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The Greatest Show [Roy, Avalon & Calder]

Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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The Greatest Show [Roy, Avalon & Calder] Icon_minitimeJeu 13 Jan 2022 - 20:13
20 septembre 2011

Roy était rarement stressé. Pour cela, il pouvait remercier sa grande audace -mais surtout son immense ego- qui le faisait se sentir capable de tout. Il n’avait pas peur des situations de crise ou de conflit, c’était son quotidien. Il n’avait pas d’autre choix que d’avoir confiance en lui : ses journées se résumaient à donner des ordres, mener des bras de fer, négocier ses affaires, exercer des moyens de pression de toute sorte pour obtenir ce qu’il voulait. Son assurance était sa meilleure arme dans le monde de requins dans lequel il évoluait. Alors il n’avait pas le loisir de laisser l’angoisse le gagner. Toni, qui s’occupait entre autres de former des jeunes recrues Veilleurs, avait pris l’un d’entre eux à part et Roy l’avait entendu dire des mots très justes. « Tant que tu respires, faut tu sois prêt à casser des gueules, sinon crois-moi t’auras vite fini de respirer ». Un mantra qui s’appliquait à toutes les échelles de la hiérarchie mafieuse, du plus bas de l’échelle au plus haut.

Casser des gueules, au sens propre comme au figuré, Roy savait bien faire. Du moins, il savait bien faire quand il s’agissait de la mafia. Toutefois, il n’était pas sûr qu’appliquer des techniques comme fourrer la tête de son père dans un plat d’enchiladas allait positivement le servir dans l’épreuve de dîner familial qui l’attendait. Le défouler, oui, sans doute. Leur permettre à tous de passer une bonne soirée, moins.

Faute de mieux, donc, il essayait de se convaincre face au reflet de son miroir que tout allait bien se passer, que sa famille accueillerait très bien sa compagne qu’il allait leur présenter ce soir et que tout le monde allait rire et bien s’entendre autour d’une belle tablée de plats délicieux comme chez les parfaites familles des foutus films de Noël.

« Tu es prête ? » s’enquit-il en direction d’Avalon, en sortant de sa salle de bains.

Il ne savait pas pourquoi il demandait, elle était toujours prête avant lui. Il lui jeta un regard, appréciant la tenue qu’elle portait et pour laquelle elle lui avait demandé des conseils -car évidemment, même si elle ne le montrait pas trop, elle était stressée aussi. Il avait répondu que ses parents n’étaient pas trop le genre à faire attention aux tenues vestimentaires -après tout, son père portait des pull en V sur des t-shirt à col rond, quelle faute de goût terrible- et qu’une chemise avec un jean serait très bien, ni trop décontracté, ni trop habillé.

Avalon semblait d’humeur à le taquiner -pour oublier qu’elle était stressée, ça va, il connaissait la technique par coeur lui aussi- puisqu’elle le vanna aussitôt qu’il pénétra dans sa chambre :

« C’est fou, j’arrive à passer moins de temps que toi dans la salle de bains et à être quand même plus jolie.
- Vaguement à mon niveau, tu veux dire ? lui renvoya t-il en haussant les sourcils d’un air moqueur. C’est moi qui ai baissé mes exigences habituelles pour qu’on apparaisse comme un couple parfaitement accordé toi et moi.
- Tu ne baisses jamais tes exigences habituelles, ça fait partie de ton côté maniaque, rétorqua Avalon en balayant sa remarque d’un geste de la main. Mais t’es quand même pas mal.
- Toi t’es radine en compliments. » Il tendit le bras pour attraper sa main et l’attirer vers lui. Il effleura ses lèvres d’un baiser, avant de railler : « De toute manière, je peux mettre toutes les belles chemises que je veux, mon père pensera toujours que c’est acheté avec de l’argent sale. Toi au moins t’as le badge Ministère dessus.
- Tu penses que maintenant qu’on est en couple sérieux toi et moi, genre achat d’appartement et famille à moitié recomposée, tu peux bénéficier de ma légalité ? Genre devenir 50% légal ? »

