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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel]

Abel Laveau
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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeLun 24 Mai 2021 - 15:47
5 juillet 2011, Nouvelle-Orléans

« Puisqu’il fait très beau, j’ai demandé à ce qu’on installe une table en extérieur, vous me suivez ? On vous servira là-bas. »

Avec un simple hochement de tête, Abel suivit la silhouette de leur pétillante -pour ne pas dire surexcitée- wedding planner qui se faisait appeler Coco et laissait bruyamment claquer ses hauts talons sur le parquet du hall d’entrée. Ils descendirent les marches de l’élégant perron jusqu’à arriver près de la table apprêtée pour eux.

« Et un canapé pour les deux tourtereaux » commenta Coco en leur désignant l’élégante assise décorée de coussins en plumes. « Êtes-vous à votre aise ? »

Pour le prix qu’elle était payée à coordonner toute l’organisation de leur mariage, Coco avait plutôt intérêt à leur poser régulièrement cette question.

« C’est parfait, merci. » Abel jeta un regard aux alentours, en appréciant particulièrement l’ombre que leur faisait les longs branchages du chêne au-dessus d’eux. « C’est très agréable ici. Vous avez prévu d’installer des chaises pour les invités, dans cet endroit du jardin pour la cérémonie ?
-Pas tout à fait ici, on est un peu trop proche des escaliers. On installera plutôt des longues tables pour le buffet, le long des haies, de ce côté, les invités viendront se servir. Ce qui fait que vous êtes pile au bon endroit pour apprécier cette petite dégustation ! » ajouta t-elle avec un sourire. « Je vous laisse apprécier les lieux, je vais m’assurer que les plateaux arrivent. »

Elle repartit faire claquer ses talons plus loin, pendant qu’Abel se recentrait sur le caractère agréable de ce moment. Une petite brise bienvenue en ces temps de forte chaleur le fit soupirer d’aise.

« Avec un peu de chance, fin septembre, le climat sera plus soutenable, ici » commenta t-il à l’adresse d’Isobel. « On a vraiment bien fait de sauter sur cette location, elle est parfaite. »

Ce qui n’était pas peu dire, quand on considérait le perfectionnisme exacerbé de l’archimage.


Abel Laveau
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Isobel Lavespère
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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeJeu 10 Juin 2021 - 18:33
Ici, tout était ravissant. Partout où se posait le regard curieux d’Isobel se trouvait un détail qui lui plaisait. Les arbres anciens et magnifiques qui habitaient le parc, les massifs de fleurs soigneusement taillés, les colonnades de la maison, les couleurs, la lumière, la brise qui caressait ses jambes alors qu’elle avançait dans le jardin. Le lieu qu’ils avaient choisi pour la réception de leur mariage était absolument magnifique et y revenir ne faisait que confirmer leur choix. Ils avaient eu un coup de cœur pour ce domaine fin mai, alors qu’ils commençaient à peine leurs recherches. Ils étaient de passage à la Nouvelle-Orléans pour annoncer leurs fiançailles à leurs familles et elle avait commencé à regarder, par curiosité, les lieux de réception en ville et un peu autour. Ils voulaient se marier au sein de la cathédrale Saint-Louis et il leur semblait plus pratique d’organiser la fête à proximité plutôt que de mettre en place des Portoloins pour tout le monde. Ils avaient visité une première salle à quelques encablures du Carré Français, qu’Abel avait complètement refusée alors que Isobel était plutôt « pourquoi pas. » Et puis, en faisant quelques recherches, ils étaient tombés sur le lieu, à une vingtaine de minutes de la cathédrale, sur les bords du lac Pontchartrain.

Cela leur avait plu au premier regard. La demeure était splendide, elle était amoureuse du jardin et de ses saules, qui lui apparaissaient des endroits idéaux pour faire des photographies magnifiques. L’intérieur était tout aussi parfait, avec une grande salle de bal s’ils souhaitaient faire la réception en intérieur, de la place pour loger les invités, un escalier magnifique qu’elle se voyait déjà descendre dans une robe à tomber. Toutes les prestations fournies étaient de qualité, on leur avait présenté un catalogue d’options qui lui plaisaient plus les unes que les autres. Surtout, ce n’était pas une plantation, malgré l’apparence coloniale de la maison. Elle avait été construite dans les années cinquante et c’était un élément important pour elle, qui refusait de se marier dans l’un de ces lieux de malheur (et c’était pourtant très en vogue dans la région...) Même Abel n’avait rien eu à redire et il était pourtant connu pour son côté tatillon.

Tout était véritablement parfait à part un petit détail. Ils n’avaient plus de bons créneaux disponibles avant deux ans, à part un créneau en juillet prochain, au cœur de l’été. Les mois de juillet et d’août constituaient la saison basse des mariages à la Nouvelle-Orléans, car il y faisait bien trop chaud. Abel tout comme Isobel préféraient l’éviter. Mais c’était là que leur bonne étoile était intervenue : il restait bien une autre date, cette année : le trente septembre. Soit dans un peu moins de quatre mois. Ce qui était très court pour organiser un mariage, surtout qu’ils ne partaient pas pour une petite cérémonie intimiste et simple. Sur le coup, cela leur avait semblé complexe. Mais en revenant dans le Carré, ils n’arrivaient pas à oublier ce lieu : c’était l’endroit parfait pour eux. Sans trop y croire, ils étaient passés à la paroisse pour échanger avec le père Jacques, qui devait les marier. Il avait bien une disponibilité le trente septembre prochain, pour un mariage, à quinze heures.  

Ils avaient vu cela comme un signe du destin et avaient immédiatement rappelé Southern Oaks pour réserver le lieu. Ils se mariaient donc le trente septembre prochain. Ce qui leur laissait moins de quatre mois pour organiser un mariage.

Ils avaient engagé une wedding planner new-yorkaise aussi coûteuse qu’excentrique. On disait néanmoins qu'elle très efficace et très talentueuse. Isobel avait déjà assisté à un mariage organisé par ses soins, pour une copine d’université et elle avait trouvé la cérémonie magnifique et pleine de goût. Coco répondait à toute heure du jour et de la nuit, se pliait en quatre pour satisfaire tout ce qu’ils souhaitaient et surtout, assurait que tout serait prêt et parfait pour le Jour J. Aujourd’hui, ils étaient revenus aux États-Unis pour faire des choix dans plusieurs postes absolument nécessaires : le gâteau de mariage, la décoration florale et les éléments de décoration. Isobel n’aurait jamais pensé qu’on pouvait avoir un « budget bougies » à quatre chiffres.

Coco leur avait préparé un endroit pour la dégustation adorable et Isobel était d’excellente humeur en s’asseyant sur le canapé, malgré la chaleur et l’humidité qui empoissait la Louisiane en ce jour de juillet. L’ombre du haut chêne leur apportait un peu de fraîcheur. Elle hocha la tête tout en promenant son regard sur le parc lorsque Coco expliqua où se tiendraient les tables pour le buffet. Ils avaient opté pour ce choix de peur qu’un service à table ennuie trop les gens (et ce n’était peut-être pas une bonne idée de maintenir leurs familles assises ensemble trop longtemps.)

- Oui, surtout en début de soirée, acquiesça-t-elle à la remarque d’Abel. Même si je pense que nos invités nordistes (et elle pensait aussi bien aux américains qu’aux anglais) auront trop chaud dans tous les cas... Mais je ne regrette rien, c’est vraiment magnifique ici, soupira-t-elle avec contentement. Elle glissa ses doigts dans ceux d’Abel. J’ai tellement hâte. C’est quand ton essayage de costume, déjà ? Tu as pris la boutique de New-York finalement, ou celle de Londres ?


