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Tuer mes démons [Toni & Avalon]

Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Tuer mes démons [Toni & Avalon] Icon_minitimeDim 5 Mar 2023 - 22:09
23 février 2012

Il arrivait souvent à Toni de disparaître pendant quelques heures. Il devenait introuvable, injoignable avant de réapparaître comme une fleur. Avalon avait appris à ne pas s’en inquiéter.

Sauf que quelque chose sortait de l’ordinaire.

Toni avait quitté la réception de son mariage parmi les premiers, sans la prévenir. Le premier fait était déjà étonnant – il était plutôt du genre à faire partie des derniers debout – mais c’était le second qui l’avait particulièrement interpellé. Lorsque Fergus lui avait dit que Toni était rentré, Avalon avait froncé les sourcils. Elle l’avait questionné mais Fergus était resté imperturbable et s’était contenté de lui répéter de ne pas s’inquiéter. « Profite de la soirée, Ave », lui avait-il intimé et elle avait accepté de remiser ses inquiétudes dans un coin de sa tête. La soirée avait pris fin au cœur de la nuit. Jason et Fergus avaient accepté de raccompagner sa famille moldue jusqu’à leurs domiciles via des transplanages d’escortes, Isobel et Abel étaient rentrés à Londres, les parents de Roy étaient partis se coucher, Jayce et Sun s’étaient éclipsés un peu plus tôt avec Chandra, Meera et Vivianne qu’ils gardaient jusqu’au lendemain soir. Roy et Avalon, quant à eux, avaient transplané ensemble jusqu’à la côte anglaise où une belle chambre les attendait dans un magnifique hôtel qui faisait face à la mer. Ils s’étaient écroulés de fatigue et s’étaient endormis enlacés, heureux. Mariés.

Ils avaient passé la journée à alterner baignades et massages, avant de rentrer à Bristol dans la fin de l’après-midi. Roy était parti chercher Vivianne chez Jayce et Avalon s’était lancée dans la préparation du dîner mais ses pensées s’étaient égarées du côté de Toni. Elle avait consulté son téléphone. Rien. Elle avait essayé de l’appeler. Répondeur. Elle avait fini par lui envoyer un message. « Tout va bien chouchou ? » Il n’avait pas répondu.

Ils avaient passé la soirée tous les trois. Roy et Avalon avaient laissé Vivianne choisir un film et ils avaient dégusté les restes de la pièce-montée devant le deuxième opus de Kung-Fu Panda. Lorsqu’ils étaient allés se coucher, Avalon avait demandé à Roy s’il avait eu des nouvelles de Toni depuis la veille. Il avait consulté son Pear et avait secoué la tête. Rien.

Le lendemain, elle avait multiplié les appels et les messages qui étaient tous restés sans réponse. Elle s’était finalement résolue à appeler Fergus. Comme à son habitude, ce dernier s’était d’abord montré très mystérieux. « Ecoute, Ferg, je m’inquiète pour lui, c’est tout. » Elle avait encore un peu insisté, jusqu’à ce que son ami craque. « Ce n’est pas à moi de te raconter toute cette histoire, Avalon, mais je pense que tu devrais parler avec ta sœur. » Avalon avait répété, pensant naïvement qu’elle avait mal entendu. « Ma sœur ? » « Célice. »

Pourquoi diable Fergus voulait qu’elle parle avec Célice et de quelle manière cette conversation était censée éclairer le comportement étrange de Toni depuis le mariage ?

Elle avait raccroché, un peu interdite. Roy, qui l’avait entendu parler avec Fergus, avait tourné la tête vers elle.

« Fergus me dit d’appeler Célice pour comprendre pourquoi Toni ne me répond plus, avait-elle annoncé en fronçant les sourcils, son téléphone toujours dans le creux de sa paume.
-Attends quoi ? réagit aussitôt Roy, incrédule. Pourquoi, il s’est passé un truc entre eux ?
-Bah, j’en sais rien… C’est vrai que Toni m’avait dit qu’il avait l’impression que Célice le regardait beaucoup au mariage mais bon… C’est bizarre non ?
-Le regardait beaucoup genre… Tu crois qu’ils ont couché ensemble ? » Songeant que cela ne l’étonnerait pas venant de Toni, Roy écarta cette question. « Même si c’est ça, je vois pas en quoi ça explique que Toni a disparu, c’est pas son genre de faire ça à cause d’une meuf.
-Bah oui, je sais. » Avalon tapotait pensivement l’accoudoir du canapé. « Bon, je vais appeler Célice, du coup.
-Tu veux pas la mettre sur haut-parleur ? » intervint Roy alors qu’elle composait le numéro de sa sœur.

