On appelle à l'aed(e) [Nelly & James]

« Vos missions serons variées : surveillance des élèves pendant les temps libres et les temps d’études, rondes au moment du couvre-feu… » James hocha la tête. Il tenait entre ses doigts le planning qu’on venait de lui transmettre. Après avoir détaillé l’ensemble de leurs missions, le sorcier poursuivit : « En réalité, il est possible que vous deveniez rapidement les interlocuteurs privilégiés des élèves. Ils se sentiront plus proches de vous que du corps professoral. C’est pourquoi nous avons décidé qu’il serait une bonne idée de vous confier quelques… hum… interventions supplémentaires à faire aux différentes classes. »
« Des interventions ? » releva James. « C’est-à-dire ? »
« Eh bien, sur les problématiques que peuvent rencontrer de jeunes adolescents. » Le sorcier se racla la gorge. « Conduites à risques, prise de toxiques et, hum, eh bien j’imagine que le professeur Forbes vous a évoqué en quelques mots la terrible histoire qui remue Poudlard depuis le mois de septembre. »

James et Nelly acquiescèrent. Ils avaient en effet été informés de « l’affaire Benson » qui avait justement poussé le conseil d’administration de Poudlard à recruter des surveillants pour encadrer les élèves.

« Eh bien, il y a sûrement un travail à faire de ce côté-là aussi, et vous serez très compétents pour évoquer ce sujet avec les élèves. »

Plus compétents que leur interlocuteur, qui semblait lutter de toutes ses forces pour ne pas prononcer le mot « sexualité » devant eux. James retint un sourire et se contenta d’hocher la tête, l’air sérieux.

« Bon eh bien, c’est parfait. Je vous dis à lundi prochain, donc ! » Ils s’étaient arrêtés devant le portail de Poudlard qui donnait sur Pré-au-lard.
« A lundi, merci beaucoup. » répondit James en saluant le sorcier. Il attendit que Nelly ait salué leur interlocuteur à son tour, puis les deux dévalèrent les marches d’un même pas.

En quittant Poudlard, James n’aurait jamais cru y retourner si rapidement. Pour une réunion d’anciens élèves éventuellement, mais sûrement pas pour y travailler – et encore moins depuis qu’il était le propriétaire du Hufflepub… Mais les finances n’allaient pas très bien. Une erreur dans la comptabilité leur avait fait perdre beaucoup – beaucoup – d’argent. Ils avaient dû licencier Eliott, leur employé, quelques semaines plus tôt – et même ainsi, ils ne parvenaient à pas rembourser l’intégralité de leurs dettes mensuelles. Entre le loyer, leurs investisseurs, et toutes les charges alimentaires liées à leur activité de restauration… Ils ne s’en sortaient plus. L’annonce de Poudlard était tombée pile au bon moment. Le salaire était très acceptable – surtout pour un mi-temps – et lui permettrait de venir renflouer chaque mois les caisses du Hufflepub (pour l’instant, Grady et lui ne pouvaient se tirer un salaire à la fin du mois). Il avait hésité un peu à postuler, hanté par l’échec que représentait une telle démarche. Il avait fini par le faire – il avait trop besoin d’argent pour être aussi orgueilleux – mais il n’en n’avait presque pas parlé autour de lui, et surtout pas à sa famille.

Revenir à Poudlard, cependant, lui avait donné une petite vague de nostalgie agréable, et il s’était surpris à être enthousiasme de pouvoir y travailler quelques jours par semaine. Il avait passé un entretien individuel ce matin, puis avait été reçu avec Nelly Horrocks, qui avait été sélectionnée également parmi les candidats à ce poste.

« Dis donc, j’espère qu’on va avoir une sacrée prime pour organiser des activités « sexualité et consentement » auprès des sixième années. » lança James en tournant la tête vers sa nouvelle collègue. « Parce que je crois qu’il y a un sacré boulot. »