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Moonshadow [Jayce & Avalon]

Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Moonshadow [Jayce & Avalon] Icon_minitimeMar 27 Oct 2020 - 11:38
20 avril 2011

Une fois rentrée au ministère, le reste de la journée d’Avalon s’était déroulée comme si l’annonce de Roy sur sa – peut-être – future paternité n’avait jamais eu lieu. Il avait été aisé pour Avalon de masquer son trouble dans la charge de travail conséquente qui l’attendait dans les locaux de la milice. Sa dernière réunion s’était terminée à dix-huit heures et, après un dernier tour pour saluer et briefer ses agents qui prenaient le relai pour la nuit, Avalon était partie.

Un large sac de sport porté à l’épaule, Avalon s’enfonça dans les rues de Londres, les pensées encore agitées par cette conversation qui n’avait pas quitté son esprit depuis qu’elle avait quitté Bristol. Elle peinait à les ordonner – elle peinait surtout à les comprendre. Douze jours, se répétait-elle parfois, en revoyant tous ces moments qu’ils avaient passé tous les deux pendant ce laps de temps. Une infinité d’instants où elle s’était montrée sincère, honnête, vulnérable, et qui avaient définitivement permis à ce que ses sentiments évoluent, grandissent, prennent une teinte amoureuse qu’elle avait peiné à accepter. Cela avait été un travail assez long, assez fastidieux, qui avait mobilisé des ressources auxquelles elle n’avait plus l’habitude de faire appel.

Et, si Avalon avait senti Roy réceptif à cette relation qu’ils entretenaient, ce qu’elle avait pris pour acquis était aujourd’hui largement remis en question. Elle ne comprenait pas ce qu’il était venu chercher auprès d’elle, et son silence était largement interprété par Avalon comme étant une preuve qu’elle avait davantage été une distraction dans une période de sa vie où il avait plus que besoin de se tenir hors de dilemmes insupportables. Et c’était cette sensation d’être utilisée qui était à la fois particulièrement insupportable, et très décevante de la part d’un homme qu’elle connaissait depuis dix ans.

Les pas d’Avalon finirent par la mener devant un établissement qu’elle fréquentait depuis plusieurs années maintenant - coincé entre deux immeubles, le complexe sportif avait une devanture jaune qui se voulait attrayante. Avalon poussa la porte, tira de son portefeuille sa carte de membre et la passa devant une badgeuse qui afficha un voyant vert.

« Salut Avalon. » la salua un homme assis derrière un comptoir noir, et à qui la jeune femme adressa un léger sourire.
« Salut Connor. » répondit-elle en le dépassant pour se diriger vers les vestiaires.

Cela faisait peut-être huit ans qu’Avalon fréquentait ce lieu assidûment. Son appétence pour les sports de combat ne datait pas d’hier ; et, s’ils étaient formés à cela au ministère, c’était un club moldu qu’Avalon avait choisi pour sa pratique personnelle. Elle en était particulièrement satisfaite que, désormais chef de la milice, elle ne passait plus vraiment inaperçue lorsqu’elle se rendait quelque part.

Ce soir, c’était du krav-maga qu’Avalon était venue pratiquer sous l’œil attentif d’un professeur qui, silencieux, imposait un tel respect que ses élèves – des plus jeunes aux plus âgés – l’avaient toujours écouté attentivement. Cet homme s’appelait Colin, il avait des cheveux gris et une barbe de la même couleur, des muscles secs et bien dessinés, et Avalon l’adorait. Elle l’avait rencontré lorsqu’elle ne pratiquait que la boxe anglaise entre ces murs et c’était lui qui l’avait convaincu d’essayer la discipline qu’il enseignait depuis des dizaines d’années maintenant.

L’heure de pratique défila à la vitesse de l’éclair et permis à Avalon de concentrer ses pensées sur autre chose que cette conversation troublante, blessante, qui ne cessait de repasser en boucle dans sa mémoire. La précision des coups, le travail d’abord technique, puis en puissance, créa chez elle une fatigue physique qui, si elle ne l’apaisa pas, eut au moins don de décharger son esprit. Lorsqu’après une douche Avalon sortit des vestiaires, les cheveux encore humides d’eau, les muscles fourbus d’une pratique intensive épuisante, elle s’aperçut qu’elle ne se sentait pas mieux, et à peine plus au clair sur des questions qui, de toute façon, ne trouveraient aucune réponse de cette manière. Cet état lui tira un soupir las, un soupir frustré, un soupir triste même, et elle quitta le complexe sportif après un dernier sourire à l’agent d’accueil. Son nouvel appartement ne se trouvait qu’à quelques minutes de marche, qu’Avalon comptait parcourir à pied plutôt que de recourir au transplanage ; l’air frais du soir avait, paraissait-il des vertus apaisantes.

