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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned]

Eiluned Wellington
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeDim 25 Oct 2020 - 15:52
3 juin 2011

Il y avait, dans une vie, certains moments marqués par une douceur telle qu’ils paraissaient presque irréels. Assise sur un fauteuil gris, face à grand miroir, les traits d’Eiluned étaient détendus, apaisés, exempts de ce stress qu’elle avait pu ressentir ces derniers jours, lorsqu’il avait fallu boucler les derniers préparatifs du mariage. A présent, le temps de toutes ces considérations lui paraissait très lointain : sa robe avait été retouchée deux jours auparavant, le traiteur occupait les cuisines depuis ce matin, les fleurs avaient été disposées dans la salle principale et sur le lieu de la cérémonie, les alliances avaient été remises à Aderyn – qui était responsable des enfants d’honneur chargés de leur apporter –, ses vœux étaient soigneusement écrits et mémorisés. Depuis qu’elle s’était réveillée ce matin, seule, dans la chambre qu’elle avait longtemps occupé chez ses parents, Eiluned se sentait étrangement tranquille. Ce nœud qu’elle ressentait au creux de son estomac n’était pas tant dû à de l’appréhension, mais davantage à une véritable excitation qu’elle peinait à dissimuler dans ses sourires.

Elle n’avait pas vu Leonard depuis la veille au matin. La tradition voulait que les futurs époux ne passent pas ensemble la nuit qui précédait leur mariage, et ils avaient décidé de s’en tenir à ces règles peut-être un peu désuètes, mais qui avaient toujours leur importance et leur symbolique au sein de leurs familles. Eiluned avait passé la soirée chez ses parents en compagnie de ses frères et de ses sœurs ; Leonard, quant à lui, avait passé la soirée chez son frère à Leopoldgrad – mais elle n’avait pas résisté à lui envoyer un message, juste avant d’aller dormir. Cet éloignement forcé avait été à la fois relativement difficile – depuis qu’ils s’étaient retrouvés, Leonard et Eiluned ne passaient presque pas de nuit l’un sans l’autre – et avait en même temps contribué à accentuer cette hâte qu’elle ressentait déjà depuis plusieurs semaines : demain, elle deviendrait officiellement Eiluned Wellington, la femme de Leonard.

Cette idée ne lui paraissait pas saugrenue, ou curieuse, mais teintée d’une évidence qui avait toujours été à la base de leur relation. Depuis qu’Eiluned et Leonard se connaissaient, tout avait toujours été facile en eux – et cela même bien avant que leur amitié se transforme en amour. Ils avaient toujours su se parler, se comprendre, rire ensemble et rire d’eux-mêmes. Ils s’étaient toujours soutenus, dans toutes les épreuves qu’ils avaient traversées, et s’étaient toujours encouragés l’un et l’autre. Leonard avait toujours poussé Eiluned à dépasser ce qu’elle pensait être ses limites ; à ses côtés, elle s’était toujours sentie plus forte et plus courageuse. Ils se tenaient la main depuis qu’ils avaient cinq ans, s’accompagnaient partout, se suivaient jusqu’au bout du monde les yeux fermés, portés par un amour qui ne semblait jamais s’essouffler. Alors évidemment qu’Eiluned épousait Leonard aujourd’hui, sans ressentir la moindre crainte, le moindre doute, la moindre hésitation. Il était son meilleur ami, son âme-sœur, sa moitié.

« Lili ? » la voix de Llewella la tira de ses pensées. « Tu rêves ? »
La jeune femme esquissa un petit sourire contrit : « Pardon. Tu disais ? »
Llewella sembla sur le point d’émettre une remarque moqueuse, mais se ravisa au dernier moment avec un léger rire. « Maman vient de me prévenir que la plupart des invités sont arrivés, Scarlett et elle sont en train de les diriger vers le lieu de cérémonie. »

Eiluned consulta l’horloge suspendue sur un mur. Il était trois heures moins quinze.

« Nerveuse ? » interrogea doucement Aderyn en pressant son épaule.
« Impatiente. » avoua Eiluned avec un regard pour sa sœur aînée.

Llewella se joignit à ce moment d’émotion avec un sourire ému, qui dura quelques secondes. Comme à son habitude, elle finit par le briser d’une remarque amusée : « Eh bien moi je suis nerveuse, j’ai laissé Rachelle toute seule avec papa et maman. »
Eiluned pouffa : « C’est son baptême du feu ? »

Llewella avait longuement hésité à inviter sa petite-amie au mariage de sa petite-sœur. Si Eiluned, Aderyn, Gawain et Drystan avaient fait assez tôt la rencontre de la jeune femme qui travaillait avec Ulysse dans son restaurant, Gwladys et Cadfael n’avaient été mis au courant que plus tard de cette idylle.

« On va dire ça, oui. » fit Llewella en faisant les cent pas dans la pièce. Elle attrapa une bouteille de champagne qui trônait dans un grand sceau de glaçons et s’en servit une coupe. Elle en proposa à Aderyn – qui refusa d’un signe de tête, à Audrey – l’une de ses meilleures amies depuis Poudlard qui était aussi sa demoiselle d’honneur – et à Marlene.

« Lili ? »

« Non, si je bois quoique ce soit je vais oublier mes vœux. » expliqua la jeune femme avec une grimace. « Garde-moi une coupe pour après la cérémonie. » ajouta-t-elle en souriant.

Llewella haussa les épaules et sirota sa propre coupe de champagne. Toutes les filles étaient habillées. Pour son mariage, Eiluned n’avait pas imposé une robe particulière à ses demoiselles d’honneur, mais leur avait demandé de rester dans les tons bleus – puisque la palette de ce jour oscillait entre le bleu et le jaune. Aderyn était donc vêtue d’une robe bleu clair, Llewella d’une combinaison d’une teinte un peu plus foncée, et Audrey d’un genre tout à fait différent mais qui s’accordait parfaitement aux deux autres. Les quatre filles étaient habillées et coiffées depuis quelques temps maintenant, puisqu’elles avaient aidé à la préparation d’Eiluned. Habillée, coiffée, parfumée, maquillée, la jeune femme triturait doucement sa bague de fiançailles qui brillait à son annuaire gauche.

« Quand même. » fit remarquer Llewella en s’asseyant à côté d’Eiluned. « Tu vas être la première d’entre-nous à changer de nom de famille. » Un sourire malicieux étira ses lèvres : « T’es sûre de toi ? Wellington, ça sonne quand même pas super bien. On peut toujours annuler la cérémonie. Regarde, je suis certaine que Marlene peut organiser ta fuite, son père est militaire, elle doit avoir des idées pour faire ça discrètement ! »
Spoiler:



Eiluned Wellington


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Leonard Wellington
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeDim 1 Nov 2020 - 16:25
Avec les grands bonheurs venait chez Leonard une excitation mêlée d’anxiété. Son pied battait une mesure imaginaire, sur un rythme vif, et ses pensées s’envolaient dans tous les sens. Ses voeux qu’il avaient écrits et retenus s’emmêlaient de mille questions -les invités étaient-ils arrivés ? Le plan de table choisi allait-il convenir ? Est-ce que tout allait bien du côté d’Eiluned qu’il n’avait pas vue depuis la veille ? Etait-elle stressée ? Et si des imprévus gâchaient leur journée ? Et s’il oubliait ses voeux au moment où il devait les dire ? Leonard ne pouvait s’empêcher de se projeter dans tous les scénarios, dans un réflexe d’anticipation de catastrophes qui le rendait nerveux, ce qui commençait à se voir. Son meilleur ami Niall, penché sur le côté gauche de sa chemise, finit par pester :

« Arrête un peu de bouger, j’arrive pas à t’accrocher cette boutonnière ! »

Depuis quelques secondes, il s’acharnait à accrocher le petit accessoire sur la bretelle bleue de son costume, assez épaisse, dans laquelle il peinait à enfoncer l’épingle. Ce fut pour Leonard le signe que ça n’allait pas du tout :

