Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près)

Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
Messages : 692
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeDim 15 Aoû 2021 - 13:19
20 juillet 2011

Être demoiselle d’honneur impliquait de grandes responsabilités, comme se voir proposer une coupe de mimosa à dix heures du matin, dans la salle d’essayage d’un grand salon parisien, et l’accepter poliment. Isobel et Avalon étaient donc confortablement installées sur un large sofa d’une boutique moldue, occupées à feuilleter un catalogue en le commentant à voix basse, des sourires dans la voix. Elles étaient arrivées dans la capitale française quelques heures auparavant et après avoir dégusté un petit déjeuner à la terrasse d’un café, elles avaient rejoint la boutique choisie par Isobel pour les premiers essayages de sa robe de mariée. Elles y attendaient les amies d’Isobel et les mères de deux mariés, dont le Portauloin était censé arriver imminemment de New York. Si Avalon ne les avait pas encore rencontré officiellement, elle avait l’impression de commencer à bien connaître toutes ces femmes qui gravitaient dans l’entourage d’Isobel, soit par les récits de cette dernière – notamment ceux qu’elle lui faisait de sa mère et de la mère d’Abel – soit parce qu’elle avait déjà échangé des messages avec plusieurs d’entre elles pour préparer l’enterrement de vie de jeune fille d’Isobel qu’elles organisaient le mois prochain, dans une ville balnéaire du Mexique.

A côté d’Avalon, Isobel paraissait nerveuse. Elle jetait de fréquents coups d’œil à sa montre et à la porte du salon, en croisant et décroisant fréquemment les jambes. La venue de sa mère était sûrement l’élément qui majorait un stress déjà légitimement présent avec l’arrivée imminente du mariage et les préparatifs qui s’accéléraient. Pour lui changer les esprits, Avalon pointa l’image d’une robe de demoiselle d’honneur, longue et assez proche du corps :

« J’aime bien la forme de celle-ci. » commenta-t-elle en sirotant son mimosa. Comme dans toutes les boutiques luxueuses, le prix de ladite robe n’était pas affichée à côté du modèle – merci Abel pour le doux cadeau. « Mais maintenant j’ai peur que la mère d’Abel me poursuive avec une fourche si j’ose entrer dans une église avec un décolleté, alors… » fit-elle avec un petit rire.


Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Isobel Lavespère
Isobel LavespèreChargée de communication
Messages : 1166
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeLun 16 Aoû 2021 - 12:17
Isobel était partagée entre nervosité et enthousiasme. Elle passait le week-end à Paris avec ses demoiselles d’honneur pour trouver leurs robes et s’amuser un peu avant le mariage. Elles avaient tout un programme : passer la journée dans une grande maison de couture pour qu’elle puisse trouver sa robe, convenir avec les stylistes des modèles pour les demoiselles d’honneur, aller dîner dans un grand restaurant puis danser. Le lendemain, elles avaient toute une journée SPA avec un déjeuner dans un excellent endroit. Tout aurait pu être parfait s’il n’y avait pas eu deux points de grand stress dans cette petite escapade : la présence de sa mère et la présence de sa belle-mère.

Sophie avait accepté de venir assister à ses essayages et devait arriver des États-Unis avec ses demoiselles d’honneur américaines et Adeline. Isy craignait un peu l’état dans lequel serait sa mère : ivre ? De mauvaise humeur ? Prête à lui rappeler que sa naissance était la pire chose qui lui soit arrivée dans la vie ? Elle n’avait pas semblé dérangé par ses fiançailles avec Abel, avait accepté d’assister à leur mariage mais elle était plutôt imprévisible et elle avait un peu peur qu’elle gâche ce moment qui était important pour elle. D’un autre côté, si cela se passait bien... Elle serait heureuse d’avoir sa mère présente, qu’elle donne son avis, de vivre un peu de normalité dans cette relation. L’angoisse tordait un peu son estomac alors qu’elle guettait l’arrivée de ses amies, de sa mère et de sa belle-mère.

Belle-mère qui était d’ailleurs une autre source de nervosité. Isobel avait toujours eu l’impression que la mère d’Abel ne l’aimait pas trop, même lorsqu’ils n’étaient que des enfants. Elle savait aussi qu’elle n’avait pas été ravie par la nouvelle de leur mariage à venir. Abel avait dû se disputer avec elle. Adeline disait qu’ils n’étaient pas ensemble depuis longtemps, qu’ils se précipitaient, qu’ils devraient attendre... Évidemment, tout en était en rapport avec sa fuite de la Nouvelle-Orléans et la manière dont cela avait blessé Abel. Elle estimait pourtant que cela ne concernait pas sa mère : c’était leur histoire, leurs problèmes et ils avaient travaillé dur pour les résoudre. Ils avaient envie de se marier, tous les deux, et elle n’avait pas envie qu’on vienne projeter de la négativité sur ce projet qui les rendait très heureux.

Pour autant, elle ne souhaitait pas être en bisbille avec la famille de son fiancé : elle avait donc décidé de faire un effort et d’inviter Adeline à ce moment. Elle espérait juste que cette dernière ne ferait pas trop de remarques désagréables, de ce ton égal qui était familier aux Laveau. Telle mère tel fils. Elle avait d’ailleurs longuement dressé à Avalon, qui se tenait à ses côtés, le portait de sa belle-mère. Elle sourit, un peu nerveusement, à sa remarque et se pencha pour contempler la robe, sa coupe à la main.

- Nooon, ne t’en fais pas, elle sera trop occupée à demander à son fils s’il est vraiment vraiment vraiment vraiment sûr de vouloir faire ça.