Mais sa marche ne commençait qu’à peine lorsque le regard d’Avalon tomba sur la silhouette d’un homme dont elle croisa le regard. Un temps d’arrêt l’immobilisa, et un sourire ironique étira ses lèvres :

« Oh, toi. » fit-elle en s’approchant de lui. « J’imagine que c’est une brusque et terrible envie de pratiquer un sport de combat qui te fait venir ici ? »



Avalon Calder

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Jayasimha Vijayan
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Moonshadow [Jayce & Avalon] Icon_minitimeDim 1 Nov 2020 - 0:18
L’encens diffuses une odeur tendre dans le petit bureau où Jayce s’est isolé en rentrant chez lui, encore secoué par la discussion matinale dont Roy l’a entretenu. Enfin les vannes se sont ouvertes, enfin il a compris. Mais quelle douleur. Roy a perdu ses derniers repaires, comme s’il se les était laissé arracher, comme si son cœur pourtant habitué aux difficultés n’avait pas eu suffisamment d’espace pour accueillir cette énième déception. Rarement Jayce l’a vue douter ainsi de lui-même, s’écraser lentement sous l’implacable jugement de femmes tordues éviscérant sa patience, sa résilience. Le mal est plus profond encore que ce que Jayce avait pu imaginer, une graine qui a germé à l’ombre du secret et dont l’arbre déjà mort étend ses branches dans la poitrine contracté de Roy. Jayce n’a pas connu la nocivité d’une relation amoureuse remplie d’attentes et de culpabilité, mais il n’en a pas besoins pour comprendre dans les mots de son ami combien cette relation l’a plié, modifié, modelé au format d’un moule qui ne lui correspond pas et dont il paye le prix désormais. Avec Avalon, notamment, Jayce interprète mieux ce recul qu’il a comme un cerf effarouché par la lumière trop vive d’une promesse de bonheur.

Et ce bébé, évidemment.

Jayce soupire doucement et pose devant lui le Tarot qui a attiré sa main. Il sent l’épaisseur du papier sous des doigts, le verseau décoré, glacé dont les dorures s’éclairent dans la pénombre. Il tire une première carte.

Problème : Arcane majeur, La force. Numéro huit, devant un château établi sur une montagne grise, une femme dont la tête penchée vers un lion est surmontée du sigle de l’infini, tiens dans ses mains la gueule ouverte de l’animal avec laquelle elle lutte. Jayce esquisse un sourire. Le problème, c’est Roy. Sa carte, dans ce jeu, s’illustre dans une situation de passivité et de lutte, d’abord par sa position (à gauche, l’initiation d’une question, le déclencheur sans résultat d’une action qui ne mène à rien), et son chiffre pair. Doucement Jayce se passe un doigt sur les lèvres, concentré. De nombreuses manières se présentent à lui pour interpréter cette relation éprise entre la femme et son lion, une interprétation qui diffère en fonction des illustrations et des numéros posés sur l’arcane mais qui ne varient pas toujours. Et dans ce contexte une lutte de pouvoir semble apparaître comme une évidente clarté. L’animalité du lion agresse le psychisme infini de la femme ouvert sur le cosmos, un refoulement du corps, une fermeture du cœur. Jayce se mort la lèvre parce qu’il y a dans la carte une autre signification évoquée par la courbure tendre et la caresse de la lutte presque douce de la femme contre la gueule béante de crocs. Et Jayce sait quel attrait il y existe, c’est le calme d’une approche de la colère, d’affronter la réalité, d’assumer les conséquences de ses actes. Tout ce que Roy n’a pas été capable de faire avec Avalon. Comme le lion il s’est jeté sur elle acculé par ses actions, en pleine animalité, déconnecté d’une bienveillance psychologique qui se résous par un conflit. Pour Jayce, la carte émane d’une symbolique impérieuse de conserver la capacité à voir les deux côtés d’une discussion. Pour Avalon, ce sera la tolérance envers les fautes des autres. Pardonner l’imperfection de Roy. Accepter ses limites. Pour Jayce, c’est un premier indice évident. Il tire une deuxième carte.

Suggestion : Arcane mineur, Trois de deniers. Cette carte, Jayce la connaît par cœur. C’est sans doute l’une de celle qu’il a le plus tiré chaque fois qu’il a fait appel au Tarot pour prendre des décisions vis-à-vis de Roy. Inutile pour lui de se pencher sur l’illustration du jeune apprenti sculpteur occupé à sa tâche sous l’œil attentif de ses mentors, carte active, position neutre, et les symboliques évidentes du travail d’équipe, du soutient, de la compétence. L’amitié pour lui est aussi omniprésente que les figures de mentors y sont fortes, il est à la fois ceux qui observent et orientent et celui qui taille lentement la pierre pour en arrondir les angles. Jayce se mord la lèvre. Il reste la troisième carte à tirer, mais il sait d’avance que la conclusion est déjà jouée. Le signe apparaît déjà deux fois. Il se résous.

Réponse : Arcane majeur, La Tempérance. Numéro 14. « Haha. » Fait Jayce sans surprise. Sur l’illustration l’ange bienveillant passe d’une coupe à l’autre l’eau de source dans laquelle il trempe ses pieds. Il n’y a plus dix interprétations possibles, tous les signes se rencontrent, les cartes majestueusement se lient dans l’implacable coïncidence d’un hasard qui n’en est peut-être plus un. Compromis, modération, harmonie, compréhension. Pour prendre une décision, trouver une solution, il est plus facile d’adopter le point de vue d’autrui. Influence positive sur les autres. Et surtout, considérer les deux côtés d’une dispute pour en déceler la clarté et y retrouver le respect mutuel.

Jayce conclu donc avec évidence. Il faut qu’il aille parler à Avalon. Tant pis si c’est un geste intrusif, tant pis. Il a posé la question au Tarot et le Tarot lui indique que ses atouts, son objectivité, son soutien à son ami en pleine lutte intérieur, nécessite son intervention, l’accalmie de sa capacité à épouser les deux aspects d’un affrontement tragique. Jayce se lève. Éteins l’encens.

