lui proposer plusieurs options pour y remédier. Maeva tendit le bras pour attraper son Pear et consulter l’heure : il était bientôt trois heures du matin et elle n’avait aucune envie de ressortir – sauf, peut-être, pour se glisser dans le jacuzzi qui trônait sur la terrasse.

Les baisers que son ami déposa le long de son cou la firent frissonner et elle glissa ses mains dans sa nuque pour accrocher son regard. Elle avait un sourire sur les lèvres lorsqu’elle reprit la parole.

“J’adore parce que tu dois gagner quoi ? Plusieurs millions à l’année, au bas mot ? Tu vis dans une village deux étages, tu as un yacht qui dort sagement à la marina... Et des pâtes. Mais des pâtes fraiches, le taquina-t-elle. Est-ce que tu as aussi... Du pesto maison ?” Elle l’embrassa une première fois. “Et... De l’emmental acheté chez le fromager, à râper toi-même... ?” Puis une seconde.

Elle était certaine que oui.

***

Sans surprise, Andrew accepta son défi avec un grand sourire contagieux. Maeva secoua la tête ; ils étaient tous les deux dans la deuxième moitié de leur vingtaine. Il avait vingt-six ans, elle vingt-huit... On attendait sûrement d’eux qu’ils retournent sagement à la réception pour boire quelques coupes de champagne et échanger avec les personnalités présentes ce soir, plutôt que de reprendre un jeu vieux de presque quinze ans.

Certes.

Et en même temps, c’était toujours très rafraîchissant de tomber dans cette insouciance qu’ils avaient si longtemps partagée. C’était comme s’ils ne grandissaient jamais vraiment entre les murs du club (d’ailleurs, à vingt-ans, les membres du staff les plus âgés, ceux qui les avaient connus petits les appelaient toujours “les enfants” et Maeva soupçonnait que cela leur échappe encore parfois.)

D’accord, ce n’était pas très raisonnable. Mais c’était très drôle.

Et puis, ce n’était même pas elle qui se trouvait en présence de toutes les personnes les plus influentes de son milieu, ceux qui pouvaient – ou non – influencer sa carrière.

La remarque d’Andrew lui fit donc hausser les sourcils.

“Je suis la seule orpheline, Andrew, lâcha-t-elle sur le ton de l’évidence. Je resterai forcément la préférée.” Elle se releva et lui tendit la main. “Allez viens, t’as une coupe à voler pour moi.”

Ils se dirigèrent vers les escaliers pour redescendre vers le centre sportif. Outre la salle de réception qui étaient largement éclairée et illuminée, les autres espaces du club étaient plongés dans le noir, si bien qu’ils finirent par sortir leurs baguettes pour avancer. Le bureau d’Olivier se trouvait à l’opposé de là où ils se trouvaient, ce qui les obligeait à traverser plusieurs longs couloirs pour l’atteindre.

S’ils tombaient sur un membre du staff, ils ne pouvaient même pas prétendre qu’ils s’étaient perdus ou qu’ils cherchaient les toilettes.

Leurs pas résonnaient dans les couloirs vides. Puis, brusquement, le silence fut brisé par deux éclats de voix qui semblaient venir vers eux. Les deux amis se précipitèrent vers la première salle – composée d’un tableau blanc et de quelques tables – et refermèrent le plus silencieusement la porte derrière eux. Ils se collèrent contre le battant, luttant contre l’envie de rire. Maeva dut mordre l’intérieur de ses joues pour glisser à Andrew, à voix basse :

“De toute façon, si on demande, je dirais que tu m’as forcée à t’accompagner.”


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