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Abel Laveau
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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeDim 4 Juil 2021 - 22:20
« Ça c’est sûr. Isaac m’a répété au moins quinze fois qu’il ne pourra jamais trouver un costume à porter pour notre mariage sans risquer d’y mourir de chaud » répondit Abel avec un mince sourire en pensant à son meilleur ami qui avait grandi dans le Minnesota, près de la frontière canadienne : autant dire l’extrême opposé de la Louisiane, sur tous les plans. Il raffermit l’emprise de sa main dans celle d’Isobel comme un geste de tendresse pour commenter ses paroles. Il avait très hâte lui aussi de vivre cette future cérémonie et les mots ne suffisaient pas vraiment à le dire. « Celle de New York, sur les conseils de Connor, il connaît bien le tailleur. Isaac fait faire son costume là-bas aussi, du coup on reviendra tous les deux pour un essayage début août. »

Il avait choisi l’échantillon de tissu qui lui plaisait, mais évidemment, n’en avait pas touché un mot à Isobel : ils étaient d’accord tous les deux pour garder la surprise de leur tenue jusqu’à la fin. Il savait néanmoins qu’elle était en recherche active de sa robe, car il lui arrivait régulièrement la voir plongée dans des magazines et dans des échantillons de tissu et de perles qu’elle étalait sur la table basse de leur salon.

« Et toi, tu pars quand pour Paris, finalement ? » Car Isobel ratissait tellement large pour trouver la plus belle robe, qu’elle s’aventurait même chez des grands créateurs d’autres pays et avait fini par jeter son dévolu sur une marque française. Son ton fut un peu plus sérieux en demandant : « Ta mère va faire le voyage toute seule ou elle vient avec tes amies ? »


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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeDim 4 Juil 2021 - 22:53
La chaleur en Louisiane était une véritable question qui taraudait Isobel : ils se mariaient fin septembre, en espérant avoir des températures plus clémentes, mais ils n’étaient pas à l’abri d’un été indien particulièrement intense. Si cela arrivait, ils seraient peut-être obligés de faire la réception en intérieur, ce qu’elle ne souhaitait pas. Coco avait tenté de les rassurer en leur présentant des planches d’organisation pour une cérémonie dans la maison (ce qui serait également utile en cas de pluie) mais cela n’était jamais aussi beau que dans les jardins. Visiblement, cette problématique tracassait également leurs invités, qui étaient tous à la recherche de la tenue idéale : plus facile pour les femmes de prévoir une robe légère que pour les hommes.

- Oh bah il m’en a parlé aussi l’autre jour, je lui ai de choisir du lin mais il semble traumatisé en avance. Le tailleur saurait de toute manière les conseiller au mieux pour choisir la bonne matière. Abel avait pris ses rendez-vous et Isy en était ravie : tout devenait vraiment très concret. Méfie toi, il en profitera peut-être pour t’embarquer dans un enterrement de vie de garçon débridé, le taquina-t-elle.

Elle savait très bien - et Abel également - qu’Isaac préparait quelque chose, avec leur petite bande de copains. Il lui avait d’ailleurs posé plusieurs questions, de la plus banale « Est-ce que tu pourrais me passer le nom et l’adresse de tous les cousins d’Abel ? » à la plus étrange « Je sais qu’Abel est allergique au soja, mais allergique à quel point ?  » en passant par certaines carrément inquiétantes « Est-ce que tu sais si Abel est opposé au vol à dos de dragon ? » Elle savait donc qu’un jour, Isaac allait embarquer son meilleur ami pour tout un week-end et elle... elle espérait juste le revoir à peu près entier.

- Dans quinze jours ! répondit-elle avec enthousiasme à la question sur son départ à Paris. J’ai tellement hâte, et les filles aussi !

Elle avait organisé tout un week-end en France avec ses demoiselles d’honneur, à l’occasion de son essayage de robe chez un créateur qui lui faisait vraiment de l’œil. Elle avait réservé un bel hôtel dans Paris, deux restaurants à tomber et elles allaient beaucoup s’amuser. Pour Avalon, qui venait d’Angleterre, ce n’était pas très loin mais pour ses copines américaines, c’était une petite aventure. Pour respecter la tradition, elle avait également invité sa belle-mère, la mère d’Abel, à l’essayage de robes (pas à la soirée entre filles, donc.) Adeline allait prendre un Portoloin mais rentrerait ensuite en Angleterre pour passer le week-end avec son fils. Et, prise d’un élan, elle avait également invité sa mère. Elle avait envie de vivre complètement cette expérience du mariage, de la vivre de manière normale pour une fois : elle voulait partager ce moment avec sa mère, cela les rapprocherait peut-être.

- Elle fait le voyage avec Jess, Emily et Blair. Ellie arrivera un peu plus tard, elle a du boulot. Je me suis dit que c’était mieux, au moins je suis certaine qu’elle ne va pas se perdre... Même si j’avoue, j’ai un peu de mal à les imaginer papoter.

Ses amies américaines et Sophie Lavespère étaient plus qu’opposées. Isy s’était sentie obligée de les briefer un petit peu, pour éviter les impairs (et aussi pour qu’on la garde loin de tout verre d’alcool.) Mais son inquiétude fut interrompue par l’arrivée d’un serveur endimanché, qui leur présenta un plateau où étaient posées différentes assiettes. Tout en les disposant devant eux, il énonça.

- Celui-ci est un biscuit à la cuillère, avec trois garnitures différentes selon les étages : caramel d’orange, fruit de la passion-mangue, et soufflé aux noisettes. Ici, nous avons une génoise au chocolat noir fourrée à la ganache et à la crème de chocolat blanc, et agrémentée de truffes au Grand Marnier. Voici également une mousseline aux fruits de la passion, mangues, fraises et mandarines. Là, nous avons un choix un peu moins traditionnel puisqu’il s’agit d’une tartelette à la pistache et à la truffe, agrémenté de son lys en sucre. Évidemment, nous pouvons sculpter la fleur de votre choix*. Enfin, nous avons la dernière création de monsieur Simon, à base de mandarines, litchis et compotée de framboise. 

Il leur servit au passage deux coupes de champagne, avant de les laisser à leur dégustation, assurant qu’il ne serait pas loin s’ils avaient besoin de quoi que ce soit. Une fois qu’il se fut éloigné, Isobel coula un regard à Abel, un sourire sur les lèvres.

- Et bien... souffla-t-elle en saisissant sa coupe. À notre mariage, je suppose ?

HRP:


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Abel Laveau
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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeDim 4 Juil 2021 - 23:40
« Ne m’en parle pas, grimaça Abel au sujet de ce futur enterrement de vie de garçon. Je ne sais pas ce qu’il prépare exactement mais je suis à deux doigts de donner du Polynectar à quelqu’un pour y aller à ma place. »

Il connaissait Isaac : un de ses passe-temps favoris était de sortir Abel de sa zone de confort. Souvent, cela leur réussissait, car l’étonnante complémentarité de leur duo était précisément ce qui faisait la qualité de leur amitié. Isaac avait un talent pour le pousser à se dépasser à des endroits et lui faire découvrir des nouvelles perspectives, et Abel savait lui donner le cadre et la stabilité dont il avait parfois besoin. Il pouvait déjà deviner que l’enterrement de vie de garçon était l’occasion parfaite pour Isaac de s’amuser à lui lancer tous les défis les plus fous. Abel s’en inquiétait un peu mais au fond, il avait confiance en son ami pour ne pas dépasser les bornes et savoir trouver le bon équilibre pour que cela reste un bon moment pour tout le monde.

« Vous allez bien vous amuser » commenta t-il en souriant légèrement face à sa fiancée qui semblait déjà excitée à l’idée de ce week-end parisien entre filles. « Tes demoiselles d’honneur vont faire faire leurs robes là-bas aussi ? »

Il était de tradition que toutes les demoiselles d’honneur suivent un dress code. Il avait cru comprendre qu’Isobel ne souhaitait pas le faire trop strictement en imposant un seul et même modèle de robe à toutes, mais elle tenait malgré tout à cette tradition, comme à beaucoup d’autres : Abel découvrait un peu plus chaque jour qu’au fond, Isobel était une romantique qui aimait suivre son expérience de mariée jusqu’au bout en cochant toutes les cases des traditions américaines.