« I never knew you were the someone waiting for me »
Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
Messages : 692
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeSam 21 Aoû 2021 - 22:15
La remarque d’Isobel tira un sourire mi-amusé mi-compatissant à Avalon, qui serra brièvement le bras de son amie dans un geste de réconfort. Les récits qu’Isobel lui avait fait sur sa belle-famille n’étaient pas tout-à-fait élogieux. Entre la mère d’Abel – visiblement très sceptique de leur union – et sa grand-mère paternelle – ouvertement raciste – elle n’avait pas tiré des numéros très avantageux à la loterie de la belle-famille. Elle essayait de tourner ces remarques à la dérision, mais Avalon sentait qu’elle était nerveuse. L’arrive imminente de sa belle-mère dans le salon ne devait pas aider à la tranquilliser, pas plus que la venue de sa mère dont le taux d’alcoolémie ne serait pas connu avant qu’elle ne passe le pas de la porte. Pour avoir longtemps vécu auprès de parents dont l’état dépendait fortement de leur consommation de drogue journalière, Avalon était bien placée pour comprendre ce qu’Isobel pouvait ressentir, et l’appréhension qui devait être liée à ce moment.

« Qui lui répondra qu’il est vraiment, vraiment, vraiment, vraiment sûr, oui. » rétorqua-t-elle alors. « Je peux aussi changer de tactique et porter quelque chose de véritablement indécent pour la choquer suffisamment et la rendre muette. » proposa Avalon avec un sourire en tournant l’une des pages du magazine pour observer les coupes des différentes robes. « Tiens, plus sérieusement, je crois que… »

Sa parole fut coupée par le tintement d’une cloche. Depuis le salon privé dans lequel elles attendaient, elles avaient pu entendre très distinctement la porte d’entrée être poussée et plusieurs personnes semblaient avoir pénétré dans la boutique. Un « Elles sont par-là, suivez-moi s’il-vous-plait » plus tard, et plusieurs femmes faisaient leur apparition dans le salon d’essayage, au milieu des robes blanches et des tissus colorés.
Isobel Lavespère
Isobel LavespèreChargée de communication
Messages : 1166
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeSam 21 Aoû 2021 - 23:25
La façon dont Avalon pressa son bras afin de la requinquer tira un sourire à Isobel, tout comme la manière dont elle eut de simuler la réponse d’Abel. Dans les faits, elle savait très bien que son amoureux était bien décidé à l’épouser, malgré tout ce que sa mère pouvait penser. Quand il avait une idée en tête de toute manière, c’était impossible de l’en défaire. C’était la personne la plus déterminée qu’elle connaisse (et elle avait dans son entourage de très fortes têtes.) Mais malgré cela, elle aurait bien aimé sentir un peu de soutien de la part de sa future belle-famille. Elle avait tant admiré Adeline Laveau lorsqu’elle était enfant : sans doute aurait-elle aimé sentir un peu d’appréciation de sa part.

- Ça pourrait être une solution et en même temps, si tout le monde au mariage passe son temps à commenter ta robe plutôt que la mienne... fit-elle remarquer avec malice.

Mais elles n’eurent pas le temps d’imaginer la parfaite tenue du scandale que la porte de la boutique retentissait. Isobel sut que ses amies étaient arrivées et elle se leva pour les accueillir. Quelques secondes après, les bras d’une très expansive Jessica se refermaient sur elle, l’emprisonnant dans un nuage de parfum et de soie : elle semblait avoir sorti sa plus belle robe pour cette escapade parisienne.

- Isyyyy, comment ça va ?
- Ça va, je suis contente de vous voir, répondit-elle en souriant.

Derrière l’épaule de Jess, elle avait tenté de croiser le regard de sa mère, sans l’apercevoir. Quand son amie la relâcha, elle fut tout de suite assaillie par les étreintes d'Ellie, Emily, Blair, les salutations chaleureuses d'Eva, une amie proche d’Abel, et de Charlotte, sa cousine. Il y avait également Adeline. Mais aucune trace de sa mère. Un peu surprise, elle tourna la tête vers Blair mais cette dernière eut l’air très mal à l’aise et baissa le regard. Les auras de ses amies criaient le malaise. Lorsque Jessica prit la parole, après quelques secondes d’un silence gênant, Isy avait déjà compris.

- Peut-être que ta mère a raté son réveil, tenta-t-elle, ça m’arrive touuut le temps, si Ben n’était pas là pour me réveiller le matin, je serai en retard un jour sur deux, tenta-t-elle en guise d’humour.

Sophie était censée retrouver Adeline et Charlotte au Chaudron afin qu’elles partent toutes en cheminette pour l’AIRPUS de New-York, d’où partait leur portoloin pour Paris. Quand elle posa son regard sur les deux Laveau, l’expression de leurs visages lui suffit pour savoir que sa mère ne s’était jamais présentée. Elle eut soudain l’impression que sa déglutition était plus difficile.

Bien sûr que Sophie n’avait pas raté son réveil, ce n’était pas une simple maladresse. Peut-être qu’elle était trop ivre pour l’entendre, à comater dans la baignoire de leur appartement, dans un bar ou Dieu-ne-sait-où l’alcool qu’elle avait descendu toute la nuit. Peut-être qu’elle était chez un homme obscur, entourée de leurs cadavres de bouteilles. Peut-être qu’elle n’était même plus en ville, comme elle le faisait régulièrement, disparaissant avant de ressurgir comme si de rien n’était. Peut-être même qu’elle était parfaitement réveillée. Parfaitement réveillée et n’en n’ayant parfaitement rien à foutre de ce pauvre essayage. Rien à foutre d’elle, encore une fois. En même temps, qu’est-ce qu’elle avait pensé ? Qu’elle pourrait faire venir sa mère jusqu’à Paris, avec Adeline Laveau, pour la regarder essayer des robes toute la journée ? Elle voyait maintenant à quel point c’était ridicule. Elle avait été ridicule de penser que cela pourrait se faire.

Le regard désolé que posaient ses amies sur elle mit soudainement Isobel mal à l’aise. Dans un geste un peu brusque, elle attrapa sa coupe de mimosa et en but plusieurs gorgées, comme pour se redonner une contenance. Elle avait le cœur qui battait vite, de colère, de frustration, de déception, de honte. Sa main tremblait légèrement, ses joues étaient devenues rouges. Elle sentit la main d’Ellie se glisser dans son dos et elle fit un pas en avant pour y échapper.

