Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

La ballerine et le géant [Angus & Eiluned]

Eiluned Wellington
Eiluned WellingtonMédicomage
Messages : 168
Profil Académie Waverly
La ballerine et le géant [Angus & Eiluned] Icon_minitimeMar 11 Jan 2022 - 19:36
10 octobre 2011

Eiluned n’avait jamais eu beaucoup d’amis ; elle en avait quelques-uns qu’elle chérissait particulièrement, mais ils se comptaient rapidement. Elle n’était pas le genre à enchaîner les soirées et les sorties le weekend – en tout cas, elle ne pouvait pas le faire sans se sentir complètement vidée de son énergie. Eiluned aimait la solitude, la tranquillité, le calme. Elle n’était pas à l’aise au milieu d’un groupe ou d’une foule. Depuis qu’ils étaient petits, c’était Leonard qui l’entraînait dans de folles aventures sociales – lui était tout bonnement inépuisable. Elle s’était un peu ouverte aux autres, avec les années et à force de fréquenter de très fortes personnalités, mais elle n’avait pas changé pour autant. Elle avait besoin d’être seule pour se ressourcer. Ce n’était pas qu’elle n’aimait pas les autres – c’était simplement qu’ils l’épuisaient la plupart du temps.

La maison que Leonard et elle avaient acheté au Pays de Galles remplissait complètement le critère « calme » d’Eiluned. Contrairement à son ancien appartement à Leopoldgrad, situé dans une rue passante et bruyante, la maison était entourée par la nature. Il y avait la mer à une centaine de mètres, des grands arbres dans le jardin. Ils avaient été conquis par l’endroit, par la perspective de pouvoir construire leur famille dans cet espace qui semblait échapper à l’emprise du temps. Llewella les taquinait beaucoup, leur disait qu’ils attendaient leur premier enfant mais avaient visiblement l’âge d’être grands-parents, mais Eiluned s’en fichait : elle était heureuse ici. Elle pouvait vivre sa grossesse calmement, loin de l’agitation des grandes villes magiques (surtout en ce moment).

Elle était entrée dans son troisième trimestre au début du mois d’octobre. Sa fille avait donc la taille d’un potiron – Leonard trouvait ça très mignon – et commençait à peser son petit poids (en tout cas, elle le sentait au niveau du dos.) Mis à part quelques douleurs aux lombaires – en même temps, elle travaillait debout toute la journée – Eiluned se sentait bien. Un peu fatiguée peut-être, mais une fatigue largement surmontable. Lenny et elle avaient commencé les cours de préparation à l’accouchement au sein d’un groupe encadré par la sage-femme qui la suivait, et Eiluned s’était sentie bénie d’être préservée des tracas de la grossesse. Elle connaissait les plus importants, évidemment – elle avait été stage en obstétrique en troisième année – mais il y avait aussi mille désagréments plus ou moins pénibles au quotidien qu’elle était heureuse d’éviter. Et avec l’anxiété liée à la maladie de Leonard – dont l’état se dégradait doucement depuis quelques temps – Eiluned était soulagée de ne pas avoir s’inquiéter plus que de raison pour sa grossesse (elle le faisait un peu, évidemment, elle avait quand même un être humain dans l’utérus).

A vrai dire, la grossesse détournait aussi les pensées d’Eiluned et de Leonard de la maladie de ce dernier et des décisions qu’il fallait prendre. Cela leur permettait de se concentrer sur quelque chose qui les rendait profondément heureux. La solution n’était que temporaire, évidemment, et la réalité finirait sans doute par les rattraper (elle le faisait déjà, au fond). Mais pour l’instant, les deux jeunes mariés se concentraient sur cette petite bulle de bonheur. Ce n’était pas bien difficile pour eux : la plupart de leurs proches – ravis d’avoir une bonne nouvelle à laquelle s’accrocher – leur en parlaient beaucoup. Evidemment, la mère d’Eiluned avait toujours un conseil à lui donner – elle avait élevé cinq enfants, tout de même ! Fidèle à son habitude, elle posait beaucoup de questions et se tenait très informée de la grossesse de sa dernière fille (d’autant plus que c’était la première des trois à attendre un enfant). La mère de Leonard, Scarlett, n’était pas en reste. Lenny et Lili avaient passé trois heures avec elle dimanche dernier à passer en revue les affaires de ses enfants qu’elle avait gardé au grenier.  

Leonard et Eiluned étaient bien entourés pour préparer cette naissance – et puis globalement, Eiluned était très compétente pour organiser quoique ce soit. Elle avait beaucoup lu – elle voulait bien croire en « l’instinct maternel » mais bon, deux ou trois (ou douze) lectures ne faisaient pas de mal non plus – elle avait dressé des listes de choses à faire, des mémo… Bref, comme à son habitude : plus elle se préparait et mieux elle se sentait.