Un rire échappa à Roy à cette proposition incongrue, mais qui lui plaisait bien par certains côtés :

« Hum, se caser avec une flic, une nouvelle technique de blanchiment d’argent, j’aime bien. Je suis pas sûr que mes parents seraient convaincus, mais moi je prends. » Il jeta un coup d’œil à sa montre, avant de lancer : « Sinon, l’autre technique pour gagner des points, c’est d’arriver à l’heure. On y va ? »

Il ne proposa pas la Cheminette à Avalon, puisque tous les deux n’aimaient pas ce moyen de transport pour des raisons différentes -il trouvait cela trop salissant et elle considérait que rentrer dans une cheminée était absurde. Un pop de transplanage plus tard, ils furent dans la vaste plaine de champs où s’implantait la maison familiale des Calder, en pierre de grosse taille et aux larges pans de toiture. Face à ce tableau auquel il ne manquait plus qu’un enclos de moutons, Roy annonça à Avalon :

« Quand même, je t’aime sacrément bien pour t’autoriser à découvrir le trou perdu où j’ai grandi. »

Roy n’avait aucune affection particulière pour le coin de rase campagne galloise où ses parents avaient jugé bon de s’installer ensemble après s’être mariés pour y fonder leur famille. Des années plus tard, ils justifiaient ce choix par l’envie de vivre en plein air et par le prix de l’immobilier très bas qui leur avait permis d’acheter une grande maison avec leurs revenus relativement bas : son père était ouvrier aux Transports Magiques, sa mère standardiste à l’hôpital Sainte Mangouste, en somme rien qui ne puisse leur permettre de voir grand. Roy, lui, avait au contraire vu très grand très tôt dans son adolescence. Il avait rêvé de partir ailleurs, dans une grande ville animée, pleine de bars, de boîtes et de théâtres, où il pourrait vivre une folle vie de jeune adulte et devenir riche. A l’instant où il avait quitté Poudlard, il avait déclaré à ses parents qu’il « voulait se barrer », annonce qui avait été accueillie par une réponse très sobre de son père : « très bien, mais on ne te donnera pas un sou. » Tu te débrouilles, lui disait t-il, autant parce qu’il ne pouvait pas se permettre de payer un studio en ville à son fils que parce qu’il estimait que ça lui mettrait un peu de plomb dans le crâne de s'assumer financièrement.

Peut-être avait-il espéré à cette époque le voir devenir plus responsable et comprendre la valeur de l’argent durement gagné à la sueur de son front, une valeur que Victor Calder tenait en haute estime. Roy avait joué ce jeu pendant à peine une année de tentative d’études en médicomagie, qu’il cumulait avec des petits jobs pour se payer un studio miteux qu’il partageait à l’époque avec Jayce. L'année suivante, il renonçait à ses études et cédait à l’appel de l’argent facile de la drogue.

Alors, revenir chez ses parents, dans cette profonde campagne qui n’avait rien en commun avec Bristol, lui faisait toujours cet effet un peu inconfortable et désagréable de se rappeler des origines qu’il avait trahies. Il n’avait pas fait ce que ses parents attendaient de lui, il n’avait pas étudié pour avoir un poste bien payé et respectable comme Irina ou Jason avaient pu le faire. Il avait pris des raccourcis, des chemins obscurs, pour devenir cet homme qui gagnait de quoi vivre dans une maison dix fois plus grande que celle de ses parents mais dont la réussite n’était pas vraiment glorieuse pour autant. Quand il passait le pas de la porte de sa maison d’enfance, ce n’était pas avec la boue du jardin qu’il salissait le carrelage, mais avec l’argent malhonnête qui brillait sur ses chaussures clinquantes.

Malgré tout, il faisait l’effort de revenir de temps à autres, et même de plus en plus souvent ces derniers temps. L’approche de la naissance de sa fille avait quelque peu changé les dynamiques familiales d’une manière qu’il n’avait pas vraiment prévue. Quand sa mère leur ouvrit la porte du sas où il attendait avec Avalon, elle avait ce grand sourire qu’il voyait de plus en plus souvent sur son visage, maintenant.