- Je ne sais pas par quoi on commence, lança-t-elle avec une détermination soudain forcée. Les mesures pour les robes de demoiselle d’honneur ? Quelqu’un peut aller chercher une vendeuse, peut-être ?


« I never knew you were the someone waiting for me »
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2376
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeLun 23 Aoû 2021 - 21:21
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Adelin10
Adeline Laveau, 66 ans, mère d'Abel, grande prêtresse du coven Laveau

En vraie lady de la Nouvelle-Orléans, Adeline Laveau avait revêtu pour cette occasion spéciale une élégante robe à volants, ses mains parées de gants de dentelle tenaient une ombrelle du même tissu ; une tenue qui aurait pu paraître passée si elle n’était pas d’aussi bonne facture, avec des détails dans sa coupe et dans le choix des couleurs qui lui donnaient juste ce qu’il fallait de contemporain. Ainsi, chacun pouvait deviner qu’elle s’habillait chez un couturier local qui lui faisait des tenues sur mesure mêlant tradition et air du temps et qu'elle ne reprenait pas de vieilles robes d’héritage, comme ses ancêtres plus lointains avaient pu le faire avant de réussir à bâtir leur fortune. Autre signe certain de sa richesse, le temps semblait avoir peu de prise sur cette femme dont l’âge réel était à peu près aussi difficile à deviner que ses émotions. Une bien belle dame, disait les habitants du Carré Français, avant d’ajouter souvent d’autres qualificatifs moins positifs : seule, frigide. Jusque dans son apparence, Adeline dégageait cette aura de femme inatteignable, dont on doutait qu’un homme ait eu un jour l’audace de l’approcher. On oubliait parfois qu’elle avait été jusqu’à se marier et avoir un enfant.

Mais depuis quelques mois, personne n’avait le loisir de continuer à l’oublier, puisqu’elle organisait un autre mariage, celui de son fils unique, devenu le sujet de conversation préféré au Chaudron. Beaucoup d’attentes existaient autour de ce grand mariage qui allait unir deux membres importants du coven Laveau et du coven Lavespère. Répondre parfaitement aux attentes, c’était quelque chose qu’Adeline avait su faire toute sa vie.

Ce n’était malheureusement pas le cas de Sophie Lavespère.

Adeline arriva à la gare de portauloin de Paris avec un pli inhabituel entre ses sourcils, trahissant une contrariété certaine. Contrairement à ce que son air indéchiffrable et sa tendance au mutisme pouvaient laisser penser, elle n’était pas souvent de mauvaise humeur : il en fallait beaucoup pour grignoter suffisamment sa patience et ses émotions au point d'entamer son air égal. En l’occurrence, elle n’était pas contente et cela se voyait suffisamment pour que sa nièce se risque à le lui en faire la remarque :

« Ne fais pas cette tête, tatie ! Tu vas effrayer tout le monde.
-Je ne fais pas la tête, ne sois pas ridicule. »

Charlotte était peut-être la seule de ses nièces qui avait assez de confiance en elle et d’auto-dérision pour ne pas se démonter face à ses remontrances. Adeline ne l’avait pour le moment confié à personne, mais c’était l’une des raisons pour lesquelles elle songeait qu’elle était une bonne candidate à sa succession en tant que grande prêtresse du coven : elle ne laissait personne lui dire ce qu’elle devait faire ou dire.

« Bien sûr que si, tu es fâchée depuis qu’on a quitté la Nouvelle-Orléans. C’est à cause de Sophie ? Tu ne devrais pas être surprise, pourtant. »

Adeline fronça davantage les sourcils, en claquant de la langue sur son palais. Après un bref silence, elle daigna partager une partie de sa frustration :

« Je ne suis pas surprise. Je ne comprends simplement pas comment on peut à ce point persister à refuser toutes les mains tendues et les chances offertes. Chances qu’elle ne méritait même pas. C’était son opportunité d’agir comme une mère digne de ce nom, pour une fois. C’est lamentable » conclut t-elle avec ce ton qu’elle avait pour prononcer ses jugements irrévocables.

Il n’y avait pas beaucoup de personnes qui lui inspirait un véritable mépris, car Adeline, par les dons de clairvoyance qu’elle possédait, était capable de percevoir beaucoup de choses cachées chez les gens, l’aidant à s’en faire des portraits plus équilibrés d’eux. Sophie Lavespère faisait partie de ces quelques personnes qui avaient perdu toute indulgence de sa part, car s’il y avait une chose qu’Adeline ne pouvait tolérer, c’était la négligence parentale et Sophie s’en était rendue coupable pendant toute sa vie de mère.

« Alors, même si je suis tout à fait d’accord avec toi, évite de dire ça à Isobel tout à l’heure, ok ? Ou de le montrer. On est venues pour passer un bon moment, un moment important » souligna Charlotte, en bonne médiatrice. « Inutile de laisser Sophie gâcher ça. »

Adeline ne répondit pas mais accepta en son for intérieur de fournir l’effort que sa nièce lui demandait. Elle tenait, elle aussi, à ce que cette journée se passe bien. Il était de tradition que la belle-mère participe à l’essayage des robes de mariée, elle était au fond contente qu’Isobel accepte de la réaliser, malgré le mauvais départ qu’avait pris ce mariage. Elle n’avait pas bien accueillie cette décision au départ, inquiète de la rapidité avec laquelle elle arrivait. Elle avait fini par se résigner pour plusieurs raisons : elle n’avait jamais été partisane de causes perdues, elle connaissait assez Abel pour savoir qu’il irait au bout de ses volontés, avec ou sans elle, et en l’occurrence, elle préférait largement que ce soit avec elle. Alors cette fois, elle venait à Paris de bonnes intentions et la volonté d’être véritablement partie prenante de l’organisation de ce mariage qui n’arriverait qu’une fois dans sa vie, puisqu’elle n’avait qu’un seul fils.

