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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]

Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Icon_minitimeMar 9 Mar 2021 - 22:26
4 août 2018, à Bali

Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Avaroy16
Roy Calder, 39 ans, presque respectable père de famille

« Papa papa papa papa papa ! »

Peu importait dans quel environnement Roy se trouvait, rempli d’enfants ou pas, la voix d’Olivia Calder avait un super pouvoir pour se détacher du lot et venir vriller directement les oreilles de son père. Sans doute cette tendance qu’elle avait de répéter plusieurs fois le nom de la personne qu’elle interpelait y jouait pour beaucoup. Ce n’était pas tout : pour être absolument certaine qu’on la remarque bien et qu’elle avait bien l’entière attention de son interlocuteur, elle avait la manie de venir tirer son bras ou d’attraper son visage entre ses mains pour avoir un contact visuel. Elle ne manqua donc pas de s'accrocher à la jambe de Roy qui tentait tant bien que mal de préparer un apéro digne de ce nom en disposant des petits fours sur diverses assiettes. Désagrablement surpris par la sensation du corps trempé de sa fille en maillot de bain collée contre sa jambe, il se mit à râler :

« Olivia Calder. On se sèche dans une serviette en sortant de la piscine. Tu mets de l’eau partout dans la maison et sur moi, là.
-Papaaaaaaaa attends, écoute ! répéta t-elle, en ayant visiblement décidé de n'en avoir rien à faire de ce que son père venait de dire.
-Oui, oui, je t’écoute, qu’est-ce que tu veux ?
-Nan tu m’écoutes paaaas ! »

Avec un soupir, Roy se détourna un instant de son plateau et daigna s’accroupir devant sa fille qui se sentait toujours beaucoup plus écoutée quand les adultes se mettaient à sa hauteur et la regardaient dans les yeux.

« Je t’écoute, mi cariña.
-Eh baaaah tu sais, je me disais, c’est nul, les poissons y peuvent respirer dans l’eau et pas nous ! Pourquoi nous on peut pas ??! 
-Tu as vraiment traversé tout le jardin et la maison pour me demander ça ?
-Bah oui pass’que t’es dans la cuisine et pas dans le jardin » répliqua t-elle avec cette grande expressivité qui la caractérisait, en haussant les épaules et les sourcils à la fois d’un air dubitatif, car vraiment, papa était trop bête.

Ok, c’était bien envoyé, il ne pouvait rien dire, il y avait un peu de gènes de la répartie à lui là-dedans.

« D’accord, tu m’as eu. Tu veux savoir pourquoi on peut pas respirer sous l’eau, cariña ?
-Bah oui !
-C’est pour qu’une petite fille maligne comme toi naisse et trouve la solution pour qu’on puisse le faire, répondit son père en tapotant son nez du bout de son doigt, conscient que cela allait titiller la fibre de grande exploratrice chez Olivia.
-C’est vrai ?! Moi j’veux trop inventer la respiration sous l’eau !!
-Encore une mission pour ton super cerveau, allez, file. Mais demande à ta mère de t’aider quand même, précisa Roy, histoire d’éviter de malencontreux accidents.
-Pfff mais maman elle peut pas bouger avec son gros veeeentre.
-Bien au contraire. Elle peut même flotter avec. C’est un beau sujet d’étude pour ton problème. Vas-y, va lui demander de te montrer. »

Ravie, la petite fille fit demi-tour en détalant et en criant des « maman maman maman maman » qui apaisèrent les oreilles de Roy. C’était quand même plus reposant quand ce n’était plus lui qu’on appelait en hurlant dans toute la maisonnée.

****



Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Avabel10
Abel Laveau, 43 ans, papa aussi et toujours archimage millionnaire

Outre la fabrication de maquettes, Abel possédait un ou deux talents utiles et parmi eux : la préparation de cocktails savoureux. Souvent préposé aux cocktails lors des brunch ou vacances entre amis, il ne dérogeait pas à son rôle pour cette première journée de vacances qu’ils passaient à deux couples avec leurs enfants, dans leur belle location en bord de mer. Il réalisait donc patiemment quatre verres de mojito, dont un virgin pour madame Calder, quand la petite Olivia fit irruption dans la cuisine avec toute l’énergie qui la caractérisait. Son échange avec son père lui tira un -très léger- sourire, sans le déconcentrer de sa tâche. Ce genre de scène lui rappelait inévitablement la grande curiosité dont faisaient preuve ses propres filles au même âge, à poser des questions qui pouvaient paraître incongrues pour des adultes, mais faisaient beaucoup sens pour des enfants en pleine découverte du monde.

Roy avait une manière de leur répondre assez caractéristique de son humour et son attrait pour les défis, deux traits chez lui qu’Abel avait appris à connaître à force de le côtoyer en compagnie de leurs épouses respectives. Quand Olivia ne fut plus là pour les entendre, Abel lança en disposant soigneusement des feuilles de menthe dans ses verres :

« Tu sais qu’elle risque d’être déçue en découvrant que les tuba et les bouteilles à oxygène existent ? »

Ces échanges d’amabilités et de plaisanteries entre eux, qui semblaient encore incongrus quelques années plus tôt, avaient trouvé une forme de récurrence et de naturel, et heureusement : c’était le minimum requis pour envisager de partir une semaine entière en vacances ensemble.

« C’est sûr. Mais pas parce qu’elle les a pas inventés, parce qu’elle va trouver que c’est mal foutu. T’inquiète, elle a toujours un truc à redire. »

Abel hocha la tête d’un air entendu : il avait cru comprendre que globalement, les enfants Calder-Davies avaient toujours quelque chose à redire sur tout. Revenant à des considérations plus pragmatiques, il demanda à Roy :

« Je ramène les cocktails, ça ira avec le reste ?
-Oui j’ai presque fini, j’arrive. »

D’un coup de baguette magique qui lui permit de prendre tout à la fois, plutôt que de faire des allers retours risqués dans une maison au plancher mouillé des pas des enfants, Abel fit léviter ses quatre cocktails et sept verres de jus de fruits pressés en direction de la terrasse où se prélassaient les deux matriarches de leurs deux familles. Allongées sur des transats au soleil, elles semblaient vivre leur meilleure vie à attendre que leurs maris les servent.

Il laissa à Roy le soin de faire des commentaires sur leur oisiveté et se contenta d’annoncer en s’approchant :

« L’apéro est servi. »

Le plateau se posa sur la table du salon de jardin disposé près de la piscine, sous une pergola. Abel s’installa sur le transat à la droite d’Isobel, lança un « Bravo, chérie » à sa fille Héloïse qui criait un « Papa, regarde, je sais faire une roulade dans l’eau ! » puis offrit un grand sourire au bébé que sa femme portait dans ses bras.

« ‘Apa, babilla le petit Louis en gigotant contre sa mère.
-Mais oui, c’est moi. » Abel tendit les bras vers lui. « Tu viens dans les bras de papa ? »


Roy Calder

Walking on the sunny side

KoalaVolant
Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Icon_minitimeMer 10 Mar 2021 - 10:35
Avalon Calder, 36 ans, en pleine aérodynamisme de la grossesse


« Et là, il bouge ? » demanda Lucìa Calder, une main posée contre le ventre arrondi de sa mère.

Avalon patienta quelques secondes, avant de secouer négativement la tête.

« Non… Il doit sûrement se reposer. » Avisant la moue déçue de sa fille aînée, Avalon esquissa un léger sourire et déposa une caresse sous sa joue.

Avalon et Roy avaient informé leurs enfants que leur famille allait s’agrandir d’un nouveau membre deux mois auparavant, après une échographie passée à la fin du premier trimestre, qui avait révélé que le bébé se portait bien et que la grossesse ne présentait aucun risque. Globalement, tous les enfants avaient bien accueilli la nouvelle, même Olivia qui, pourtant, était depuis quatre ans la benjamine de la famille Calder. Lorsqu’on lui posait la question, elle se disait « contente » de devenir grande-sœur, mais changeait rapidement de sujet ; Avalon soupçonnait que la naissance de son petit-frère était encore bien trop éloignée d’elle et de sa réalité pour qu’elle la prenne complètement en considération dans son quotidien. Lucìa, en revanche, s’était saisie de la nouvelle avec une joie non-feinte, et s’intéressait de près aux fascinants changements qu’elle percevait chez sa mère et qui annonçait l’arrivée prochaine du bébé. Attendrie par cette curiosité, Avalon avait installé sur son Pear une application qui lui donnait plusieurs informations ludiques sur l’avancée de sa grossesse. Elle avait donc informé Lucìa, quelques jours plus tôt, que son petit-frère faisait désormais dix-huit centimètres, soit environ la taille d’une banane. Lucìa avait mesuré la taille avec ses doigts. « Mais il est tout petit encore ! » s’était-elle exclamée, un peu émerveillée.