Elle hocha la tête et la sonnerie retentit plusieurs fois dans le salon avant que sa petite sœur ne décroche.

« Allô ?
-C’est moi, je te dérange pas ?
-Non, non, je suis chez moi. Tout va bien ? s’enquit Célice.
-Oui, oui, très bien, on se remet doucement du mariage. Et toi, ça va ?
-Tranquille, j’ai quelques jours de congés en ce moment donc j’en profite.
-Ah cool ! » Il y eut un petit temps de silence, avant qu’Avalon reprenne : « En fait, Célice, je t’appelais parce que j’avais une question à te poser.
-Oui ?
-Il s’est passé quelque chose entre toi et Toni ?
-Qu’est-ce qu’on t’a dit ? l’interrogea sa cadette, visiblement méfiante.
-Rien, justement. Toni a disparu depuis le mariage, j’arrive pas à le joindre et Fergus m’a conseillé de t’appeler.
-Ah…
-Il y a eu un truc entre vous ?
-Non ! Enfin… C’est compliqué.
-Comment ça ? Vous avez couché ensemble ? interrogea Avalon qui n’avait absolument aucune idée de la tournure qu’était en train de prendre cette conversation.
-Mais pas du tout ! »

Avalon leva les yeux vers Roy et échangea avec lui un regard étonné. Quelques secondes s’écoulèrent avant que Célice ne reprenne :

« Quand j’ai rencontré Toni, je me suis aperçue que son nom me disait quelque chose… En fait, je suis quasiment certaine d’avoir connu son frère.
-Son frère ? Léandro ?
-Non, son grand-frère.
-Toni n’a pas de… » Les mots moururent sur ses lèvres. « Quel frère ?
-Dario.
-Dario ? Dario Tessio ? Mais comment… Mais qui… bafouilla-t-elle. Comment tu aurais pu rencontrer son frère, il vit en Italie !
-Il était en Angleterre depuis deux ans quand on s’est rencontrés. Quand j’ai vu Toni… c’est le portrait craché de Dario. Et puis le nom, la ville de naissance…
-C’est de ça dont vous avez parlé ? Tu lui as dit que tu pensais avoir connu son frère ? »

Le silence qui suivit sa question fut un peu trop long pour ne pas l’alerter.

« Pas exactement. » Célice paraissait nerveuse. « Av… Dario, c’est le père d’Elio.
-Quoi ?!
-Je t’avais dit que… Tu sais, le père d’Elio était un gars italien que j’avais rencontré sur Londres. C’est Dario.
-Mais… » Avalon partagea un regard catastrophé avec Roy. Les questions se bousculaient dans sa tête mais elle peinait à les ordonner. « Attend mais t’es sûre de toi ? Que le père d’Elio et le frère de Toni sont la même personne ?
-Je… Oui… Enfin, je crois.
-Tu crois ?
-Je peux pas en être sûre, j’allais pas faire un test ADN entre deux coupes de champagne ! Mais… Vraiment, j’en suis quasiment persuadée. »

Lorsqu’Avalon raccrocha, son visage demeura figé dans une expression qui mêlait inquiétude et incrédulité. Elle secoua la tête, incapable d’assimiler cette conversation parfaitement surréaliste.

« Mais dans quel monde c’est possible ? souffla-t-elle en tournant la tête vers Roy.
-Je… Je sais pas. » Pour une fois, Roy semblait tout simplement ne plus savoir quoi dire. « C’est… du délire. Si c’est vrai, c’est juste… délirant. » Il secoua la tête, incrédule et inquiet à la fois. « Je veux dire, y a combien de chances que ça ait pu se produire, sérieux ?
-Mais quasiment aucune ! Quasiment aucune. » répéta Avalon, qui n’en menait pas plus large que Roy. Elle avait l’impression d’avoir l’esprit engourdi, comme si elle était assommée par ces révélations. « Merde, il faut… Il faut que j’aille voir Toni. » Elle accrocha le regard de son mari. « Je crois savoir où il est, tu penses que tu peux me déposer ? »

Quelques minutes plus tard, Avalon se trouvait au pied d’un immeuble moldu, dans un quartier animé qu’elle connaissait bien pour l’avoir fréquenté pendant plusieurs années. Incapable de souvenir du code de la porte d’entrée – elle ne venait presque jamais ici – elle finit par sortir discrètement sa baguette magique pour forcer l’ouverture. Elle pénétra dans l’immeuble, s’engouffra dans l’ascenseur, appuya sur le bouton du dernier étage et observa les portes vitrées se refermer lentement sous ses yeux.