« Oh mais vous êtes en avance tous les deux ! Entrez, entrez… »  

Être en avance, c’est être à l’heure, leur avait toujours dit son père. Une des rares leçons qu’il avait bien retenue de lui, tiens. Roy embrassa sa mère, puis laissa Avalon s’avancer dans l’entrée derrière lui, avant de faire formellement les présentations qui s’imposaient :

« Eh bien… je te présente Avalon. Avalon, ma mère.
-Enchantée ! Je suis Elena. » Elena avait un sourire qui ne voulait vraiment plus quitter son visage et Roy savait très bien d’où ça venait. En trente-trois ans de vie, il n’avait jamais présenté à ses parents quelle que femme que ce soit, alors Avalon tombait comme la providence tant attendue : leur fils ainé qui se stabilisait enfin dans une relation ! Cela faisait déjà plusieurs mois qu’Elena réclamait de la rencontrer, d’ailleurs, alors elle ne cachait actuellement pas sa joie. « Vous pouvez vous installer dans le salon. Roy, tu lui montres pendant que je range vos manteaux ? Non, non, ne t’embête pas avec ça, je m’en occupe » déclara t-elle à Avalon qui cherchait le porte-manteau, avant de se reprendre très vite : « Oh je peux te tutoyer, ça ne te dérange pas ? Tu peux me tutoyer aussi. » 


Roy Calder

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The Greatest Show [Roy, Avalon & Calder] Icon_minitimeJeu 20 Jan 2022 - 11:09
Avalon avait grandi au sein d’une grande famille, très présente dans son quotidien malgré sa condition de sorcière. Elle avait quatre frères et quatre sœurs, pour la plupart plus jeunes qu’elle et qui requérait une très large part de son attention. La famille, c’était un sujet qu’Avalon maîtrisait.

La famille fonctionnelle – le genre « déjeuners dominicaux et dîners familiaux – en revanche, beaucoup moins.

Disons que les Davies se retrouvaient rarement autour d’une grande tablée pour partager un repas ensemble. La dernière fois qu’ils avaient réussi cet exploit, c’était à l’occasion du dixième anniversaire de Vivianne et la soirée s’était terminée – sans grande surprise – sur une énième dispute entre Avalon et son père. La jeune femme doutait que leur prochaine occasion se présente de sitôt – rapport au fait que la justice venait de retirer à ses parents la garde de leurs plus jeunes enfants et qu’une enquête avait été ouverte dans la foulée. Le jugement avait été rendu cinq jours plus tôt et avait signé un point de non-retour pour les Davies. Quelque chose s’était brisé et Avalon savait qu’il serait douloureux de bâtir quelque chose sur cette cassure.

Alors, après avoir passé trois jours à se confronter à ses parents et une partie de ses frères dans un procès qui n’avait épargné personne, Avalon avait accepté la proposition de Roy sans trop réfléchir. Elle n’avait pas vraiment éprouvé une quelconque angoisse à l’approche de la rencontre avec la famille de son compagnon, jusqu’à un peu plus tôt dans la matinée. C’était absurde pourtant et ça ne tenait à pas grand-chose : juste une petite phrase que Vivianne avait dit, lorsqu’Avalon lui avait expliqué pourquoi elle avait demandé à Galaad de jouer les baby-sitters pour la soirée. « Pourquoi on faisait pas ça, nous ? » avait-elle demandé avec cette simplicité enfantine. Avalon s’était retrouvée un peu désemparée devant cette question à laquelle il y avait à la fois mille réponses et aucune. Vivianne n’avait évidemment pas lâché l’affaire : « On savait pas faire ? » avait-elle proposé à un moment. Avalon avait botté en touche et avait répondu que « c’était compliqué », avant de changer de sujet.