« Tu as hâte qu’il arrive, cariňa ? » demanda Avalon en souriant.
« Ah oui ! Moi je veux être grande-sœur. »
« Tu es déjà la grande-sœur d’Olivia… » souligna-t-elle en haussant un sourcil.
« Oui mais c’est pas pareil, Livia elle est déjà grande… Enfin, elle est petite, » corrigea Lucìa, tirant un sourire amusé à sa mère, « mais pas petite-petite, tu vois ? »
« Oui, c’est plus un bébé, Olivia. »
« Oui, et moi, j’aimerais bien avoir un petit-frère bébé, je pourrais faire comme avec mes poupées ! »
« Pour le promener en landau dans la maison et jouer à la maitresse avec lui ? »
« Ouiiiiii ! » s’exclama Lucìa, ravie – bien plus ravie qu’elle ne l’avait été lorsqu’Avalon était enceinte d’Olivia, qui venait, dans sa perception d’enfant, lui prendre sa place au sein de la famille.

Cette troisième grossesse était, de fait, beaucoup plus simple à vivre pour elle et à appréhender pour les enfants, aujourd’hui plus grands. Avalon était entrée dans son cinquième mois de grossesse et son ventre s’arrondissait à vue d’œil. Elle se sentait pleine d’une énergie plutôt euphorisante – merci les hormones – et le seul effet qu’elle ressentait pleinement était une sensible augmentation de son appétit (mais pour être honnête, ce n’était pas un effet si désagréable que ça.) On la voyait souvent la main posée sur son ventre, un léger sourire aux lèvres, qui s’accentuait davantage lorsqu’elle sentait son bébé bouger sous ses doigts. Désormais, une petite bosse apparaissait parfois sur son ventre, ce qui avait attiré, à plusieurs reprises, la curiosité de Lucìa. Attendrie par la volonté de sa fille de créer un lien avec ce petit-frère qui n’était même pas encore né, Avalon lui expliqua :

« Mais tu sais, cariňa, tu peux lui parler, même s’il ne bouge pas. »
« Mais tu crois qu’il entend vraiment ? »
« Bien sûr ! On lui parle tout le temps, avec papa. »
« Mais vous lui dîtes quoi ? »
« On lui raconte un peu tout ce qu’il se passe à l’extérieur… » Roy essayait aussi de le prendre à parti contre sa femme mais cette dernière avait décidé qu’un bébé qui grandissait dans son utérus était forcément dans son camp, n’en déplaise à son mari.

« Je peux essayer ? »

Avalon hocha la tête, et l’accueillit avec un sourire lorsqu’elle s’appuya contre sa cuisse.

« Alors… On est en vacances avec marraine et Abel. Là… » Elle observa autour d’elle. « Y a Teresa qui dessine, et Héloïse qui fait des galipettes dans la piscine. Moi j’aime pas parce que ça met de l’eau dans les oreilles. » expliqua Lucìa avec beaucoup de sérieux. « Et… »

Et ce discours fut interrompu par un cri bien reconnaissable d’une voix qui se détachait facilement des autres. Une litanie de « maman maman maman maman maman » qui ne prirent fin que lorsqu’Olivia Calder eut atteint le transat où était allongée sa mère. La main toujours posée dans le dos de Lucìa, Avalon tourna la tête vers sa cadette, qui arrivait telle la véritable furie qu’elle était.

« Oui ? »  
« Papa a dit comme t’es grosse tu flottes j’peux voir ?? »
« Ton père a dit quoi ? » releva Avalon en haussant les sourcils.
« Que tu flottes, pffff, tu m’écoutes paaaas. Alors, j’peux voir ?? »
« Liviaaaaaaa » maugréa Lucìa en levant les yeux au ciel. « J’étais en train de faire un truc avec maman, tu nous déranges… »
« C’est papa qui m’a dit ! » se défendit immédiatement sa petite-sœur.
« Bah il faut attendre quand même ! »
« Les filles, » soupira Avalon qui, pourtant, était habituée aux disputes incessantes entre les deux, « on se parle doucement. Liv’, qu’est-ce qu’il se passe ? »
« J’veux apprendre à respirer sous l’eau ! »
« Bah on peut pas, on est pas un poisson ! » rétorqua Lucìa en se redressant pour s’asseoir en tailleur.
« Bah pourquoi on peut pas apprendre ?? »
« Parce que… Ca fonctionne pas, c’est tout. »
« Nan, c’est nul, moi j’veux essayer. »
« D’accord mais avant de respirer sous l’eau, il faut déjà apprendre à être bien dans l’eau. » fit remarquer Avalon à une Olivia qui portait toujours des brassards.
« Et comment tu flottes toi alors ?? »
« Tout le monde peut flotter dans l’eau, chérie. Il faut se mettre sur le dos et gonfler fort fort fort ses poumons en respirant. »
« Ok attend j’vais essayer aussi ! Tu me regardes ?? »
« Oui ! Tu vas l’aider, Lou ? »
« Naaaan, je suis bien làààà. » répondit sa fille aînée en se blottissant contre sa mère, qui l’emmitoufla dans une serviette pour terminer de la sécher, tout en gardant un œil sur Olivia, décidée à comprendre le principe de flottabilité et celui de la poussée d’Archimède.

Elle glissa tout de même, à l’attention d’Isobel, allongée à quelques mètres d’elle qui avait de toute évidence suivi son échange avec Olivia :

« On donne la vie, on fait grandir un enfant pendant neuf mois, on est littéralement en train de fabriquer les cerveaux de la prochaine génération, et tout ce qu’on retient de ça, c’est qu’on grossit. » Elle soupira, amusée, puis avisa Abel qui sortait de la maison avec un plateau chargé de verres pour se diriger vers elles, et Roy qui disposait des assiettes garnies de petits-fours sur une table. Ce fut ce dernier qu’elle interpella, après avoir remercié Abel d’un large sourire. « Roy ? » Elle attendit qu’il tourne la tête vers elle pour afficher une moue franchement moqueuse. « Doucement sur l’apéritif, hein, ça va vite te donner un ventre capable de flotter aussi. »



Avalon Calder

It's your love that's weighted in gold

KoalaVolant
Isobel Lavespère
Isobel LavespèreChargée de communication
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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Icon_minitimeDim 28 Mar 2021 - 20:10
Isobel Lavespère, 41 ans, toujours sous le soleil

La journée était magnifique, surtout quand on la passait confortablement installée sur un transat à l’autre bout du monde. Derrière ses lunettes de soleil, Isobel avait fermé les yeux, savourant les rayons sur sa peau. Les rires des enfants se mêlaient aux chants des oiseaux et aux bruits de l’eau de la piscine, régulièrement troublée par les cascades des petits. De temps à autres, elle rouvrait les paupières pour jeter un coup d’œil à Héloïse, qui faisait des galipettes dans l’eau. Sa fille prenait de grandes inspirations avant de plonger, déterminée à tenir sur ses mains au fond de la piscine et à faire plusieurs tours sur elle-même.

- ’ten !

Son fils de dix-huit mois, Louis, était installé sur son ventre, lunettes de soleil toutes rondes sur le nez et petit chapeau sur la tête. Il avait autour de lui plusieurs jouets lui appartenant mais s’était plutôt passionné pour les jouets de plage de ses sœurs. Il avait en main un râteau en plastique et une petite pelle et cela l’amusait depuis cinq minutes. Il venait de tendre la pelle à sa mère, qui l’attrapa.

- C’est pour moi ? Merci chéri.

L’attention de Louis fut attirée par Olivia Calder qui débarqua en courant et en interpellant sa mère, comme à son habitude. La façon dont elle expliqua naturellement à Avalon que Roy avait dit qu’elle flottait parce qu’elle était « grosse » fit légèrement ricaner Isobel. En miroir, Louis rit aussi. Olivia était curieuse, comme à son habitude, et semblait vouloir se lancer dans la grande aventure de la vie subaquatique. Lucia, elle, était bien plus raisonnable et prenait son rôle de grande sœur très à cœur à expliquer que ce n’était pas possible. Le refrain était assez familier pour Isobel, à force de fréquenter cette petite famille. Ce n’était pas la première fois qu’Abel, elle et leurs enfants partaient avec Roy, Avalon et leurs petits, mais c’était la première fois que le séjour était aussi long. Pour l’instant, tout se passait plutôt bien et l’avantage, c’est que leurs enfants jouaient ensemble, s’occupaient un peu dans leur coin.

Devant le refus de Lucia d’accompagner Olivia dans la piscine, Isobel haussa la voix pour interpeller son aînée.

- Loïs ?

Une petite tête surgit de l’eau, des bouclettes collées à ses joues rondes. Elle avait d’épaisses lunettes de plongée roses.