Quelques heures plus tard, il retrouve Avalon à la sortir de son club de box.

- Oh, toi. J’imagine que c’est une brusque et terrible envie de pratiquer un sport de combat qui te fait venir ici ? » Jayce sourit et s’incline poliment, une main sur le cœur.
- Avalon, je ne te ferais pas l’affront de te mentir, je m’impose à toi pour éviter ta fuite et plaider la cause de notre ami Calder qui, je n’en doute pas, a su rater superbement l’occasion de bien communiquer une information d’envergure. » Jayce se redresse solennellement. « Me permettrais-tu de t’offrir un verre et de discuter un peu ?


Jayce Bowers
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Avalon Calder
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Moonshadow [Jayce & Avalon] Icon_minitimeLun 2 Nov 2020 - 11:40
Avalon avait toujours apprécié le calme qui émanait de Jayce et, ce soir, apprécia encore davantage la franchise dont il fit preuve en s’adressant à elle. Nier le fait qu’il soit venu la trouver aurait été quelque peu audacieux de sa part et il ne fallait pas avoir un don de voyance pour en deviner la raison. Lorsque le nom de Roy fut prononcé, le regard d’Avalon se fit plus ombrageux et elle haussa légèrement les sourcils :

« …a su rater superbement l’occasion de bien communiquer une information d’envergure. »
« Ce sont de bien jolis mots pour dire qu’il s’est foutu de moi, Jayce. » souligna-t-elle avec une légère acidité.

La proposition qui suivit les paroles de Jayce la laissa silencieuse quelques secondes, en proie à une hésitation dont elle ne comprenait pas l’origine, elle qui avait été si certaine, si assurée dans son envie de rentrer chez elle quelques minutes plus tôt, au point que rien n’aurait pu la retenir dehors plus longtemps. Face à Jayce, Avalon sentait cette détermination vaciller largement sous le poids du regard qu’il posait sur elle.

Et, si Avalon s’ouvrait assez facilement sur les déboires relationnels qui survenaient ponctuellement dans sa vie, elle restait toujours bien plus silencieuse sur ce qui la touchait réellement dans ces différentes situations. Sur ce sentiment bien ancré d’être le facteur commun à tous ces échecs, et surtout sur cette illégitimité qu’elle ressentait parfois à l’idée de s’engager réellement dans une relation. Pendant longtemps, Avalon s’était sentie cassée, brisée, à l’image d’un objet dont on ne pourrait jamais recoller tous les morceaux. Cette sensation tirait son origine des différents traumatismes qu’elle avait vécu plus jeune, et avait longtemps donné à la jeune femme le sentiment d’être illégitime au bonheur amoureux, qui lui paraissait souvent trop fragile pour supporter un passif comme le sien, et trop instable pour être véritablement sûr. Parce qu’Avalon avait grandi, parce qu’elle avait avec elle le recul nécessaire pour analyser une situation qui avait longtemps été très douloureuse, elle savait que ce sentiment ne prenait appui que sur ses peurs et ne s’alimentait que de ses angoisses.

Jayce aussi le savait ; Avalon lui en avait parlé à quelques reprises après que les relations qu’elle enchaînait aient largement perdu de leur sens pour elle. Difficile d’évoquer ce sujet avec Toni, pour qui chaque relation faisait sens dès qu’il y avait plaisir, et elle ressentait une étonnante pudeur à l’idée de s’en ouvrir à Fergus. Il lui avait semblé que Jayce, lui, avait compris avant même qu’elle ne lui en parle. Et peut-être était-ce la raison pour laquelle il faisait également un parfait interlocuteur pour évoquer cette situation, songea brièvement Avalon, qui acceptait volontiers de se soulager du poids qui pesait sur son cœur depuis quelques heures. Elle ne savait pas si ses plus proches amis le comprendraient ; après tout, Fergus aussi cultivait le secret.

Par habitude, Avalon consulta la montre qu’elle portait au poignet, avant de relever les yeux vers Jayce.

« Je connais un bar, pas très loin. » lui indiqua-t-elle finalement en désignant du menton une ruelle adjacente.

Quelques minutes plus tard, Jayce et Avalon étaient tous les deux attablés face à face, sur la terrasse d’un bar moldu chauffé par des néons oranges. Avalon adressa un sourire au serveur qui s’éloignait après avoir déposé leurs commandes – un cocktail au nom compliqué et atrocement sucré pour elle – et reporta son attention sur son ami.

« Donc, » commença-t-elle, « imagine que tu viens d’apprendre que tu as mis une fille enceinte et que tu te dises que c’est le timing absolument parfait pour… » Elle eut un instant d’hésitation, trouva le regard de Jayce, reprit : « pour te comporter avec une amie de telle façon à ce qu’elle ait largement la possibilité de tomber amoureuse de toi sans qu’à un seul moment tu te dises que, peut-être, il serait judicieux d’évoquer avec elle le sujet. » Avalon secoua la tête : « Pire encore que, lorsque tu le fasses enfin, ce soit parfaitement à contrecœur parce que, de toute évidence, si on t’avait laissé le choix, tu ne l’aurais jamais fait. »

Un léger silence suivit ses paroles.