« Non mais laisse tomber, c’est pas la peine, en plus j’aurais pas dû choisir celle-là, l’autre avec la fleur était mieux, non ? Ça me va pas, oh la la, je peux pas y aller avec ça ! Protesta t-il en gigotant pour s’extraire de l’emprise de son témoin de mariage.
-Who, Leonard Wellington, tu vas bien te calmer, là, tu paniques pour rien. Déjà hier, tu as essayé dix fois les deux boutonnières pour confirmer que tu préférais celle-là, vrai ou pas, Ulysse ? Lança t-il à l’adresse du grand frère de Leonard qui les regardait se débattre.
-Vrai, confirma ce dernier en haussant légèrement les épaules.
-Bien. Alors tu vas me faire le plaisir de te rassoir, pendant que j’exécute la décision que tu as prise à tête froide, tu me remercieras plus tard. 
-Ok, ok. Je dis plus rien, promit Leonard en se rasseyant lentement. Vous avez raison.
-On a toujours raison, c’est pour ça que tu nous as choisis comme témoins, rappelle-toi.
-Hum, je ne me souviens pas avoir dit un truc pareil…
-Non, mais tu le pensais, je le sais ! »

Cette boutade tira un léger sourire à Leonard, qui avait bien besoin d’un peu d’humour pour retrouver un état plus calme. Niall parvint finalement à accrocher cette boutonnière et se plaça aux côtés de son ami pour admirer son travail dans le grand miroir qui leur faisait face. Il entoura ses épaules de son bras musclé, donnant une tape vigoureuse sur la poitrine de Leonard :

« Je te sens tout congestionné, là, ça va pas hein. Tu vas épouser la femme que tu aimes depuis toujours, ta mère a fait un boulot fantastique pour la cérémonie c’est sûr, je veux dire, c’est littéralement son travail d’organiser des événements et tu es entre les mains des meilleurs témoins ! Regarde-toi, tu es beau comme tout. Alors quel est le problème, mon petit Lenny ? »

Le futur marié prit quelques secondes pour s’observer dans la glace, dans son élégant costume bleu, sa cape traditionnelle, ses cheveux ondulés savamment coiffés plutôt qu’en bataille pour une fois, et il se trouva beau, lui aussi. Beau, incontestablement heureux, parce qu’il s’apprêtait à réaliser l’un de ses voeux les plus chers, il n’avait aucun doute là-dessus. Pourtant, il sentait bien qu’un fond d’inquiétude lui pesait toujours dans son estomac, et que ce n’était pas uniquement lié au déroulement de cette cérémonie qu’il allait rejoindre dans quelques minutes.

« Je ne sais pas. Je crois que… C’est tout ce dont je rêvais. En même temps, c’est différent de ce que j’imaginais » avoua t-il, en sentant sa gorge se serrer légèrement.

Son regard se baissa, troublé, il laissa s’écouler un silence où planaient les derniers drames qui avaient secoué sa vie. Il avait imaginé des dizaines de fois son mariage avec Eiluned et deux choses essentielles manquaient au tableau idyllique dont il avait rêvé autrefois : la présence de sa petite soeur Octavia et la foi en un avenir long et radieux. Il avait rêvé son mariage comme le jour d’une promesse d’un amour éternel, le jour où il se projetait dans un futur heureux et infini avec la femme qu’il aimait. Mais les circonstances dans lesquelles ils avaient organisé leur cérémonie, dans une forme d’urgence, tant qu’ils pouvaient le faire, tant que la santé de Leonard le permettait, montrait bien que leur rapport à leur avenir avait changé.

C’était toujours ce qui pesait sur les épaules de Leonard, quand bien même il savait qu’il avait une chance inouïe d’avoir quelqu’un dans sa vie pour accepter de l’accompagner jusqu’au bout de cette fin qui l’attendait. Tiré de ses pensées par la main de son frère qui se posa à son tour sur son épaule, il tourna légèrement la tête vers lui.

« C’est différent, oui, ce n’est pas parfait, admit Ulysse, sans réussir à masquer totalement son émotion. Mais quelque part, ça rend encore plus fort ce que vous vous apprêtez à faire, toi et Lili. Votre lien est vraiment unique, et après tous ces événements, vous méritez de le célébrer comme il se doit… Tu y as totalement le droit, Lenny. »

Cette dernière phrase toucha le jeune homme en plein coeur, à un endroit sensible qu’Ulysse avait très justement visé. Une part de lui s’interrogeait effectivement toujours sur ce qu’il méritait, faisait bien de faire ou non, dans la situation dans laquelle il était. Il devait sans cesse se répéter qu’il n’avait pas à se sentir coupable, qu’Eiluned l’avait choisi, envers et contre tout, en toute connaissance de cause sur le temps qu’il leur restait. Elle l’avait choisi parce qu’elle l’aimait, parce qu’elle voulait faire sa vie avec lui, même s’ils n’allaient parcourir qu’un bout de chemin ensemble.

Une dernière fois, il se le répéta, face à ce miroir pour entériner une bonne fois pour toute cette pensée. Niall ajouta un dernier mot pour la fin, en esquissant un sourire optimiste et en lui donnant une dernière tape amicale :

« Maintenant, laisse ces pensées sur le pas de cette porte. C’est ta journée, et tu vas en profiter pleinement. »

*****

Quinze heures sonnaient quand Leonard se présenta, accompagné de sa mère, au bout de l’allée qui séparait en deux des rangées de chaises en bois, décorées de plantes et de fleurs claires aux couleurs du thème de la journée. Il savoura les odeurs de pin et le bruissement de la rivière au fond de ce décor apaisant qu’ils avaient choisi avec Eiluned pour célébrer leur mariage. La grange prévue pour la fête, décorée par les soins de leurs deux mères passionnées, était visible de l’autre côté de l’allée que Leonard s’apprêtait à remonter. Il sentit les regards se poser sur lui et sa mère vêtue d’une coquette robe jaune. A cet instant, celui où il sentait qu’il attirait l’attention, les regards curieux, les sourires émerveillés, Leonard se sentit dans son élément et un sourire s’afficha sur ses lèvres également. A l’instant où il s’engagea sur le chemin marqué d’un tapis clair, des oiseaux ensorcelés se déployèrent dans d’harmonieux mouvements de vagues au-dessus d’eux, accompagnant leur marche de leur chant mélodieux, sous le regard lumineux de Scarlett qui avait planifié cette entrée.

« C’est parfait, maman, souffla Leonard en avançant.
-Oh attends de voir la suite, mon chéri. »

Amusé, il secoua légèrement la tête, car il ne doutait pas que sa mère et sa folie des grandeur leur avait réservé des surprises de taille. Il aperçut quelque part dans l’assistance le sourire radieux d’Avalon, les yeux pétillants d’Angus, la silhouette élégante de Constantine et tous ses autres invités dont il avait désiré la présence, et après les avoir gratifiés de ses sourires, Leonard parvint enfin à l’autel où l’attendait le maître de cérémonie, perché sur une estrade, encadré de ses deux témoins et des demoiselles d’honneur.


Leonard Wellington

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Eiluned Wellington
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeDim 1 Nov 2020 - 19:55
La proposition de Llewella fut rapidement mise en échec par Eiluned, qui secoua la tête en souriant. Elle se pencha vers sa sœur et lui attrapa la main, s’attirant son regard curieux.

« Tu sais que, le fait qu’on ne porte plus le même nom, ça ne change rien ? » demanda Eiluned avec douceur.

Sa sœur aînée l’observa quelques instants, un peu de surprise par le ton sérieux de sa cadette. Il en avait toujours été ainsi avec Llewella : dotée d’un caractère particulièrement fort et très enjoué, elle n’exprimait que rarement ses craintes. Elle paraissait invincible avec ce sourire qui ne quittait pas ses lèvres, et ses épaules qui ne s’affaissaient sous aucun poids. Eiluned, bien plus discrète mais aussi bien plus observatrice, connaissait suffisamment sa sœur pour savoir que ses peurs étaient seulement cachées sous ses traits d’humour. Quand elle évoquait Rachelle, restée seule avec leur mère, on pouvait distinguer une véritable appréhension derrière son ton sarcastique. Quand elle plaisantait sur son mariage, Eiluned était capable de distinguer également ce double-discours qu’elle n’osait pas véritablement tenir. Parce que Llewella était sa sœur, et parce qu’elles avaient toujours des rapports très proches, Eiluned se sentait capable de s’adresser avec une sincérité qui n’était parfois possible d’adopter qu’en famille.