- Tu veux montrer à Liv comment tu mets la tête dans l’eau ?
- Ah bah oui, en plus c’est trop facile Olivia tu vas voir ! Moi je le faisais quand j’étais petite, affirma Héloïse en hochant la tête (car elle était maintenant une grande adulte, c’était bien connu.) Attends je vais te prêter mes lunettes tu vas voir comme ça, ça pique pas les yeux.
 
Alors que Olivia s’éloignait, rejoignant Héloïse qui expliquait comment c’était « trop facile » de nager, Isobel se tourna vers Avalon, un sourire sur les lèvres.

- C’est un ingrat, que veux-tu, répondit-elle en haussant la voix volontairement, alors que son ami revenait, accompagné de son mari.

Les deux hommes de la maison s’étaient gentiment occupé de l’apéritif alors qu’elles lézardaient (ce qui était à son sens l’ordre des choses, bien évidemment.) La pique d’Avalon à Roy la fit de nouveau rire, signe qu’elle était d’excellente humeur. Elle se redressa pour déposer un baiser sur la joue de son bébé, qui s’agitait alors qu’il apercevait son père. Abel s’installa à côté d’elle et elle lui tendit leur fils, ravi de retrouver son papa. Évidemment, il ne lâcha pas son râteau au passage : il avait le sens des priorités.

- Merci pour l’apéro, vous faites ça bien, dis donc, parfaits maîtres de maison, taquina-t-elle.
- Regardez ce que j’ai trouvé !

Contrairement aux autres enfants qui jouaient autour de la piscine, Léonie, la cadette de leurs jumelles, était partie en exploration dans le jardin. Elle avait les mains tendues devant elle et un sourire ravi. Lorsqu’elle fut à hauteur des transats, Isy put voir ce qu’elle tenait et eut un sursaut.

- Je l’ai appelée Zoé !


« I never knew you were the someone waiting for me »
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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Icon_minitimeLun 5 Avr 2021 - 18:51
Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Leonie10
Léonie Laveau Lavespère, 6 ans

« Oh tu dessines quoi ? Je peux voir ? »

La curiosité naturelle de Léonie l’avait rapidement poussée à sortir de la piscine qui commençait à devenir un peu trop agitée à son goût et aller explorer les alentours pour trouver d’autres choses à faire. Elle n’avait pas tardé à repérer Teresa, sa cousine -enfin pas tout à fait cousine, mais comme elles allaient à l’école du coven ensemble et que leurs mamans étaient cousines, alors c’était un peu pareil- occupée à dessiner dans un coin du salon de jardin. Elle arborait cette mine concentrée et silencieuse qu’elle avait souvent. Teresa n’était pas trop une bavarde, Léonie avait bien remarqué. Elle aimait bien être toute seule et Léonie comprenait : elle aussi, parfois elle préférait être dans un coin au calme, sans personne pour la déranger, enfin sauf si c’était Héloïse, mais comme elle le disait toujours, c’était pas pareil, c’était sa soeur jumelle.

Teresa, elle, aimait bien s’isoler pour faire des activités calmes et parfois Léonie la rejoignait, surtout quand c’était du dessin : elle aimait trop dessiner, elle aussi. Mais la personne avec qui elle préférait dessiner, c’était son papa. Elle était très contente quand il la laissait s’installer dans son bureau, à la maison, et dessiner sur la table pendant qu’il travaillait. Lui aussi, il dessinait, d’ailleurs, mais des dessins qui étaient durs, Léonie ne savait pas faire comme lui. Cela ne l’empêchait pas de clamer à qui voulait l’entendre que plus tard, elle voulait être archimage comme son papa !

Face à ses yeux curieux, Teresa accepta de décaler le bras qui masquait sa feuille de papier à son regard, en expliquant d’une voix basse :

« C’est le jardin de la maison.
-Oooh, c’est trop beau ! Les fleurs sont super grandes, s’extasia Léonie face à toutes ces couleurs vives qui se déployaient sur le papier.
-Oui. » Elle parut hésiter, un instant. « Tu veux qu’on aille en cueillir ?
-Oh oui ! Trop bonne idée. Comme ça on pourra faire des couronnes avec !
-Tu sais faire ça ? s’enquit sa cousine, en haussant un sourcil sceptique.
-Bah ça doit pas être bien compliqué. »

Aucun défi manuel ne faisait peur à Léonie qui avait toujours aimé toucher à tout, démonter des objets pour voir comment ils étaient fabriqués, faire des expériences avec ce qu’elle avait sous la main. Elle pouvait passer des heures à rester absorbée dans une seule tâche, jusqu’à réussir ce qu’elle souhaitait faire. Et actuellement, elle avait envie d’essayer de fabriquer une couronne de fleurs avec les étranges et magnifiques spécimens qui parsemaient le jardin de la propriété.

Son regard émerveillé d’enfant découvrit des formes originales, des couleurs vives et des textures intrigantes dans le jardin foisonnant qui entourait la piscine et la terrasse. Les mains pleines de jolies fleurs, elle s’apprêtait à ressortir de cette petite jungle pour montrer ses trouvailles à Teresa, mais son regard fut attirée par la silhouette d’une très grande araignée qui se déplaçait le long d’une feuille de bananier. La bouche de Léonie s’ouvrit en un « o » assez impressionné. Elle n’avait jamais vu d’araignée aussi grande que celle-ci ! Elle déposa sa cueillette au sol pour s’approcher d’elle et lui toucher le dos.

« Bonjour, toi, lança t-elle, intriguée par l’aspect reluisant et dur de l’espèce de coque sur son dos. Oh la la, tu es aussi grande que ma main, dis donc. Peut-être même plus ! » Décidée à en avoir le coeur net, elle essaya de l’attraper dans sa main, délicatement. « Mais tu es toute légère. » Un sourire se dessina sur ses lèvres. « Tu veux être mon familier ? »

Les animaux, c’était important dans la vie d’une sorcière, elle avait vu ça à l’école du coven. Sa maman avait son chat, Sorbier, depuis des années et ils avaient un lien spécial tous les deux. A la Nouvelle-Orléans, elle croisait souvent des animaux, d’ailleurs : il y avait toutes sortes de créatures magiques dans le bayou et même tonton Antoine élevait des cerbères. Elle avait vu plusieurs sorcières de la famille en compagnie d’animaux, comme des serpents, des corbeaux, des chauve-souris ou même, des alligators ! Parfois, elles leur parlaient, exécutaient des sorts avec eux, Léonie l’avait vu et elle avait toujours trouvé ça fascinant.

« Si tu es mon familier, alors il faut que je te trouve un prénom » décida t-elle, en fronçant ses petits sourcils avec concentration.

Un prénom mignon, car pour une araignée, elle était quand même plutôt mignonne et puis comme ça, ça ferait moins peur à Héloïse qui avait peur des bêtes. Léonie vérifia d’ailleurs que sa jumelle n’était pas à proximité -elle ne voulait pas l’effrayer- avant de s’approcher de ses parents assis sur les transats.

« Regardez ce que j’ai trouvé ! Je l’ai appelée Zoé ! » annonça t-elle fièrement.



Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Tulio10
Tulio Calder, 5 ans

A mille lieues de cet esprit aventureux -mais physiquement à quelques mètres seulement- Tulio Calder accomplissait ce qu’il faisait de mieux : lézarder au soleil en fermant les yeux avec paresse. Mais son équilibre était précaire, dans la position où il se trouvait, allongé sur le dos, sur l’eau, à se laisser dériver. Depuis qu’il avait appris à tenir dans cette position sur l’eau, il ne se lassait pas de l’exécuter. Il s’était amusé tout à l’heure à montrer tout ce qu’il savait faire à Héloïse et à se mesurer à un concours d’apnée avec elle. Il aimait bien Héloïse, songea t-il une énième fois, en levant légèrement les yeux pour l’observer enfiler ses lunettes de plongée. Il la trouvait super jolie, très drôle, il aimait bien quand ils jouaient ensemble ou faisaient la compétition. Olivia n’arrêtait pas de dire en ricanant qu’ils étaient amoureux parce qu’ils étaient tout le temps ensemble, ce qui faisait toujours grimacer Lucía. Tulio essayait de faire attention aux sentiments de ses deux soeurs, en particulier ceux de sa soeur jumelle, Lucía, qui avait toujours été assez sensible, un peu possessive aussi. Elle n’aimait pas trop que d’autres enfants accaparent l’attention de son jumeau, alors, assez naturellement, une forme de rivalité s’esquissait entre elle et Héloïse, d’autant plus facilitée qu’elles étaient toutes les deux de fortes têtes qui aimaient bien commander mais ne pas être commandées par les autres.

