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Magic works [Ji-Sun & Maeva]

Maeva Virtanen
Maeva VirtanenArchimage urbaniste
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Profil Académie Waverly
Magic works [Ji-Sun & Maeva] Icon_minitimeDim 12 Juin 2022 - 14:13
15 novembre 2011

Maeva avait été élevée exclusivement dans le monde sorcier. Ses parents étaient profondément intégrés à la communauté sorcière – l’un joueur de Quidditch et l’autre professeure au sein de l’école magique anglaise. Le monde moldu ne lui était pas complètement étranger – sa mère l’y emmenait souvent quand elle était petite fille, et les cours qu’elle avait suivi à Poudlard lui avait permis d’appréhender ses codes – mais elle n’avait jamais cherché à y évoluer. Maeva vivait essentiellement dans des lieux imprégnés par la magie : Leopoldgrad depuis peu, Poudlard pendant des années… Des lieux imprégnés par la magie et par des souvenirs.

Il était impossible, pour Maeva, d’aller dans un lieu tout-à-fait neutre, neuf ou nouveau. Cette impression était d’autant plus majorée que son visage n’était pas inconnu ; au moment de la mort de Chloé Hellsoft, grande figure des mouvements de résistance au gouvernement, les journaux avaient longuement évoqué sa famille et notamment sa fille aînée qui avait perdu son père quelques mois plus tôt dans d’étranges circonstances. La société anglaise connaissait Maeva Hellsoft – devenue Virtanen – fille de Chloé Hellsoft qui s’était donnée la mort face à la milice, et de James Smith ancien joueur émérite de Quidditch, décédé dans ce qui semblait être un règlement de comptes. Et, quand on ne l’interrogeait pas frontalement à ce sujet, les regards qu’on posait sur elle disaient ce que les bouches fermées ne laissaient pas passer : « Tu vois, c’est elle, la fille de la terroriste » « C’est elle, qui a perdu ses parents », « Son père, c’est celui qui a été retrouvé à Bristol, tu sais, ils ont mis des heures à l’identifier. »

Pendant longtemps, cela l’avait mise en colère. Elle ne laissait rien passer, aucune phrase, aucun regard un peu trop long. Elle réagissait immédiatement, avec une ironie mordante, sombre et déstabilisante pour son interlocuteur. Elle se moquait des expressions gênées qui suivaient ses interventions lorsqu’elle abordait frontalement la mort de ses parents. Elle se moquait qu’on la pense insensible ; tout valait mieux que cette compassion teintée d’une curiosité morbide. Depuis peu, ce n’était plus la colère qui prenait le pas, mais une sensation d’étouffement, d’oppression. Elle avait l’impression d’être épinglée partout, où qu’elle soit. Ses amis les plus proches l’avaient vu traverser une phase si sombre l’année dernière qu’ils redoutaient une rechute. Lisa l’appelait trop souvent pour que Maeva ne comprenne pas que derrière ses appels se cachait une véritable inquiétude.

Pourtant, elle avait intimement l’impression d’aller mieux. Le long travail qu’elle avait entrepris avec son psychomage commençait à porter ses fruits. Elle se sentait sortir doucement d’un brouillard dans lequel elle avait été empêtrée pendant des mois, si épais qu’elle ne voyait que lui. Elle allait mieux, mais cette sensation d’étouffement persistait, essentiellement liée à son environnement qu’elle ne pouvait pas fuir.

Elle ne pouvait pas arrêter d’être Maeva Hellsoft-Smith-Virtanen.

Tout du moins, pas complètement.

Elle ne savait plus exactement quand elle avait commencé à quitter le monde sorcier pour rejoindre le monde moldu, le temps de quelques heures. Dans le courant de l’été, peut-être, lorsque les nuits étaient longues et qu’elle prenait le temps de faire de longues balades en sortant du travail. Depuis septembre, elle se rendait de plus en plus souvent à Londres, qu’elle arpentait solitairement, trouvant apaisement et sérénité dans cette foule où elle n’était personne. Elle marchait dans les rues londoniennes, mangeait sur le pouce dans des bars, dessinait à Hyde Park. Elle appréciait ces moments de solitude, où elle n’était plus qu’une jeune femme parmi toutes celles qui croisaient sa route.