Et cette liste comprenait le fait d’inviter sa mère à l’essayage de robes. Abel n’était pas certain que cela soit une bonne idée, car il pressentait déjà que Sophie allait décevoir Isobel d’une manière ou d’une autre, comme elle l’avait toujours fait. Avec elle, tous les pires scénarios étaient possible. Elle allait arriver dans la boutique en étant à moitié ivre, elle allait faire des commentaires déplacés et gâcher ce moment, ou pire encore, elle allait oublier de venir ou changer d’avis à la dernière minute. Mais Abel s’était gardé d’exprimer cet avis face à sa fiancée, pour ne pas la déstabiliser ou remettre en question ce qui semblait être important pour elle. Avec un peu de chance, il se trompait et ils auraient une bonne surprise, comme lorsqu’elle avait appris pour leurs fiançailles : contre toute attente, elle avait plutôt bien réagi.

« Tes amies sauront gérer, ne t’en fais pas, dit t-il pour rassurer Isobel. Emily a le don pour mettre à l’aise n’importe qui, je suis sûre qu’elle arriverait à faire parler même ma mère, alors la tienne, ça sera du gâteau ! »

En parlant de gâteau, ce fut le moment que choisit le serveur pour venir leur apporter le plateau de petits fours sucrés qu’ils avaient demandé à déguster. Abel en reconnut très vite l’aspect pour avoir passé du temps à éplucher le catalogue du traiteur. Sa gourmandise fut titillée par le discours du serveur qui accompagna les couleurs vives et les jolies textures des gâteaux. Il ne se fit pas prier pour attraper la génoise au chocolat en même temps que sa coupe de champagne.

« À notre mariage » approuva t-il avec un sourire en faisant tinter son verre contre celui d’Isobel.

Tout était parfait décidément : ce lieu enchanteur, la merveilleuse idée d’épouser l’amour de sa vie dans quelques mois, et surtout, cette explosion de saveurs chocolatées dans sa bouche. Son bonheur se lisait dans son regard alors qu’il mâchait consciencieusement.

« Je ne le dirai jamais assez mais le mélange chocolat truffe, c’est vraiment la meilleure invention. Elle est comment, cette mousseline ? » Isobel avait évidemment choisi le dessert le plus fruité et le moins gras de cette composition pour commencer.


Abel Laveau
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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeVen 30 Juil 2021 - 0:50
Isobel rit de bon cœur lorsque Abel lui avoua qu’il envisageait d’utiliser du Polynectar pour échapper à son propre enterrement de vie de garçon. Effectivement elle avait un peu de mal à imaginer son fiancé à dos de dragon quelque part dans un désert du Nevada... Mais cela serait une expérience au moins, un bon moment avec ses amis. Ou du moins, elle l’espérait pour lui.

- Arrête, il doit préparer ça depuis des lustres, tu serais déçu de manquer ça !

Elle se tâta à rajouter une plaisanterie sur les strip-teaseuses que Isaac ne manquerait pas d’inviter mais songea que ce n’était peut-être pas des plus adaptés sur leur lieu de mariage. De plus, elle n’était pas vraiment certaine de vouloir se lancer sur cette pente glissante. C’était mieux de ne rien savoir. Connaissant ses copines, elle n’était pas non plus certaine que Abel soit enchanté par ce qu’elles étaient sûrement en train de prévoir pour sa propre soirée à elle. Elle n’en n’avait pas encore la date, Jessica jouait toujours l’innocente lorsqu’elle tentait de tâter le terrain. En attendant, Isy s’occupait donc de son week-end avec ses demoiselles d’honneur pour la robe (et il n’y avait pas de strip-teasers, elle ne pensait pas qu’Adeline Laveau apprécierait.)  

- Oui, comme on est toutes réunies, les couturiers vont prendre leurs mesures et voir avec elles le style qu’elle voudrait et je vais choisir le tissu, en rapport avec nos couleurs. Ils partaient sur du pêche et du bleu marine. J’ai pensé à les faire à New-York mais c’est compliqué d’envoyer Avalon là-bas, elle travaille beaucoup.

Ce n’était pas simple d’organiser leur mariage dans deux pays différents. Ils avaient multiplié les allers-retours ces derniers temps, mais tous leurs invités n’étaient pas au même endroit, il fallait composer avec tout le monde : les américains, les anglais, les louisianais (vraiment un autre type de population, à leur sens.) Et puis elle voulait un créateur français pour sa robe, leur pâtissier était New-Yorkais, leur traiteur de la Nouvelle-Orléans, le photographe de Los Angeles, les lampions qui décoraient le jardin venaient d’Allemagne, les faire-parts étaient faits à Londres... Coco gérait tout cela pour eux mais leurs esprits étaient éparpillés. Ces derniers temps, elle était vraiment focalisée sur le mariage, elle tenait beaucoup à ce que la cérémonie et la réception soient parfaites. On n se mariait qu’une fois - elle le pensait vraiment - et elle avait envie de cette très grande fête, elle avait envie de cocher toutes les traditions. Elle avait envie que tout soit le plus normal possible, pour une journée, sans les soucis de familles, sans le passif : juste une journée splendide avec leurs amis et leurs proches, à célébrer et à profiter. Elle voulait une journée aussi normale qu’extraordinaire? C’était aussi pour cela qu’elle avait invité Sophie à son week-end à Paris.

- J’espère, elles ont été briefées en tout cas... Il est vrai que son amie Emily était parfaitement à l’aise avec tout le monde, ce qui serait l’idéal pour gérer sa propre mère et détendre un peu celle d’Abel. Tu sais, j’ai été surprise que ta mère accepte de venir, je pensais qu’elle allait refuser.

Après tout, sa future belle-mère ne la portait pas vraiment dans son cœur. C’était pour faire un pas vers elle qu’Isy l’avait invitée à cet essayage mais elle pensait véritablement qu’Adeline Laveau ne viendrait pas. Certes, elle allait juste passer la journée avec elles avant de rejoindre son fils chéri en Angleterre mais tout de même.

Elle fut sorti de ses pensées par l’arrivée des gâteaux et du champagne. Elle était enthousiasmée par ces parts aussi jolies qu’appétissantes et pressentait que cela serait complexe de n’en choisir qu’un pour la réception. Peut-être qu’ils pourraient en intégrer un autre pour le brunch du lendemain matin... Elle trinqua avec Abel, toute heureuse, avant d’attraper une assiette et une petite fourchette. Sa première bouchée fut celle de la mousseline aux fruits de la passion, mangues, fraises et mandarines. C’était délicieux. C’était à la fois sucré et un peu acidulé, tout en étant assez doux. Elle tourna la tête vers Abel, qui semblait passer un excellent moment en tête à tête avec la génoise au chocolat, truffes et Grand Marnier. Elle sourit, amusée.

- Renversante. Mais je ne sais pas si ça plairait à des enfants, c’est peut-être trop fruité.

Ils avaient plusieurs enfants à la réception, des petits Laveau et Lavespère, et les enfants de leurs amis, surtout du coté d’Abel. La plupart de ses copines n’étaient pas encore mères.


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Abel Laveau
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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeDim 15 Aoû 2021 - 13:12
« En vrai, je suis plutôt curieux de savoir ce qu’il va concocter » concéda Abel avec un mince sourire, en laissant traîner son regard sur le jardin de la propriété.

Il connaissait assez Isaac pour savoir qu’il serait probablement surpris face à son imagination débordante pour trouver des activités à la fois originales et gênantes. Puisque Isobel et lui avaient décidé de se plier à toutes les coutumes des mariages américains, Abel savait que l’enterrement de vie de garçon était une tradition à laquelle il ne pouvait couper. Il s’y pliait avec un enthousiasme relatif, car en vérité, ne pas le faire ne l’aurait pas dérangé non plus.