Au milieu de tout ça, Tulio essayait de se positionner, sans aucune velléité de commander qui que ce soit, investi d’une responsabilité de frère aîné qu’il prenait au sérieux, plein d’affection pour ses soeurs, mais aussi pour Héloïse et Léonie qu’il était content de retrouver pour les vacances. Heureusement pour lui, avec ses sourires charmants et son intelligence sociale, il était assez bon dans l’art de jongler entre les différents caractères pour se faire aimer de tout le monde et ne froisser personne -sauf ceux qu’il avait explicitement décidé de blesser et dans ce cas mieux valait ne pas se trouver sur son chemin, mais ce n’était le cas ni de ses soeurs, ni des jumelles Laveau Lavespère.

Il songeait justement à sortir de la piscine pour retrouver Lucía qu’il avait délaissée le temps de jouer dans l’eau avec Héloïse, quand Olivia arriva telle une petite bombe dans la piscine, en éclaboussant tout le monde dans un grand éclat de rire. Tulio perdit son équilibre et s’accrocha au bord de la piscine en râlant :

« Liiiiv’, doucement !
-Regarde, Tio, regarde ! s’exclama t-elle sans faire attention. Je vais apprendre à respirer sous l’eau !
-Je te regarde » assura t-il.

Mais de l’extérieur, décida t-il en se dirigeant vers l’échelle pour sortir. En bon garçon bien éduqué par son père, il se dirigea vers sa serviette pour se sécher, tout en observant les deux filles jouer dans l’eau. Son attention fut toutefois détournée par l’arrivée d’une des choses qu’il préférait au monde : un plateau de nourriture et de jus de fruits, qui alluma une lueur de gourmandise dans son regard. Telle une abeille attirée par du pollen, il suivit la procession des papas qui avaient préparé l’apéro, jusque la table où furent déposées les victuailles. Il entendit sa mère interpeler son père sur un ton moqueur et s’ensuivit un familier échange de piques entre eux :

« Doucement sur l’apéritif, hein, ça va vite te donner un ventre capable de flotter aussi.
-Oh tu es inquiète que je puisse te battre dans ce domaine, mon amour ? Ne t’inquiète pas, il n’y a aucune chance, ce n’est pas moi qui mange pour deux, ici. »

Tulio aussi avait bien envie de manger pour deux et il lorgnait sur le bol de cacahuètes quand un cri de Léonie détourna l’attention. Très vite, ce fut la voix aigüe de Lucía qui perça les oreilles de tout le monde, dans un hurlement strident et paniqué :

« Hiiiiiiii ! Mais c’est DÉGOÛTANT ! Ne l’approche pas ! Papa, papa, chasse-la ! »

Elle avait quitté les bras de sa mère pour s’éloigner de quelques mètres de Léonie et de l’énorme araignée qu’elle tenait entre ses mains. Tel un éclair, elle fila se loger dans les jambes de son père, en tremblant de peur. Tulio lui-même ne se sentit pas très serein et plutôt repoussé par la vue de cette bête particulièrement hideuse, mais il s’efforça de ne pas céder à la panique en allant se cacher lui aussi : c’était après tout, un petit garçon courageux, en tout cas, il préférait paraître comme tel et il donnait beaucoup d’importance à son apparence.

« Mais elle ne va rien te faire, elle est gentille ! protesta Léonie. C’est mon familier ! Ça peut être mon familier ? s’enquit t-elle en regardant ses parents d’un air suppliant.
-Lili, commença tonton Abel de sa voix calme, comme pour la raisonner. Tu vois bien qu’elle fait peur à tout le monde. Où est-ce que tu l’as trouvée ? On va aller la reposer.
-Maaaais je l’aime bien, moi… insista t-elle, timidement.
-Je suis désolé, ma chérie, mais tu ne peux pas la garder. » Voyant que le visage de sa fille se décomposait, il tenta une autre approche. « Tu l’as arrachée à sa maison, elle a sûrement sa petite famille, elle aussi, il faut aller la remettre où tu l’as trouvée.
-D’accord… capitula t-elle, sage, mais surtout déconfite. Je l’ai trouvée par là-bas, je cueillais des fleurs avec Teresa, dans le jardin. »

A cette mention, Tulio vit son père réagir et interpeler Léonie, la main posée sur la nuque de Lucía qui gardait les yeux fermés de peur.

« Teresa était avec toi ? Où est-ce qu’elle est, maintenant ? »

Tulio jeta un regard autour d’eux, à la recherche de sa demi-soeur. Pas de trace de Teresa.
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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Icon_minitimeMer 7 Avr 2021 - 15:18
Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Olivia10
Olivia Calder, 4 ans
On disait beaucoup d’Olivia Calder qu’elle ressemblait à ses parents ; c’était vrai, et elle en était très fière. Elle ne saisissait pas que derrière ces commentaires se cachaient parfois des sourires un peu moqueurs qui venaient pointer que son caractère tempétueux et explosif était directement hérité de ceux de Roy et Avalon. « Explosive » c’était le mot qui définissait le mieux la petite fille âgée de quatre ans, qui avait la capacité de passer des éclats de rire aux cris de colère en quelques secondes à peine lorsqu’une situation la contrariait. Et, ce qui la contrariait par-dessus tout, c’était de ne pas comprendre. Elle interrogeait tout et tout le monde et ne se satisfaisait pas de réponses incomplètes ou évasives. Cela pouvait concerner n’importe quel sujet dont elle s’emparait : pourquoi le ciel devenait noir le soir ? Pourquoi les oiseaux disparaissaient l’hiver ? Pourquoi devait-elle se coucher plus tôt que les jumeaux seulement parce qu’elle avait un an de moins qu’eux ? Pourquoi Tulio ne pouvait pas dormir dans sa chambre ? Et, très récemment : pourquoi les humains ne pouvaient pas respirer sous l’eau comme les poissons ?

Parfois, ces questions se révélaient être des simples lubies – Olivia étant le genre à se passionner deux heures pour un domaine qu’elle délaissait tout aussi rapidement – mais, de temps en temps, elles occupaient plus longuement son esprit et elle mettait tout en œuvre pour les explorer, avec cette passion toute enfantine qui faisait sourire les adultes autour d’elle. Aussi, si Olivia était décidée à découvrir les mystères de la respiration subaquatique, il y avait peu de choses qui étaient capables de la détourner de cette tâche. Sans surprise, le cri sonore, apeuré – non terrifié – de sa sœur aînée lui tira la tête de l’eau. Olivia tourna les yeux vers Lucìa, qui s’était réfugiée entre les jambes de son père. Comme elle avait passé les lunettes de piscine d’Héloïse, elle ne distinguait que des silhouettes floues et rosées, ce qui la fit un peu rire malgré tout. Elle finit par les retirer en nageant vers le bord de la piscine, pour s’y extirper et accourir vers Léonie, qui tenait dans sa main une grosse araignée parfaitement fascinante.

« Wooooow, elle est E-NORME ! » s’exclama Olivia sans prêter attention à Abel qui essayait de raisonner sa fille déconfite. « Moi aussi j’en veux une ! »

Mais visiblement, personne n’aurait araignée. Et, si Léonie semblait accepter cette déconvenue, les petits sourcils d’Olivia se froncèrent à la fois de mécontentement et d’incompréhension. Elle leva la tête vers tonton Abel : « Et pourquoi on peut prendre les chats alors que eux aussi ils ont des papas et des mamans et pas les araignées ?? »

Mais sa question fut bien vite chassée par une interrogation de son père, qui regardait autour de lui avec l’air inquiet. Il fallut quelques secondes à Olivia pour observer le jardin et remarquer que sa sœur aînée – Teresa – avait disparu de la circulation. Si Lucìa gardait résolument les yeux fermés pour être certaine de ne pas croiser ceux luisants de l’araignée que tenait toujours Léonie, Olivia elle, dardait désormais sur la créature un regard méfiant. Son imagination fertile se chargeait de tracer un lien très évident entre cette créature arrachée à sa famille et Teresa, retirée de la sienne également. Elle s’exclama, frappée par un éclair de génie :

« Papaaaaaaa ! C’est la maman de Zoé ! »

Si son père observait encore les alentours avec inquiétude, sa mère daigna baisser les yeux sur elle.