Au fond, Vivianne n’avait pas tort : les Davies n’avaient jamais vraiment su se parler, alors ils n’avaient jamais vraiment su se réunir. Tout ce pouvait s’apparenter à une réunion familiale se soldait souvent sur un échec. En prendre conscience ainsi avait éveillé un léger stress chez Avalon. Pas un stress handicapant ou invalidant, mais suffisamment pour que son ventre soit serré d’un mélange d’impatience et de préoccupation. Ce n’était pas qu’elle craignait de ne « pas savoir faire » comme avait dit Vivianne – elle n’était pas sauvage non plus – c’était plus qu’elle avait brusquement eu envie de bien faire.

Elle avait demandé de l’aide à son compagnon pour choisir sa tenue vestimentaire – chose qu’elle faisait rarement – et avait même écouté ses conseils – chose qu’elle faisait encore plus rarement. Alors qu’il était encore enfermé dans sa salle de bain, elle s’était autopersuadée que les choses se passeraient bien – fake it until you make it – en passant en revue les différents moments où elle avait été confrontée à pire situation qu’un dîner familial. Quand Roy et elle avaient transplané jusqu’au pays de Galles, elle se sentait un peu rassérénée.

Aussi, elle laissa sa curiosité prendre le dessus lorsqu’ils arrivèrent face à une maison en pierre, implantée au milieu d’un vaste champ.

« Quand même, je t’aime sacrément bien pour t’autoriser à découvrir le trou perdu où j’ai grandi. »
« Tu m’aimes sacrément tout court. » répondit distraitement Avalon en regardant autour d’elle.

Roy lui avait déjà un peu parlé de son enfance au pays de Galles – pays qui n’avait jamais trouvé grâce à ses yeux. Avalon ne s’était pas privée pour le charrier – elle était londonienne tout de même – mais en réalité, le décor qui s’élevait devant elle n’était pas aussi déplaisant que celui que son partenaire lui avait dépeint. La maison était jolie, avec ce charme un peu ancien, au milieu d’un champ qui s’étendait à perte de vue.

Bien vite, ils furent devant la porte d’entrée qui s’ouvrit sur le visage souriant d’une femme. Curieuse, Avalon la détailla du regard lorsque Roy s’approcha pour l’embrasser, restant un pas derrière lui. Elle finit par s’avancer lorsqu’il s’effaça pour lui laisser de la place.

« Enchantée. » répondit-elle à Elena avec un sourire. La mère de famille dégageait quelque chose de rassurant, de chaleureux, qui mit instantanément Avalon à l’aise. Elle retira son manteau mais n’eut pas le temps de chercher un endroit où l’accrocher. « Vous êtes sûre ? » s’enquit-elle avant de lui tendre le vêtement. Sa dernière question lui tira un nouveau sourire. « Aucun problème. » lui assura-t-elle, soulagée de la facilité avec laquelle les choses se déroulaient.

Après cette maigre conversation – qui avait cependant eu don de faire diminuer sa nervosité – Elena fila vers une pièce, les bras chargés par leurs manteaux. Avalon suivit Roy dans un petit couloir, qui desservait le salon, dans lequel ils pénétrèrent ensemble. C’était une pièce assez chaleureuse, chargée d’objets en tout genre – du coin de l’œil, Avalon repéra plusieurs cadres qui devaient contenir des photos de famille. Il y avait plusieurs vieux meubles en bois, des fauteuils de couleurs différentes, un grand tapis ancien. La jeune femme n’eut pas le temps de s’attarder trop longtemps sur la décoration ; avachie dans l’un des fauteuils se tenait Irina Calder, les yeux baissés vers son Pear.

A leur approche, elle releva la tête. Elle afficha un immense sourire, avant d’interpeler son frère.