Isobel à l’inverse était plus enthousiaste au sujet de son propre enterrement de vie de jeune fille que lui organisaient ses amies. Mais pour le moment, ses pensées étaient surtout tournées vers l’échéance la plus proche du week-end qu’elle prévoyait de passer à Paris avec ses demoiselles d’honneur, pour l’essayage de leurs robes. Abel hocha la tête quand elle annonça qu’elle avait prévu de choisir le tissu pour elles, dont ils avaient convenu ensemble la couleur. De manière similaire, il avait prévu de se rendre début août à New York avec ses témoins de mariage et ses parents, pour la confection et l’essayage des costumes. S’il ne redoutait pas trop ce moment, Abel s’inquiétait un peu plus pour l’essayage d’Isobel, pour deux raisons : leurs deux mères étaient sensées y participer. Il se sentait très sceptique sur la présence de Sophie, qui, si elle ne se défilait pas au dernier moment, serait certainement mal adaptée dans ce moment -mais il évitait d’en faire part à sa fiancée qu’il sentait sensible sur le sujet. Quant à sa propre mère, Adeline, Abel savait qu’elle avait eu quelques difficultés à accepter leurs fiançailles qui s’étaient organisées trop tôt à son goût et qui avaient mis en lumière la méfiance qu’elle ressentait face à leur couple. Il fallait dire qu’Isobel Lavespère n’était pas complètement revenue en odeur de sainteté à la Nouvelle-Orléans et qu’Adeline n’avait jamais oublié la manière dont elle avait brisé le coeur de son fils des années plus tôt. Cette attitude avait causé quelques disputes entre mère et fils. Depuis quelques temps, Abel sentait que sa mère commençait à accepter la situation et faisait en sorte de s’impliquer dans l’organisation du mariage, alors il espérait que les tensions ne resurgiraient pas le jour J.

Les paroles d’Isobel rejoignirent justement ses pensées quand elle avoua sa surprise face au fait qu’Adeline avait accepté son invitation pour l’essayage des robes. Il s’accorda un temps de silence et de réflexion avant de répondre :

« Je pense que c’est sa manière de faire un pas vers toi, comme tu en as fait un en l’invitant… Je crois qu’elle commence à se faire l’idée de notre mariage » fit-il en haussant légèrement les épaules. De toute manière, il ne lui avait pas vraiment laissé le choix : il allait toujours au bout de ce qu’il avait en tête, même si le soutien de sa mère comptait beaucoup pour lui et que leurs disputes l’avaient impacté. « Et puis, elle n’aurait pas laissé Sophie Lavespère être la seule représentante de la communauté à cet essayage, penses-tu » ajouta t-il sur un ton de plaisanterie.

L’arrivée des petits fours leur permit d’évacuer ces divers sujets d’anxiété. En guise de deuxième bouchée, Abel attrapa le biscuit à la cuillère aux multiples saveurs.

« Celui-là plairait peut-être plus à tout le monde, c’est fruité et il y a des noisettes aussi. »

Il continua sa dégustation, en essayant les trois autres propositions, toutes délicieuses. Il fut difficile pour lui de se prononcer :

« Ils sont tous vraiment bons… Mais s’il faut choisir, je crois que je préfère la génoise au chocolat fourrée au chocolat blanc, avec des truffes. » Son choix n’était pas vraiment étonnant : c’était le plus gourmand. « Et toi ? »


Abel Laveau
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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeDim 22 Aoû 2021 - 18:38
L’explication d’Abel quant à la présence de sa mère à son essayage de robes était tout à fait probable : Adeline avait saisi cette opportunité de s’impliquer. Visiblement, elle commençait à se faire à l’idée de leur union. Elle retint tout mauvais esprit qui lui aurait fait dire « Ah bah de toute manière elle n’a pas le choix » pour plutôt penser « Tant mieux. » Elle n’avait pas envie d’être en conflit avec sa future belle-mère : elle le taquinait beaucoup sur cela mais c’était vrai, Abel était assez proche d’elle. Elle n’avait pas envi qu’il soit dans une situation de tension, écartelé entre sa future femme et sa mère. Isy était prête à mettre de l’eau dans son vin pour apaiser la situation. Surtout qu’en plus du mariage, ils se projetaient sur la naissance d’un enfant. Il serait plus facile pour tout le monde de bien s’entendre : les conflits de famille, elle connaissait bien et elle souhaitait en préserver leur potentielle petite famille à venir. Elle sourit à la plaisanterie d’Abel et posa sa main sur sa cuisse, amusée.

- Elle fait bien, comme ça elle passera pour le parent de marié le plus raisonnable de l’assemblée !

Pas difficile quand on voyait la mère de la mariée, après tout. Elle était prête à laisser de la place à sa belle-mère si cela lui faisait plaisir et si cela améliorait leur relation. Les arrangements floraux pour l’église n’était pas encore complètement arrêtés, songea-t-elle. Ils pourraient lui présenter leurs différents choix afin qu’elle donne son avis... Ils étaient encore à la Nouvelle-Orléans pour deux jours, cela serait l’occasion. En attendant, ils devaient absolument se décider pour ces gâteaux. Suivant le mouvement d’Abel, elle goûta le biscuit à la cuillère, qui était également excellent. Leur pâtissier était renommé à New-York, il faisait les choux-gras (littéralement) de certains magasines. Ses gâteaux coûtaient une petite fortune, elle avait presque pensé à une erreur la première fois. Ils devaient avoir dégusté au moins deux cent dollars rien que dans leur petite assiette.

- J’adore celui-là, commenta-t-elle. Le soufflé aux noisettes va très bien avec la passion et la mangue et je n’avais jamais goûté de caramel d’orange...

La tartelette à la pistache était bonne mais pas assez époustouflante pour être leur gâteau principal : elle l’élimina donc dans sa tête. Entre les deux gâteaux aux fruits, elle préférait le premier, la mousseline passion, mangue, fraises et mandarines, qui risquait de moins plaire aux enfants. Ils en arrivaient donc à la génoise au chocolat noir, fourrée à la ganache, crème de chocolat blanc avec les truffes au Grand Marnier et le biscuit à la cuillère caramel d’orange, fruit de la passion-mangue et soufflé aux noisettes.

- Je préfère le biscuit à la cuillère et je me dis que ça serait plus sympa pour la pièce montée d’avoir les trois parfums. En plus il est plus léger que celui au chocolat et après le repas... Par contre, le gâteau au chocolat pour le brunch du lendemain, je le trouve parfait !

En plus de leur réception de mariage, le 30 septembre (et du dîner de répétition, la veille), ils donnaient le dimanche matin un brunch sur leur lieu de mariage, pour rassembler une dernière fois leurs invités.


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Les arguments sensés d’Isobel firent mouche auprès d’Abel, qui hocha la tête en guise d’assentiment :

« Moi, tant qu’on peut avoir celui au chocolat… » Il eut un sourire en coin. « Tu as raison, le biscuit à la cuillère sera plus adapté. On peut faire comme tu proposes. »

Par gourmandise, il se resservit un peu des gâteaux qu’ils avaient choisi et vit plus loin Coco qui revenait dans leur direction, perchée sur ses hauts talons. Elle affichait un grand sourire en leur demandant :

« Je vois que vous avez entamé la dégustation ! Toutes mes excuses j’ai eu un appel urgent. Est-ce que vous avez fait votre choix ou vous hésitez encore ?
-Non, nous avons choisi. On préfère le gâteau à la cuillère pour la pièce montée après le dîner. Et on pensait servir le gâteau au chocolat pour le brunch, c’est possible ?
-Bien évidemment ! C’est un excellent choix. Alors, laissez-moi vous montrer les devis proposés par le pâtissier pour ces différentes pièces… »

Elle extirpa de son sac à main une pochette et s’attela à leur présenter l’offre complète, sur laquelle ils passèrent une bonne heure tous les trois, afin de régler tous les détails de la prestation. A la fin de la journée, ils avaient coché une case de la longue liste de préparatifs du mariage, une de celles qu’Abel avait hâte de cocher.