« Explique-moi comment ça ne s'explique pas seulement par le fait qu'il n'en n'avait finalement, pas grand chose à foutre ? Je t’écoute Jayce parce que vraiment, moi, je ne comprends plus. »


Avalon Calder

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Jayasimha Vijayan
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Moonshadow [Jayce & Avalon] Icon_minitimeSam 14 Nov 2020 - 15:52
Avalon le dévisageait, pensive dans son silence, ombragée de préoccupations. Jayce espérait qu’elle accepte sa proposition. Il l’espérait avec une sorte de détermination convaincu par le tirage qu’il avait obtenu et qui l’avait décidé à venir. Au fond, il ne connaissait pas très bien Avalon. Pas comme Fergus ou Toni pouvait la connaître. La jeune femme était toujours demeurée loin de sa famille, entretenait avec lui une relation d’amitié qui dépassait la simple connaissance mais ne s’approfondissait pas réellement dans les discussions de rigueurs, légères, courantes qui peuvent former la consistance d’une relation. Pourtant, ils se savaient capable d’aborder spontanément, tous les deux, des sujets intimes et profonds que peut-être ceux qui leur étaient naturellement plus proches étaient moins aptes à comprendre. Jayce avait une sorte de confiance inexplicable dans Avalon qui tenait peut-être à sa relation de proximité avec ses plus proches amis. Il n’avait pas pour elle ce retrait méfiant dont il couvrait naturellement ses relations aux autres, à quelques très rares exceptions. Ce n’était pas tellement qu’il se sentait transparent face à elle. Il savait pouvoir demeurer parfaitement illisible s’il le désirait, mais il y avait quelque chose, comme une affection évidente pour une présence cohérente qui exprimait sa bienveillance depuis des années et faisait d’Avalon, par défaut, quelqu’un de proche. Même si leurs rencontres en tête à tête étaient exceptionnelles. Même s’ils se parlaient peu en dehors de ces rencontres. Même si leurs interactions étaient souvent motivées par la présence de Fergus, Toni, et plus récemment, Roy.

Souvent Jayce se disait que c’était un manquement de sa part, qu’il aurait dû faire des efforts pour entretenir un lien plus individuel avec la jeune femme à qui il portait une amitié sincère et dont il devinait le genre de rôle qu’elle avait pu jouer pour Fergus. Il se le disait d’autant plus maintenant qu’il avait surpris sur le visage de son meilleur ami le sourire stupide de l’amoureux fasciné en début de relation. Il était plutôt heureux, au vu des propensions de Roy à s’enfermer dans les histoires les plus catastrophiques (ce qui avait atteint un point qu’il n’avait découvert que récemment) de constater que pour une fois, il avait choisi de tourner son affection vers une femme en qui il avait des raisons de croire en la bienveillance.

Il ne tenait pas à ce que cette histoire n’explose avant même d’avoir commencée. Et connaissant Avalon, Jayce avait envisagé qu’elle retourne parler à Roy une fois que sa blessure et sa colère, surtout, se soit un peu apaisées. Il considérait à présent comme un avantage de lui délivrer quelques clefs que Roy ne serait peut-être pas capable de lui transmettre. Son ami était trop fébrile, trop nerveux, trop sensible, ces derniers jours. Et si Jayce avait confiance en quelque chose, c’était bien, paradoxalement au vu de la façon dont il avait grandi, dans sa capacité de médiation.

Il répondit à Avalon par un sourire sans répliquer, avant de la suivre docilement jusqu’au café où elle les conduisit et où ils s’installèrent tous les deux en terrasse. Les coutumes moldus, depuis ses douze années de mariage avec Sun passé dans un environnement qui n’avait rien de magique, n’avait plus aucun secret pour Jayce. Il avait mis plus de temps à découvrir comment la société magique fonctionnait qu’à devoir se réadapter aux traditions moldu après ses années passées en dehors de l’univers qui l’avait vu grandir. Il appréciait pouvoir profiter des deux, se sentait appartenir aux deux autant qu’il se sentait anglais et indien. C’était une autre de ses dualités irréconciliables, une autre de ses fractions de personnalité.

Se pliant à la politesse la plus élémentaire, il commença par jeter un œil à la carte. Il avait développé une sorte de reflexe au cours du temps qui invisibilisait automatiquement toutes les catégories comportant de l’alcool. Ce n’était plus une douleur terrible depuis longtemps de voir quelqu’un en consommer sous son nez – heureusement, c’était une denrée tellement omniprésente… - mais il n’oubliait jamais à quel point s’avait été une lutte, à une époque, de résister. Contrairement à d’autres drogues, l’alcool était terriblement facile à trouver. Et il savait aussi, profondément, que c’était un combat qui, même s’il ne lui occupait plus l’esprit à chaque minute de sa vie comme s’avait pu être le cas par le passé, qui ferait toujours parti de lui. L’addiction ne disparaîtrait jamais. Il avait la certitude que boire une gorgée, juste une gorgée, aujourd’hui, aurait le pouvoir de le faire replonger aussitôt.