Aujourd’hui, après avoir rempli quelques pages de son carnet de croquis – elle avait dessiné les façades de plusieurs grands magasins moldus – Maeva était entrée dans un bar à l’ambiance chaleureuse pour y commander une bière et un cornet de frites. Elle les grignotait distraitement, installée à une table, les yeux baissés vers son PearOne qui, dans le monde moldu, avait l’apparence d’un smartphone dépourvu de magie. Elle consulta ses messages, répondit à celui de Lisa qui lui proposait de l’accompagner demain au vernissage d’une exposition (« ça a l’air chiant mais il y aura du champagne à volonté ») puis à celui d’Eden qui lui avait envoyé une photo de Felicity, adorable dans le pyjama qu’elle lui avait offert la dernière fois qu’elle l’avait vu. Son téléphone lui indiqua que « Noah Forester » était en ligne au moment où elle s’apprêtait à le verrouiller. Elle regarda cette information une seconde, faisant glisser son doigt sur l’écran jusqu’à trouver leur conversation, inactive depuis plusieurs semaines. Elle s’était arrêtée sur un message de Maeva qui lui souhaitait bon voyage. « Bon voyage, j’espère que MSF t’apportera ce que tu cherches. Prends soin de toi. » avait-elle écrit, effacé, réécrit, avant de lui envoyer tel quel quelques minutes avant que Noah ne prenne son Portauloin. Ils avaient rompu la veille, dans une ambiance douce-amère, pleine de nostalgie mais aussi chargée par le soulagement.

Maeva verrouilla son téléphone, le glissa dans sa poche, et reporta son attention sur la petite scène du bar, où une jeune femme venait de s’installer sur un tabouret et posait sa guitare en équilibre sur l’un de ses genoux.


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Magic works [Ji-Sun & Maeva] Icon_minitimeDim 12 Juin 2022 - 16:15
Magic works [Ji-Sun & Maeva] Jisun10
Park Ji-Sun, 20 ans, musicienne en devenir

Ji-Sun était une carte vivante des bars de la capitale. Pas tant pour leur carte -qu’elle ne connaissait pas si bien avec son appétit d’oiseau- que pour leur ambiance. Elle pouvait décrire en long et en large la décoration, le type de clientèle, l’accueil des gérants, les sourires des serveuses, la qualité de l’acoustique de la pièce, les lumières, la musique. Le Eddie’s faisait partie de son classement de tête, sans hésiter. Elle y trouvait tout ce qu’elle aimait : des sièges en cuir vieilli, une lumière tamisée, un piano aux touches vibrantes, une ambiance vivante, chaleureuse, sans débordements. Et surtout, une scène ouverte, qui accueillait parfois des événements et le reste du temps, laissait gratuitement la place à tout musicien qui souhaitait agrémenter la soirée de quelques jolies notes. Elle venait au Eddie’s quand elle avait envie de jouer sans se prendre la tête, ni devoir débourser une somme qui allait la forcer à vider ses maigres économies. Ici, elle se sentait même assez en confiance pour tester les partitions qu’elle composait elle-même dans sa minuscule chambre, quand elle ne descendait pas aider ses parents avec la boutique.

« Ohé Sun, t’es venue toute seule aujourd’hui ? Tu veux pas aller nous jouer un p’tit morceau ? C’est mou ce soir, personne se lève. »

Les habitués du bar la connaissaient assez bien pour l’identifier dans la foule et lui demander parfois si elle n’avait pas un ou deux sons à leur partager. Ji-Sun esquissa un sourire à Pedro, l’un de ces clients si réguliers qu’ils semblaient vissés au comptoir.