« Oh wow, une vision d’anthologie. Attendez, juste je grave cette image dans ma mémoire.
-T’es conne, répliqua Roy, en levant les yeux au ciel.
-Toi aussi, très souvent, mais j’en fais pas toute une histoire ! » Après avoir embrassé Roy, elle se dirigea vers Avalon, en tendant sa main. « Irina, la plus sensée de la famille. Enchantée ! Peut-être qu’on s’est déjà croisées à Sainte-Mangouste un jour, mais il y a tellement de patients que j’oublie les visages ! Sauf ceux que je reçois en consultation, bien sûr, je ne suis pas si indigne.
-Avalon, répondit cette dernière en serrant la main de la sœur de Roy en retenant un rire. Ecoute, je t’avoue que j’essaie de passer à Sainte-Mangouste le plus rarement possible alors disons qu’on ne s’est jamais croisées. Roy et elle s’installèrent côte-à-côte sur un canapé. Mais je suis contente de te rencontrer, j’ai beaucoup entendu parler de toi.
-Oooh tiens donc ! » Elle eut un sourire carnassier et un regard goguenard qu’elle tourna vers Roy. Et on peut savoir ce qu’il dit sur moi ?
-Que tu lui mets la misère, globalement. Elle ignora le regard outré de son compagnon. Enfin, il le dit pas exactement comme ça mais franchement, c’est le fond de son propos.
-Mais quoi ! J’ai jamais dit ça !
-Est-ce que t’as besoin de le dire pour qu’elle le comprenne, c’est plutôt ça la question.
-Putain, j’étais sûr qu’il fallait pas que vous vous rencontriez toutes les deux, deux mots échangés et vous faites déjà de la solidarité féminine contre moi.

-Et pourquoi ça ? intervint la mère de Roy en surgissant dans le salon, avec un sourire candide.
-Rien. Papa est pas là ?
-Il est parti faire quelques courses de dernière minute, il nous rejoindra ! » Elle s’approcha d’eux, lissant son tablier de parfaite ménagère sur ses jambes. « Est-ce que tu veux quelque chose à boire, Avalon ?
-Et moi ? » Irina fit mine de s’offusquer. « Tu me proposes rien, je suis pas ton invitée ?
-Vas a levantar tu trasero de ese sofá y venir a ayudarme en la cocina. *
-Tu as entendu, Roy, c’est à toi qu’elle parle, car il n’y a pas de sexisme dans cette maison. »

Avalon suivit les échanges entre les enfants Calder et leur mère avec un léger sourire. Elle aimait bien cette dynamique qu’elle sentait entre eux. Sans surprise, Irina se révélait être exactement comme elle l’avait imaginé : pleine de verve et d’assurance, un peu à l’image de son frère aîné. Elena, si elle semblait douce, n’hésita pas à rabrouer sa fille dans sa langue maternelle, qu’Avalon retrouva avec plaisir. Chez elle, on parlait rarement espagnol. Néro, Galaad et elle étaient bilingues parce qu’ils avaient été majoritairement élevés par leurs grands-parents et qu’ils s’exprimaient davantage en espagnol qu’en anglais. Les plus petits avaient quelques rudiments, mais peinaient à s’y retrouver.  

-C’est une règle parfaitement sensée, commenta-t-elle suite à la remarque d’Irina en échangeant un regard avec elle. Mais, parce qu’elle était bien élevée (on pouvait remercier Fergus pour ça) elle poursuivit : puedo ayudarte ?** demanda-t-elle en s’adressant à Elena.

Elena eut un mouvement de recul, visiblement surprise. Elle ne répondit pas immédiatement à Avalon, préférant interpeler son fils :

« Tu ne m’avais pas dit qu’elle parlait espagnol !
-Parce que c’était une information essentielle ?
-Toi t’as une occasion facile de faire gagner des points à ta meuf et tu la rates » railla Irina.

Plutôt que de retourner à sa cuisine, Elena prit place sur l’un des fauteuils en cuir autour de la table basse, sautant sur l’occasion de poser des questions à Avalon :

« Tes parents viennent d’où ? C’est que Davies ça sonne plutôt…
-Bien anglais.
-C’est vrai, admit Avalon avec un léger rire. Mon père est anglais. Mais ma mère est née au Mexique, du côté de Merida. Ma famille maternelle est originaire de là-bas, mais mes grands-parents ont immigré en Angleterre il y a une quarantaine d’années, avec leurs enfants. » Elle questionna à son tour Elena : « Roy me disait que ta famille était originaire du Mexique aussi, c’est ça ? »

*Toi tu vas lever tes fesses de ce canapé et venir m’aider dans la cuisine.
**Je peux t’aider ?