« Qu’est-ce que tu racontes, Liv ? »
« C’est la maman de Zoé qu’a pris Tessa, comme Lili a pris Zoé ! » Vraiment, les adultes ne réfléchissaient jamais assez vite. « C’est un kippaning ! »  
Avalon peina à dissimuler un sourire et posa une main sur son épaule. « Je pense pas que ce soit un kidnapping, chérie. »
« Siiiiiii ! » répondit Olivia, l’air inquiète, alors que sa mère se redressait difficilement – elle avait vraiment un ventre énorme, Olivia trouvait ça un peu curieux. Elle guetta les horizons à côté de son père et lui glissa, en posant une main dans son dos : « Elle ne doit pas être loin. »
« Moi j’vais la chercher si c’est comme ça ! »
« Ah non ! Beurk ! Tu vas revenir infestée d’araignées ! » s’exclama Lucìa en frissonnant.
« J’ai même pas peur ! » fanfaronna Olivia. Elle s’approcha de Léonie qui tenait toujours son araignée au creux de la main, puis croisa le regard d’Héloïse : « Vous v’nez ? C'est mieux si on est beaucoup. »
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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Icon_minitimeDim 11 Avr 2021 - 16:15
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Héloïse Laveau Lavespère, 6 ans

Héloïse était sortie de la piscine quand elle avait vu son papa et son tonton revenir avec des choses à manger. Plonger, c’était bien mais manger, elle aimait bien aussi. Elle s’était retenue de courir vers maman - parce qu’elle avait dit qu’on ne courait pas autour de la piscine - et avait attrapé une épaisse serviette pour se mettre dedans. Elle était en train de tendre la main vers un bol qui contenait plein de chips quand elle vit sa sœur revenir. Léonie, c’était sa sœur vraiment préférée (même si c’était la seule) et en plus, c’était sa jumelle. Elles avaient joué aux sirènes dans la piscine au début mais après elle était partie faire des dessins parce qu’elle aimait bien dessiner. Sauf qu’elle n’était pas revenue avec un dessin mais avec une énorme araignée dégoûtante. Héloïse bondit vers sa maman et son petit frère, horrifiée. Elle détestait les insectes ! Enfin sauf les papillons. Et les coccinelles parce que son grand-papy disait quand elle était petite que c’étaient des bêtes à bon Dieu. Mais les araignées c’était beurk beurk beurk !

- Les araignées c’est pas des vrais familiers, dit-elle à Léonie qui demandait à leurs parents. C’est trop dégoûtant.

Elle, elle voudrait avoir un poney comme familier mais sa maman avait dit que ce n’était pas bien d’avoir un poney en appartement. Pourtant ils avaient une grande terrasse sur laquelle jouer mais il n’y avait pas d’herbe. Elle devait se contenter des poneys de son tonton Antoine, quand ils allaient à sa ferme. Léonie semblait déçue de devoir abandonner son insecte et Héloïse se sentit triste pour elle. Elle lui ferait un bisou.

- Je sais pas, on est parties cueillir des fleurs, expliqua Léonie quand tonton Roy lui demanda où était Teresa.

Teresa, c’était leur cousine, c’était la fille de Joséphine qui était la cousine de sa maman. Mais c’était aussi la fille de leur tonton Roy, qui n’était pas vraiment leur tonton car ce n’était pas le frère de leur maman, c’était un ami de leur maman. Tonton Ignacio c’était le frère de leur maman. Donc tonton Roy était le papa de Teresa mais tata Avalon n’était pas la maman de Teresa et aussi, Joséphine n’était pas la maman de Olivia, Lucia et Tulio. C’était un peu compliqué des fois. Elle, elle avait son papa, sa maman, sa sœur et son frère.

- Elle ne doit pas être bien loin, dit justement sa maman au sujet de Teresa. Le jardin est clos.

Sur ses genoux, Louis commençait à s’agiter. Il avait repéré les choses à manger sur la table et tendait ses mains, essayant d’attraper quelque chose. Les adultes étaient en train de regarder le jardin pour retrouver Teresa quand soudain, Olivia s’exclama que c’était sûrement un kipanning. Héloïse ouvrit grand les yeux, complètement convaincue par cette idée. C’était comme dans les dessins animés ! Comme Léonie avait pris sa grosse araignée moche, la maman de la grosse araignée retenait Teresa. Il fallait aller la sauver ! Ça, c’était une aventure pour elle ! Elle hocha la tête quand Olivia l’invita à venir, sautant sur ses pieds.

- Ouii, on y va ! On va lui jeter des sorts à l’araignée !

Parce que Léonie et elle étaient des sorcières vaudou, comme leur maman et leur mamie et Teresa et toutes les filles dans leurs familles. Elle avait commencé l’école du coven en début d’année et elle avait déjà appris des super sorts comme changer la couleur des fleurs et euh faire des bulles !

- Personne ne va jeter des sorts à personne, intervint sa maman. Teresa ne doit pas être loin. Roy et Abel, vous faites le tour du jardin, Léonie, chérie, va avec eux reposer l’araignée et moi je vais voir à l’intérieur. Et toi Avalon, tu restes là et tu bois ton cocktail.

Héloïse fit la moue.

- Moi j’voulais qu’on parte à l’aventure...
Roy Calder
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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Icon_minitimeLun 26 Avr 2021 - 18:16
Le problème avec Olivia était qu’elle n’était pas facile à entourlouper. Là où la plupart des enfants  croyaient les affirmations de leurs parents sans les démentir, Olivia avait tendance à tout remettre en question dès qu’elle n’aimait pas ce qu’on lui disait, et poser le doigt sur tout ce qui lui paraissait incohérent, avec une étonnante acuité pour une enfant de son âge. Roy disait souvent avec fierté qu’elle était comme son papa et qu’on ne pouvait pas l’arnaquer. Mais parfois, il aurait aimé qu’elle soit plus crédule et plus obéissante et fasse juste ce qu’on lui demande. Il se permit de répondre à la place d’Abel :

« Ce n’est pas pareil, Liv. Regarde comme ça effraie ta soeur » souligna t-il en posant sa main sur le dos de sa deuxième fille qui semblait désormais accrochée pour toujours à sa jambe. Pour être honnête, la vision de cette répugnante araignée le dégoûtait aussi. « On va aller la reposer. »

A cet instant, Roy n’était pas vraiment d’humeur à parlementer avec sa fille sur pourquoi elle n’avait pas le droit d’avoir une araignée géante en guise d’animal de compagnie. Il était surtout préoccupé par l’absence de sa troisième fille, la plus grande -et surtout la plus calme- qui semblait avoir disparu du jardin. Très vite, les enfants se mirent à élaborer des théories farfelues à base de kidnapping -ou plutôt de kippaning- d’araignée et commençaient à s’improviser petite troupe de sauvetage quand Isobel fit ce qu’elle faisait très bien, en les rappelant tous à l’ordre pour organiser la répartition des tâches.

« Moi aussi j’veux partir à l’aventure ! protesta Olivia à la suite d’Héloïse, d’une voix beaucoup plus forte. Papa, moi j’veux venir avec toi !
-D’accord mais tu ne touches pas aux araignées. Ni n’importe quelle autre bête que vous voyez dans le jardin, déclara t-il à l’adresse de tous les enfants, ça peut vous piquer et être dangereux, c’est compris ? » Il se baissa à hauteur de Lucía qui tremblait toujours de peur contre lui. « Tu restes avec ta mère, querida ? »

Il n’en fallut pas plus pour qu’elle aille se cacher dans les bras d’Avalon, laissant leur petit groupe partir en expédition dans le jardin. Abel dirigeait le groupe, en faisant léviter devant eux de sa baguette magique l’énorme araignée, suivi des jumelles bras dessus bras dessous. Olivia courait un peu partout autour d’eux et Roy fermait la marche, en fouillant du regard les alentours.

« Teresa ? Tu nous entends ? Teresa ? »

Bientôt les appels aigus des enfants se joignirent aux siens, alors qu’ils s’enfonçaient dans la végétation luxuriante du jardin.



Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Teresa10
Teresa Lavespère, 7 ans, fille de Roy et Joséphine

En toute logique, la boîte à pharmacie devait se trouver dans la salle de bains. C’était là que sa maman rangeait la leur, en tout cas. Teresa décida donc d’aller à l’intérieur de la maison pour trouver de quoi nettoyer et panser sa plaie ouverte au genou. Elle avait trébuché contre un rocher dans le jardin où elle était occupée à cueillir ses fleurs, puis avait atterri sur un parterre de cailloux. Un peu de sang avait coulé le long de son tibia mais ce n’était pas très grave, elle avait regardé : juste une coupure. Même si ça faisait mal et qu’elle avait un peu pleuré sur le coup, elle savait que ce n’était rien de grave. Et comme toujours face à ce qu’elle estimait pouvoir gérer toute seule, elle avait décidé de s’en occuper en autonomie, parce qu’elle savait comment faire. Elle avait déjà vu sa mère faire, ses tantes aussi, à elle ou à d’autres enfants du coven, ce n’était pas très compliqué. Il fallait juste qu’elle mette la main sur du coton, de l’alcool et un pansement.