« Pourquoi tu crois que j’ai ramené ma guitare ?
-J’savais que je pouvais compter sur toi. 
-Un petit verre avant ? l’interpela Gary, le barman.
-Comme d’hab. »

Quelques minutes plus tard, Ji-Sun terminait les réglages de son instrument, avec son diabolo fraise-passion à demi-entamé posé sur le tabouret à côté d’elle. Parce qu’elle portait beaucoup de croyance sur ses rituels, sa préparation ne s’arrêta pas là. Une dernière petite gorgée, une brève prière mentale, un baiser sur le pendentif argenté qui ne quittait jamais son cou et elle se lança dans son interprétation dans une des musiques populaires du moment. Jouer des chansons connues qui faisaient un carton à la radio lui permettait généralement d’avoir de l’attention et elle l’obtient en voyant que quelques clients s’étaient mis à fredonner les paroles en même temps qu’elle les chantait au micro :

« We could have it all, rolling in the deep… »

Enhardie par cette entrée en matière qui lui valut des applaudissements, Ji-Sun poursuivit par un autre morceau, de son invention cette fois-ci. C’était une ballade qu’elle avait jouée la semaine dernière et elle était ressortie insatisfaite de cette expérience. Elle sentit aux regards qui se tournaient vers elles, aux bustes qu’elle voyait se dandiner, aux battements machinaux de quelques pieds sous les tables pour marquer la mesure, que les notes qu’elle avait corrigées faisaient toute la différence. Quand elle termina sur les dernières notes, lentes et douces, elle aperçut Pedro, au fond de la salle, qui leva ses deux pouces en l’air.

« Merci Pedro, elle était pour toi cette chanson » dit-elle au micro, en conclusion de son morceau. Le vieil homme eut un geste plein d’émotion, en posant la main sur son coeur, et Ji-Sun sourit. « Non je rigole, c’était pour mes parents. Mais je penserai à toi sur mes prochaines chansons d’amour. » Quelques rires des clients ponctuèrent cette boutade. « Et je leur dédicace aussi la prochaine musique, qui ne vous dira probablement rien mais qui est leur chanson préférée… »

Quand Ji-Sun eut terminé les dernières gorgées de son diabolo, les premières notes jaillirent de ses doigts, dans une langoureuse lenteur. Elle suspendit légèrement ses notes, juste avant de murmurer dans le micro :

« And dance, your final dance… »

Les notes se déroulèrent dans la même délicatesse, face aux regards curieux de ceux qui l’écoutaient. En balayant l’assistance de son regard, Ji-Sun remarqua un détail qu’elle ne pensait pas trouver. Les paroles de la chanson se répétaient sur les lèvres d’une jeune femme, assise seule à une table proche de la scène. L’étonnement sur le visage de la musicienne laissa la place à un sourire amusé. Sans interrompre les notes de sa guitare, Ji-Sun glissa un commentaire dans son micro :  

« Oh on dirait que j’ai trouvé une personne qui a les mêmes références obscures que mes parents… » Sentant que l’ambiance bonne enfant du bar s’y prêtait, elle tenta un pari : « Tu veux me rejoindre ? »

Ji-Sun ne savait pas si la sorcière face à elle qui se dissimulait dans ce bar moldu allait oser chanter devant toute une assistance inconnue, mais avec un peu de chance, elle aurait assez de courage pour le faire et elles s’amuseraient ensemble.

« Oh, elle a l’air timide, dit-elle en voyant que la jeune femme secouait la tête. 
-Ton prochain verre est offert si tu montes sur la scène, la miss ! lança Gary depuis le bar, en portant ses mains en écho, déclenchant des rires autour de lui.
-Ça ne se refuse pas, ça. Allez, le public, on l’encourage… »

Un sourire avenant aux lèvres, Ji-Sun retira son verre vide sur le tabouret à côté d’elle, pour le désigner à la jeune femme, sous les encouragements des clients qui se prêtaient au jeu.
Maeva Virtanen
Maeva VirtanenArchimage urbaniste
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Magic works [Ji-Sun & Maeva] Icon_minitimeDim 12 Juin 2022 - 17:20
La jeune femme qui s’était installée sur la scène entama les notes d’un air que Maeva avait déjà entendu dans les cafés, bars et magasins moldus où elle avait flâné ces derniers temps. Elle n’avait jamais prêté attention aux paroles et prit plaisir à les découvrir ainsi, alors que les autres clients reprenaient en chœur le refrain. La musicienne avait une jolie voix et une aisance surprenante à la guitare. Maeva regardait, un peu fascinée, ses doigts courir sur les cordes, les pincer, les faire vibrer, pour produire des sons savamment étudiés. La chanson s’acheva dans un tonnerre d’applaudissements auquel elle se joignit avant que d’autres notes, plus douces cette fois, soient jouées.

