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I never wanted this to end [Toni][Flashback]

Fergus Avner
Fergus AvnerChef de la mafia
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Profil Académie Waverly
I never wanted this to end [Toni][Flashback] Icon_minitimeDim 28 Mar - 16:52

4 Décembre 1999

Fergus est furieux. Furieux comme il l’a rarement été ces derniers mois et pourtant la colère est devenue une compagne familière qu’il a eu beaucoup de temps pour apprivoiser. Ce qu’il comprend mal au fond, c’est que ce n’est pas uniquement la rage d’avoir été dépassé par sa mère, comme si elle pouvait choisir à sa place d’inclure Toni dans leurs activités familiales, comme s’il n’était pas son ami, son frère (enfin est, était, Fergus a du mal à couper le cordon), comme si ne devait pas lui revenir le rôle de convier l’italien à un dîner où son sang ne devrait pas, par défaut, être compté, bref ce qu’il comprend mal, c’est qu’il est aussi parfaitement blessé par cette attitude.

Damnhait ne lui a pas demandé son avis. Pire, elle ne l’a pas prévenu. C’est devenu si évident pour elle que Toni fait quasiment parti de la famille (pourtant ce n’est pas faute de s’y être opposé en invoquant tout un tas de raisons que seul le pragmatisme de Fergus (et le charme de Toni) ont pu balayer à force de patience), que même au comble du pire déchirement qu’affrontent les Avner depuis longtemps, elle ne s’est pas fait la réflexion que peut être, Tonino n’a plus sa place là où est Fergus.

Pourquoi l’aurait elle fait ? Après tout, Toni est presque comme son fils, un espèce de fils bâtard avec des traditions et un accent un peu bizarre, certes, mais son fils quand même. Et contrairement à l’autre, lui, il ne l’a pas déçu en se coinçant dans un mariage désastreux auquel le patriarche s’est formellement opposé. Pas de petite gouape à prendre en compte. Pas d’agressivité passive à glisser dans ses mots dès qu’il est question des activités de son fils en dehors de la maison. Pas d’amertume rempli de la certitude d’avoir raison et de l’impatience que Fergus s’en rende compte. Avec Toni elle peut se permettre d’être acceuillante et châleureuse comme elle a l’habitude de l’être, et donner ses ordres sans se rappeler de glisser dans ses phrases des commentaires orageux. Et puis au contraire de Fergus, Toni ne fait pas la gueule quand il est reçu, puisqu’il n’a aucune raison de la faire.

Contrairement à Fergus qui sent qu’il est toujours présent par devoir mais très conscient des attaques, des regards et des silences qui interrompent certaines conversations lorsqu’il rentre dans une pièce. Il sait très bien de quoi on débat dans son dos après l’avoir vu une après midi, à quel genre de commentaires il a droit. Il se doute d’ailleurs que Toni a du exprimer, d’une façon ou d’une autre, sa façon de penser à ce sujet. Et surtout, personne n’ignore à quel point Fergus se présente seul, alors qu’il porte à l’annulaire un anneau qui devrait lui donner le droit de venir accompagné.
Pas chez Damnhait. Elle a été claire. Pour respecter le vœux de Fearghas et ne pas fâcher encore plus le père (comme si Fergus, lui, n’avait pas d’excellentes raisons d’être fâché), elle à interdit que la Washington mette un pieds dans la maison. Ils ne se sont pas vraiment battu contre ça, tant c’était violent pour eux de le recevoir : d’ailleurs Fergus sait que sa mère se cache derrière son mari pour ne pas assumer le fait qu’elle refuse elle-même de se trouver en face de Grace. Une belle rencontre, tiens. Elle aurait des chose à leur dire, la Washington.

Toute cette situation rend Fergus profondément malheureux. Sa famille le tire d’un côté, sa femme se sent trahis de l’autre, il se trouve incapable de faire un choix mais sait au fond de lui qu’il ne supporte plus l’animosité de sa propre famille. Il meurt de trouille à l’idée de perdre Grace. Pire. Il sait qu’il pourrait mourir si ça arrivait, mais il a besoins de sa famille. Sauf qu’ils ont blessé son orgueil, et l’ont si profondément humilié qu’il est incapable de le leur dire.

Et maintenant c’est ça. Pire que tout. C’est Toni qui prends des assiettes, déplace les meubles, apporte des chaises, comme s’il était chez lui et aurait pu faire tout ça sans que Fergus ne soit là aussi. Il se demande si c’est comme ça que ça va finir : lui excommunié de la maison des Avner avec Tonino adopté à sa place. Il ne lui en veut pas vraiment pour ça, par contre il est jaloux, et il a mal du fait que Toni n’ait pas eu l’idée de refuser. Comme un dernier témoignage du respect qu’il pourrait lui porter. Mais est ce qu’il en a encore seulement ? En surprenant le regard qu’il lui jette par-dessus la table en disposant les assiettes, Fergus n’en est pas si sur. C’est un regard vraiment noir, comme ceux qu’il réserve à ceux qui l’insultent. Mais avec un fond de reproche obscur et des traces de souffrances qui blessent Fergus en pleins dans le cœur. Ca rend ce regard insoutenable, il a tendance à le fuir, et il déteste ça. Parce qu’il n’a rien fait de mal, lui semble t il. Il a seulement aimé une femme.

En ce moment, Fergus va souvent à l’église, à défaut d’aller voir un psychomage (ça ne lui viendrait pas à l’esprit.) Il se confesse beaucoup, prie souvent, préfère qu’on ne le voit pas. Le père l’encourage à prier pour ceux qui lui font du mal mais c’est difficile pour lui de trouver de la bienveillance dans le ressentiment du coup souvent, il préfère prier pour Grace et pour Avalon. Quand il prie pour Toni, surtout, une boulle se forme dans sa gorge qui l’empêche de respirer. Il préfère penser à autre chose.

Il aimerait bien faire pareil, maintenant, mais c’est impossible. Tant que la maison était pleine, ça allait encore. Et puis Damnhait est partie faire des courses, accompagnée d’Elva, Aisling en a profité pour fuir, comme elle fait toujours et Fearghas ne rentrera que ce soir parce qu’il retrouve comme tous les mois son groupe de vieux immigrés irlandais avec qui il s’occupe à boire en se remémorant le pays. Du coup ça ne laisse que Fergus et Toni pour arranger la table, seuls dans la maison silencieuse. A ça non plus, Damnhait n’a pas pensé, et evidemment Fergus n’a pas réussis à changer la situation parce qu’il a tellement de mal à parler à sa mère ces derniers temps, même pour des choses futiles, que ça lui a semblé plus simple de serrer les dents.

Sauf qu’il sent Toni.

Il le sent quoi qu’il fasse.

Comme avant, sauf qu’au lieu de la présence chaude et rassurante c’est un froid brûlant comme une série de coups en pleine poitrine. Ca le rend dingue. Quelle présomption de lui lancer de tels regards, la bouche cousue, lui qui parle tout le temps, comme si c’était sa présence à lui, Fergus, qui était dérangeante. Alors que merde, il ne subit pas toute cette situation pour ne plus être chez lui !

Il pose la dernière assiette brutalement sur la nappe : « T’aurais vraiment pu avoir la décence de ne pas venir. » Lâche t’il tout à trac. Ok, peut être qu’il cherche la confrontation. Mais tout plutôt que ces yeux. Un couteau en pleine poitrine ne lui ferait pas plus mal.


   
If I'm crazy, I'm on my own / If I'm waitin', it's on my throne / If I sound lazy, just ignore my tone /'Cause I'm always gonna answer when you call my phone / Like, what's up, danger ?