Malheureusement, Teresa eut beau ouvrir tous les placards, elle ne trouva rien de cela dans les différentes salles de bain de la maisonnée. Peut-être que les parents n’avaient pas encore sorti les trousses des valises ? Elle n’allait quand même pas fouiller dans les valises pour vérifier, ça ne se faisait pas. Elle baissa les yeux sur sa plaie autour de laquelle le sang avait eu le temps de sécher pendant ses recherches. Peut-être pouvait-elle essayer un sort vaudou ? Ils avaient appris quelques bases en soin cette année. Elle hésita un instant, incertaine de savoir correctement performer un sort sur elle-même. Elle était débrouillarde, oui, mais pas téméraire, et plutôt très consciente de ses propres limites, ce qui la conduisit logiquement vers la dernière option qui lui restait : aller demander de l’aide.

Elle descendait donc prudemment les escaliers, en évitant de plier son genou blessé quand elle reconnut la voix d’Isobel qui l’appelait au rez-de-chaussée.

« Je suis dans l’escalier ! » répondit-elle en haussant la voix.

Sa tante -ce n’était pas vraiment sa tante, mais au coven, toutes les femmes adultes étaient comme les tatas de tous les enfants- arriva au bas de l’escalier avant qu’elle n’ait le temps d’y parvenir. La main posée sur la rambarde et l’autre serrant un bouquet des fleurs cueillies, elle expliqua un peu confusément :

« Je, euh… Je suis tombée sur des cailloux dans le jardin. Je cherchais la trousse à pharmacie, mais j’ai pas trouvé. »


Roy Calder

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Isobel Lavespère
Isobel LavespèreChargée de communication
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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Icon_minitimeDim 6 Juin 2021 - 20:53
Isobel Lavespère, 41 ans, voudrait prendre l'apéro

Contrairement à Roy, Isobel n’était pas vraiment inquiète : elle se doutait bien que Teresa n’était pas bien loin. Le jardin était bien clos, ils étaient dans une villa isolée et sa filleule était une petite fille très raisonnable. Il suffisait juste de la trouver, afin qu’ils puissent ramener toute la marmaille autour de la piscine et enfin savourer cet apéro bien mérité : cela fatiguait de se détendre toute la journée sur un transat. Alors que son mari et son ami se dirigeaient pour fouiller le jardin, accompagnés par une petite troupe qui voulait partir à l’aventure (Héloïse et Olivia semblaient se rêver héroïnes dans l’une de leurs histoires du soir), elle lança qu’elle allait s’occuper de la grande villa qu’ils partageaient pour les vacances. Elle se releva, Louis sur sa hanche. Son fils s’agita un peu : il tendait ses petites mains vers les bâtonnets de concombre depuis quelques minutes et sa mère venait de l’éloigner brusquement de sa cible.

- Est-ce que tu peux juste surveiller Louis deux minutes ? demanda-t-elle à Avalon, à qui elle avait donné l’ordre de rester bien assise. Je reviens vite, mon bébé.

Elle le tendit à son ami après avoir obtenu son assentiment et se dirigea vers la maison, bien décidée à résoudre la situation au plus vite. Il faisait bien plus frais, constata-t-elle alors qu’elle passait les larges portes de verre. La climatisation permettait de maintenir une ambiance agréable au sein de la villa, ce qui était un soulagement des fois. Elle éleva la voix pour appeler le prénom de Teresa et ne fut pas vraiment surprise de l’entendre signaler qu’elle était dans l’escalier. Isy accéléra le pas pour s’y diriger, ses yeux se posant sur le visage rond de sa filleule.

- Te voilà tiens, ton papa était inquiet, il fouille tout le jardin à ta recherche.

Roy perdait souvent toute mesure quand on venait à ses enfants, surtout d’ailleurs quand on en venait à Teresa, son premier bébé. Cette dernière livra quelques explications, la mine et un peu piteuse, et les yeux d’Isy se posèrent sur son genou ensanglanté.

- Oh bah dis donc, tu t’es fait mal ? Viens, on va arranger cela.

Elle lui passa une main dans le dos alors qu’elle l’invitait à monter les escaliers jusqu’à l’étage, pour rejoindre la chambre qu’elle partageait avec Abel. Dans l’énorme valise qu’elle avait emportée, il y avait une trousse à pharmacie qu’elle n’avait pas encore sortie, les enfants étant restés miraculeusement entiers jusque là. Elle fit installer Teresa sur le lit, cette dernière tenant toujours son bouquet de fleurs à la main. Elle sortit un petite compresse et une bouteille de désinfectant (celui qui ne piquait pas, selon Héloïse) avant d’en mettre un petit peu sur la plaie de sa nièce. Ce n’était pas grand-chose. Elle essuya le sang et posa ensuite sa main sur la peau, sa paume englobant largement le genou fin de la petite fille. Quelques secondes après, toute trace de la plaie avait disparu.

- Et voilà, toute guérie.

Mieux que le bisou magique, les sortilèges de soin vaudou. Elle n’était pas une grande spécialiste mais elle connaissait pas mal de petits trucs, ce qui était toujours pratique quand on avait des enfants.

- Ça va mieux ? Parée à redescendre ?

Si Roy n’avait pas retourné toute la maison avant, évidemment. Elle fit une pichenette sur le nez de Teresa, accompagnée d’un sourire, avant de la suivre dans l’escalier. Devant la piscine, Avalon était toujours installée, avec Louis qui avait décidé de pleurnicher un peu sur ses genoux, frustré de ne plus être avec sa maman et surtout, visiblement, de ne pas avoir le concombre auquel il aspirait tant. Il avait très vite apprécié le concept de la diversification alimentaire et, à l’image de son père, ne disait jamais non à la nourriture.

- Teresa s’était fait mal mais tout va mieux maintenant, n’est-ce pas ? expliqua-t-elle à Avalon, en glissant une main dans le dos de sa filleule. On va pouvoir s’installer. Viens-là toi souffla-t-elle à son fils en le reprenant.

Elle attrapa au passage un bâtonnet de concombre qu’elle lui confia. Il s’empressa de commencer à le mâchouiller.

- Léonie, tu penses que tu peux prévenir ton père que Teresa est là ?

Sa cadette hocha la tête et se leva d’un bond.

- Ouiiii.

Elle courut vers le jardin, ses sandalettes claquant sur le sol de la terrasse. À peine deux minutes après, Abel, Roy et leurs enfants réapparaissaient.

- Ah bah Teresa on te cherchait ! s’exclama Héloïse du ton un peu péremptoire qu’elle prenait parfois. Elle croisa les bras et plissa le nez. Tu vois Olivia que c’était pas un kipanning, je te l’avais dit d’abord !

Isobel avait un petit doute sur cela, dis donc. Mais elle n’en dit rien et se contenta de se décaler pour faire une place à son mari, tandis que leurs filles se mettaient à genoux autour de la table.

- Ce n’est pas grave, l’essentiel, c’est que tout le monde soit là ! Qui veut boire quoi ?




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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Icon_minitimeLun 7 Juin 2021 - 21:14
Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Olivia11
Olivia Calder, 4 ans.
6 août 2018

Olivia soupira bruyamment, faisant vibrer ses lèvres l’une contre l’autre pour bien faire comprendre à son entourage qu’elle s’ennuyait. Elle était assise depuis au moins dix minutes autour de la table de jardin, abritée du soleil par un large parasol. Et dix minutes, dans la vie d’une Olivia Calder, c’était aussi long que l’infini. A sa gauche, Lucìa, bien plus patiente et concentrée qu’elle, s’appliquait à coller des paillettes sur un large dessin qu’elle réalisait minutieusement. Il y avait aussi des paillettes sur le dessin d’Olivia : une grosse poignée qu’elle avait renversé au centre de la feuille, au milieu d’un cercle rempli de couleurs vives. Maintenant, elle avait terminé, et elle voulait faire autre chose.

La petite-fille agita ses jambes dans le vide, incapable de rester en place, et toujours contrariée de ne pas avoir pu suivre ses parents, qui étaient partis un quart d’heure plus tôt – ça aurait pu être deux jours plus tôt, Olivia l’aurait vécu de la même façon – en refusant de l’emmener avec eux. Pourtant, elle avait demandé poliment comme papa lui avait appris ! Elle avait dit « S’il-te-plait » ! Bon, elle avait peut-être dit « s’il-te-plait, s’il-te-plait, s’il-te-plait, s’iiiiil-teeeee-plaaaaaaait » en s’accrochant à la jambe de sa maman, mais elle avait dit le mot magique ! Eh bien le mot magique n’était pas magique du tout parce que maman avait dit non, puis papa avait dit non, et maman avait redit non lorsqu’elle avait redemandé. Elle s’amuserait bien plus en restant dans la maison avec tata Isy et tonton Abel, avait assuré sa maman en partant.