Quand elle poussa la porte de la boutique luxueuse qui devait les accueillir, elle fit donc en sorte d’effacer les traces de contrariété de son visage. Charlotte salua Isobel la première, plutôt chaleureusement en la gratifiant d’une étreinte. Adeline, elle, se contenta de lui faire la bise en posant la main sur son bras. Elle salua les autres personnes présentes qu’elle ne connaissait pas du tout d’une simple poignée de main.

« Adeline Laveau, je suis la mère d’Abel. » se présenta t-elle simplement.

Elle ne se formalisa pas des regards de surprise qu'elle avait rencontrés toute sa vie en prononçant ces mots : oui, son fils n'avait pris que les traits physiques de son père, et pas du tout ceux de sa mère, à l'exception de son attitude. Mais assez vite vint le sujet qui n’allait pas tarder à les fâcher toutes. Adeline sentit chez Isobel avant même qu’elle ne l’exprime un mélange de surprise et de malaise, alors que son regard se perdait derrière elles, à la recherche de quelqu’un d’autre. Charlotte donna la véritable explication, après la tentative de blague que fit l’une des demoiselles présentes :

« On a pas réussi à la trouver, on est désolées. »

Elles ne s’étaient pourtant pas arrêtées sur le pas de son appartement. Elles avaient été voir au Chaudron, posé la question aux Lavespère présents, appelé André pour savoir s’il avait des nouvelles de sa fille. Rien. Sophie avait simplement disparu, alors qu’elle savait qu’elle était attendue : Adeline n’avait pas manqué de le lui rappeler deux jours plus tôt, espérant éviter de fausses excuses de sa part.

La déception et la honte qui envahirent brusquement la jeune fiancée aussi clairement que si elle n’était encore qu’une enfant qui ne savait masquer les indices dans son aura assaillirent Adeline comme s’il s’agissait d’une bourrasque et trahirent le fait qu’Isobel était à cet instant assez déstabilisée pour ne pas surveiller ses défenses. Cela ne dura qu’une seconde à peine avant qu’elle ne retrouve sa maîtrise, mais ce fut assez pour qu’Adeline détourne le regard, mal à l’aise, sincèrement désolée pour elle. Elle trouva dans le fait de se rendre active une brève échappatoire :

« Je vais voir cela. »

Quelques minutes plus tard, elle revint en compagnie d’une charmante demoiselle impeccablement coiffée, qui leur faisait déjà son plus beau sourire et de gracieux gestes des mains, en leur parlant un anglais très correct malgré son accent français :  

« Bonjour mesdames. N’hésitez pas à vous installer sur les fauteuils, le salon est réservé pour vous, tout le temps dont vous avez besoin. Je m’appelle Candice, je m’occupe de vous aujourd’hui. Est-ce que je peux vous proposer un verre de champagne ou de rosé, avant de discuter des robes ? » Elle leur désigna deux bouteilles françaises et s’attela à servir chacune des convives selon leurs désirs. En servant une coupe de champagne à Adeline, elle l’interrogea avec un grand sourire : « Vous êtes la mère de mademoiselle Lavespère ?
-Sa belle-mère » corrigea t-elle. Elle enchaîna assez vite pour que la vendeuse ne commette pas l’impair de proposer d’attendre une mère qui n’allait pas venir : « Nous sommes au complet, nous pouvons commencer.
-Très bien, fit la vendeuse en se redressant sur ses hauts talons. Est-ce que vous avez eu le temps de regarder nos magazines ? Souhaitez-vous commencer par les robes des demoiselles d’honneur ou la robe de mariée ? »
Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
Messages : 692
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeVen 27 Aoû 2021 - 14:41
Avalon était habituée aux parents défaillants. Aux pères qui oubliaient les anniversaires, aux mères qui ne venaient pas à la sortie de l’école et qu’on appelait avec embarras pour leur rappeler qu’elles étaient supposées récupérer leur enfant. Elle avait grandi dans cette indifférence blessante et avait, autour d’elle, plusieurs modèles similaires. Mais l’habitude ne suffisait pas à atténuer le sentiment de révolte qui la saisissait à chaque fois qu’elle se retrouvait confrontée à l’un d’eux. Ce fut donc le premier sentiment qui se manifesta lorsqu’Isobel découvrit, à travers des récits maladroits, l’absence de sa mère pour cet essayage si particulier. Sophie Lavespère était introuvable, expliquait Charlotte Laveau, une cousine d’Abel, avec une mine désolée. Introuvable, alors qu’elle savait que sa fille l’attendait. Cette histoire, qui était pourtant déjà vue, et même déjà vécue par Avalon, avait un arrière-goût insupportable.

La vision d’Isobel, visiblement honteuse et déçue, peina profondément son amie, qui l’observa, légèrement en retrait. Elle sentait bien qu’Isobel, plus que tout, refusait de s’attarder sur ce moment et se forçait à lancer avec enthousiasme le début de cette journée. Ce mouvement fut plus ou moins suivi par l’ensemble du groupe, dont Adeline Laveau, qui se chargea d’aller chercher une vendeuse, laissant les jeunes femmes seules. Le léger silence qui s’immisça entre elles ne dura qu’une poignée de secondes, avant qu’Avalon ne le brise :

« Avant que vous arriviez, on imaginait avec Is la robe la robe la plus scandaleuse à porter à un mariage… »
« Ma cousine s’est mariée à Vegas. » fit Blair en suivant l’effort d’Avalon pour ne s’appesantir sur le sujet. « Avec une robe asymétrique, tellement courte à l’avant qu’on voyait sa jarretière… »
Avalon eut un rire. « C’est un bon exemple »
« Et sa jarretière était rose. Pétant. »
« Ok, un excellent exemple. » approuva la jeune femme.