Maeva s’enfonça dans le vieux fauteuil en cuir usé qu’elle occupait, agréablement surprise par cet interlude musical qu’elle n’attendait pas. Elle se mit à tapoter doucement le bois de la table, en rythme avec ce qu’elle entendait, le regard posé sur la musicienne qui livrait une prestation sans faute. L’ambiance dans le bar avait drastiquement changée et les clients avaient suspendu leurs conversations pour écouter le morceau joué. Certains dansaient tranquillement, installés dans leurs fauteuils, en remuant leurs épaules. D’autres filmaient le moment, un sourire sur le visage. Maeva résista à l’envie de capturer cet instant dans son Pear ; elle aimait que les moments qu’elle passait dans le monde moldu demeurent privés et ainsi, anonymes.

Pourtant, curieusement, ces deux mondes fusionnèrent. Si quelques minutes plus tôt, Maeva écoutait une jolie ballade inconnue et applaudissait la prestation, celle qui suivie lui arracha un sursaut de surprise. La musicienne venait d’entamer un morceau bien connu de la communauté sorcière, qui datait des années 1990. Une lente et douce chanson d’amour, initialement produite par les Bizarr’ Sisters et qui avait été reprise maintes et maintes fois après. Il s’agissait de la ballade préférée de sa mère, qui avait pour habitude de la lui chanter quand elle était encore petite. La musicienne devait être une sorcière, songea Maeva en l’observant, surprise que son univers sorcier s’immisce ainsi dans le monde moldu.

Pourtant, portée par les notes lentes, Maeva se mit à fredonner la chanson, en chœur avec la chanteuse. Cette dernière le remarqua immédiatement et croisa son regard avec un sourire étonné qu’elle lui renvoya. Cette complicité silencieuse dura quelques secondes, avant que la jeune femme ne l’interpelle directement à son micro. Sa proposition lui tira un rire et elle y répondit en secouant doucement la tête. Elle n’avait pas pour habitude de chanter en public, encore moins devant une assemblée qui lui était parfaitement étrangère. Mais cette assemblée s’empressa de l’encourager, à grand renfort d’applaudissements si bien que Maeva – qui n’avait pas été répartie à Gryffondor pour rien – finit par se lever de son fauteuil.

En quelques enjambées, elle rejoignit la musicienne sur la scène et s’installa à ses côtés sur un tabouret en bois. Le public redevint silencieux, visiblement satisfait d’avoir obtenu gain de cause.

« Tu veux qu’on reprenne depuis le début ? » demanda-t-elle alors que la jeune femme jouait la mélodie.
« Oh je retire ce que j’ai dit, tu es courageuse. Allez, depuis le début. »

Maeva haussa les épaules avec un sourire en coin. Elle n’avait jamais été particulièrement timide mais la proposition l’avait surprise. Elle s’était laissée convaincre par l’enthousiasme du public et par le fait que la chanson jouée n’était pas la plus complexe à interpréter. Cela revenait, finalement, à chanter ce qui était pour elle une berceuse de son enfance, dont l’air paraissait mêlé à de nombreux souvenirs et était donc inoubliable. La musicienne reprit les premières notes à la guitare. Maeva la laissa commencer avant de se pencher vers le micro pour souffler à son tour :

« This is… Your final chance. »

Leurs deux voix se mêlèrent par la suite dans les notes plus graves de la chanson :

« To hold… the one you love… You know you've waited long enough. »

Un sourire s’afficha sur le visage de Maeva lorsqu’elle croisa le regard de la jeune femme. Le moment était parfaitement incongru, elle n’aurait jamais imaginé interpréter une chanson sorcière dans un bar moldu, aux côtés d’une femme qu’elle ne connaissait pas mais qui, de toute évidence, faisait partie du même univers qu’elle. Toute appréhension mise à part, Maeva se sentit envahie par un sentiment assez doux, celui associé aux jolis moments imprévus qui laissaient des souvenirs impérissables.