« Je sais. » finit par répondre Llewella après un silence qui était signe d’une véritable réflexion chez elle.
« En plus, on a suffisamment de place dans notre nouvelle maison pour que tu viennes passer des weekends chez nous. » ajouta Eiluned avec un sourire.
Llewella finit par hausser les épaules. « J’ai déjà dit à Ulysse je prendrais la chambre du bas. »
La future mariée éclata de rire. « Si tu veux, Cha. »

Sa sœur lui adressa un léger sourire et pressa sa main entre ses doigts, sous le regard attendri d’Aderyn. Quelques brefs coups à la porte en bois de la chambre qui avait été investie pour la préparation de la mariée tirèrent les trois sœurs de ce joli moment.

« Oui ? » lança Aderyn d’une voix forte en se redressant.
« C’est moi. » souffla la voix grave et reconnaissable entre mille de Cadfael Cadwallader. « Votre mère m’envoie vous dire que la cérémonie va commencer et qu’il faut que les demoiselles d’honneur aillent se mettre en place. »

D’un même mouvement, Llewella, Aderyn, Audrey et Marlene se levèrent, laissant sur la table basse leurs coupes de champagne dont la plupart étaient encore remplies. Eiluned se leva à son tour, brusquement bien plus nerveuse qu’elle ne l’avait été jusqu’ici. Elle étreignit les quatre femmes qui l’accompagnaient dans cette belle aventure, et les regarda sortir une à une de la pièce. Finalement, ce fut le visage de son père qui apparut, accompagné de celui, tout aussi souriant, de Randall Wellington. Les deux hommes marquèrent un temps d’arrêt face à Eiluned et, pourtant très prompte à cacher ses sentiments, Cadfael parut véritablement ému face à la vision de sa fille ainsi vêtue.

« Oh, ma Lili… » souffla-t-il, la gorge nouée.
Eiluned lui retourna un sourire un peu tremblant. « Ne me fais pas pleurer maintenant papa… » prévint-elle en s’approchant de lui.
« Oh Merlin non, ta mère ne me le pardonnerait pas. » souffla-t-il en l’enlaçant. « Tu es resplendissante, ma chérie. » fit-il en l’embrassant sur la joue.
« C’est le mot. » approuva Randall en pénétrant dans la pièce, un sourire aux lèvres. « Tu es magnifique. » Il l’embrassa à son tour. « Leonard va tomber à la renverse. »
Eiluned eut un petit rire. « Ce serait dommage. »

Elle saisit son bouquet de fleurs entre ses mains et suivit Cadfael et Randall dans un grand escalier qui menait vers l’extérieur. Elle descendit précautionneusement les marches en veillant à ne pas marcher sur le long tissu de sa robe immaculée, et arriva finalement au niveau de ses neveux et nièces qui l’attendaient, visiblement impatients.

« Taliiiiiii’ ! » s’exclama Elain en se précipitant vers elle. « T’es belle. » déclara-t-elle avec une voix et une sincérité purement enfantine, arrachant un sourire à Eiluned.
« Toi aussi ma puce. » fit-elle en l’embrassant, avant d’observer avec tendresse tous les enfants qui se pressaient autour d’elle. « Waouh, Ifan, Nathaniel, vous êtes beaux comme ça dis donc ! » Les deux petits garçons lui adressèrent des sourires réjouis.
« Et moi, et moi ? » fit Eanna en tournant sur elle-même, faisant voleter sa robe autour d’elle.
« Toi aussi bien sûr. » lui assura Eiluned.

Eanna, Ifan, Nathaniel, Aneirin et Elain – les enfants de Drystan et Gawain – précéderaient Eiluned dans sa marche jusqu’à l’autel. Les deux garçons portaient une tenue similaire, dont les bretelles n’étaient pas sans rappeler celles que Leonard portait presque quotidiennement. Les filles, en revanche, avaient des robes relativement différentes – Eanna étant âgée de huit ans alors que les jumelles n’en n’avaient pas encore trois – les couleurs, cependant, restaient les mêmes.

« Je crois qu’on va pouvoir y aller. » souffla Randall qui observait, de loin, le déroulé du début de la cérémonie.
« Pas de bêtises les enfants, n’est-ce pas ? C’est un jour important pour Tali et Tonton Lenny. » fit-il en insistant particulièrement sur les deux jumelles.
« Promis papy ! » jura Aneirin, les mains nouées autour d’un petit panier en osier dans lequel se trouvait des pétales de fleurs blanches qu’elle avait hâte de disperser sur le chemin.
« Alors… Eanna tu avances la première avec mon bouquet. » rappela Eiluned en se baissant pour lui donner le bouquet en question. « Puis Nathaniel et Elain et Ifan et Aneirin. » Les enfants se mirent en position devant la future mariée, qui esquissa un sourire devant leur impatience : Elain tapait littéralement du pied.
Randall et Cadfael se postèrent à la droite et à la gauche d’Eiluned, qui saisit leurs bras.
« On y va ? » souffla Eanna.
« On y va. » répondit Eiluned, brusquement anxieuse.

Le petit cortège se mit en marche et quelques secondes s’écoulèrent en silence, jusqu’à ce qu’ils soient à portée de vue. Alors, une musique s’éleva. Une musique familière, une musique qu’Eiluned avait écouté maintes et maintes de fois depuis huit ans, dont elle connaissait chaque note et qui retentissait à chaque fois qu’elle ouvrait la boîte à musique que Leonard lui avait un jour offert pour Noël. Pour accompagner son arrivée, Eiluned n’avait songé à aucune autre mélodie que la première que Leonard avait composé uniquement pour elle et qui les avait suivi tout au long ces années qu’ils avaient passé ensemble.

Comme prévu, Eanna s’avança la première dans l’allée, suivie des autres enfants, puis d’Eiluned, de Cadfael et de Randall. Le premier pas que la jeune femme fit eut don d’accélérer drastiquement les battements de son cœur. Brusquement – et assez logiquement – elle se sentit cible de tous les regards, au centre d’une attention qu’elle n’était pas habituée à recevoir. Ses doigts se crispèrent légèrement autour des poignets de son père et de son beau-père, alors qu’un sourire anxieux s’étirait sur ses lèvres.

Puis, le regard d’Eiluned croisa celui de Leonard, qui l’attendait devant l’autel.

Ce qu’elle devina dans son regard, ce qu’elle lut au fond de ses yeux lui donna une assurance qu’elle peinait à trouver seule face à tous ces regards qui l’intimidaient. Cette fois, Eiluned sourit, et son sourire, éclatant, n’était dirigé que vers son fiancé. Son visage se détendit, ses yeux se mirent à briller, son pas se fit plus léger. Et, finalement, Eiluned resplendissait.

Splendide dans une robe blanche qui dévoilait un dos entièrement dénudé, les cheveux coiffés et décorés de fleurs, grandie par quelques centimètres de talons, Eiluned laissa déborder une joie difficile à contenir à la vision qui s’offrait à ses yeux. Elle n’avait jamais trouvé Leonard aussi beau, à la fois mis en valeur par sa tenue, et éclatant d’un bonheur que lui non plus ne semblait pas parvenir pas à dissimuler. En marchant ainsi vers celui qu’elle allait épouser, Eiluned sentit sa nervosité la quitter pour être remplacée par un sentiment d’impatience, et la certitude d’être exactement à sa place.

Ses yeux bleus ne quittèrent pas ceux de Leonard avant qu’elle ne se tourne pour embrasser son père, puis Randall, qui retournèrent s’asseoir dans l’assemblée à côté de Gwladys et Scarlett. Devant une assemblée nombreuse, Eiluned et Leonard joignirent leurs mains.