Ce pourquoi il commanda un coca cola avec un sourire habitué à l’intention du serveur qui lui répondit par un haussement de sourcil subtile. Coca cola qu’il sirota à la paille en considérant Avalon alors qu’elle déroulait son état d’esprit et son ultime demande :

- Explique-moi comment ça ne s'explique pas seulement par le fait qu'il n'en n'avait finalement, pas grand chose à foutre ? Je t’écoute Jayce parce que vraiment, moi, je ne comprends plus. »

Jayce posa son verre avec un geste attentif et mesuré. Il croisa les bras sur la table et s’avança légèrement. Son regard naturellement doux dévisageait Avalon avec une forme de compréhension calme, neutre et dépourvue de jugement.

- Ça pourrait s’expliquer, voyons voir… dit Jayce, imaginons que tu mettes une femme enceinte – petit effort d’imagination, hehe -, et que dans la foulée tu découvres qu’une autre femme que tu côtoies depuis peu de temps te rends vraiment, vraiment heureux. Et que ce bébé, tu ne saches pas quelle place lui donner dans ta vie. » Jayce se permit un sourire calme en reprenant la formulation d’Avalon. « Imagine maintenant que tu ais terriblement peur de ce que cette femme puisse penser de toi, parce que tu as conscience que cette situation ne te donne pas l’air très malin, disons-le poliment, et que tu te dises, « ho, non, si elle découvre que j’ai eu un enfant avec une personne avec qui je ne voulais rien construire, voudra-t-elle encore de moi ? » Imagine que tu ne sois toujours pas sure toi-même de vouloir avoir cet enfant, parce qu’en vérité tu préférais simplement découvrir cette nouvelle relation qui te fais du bien, et qui fait du bien aussi à ta partenaire. » Jayce appuya un regard équivoque. « Imagine que tu sois perdu dans tous ces questionnements, dans tous ces sentiments, et que tu te retrouves à jeter stupidement cette information sur un coup de colère alors qu’en vérité, c’est exactement parce que tu ne t’en fou pas du tout que tu as peur d’en parler. » Paresseusement, Jayce se renfonça sur sa chaise en attrapant le coca qui pétillait sur la table et touilla nonchalamment le soda. « Est-ce que tu peux envisager de croire à ce scénario ? »



Jayce Bowers
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Moonshadow [Jayce & Avalon] Icon_minitimeJeu 19 Nov 2020 - 0:16
En réalité, c’était parce qu’Avalon avait envie – et même besoin – de comprendre Roy qu’elle avait suivi aussi facilement Jayce dans ce bar, sans s’offusquer de la présence qu’il lui imposait au moment où elle rêvait d’être seule pour digérer les évènements de la journée. Elle lui exposa ses pensées sans craindre le jugement de Jayce, sans se confronter à autre chose que son regard doux, bienveillant, et compréhensif, qui lui donna l’impression d’être écoutée, entendue ce qui, après des heures à ruminer seules les mêmes pensées, la déchargea déjà d’un poids immense. Troublée une nouvelle fois de cette facilité avec laquelle elle pouvait s’ouvrir à Jayce – alors qu’elle ne le connaissait, au fond, pas beaucoup – Avalon laissa les mots les plus sincères franchirent la barrière de ses lèvres souvent serrées lorsqu’il s’agissait d’exprimer ses sentiments à autrui.

« Amoureuse », avait-elle dit sans ciller, le regard doucement agité de ce sentiment qu’elle connaissait, qu’elle avait mis quelques temps à reconnaître mais qui lui paraissait désormais terriblement évident, à tel point que Jayce lui-même ne semblait pas particulièrement surpris par ce fait.

Retrouvant le silence, Avalon noua ses mains autour de son verre, les yeux posés sur Jayce, qui avait avancé le buste vers elle, en pleine réflexion qu’il ne tarda pas à lui partager.

Bornée comme elle l’était, l’effort d’imagination requis par Jayce demanda à Avalon quelques secondes de concentration. Difficile – alors qu’elle reprochait en tout point son attitude à Roy – de se mettre à sa place pour revoir la situation avec un regard absolument différent, alors que les quelques heures qui la séparaient de leur dispute étaient loin d’être suffisantes pour qu’elle puisse adopter un si grand recul. Elle baissa les yeux vers sa boisson pour se soustraire du regard de Jayce, plongée dans ses pensées qui suivaient la douceur de sa voix.

« Que tu découvres qu’une femme que tu côtoies depuis peu de temps te rend vraiment, vraiment heureux » disait Jayce sans prendre véritablement conscience de l’impact de ses paroles sur Avalon, qui releva doucement la tête vers lui. « Terriblement peur » exprimait-il sans honte et sans détour, ce que Roy avait bien sûr été incapable de formuler un peu plus tôt. « Une nouvelle relation qui te fait du bien » ajoutait-t-il avec un regard équivoque qu’Avalon soutint sans ciller.

Face à Jayce, face à son ton calme et détendu, face à ces faits qu’il exposait avec une simplicité folle, Avalon finit par hocher la tête à sa dernière question. D’accord, concédait son regard, elle voulait bien envisager un tel scénario. L’ombre de son regard n’avait pas disparu pour autant ; ses épaules restaient tendues, ses pensées continuaient de s’agiter au sein de son esprit.

« Admettons. » finit-elle par lâcher en prenant appui sur la table. « Admettons qu’il soit perdu, admettons qu’il ait eu peur, je veux bien le croire. » concéda Avalon en tapotant la surface en bois du bout de ses doigts.

Ce mouvement occupa pendant un bref instant le silence, le temps que ses pensées se rassemblent autour de cette nouvelle situation qu’elle envisageait, accompagné par les paroles censées et apaisées de Jayce qui, elle le savait, détenait sur Roy un savoir et une connaissance infinie.