Bien vite, les talons hauts d’une vendeuse claquaient à un rythme régulier sur le sol de la boutique. Elle apparut quelques secondes plus tard, suivie d’Adeline Laveau, et s’empressa de leur servir du champagne. Avalon la remercia d’un sourire poli lorsque sa coupe fut pleine, et rebondit sur ses propos en tournant la tête vers Isobel :

« Tu veux commencer à essayer des robes, Is ? » lui demanda-t-elle. « On pourra faire prendre nos mesures à la fin… »
« Oui, de toute façon, nous allons prendre les vôtres également, mademoiselle Lavespère. » souligna la vendeuse.
« Voilà, et comme ça les filles peuvent regarder un peu le catalogue pendant que tu te changes. » Elle échangea un regard avec les amies américaines d’Isobel. « Je crois qu’on a toutes hâte de te voir en robe, » avoua-t-elle, vivement approuvée par Jessica.


Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Isobel Lavespère
Isobel LavespèreChargée de communication
Messages : 1166
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeMer 22 Sep 2021 - 20:03
Les regards désolés que ses amies posaient sur elle furent brusquement intenables pour Isobel. Elle ne supportait pas d’attirer la pitié comme cela, de sentir la considération pathétique qu’inspirait cette situation. Ce n’était pas l’image qu’elle voulait dégager. Elle ne voulait pas passer pour la pauvre fille, celle dont la mère alcoolique était incapable de faire bonne figure, elle ne voulait pas passer pour la pauvre gamine qui était encore oubliée après l’école. En quittant la Nouvelle-Orléans, elle avait bâti une autre Isobel, une Isobel qui était loin de tout cela. C’était cette personne là que ses amies connaissaient, que tout le monde en dehors de la Nouvelle-Orléans connaissait, et elle souhaitait que cela continue ainsi.

Alors, en quelques gorgées nerveuses d’alcool, elle enfouit toute sa déception, elle ravala sa colère, sa honte. Sa mère ne lui gâcherait pas ce moment. Elle gâchait toujours tout mais pas cette fois-ci, pas encore. Adeline s’en alla pour chercher une vendeuse pour passer à la suite des essayages et elle fut reconnaissante à Avalon de ne pas laisser un silence gênant s’installer. De bonne composition, ses amies s’empressèrent de rebondir sur l’anecdote. Isy, elle, se força à sourire pour se redonner bonne figure, comme si elle était déjà complètement passée à autre chose. Son coeur tambourinait encore trop fort et elle sentait ses mains trembler légèrement. Elle croisa ses bras sur sa poitrine. Heureusement, Adeline revint vite avec la vendeuse, qui s’empressa d’accueillir le reste du groupe en bonne et due forme. Du champagne furent servies de nouveau et Isy attrapa une flûte. Deux coupes avant onze heures, voilà l’héritage que Sophie lui laissait, tiens.

Candice demanda dans quel ordre elle souhaitait procéder. Elle pensait commencer par les demoiselles d’honneur pour se laisser le temps de se mettre de nouveau dans une humeur positive mais Avalon suggéra qu’elle passe en première, aussitôt appuyée par Jessica.

- Mais oui passe la première, c’est toi la plus importante ! Puis ça peut prendre du temps de trouver sa robe, ajouta-t-elle en hochant la tête d’un air entendu (elle s’était mariée il y a un an et demi en grandes pompes.)
- En plus une fois que tu auras ta robe, on pourra adapter le style des demoiselles d’honneur, précisa Blair, qui avait toujours l’esprit pratique.

Cédant, Isobel hocha donc la tête.

- Commençons donc par la robe de mariée, alors.

Candice eut l’air ravi.

- Parfait ! Est-ce que vous aviez quelques styles en tête ? Évidemment, s’empressa-t-elle d’ajouter, tout est faisable sur mesure, vos rêves sont ici une réalité.
- Alors oui j’avais commencé à regarder à Londres, répondit Isobel qui reprenait un peu du poil de la bête. J’avais pensé à quelque chose très près du corps, une robe sirène. Je voudrais aussi un dos nu, mais pas trop plongeant parce que... Léger coup d’oeil en coin à sa belle-mère très conservatrice. J’ai un tatouage dans le milieu-bas du dos et je préfère qu’il soit recouvert à l’église.

Elle ne l’avait jamais montré à la Nouvelle-Orléans pour ne pas faire hurler les ancêtres (pas ceux dans l’au-delà, hein, ceux encore vivants.)

- D’accord, j’ai quelques robes en tête ! Vous pouvez m’accompagner jusqu’à la cabine si vous le souhaitez. Mesdemoiselles, lança-t-elle à l’attention du reste de la pièce, et madame, sentez-vous libre de consulter nos catalogues et de noter tout ce qui vous plaît. Laura va vous apporter les échantillons de tissu choisis par mademoiselle Lavespère pour que vous ayez une idée de la couleur et de la matière !  

Candice l’entraîna jusqu’à une cabine, juste à l’arrière du salon d’essayage. Une porte communiquait entre les deux pour faire une grande entrée devant les miroirs. Elle lui présenta quelques modèles de forme qui permirent à Isobel de faire un premier tri. Elle décida d’ajouter une grande traîne pour un effet dramatique. Candice installa dans la cabine trois choix et l’aida à se glisser dans le premier. Il n’y avait pas de miroir, aussi Isobel ne put-elle pas vraiment voir ce que cela donnait. La vendeuse déverrouilla la porte qui menait au salon d’essayage et la précéda, pour lui désigner un petit piédestal.

- Et voilà, la première robe !

L’apparition déclencha quelques « oooh » de la part de ses copines et Isy ne put s’empêcher de sourire en découvrant son reflet dans le miroir. Elle aimait beaucoup beaucoup. Elle passa ses mains sur ses hanches et se retourna un peu pour mieux apercevoir le dos.

- C’est vraiment le style que j’aime bien, souffla-t-elle sans détacher son regard du miroir.
- Ça te fait un c... une silhouette d’enfer, approuva Jessica. Emily pouffa de rire.
- Peut-être moins fan du bustier, glissa Isobel en posant ses mains sur sa taille, réfléchissant à voix haute. Vous en pensez quoi ? lança-t-elle à l’assemblée.