« Mesdames et Messieurs, » commença le maître de cérémonie, un sorcier aux cheveux grisonnant et au visage jovial, « nous nous sommes réunis aujourd’hui pour célébrer ensemble l’union d’Eiluned Siana Cadwallader et de Leonard Alfred Wellington. »

Les doigts d’Eiluned pressèrent ceux de Leonard et, si elle ne disait rien, ses yeux exprimaient largement ses pensées.

« Vous qui observez ce moment, prenez le temps pour deviner, dans le silence de leurs regards, la force de l’amour qu’ils se portent. Prenez le temps de le mesurer, prenez le temps d’en être stupéfaits, ébahis, comme on peut l’être devant ces deux âmes qui se sont trouvées il y a plus de vingt ans. » Un léger silence, fort d’une symbolique qui gonfla le cœur d’Eiluned, suivit ses paroles. « Et c’est pour cet amour que Leonard et Eiluned ont fait le choix de s’unir aujourd’hui devant vous et de lier ainsi leurs vies. »

La jeune femme esquissa un sourire à l’égard de son fiancé, et trembla légèrement de ce moment si fort qu’il en paraissait presque écrasant. Le maître de cérémonie reprit la parole :

« Comme personne ne parlera jamais aussi bien qu’eux de ce lien si particulier et si fort qui s’est créé entre eux, je vais laisser la parole aux futurs époux pour qu’ils s’échangent leurs vœux. »




Eiluned Wellington


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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeVen 13 Nov 2020 - 13:42
Dès les premiers accords de piano qui se mêlèrent au bruissement des feuilles, Leonard reconnut une musique qu’il avait composée lui-même et emprisonnée dans le secret d’une boîte en bois fabriquée de ses mains, offerte à Eiluned, il y avait des années. Cette boîte avait toujours été symbolique pour eux, parce qu’elle marquait le premier Noël où leurs rapports avaient subtilement changé après des années d’amitié. Ils s’étaient sentis tomber amoureux et cette musique, déjà, marquait les notes de sentiments forts et sincères. Emu de l’entendre au moment où ils s’apprêtaient à célébrer leur amour, Leonard salua intérieurement ce choix qu’Eiluned avait fait en secret pour accompagner son entrée et la chercha du regard.

Le spectacle qui se déroula sous ses yeux avait quelque chose d’une perfection divine. Un cortège d’enfants rayonnants ouvrit la marche, sous les murmures de ravissement des invités qui virent arriver celle que tous attendaient. Leonard oublia de regarder son père, il oublia de regarder son beau-père, il ne vit que la personne qu’ils tenaient tous les deux à leur bras et qui resplendissait dans un blanc éclatant. Il ne vit que la lumière de son sourire et la tendresse de son regard, dont il n’avait jamais été aussi amoureux qu’à cet instant. A chaque pas qu’elle fit vers lui, Leonard se sentit un peu plus heureux d’être ici, un peu plus conquis par la beauté de cette femme qu’il s’apprêtait à épouser.

Après un temps qui lui parut à la fois infiniment long et terriblement court, Eiluned arriva devant lui, seule, dans sa splendide robe brodée qu’il découvrait, coiffée d’une belle fleur vive qui illuminait encore plus son visage. Il lui sourit avec beaucoup de sincérité et en attrapant ses mains, ne put s’empêcher de lui glisser dans sa grande spontanéité, dans un murmure à peine audible, un compliment qu’il fallait presque lire sur ses lèvres :

« Tu es trop belle. »

Il ne savait quoi dire de plus, l’idée d’épouser cette femme ne lui avait jamais parue aussi merveilleuse et parfaitement à sa place. Les doutes qu’il avait pu exprimer tout à l’heure en se préparant n’étaient plus que de lointains souvenirs. C’était exactement le lieu où il voulait être.

Le silence tomba religieusement sur l’assistance quand la voix du maître de cérémonie retentit, avec une introduction qui emporta Leonard dans ses souvenirs les plus chers. Des images de leurs jeux d’enfance, de leurs éclats de rire, leurs déjeuners de famille, leurs pique-nique d’été, leurs Noël partagés, leurs chasses aux oeufs de Pâques, leurs lettres d’amour, leurs baisers volés et leurs plus belles déclarations, Leonard en avait des milliers dans sa tête. Il aurait fallu une vie entière pour tous se les remémorer mais il en gardait une empreinte quotidienne, constante, qui s’incarnait dans cet amour sans limites qu’il vouait à Eiluned.

Enveloppé de cette certitude et ces jolis souvenirs, Leonard savoura ce moment où leur maître de cérémonie lui accorda l’occasion d’en faire part à leurs invités et surtout à la première concernée. Il sentit son émotion à travers l’étreinte de ses mains, qu’il resserra tendrement, avec un sourire rassurant. Il savait que l’idée de s’exprimer en public sur un sujet aussi intime stressait un peu sa fiancée, alors ils avaient décidé d’un commun accord qu’il serait le premier à prononcer ses voeux. Leonard lui-même sentait une espèce de trac s’emparer de son estomac face à ce moment si particulier, si sérieux, et parce qu’il avait prédit cet état en écrivant ses voeux, son discours commença par une légère plaisanterie :

« Eiluned Cadwallader… Je me suis dit que j’allais commencer mon discours en t’appelant par ton nom complet, parce que ça fait plus sérieux que Lili chou et parce que je veux rentabiliser les années que j’ai passé à apprendre à prononcer ton nom correctement. »

Il perçut quelques rires près d’eux, probablement de leurs familles respectives, ce qui le détendit un peu pour la suite plus solennelle :

« J’ai toujours rêvé de cette journée avec toi, et cela fait même des années que j’attends ce moment. Puis, il y a quelques mois, j’ai pensé que je n’avais plus le droit d’y prétendre, reconnut t-il, en sentant sa gorge se serrer légèrement à ce souvenir. Tu es arrivée pour me prouver le contraire et je te remercie pour ça. Je te remercie d’être le meilleur soutien, la meilleure conseillère et la meilleure guide que je puisse imaginer dans ma vie. Les deux mois que j’ai passés séparé de toi ont été un véritable cauchemar, parce que je me suis rendu compte que, aussi loin que mes souvenirs me portent, je n’ai jamais été sans toi… Quand tu as débarqué dans ma vie il y a vingt ans, en posant tes cartons dans la maison voisine de celle de mes parents, je n’ai mis que quelques heures à me dire que je voulais être ton ami. Puis je n’ai mis que quelques jours à décider que tu étais ma partenaire de jeu préférée. Et quelques années plus tard, tu étais tout naturellement devenue la personne que j’aimais le plus au monde. »

Délicatement, ses doigts s’enlacèrent à ceux d’Eiluned, alors qu’un sourire lumineux fleurissait sur ses lèvres.

« Tu es plus que mon amour, tu es aussi ma meilleure amie et ma confidente. Et ces derniers mois, plus que jamais, tu as été mon appui le plus solide. Nous ne sommes pas encore mariés, mais ta famille est la mienne et tu es ma famille depuis déjà si longtemps, alors j’ai l’impression que cette journée est simplement là pour officialiser ce qu’on vit déjà depuis toujours… Ce que je fais avec un grand bonheur » assura t-il, avec un sourire qui le trahissait.

Ses yeux brillaient et sa voix tremblait d’une émotion qu’il n’arrivait plus à contenir, maintenant qu’il arrivait sur la partie la plus touchante de ses voeux.