Lorsqu’elle se retrouva face à la porte de l’appartement de son ami, elle sut qu’elle avait eu raison de venir ici ; un bruit lui parvenait, signe que quelqu’un était à l’intérieur.

« Toni ? l’appela-t-elle en toquant à la porte. Toni, c’est moi. » Elle toqua une seconde fois. « J’ai… J’ai parlé ma sœur. »


Avalon Calder

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Antonino Tessio
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Tuer mes démons [Toni & Avalon] Icon_minitimeVen 10 Mar 2023 - 21:05
Toni n’était jamais chez lui. D’ailleurs, la plupart de ses fréquentations ignoraient où il habitait exactement. Quand on le cherchait, on allait voir aux Folies Sorcières, sur la Voie des Miracles, sur les docks de Bristol, ou encore chez Fergus chez qui il avait sa chambre attitrée. Beaucoup partaient du principe qu’il vivait chez son meilleur ami.

Mais Toni avait bien un appartement, à Londres. Pas une grande maison ni une villa comme ses amis en possédaient depuis qu’ils avaient fait fortune. Un appartement spacieux -mais plutôt modeste en comparaison de la gigantesque demeure de Fergus ou de Roy- lumineux, au sommet d'un immeuble moderne de douze étages au coeur de la capitale. Sa garçonnière, comme disaient ses proches pour le taquiner. Il n’y avait pas de quoi y faire dormir quinze invités. La seule petite folie que Toni s’était autorisé dans cet appartement était la création d’une pièce magique, indétectable depuis l’extérieur, contenant plusieurs machines de sport et des mannequins d’entraînement au duel.

L’autre petite folie était le gigantesque écran plat qui occupait tout un pan de mur du salon. De son héritage moldu, Toni avait gardé quelques passions d’adolescence et si tout le monde connaissait son goût pour les voitures de sport, moins de personnes savaient qu’il possédait une belle collection de jeux vidéos. Il fallait dire qu’il passait tellement de temps à l’extérieur, avec les Veilleurs, qu’il n’avait pas souvent l’opportunité de se poser devant sa télévision pour jouer jusqu’au bout de la nuit. Mais ceux qui le connaissaient bien savaient que c’était l’une de ses occupations principales quand il se retrouvait seul chez lui. Pas le sexe -il n’amenait jamais ses conquêtes ici, son appartement était un territoire bien trop privé à ses yeux. Mais une bonne partie de Call of Duty où il pouvait se défouler et évacuer temporairement tous ses problèmes.

Et c’était exactement ce que Toni était en train de faire quand des coups furent frappés à sa porte. Son premier réflexe fut de râler ostensiblement :

« Y a personne ! » lança t-il d’une voix forte sans bouger de son canapé, occupé à chercher la meilleure planque pour le prochain assaut de son personnage.

Mais la voix reconnaissable d’Avalon le força à mettre sa partie en pause. Sa contrariété laissa bien vite place à une bouffée d’appréhension quand il l’entendit mentionner sa soeur.

Toni n’était jamais chez lui. Sauf quand il essayait de se cacher du monde extérieur.

Alors naturellement, se cloîtrer dans un lieu où personne ne viendrait le chercher et se glisser dans un comportement régressif et réconfortant lui avait semblé une bonne réponse au problème qui se posait à lui depuis deux jours. Il n’avait pas envie -ou pas trouvé la force - d’affronter ses amis après sa discussion avec Célice, pendant le mariage d’Avalon et Roy. Fergus était la seule personne à qui il s’était confié et il avait eu la délicatesse de lui laisser l’espace dont il avait besoin.

Mais Avalon n’était pas comme Fergus. Non, elle était comme lui et dans une situation inverse, Toni n’aurait jamais laissé un ami se morfondre dans son coin. Il serait allé le voir pour le secouer, trouver des solutions, se changer les idées, bref n’importe quoi.

Pendant quelques secondes, Toni ne fit rien, pris entre deux feux. L’appel tentant de la solitude et de la distraction résonnait toujours chez lui. Mais il se connaissait, il savait qu’il allait bientôt trouver ça insupportable. Il n’était pas un homme fait pour la solitude. Et plutôt que d’aller taper sur les mannequins de sa salle d’entraînement, n’était-ce pas plus efficace de vider son sac auprès d’une des rares personnes qui pourraient le comprendre ?

Au fond, Toni s’était attendu à cette scène, il savait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’Avalon ne finisse par apprendre pourquoi il était parti comme un voleur de sa fête de mariage. Et à l’inverse de Roy, Jayce ou même Fergus, Avalon, en l’occurrence, était un peu concernée par le problème.