Il y en avait d’autres, qui le rendaient plus anxieux, et notamment celle qui concernait la préparation d’un moment particulier et classique de tout mariage : la danse d’ouverture, sensée inaugurer la piste et pendant laquelle tous les yeux seraient rivés sur le couple marié. Abel avait brièvement songé à demander de supprimer cette tradition, puis il s’était ravisé en songeant qu’il pouvait faire un effort et que cela ferait sûrement plaisir à Isobel qui aimait tellement danser. Mais s’il était doué de ses deux mains pour fabriquer des choses, il était bien plus maladroit de ses deux jambes quand il s’agissait de leur faire adopter un rythme et un sens cohérent. Cette lacune devint évidente quand il se retrouva debout face à Isobel, sur le parquet d’une salle de danse réservée pour l’occasion, un samedi après-midi.

« Hum. » Le malaise était palpable sur sa figure. Ses mains cherchaient la bonne posture sur la taille d’Isobel, tandis qu’il essayait de comprendre les règles de la valse. « Je dois forcément guider les pas ? Est-ce que c’est pas plus facile si on fait l’inverse ? »


Abel Laveau
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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeSam 25 Sep 2021 - 14:13
L’organisation d’un mariage, surtout en si peu de temps, était une suite de questions et de problèmes à résoudre. Les faire-parts, le gâteau, les lumières, le plan de table, les fleurs, les chaises, les nappes, les ronds de serviette... Heureusement, certaines tâches étaient plus agréables que d’autres : comme se préparer pour leur ouverture de bal. C’était un moment important pour elle et elle voulait que tout se passe bien. Isobel dansait depuis qu’elle savait marcher. Sa grand-mère l’y avait inscrite parce qu’elle lui répétait toujours qu’il était important d’être gracieuse. Elle allait au ballet deux fois par semaine et elle s’y appliquait toujours consciencieusement. Quand Anne était morte et qu’elle était partie vivre avec sa mère, son grand-père avait continué de lui offrir ces cours. C’était une bulle loin de la réalité, loin du coven, de Sophie, de tout ce qui n’allait pas dans sa vie. Au ballet, tout était toujours maîtrisé, élégant, tout était toujours beau et les spectacles étaient des moments hors-du-temps. Malgré les années, malgré sa fugue, ses difficultés, Isobel n’avait jamais cessé de danser, sur un vieux coin de parquet dans un appartement miteux de Los Angeles ou dans un studio semi-professionnel à Londres. Danser à son mariage, c’était une évidence pour elle.

Pour Abel, c’était un moment désagréable. Elle le savait, ce n’était pas vraiment une surprise. Déjà lorsqu’ils étaient adolescents, c’était la croix et la bannière pour pouvoir l’entraîner sur la piste de danse. Alors à leur mariage, alors que tout le monde aurait les yeux fixés sur eux... Pour tenter de diminuer son stress, Isobel avait demandé à louer une salle de son studio un samedi après-midi, pour qu’ils puissent venir pratiquer. Niveau chorégraphie, elle avait imaginé quelque chose d’assez simple, pas trop technique et pas trop guindé. Pourtant, malgré cela, Abel ne semblait vraiment pas très à l’aise.

Elle glissa sa main sur celle d’Abel pour la remonter de sa taille à son dos, hochant la tête.

- Normalement l’homme guide, ça ferait bizarre si je guidais.

Il n’y avait bien qu’en danse qu’elle disait cela, qu’on s’entende bien. Elle attrapa son autre main de la sienne pour qu’il tende son bras.

- Mais tu peux le faire, ce n’est vraiment pas compliqué, les pas sont simplissimes.

Elle se positionna en face de lui et attendit quelques secondes. Avant de lui faire un sourire.

- C’est la partie où tu me fais faire un tour, pour commencer.   


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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeSam 25 Sep 2021 - 16:07
« Hum… Ce qui fait bizarre c’est de t’entendre dire ça. Voilà un terrain où le matriarcat m’arrangerait bien » avoua t-il, dans une tentative d’humour pour se détendre lui-même.

Il ne se sentait pas à l’aise, c’était évident, cela transparaissait dans tous ses gestes. Et pourtant, ils n’étaient que tous les deux, dans cette grande pièce vide. Isobel avait eu la délicatesse de leur réserver une salle sans aucun autre témoin. Autant dire qu’Abel ne se sentait pas du tout prêt à réitérer l’expérience devant les trois quarts de leurs familles et amis respectifs.

Heureusement, il s’était engagé à faire cette danse et quand il s’engageait dans quelque chose, il prenait la tâche au sérieux, même si elle ne lui faisait pas plaisir. Se rappeler que c’était important pour Isobel l’aidait à tenir bon. Il se montra donc plutôt de bonne composition face à sa fiancée qui tentait de lui expliquer les pas.

« Bon, si ce n’est pas compliqué, alors… Rappelle-moi quel est le premier pas déjà ? » Le tour, lui indiqua t-elle. Il tendit son bras vers le haut, en l’interrogeant ? « Euh dans quel sens ? Comme ça ? » Il donna une impulsion pour l’inviter à tournoyer, en espérant n’avoir pas l’air trop maladroit. « Et après on entame la valse c’est ça ? » La partie la plus dure. « Pardon mais je crois que je me mélange toujours sur le rythme des pieds, ça a l’air hyper facile quand on regarde et en fait il faut être concentré quand même. »


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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeSam 25 Sep 2021 - 16:26
- Oh arrête, je te laisse diriger dans d’autres domaines et tu en es très content, répondit-elle avec un sourire en coin, dans l’espoir de le détendre un peu.

La nervosité transparaissait de tous ses gestes et de son aura. Pourtant ils étaient seuls tous les deux dans cette salle. Elle n’osait pas imaginer ce que cela serait le jour du mariage, pendant leur réception, avec toute leur famille et leurs amis.

- Vers la droite, répondit-elle en tournoyant sur elle-même, sans difficulté. Elle revint dans ses bras avec un sourire, dans l’espoir que commencer à danser lui permette de dédramatiser la chose. C’est ça, un pas en avant, un pas en arrière pour commencer et puis... Elle sentit Abel s’emmêler les pinceaux en direct lorsqu’il manqua de lui marcher sur le pied gauche. En réalité c’est assez machinal une fois que tu as pris le truc ! Attends.

Elle les fit cesser tout mouvement et les replaça bien. Elle prit la main d’Abel pour la mettre dans son dos et entrelaça leurs mains.

- Je vais guider pour l’instant, comme ça, tu vas pouvoir faire. On va tenter les premiers mouvements de valse. Et.. Un, pied droit en avant, deux, pied gauche, trois, en arrière, et un, deux, trois, un, deux, trois...

Elle impulsa légèrement les premiers mouvements qu’elle répéta un boucle, le temps qu’Abel prenne le rythme.

- Regarde-moi, pas tes pieds, finit-elle par souffler. Tu vois que ça se fait ? Et un, deux, trois... De toute façon, reprit-elle pour qu’il renonce à la tentation de regarder leurs pieds, il ne faut pas que tu t’en fasses. Ma robe pour la soirée sera éblouissante alors les gens ne regarderont que moi, le taquina-t-elle.


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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeLun 27 Sep 2021 - 19:31
« Quoi ! Je ne dirige pas toujours » répliqua Abel avec un rire face aux sous-entendus tout à fait graveleux qu’ils étaient en train de faire.

Cette note d’humour eut au moins le mérite de le détendre légèrement. Un peu trop concentré sur ses pas, il ne parvint pas à trouver le naturel qui transparaissait de tous les gestes d’Isobel qui, elle, semblait danser sans effort. Il essayait péniblement d’allier l’ordre des pas avec le rythme et finit par s’emmêler entre sa gauche et sa droite, sous les yeux de sa compagne.

« Mais tout le problème est justement dans le fait de prendre le truc » souligna t-il en haussant les sourcils.

Or il ne pouvait pas s’en vanter pour le moment. Isobel finit par accéder à sa première requête de les guider tous les deux, ce qui l’allégea d’un peu de pression.