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The Greatest Show [Roy, Avalon & Calder] Icon_minitimeMer 2 Fév 2022 - 21:09
Roy vit un sourire surpris apparaître sur le visage de sa mère, devinant sans mal qu’elle devait être ravie de découvrir que son fils avait choisie une « fille de chez eux », car elle rebondit aussitôt :

« Oh Merida, dans le Yucatán ! Je connais bien la région, j’ai de la famille là-bas. Mais moi je suis née en Espagne, tout au sud, près de Almería. Mes parents avaient déjà émigré une première fois, avant de nous emmener en Angleterre, autour de mes huit ans. C’est mon mari qui est né au Mexique, dans le Sinaloa. Il est arrivé en Angleterre plus tard, il était déjà adolescent, il a fait une moitié de scolarité à Poudlard… En tout cas, on a toujours mis un point d’honneur à ce que nos enfants sachent tous parler espagnol !
-Vite fait quand même, si Adrian avait pas passé un an en Argentine l’année dernière, il serait toujours là à pas capter la moitié de vos conversations, railla Irina.
-Tu peux parler toi, tu le baragouines, ton espagnol, abuela* comprend pas de ce que tu dis quand tu parles.
-Oh hé, ça va, le premier né chéri qui a bénéficié de toute l’attention des parents pour apprendre plein de trucs ! Moi je devais déjà apprendre à me défendre contre deux grands frères de l’enfer, là, ça prenait toute mon énergie.
-Oui bon, c’est vrai qu’on avait moins de temps pour les derniers… C’est comme ça dans toutes les familles ! se défendit Elena, en haussant les épaules. Elle chercha appui auprès d’Avalon, en l’interrogeant : « Tu dois sûrement connaître ça, non, Avalon ? Tu as des frères et soeurs ? Roy a mentionné que tu avais une petite soeur, il me semble.
-Si seulement je n’en n’avais qu’une, répondit Avalon avec un léger rire. On est neuf, en tout. J’ai un grand-frère, un frère jumeau, quatre petites-soeurs et deux petits frères. Mais c’est vrai, les plus jeunes ne parlent pas du tout espagnol, malgré tous les efforts de ma grand-mère. »

Un bref silence accueillit ce déroulé, le temps qu’Irina et Elena prennent la mesure de cette grande famille.

« Eh bah ! Je me plaignais d’avoir trois frères mais y a pire ! Comment tu as survécu là-dedans ?
-Disons qu’il faut une certaine force de caractère mais, bon, je ne t’apprends rien, fit Avalon en glissant un regard moqueur vers son compagnon à ses côtés.
-Ça veut dire quoi ça ? On n’a jamais emmerdé Irina, nous, se défendit Roy. Au contraire, on la protégeait contre les sales types.
-« Sale type » dans le langage de mes frères machos, ça veut dire « tout individu de sexe masculin » globalement, précisa Irina en lançant un regard entendu en direction d’Avalon. Car je suis faite en sucre, bien sûr. Regarde. » Elle tapota son avant-bras du bout de son ongle manucuré. « Du sucre, ici. »

Roy allait rétorquer face à l’évidente ironie de sa soeur mais sa mère fut la première à répondre, avec un léger sourire, et il put constater avec grand plaisir qu’elle prenait son parti :

« Moi je me souviens de toi à cinq ans qui restait derrière tes frères quand il y avait de la bagarre avec tes cousins…
-Alleeeez ! La vérité qui éclate !
-Mais maman comment tu me lâches ! La solidarité féminine, non ? Tu devrais plutôt dire que maintenant ta fille fait de la boxe et peut éclater au sol n’importe qui !
-Tu n’as pas besoin de moi pour te défendre, querida, c’est là que je vois que je t’ai bien élevée » se rattrapa Elena en lui donnant une tape affectueuse sur sa joue. Elle se releva de son fauteuil en annonçant : « Je retourne dans la cuisine. Est-ce que je peux te demander un coup de main, Avalon ? »

L’attention de Roy fut piquée par cette question car il trouva aussitôt suspect que sa mère fasse une telle proposition : habituellement, elle mettait un point d’honneur à ce que ses invités ne lèvent pas un petit doigt et soient servis tels des pachas sous son toit. Etait-ce une bonne idée de laisser sa mère et sa petite amies seules dans une cuisine ? De son humble avis, non, mais c’était visiblement précisément ce que Elena cherchait.  