« I never knew you were the someone waiting for me »
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2376
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeDim 10 Oct 2021 - 22:03
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Adelin10
Adeline Laveau, 66 ans, mère d'Abel, grande prêtresse du coven Laveau

Malgré l’évident malaise qui pesait sur l’atmosphère et qu’Adeline ressentait comme une chape lourde au-dessus d’elle, l’ensemble du groupe s’efforça de retrouver de l’entrain et d’ignorer le moment gênant qui venait de passer. Adeline perçut l’aura d’Isobel qui se fermait à la lecture, au fur et à mesure qu’elle reprenait contenance. Sans faire de commentaire, elle prit place sur le canapé, aux côtés de sa nièce Charlotte, pour observer la suite des événements.

Le sujet pour lequel elles étaient toutes présentes ne tarda pas à arriver, avec Isobel qui expliquait ses souhaits à la vendeuse. Si Adeline ignorait ce que sa future bru avait en tête, elle avait en revanche quelques souhaits très simples de son côté : elle espérait une robe élégante et décente à la fois. Le mariage était un moment très important, une véritable consécration dans leur culture religieuse, la mariée en particulier serait scrutée de tous. Adeline souhaitait que le mariage de son fils soit un beau mariage, que les deux mariés fassent bonne impression. Alors elle espérait beaucoup qu’Isobel choisirait une belle robe, celle qui attirerait tous les regards, sans en faire trop toutefois : il ne s’agissait pas non plus d’aguicher toute l’audience, encore moins sous le toit sacré d’une église.

Aussi quand Isobel mentionna le terme de « robe sirène très près du corps », associé à un « dos nu », un premier pli apparut entre les deux sourcils d’Adeline. Elle parla même d’un tatouage au bas de son dos, ce qui convoqua aussitôt des images clichés dans l’esprit de la vieille femme : n’était-ce pas le genre de filles comme Joséphine Lavespère d’avoir ce genre de tatouage vulgaire qui apparaissait dès qu’elle portait un haut laissant voir son nombril ? Elle n’aima pas beaucoup cette image et cela se vit dans le second pli qui orna son front.

Pour le moment, elle garda le silence, préférant attendre de voir ce que la vendeuse allait dégotter. Pendant que les autres jeunes femmes se lançaient dans des discussions frivoles en regardant les magazines, Adeline attrapa l’un d’entre eux, dédiés aux robes de mariée, pour mieux cerner ce que cette boutique proposait. Elle ne leva la tête que lorsque la vendeuse revint accompagnée de la future mariée.

Un troisième pli sur le front d’Adeline, cette fois-ci car elle haussait un sourcil dans une expression de toute évidence incrédule. Isobel ne comptait pas sérieusement porter ce genre de robe dans une église, n’est-ce-pas ?

« C’est vraiment le style que j’aime bien. »

Ah, si.

« Vous en pensez quoi ? »

Fait rare chez elle qui pesait beaucoup ses mots, la réponse d’Adeline vint instinctivement :

« Elle est beaucoup trop serrée et dénudée sur le haut. »

Enfin, on voyait son décolleté, ses épaules, son dos ! On pouvait même considérer qu’on voyait ses fesses, tellement le tissu était près du corps. Est-ce qu’elle pouvait réellement bouger ses jambes dans une robe aussi serrée ? Non, vraiment, ce n’était pas adapté, et Adeline ne se retint pas de le faire remarquer :

« Ce n’est pas approprié pour l'église. »
Isobel Lavespère
Isobel LavespèreChargée de communication
Messages : 1166
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeMar 26 Oct 2021 - 18:54
Isobel se trouvait jolie dans cette robe. Elle fixait son reflet dans le miroir, une ombre de sourire sur les lèvres. C’était la première fois de sa vie qu’elle essayait une robe de mariée et cela faisait un peu étrange. C’était très concret, soudain. Evidemment, le sujet occupait toutes leurs pensées et leur temps libre depuis plusieurs semaines mais c’était toujours une projection. Cette fois-ci, c’était très vrai. Elle passa ses mains sur sa taille fine, renforcée par la coupe de robe. La vendeuse arrangeait la traîne à ses pieds pour qu’elle tombe bien. Si les réactions de ses amies furent plutôt positives, celle d’Adeline fut définitive. Pas besoin de chercher à lire son aura pour comprendre qu’elle n’aimait pas du tout. Pire : elle semblait détester.

«  C’est la forme de la robe » tenta d’expliquer la vendeuse au reproche du « trop serré. »

Isobel ne trouvait pas cela choquant, elle trouvait cela au contraire très flatteur pour sa ligne. Au quotidien, elle portait globalement des choses proches du corps : la jupe crayon était sa pièce fétiche. Disons que son style était loin de celui de sa future belle-mère… Mais décidée à faire des concessions pour que tout se passe bien (et pour montrer à Adeline qu’elle était devenue une adulte raisonnable, et plus l’adolescente impulsive qu’elle avait connue), elle se tourna vers la vendeuse.

«  C’est vrai que le bustier fait peut-être un peu trop. Peut-être quelque chose avec des bretelles. Je ne suis pas opposée aux manches non plus, selon la robe… Mais j’adore la traîne ! »

La vendeuse hocha la tête et lui adressa un sourire.

«  J’ai quelques autres modèles qui pourraient vous correspondre. Venez. »

Isobel descendit de son piédestal avec un peu de difficulté. Pas idéale cette robe pour danser... Après rien ne l’empêchait de prendre une robe pour l’église et le début de la réception et une autre pour la soirée dansante… Le budget dans ce domaine était très large. Elle retourna en cabine, en abonnant ses demoiselles d’honneur et Adeline, et enfila avec l’aide de la vendeuse une autre robe.

«  J’ai pensé à cette robe parce qu’elle a quelques touches un peu années 20 et comme vous vous mariez à la Nouvelle-Orléans… »

Cette fois-ci, elle put constater que la traine était moins longue et que ses épaules étaient recouvertes par de petites manches. Son arrivée dans la pièce déclencha un grand sourire de la part de ses amies. Jessica fut encore une fois la première à réagir.