Et c’était un peu ce qui se tramait aujourd’hui, sur cette grande table en bois qui trônait au milieu de la cuisine : une séance de préparation intensive qui, cette fois, ne la concernait pas directement. Assis sur une chaise en face d’elle se trouvait Angus Rice, les yeux baissés vers un manuel qu’elle lui avait tendu (« Les premiers mois d’un bébé : éveil et soins »). Depuis que le milicien leur avait annoncé sa future paternité à Leonard et elle, ils s’étaient recroisés à quelques reprises. C’était lorsqu’elle avait vu à Ste-Mangouste – probablement à attendre la fin d’une consultation pour la femme qui portait son enfant – qu’Eiluned lui avait proposé, à l’occasion, de lui prêter quelques livres qu’elle avait chez elle. Il avait repris contact avec elle par Pear, et ils avaient convenu de se voir au Pays de Galles samedi. Leonard, qui devait travailler aujourd’hui, lui avait conseillé de ne pas assommer Angus avec ses listes très détaillées et très précises. Evidemment, elle ne l’avait pas écouté.

« Ça, c’est un mémo du livre, ça reprend un peu les éléments importants. » lui expliqua Lili en lui tendant une fiche rédigée avec précision. « Surtout sur les soins du cordon ombilical les premiers jours. » La jeune femme porta une tasse de thé fumante et observa Angus, qui se tenait derrière une pile de livres et plusieurs fiches cartonnées. Elle eut un sourire d’excuse. « Pardon, il y a beaucoup de choses… Est-ce qu’il y a un sujet qui t’intéresse particulièrement ? » s’enquit-elle alors. Peut-être aurait-elle dû commencer par là.



Eiluned Wellington


Time stands still, beauty in all she is

KoalaVolant
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
Messages : 444
Profil Académie Waverly
La ballerine et le géant [Angus & Eiluned] Icon_minitimeVen 21 Jan 2022 - 18:33
Eiluned  avait enfin un prénom dans le Pear d’Angus. Elle avait été enregistrée durant plusieurs mois sous l’appellation « Léonard femme » mais le milicien s’était décidé à la rebaptiser le matin même. Il lui devait bien ça. La jeune femme était venue spontanément le trouver à Sainte Mangouste un jour où il attendait les résultats d’une osculation de Joséphine.  Il lisait un magazine de quidditch lorsqu’elle l’avait interpellé dans la salle d’attente.  Ils avaient un peu discuté de la grossesse et elle lui avait même proposé de lui prêter quelques livres… Il avait répondu par l’affirmative, par politesse, ne pensant pas vraiment donner suite. Il ne tenait pas à s’embrouiller avec Leonard en s’amusant à contacter sa femme même pour un sujet totalement innocent. S’il voulait de la lecture, il demanderait à Lenny.  Angus était de la vieille école et il ne voulait pas  que ses actes soient mal interprétés. Mais Leonard lui-même avait relancé le sujet au bureau en lui disant qu’Eiluned serait ravie de l’aider si bien qu’Angus s’était décidé  à lui envoyer un message (enfin un message  à « Léonard Femme »).

Il faut dire qu’il ressentait  un  besoin grandissant, le besoin d’échanger avec quelqu’un au sujet de l’arrivée imminente de son enfant.  Les couples ne se rendaient pas compte de leur chance : Ils avaient neuf mois pour partager leurs désirs,  leurs craintes, leurs visions de l’avenir  alors qu’Angus expérimentait cette longue attente, seul.  Il passait des soirées entières à soliloquer: «  Il sera drôlement bien dans cette jolie baignoire. » se disait-il à lui-même en parcourant les catalogues d’équipement assis sur son lit, Accio lové sur ses cuisses, «  Liam, c’est joli comme prénom ça. Liam Rice, ça sonne bien, hein ? » Nox  le regardait, perplexe.  «  Je sens que ça te plait à toi aussi. »

Bien sûr il y avait Lenny -qui allait être père à peu près en même temps que lui-  mais la plupart du temps leur futur statut de parent leur servait à alimenter des blagues entre eux. Avec Joséphine, il n’était question que de la grossesse, du moins la plupart du temps. Angus essayait de se refreiner et de ne pas lui montrer tous les petits bodys, les bonnets et les chaussons qu’il avait acheté pour le fils qu’elle allait lui offrir.