« T’as besoin d’aide, maman ? Je peux venir avec vous. »

Sa mère ne manqua pas de répondre sur un ton moqueur, en lui jetant un regard :

« C’est donc ça qu’il te faut pour te motiver à m’aider à la cuisine ! Reste donc où tu es, on va très bien s’en sortir sans toi. »

Avalon échangea un regard avec son partenaire avant d’hocher la tête avec un sourire.

« Oui, bien sûr. » fit-elle en se redressant. Elle paraissait légèrement nerveuse mais mit un point d’honneur à ne pas le montrer et suivit Elena sans sourciller jusqu’à la cuisine.

*Mamie


Roy Calder

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The Greatest Show [Roy, Avalon & Calder] Icon_minitimeDim 13 Fév 2022 - 21:17
La soirée avait bien commencé. Avalon était soulagée d’avoir pu se présenter d’abord à la mère et à la sœur de Roy avant que le reste de sa famille n’arrive pour le dîner. Elena et Irina étaient avenantes, visiblement ravies de la rencontrer, ce qui avait suffi à apaiser la nervosité qui avait grandi au fil de la journée. Avalon, qui était davantage connue pour son caractère sociable que pour sa timidité, avait réussi sans mal à créer du lien avec les deux femmes au détour de quelques anecdotes et de commentaires amusés. Elle restait cependant légèrement en retrait, observant avec curiosité les dynamiques familiales qui se jouaient devant ses yeux. Elle esquissa un sourire en tournant la tête vers son compagnon qu’elle voyait interagir de la sorte pour la première fois. Quand Avalon et Roy parlaient de leur famille – quand ils en parlaient sérieusement – ils évoquaient davantage les liens complexes, tendus qui existaient. Roy lui parlait de son père, parfois, ou de la relation qu’il entretenait avec son frère cadet. Mais il ne disait rien de l’amour, de l’attachement profond, qui se traduisait dans ses sourires et ses gestes animés. Avalon se demanda brièvement si de tels sentiments se lisaient dans la façon dont elle interagissait avec ses frères et ses sœurs alors qu’il lui semblait qu’elle n’avait pas dit à Célice qu’elle l’aimait depuis des dizaines d’années.

Sa pensée s’évapora au moment où Elena lui adressa la parole pour solliciter son aide, demande à laquelle Avalon accéda immédiatement en se redressant. Elle suivit la mère de famille jusqu’à la cuisine, d’où s’évaporait des odeurs familières. Un coup d’œil circulaire dans la pièce lui fit faire une supposition, qu’elle livra avec un sourire :

« Ce sont des enchiladas ? » demanda-t-elle en désignant du menton une immense plat qui ne demandait qu’à être mis au four.
« Tout à fait, confirma Elena. Tu aimes bien, j’espère ? »

Avalon acquiesça d’un sourire. Elle avait passé une grande partie de son enfance chez ses grands-parents maternels, à Leeds. La cuisine anglaise, évidemment, ne trouvait aucune grâce à leurs yeux (comment les blâmer) et ils mettaient un point d’honneur à servir des plats traditionnels de leur pays. Avalon avait goûté et appris à cuisiner – plus ou moins avec succès – les spécialités mexicaines, des enchiladas aux tamales, en passant par le ceviche et les conchas.