« Ok, je te suis » dit-il aussitôt, en gardant les yeux rivés sur le sol, une erreur qu’Isobel ne tarda pas à reprendre. « Ah, pardon » s’excusa t-il automatiquement, en bon élève attentif aux instructions du professeur. Il crut que la tâche serait encore plus difficile maintenant qu’il ne pouvait plus voir ses pieds bouger mais il eut la surprise de se sentir plus à l’aise, ou en tout cas, plus en rythme, ce qui était déjà un progrès. La remarque d’Isobel lui tira un sourire amusé. « Ah bah méfie-toi, parce que du coup je risque moi aussi d’être très déconcentré par ta robe et être le pire des cavaliers. Si je ne le suis pas déjà. »

Mais finalement, il ne se débrouillait pas si mal quand c’était Isobel qui guidait et qu'il ne regardait pas ses pieds : il se laissait simplement entraîner et ses pas semblaient trouver une forme de cohérence instinctive.

« Comme ça, c’est bien ? » s’enquit-il, en songeant qu’il avait peut-être l’air très gauche, vu de l’extérieur. « En fait, j’ai compris, il faut éviter de trop réfléchir. » Et suivre le rythme, qu’Isobel impulsait très bien avec ses mouvements. « Ecoute, si toute la danse est comme ça, je peux m’en sortir, je crois. »

Mais il savait que ce n’était pas le cas et que sa fiancée avait prévu quelques pirouettes, car pourquoi s’arrêter en si bon chemin.


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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeLun 27 Sep 2021 - 21:24
- Ce n’est pas ce que mes souvenirs de cette semaine me disent, répondit Isobel d’un ton taquin, contente de voir qu’Abel semblait un peu plus détendu.

Elle savait très bien qu’il acceptait de faire cette première danse pour elle - s’il n’y avait eu que lui, ils auraient fait l’impasse sur cette tradition - mais elle avait envie qu’il passe un bon moment quand même. Certes, tout le monde allait les regarder - et elle savait bien qu’Abel détestait ce genre de choses - mais cela allait tout de même être un moment qui leur appartenait. Ils ne dansaient presque jamais ensemble. Des fois, dans le salon, quand ils écoutaient de la musique, elle se glissait contre lui et ils se laissaient aller à quelques balancements. C’était très différent d’une chorégraphie, qu’elle avait pourtant tenté de faire la plus simple possible (elle avait dû renoncer à l’idée de faire quelques jolis portés parce qu’il avait peur de la faire tomber.)

Pour elle, il avait juste besoin de se détendre et de se laisser aller sur la musique. Elle prit la main pour lui permettre de prendre le rythme, tranquillement. Après un début un peu gauche, elle eut l’impression qu’il gagnait en aisance, ce qui lui tira un sourire réjoui. Ils tournoyaient dans la salle, en décalage avec leur chanson, mais peu importe : Abel souriait, c’était déjà ça de gagné.

- Mais non, dédramatisa-t-elle quand il suggéra qu’il était le pire des cavaliers. Regarde, tu ne m’as pas blessée pour le moment, on est bien. Elle se permit d’accélérer le rythme, ce qu’il suivit plutôt bien. C’est parfait, valida-t-elle quand il chercha son approbation. Elle remonta légèrement son bras pour qu’il soit bien soutenu. Sa petite remarque lui tira un rire. Et on sait très bien que tu fais ça parfaitement, ne pas trop réfléchir.

Dans les faits, elle avait plutôt l’impression que c’était la présence du public qui le gênait. Ses amis, son cousin Alexandre, caméra au poing, prêt à filmer la moindre séquence qui servirait dans un bêtisier... Mais cela serait plutôt malvenu de chasser tous leurs invités puisqu’ils puissent danser seuls tous les deux.

- Il y a quelques autres trucs... mais simples ! s’empressa-t-elle d’ajouter. On tente une pirouette ? Tu me fais tourner, vers la gauche, tu lâches ma main et ensuite je re-tourne et je reviens dans tes bras. Faisable ?


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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeDim 10 Oct 2021 - 19:31
« Tu fais bien de souligner "pour le moment" » répondit Abel, en tâchant de ne pas perdre son élan. Il avait l’impression d’être à peu près en rythme, pour une fois. Encouragé par le compliment de sa fiancée, il ajouta : « Si on fait juste tournoyer, ça va. »

Tant qu’il ne s’agissait pas de faire des acrobaties et des portés où il risquait à tout moment de casser une côte d’Isobel, il pouvait s’en sortir avec de l’entraînement. Abel croyait beaucoup en la force du travail et c’était la raison pour laquelle avoir ce type de répétition lui semblait indispensable. Il n’était pas comme son ami Isaac ou son cousin Alexandre à se tenir prêt à foncer sans préparation et y aller au feeling. Abel avait toujours été un homme raisonnable, qui veillait à soigneusement baliser son chemin avant de s’y engager, surtout s’il était en terrain inconnu. La danse était pour lui pire encore qu’un terrain inconnu : c’était un terrain très intimidant. Il préférait donc s’y préparer sérieusement, pour accomplir une prestation correcte le jour venu, car il savait très bien qu’il serait littéralement sous le feux des projecteurs et que leurs proches auraient les yeux rivés sur eux. C’était une pensée qui faisait naître un peu d’anxiété chez lui, pour être honnête. Il essaya de le masquer en donnant le change à Isobel, par des traits d’humour :

« Bien sûr, ne pas réfléchir, c’est une seconde nature chez moi. »

Pas du tout et ils le savaient tous les deux. D’ailleurs Abel conceptualisait déjà dans sa tête l’action qu’Isobel lui demandait et préféra poser des questions plutôt que de simplement se jeter à l’eau :

« Euh… Vers ma gauche ou la tienne ? Je rattrape ta main quand tu reviens ? » Allez, personne ne les regardait, il pouvait se planter, Isobel était son seul public. Abel n’avait pas l’habitude d’échouer, mais en compagnie de celle qui allait devenir sa future femme, il pouvait bien se ridiculiser un peu. « Ok… »

Il exécuta la pirouette et miracle, Isobel s’en sortit saine et sauve, sans se fouler le poignet. Abel eut même l’occasion de la voir tourner avec grâce et revenir vers lui avec élégance, dans un mouvement qui lui sembla très réussi. Il n’était pas sûr de pouvoir en dire autant : il avait juste l’impression de rester planté comme un piquet avec le bras tendu pour le moment.

« Moi qu’est-ce que je fais pendant que tu tournes ? » lui demanda t-il en la réceptionnant contre lui. Il échangea un regard avec elle, un brin admiratif. « Tu es tellement gracieuse quand tu danses, c'est fou. Je vais avoir l’air d’un bâton à côté de toi… »


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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeDim 10 Oct 2021 - 19:54
- On va principalement tournoyer, glissa Isobel pour le rassurer. Tu verras, avec la musique, les lumières, l’ambiance, cela viendra tout seul. Ça sera un beau moment, j’en suis certaine, souffla-t-elle avec un sourire.

C’était l’ouverture de bal, leur première danse en tant que mari et femme, elle avait très hâte de cette partie de leur mariage, cela serait romantique. Elle était même certaine que Abel pourrait l’apprécier s’il se détendait un peu, s’il se laissait être emporté par la musique et leurs mouvements. Évidemment, cela voulait dire cesser de réfléchir, ce qui était évidemment son plus grand talent. Quand il fit un peu d’ironie là-dessus, elle fit mine de s’étonner.

- Et heureusement, parce que moi je t’épouse pour ta qualité première qui est l’impulsivité. En réalité, ils se complétaient bien là-dessus. Elle était plus impulsive que lui, ce qui les poussait des fois à faire des choses qu’il n’aurait sûrement pas fait seul, et il savait être raisonnable pour deux des fois. Vers ta gauche. Et oui, tu reprends ma main et on se remet en position.