Il évitait clairement le sujet avec Emma tant il la sentait assez peu réceptive à l’idée d’organiser leur vie future avec un nourrisson et le constat était guère plus réjouissant du côté de sa sœur. Il avait toujours imaginé que Doreen -en tant que jumelle et mère de famille-  l’épaulerait, le conseillerait dans cet apprentissage mais il était en froid avec elle depuis le barbecue de cet été. Elle avait eu des mots très durs à son égard et elle  n’avait pas essayé une seconde de comprendre son projet de vie. Cette fois, Angus refusait de faire le premier pas, celui de la réconciliation.

Elle l’avait vraiment blessé et il n’était pas sûr de parvenir un jour à lui pardonner.

Il avait enfoui ces sentiments contrariés au fond de lui pour se consacrer pleinement à l’arrivée de son fils si bien que la perspective de passer un après-midi entier avec Eiluned à parler bébé était un programme plutôt réconfortant pour Angus. Il ne l’avouerait pas mais il avait attendu ce moment assez impatiemment ces derniers jours. Il avait rassemblé quelques livres pour la femme de son ami mais il s’était vite rendu compte que ce n’était pas nécessaire. Angus se pensait bien préparé mais ce n’était rien comparé à Eiluned ! Elle avait rédigé des dizaines de listes pour anticiper la venue de sa fille. Elle lui tendit d’ailleurs un mémo  concernant les soins du cordon ombilical durant les premiers jours suivant la naissance.

« J’ai lu qu’il fallait le laisser sécher à l’air libre mais je sais déjà que je vais avoir envie de mettre un pansement par-dessus. Imagines, je l’accroche, ou pire, ça se coince dans le body. »

C’était nouveau pour Angus, ce genre de peur.

Il savait au fond de lui que de telles craintes n’étaient pas fondées. Il voulait cet enfant et il se sentait capable de l’élever mais il ne pouvait pas s’empêcher d’y penser, certains jours. Il craignait de le blesser sans le vouloir, de ne pas réussir à s’en occuper, de ne pas être à la hauteur.
Il savait qu’il n’avait pas le droit à l’erreur. Il serait seul pour prendre soin de son fils. Tout reposerait sur ses épaules.  Parfois ce constat provoquait chez lui une peur vertigineuse qui lui vrillait les entrailles. Il essayait alors de se  raisonner et d’envisager les choses autrement, plus positivement : Il allait vivre  le challenge le plus exaltant de son existence : Devenir père.
Cette perspective lui tira d’ailleurs un léger sourire tandis qu’Eiluned s’excusait de lui donner tant d’informations. Il ne la voyait quasiment plus derrière sa pile de livres et de pochettes mais ces dossiers étaient nettement plus intéressants que la paperasse administrative de la Milice.

« Oh non t’inquiète c’est super. Merci pour ton aide. Il faut juste que je trouve le temps de recopier ce tas de fiches ! dit-il en tapotant les mémos d’Eiluned. Il savait déjà qu'il ne le trouverait pas tant les travaux de la maison occupait habituellement son temps libre, Celle sur le bain me serait bien utile. J’ai acheté une baignoire ergonomique, dit-il alors en sortant son pear de sa poche pour chercher la photo dans sa galerie, mais je pense qu’elle est trop grande pour du premier âge, dit-il en tendant la photo après l’avoir cherché de longues secondes entre des photos de travaux de sa maison, d’articles de bébé et quelques clichés d’Emma, il faudrait que je trouve un format intermédiaire. Qu’est-ce que t’en penses ? Vous avez pris quoi pour la petite ? J’ai vu des trucs avec des coussins intégrés… »
Il haussa les sourcils et ajouta :
«  Il y a tellement de choix que parfois on s’y perd. »
Eiluned Wellington
Eiluned WellingtonMédicomage
Messages : 168
Profil Académie Waverly
La ballerine et le géant [Angus & Eiluned] Icon_minitimeLun 31 Jan 2022 - 15:09
Eiluned esquissa un sourire à la remarque d’Angus. En soit, les soins du cordon ombilical consistaient à le nettoyer, le laisser sécher et veiller à ne pas le recouvrir pour éviter les frictions. Cela ne représentait aucune difficulté majeure, encore moins pour Eiluned qui avait l’habitude de réaliser des soins beaucoup plus complexes à l’hôpital. Mais ce n’était pas tout-à-fait pareil. D’abord, elle n’était pas réellement inquiète, elle était seulement prudente. Elle avait travaillé avec les nourrissons lors d’un stage à la maternité, mais c’était surtout les infirmières qui aidaient les parents à faire les premières toilettes. Et puis, c’était un stage qui remontait à sa deuxième année alors elle en avait oublié quelques détails… Elle préférait se rafraichir la mémoire et être préparée à toutes les éventualités. De toute façon, les fiches qu’elle réalisait ne lui étaient pas uniquement destinées, elle les passait toutes, sans exception, à Leonard (et si en plus elles pouvaient servir à quelqu’un d’autre, c’était tant mieux.)