Sauf qu’Olivia était têtue, et que si elle avait décidé qu’elle ne s’amuserait pas, il était compliqué de la faire changer d’avis. De toute façon, elle n’allait pas du tout s’amuser, parce que Lucìa ne voulait pas jouer avec elle, que Tulio était toujours fourré avec Héloïse, qui, d’ailleurs, essayait de faire la commandante ce qui ne plaisait pas du tout à Olivia qui trouvait ça bien mieux de faire la commandante, elle. Léonie serait toujours d’accord avec Héloïse parce que c’était sa jumelle – et Lucìa disait que les jumeaux étaient obligés d’être d’accord – et Teresa était en train de lire un livre dans la maison.

Donc Olivia s’ennuyait, et elle était persuadée qu’elle se serait beaucoup plus amusée si elle avait pu passer l’après-midi avec ses parents. Ils auraient pu aller se baigner dans la mer, elle aurait fait le jeu du bateau avec maman – celui où elle s’allongeait sur l’eau en faisant la planche, et qu’elle faisait semblant d’être un navire dans une tempête avec des très grosses vagues. Après, elle aurait demandé une glace à papa, et il aurait commencé par dire non, mais elle aurait fait des petits yeux en disant « une toute petite comme ça » et il aurait peut-être fini par dire oui. Elle aurait sûrement choisi une glace au chocolat. Ou à la framboise. Ou alors elle aurait demandé un mélange des deux ?

Mais rien de tout cela n’arriverait parce qu’elle était bloquée ici. A nouveau, Olivia soupira – plus fort, cette fois, si bien que quelques paillettes sur le dessin de Lucìa, qu’elle n’avait pas eu le temps de coller, s’envolèrent.

« Mais ! Olivia ! » s’exclama sa sœur aînée en abattant ses mains sur sa feuille comme si elle allait s’envoler, emportée par un immense courant d’air créé par le souffle de sa sœur. « Arrête, tu fais partir les paillettes de mon dessin !! »
« Mais c’est pas de ma faute, je respirais juste ! » se défendit immédiatement Olivia.
« Bah arrête ! » la réprimanda Lucìa, véhémente. « Je fais un dessin pour le bébé, tu vas tout gâcher ! »
« Pffff, il peut même pas le voir ! » rétorqua Olivia en haussant les épaules. Lucìa leva ostensiblement les yeux au ciel, et décida de ne pas répondre, mais se décala pour tourner le dos à sa petite sœur. Olivia le prit comme un affront personnel, et fronça les sourcils.
« Moi de toute façon, j’veux plus dessiner, c’est nul. » décida-t-elle, boudeuse. Elle repoussa sa feuille au milieu de la table un peu brusquement. « Et en plus, moi, bah, moi, je ferais un truc plus beau pour le bébé, voilà ! » lança-t-elle à l’intention de Lucìa, qui fit mine de pas l’entendre ce qui, évidemment, ne manqua pas d’énerver encore plus Olivia. Elle se mit même à chantonner, chose qu’Olivia détestait par-dessus tout, parce que cela marquait profondément le fait que sa sœur ne l’écoutait pas. « Arrête Lou ! » se fâcha-t-elle en s’agitant encore un peu plus. « Mais ! » protesta-t-elle encore une fois, en se penchant vers elle pour essayer de prendre son feutre.
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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Icon_minitimeLun 16 Aoû 2021 - 11:14
Cela faisait à peine quinze minutes qu’un relatif calme s’était installé dans le grand salon de leur maison de vacances, sous la surveillance attentive d’Isobel et d’Abel qui avaient proposé un temps d’activité calme pour l’après-midi. Louis faisait la sieste à l’étage et il n’était pas question de perturber son sommeil avec des jeux bruyants dans la maison. Par ailleurs, Abel avait bon espoir qu’une activité qui nécessitait réflexion et concentration permettrait de canaliser un peu les enfants Calder, objectivement plus agités que leurs jumelles. Héloïse et Léonie ne rechignaient pas quand ils demandaient le silence et avaient appris à s’occuper calmement, avec des coloriages ou des puzzles. En revanche, il avait fallu faire preuve d’un peu plus d’ingéniosité pour convaincre une Olivia Calder de s’asseoir plus de dix minutes à table pour faire du dessin.

C’était elle en particulier qu’Abel surveillait du coin de l’oeil et il percevait toutes les petites marques de sa contrariété qui grandissait. Son intérêt pour les paillettes et les feutres de couleur vive s’était pleinement manifesté pendant quelques minutes où elle avait joyeusement gribouillé sur sa feuille et désormais elle laissait paresseusement traîner son feutre sur le papier sans vraiment le guider, tout en soupirant ostensiblement, signe évident de son impatience. Il s’apprêtait à lui proposer de changer de feuille et d’outils pour maintenir son intérêt quand une -énième- dispute éclata entre elle et sa soeur Lucía. Il avait pu noter, presque depuis leur naissance, combien les relations se tendaient vite entre elles, comme une rivalité sans cesse entretenue. Il n’en fallut pas plus pour qu’Olivia se décide qu’elle ne voulait plus dessiner parce que c’était nul et que sa soeur la nargue en chantonnant pour bien marquer le fait qu’elle ne l’écoutait pas. Ce fut le moment où Abel décida d’intervenir, en puisant dans la gravité de sa voix calme cette autorité qui faisait généralement taire les enfants :

« Lucía, Olivia, les interpela t-il d’abord en cherchant leurs regards. On se calme. »

Si ce rappel à l’ordre fit effet sur Lucía, Olivia, elle, protesta davantage :

« Mais c’est la faute de Lou ! s’insurgea t-elle, comme si elle avait été victime d’une grande injustice.
-Ce n’est pas la peine de se disputer » répondit raisonnablement Abel. Il tendit un petit bol vers l’aînée des Calder, en guise de résolution du problème. « Tu peux prendre des nouvelles paillettes pour ton dessin, Lucía. Quant à toi, Olivia, si tu ne veux plus dessiner, on va te trouver une nouvelle activité.
-Tu veux faire un puzzle ? proposa aussitôt Léonie, conciliante.
-Nooooon, je veux pas, c’est nul les puzzles » bouda la petite fille en croisant les bras.

Un court silence suivit et Isobel fut la première à trouver le bon argument qui allait faire mouche :

« Moi je pense qu’on pourrait faire une compétition de puzzle pour voir qui va en terminer un en premier… »

Bondissant de sa chaise comme si elle allait réellement faire une courses, Olivia s’écria :

« C’est moi je gagne ! »

Abel glissa un bref regard reconnaissant à sa femme qui avait parfois des traits de génie pour canaliser les enfants Calder.

« Moi aussi, je veux faire un puzzle ! s’exclama Lucía car il n’était pas question qu’une compétition se déroule sans elle.
-Moi je fais équipe avec Léonie, lança Héloïse en glissant de sa chaise.
-Vous n’avez qu’à faire un puzzle ensemble toutes les deux » proposa Abel aux deux soeurs Calder, en espérant tenir là une forme de réconciliation entre elles, mais il les vit tirer la tête, ce qui le fit ajouter comme dernier argument : « Je peux vous aider. 
-Bah nous on veut maman ! »

Quelques minutes plus tard, deux groupes se constituaient entre deux coins de la table, avec Tulio qui prit place à côté de ses soeurs. C’était une compétition qui se faisait pour une fois dans le calme, car l’activité nécessitait de la concentration et Abel tentait d’enseigner les bonnes techniques aux enfants dont il avait la charge :

« Il faut mettre ensemble les pièces qui se ressemblent » leur indiqua t-il. « Comme ces deux-là qui sont de la même couleur » montra t-il à Olivia qui se mit à coller le nez dessus en fronçant les sourcils comme pour examiner de très près leur aspect.
- Je peux faire un puzzle, moi aussi ? » s'éleva la voix douce de Teresa qui vacillait entre les deux groupes.


Abel Laveau
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Isobel Lavespère
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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Icon_minitimeDim 22 Aoû 2021 - 23:16
L’avantage de partir en vacances entre amis, c’était de pouvoir laisser ses enfants à une personne de confiance. Roy et Avalon étaient partis pour passer l’après-midi en amoureux, laissant leurs progénitures sous leur bonne garde. Abel et Isobel comptaient bien faire de même dans les jours à venir, afin de profiter un peu de moments en tête-à-tête. Puisque Louis faisait sa sieste (il n’était pas difficile à endormir mais ils étaient précautionneux pour ne pas le réveiller), il était temps de faire des activités calmes. Avec les jumelles, ce n’était jamais bien compliqué, elles étaient habituées. Pour les petits Calder, c’était un peu moins naturel, surtout quand on voyait la petite Olivia, qui secouait ses pieds comme si courir lui manquait déjà. Assise à côté de ses filles qui crayonnaient, Isobel surveillait d’un œil la petite tablée. Héloïse s’était lancée dans ce qui devait être une licorne violette, bleue, rose, rouge et verte et Léonie dessinait une maison avec application, coloriant le toit en jaune.