« Mais il n’empêche que, pendant tout ce temps où il avait peur d’aborder ce sujet avec moi, où il était perdu dans ses réflexions, on a passé beaucoup de temps ensemble, et bien plus qu’on ne l’avait jamais fait auparavant. » nota Avalon en haussant les sourcils. « Il aurait largement pu s’éloigner de moi à ce moment, et il ne l’a pas fait. » souligna-t-elle. « Donc peut-être qu’il avait peur, mais en attendant, il avait aussi besoin de quelque chose – de quelqu’un – pour penser à autre chose, et ce quelqu’un, c’était moi. » expliqua-t-elle en cherchant son regard.

Avalon secoua doucement la tête, un sourire désabusé sur les lèvres.

« Et allez, quand bien-même il avait envie d’explorer notre nouvelle relation… Ce n’est pas juste de le faire en gardant pour lui des informations qui l’impacteront forcément un jour, et sans me laisser la possibilité d’y réfléchir non plus je… » Avalon eut un petit rire sans joie, l’esprit envahi par toutes les informations qu’elle avait encore dû mal à digérer. « J’ai l’impression d’avoir été utilisée, et je déteste ça. Et la peur, ça ne peut pas être une excuse pour tout. » fit-elle remarquer alors.


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Jayasimha Vijayan
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Moonshadow [Jayce & Avalon] Icon_minitimeVen 25 Déc 2020 - 17:11
Jayce était attentif à Avalon, attentif à ce qu'il dégageait pour elle, attentif à leur environnement. Elle avait choisi un bar qui lui ressemblait ; animé, sans prétention mais bien tenu par une femme d'une quarantaine d'année qui discutait avec la majorité des clients à qui elle servait de généreuses pintes et verre de whisky. Jayce supposait qu'il s'agissait d'un bar qui s'était constitué en vis à vis du club de boxe parce que les murs marquetés étaient couvert d'affiches de conquérants du ring, d'autographes récoltés et d'une bibliothèque remplie d'ouvrages concernant l'histoire ou la technique de la discipline. Au-dessus de leur table portée sur un linteau de bois deux gants en cuir rouge et brillant se croisaient pour affirmer un peu plus encore s'il était possible la passion de la tenancière. L'ambiance était chaleureuse, vivante, et Jayce trouvait dans ce cadre une cohérence inhérente à ce qu'il connaissait d'Avalon et s'en amusait tout en l'observant froncer les sourcils.

Il était évident qu'elle cherchait dans son discours des raisons de questionner ses sentiments, et Jayce lui en était grés par automatisme. L'attirance relativement récente de Roy pour cette jeune femme qui faisait partie de son entourage sans avoir jamais pénétré les plus vastes limites de son intimité, le rendait d'autant plus curieux de faire sa connaissance avec un peu plus de régularité. Jayce avait un instinct. Sans doute celui-là même qui lui donnait, sans qu'il comprenne bien comment il en était arrivé là, le statut de médiateur auprès du quatuor. Il savait dégager quelque chose qui appelait à la confiance. Il savait trouver spontanément les mots pour laisser ses interlocuteurs dans la certitude d'être écoutés, même lorsque ce n'était pas le cas. Il interprétait les limites avec un naturel inné. Quelque-chose qu'il avait toujours eu sans savoir comment il avait pu le développer, dans la tourmente de son enfance dissolue. Une partie de lui refusait de l'attribuer aux premières années aimées de sa vie d'enfant.

- Merci, répondit-il avec un sourire éclairé par-dessus la paille de son coca, alors qu'Avalon consentait à l'exercice qu'il lui proposait.

Habituellement, sa paresse l'aurait retenu de se lancer dans une entreprise d'interférence en convenant que deux adultes peuvent se débrouiller pour régler leurs problèmes. Il ne doutait pas particulièrement d'ailleurs que si vraiment, comme il le supposait et comme Avalon venait de le lui confirmer, elle tenait profondément à Roy, elle serait retourné lui parler d'elle-même. Seulement son ami avait depuis des mois la volonté si incontrôlable de s'enliser dans une dépression bien sombre, que Jayce avait décidé de considérer le bonheur tout neuf qu'il affichait après ses échanges avec Avalon comme le plus grand rayon d'espoir à sa disposition. Il fallait qu'il dise à sa place des choses qu'il ne serait peut-être pas capable de dire de lui-même, pour la convaincre que le fond de son attitude n'était pas une façon détournée de manipulation mesquine. Roy amoureux n'était simplement pas comme ça. Les femmes qu'il côtoyait au-delà du plaisir charnel qu'il pouvait en tirer bénéficiaient de l'entièreté de sa vulnérabilité, de sa disposition, et de ses sentiments. Jayce le connaissait par cœur.