« En écrivant mes voeux, au départ, je voulais pas évoquer ma maladie puis je me suis rendu compte que ce serait juste vider notre relation actuelle d’une grande partie de son sens. Je ne t’ai jamais autant aimée qu’au moment où tu m’as dit où tu voulais passer le temps qu’il me restait en étant à mes côtés. Tout ce qu’on se promet traditionnellement en se mariant, de s’aimer, se chérir, d’être loyal, dans la santé et la maladie, pour le meilleur et pour le pire, tu le fais déjà tellement… »

Il s’interrompit, le temps d’essuyer les larmes sur ses joues, en s’efforçant de rester concentré sur Eiluned et ne pas tourner la tête vers l’assistance où il entendait sa mère pleurer également : il risquait d’y perdre tout son courage. Il s’en donna en serrant un peu plus fort les mains de sa fiancée et en s’accrochant à son regard :

« Je voulais te promettre toute une vie avec moi, mais c’est seulement la mienne que je peux te donner. Je me sens comme l’homme le plus chanceux du monde d’avoir une femme comme toi prête à savourer chaque seconde du temps qu’il nous reste ensemble. Je te promets de faire en sorte que ce temps soit le plus merveilleux possible et je te promets de t’aimer jusqu’à la fin. Ce n’est même plus assez fort de te dire que je t’aime. Tu fais partie de moi et cela ne changera jamais. »


Leonard Wellington

I don't wanna lose control
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KoalaVolant
Eiluned Wellington
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeDim 15 Nov 2020 - 13:46
Eiluned avait plongé ses yeux bleus dans le regard vert de son fiancé, elle avait joint ses mains aux siennes et son sourire faisait écho à celui qui s’étirait sur les lèvres de Leonard. Autour d’eux, tout avait disparu ; la jeune femme percevait à peine les regards dont ils étaient pourtant l’unique cible. Son attention était focalisée sur la présence de Leonard, face à elle, et sur cette étincelle de bonheur qu’elle décelait sans mal au fond de ses prunelles. Elle aurait pu le contempler ainsi des heures durant, émerveillée par la puissance de l’instant qu’ils vivaient, sous le charme de cette tendresse qui se lisait dans chacune des expressions de son fiancé.

Chaque seconde qui s’écoula, dans un silence absolu et religieux, laissa à Eiluned la possibilité de se remémorer tous les évènements qui les avaient conduits à se tenir aujourd’hui l’un devant l’autre, émus et plus amoureux qu’ils ne l’avaient jamais été. Son cœur était gonflé d’un bonheur qui s’exprimait naturellement chez elle dans le sourire rayonnant qu’elle renvoyait à Leonard, certaine que lui aussi se laissait gagner par la multitude de souvenirs qu’ils avaient ensemble. Par ces longues discussions qui les conduisaient jusqu’au cœur de la nuit, par ces nombreux jeux qu’ils avaient partagés lorsqu’ils étaient encore enfants, par ces traditions qui ne les quittaient plus, par ces éclats de rire qui les secouaient, par ces mots d’amour qu’ils se soufflaient.

Tous ces souvenirs semblaient les envelopper d’une chaleur exquise qu’Eiluned savoura en silence, juste avant que le maître de cérémonie ne leur donne la parole. Elle répondit au sourire rassurant de Leonard par un regard anxieux, alors que ses doigts répondaient à son étreinte en serrant doucement ses mains. Un léger nœud se forma au creux de son estomac et son cœur s’accéléra doucement alors que son fiancé – comme à son habitude – détendait l’atmosphère par une plaisanterie qui lui tira un sourire moqueur, accentué par les quelques rires qu’elle décela dans l’assemblée – celui qui se distinguait le plus des autres étant celui de Gawain.

Expliquer ce qu’Eiluned put ressentir, à l’entente du discours de Leonard, était presque impossible, tant les émotions se mêlaient, se confondaient, se succédaient. Elle sentait chaque mot chargé d’un amour si intense que cela fit trembler légèrement ses mains dans celles de son fiancé et que, bien vite, ses yeux s’humidifièrent sous le coup de l’émotion. « La personne que j’aimais le plus au monde » disait Leonard, et son cœur se gonfla de bonheur. « Ma meilleure amie, ma confidente et mon appui le plus solide » exprimait-il ensuite, et une larme roula sur sa joue. « Tu es ma famille depuis si longtemps » dévoilait-il, et son cœur cogna encore plus fort dans sa poitrine.

Envahie par l’émotion, émerveillée de voir à quel point ses propres sentiments trouvaient leur reflet exact dans ce qu’exprimait Leonard, Eiluned l’observa avec un regard chargé d’intensité. En écho avec les larmes que Leonard laissait apparaître, celles qu’Eiluned retenait si vaillamment depuis quelques minutes maintenant finirent par rouler librement sur ses joues. Pendant quelques brèves secondes, elle pleura doucement, autant abasourdie de bonheur que saisie de tristesse. Une boule se forma au creux de sa gorge lorsqu’elle se reprit, son regard toujours accroché à celui de Leonard, ignorant la foule qui assistait à la fois à leur plus beau moment d’amour qu’à cet instant de faiblesse douloureux.

La voix de Leonard fut ce qui apaisa son cœur et tranquillisa son âme. Eiluned se sentit se détendre lorsqu’il reprit la parole, puis fondre sous les mots qu’il employa pour qualifier leur amour. La fin de son discours, particulièrement, la toucha en plein cœur.

« Je te promets de faire en sorte que ce temps soit le plus merveilleux possible et je te promets de t’aimer jusqu’à la fin. Ce n’est même plus assez fort de te dire que je t’aime. Tu fais partie de moi et cela ne changera jamais. »

Un sourire tremblant étira ses lèvres, alors que sa main droite se libérait de celle de Leonard pour venir se poser délicatement contre sa joue. Son pouce effaça les dernières traces de larmes, alors que cette caresse silencieuse venait confirmer tout ce que son regard exprimait déjà si fort.

Eiluned resta silencieuse quelques instants, prolongeant un peu cette étreinte qui lui procurait douceur et tendresse. Puis elle revint à sa position initiale, les doigts enlacés à ceux de Leonard. Luttant difficilement contre l’anxiété qui la saisissait à l’idée de parler d’un sujet aussi personnel devant un public aussi nombreux, Eiluned trouva dans le regard de son fiancé la force pour y parvenir. Sa voix, d’abord tremblante d’émotion, devint plus assurée au fur et à mesure que les mots glissaient entre ses lèvres.

« Leonard Wellington… » commença-t-elle en observant son fiancé avec tendresse. « De toutes les décisions que j’ai pu prendre dans le passé, de toutes celles que je prendrais dans le futur, t’épouser aujourd’hui est et restera la chose la plus évident que j’ai fait de ma vie. En me tenant ici, devant toi, j’ai la très nette sensation d’être exactement à ma place, d’avoir suivi et écouté mon destin. »

Un sourire étira ses lèvres sur ce dernier mot, qui avait toujours été particulièrement fort entre eux.

« Et ce destin s’est manifesté si tôt, lorsque je n’avais que cinq ans et que tu m’entraînais déjà dans mille aventures extraordinaires que nous vivions dans des jardins clos, dans des vieux greniers ou dans des cabanes en bois. Qui aurait cru, à cet âge, que nous multiplierions nos aventures jusqu’à celle-ci, et jusqu’à celles qui suivront ce jour ? … A les écouter, l’intégralité de nos proches. » admit-elle avec un petit rire, qui trouva écho dans l’assemblée. « Et, en toute honnêteté, j’ai l’impression de l’avoir toujours su aussi. Parce que ça fait vingt ans que tu accompagnes chacun de mes pas, chacun de mes rires et chacune de mes peines. Parce que, lorsque je me retourne pour contempler ce qu’a été ma vie, tu es présent dans tous mes souvenirs. Et parce que je ne peux pas imaginer un meilleur partenaire de vie. »

Doucement, son pouce caressa le dos de la main de Leonard. Malgré toutes ses appréhensions, Eiluned n’avait aucun mal à se remémorer les vœux qu’elle avait écrit quelques jours auparavant et relu tant de fois qu’elle les connaissait par cœur.

« On a grandi ensemble, j’ai appris à me connaître à tes côtés. J’ai surtout appris à m’aimer à tes côtés, et je t’ai aimé en retour, avec une force que je ne soupçonnais même pas avoir à dix-sept ans. Leonard, je t’aime avec la force de l’évidence, celle qui me fait dire que tu es mon âme-sœur, et celui avec qui je suis capable d’emprunter n’importe quel chemin, de me lancer dans toutes les aventures du monde. » révéla-t-elle avec un sourire. « Et ces aventures, nous mériterions d’en vivre des centaines, des milliers même, ensemble. » souffla-t-elle plus doucement, le regard brusquement voilé. « Alors parfois, quand je me sens envahie par un sentiment d’injustice, je songe au fait que chaque heure passée à tes côtés fait partie de la plus belle aventure de ma vie. Avec toi, chaque minute compte. Ensemble, chaque seconde à un sens. »

Eiluned s’interrompit brièvement, le cœur douloureusement lourd. Elle se sentait, paradoxalement, portée par une tendresse qui lui permit de continuer son discours.