« So believe, that magic works. » chanta-t-elle en dansant doucement avec son buste pour accompagner les paroles lentes.



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Magic works [Ji-Sun & Maeva] Icon_minitimeJeu 14 Juil 2022 - 14:34
Magic works [Ji-Sun & Maeva] Jisun10
Park Ji-Sun, 20 ans, musicienne en devenir

Ji-Sun était plutôt surprise de croiser une personne qui appartenait au monde magique, dans ce bar totalement moldu. Les sorciers ne se mélangeaient que très peu à leurs compatriotes et d’ailleurs, tous ses amis sorciers préféraient largement occuper les bars de Leopoldgrad plutôt que de s’aventurer dans le Londres moldu. Qui que soit la jeune femme qui venait de la rejoindre sur scène, elle ne semblait accompagnée par personne et cherchait donc probablement la même chose que Ji-Sun quand elle venait ici : la tranquillité et l’anonymat.

Non pas qu’elle trouvait que les bars sorciers étaient moins bien -s’il fallait leur donner une note sur leurs boissons et leurs animations, elle devait reconnaître qu’ils étaient même un cran au-dessus- mais elle était parfois fatiguée des questions indiscrètes et regards étonnés quand elle rencontrait des gens, dans le monde sorcier. « On a l’air d’avoir le même âge mais ça ne me dit rien ton nom. Tu étais dans quelle maison ? » La maison de ta mère, songeait-elle toujours avec agacement. Foutu Poudlard qui était la seule école magique dans tout ce pays, la consanguinité ne semblait déranger personne dans ce pays. Il ne fallait généralement pas plus de quelques secondes pour que les gens associent ses traits de coréenne -ou plutôt de chinoise pour la plupart des gens puisque personne ne daignait faire la différence- à une autre hypothèse : elle avait sûrement étudié à l’étranger ! Comment elle s’appelait déjà l’école asiatique ? Mahoutakara ? Moutoukouro ? Comme s’il n’y avait qu’une seule école pour tout un continent, mais bref, on parle d’une école japonaise ici, et non, elle avait vécu et grandi en Angleterre toute sa vie. Plus jeune, Ji-Sun faisait en sorte d’esquiver les questions, de rester évasive. Maintenant, elle ne se gênait plus du tout pour lancer avec un grand sourire « En fait, je suis Cracmole donc je n’ai pas fréquenté Poudlard mais si tu as absolument besoin de me situer pour me parler, je pense que je suis une Poufsouffle ascendant Serpentard, mais comme Mercure rétrograde en ce moment, je m’ouvre à mon côté Gryffondor ! » Généralement, elle gagnait sa paix pour le reste de la soirée de cette manière.

Une chose était sûre, c’était beaucoup plus agréable de faire la connaissance d’une nouvelle personne en musique. Les doigts de Ji-Sun se baladaient sur les cordes sans même y penser, tant elle connaissait cet air par coeur. Comme deux personnes qui partageaient un secret face à une foule étrangère, les deux chanteuses mêlèrent leurs voix dans une certaine complicité et un amusement qui se lisait dans leurs yeux. Ji-Sun ne connaissait pour le moment rien de sa partenaire de chanson, si ce n’était qu’elle avait une très jolie voix et cela suffit amplement, pour les quelques minutes qu’elles partagèrent.

Leur duo s’acheva sur des applaudissements. Ji-Sun aurait pu continuer de jouer sur d’autres morceaux de son répertoire, mais elle préféra se laisser porter par sa curiosité. Elle fit signe au barman, de l’autre côté de la pièce.

« Hé Gary ! Tu nous as promis un verre gratuit pour cette chanson !
-Seulement à la miss qui vient de chanter, pas à toi !
-J’ai chanté aussi ! protesta t-elle, en faisant mine de s’offusquer.
-Clairement moins bien » l’embêta Gary avec un clin d’oeil.

Mais il se montra moins radin qu’il ne voulait paraître et quelques instants plus tard, les deux filles avaient leur boisson gratuite, dans un coin de la salle. Pas mécontente d’avoir de la compagnie, Ji-Sun tendit la main vers la jeune sorcière, avec un sourire jovial.