- Bien sûr qu'il avait besoins de quelqu'un pour penser à autre chose. J'irais même jusqu'à te confier - ne le lui répète pas - qu'il a besoins de quelqu'un tout court. " Il lui adressa un clin d'œil malicieux. " Mais, reprit-il en baissant les yeux en direction de son verre, est-ce que toi aussi, tu n'as pas besoins de lui ? Pour penser à autre chose… Ou rendre la vie plus facile… Ou la solitude moins pénible… " Il haussa les épaules. " Est-ce que quiconque peut affirmer sans hypocrisie n'aimer que pour l'autre, au fond… Je crois que vous avez échangé des choses et trouvé tous les deux des raisons personnelles de vous attacher l'un à l'autre. Non ? "

Jayce croyait en l'amour, durement, fermement, avec la volonté de quelqu'un qui avait choisi la personne avec qui il avançait chaque jours, avec la volonté de quelqu'un qui combattait les obstacles qui se dressaient régulièrement sur le chemin de cette relation, et avec la certitude qu'elle pourrait durer jusqu'à sa mort. Mais il y croyait aussi avec pragmatisme. Il acceptait le jeu égoïste de la nature humaine qui cherche dans l'autre à combler des besoins, des incertitudes et des peurs. Il ignorait ce que trouvait Avalon, précisément, à la proximité de Roy. Mais il était absolument certain que si elle acceptait de se poser honnêtement la question, elle trouverait des réponses qui lui dicteraient qu'elle aussi cherchait dans Roy les choses qui lui manquaient à un endroit. Jayce secoua la tête.

- Moi je n'ai rien à dire là-dessus, mais je ne lui cherche pas d'excuses, il sait qu'il n'a pas été très délicat, si je puis dire. Mais je peux te dire… " Il se pencha légèrement en avant et croisa les bras sur la table, dévisageant Avalon par en-dessous avec une intensité qui lui était coutumière. " Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu avoir l'air aussi bien. Je vais même t'avouer une chose, je suis quelqu'un d'égoïste, moi ; je m'inquiète moins quand Roy va bien, et tu as ce pouvoir là sur lui, je crois, par exemple, il te voit et il a l'air heureux. Ça m'arrangerait que ça dure. Je peux t'affirmer ce que je constate, parce que je connais bien Roy et tout ça. Par contre, et il haussa paresseusement les épaules, savoir si pour toi ça compte assez pour continuer même s'il s'est conduit comme un idiot - et encore une fois il l'a noté tout seul, je suis assez fière de lui - ou si tes propres sentiments ne sont pas assez fort pour admettre que toi aussi tu trouves quelque chose dans son compagnonnage… C'est une décision qui t'appartient.

Il la fixa plus intensément encore, et ajouta avec un ton si sérieux qu'il parut évident qu'il plaisantait :

- Sois consciente seulement que si tu lui brises le cœur il sera si malheureux que le mien sera brisé aussi, Avalon. Donnerais-tu ainsi deux hommes à la souffrance sans même un regard de considération pour leur virilité ?


Jayce Bowers
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Moonshadow [Jayce & Avalon] Icon_minitimeMar 12 Jan 2021 - 19:46
Avalon remuait distraitement le mélange horriblement sucré qu’un serveur venait de lui apporter, les yeux posés sur Jayce, une mine pensive affichée sur le visage. Elle avait accepté cette rencontre non pas pour s’enfoncer dans sa colère – sinon, elle aurait sans hésiter contacter son jumeau, allié ultime lorsqu’il s’agissait de l’écouter râler sans remettre en question ses plaintes – mais parce qu’elle était poussée par une question qui avait supplanté le sentiment de déception pourtant solidement ancré en elle : pourquoi ? A cette question bien vaste, Jayce lui apportait certaines réponses qu’Avalon était capable d’envisager ; d’autres, en revanche, la laissèrent plus sceptique. Le parallèle qu’il fit entre sa situation et celle de Roy était à la fois compréhensible, mais bancal. Avalon le lui fit remarquer avec un regard légèrement désabusé :

« Je n’ai plus vingt ans, Jayce, les histoires de prince charmant, les contes de fée… » Elle haussa les épaules. « Je sais très bien qu’on aime aussi quelqu’un pour ce qu’il nous apporte, et j’imagine que Roy en a conscience, mais il y a une différence entre savoir ça, et cacher l’arrivée imminente d’un bébé. » lança-t-elle, non plus avec colère mais comme un simple constat.

Ce n’était pas juste, ne pouvait s’empêcher de songer Avalon, d’entretenir avec elle une relation qui était forcément questionnée par cet évènement qu’elle venait de découvrir. Et justement : elle venait de le découvrir, au détour d’une dispute qui avait conduit un Roy excédé à lui dévoiler sa future paternité qu’il ne savait pas comment aborder. Ce secret lâché comme une bombe avait une comme conséquence directe de faire revivre à Avalon les nombreux moments qu’ils avaient passé sous un autre prisme. Elle voulait bien concevoir que ce dernier ne reflétait pas la réalité exacte mais, avec les informations qu’elle disposait pour le moment, c’était le seul qu’elle avait été capable d’envisager.

Evidemment, les réponses de Jayce lui apportaient une certaine clarté, qu’Avalon était capable d’entendre après les quelques heures pendant lesquelles elle s’était aussi accordée un temps de réflexion. Certains de ses propos, quant à eux, la déstabilisèrent tout à fait, si bien qu’elle marqua un temps d’arrêt lorsque Jayce lui admit, sans détour, que Roy semblait plus heureux à ses côtés. Malgré elle, un léger sourire s’étira sur ses lèvres, qu’elle masqua dans son verre mais qui, probablement, n’échappa pas à Jayce. Sa dernière question, en revanche, lui arracha un réel rire. Avalon secoua la tête en reposant sa boisson devant elle.