« Et je crois que je ne te remercierais jamais assez pour ce sens que tu as donné à ma vie, si tôt dans mon existence, ni pour tout ce que ta présence m’a apporté, m’apporte, et m’apportera toujours. Merci d’avoir été cet enfant curieux qui est venu me chercher un matin pour me proposer de participer à la construction d’une immense cabane dans les arbres. » rappela-t-elle avec nostalgie. « Merci d’avoir été cet ami attentif à qui je pouvais tout raconter. Merci d’avoir été cet amoureux patient avec qui j’ai découvert le véritable amour. Merci d’être cet homme qui me comble de bonheur depuis vingt ans. » Eiluned marqua une pause, secouée par l’émotion. « Notre histoire ne ressemblera finalement pas à celle que nous avions rêvé d’avoir, c’est vrai. Mais sache que tu as marqué chaque parcelle de mon âme avec la tienne. Tout pourrait disparaître que tu ferais toujours partie de moi. Nous ne passerons peut-être que ta vie à deux, mais je te promets que nous serons ensemble pour l’éternité. »

Et, sur ces derniers mots, de nouvelles larmes coulèrent sur les joues d’Eiluned, qui contemplait son fiancé, insensible aux sanglots qui s’élevaient également de la foule et qu’elle percevait à moitié. Elle essuya sa peau avec le revers de sa main, submergée par ses émotions, et prit quelques instants pour reprendre ses esprits. La conclusion de son discours étant toute particulière, elle ne voulait pas l’amorcer dans la nostalgie ou dans la tristesse. Lorsqu’elle sentit l’atmosphère redevenir plus apaisée, Eiluned reprit la parole, une dernière fois.

« Alors aujourd’hui, j’épouse mon ami d’enfance, mon meilleur ami, mon compagnon, mon partenaire de vie, ma moitié et mon âme-sœur, et j’en deviens la femme la plus heureuse et la plus épanouie que cette Terre n’ait jamais porté. » confia-t-elle en souriant. « Et j’aimerais même pouvoir dire que j’épouse la personne que j’aime le plus au monde, mais ce ne serait pas tout à fait vrai. » avoua-t-elle, le regard brusquement animé par une lueur malicieuse alors qu’elle se rapprochait d’un pas de son fiancé. « Et si ce n’est pas tout à fait vrai pour moi, laisse-moi t’apprendre, mon amour, que ça ne l’est pas pour toi non plus. Aujourd’hui, il y a une troisième personne dans notre belle histoire. Une personne que j’adorerais te présenter, mais qu’on ne pourra pas officiellement rencontrer avant le mois de janvier… » souffla-t-elle alors que, doucement, sa main guidait celle de Leonard sur le tissu blanc de sa robe, qui dévoilait un ventre encore plat, mais qui ne le resterait plus très longtemps.

Le visage d’Eiluned s’éclaira brusquement d’un sourire resplendissant alors que ses yeux ne lâchaient pas ceux de Leonard.




Eiluned Wellington


Time stands still, beauty in all she is

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Angus Rice
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeSam 28 Nov 2020 - 10:52
Le changement était radical. Où était donc l’Angus que tout le monde connaissait à la milice ? Celui de tous les jours ? L’homme dont les vêtements étaient systématiquement couverts de poils d’animaux en tout genre ? Celui qui portait pendant trois jours – bon ok, une semaine d’affilée- le même pantalon ?

Il s’était visiblement volatilisé le temps de cette belle journée printanière. En effet, une fois n’est pas coutume, le milicien avait fait un véritable effort vestimentaire pour honorer l’union de son jeune collègue et de sa douce fiancée. Pourtant, il y avait autre chose. Ceux qui le connaissaient réellement savaient que lorsqu’Angus tentait de « bien s’habiller » pour une occasion, l’entreprise était rarement couronnée de succès. Chemise trop étroite pour sa stature, matière douloureusement satinée flattant assez peu ses formes épaisses,  assortiment coloré douteux,… Pourtant aujourd’hui sa tenue ne souffrait d’aucune faute de goût. On devait assurément cette prouesse à la belle jeune femme rousse qui l’accompagnait aujourd’hui et qui était justement  assise à ses côtés.

Emma lui avait conseillé de renouveler un peu sa garde robe en vue de ce mariage – non ce n’était absolument pas normal qu’on voit un morceau de bidon entre deux boutons de chemise- et ils étaient allé faire un peu de shopping ensemble chez T&T. Gus était revenu avec un joli costume confortable – condition indispensable pour cet achat couteux- et il espérait maintenant ne pas prendre trop de poids avant la prochaine cérémonie afin de pouvoir rentabiliser son achat…

Les deux amoureux étaient installés dans le fond de l’assistance, sur la gauche, presque au bout de la rangée à côté d’un siège laissé libre. Ils avaient pris place avec les autres collègues de la Milice et écoutaient religieusement l’échange des vœux particulièrement riche en émotion entre Eiluned et Leonard. Si Angus avait été très heureux d’apprendre cette union, il avait nettement moins bien accueillit l’annonce de la maladie incurable de Lenny. Son collègue était trop jeune pour mourir et le maitre-fléreur n’arrivait toujours pas à se faire à cette idée d’ailleurs. Leonard allait survivre, Angus avait foi en la médicomagie. Les chercheurs allaient trouver un remède, espérait-il ardemment en fondant littéralement devant larmes de Lenny.

« Putain ces deux petits cons vont me faire chialer, souffla Gus, les yeux un peu humides. Il pressa la paume d’Emma et se pencha légèrement  pour embrasser le revers de sa main, Par contre, si un jour on doit se marier tous les deux, ne t’attends pas à des vœux de ce genre,  ajouta-t-il toutefois avec un léger sourire complice. Chacun sa méthode, Angus était plutôt adepte d’un bref mais néanmoins sincère « Je t’aime » plutôt que d’un long discours.  

Le milicien n’en restait pas moins admiratif du comportement et de la dignité de Leonard. Le lieutenant faisait face à l’adversité. Il n’allait pas se laisser voler sa vie par cette foutue maladie. Pour preuve, l’annonce que fit Eiluned et qui scotcha brièvement toute l’assistance. Oui, ils avaient bien compris : les jeunes mariés allaient avoir un bébé… Ca alors !

Angus fut le premier à réagir. Il se fendit d’un bref applaudissement avant de siffler pour saluer cette nouvelle  « C’est bien mon gamin ! Félicitation mon petit chat !» lança-t-il à la cantonade tel le parfait beauf qu’il était réellement sous son joli costume. Il s’adressait bien évidemment à Lenny et il leva un pouce en l’air au dessus du parterre d’invités à son attention.

Il ne pouvait pas s’empêcher de noter le parallèle entre sa propre existence et celle de son jeune collègue. Si tout se passait bien, il allait lui aussi être père en janvier. Cet enfant, il le désirait plus que tout et il n’avait aucun mal à se mettre à la place de Leonard à cet instant. Il imaginait son bonheur, évidemment, mais il devinait également les craintes et les angoisses qui devaient l’animer à l’idée que sa progéniture grandisse sans son père. En tant que futur parent seul, Angus les partageait et les ressentait dans tout son être, plus que jamais. Son enfant n’était pas encore là mais il se posait déjà des centaines de questions. Il fut prit d’une profonde bouffée d’affection pour son jeune collègue en imaginant son inquiétude cachée sous son sourire avenant  et il se promit d’aller lui faire un gros câlin dès qu’il en aurait l’occasion. Mais pour cela, il devait prendre son mal en patience et attendre la fin de la cérémonie.