«  Ok alors celle-là, j’adore ! »

Dans le miroir, Isobel découvrit une nouvelle fois une robe sirène, près du corps. Les manches de dentelle étaient jolies, mais ce qu’elle trouvait renversant en se retournant un peu pour apercevoir son dos, c’étaient les rangs de perles à l’arrière. C’était original et en effet, un vrai clin d’œil aux robes en vogue dans les années 20. Elle adorait.

«  Ooh, c’est splendide ! J’adore le dos. »

Ce qui la chiffonnait un peu, c’est qu’on apercevait son tatouage coupé en deux : un vévé vaudou dont les déliés étaient gravés sur sa peau. Mais cette fois-ci, il y avait des manches pour Adeline !


« I never knew you were the someone waiting for me »
Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
Messages : 692
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeLun 1 Nov 2021 - 17:09
Adeline Laveau détonnait parfaitement au milieu des jeunes femmes qui entouraient Isobel en ce jour si particulier. Elle s’était installée sur un fauteuil, un peu à part, et semblait attendre la première apparition d’Isobel sans prêter garde aux bavardages autour d’elle. Ces derniers cessèrent tous lorsque la future mariée revint parmi elles, splendide dans une robe blanche très près du corps, qui soulignait parfaitement la silhouette d’Isobel, et une belle traîne qui suivait ses pas. Un sourire éclaira le visage d’Avalon, qui ne se fit pas prier pour donner son avis :

« T’es magn… »
« Elle est beaucoup trop serrée et dénudée sur le dos. »

Ah.

Avalon tourna un regard vers Adeline, qui paraissait visiblement contrariée par le premier choix de sa belle-fille. Isobel n’avait pas exagéré les traits de sa belle-mère dans le portrait qu’elle avait dressé à son amie, qui retint une grimace devant son commentaire catégorique. Même la vendeuse chercha à justifier la forme de la robe, sans parvenir à adoucir l’expression d’Adeline pour autant. Isobel finit par lui concéder quelques arguments, avant de repartir aussitôt vers les cabines d’essayage pour se changer à nouveau. Le style quotidien d’Isobel était visiblement très éloigné de celui de sa belle-mère, et Avalon espérait que cette dernière ne chercherait pas à contrôler la moindre bande de tissu qui recouvrirait le corps de sa belle-fille au moment du mariage. Au fond, elles étaient venues pour soutenir et conseiller Isobel pour ce choix si important, mais pas pour l’empêcher de porter la robe de ses rêves. Il s’agissait de son mariage, sa journée, sa tenue. Evidemment, quelque chose lui soufflait qu’Adeline ne serait pas tout à fait d’accord avec sa conception des choses.

Pour l’instant, Isobel revenait, vêtue d’une robe un peu différente, bien que la forme soit similaire. Avalon laissa échapper une exclamation conquise :

« Ohhhh » fit-elle en observant les détails en dentelle et les rangs de perles qui ornaient son dos, « t’es splendide Is ! » Blair l’approuva d’un vif hochement de tête. « Le dos est magnifique, » approuva Avalon, « c’est joli les perles, ça habille un peu. » (Elle n’était pas non plus certaine qu’Adeline serait d’accord avec ceci). « Tu comptes porter un voile ? »



Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Isobel Lavespère
Isobel LavespèreChargée de communication
Messages : 1166
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeDim 28 Nov 2021 - 21:36
Les compliments de ses amies ravissaient Isy, qui se sentait encore plus jolie dans cette robe. Elle s’était retournée en partie pour admirer les rangs de perles dans son dos, passant ses mains sur ses hanches soulignées par le tissu.

- Oui c’est beau, approuva-t-elle lorsque Avalon souligna que les perles habillaient sa peau dénudée. Et je voudrais bien, un long, précisa-t-elle en faisant un geste de la main, qui tomberait dans le dos et peut-être devant le visage, je ne sais pas encore.
- Ça fait très mariée romantique, intervint malicieusement Emily, sa coupe de champagne à la main.

Isobel eut un léger rire.

- C’est parce que j’ai déjà vu ça dans des films et je ne sais pas, ça rendait bien et...
- Non mais ne te justifie pas ! Tu peux être une mariée romantique !
- Souhaitez-vous que j’aille chercher un long voile pour voir ce que ça rend avec cette robe ? suggéra la vendeuse avec professionnalisme.


« I never knew you were the someone waiting for me »
Métamorphomage
MétamorphomageMoldu
Messages : 2376
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeVen 24 Déc 2021 - 15:04
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Adelin10
Adeline Laveau, 66 ans, mère d'Abel, grande prêtresse du coven Laveau

Isobel peina à descendre de son piédestal, ce qui prouva aux yeux d’Adeline ce qu’elle disait : cette tenue était beaucoup trop proche du corps. Elle ne pourrait ni danser, ni marcher correctement avec une telle robe, et surtout elle attirerait bien trop les regards ! Ce n’était pas correct de porter une telle tenue dans une église, Adeline n’en démordait pas malgré tous les compliments des demoiselles d’honneur autour : c’était bien normal, elles étaient les amies d’Isobel, et puis à leur âge, on ne faisait pas trop attention à ce genre de choses.

Elle fut satisfaite de voir Isobel accepter de chercher une robe plus convenable et remit sa confiance entre les mains de la vendeuse, tout en feuillant les magazines de la boutique pour occuper le temps pendant l’essayage. Après tout, elle semblait très professionnelle, il n’y avait donc aucun souci à se faire. Elle allait leur trouver quelque chose de plus adéquat, sans difficulté.  