Il lâcha sa main et elle fit un tour sur elle-même avec aisance, se laissant entraîner. Elle revint vers lui dans une seconde pirouette, se retrouvant de nouveau contre lui. Elle lui adressa un sourire alors que leurs mains se retrouvaient, agréablement surprise. Plutôt réussie pour une première !

- Tu peux te balancer un petit peu, suivre le rythme, suggéra-t-elle. Il lui glissa un compliment et elle sourit, touchée. Mais non, arrête de dire des choses comme ça, c’est pour ça aussi que tu stresses ! Tu imagines que tout le monde va te trouver ridicule, mais pas du tout. Ils vont juste nous trouver très mignons, je te jure.

Relâchant leurs bras, Isobel mit fin à leur valse pour se diriger vers le lecteur CD de la salle. Elle avait plusieurs chansons sur le disque qu’elle avait apporté, parce qu’elle avait fait plusieurs propositions à Abel au début. Elle en fit défiler plusieurs pour finalement tomber sur celle qu’elle cherchait. Elle revint vers Abel pour glisser ses bras autour de son cou, l’invitant à glisser ses mains autour de sa taille.

- Je change de méthode. Oublie la chorégraphie pour le moment. Comme quand tu tentais de draguer des filles à la fac, le provoqua-t-elle.



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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeDim 10 Oct 2021 - 21:39
Face à Isobel qui lui assurait que cette danse à deux serait un beau moment pour eux, Abel sourit légèrement.

« Eh bien… Je garderai les yeux rivés sur toi pour oublier qu’on n’est pas seuls et ça sera un beau moment. »


Il voulait bien la croire sur ce point, l’atmosphère aurait tout pour être romantique, ce serait leur première danse en tant que mariés, le symbole était fort. Il pouvait s’accrocher à cette très belle image pleine de tendresse, en guise de motivation.

Lui mettre des jolies images en tête n’était pas tout ce qu’Isobel faisait dans l’espoir de le détendre. Elle chercha à le rassurer de quelques paroles qui firent hausser les épaules d’Abel.

« Tu oublies mes cousins, ils aiment bien me charrier tu sais bien, parfois ils agissent encore comme si on avait dix ans… » Ce qui l’amusait parfois et souvent le fatiguait. « Est-ce qu’on peut interdire à Alexandre de prendre une quelconque vidéo de ce mariage ? J’ai déjà assez peur de ce qu’il va trouver à ressortir sur nous comme vieux dossiers d’enfance dans son discours de témoin. »

Mais Isobel s’était déjà échappée de ses bras pour aller changer la musique. Elle s’arrêta sur un air familier, un peu rétro, plutôt de la génération de leurs parents, mais qu’ils aimaient beaucoup tous les deux. Elle revint vers lui avec un commentaire qui tira un rire à son compagnon.

« Je note que tu dis « tentais ». C’est pour ta faible estime de mes capacités de drague ? » Si c’était le cas, eh bien, elle avait bien raison. Abel glissa ses mains autour de la taille de sa fiancée, en se laissant prendre au jeu qu’elle proposait. « Ok, un slow c’est plus facile qu’une valse, au moins… »

Il avait toujours considéré qu’un slow n’était pas vraiment une danse et qu’il suffisait de balancer de gauche à droite en tournant vaguement. Il avait donc toujours décidé que ce serait le seul type danse qu’il voulait bien exécuter sur une piste publique, ce qui lui était arrivé quelques fois. Mais c'était bien différent de partager ce moment avec sa future femme, sa meilleure amie de toujours, qu'il aimait de tout son coeur. En sentant Isobel se rapprocher de lui, il se laissa entraîner par son odeur familière et se rappela certains souvenirs de leur jeunesse, l’époque de leurs premiers émois, ce qui le fit sourire.

« Tu te souviens quand on était plus jeunes ? Tu étais la seule capable de me traîner sur une piste de danse. Les autres, c’était impossible. » Et ses cousins avaient essayé, de nombreuses fois. Un brin nostalgique, il avoua à Isobel : « J’aurais tout donné pour avoir ce genre de danse avec toi, à l’époque. »


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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitimeDim 10 Oct 2021 - 22:35
- Personnellement, je n’avais pas l’intention de regarder ailleurs, badina-t-elle.

Parce qu’elle se sentait toute amoureuse quand Abel la regardait en souriant et qu’elle rêvassait de ce moment avec lui. Leur mariage ne serait pas vraiment une cérémonie intime puisqu’ils dépassaient les deux cent invités (ils avaient de grandes familles, et encore, ils avaient dû en laisser de côté), mais elle savait que dans ce genre de moments, ils pourraient être dans leur bulle à eux. Profiter de leur mariage, de la joie de cette soirée, en espérant ne pas être interrompus, par les cousins d’Abel, par exemple. Ils étaient effectivement capables d’enfantillages, et si Isy trouvait ça plutôt drôle en temps normal, elle avait vraiment l’impression que cela tracassait son fiancé. Alexandre était l’aîné des Laveau, et le plus terrible des cousins en question.

- On peut interdire à Alexandre ce qu’on veut. Tu sais, je peux le coincer dans une ruelle du Carré pendant quelques minutes et crois-moi sur parole, après il ne sortira plus du rang. Tu n’as qu’un mot à dire... lança-t-elle en prenant son air de méchante sorcière vaudou.

Si c’était ce qu’il fallait faire pour s’assurer que leur mariage se passe bien et qu’Abel soit à l’aise, elle était tout à fait capable d’aller gentiment rappeler à Alexandre (qu’elle appréciait beaucoup, au passage), qu’elle n’avait pas besoin de savoir précisément où il habitait à Lafayette pour faire de sa vie un enfer. En attendant de fabriquer une petite poupée vaudou correspondante, Isobel tentait d’autres méthodes pour détendre son fiancé. Peut-être qu’il était trop concentré sur la chorégraphie, perfectionniste qu’il était, et qu’il avait juste besoin d’un petit échauffement rythmé.

Elle avait choisi un morceau qu’ils aimaient bien tous les deux, qui datait plutôt de l’époque de leurs parents, mais qui passait régulièrement au Chaudron lorsque les soirées se terminaient en fêtes (c’est-à-dire toutes les semaines.) Elle se glissa de nouveau contre lui, croisant ses mains derrière sa nuque. Sa petite remarque lui tira un rire et elle secoua la tête.

- Je ne remettrais jamais en question tes capacités de drague voyons. Tu m’as eue en trois rencards dont un au pub en bas de chez toi, c’est dire.

En tout cas, Abel était partant pour tenter un slow et ils commencèrent à se balancer doucement, ce qui tira un nouveau sourire à Isy. Le vieux souvenir qu’il convoqua l’attendrît immédiatement. Quand ils étaient adolescents, ils avaient tendance à s’échapper du Chaudron et des rues étouffantes de la ville pour se retrouver entre jeunes, loin des regards de leurs aînés. Ils s’entassaient dans les voitures de ceux qui avaient le permis pour se diriger vers le bayou. Ils connaissaient plusieurs endroits, vieilles cabanes abandonnées et ponton vers lesquels se retrouver. Ils faisaient un feu, lançaient de la musique sur la radio grésillante du pick-up d’Antoine, buvaient leurs premières bières. Isobel voulait toujours danser. Il y avait ceux qui étaient toujours partants et ceux qu’il fallait traîner par la main pour qu’ils daignent s’aventurer sur la piste de danse, comme Abel. Il était plutôt du genre à s’assoir dans un coin et à les regarder faire, ce qu’Isobel refusait systématiquement. Ils n’étaient pas venus si loin pour ne pas profiter de leur soirée.

- Je me souviens très bien. Je devais te tracter par la main pour que tu daignes nous rejoindre. Sa confession fit manquer un battement à son coeur. Moi aussi, avoua-t-elle. Pour tout te dire, j’avais même choisi la chanson pour t'inviter. C’était Can’t fight this feeling des REO Speedwagon. Malheureusement, Antoine refusait de passer autre chose que du Kenny Rogers et surtout pas ma « daube », comme il disait.  