Angus s’adossa un peu plus confortablement sur son siège  et constata seulement à cet instant que quelqu’un s’était glissé en toute discrétion sur la chaise libre à ses côtés…
Benedict Young
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeMar 1 Déc 2020 - 23:31
"Les couches, les doudous, les tétines, les changes...", énuméra Benedict alors qu'il vérifiait le gros sac à langer pour la quinzième fois au moins avant de se tourner vers les jumeaux. "Je crois qu'on a tout, on va pouvoir y aller."

Il enfila sa cape autour de ses épaules avant d'emmitoufler Rowena puis Godric dans leurs jolis manteaux de printemps. Il esquissa un sourire tout en les admirant, fier comme un hippogriffe.

"Vous êtes trop beaux mes amours."

Il sortit son Pear de sa poche avant de s'accroupir et de passer un bras autour de la taille de chacun de ses enfants. Il inclina le Pear One vers eux avec la dextérité de l'habitude.

"Regardez l'écran mes chatons."

Il afficha un grand sourire après avoir vérifié sur l'écran que les deux petits fixaient l'objectif et appuya pour prendre la photo. Un sourire satisfait s'étira sur ses lèvres et il déposa un bisou sur la joue de sa fille et de son fils avant de se relever.

"Vous êtes des anges."

Il miniaturisa le sac à langer et le glissa dans sa poche avec son Pear One et sa baguette avant de se pencher pour prendre Godric et le placer dans la poussette double. Il se tourna ensuite vers Rowena qui s'était agrippée à sa cape comme si elle avait peur que son père la laisse seule à la maison. Il embrassa tendrement ses jolies boucles châtain clair coiffées en deux petites couettes de chaque côté de sa tête et la déposa aux côtés de son frère. Il était presque devenu un pro des coiffures ces dernières années, il savait faire les tresses, les couettes, les palmiers et même les chignons. Toutefois, la subtilité de la couronne de tresses lui échappait encore. Il avait tenté l'exploit avant d'abandonner après deux heures de lutte acharnée et l'agacement certain de sa fille. Il s'assura une dernière fois de ne rien avoir oublié avant de franchir le pas de sa petite maison écossaise.

Il se concentra et transplana dans le hall bondé de Ste Mangouste. Il avait encore un peu de temps devant lui mais il ne pouvait pas se rendre au mariage de Lenny et Lili sans être passé voir Sarah avant. Il allait lui rendre visite tous les jours avec les enfants. Il se débrouillait toujours pour aller la voir même si ce n'était qu'en coup de vent comme aujourd'hui. Il se dirigea vers les ascenseurs magiques, saluant au passage les standardistes qu'il commençait à bien connaître depuis le temps. Il atteignit le quatrième étage sans difficulté et salua chaleureusement toutes les personnes qu'il croisa avec la force des habitués. Il était connu comme le loup blanc dans le service et il y avait bien longtemps qu'on ne lui demandait plus qui il venait voir.

Il entra dans la chambre de sa femme sans frapper et plaça la poussette contre le lit, de façon à ce que les jumeaux puissent voir le visage endormi de leur mère. Il caressa tendrement la peau pâle de Sarah et embrassa sa joue tendrement avant de s'asseoir sur la chaise à ses côtés. Il défit les liens magiques de la poussette et laissa à ses enfants le loisir de venir embrasser leur mère et de se promener dans la chambre en toute liberté. Comme il s'y attendait Rowy vint se percher sur ses genoux alors que Drichou explorait la pièce en touchant à tout comme à son habitude. La ressemblance entre la mère et la fille était frappante. Ses grands yeux bleus, ses belles boucles, les traits fins de son visage. Il n'y avait que la couleur des cheveux qui changeait, elle avait hérité du châtain de son père alors que frère avait le blond de leur mère tout en étant le portrait craché de leur père.

"Aujourd'hui, il y a le mariage de Leonard et Lili", commença-t-il doucement, lui racontant sa journée ou ce qu'il allait faire dans l'espoir qu'elle sortirait de sa torpeur. "C'est pas ça, son vrai prénom mais c'est un truc gallois et je suis incapable de le prononcer correctement. C'est Aylinette ou un truc comme ça. Mais ça s'écrit Ei-lu-ned. Enfin brrf, un truc improbable de gallois ça encore. Sinon les jumeaux sont très beaux. Et moi aussi, je crois. Rowy a une jolie robe blanche avec un gros nœud rose autour de la taille. Tu verrais comme elle est belle. J'ai essayé de lui faire une couronne de tresses mais ça n'a pas tenu. Alors je me suis rabattu sur des petites couettes tombantes de chaque côté. C'est mignon.", il esquissa un sourire alors que Rowena se tournait vers lui pour l'observer de ses grands yeux bleus expressifs. Il lui embrassa le bout du nez et elle se retourna vers sa mère en riant. "Drichou a un très joli petit costume. Je l'ai habillé comme moi, il voulait le même dans la boutique. Il est beau comme un cœur. Je lui ai mis la gavroche que ta mère lui a offert à Noël. C'est un vrai petit gentleman. J'ai décidé de laisser ses cheveux pousser un peu, il a une petite frange maintenant et ses cheveux lui tombent au dessus des oreilles. Je trouve que ça lui va bien."

Il observa son fils qui jouait avec les lego magiques que Ben laissait dans la chambre. Il poussa un léger soupir avant de consulter l'heure sur son Pear One. Il déposa un long baiser sur le front de sa femme et se leva.

"Il faut qu'on te laisse, on va être en retard."

Il souleva Rowena pour qu'elle dépose un bisou sur la joue de sa mère avant de se tourner vers son fils.

"Drichou, tu viens dire au revoir à maman ? On s'en va chaton."

Le petit trottina jusqu'à lui et tendit ses deux bras vers son père pour qu'il le porte. De son bras valide, il le souleva et le pencha pour qu'il embrasse à son tour Sarah et déposa ses deux enfants dans poussette. Il remit le lien magique et quitta la pièce, la tristesse voilant son regard comme à chaque fois qu'il la quittait dans ce même état végétatif. Il avait encore l'espoir qu'un jour elle se réveille. Il espérait sincèrement qu'elle trouverait la force d'ouvrir les yeux. Et si ce n'était pas pour lui, au moins pour les enfants. Mais chaque jour, il repartait avec la même désillusion. Il inspira profondément avant de rejoindre l'ascenseur puis le hall d'entrée et il transplana sur le lieu de la réception que les futurs mariés avaient indiqué sur le faire-part de mariage.

Il se composa un immense sourire à peine arrivé et détacha ses enfants de la poussette. Il miniaturisa cette dernière et prit leurs petites mains dans les siennes. Il réajusta brièvement les couettes de Rowy et se dirigea vers le jardin de la réception avec un immense sourire aux lèvres. Il était en retard. Il était en retard mais tout irait bien. Tout le monde était déjà installé sur les chaises mais heureusement pour lui, la mariée n'était pas encore arrivée. Il poussa un soupir de soulagement et s'installa à côté d'Emma la compagne d'Angus. Il fit asseoir les jumeaux de chaque côté de lui avant de se tourner vers ses collègues déjà présents. Il les salua d'un grand mouvement de main et affubla Gugus d'une grande claque sur l'épaule.

"Comment tu vas mon pépère ?"

Il esquissa ensuite un sourire vers Emma qui arborait une jolie robe argentée avant de détailler la tenue de son collègue.

"Dis donc mais t'es élégant papy !", son sourire se fit goguenard. "C'est toi qui as choisi sa tenue ?", demanda-t-il à la jeune femme. "Ça lui ressemble pas d'être aussi beau."

Il s'esclaffa tout seul de sa blague sous le sourire amusé et le léger hochement de tête de la compagne d'Angus. Il fut toutefois interrompu par l'arrivée de la mariée et il se leva comme le reste de l'assemblée pour l'accueillir. Il fit monter Rowena et Godric sur leurs chaises pour qu'ils puissent voir quelque chose et il les surveilla du coin de l'œil tout en admirant la future madame Leonard Wellington. Il se réinstalla et laissa Rowy monter sur ses genoux alors que Godric décidait qu'il préférait rester debout et dansait sur sa chaise alors qu'il n'y avait plus de musique du tout. La magie de la cérémonie le ramena en arrière, à son propre mariage et il revécut avec une joie teintée de nostalgie les vœux qu'il avait échangés avec Sarah. Ceux de Leonard et Eiluned étaient teintés d'une note parfaitement émouvante et il se surprit à sentir les larmes couler sur ses joues.