« Parfois, je me dis que vous feriez mieux d’avoir un peu moins de considération pour votre virilité, justement. » rétorqua-t-elle en levant les yeux au ciel. « Mais c’est un tout autre sujet. »

Retrouvant son sérieux, le regard d’Avalon se fit plus songeur, alors que ses doigts trituraient mécaniquement le coin d’une serviette en papier posée devant elle. Elle prit quelques secondes pour ordonner ses idées, avant de les livrer à Jayce :

« Tu me connais, Jayce. » lança-t-elle finalement. « Suffisamment pour savoir que, si j’avais décidé de tout abandonner, je ne serais pas là, à parler avec des toi qui raisons qui font que je n’ai absolument aucune envie de briser le cœur de Roy… Ou le tien. » ajouta-t-elle avec un petit sourire. « Roy… Il me rend heureuse aussi. » avoua Avalon, presque pudiquement. « Mais ça implique beaucoup de changements et… Il faut qu’on soit prêts à les accepter tous les deux. » souffla-t-elle. « Et moi, je peux plus me lancer dans une relation de deux mois qui prendra fin dans un mois parce que… Pas avec Roy. On a beaucoup de choses à perdre. » Avalon croisa le regard de Jayce, avant d’ajouter : « Mais je crois qu’on a aussi beaucoup à gagner, tous les deux. »


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Jayasimha Vijayan
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Moonshadow [Jayce & Avalon] Icon_minitimeDim 28 Fév 2021 - 20:21
Au moment où un sourire se forma sur les lèvres d’Avalon, Jayce sut qu’il avait gagné. Que quoi qu’il ajoute, quoi qu’il dise ou pense encore, l’essentiel de ce qu’il avait à dire avait été transmis et que le reste ne lui appartenait plus. Non pas que grand-chose lui ait appartenu par ailleurs, se dit-il. Il n’avait au fond pas grand-chose à faire dans cette relation qui ne le regardait pas vraiment. Certes, côtoyer un Roy malheureux et dissipé n’était pas pour lui d’un confort évident, mais ça n’avait rien d’une décision qui le concernait, et ça lui allait très bien comme ça : il avait déjà beaucoup à faire avec ses propres équilibres qui, même s’il en donnait l’air, n’étaient pas toujours évident à conserver.

Il digérait encore péniblement l’annonce de Roy. Sa relation cachée avec Juliana McNeil, et ce qu’elle supposait de trahison, mensonges et duplicité. Il le dissimulait comme il dissimulait tout, sous un calme apparent et un sourire sincère, mais une partie de lui ressassait l’amertume de cette découverte. Il n’avait encore aucune idée de ce que son cœur tirait comme conclusion de l’aveu de son meilleur ami, s’il lui en voulait durablement, périodiquement, s’il était plus blessé qu’en colère ou un peu des deux à la fois. Dans le doute il avait choisi d’agir comme si rien ne s’était passé. C’est ce qui lui permettait de s’adresser à Avalon avec son fond de paresse et de confiance, d’apprécier son sourire et de conclure à sa victoire.

Pourtant l’hypocrisie ne lui échappait pas totalement. Il savait qu’il jetait à présent la jeune femme dans les bras d’un homme qui, un an auparavant, trahissait partiellement son organisation pour se fiancer avec une femme qui avait fait abattre plusieurs de leurs soldats. C’était dur. Pour Jayce, cette situation n’avait presque aucun sens et son esprit avait du mal à en concevoir les paradoxes. Il avait terriblement besoins de pouvoir continuer à faire confiance à Roy. Mais il était trop sincère pour lui trouver des excuses.

Longuement il considéra Avalon et son sourire engloutit dans le verre qu’elle sirotait.

Lui aussi espérait que leur relation durerait. Parce qu’Avalon avait raison : Roy choisissait les femmes dont les positions politiques ou professionnelles n’étaient pas anodines et cela, visiblement, ne facilitait la tâche de personne. Au moins cette fois-ci, il avait choisi quelqu’un dont le cœur était suffisamment soudé à la tête des Veilleurs pour imaginer que sa loyauté leur serait toujours acquise. Pourrait-elle trahir Fergus et Toni ? Elle affirmait qu’il la connaissait mais au fond, Jayce n’en était pas aussi certain. Il lui avait fallu des années pour connaître Roy, des années pour connaître Sun, des années encore plus longues pour se connaître lui-même. De Fergus et Toni, il lui semblait encore manquer d’informations capitale. Avalon ? Elle gravitait près d’eux depuis toujours mais la connaissait-il vraiment ? Il ne l’avait jamais vu faire face à un dilemme qui puisse le convaincre du choix qu’elle ferait si quelque chose se passait mal pour eux. Il ignorait ce qu’elle choisirait, et cette incertitude était d’autant plus ébranlée qu’il avait pensé en être certains pour Roy et découvrait qu’il s’était peut-être trompé.

Roy se découvrait secret. Pour toutes réponses, Jayce rendit à Avalon un sourire énigmatique. Un sourire dans lequel il plaça de l’espoir et dont il parvint à faire disparaître l’incertitude. Roy aurait sans doute encore beaucoup de choses à avouer à Avalon, s’il choisissait de les lui dire.

Lui ne dit rien. Elle ne devait se douter de rien. Mais à présent, tous les deux avaient ce même travail à faire.

Pardonner et faire confiance.

RP TERMINÉ



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