Quelle ne fut donc pas sa surprise et sa déception en voyant Isobel revenir. Cette fois-ci, Adeline mit un peu plus de temps à réagir -elle ne souhaitait pas forcément passer pour la mégère de service à faire des rappels à l’ordre tout le temps- et voulut attendre de voir si une autre de ses amies relevait le souci. Malheureusement, toutes poussèrent des cris tout à fait exagérés et se répandirent en compliments pour cette robe qui cochait absolument tous les critères de l’indécence : elle était transparente, serrée sur le corps, le décolleté descendait littéralement jusqu’au nombril, les manches -si on pouvait appeler ça des manches- étaient composées de tissu transparent et de dentelle morcelée, autant dire rien. Adeline sursauta presque au moment où elle put apercevoir le dos de la robe si échancré que ses hanches et sa chute de reins étaient dénudées, au point de voir ce tatouage qu’elle n’avait jamais vu sur elle. Cette vision fut celle qui la poussa à réagir :

« Ce n’est pas la peine » répondit-elle à la vendeuse qui suggérait d’aller chercher un voile pour habiller la tenue. A moins que ce dernier soit opaque -ce qui n’était pas vraiment l’usage d’un voile- cela n’arrangerait pas une telle tenue ! Elle choisit de s’adresser à la vendeuse plutôt qu’à Isobel directement, contrariée qu’elle n’ait pas saisi sa première remarque. « C’est vraiment tout ce que vous avez ? Elle est encore plus dénudée que la précédente. Enfin, le décolleté descend jusqu’au nombril ! Ce n’est pas un voile qui va arranger cela. N’y a t-il pas d’autres types de modèles, un peu plus appropriés pour une cérémonie religieuse ?  Avec un décolleté plus discret ? Ou un jupon plus évasé ?  »

Son intervention jeta un froid qu’elle perçut très bien mais dont elle ne se sentit pas coupable. Il ne lui semblait pas qu’elle exagérait en demandant un minimum de décence ! Charlotte se hâta d’ajouter, comme pour tenter d’arrondir les angles :

« Je crois qu’Isobel aime bien cette forme de robe sirène… » Elle chercha le regard de la mariée comme pour qu’elle confirme. « Mais peut-être une avec des manches irait mieux ?  J’ai vu ce modèle dans le catalogue, par exemple » suggéra t-elle dans une tentative de compromis, en ouvrant le catalogue sur une page. « Ou celle-ci ? »
Isobel Lavespère
Isobel LavespèreChargée de communication
Messages : 1166
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitimeDim 16 Jan 2022 - 23:52
La proposition d’essayer la robe avec un voile fut coupée par une brusque et implacable intervention d’Adeline qui, encore une fois, n’aimait pas ce qu’elle avait choisi. Isy se tut, posant ses mains sur ses hanches, regardant sa future belle-mère malmener cette pauvre vendeuse et cette pauvre robe qui était pourtant ravissante. Tout y passa : dénudée, trop décolletée, pas assez discrète, trop près du corps... Mais qu’est-ce qu’elle était censée porter le jour de son mariage ? Un sac poubelle ? Elle était jeune, elle aimait sa silhouette, elle aimait porter des choses près du corps et elle n’avait pas envie de porter quelque chose qui ne lui ressemblait pas, d’être déguisée, tout cela pour faire plaisir à la famille plus conservatrice de son fiancé. Enfin, elle disait la famille, mais c’était surtout sa mère...

La vendeuse, un peu gênée par ces réprimandes, tortilla un peu ses mains avant de répondre, son regard allant d’Isobel à Adeline :

- Oui nous avons beaucoup d’autres modèles et nous faisons aussi du sur-mesure mais je crois que mademoiselle a une idée assez précise de ce qu’elle souhaite et comme c’est la mariée...

Charlotte intervint également en sa faveur, avec beaucoup de diplomatie.

- Oui, c’est vraiment la forme dont j’ai envie.

Prenant appui sur les différents modèles qui leur étaient présentés, elle suggéra des manches, une première robe qui pouvait lui plaire et une seconde qui lui fit secouer la tête.

- La deuxième, je déteste, déclara-t-elle sans hésiter. En réalité cette pauvre robe n’était juste pas son style, elle n’avait pas de grief particulier envers elle mais elle voulait bien faire comprendre à Adeline que certaines choses ne passeraient pas. Mais pourquoi pas la première, oui...

La vendeuse sembla chercher conformation dans son regard et Isobel dut hocher la tête une seconde fois pour qu’elle aille la chercher, l’invitant à la suivre. En descendant du piédestal, elle croisa le regard de Jess qui écarquilla les yeux d’un air entendu tandis que Emily prenait une longue gorgé de champagne. Une fois de retour en cabine, en attendant la vendeuse, Isy plongea la main dans son sac à main pour attraper son Pear. Elle hésita quelques secondes à écrire à Abel, avant de se retenir. Elle n’allait pas commencer à se plaindre de sa mère moins d’une heure après son arrivée, quand même. La vendeuse revint avec un nuage de taffetas et souffla, alors qu’elle l’aidait à retirer la première robe :

- Public difficile, n’est-ce pas ?
- Vous n’imaginez même pas... souffla-t-elle avec un sourire.

Une fois vêtue de la nouvelle proposition, elle revint vers le salon d’essayage, se mirant dans le miroir.

- Je... C’est pas mal, j’aime la forme, la dentelle mais ce n’est pas le coup de coeur, quoi.
- Oui, ce n’est pas toi, ça se voit, approuva Emily.
- Les manches sont trop ballons, déclara Jessica d’un ton implacable.

Blair - qui était toujours la plus constructive de leur groupe d’amies - avait ouvert le catalogue de photographies et tourna vers eux un modèle.

- Tu serais ravissante dans quelque chose comme cela, Is, souffla-t-elle avec un sourire. C’est un peu différent mais...

Elle tourna la photo vers Adeline.

- C’est une forme princesse, le décolleté est sage mais - elle tourna la photo vers Isobel - le dos est splendide, avec un peu de transparence sur le bustier. Et ça fait mariée romantique.
- Je ne sais pas si je me vois dans ce genre de forme... commença Isy. Mais, ajouta-t-elle avec un soupir, après s’être souvenue qu’elle s’était promis à elle-même de faire des efforts pour que Adeline l’apprécie. Je peux tenter.



« I never knew you were the someone waiting for me »
Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
"Ce n'est pas la femme qui choisit sa robe, c'est la robe qui choisit la femme" Ollivander (à peu près) Icon_minitime