« Je m’appelle Ji-Sun. Tu t’es bien débrouillée sur scène, c’était trop cool ! » Elle but une gorgée de son deuxième diabolo -myrtille-pêche cette fois-ci- avant de demander de but en blanc : « Alors, toi aussi tu te planques ici ? »
Maeva Virtanen
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Magic works [Ji-Sun & Maeva] Icon_minitimeDim 17 Juil 2022 - 18:36
Les dernières notes de la musique se mêlèrent aux applaudissements du public. Esquissant un sourire, Maeva sortit de la petite bulle dans laquelle elle s’était enfermée, où ne régnaient que les accords de la guitare et la voix de la l’inconnue qui l’avait invité à partager la scène. Elle descendit les quelques marches, les jambes un peu tremblantes de la décharge d’adrénaline qui s’était diffusée dans son corps lorsqu’elle avait rejoint la musicienne. Cette dernière interpella d’ailleurs le barman pour réclamer la boisson gratuite qui avait été mise en jeu. Visiblement, elle connaissait bien les lieux et semblait être une habituée. Attrapant la bière que le dénommé Gary lui tendait, Maeva suivit la jeune femme jusqu’à une table au fond de la salle, récupérant au passage son cornet de frites à peine entamé qu’elle avait commandé en arrivant.

S’installant en face d’elle, elle serra la main qu’elle lui tendait avec un sourire ravi.

« Ahaha, merci ! Moi c’est Maeva. » se présenta-t-elle à son tour. Elle posa une main sur son verre, dont la surface était rafraichie par le liquide ambré à l’intérieur. La question de Ji-Sun lui tira une maigre grimace, sans qu’elle ne puisse s’empêcher de se demander si elle l’avait identifié. Après tout, vu la musique qu’elle venait d’interpréter, elle avait clairement connaissance du monde sorcier. Un peu mal à l’aise, Maeva hocha la tête. « Ouais, on peut dire ça je suppose. J’aime bien être ici c’est… Reposant, parfois. » avoua-t-elle en souriant, avant de prendre une gorgée de sa boisson.

Elle ne connaissait personne, dans le monde moldu. Tous ses proches étaient sorciers, qu’il s’agisse de sa famille ou de ses amis. Elle avait grandi dans un quartier sorcier, avait passé sept années à Poudlard avant de s’établir à Leopoldgrad… Elle connaissait fort mal les villes moldues d’Angleterre et avait pris plaisir à les découvrir au fil de l’été. Elle aimait l’anonymat de la foule où rien ne lui rappelait le monde dans lequel elle était toujours renvoyée à son statut d’orpheline.

« Et toi ? Tu as l’air de bien connaître les lieux. » remarqua Maeva en jetant un coup d’œil vers le barman qui lui adressa un clin d’œil. « Je ne m’attendais pas à croiser quelqu’un du, elle baissa un peu la voix, monde magique par ici. » admit-elle en riant. « J’ai été surprise en entendant les premiers accords ! Mais, » reprit-elle avec jovialité, « j’ai l’impression que je ne t'ai jamais croisé quelque part avant ça, et comme j’ai une théorie selon laquelle, après l’âge de onze ans tu ne rencontres plus aucune nouvelle personne dans notre monde, je suis un peu étonnée. » D’autant plus que Jin-Sun devait avoir son âge, à quelques années près peut-être, et qu’elle était certaine de ne jamais l’avoir croisé dans les couloirs de Poudlard lorsqu’elle y était encore scolarisée.


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Magic works [Ji-Sun & Maeva] Icon_minitimeJeu 4 Aoû 2022 - 12:47
Magic works [Ji-Sun & Maeva] Jisun10
Park Ji-Sun, 20 ans, musicienne en devenir

« Reposant » n’était pas forcément le terme qu’on pouvait coller à ce bar plutôt animé et bruyant mais Ji-Sun devina le sens que Maeva portait à ses mots. Ce qui était reposant, c’était de s’éloigner du petit monde magique où tout le monde se connaissait pour se réfugier dans l’anonymat du monde moldu et potentiellement, rencontrer de nouvelles personnes qui n’auraient pas en tête tout le CV de ta famille. Elle-même fréquentait les lieux de sociabilité moldue pour cette raison. Elle s’y sentait plus tranquille et n’avait pas à justifier sa présence, elle qui n’avait jamais pu fréquenter Poudlard. Et puis, tout simplement, l’essentiel de ses amis étaient moldus, puisqu’elle n’avait pas été à la célèbre école de sorcellerie.