Elle fut aux premières loges pour voir la tension monter entre Lucía et Olivia, qui ne manquaient jamais une occasion d’être en rivalité. La place de la petite dernière n’était jamais facile : son grand frère et sa grande sœur étaient jumeaux, très proches, et elle semblait avoir du mal à se positionner face à ce duo. Isobel se doutait bien que cela aurait été le cas de Louis aussi s’il avait été plus proche de ses sœurs en âge : heureusement, il était encore un bébé et occupait donc son propre espace. Tant mieux, en soi : cela aurait été plus compliqué de gérer les petites difficultés qui pouvaient exister entre les filles d’Avalon et Roy. Abel intervint d’ailleurs pour ramener le calme, ce qui fonctionna de suite. Sentant qu’ils étaient sur un point de bascule, Isobel suggéra une petite compétition : elle connaissait ces petits bouts, elle savait très bien que cela allait leur parler. Cela ne manqua pas : Olivia se précipita pour aller chercher le jeu, pendant que les équipes se formaient à grand bruit. Les jumelles firent immédiatement un duo, tandis que les enfants Calder s’associaient entre eux, aidés d’Abel. Isy, elle, resta à côté de ses filles.

- J’ai pris le puzzle à partir de dix ans ! s’exclama avec fierté Léonie. Parce que sinon, c’est trop facile !
- Ouais, fanfaronna Héloïse, parce que nous, on est super fortes aux puzzles ! Hein papa ?

Elle sentait bien que ses filles faisaient attention à bien montrer qu’elles étaient les grandes, face à Tulio et Lucía notamment (et aussi à bien faire comprendre que c’était bien leur papa, même s’il n’était pas dans leur équipe.)

- Allez, tempéra Isy en répartissant un peu les pièces entre les filles et elle, on doit faire quoi ? Un tigre ?

La boite représentait un tigre du Bengale dans la jungle. Soigneusement, elle commença à faire des petits tas de pièces de couleurs similaires, aidée d’Héloïse. Léonie, elle, s’attelait à trouver toutes les pièces des bords, comme son père le lui avait appris. Alors que tout le monde s’absorbait dans son activité, la voix timide de Teresa, qui bouquinait jusque là, retentit pour participer.

- Bien sûr ma puce, répondit Isobel en tirant la chaise à coté d'ellel, viens d’installer avec nous.

Cela déclencha une vive réaction chez Olivia.

- Oh non viens avec nous !

Héloïse fronça les sourcils.

- Nan, vous êtes déjà trois vous ! Quatre avec papa ! Nous, on est que deux ! Viens Teresa !
- Mais c’est notre sœur à nous !
- Bah c’est notre cousine à nous ! Et même qu’on va à l’école ensemble ! Et qu’on est de la même famille !

Cette petite phrase sembla outrer les petites Calder. La bouche d’Olivia se décrocha et elle fronça ses petits sourcils bruns. Pour éviter de laisser le conflit escalader, Isobel trancha.

- C’est vrai que vous êtes trois, avec votre oncle Abel qui est en plus un spécialiste international des puzzles, glissa-t-elle avec un sourire taquin pour son mari. Comme ça, ça fait trois enfants de chaque côté, c’est équilibré. Viens Teresa, installe-toi.
- En plus, on a le puzzle le plus dur, rappela Léonie d’un ton docte. Votre puzzle il est pour les petits, Teresa, elle est grande comme nous.
 


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Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Icon_minitimeDim 7 Nov 2021 - 18:17
Here's to us [Calder Davies & Laveau Lavespère]  Olivia11
Olivia Calder, 4 ans, une patience t'as peur.

Les puzzles n’étaient pas l’activité fétiche d’Olivia. Elle, elle aimait bouger, courir, faire des jeux rigolos où elle était poursuivie par des ennemis qu’elle devait combattre (évidemment, elle gagnait les combats parce qu’elle était très forte). Les puzzles, ce n’était pas très amusant parce qu’il fallait qu’elle reste assise autour d’une table pendant des heures et qu’elle mette ensemble des pièces qui ne voulaient jamais aller bien ensemble. Alors, elle essayait de les forcer en appuyant fort dessus et papa soupirait en disant qu’elle était aussi patiente que sa maman.

Mais lorsqu’il s’agissait d’une compétition, les choses étaient un peu différentes et Olivia voulait bien consentir à cette activité qui, brusquement, devenait beaucoup moins ennuyante. Installé entre son frère, sa sœur, et son oncle Abel, Olivia observait les pièces avec une concentration qui se lisait sur sa petite moue tirée. Lucìa, très méthodique, avait commencé à isoler les bords du puzzle comme on le lui avait expliqué et Tulio triait les pièces par couleur. Olivia suivit l’exemple de son grand-frère et se prêta au jeu quelques secondes, avant de relever vivement la tête en entendant la voix de Teresa s’élever.

Teresa n’était pas très souvent avec eux parce qu’elle vivait beaucoup avec sa maman, dans l’autre pays. Elle venait parfois les weekends, pour certaines fêtes, et une partie des vacances, alors ce n’était pas exactement comme avec Lucìa ou Tulio, avec qui elle vivait tous les jours. Quand elle venait, c’était toujours un peu la fête – et papa était très content alors il oubliait de se fâcher parce qu’elle avait colorié sur ses papiers sans faire exprès. Au fond, Olivia aurait bien aimé que Teresa soit un peu plus souvent là avec eux, à la maison – elle était plus gentille avec elle que Lucìa, en plus. Elle était une chouette grande-sœur qu’elle prenait un peu comme modèle. Alors évidemment, entendre les jumelles mentionne leur lien de parenté avec elle au détriment du sien lui tira une exclamation outrée. Parce que chez les Calder Davies, on ne rigolait absolument pas avec les liens familiaux. Très vite, Olivia avait compris que le mot « famille » englobait beaucoup de monde pour ses parents. Un jour, elle avait osé demander à son parrain – tonton Toni – s’il était le vrai frère de maman ou si c’était un faux-frère comme tonton Jayce pour son papa. Son parrain avait été outré et il avait dit des choses en italien qu’elle n’avait pas compris. Pour Olivia, Teresa était sa grande-sœur (déjà, c’était la fille de son papa et ensuite, demi-sœur c’était super moche comme mot parce que ça donnait l’impression qu’elle allait la couper en deux, et Olivia préférait Teresa toute entière) et personne n’avait rien à redire contre ce lien très important.

Lucìa, également piquée par les propos des jumelles, le fut encore plus par le sous-entendu de Léonie. Elle eut une petite mimique en haussant les sourcils et répondit :

« Déjà, Tessa elle est vraiment grande, elle. » Pas comme les jumelles, sous-entendait-elle. « Alors elle va sûrement trouver que votre puzzle, c’est pour les bébés. »
« Et c’est plus notre sœur que votre cousine, d’abord. » rajouta Olivia parce que, lorsqu’il s’agissait d’affronter l’adversité, les sœurs Calder étaient brusquement les meilleures amies du monde.

Teresa parut un peu mal-à-l’aise de cette attention dont elle était brusquement le centre. Elle s’agita un peu, n’osant pas désobéir à sa marraine qui l’invitait vers elle, mais sans lâcher ses petites-sœurs du regard. Elle finit par trouver un compromis :

« On fera la prochaine compétition toutes les trois d’accord ? Juste une équipe de sœurs. »
« Alors on va forcément gagner. » chantonna gaiement Lucìa en retournant à sa tâche.
« C’est sûûûûr » approuva Olivia en soulevant repartant à la recherche de toutes les pièces bleues qu’elle pouvait trouver, pour les tendre à son oncle Abel.

Pendant un bref instant – sûrement bien trop court pour tous les adultes qui étaient présents dans la salle – le silence retomba autour de la table. Les enfants étaient concentrés, et s’efforçaient de finir leur puzzle le plus rapidement possible. Bientôt, on entendit Olivia s’exclama :

« On a finiiiiiiii ! » Elle jeta un regard vers leurs adversaires. Pas mal, mais il manquait encore la tête du tigre. « On a gagné, on a gagné, on a gagnééééé ! » fit-elle en levant les bras en l’air, très fière d’elle.

Très contente, elle agita ses jambes, un grand sourire aux lèvres. Cependant son oreille, qui traînait du côté des jumelles, capta sans mal l’expression « puzzle de bébé » qui fut chuchotée par Héloïse.

« Héééé ! » réagit-elle immédiatement. « J’suis. Pas. Un. Bébé !! »

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