« Tu prendras vite l’habitude quand il sera là. » lui assura Eiluned d’une voix douce.

C’était du moins ce qu’elle essayait de se dire pour se rassurer. Tout ce qui lui paraissait inquiétant dans l’immédiat deviendrait rapidement de l’ordre de l’habitude, alors il suffisait de s’y préparer suffisamment pour ne pas se laisser dépasser par les évènements. Ce qui contribuait majoritairement à tranquilliser Eiluned était la certitude qu’elle ne serait pas seule auprès de cet enfant. Leonard allait prendre un congé paternité pour rester avec elle et leur fille, puis il réduirait ses heures au travail (c’était important pour eux d’avoir le temps de construire leur famille, tant qu’ils le pouvaient encore). Et puis ils étaient bien entourés, tous les deux. Drystan et Gawain étaient déjà pères depuis plusieurs années et plus que capables de les relayer si jamais ils en ressentaient le besoin. Ulysse et Llewella se battaient déjà pour le titre de meilleur babysitteur de l’année. Quant à Scarlett, elle attendait impatiemment sa première petite-fille.

C’était une chance, d’avoir une famille aussi présente – et déjà soudée – autour d’eux. Eiluned ne connaissait pas vraiment la situation familiale d’Angus, mais elle espérait qu’il avait également des proches sur lesquels compter. Elle trouvait sa démarche très courageuse mais ça ne devait pas être évident pour lui tous les jours de se préparer seul à l’accueil de ce bébé. A moins qu’Emma, sa compagne, s’y investisse avec lui mais d’après ce que lui avait rapporté Leonard, ce n’était pas exactement le cas. C’était pour cela qu’Eiluned lui avait proposé de passer aujourd’hui. Une part d’elle n’avait pas pu s’empêcher de penser qu’elle serait, un jour, dans la même situation que lui, à élever seule sa fille.

« Dis-moi lesquelles t’intéressent, » proposa Eiluned lorsqu’Angus évoqua les différentes fiches qui se trouvaient devant lui, « je pourrais te les dupliquer avec un sortilège, ça te fera gagner du temps. » La jeune femme se pencha au-dessus de la table pour distinguer la photo que le milicien avait ouvert sur son Pear. Il s’agissait d’une baignoire ergonomique, assez large, qui allait pouvoir servir facilement pendant plusieurs mois avant d’être trop petite pour un bambin. Eiluned l’étudia pendant quelques secondes et zooma sur les dimensions. « Oui, elle est peut-être un peu grande pour un nourrisson… En fait, ce qui risque d’être compliqué c’est que comme tu vas devoir le tenir, tu n’auras qu’une seule main libre. » La remarque d’Angus, sur la multiplicité des produits disponibles, lui tira une grimace. « Oui et puis, ça donne un peu l’impression que tout est essentiel. » Heureusement, les belles-sœurs d’Eiluned lui avaient fait une liste des « must-have » pour une naissance, sans oublier de lui indiquer tous les produits inutiles. « Mais ce que tu peux faire, plutôt que de racheter une baignoire, c’est acheter un transat pour le bain. Il faut éviter ceux qui se gonflent parce que c’est un peu agressif pour la peau mais il y en a des très bien qui peuvent se fixer à la baignoire que tu as déjà, je pense. » Eiluned ouvrit son Pear à son tour, trouva le dossier qu’elle cherchait et fit défiler les photos jusqu’à parvenir au modèle pour lequel Leonard et elle s’étaient décidés. « On a pris ce modèle de baignoire évolutive. » C’était pratique, pour les premiers mois. « Et puis après, on la baignera dans notre baignoire, sûrement. » Ils avaient une belle baignoire, dans l’une des salles de bain de leur maison et ils pouvaient facilement séparer le bassin en deux pour n’en remplir qu’une partie.

Eiluned prit sa tisane entre les mains et en but une gorgée, avant de questionner Angus : « Est-ce que tu t’en sors, à tout préparer pour la naissance ? » Elle était bien placée pour savoir à quel point cette préparation pouvait être dense. « Ton fils doit naître en… Février, c’est ça ? »



Eiluned Wellington


Time stands still, beauty in all she is

KoalaVolant
Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
La ballerine et le géant [Angus & Eiluned] Icon_minitime