La « théorie » de Maeva rejoignit justement ses pensées et lui tira un bref sourire.

« Ce n’est pas vraiment une théorie, c’est un fait, répondit-elle. Enfin, quand on parle de personnes de la même génération que soi, en tout cas. » Il y avait toujours la possibilité de rencontrer des personnes plus âgées de minimum sept ans d’écart, écartant toute chance de les avoir un jour croisés à Poudlard. Mais il y avait toutes les chances par contre de connaître quelqu’un de sa famille, un petit frère, une petite soeur, un cousin. Un monde vraiment consanguin, elle ne cessait de le dire. « C’est normal que tu ne m’aies jamais croisée avant, je n’ai pas été à Poudlard. »

Peut-être qu’elle connaissait son petit-frère qui fréquentait toujours l’école, en revanche, mais Ji-Sun ne chercha pas à le savoir. Elle ne chercha pas à savoir non plus ce que Maeva faisait dans ce bar moldu : de son expérience, c’était souvent une question indiscrète dont on n’avait pas forcément envie de parler pour une première conversation. Elle préféra rebondir sur un autre sujet.

« Tu as une très belle voix en tout cas. Tu avais déjà chanté sur scène avant ? Tu étais plutôt à l’aise » souligna t-elle.
Maeva Virtanen
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Magic works [Ji-Sun & Maeva] Icon_minitimeMar 16 Aoû 2022 - 11:17
Maeva approuva les paroles de Ji-Sun d’un sourire. Dans le monde sorcier anglais, comme tous les élèves fréquentaient la même école, il était compliqué – voire impossible – de rencontrer de nouvelles personnes. A l’âge de onze ans, on se formait son cercle amical pour les sept prochaines années. A la sortie de Poudlard, si les horizons pouvaient s’étendre, ils restaient toutefois assez limités. Il y avait toujours moyen de trouver un lien, une connexion même lointaine : « Ah, mais tu n’as pas un frère plus petit que toi, chez les Poufsouffle ? » « Mais oui, je vois très bien qui est ta sœur, la capitaine de l’équipe de Serdaigle ! » « Evidemment que ton nom me disait quelque chose, j’étais en classe avec ton cousin ! ». Impossible d’être tout-à-fait inconnu dans ce monde si petit – et encore moins pour Maeva, dont le nom de famille actuel était associé au directeur de Poudlard.

Lorsque Ji-Sun lui révéla ne pas avoir fréquenté l’école, la jeune femme hocha la tête. Elle n’osa pas la relancer dessus, voyant que la jeune fille ne s’étendait pas davantage sur le sujet. Il y avait plusieurs raisons pour lesquelles un enfant de parents sorciers ne fréquentait pas l’école de magie anglaise et, même si Maeva était curieuse, elle jugea cette question trop indiscrète pour être posée dès le début de cette conversation. Elle se contenta de suivre Ji-Sun, qui orientait la conversation vers leur performance qui s’était finie quelques minutes plus tôt. A son compliment, Maeva eut un rire :

« C’est vrai ? Pour tout avouer c’est la première fois que je monte sur une scène. Mes plus grands concerts se font le plus souvent à guichet fermé, dans ma salle de bain. » confia-t-elle avec un sourire amusé. « Mais la chanson n’est pas très difficile à chanter et tu joues tellement bien que c’était facile de suivre le rythme. » Maeva désigna la scène du menton : « Tu viens souvent ici ? Tu as l’air de bien connaître les lieux… » Elle ajouta avec un léger rire : « Est-ce qu’à chaque fois tu cibles une victime facile dans ton public pour la faire monter sur scène avec toi ? »  


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