Ce souvenir lui tira un léger rire et elle ajusta ses bras autour du cou d’Abel.

- L’avantage, c’est qu’il n’est pas trop tard pour rattraper le temps perdu.

Elle se hissa sur la pointe des pieds pour l’embrasser.


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« Oh la la, fit Abel face à la menace à peine voilée d’Isobel. Tu veux vraiment prendre le risque de déclencher une guerre entre Laveau et Lavespère à quelques semaines de notre mariage ? » Il fit mine de réfléchir, avec un air qui semblait tout à fait sérieux, comme s’il soupesait réellement le pour et le contre de cette proposition. « D’accord, je te couvrirai. »

Il ne comptait pas faire quoi que ce soit à son cousin dont il était le plus proche, mais c’était plutôt agréable de plaisanter avec Isobel à cet instant. Il en oubliait presque le trac que faisait naître chez lui la perspective de danser face à un public. Isobel le connaissait assez pour savoir comment réussir à le mettre à l’aise, comme elle y parvint en revenant sur leurs souvenirs. Les premiers rencards qu’ils avaient partagés semblaient très loin désormais et pourtant, ce n’était pas si vieux. Abel commenta après quelques secondes de silence, dans un souffle :

« C’est fou comme ça paraît loin alors que c’était il y a à peine deux ans. »

Un an et quatre mois, très précisément, c’était le temps de vie de couple qui leur avait fallu à tous les deux pour qu’ils prennent la décision de s’épouser. Un temps qui pouvait paraître trop court pour se lancer dans un tel engagement, mais le cas d’Isobel et Abel était un peu particulier : ils se connaissaient littéralement depuis toujours. Tous les souvenirs les plus vieux qu’Abel gardait en mémoire de son enfance comportait la présence d’Isobel, et réciproquement. Leur longue période de séparation leur avait permis de mûrir chacun de leur côté, d’évoluer, mais au fond, ils avaient retrouvé chez l’autre beaucoup de la personne qu’ils avaient laissée plus jeunes. Abel avait la sensation d’avoir retrouvé la Isobel qu’il avait toujours aimée, un peu différente bien sûr, plus mature, transformée par les épreuves qu’elle avait traversées, mais malgré tout, il y avait toujours chez elle la jeune fille qu’il avait toujours connue et il n’avait eu aucun mal à aimer également l’adulte qu’elle était devenue.

Il y pensait beaucoup ces derniers temps, parce qu’il avait commencé à réfléchir à ses voeux, et parce qu’il suivait avec Isobel une préparation au mariage chez le prêtre, comme le voulait la tradition catholique. Il se sentait conforté dans son choix au fur et à mesure des jours qui passaient et malgré le stress certain qu’occasionnait l’organisation si rapide de leur mariage, Abel avait hâte d’arriver au jour J. Se plonger avec Isobel dans leurs souvenirs heureux réveilla de la même manière cette tendresse dans son coeur. Il sourit légèrement en se balançant au rythme de la musique avec elle.

« C’est vrai ? » s’amusa t-il, alors qu’elle révélait la chanson sur laquelle elle avait rêvé de l’inviter, plus jeune. « Très bien, je note donc qu’on doit blâmer Antoine pour nous avoir empêchés de danser là-dessus. On dira que si on a mis autant de temps à se mettre ensemble, c’est de sa faute. »

Il croisa le regard d’Isobel avant d’accueillir son baiser avec la même tendresse. Il raffermit leur étreinte en serrant davantage ses bras autour d’elle, porté par le moment présent.

« Non, ce n’est pas trop tard » approuva t-il. « On a encore plein d’années devant nous et plein de beaux projets. » Le mariage était le plus proche mais ils avaient pris une autre décision tout aussi importante tous les deux, dont ils se gardaient pour le moment d’informer leurs proches. Cette pensée en fit naître une autre dans son esprit, qu’il partagea à Isobel en lui souriant : « Tu vois, si on a un bébé, j’ai pas mal pensé aux qualités que j’aimerais qu’il hérite de nous. Je vais rajouter tes talents en danse sur la liste. »


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Isobel rit lorsque Abel déclara qu’il la couvrirait si elle se prenait d’envie de menacer son cousin (ce qui, comme le soulignait très bien son fiancé, ne manquerait pas de raviver les tensions entre leurs deux familles.) Alexandre n’avait qu’à bien se tenir.

- Nos familles ne sont pas prêtes pour cette union, c’est moi qui te le dit, on va renverser le quartier français.

Leur mariage faisait de tout manière déjà jaser, pour plusieurs raisons. Tout d’abord les classiques, le fait qu’elle soit cette horrible traîtresse fugueuse (on connaissait la chanson), le fait que ce soit relativement rapide, les soupçons qui planaient encore sur eux comme quoi Abel savait où elle était depuis le début... Puis parce qu’ils étaient tous les deux des héritiers de lignées importantes, de lignées de prêtresses. En l’épousant, Abel acceptait que leur futur enfant, si c’était une fille, appartienne au coven Lavespère. Or il était le seul enfant de sa mère, une grande prêtresse du coven Laveau. C’était une lignée qui s’éteignait, en un sens, ou en tout cas, qui passait dans le camp rival. De toute manière, à la Nouvelle-Orléans, tout le monde trouvait toujours à critiquer : certains trouvaient indécent qu’ils fassent un grand mariage alors que des membres de leurs familles, surtout chez elle, vivaient sous le seuil de pauvreté. D’autres disaient, chez les Laveau, qu’elle n’était qu’une profiteuse qui voulait sûrement épouser Abel pour sa réussite, passant sous silence les nombreuses années de leur amitié qui n’avaient rien à voir avec l’argent. Elle essayait de ne pas trop s’en formaliser. Eux, ils étaient heureux, c’était bien l’essentiel. Ils savaient ce qu’ils faisaient et pourquoi ils le faisaient, elle était parfaitement confiante dans le chemin qu’ils prenaient, même s’ils s’étaient effectivement fiancés rapidement.

- Tu veux dire que tu trouves le temps long avec moi ? lança-t-elle pour le taquiner.

En réalité, elle partageait son point de vue. Il n’avait pas été simple pour eux de se réconcilier, de résoudre leurs conflits et problèmes puis de se mettre ensemble. Cela avait même été très long et complexe. Mais à partir du moment où ils avaient su dépasser tout cela, Isobel avait senti une forme d’évidence s’installer entre eux. Ils étaient bien. Elle se sentait sereine avec lui. Alors oui, elle aussi avait l’impression que leur histoire était plus ancienne que deux ans, parce qu’elle l’était. Elle avait commencé à leur rencontre, alors qu’ils n’étaient encore que des enfants. Ils avaient juste dû grandir, prendre des chemins séparés, avant de se retrouver et de la concrétiser. Quand il l’interrogea sur la confession qu’elle venait de lui faire, elle hocha la tête.

- On peut blâmer Antoine c’est vrai ou bien être honnêtes et se dire que... On se serait regardé dans le blanc des yeux sans que l’un de nous ose faire le premier pas.

Ce n’est pas comme s’ils avaient manqué d’occasions, à l’adolescence. Ils étaient juste trop timides pour se lancer et craignaient de ruiner l’amitié si précieuse qui les unissait alors. Isobel croyait au destin. Ils n’étaient pas faits pour être ensemble à cette époque là de leur vie, ils devaient se retrouver plus tard, après s’être construits en tant qu’adultes. Ils étaient là où ils devaient l’être, au moment où ils l’étaient. La mention de leur projet bébé fit naître un sourire sur ses lèvres. C’était un secret qu’ils gardaient précieusement pour eux pour le moment.

- Vraiment ? lança-t-elle, aussi amusée qu’attendrie. Et tu voudrais qu’il hérite de quoi d’autre, notre bébé ?

Peut-être pas du sens du rythme de son papa.



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Mironton, pommes sautées, paris-brest ou crêpes flambées [Isobel & Abel] Icon_minitime