« Evidemment. » fit-elle avant d’ajouter, avec un rire : « Mais je ne suis pas sûre d’être autorisée à dire que les tiens sont meilleurs que ceux de ma grand-mère, elle risquerait de me renier. »

Elena eut un éclat de rire alors qu’elle répondait :

« En effet ! On ne plaisante pas avec ces choses-là. Tu sais, même moi, à mon âge, je ne suis pas autorisée à faire ce type d’affront à mes aînées. » Elle eut un regard curieux vers Avalon. « Tu es proche de ta grand-mère ? Tu la mentionnais déjà tout à l’heure. »

Avalon esquissa un léger sourire et hocha la tête.

« Plutôt, oui, j’ai passé beaucoup de temps chez eux quand j’étais petite. » Une grande partie de son enfance, en réalité, jusqu’à ce qu’une dispute éclate entre sa mère et Alma. « Alors elle a eu tout le temps de m’apprendre à… Enfin, » reprit-elle en riant, « elle a essayé de m’apprendre à cuisiner correctement les plats de chez nous. » Elle était bien loin d’égaler sa grand-mère et, très honnêtement, elle ne pratiquait pas assez pour pouvoir l’espérer. « Tu avais besoin d’aide pour quelque chose ? »
« Est-ce que tu peux découper quelques morceaux de pain ici, et les mettre dans la panière s’il te plaît ? Ce serait très gentil. »
« Bien sûr. »

Avalon s’approcha de la planche à découper et saisit le couteau à pain pour s’atteler à cette tâche. Quelques secondes passèrent silencieusement, avant qu’Elena ne reprenne la parole.

« Roy ne parle pas beaucoup, tu sais. Enfin, tu le connais bien j’imagine, tu sais comment il est… Très secret sur plein de choses ! Alors on a été surpris d’apprendre qu’il avait quelqu’un dans sa vie. Il ne nous a jamais présenté personne, tu sais ? Tu es la première que nous recevons à la maison. »

Evidemment qu’Avalon savait comment était Roy ; le genre à ne rien dire, à éviter les questions trop personnelles ou à y répondre un perpétuel « t’inquiètes, je gère. » Elle le savait parce qu’ils se connaissaient depuis une dizaine d’années et parce qu’au fond, ils étaient très semblables sur ce point. Ils érigeaient des barrières autour d’eux qui avaient parfois l’allure de montagnes.

« Je ne savais pas mais… » Avalon remplit la panière de quelques morceaux de pains fraichement découpés. « Ça ne m’étonne pas trop. » avoua-t-elle. D’autant plus qu’elle savait que les précédentes relations de Roy n’étaient pas exactement de celles qu’on présentait à sa famille. « Mais c’était important pour lui, ce dîner. » Il ne lui avait dit pas exactement, mais elle savait lire entre ses silences et l’expression de sa nervosité. « Puis je suis heureuse de vous rencontrer, il parle beaucoup de vous. »
« C’est vrai ? Elena paraissait sincèrement étonnée. Il parle de nous ? »
« Evidemment, » assura Avalon avec un sourire. Elle hésita un instant, ne sachant exactement ce qu’elle pouvait dire sans trahir la volonté de son compagnon de préserver son intimité. Elle préféra parler en son nom propre : « Je crois que ça lui fait plaisir, que vous l’aidiez pour la naissance de sa fille. » Roy lui avait raconté les quelques après-midis qu’il avait passé dans sa maison d’enfance, à trier d’anciens vêtements et jouets.

Un véritable sourire se peignit sur le visage d’Elena, alors qu’elle tournait machinalement une cuillère en bois dans la sauce qui cuisait à feu doux.

« Eh bien… ça me fait plaisir de le savoir. Parfois je me demandais si je n’étais pas trop envahissante avec ça ! C’est très compliqué de savoir ce que pense vraiment Roy, parfois… » Un temps s’écoula, avant qu’elle n’interroge de nouveau Avalon : « Vous vous connaissez depuis longtemps tous les deux ? »
« Un peu oui, on s’est rencontrés quand j’avais dix-huit ans donc il y a… Onze ans, maintenant. » expliqua Avalon. « On a longtemps été amis, en réalité. » Et puis, brusquement, leur relation avait changé.




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