Se rappeler ce dernier point le poussa à sortir sa baguette pour déverrouiller la porte et signifier à son amie qu’elle pouvait entrer. Rester immobile lui semblait insupportable à cet instant mais affronter la conversation qui l’attendait lui paraissait hors de portée pour le moment. Alors il appuya par réflexe sur le bouton de sa manette pour remettre en marche sa partie.

Il ne tourna la tête qu’en sentant Avalon s’asseoir à ses côtés. Il lui tendit la deuxième manette posée sur sa table basse.

« On fait un 1 VS 1 ? » lui proposa t-il.


Antonino Tessio
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Tuer mes démons [Toni & Avalon] Icon_minitimeLun 13 Mar 2023 - 9:38
Toni n'était jamais chez lui ; il partageait son temps entre les Folies Sorcières et l'immense demeure de Fergus où il avait une chambre attitrée. L'appartement qu'il avait acquis à Londres était si souvent inoccupé qu'Avalon n'y venait que très rarement. Lorsqu'elle pénétra dans l'entrée, elle eut donc cette curieuse sensation de redécouvrir les lieux alors que, paradoxalement, rien n'avait changé depuis la dernière fois qu'elle y avait mis les pieds. Elle abandonna ses chaussures, son manteau et sa veste dans l'entrée et se dirigea vers le salon où elle trouva Toni, très concentré par la partie de Call of Duty qu'il était en train de mener.

Sans rien dire, elle s'installa à côté de lui, s'aidant de l'accoudoir pour contrebalancer le poids de son ventre et équilibrer sa descente jusqu'au canapé. Elle accepta la manette que lui tendit son ami avec un sourire.

« Vas-y, lança-t-elle. Mais tu pleures pas si je t'éclate. » le prévint-elle avec une pointe de provocation au fond de la voix, se glissant avec plaisir dans ce schéma familier qu'ils entretenaient depuis des années.

Toni et Avalon, tous les deux nés-moldus, s'étaient rapidement découvert des intérêts similaires lorsqu'ils s'étaient rencontrés onze ans plus tôt. Elle ne comptait plus les nuits qu'ils avaient passées à s'affronter dans différents jeux-vidéos, à s'offusquer des victoires de l'un, à se moquer des défaites de l'autre, à crier à la triche et à rire jusqu'au matin. Lorsque la partie se lança, Avalon retrouva cette dynamique familière, rassurante et elle fit le choix de ne pas l'alourdir en lançant cette conversation pour laquelle les mots ne lui venaient pas.

Sa conversation avec Célice tournait pourtant en boucle dans son esprit où mille questions émergeaient et se succédaient. En raccrochant avec elle, Avalon avait senti l'urgence de rejoindre Toni et elle avait répondu à cette impulsion sans penser à la suite. Et maintenant que « la suite » était devenue le présent, elle se retrouvait dans l'incapacité de former une pensée cohérente.

La confession inattendue de Célice avait éveillé chez Avalon un mélange d'inquiétude et d'incompréhension. Elle se repassait les moments où Célice avait pu mentionner le père d'Elio, comme si cela lui permettrait de trouver un indice, un élément pour confirmer ou infirmer son identité. Mais elle avait beau chercher, elle avait beau se projeter des années en arrière, elle ne parvenait pas à trouver la moindre information à son sujet. De sa relation avec le père d'Elio, Célice ne lui avait presque rien dit. Ils s'étaient rencontrés six ans auparavant, à un moment où Avalon entamait sa carrière d’Auror au Ministère ne comptait pas ses heures là-bas. Elle revenait parfois chez ses parents – à cette époque, Vivianne avait quatre ans – mais Célice avait déménagé pour vivre chez ce mystérieux compagnon dont ils ne savaient rien. Avalon ne l’avait jamais vu et ne connaissait de lui que les récits que sa sœur lui en avait fait, lorsqu’elle s’était retrouvée seule et enceinte. Et de Dario, Avalon ne savait que ce que Toni avait bien voulu lui dire, plusieurs mois auparavant, lorsqu’il lui avait peint le portrait de son frère violent qui avait tué son cadet sous le coup de la colère.

Imaginer que cet homme et l’ex-compagnon de Célice puissent être la même personne lui donnait le vertige.

Mais plus le silence s’éternisait entre eux et puis cette sensation était lourde, pesante. Avalon finit par le briser, sans quitter l’écran des yeux.

« Tu penses que c’est possible ? Que… » Elle n’osa pas dire « ton frère », ni prononcer le nom de Dario. « Qu’il soit venu en Angleterre ? »



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