"Pieurs papa ?", demanda la petite voix de Godric alors que sa petite main s'agrippait à son épaule avec inquiétude. "Ouquoi ?"

Quelques sanglots commencèrent à se faire entendre dans la voix de son fils et Rowena se tourna vers lui, le visage marqué par l'inquiétude. Il esquissa un sourire et secoua la tête en s'essuyant les joues.

"Ce n'est rien. Je vais bien"

Il caressa la joue de sa fille et embrassa doucement la petite main de son fils avant de tourner les yeux vers Angus et de ricaner à la déclaration totalement pas romantique du tout qu'il fit à Emma. Cette dernière gloussa et serra la main de son amant dans la sienne.

"Ce serait quelque chose que tu envisagerais ?", demanda-t-elle avec un fin sourire. "Et ne t'inquiète pas, je ne pense pas être capable de faire ce genre de vœux non plus."

Benedict détourna les yeux pudiquement pour les laisser à leur moment d'intimité et reporta son attention sur la suite de la cérémonie et sur la déclaration d'Eiluned. Il fut sans doute aussi surpris que le reste de l'assemblée et il mit un certain temps à comprendre ce qu'elle venait de dire. Ce fut l'exclamation d'Angus qui le sortit de sa torpeur et il se leva vivement de sa chaise après avoir reposé Rowena sur la sienne. Il porta ses doigts à ses lèvres et siffla bruyamment pour féliciter les deux jeunes mariés. Il poussa un tonitruant "YOUHOU ! FELICITATIONS !" alors que Godric à côté de lui explosait de rire en se dandinant sur sa chaise et applaudissait des deux mains en criant en même temps que son père des "YEYEYEYE" parfaitement enfantin. Ben ne put s'empêcher un sourire complètement gaga de se dessiner sur ses lèvres. Ses enfants étaient simplement parfaits et il était sincèrement heureux que Lenny puisse bientôt connaître le bonheur d'être père à son tour. Il n'y avait pas plus beau cadeau de la vie selon lui.


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tes rêves imaginaires
☾ ☾ ☾ Y'a les phrases que tu dis, les phrases de mec facile. Les phrases que j'oublie bourrée dans la nuit et ton corps qui se tord seulement pour me plaire , mais tu sais moi je mords tes rêves imaginaires. Ici tout l'monde déraille.
Leonard Wellington
Leonard WellingtonLieutenant de la milice
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeVen 25 Déc 2020 - 12:23
L’émotion serrait toujours la gorge de Leonard, ravivée par celle qu’il voyait dans le regard de sa fiancée, quand il termina son discours soigneusement rédigé et corrigé de nombreuses fois. Il ressentit un soulagement et beaucoup de bonheur d’être parvenu à aller jusqu’au bout, car il avait accordé beaucoup d’importance à ces voeux : en ces temps d’incertitudes sombres, promettre de belles choses à l’amour de sa vie l’aidait à voir un peu de lumière sur le chemin de son avenir. Il se sentit également réconforté de l’espèce de communion qu’il sentit s’installer dans l’atmosphère, incarnée par cette émotion qui saisissait l’assistance également. C’était important pour lui de partager ce moment avec ses proches, de se sentir compris et soutenu par eux, alors il avait fait le choix de se dévoiler entièrement, en ce jour exceptionnel. Il offrit un sourire rassurant à Eiluned alors qu’elle posait la main sur sa joue, l’encourageant d’un regard à prendre la parole à son tour.

Il comprit à la manière dont elle s’accrochait à son regard qu’elle se sentait un peu stressée de devoir parler devant tout ce beau monde, alors il serra un peu plus fort ses mains dans les siennes, dans un geste de soutien. « Concentre-toi sur moi » semblait lui dire ses yeux verts posés sur elle. A son tour, il eut le plaisir et le bonheur d’écouter les mots touchants qu’Eiluned avait choisis pour parler de leur amour. Elle parla d’évidence et de destin, elle parla d’âme soeur. Le coeur de Leonard fondit un peu plus à chacun de ces mots, chacun de ses souvenirs heureux qu’elle convoquait. Il fut touché de l’entendre dire qu’elle avait appris à se connaître elle-même et s’aimer à ses côtés, car il lui semblait que cette confiance en elle qu’il l’aidait à acquérir était un très beau cadeau, qui dévoilait tout le soutien qu’ils s’apportaient mutuellement.

« Ensemble, chaque seconde à un sens. » Leonard fut particulièrement touché par cette déclaration et sut que c’était le genre de phrase qui allait rester gravée dans sa mémoire et qu’il allait se répéter régulièrement dans les mois à venir. Il avait pris conscience, lui aussi, que chaque minute était précieuse, et il s’était promis d’en tirer le plus de bonheur possible, pour n’avoir aucun regret au moment où sa fin viendrait. Doucement, il caressa du pouce le dos de la main d’Eiluned qu’il sentait un peu émue, pour l’encourager à poursuivre. Alors, elle lui démontra sa profonde reconnaissance par de nombreux remerciements, qui serrèrent le coeur du jeune homme et firent remonter cette boule d’émotions dans sa gorge qu’il avait réussi à contenir. A son tour, il souffla discrètement un « Merci », pour toutes ces jolies paroles qu’elle venait de lui offrir, et pour lui assurer la réciprocité de ce qu’elle ressentait.

Il n’avait jamais été aussi reconnaissant d’avoir Eiluned dans sa vie.

« Nous ne passerons peut-être que ta vie à deux, mais je te promets que nous serons ensemble pour l’éternité. »

Le sourire de Leonard était lumineux et ses yeux brillaient d’émotion et de reconnaissance. Il songea que son discours était terminé, car cette belle phrase lui apparaissait comme une parfaite conclusion. Mais elle le surprit en esquissant un geste pour reprendre la parole, après avoir essuyé les larmes qui roulaient sur ses joues. Le regard de Leonard s’éclaira de surprise, de confusion, quand le discours d’Eiluned prit un tournant que personne ne sembla comprendre, jusqu’à ce qu’elle attrape sa main pour la poser sur son ventre.

Leonard baissa les yeux vers cette main, une expression de parfaite sidération figée sur le visage, alors qu’il comprenait doucement ce que sous-entendait sa fiancée.

« Tu… Tu es… ? »

Le sourire particulièrement radieux qui illumina le visage d’Eiluned lui donna une réponse et contamina l’expression de Leonard. Absolument chaque détail de son visage sembla sourire à son tour et s’éclairer d’une joie incrédule, d’un bonheur inattendu qu’il exprima d’un éclat de rire incontrôlé, parce qu’il était encore trop sidéré pour articuler le moindre mot.

Il allait devenir père. Il allait réaliser l'un de ses voeux les plus chers.

Des murmures de surprise secouait l’assemblée sur le côté, jusqu’à ce qu’une voix tonitruante s’exclame, en faisant rire tout le monde :

 « C’est bien mon gamin ! Félicitation mon petit chat ! »

Leonard reconnut la voix d’Angus avant même de tourner la tête. Ce bref regard vers le public lui permit de voir tous les visages surpris, même ceux des frères et soeurs d’Eiluned qui ne semblaient au courant de rien. Pendant quelques secondes, la cérémonie sortit de son cadre bien établi, alors que l’émotion gagnait toutes les personnes présentes. Leurs rires, leurs larmes, les cris de félicitations et leurs exclamations de joie réchauffèrent encore davantage le coeur de Leonard qui finit par reporter son attention d’Eiluned, tout fébrile :

« Mais oh la la, tu as gardé la surprise tout ce temps-là ? Mais… ! Mon Dieu, Lili, je… Tu es incroyable. » Il porta ses deux mains à ses lèvres et fit un pas vers elle, pris d’un élan soudain. A cet instant, il avait envie de l’embrasser follement et la faire tournoyer dans les airs mais il fut retenu au dernier moment par le rappel du lieu où ils étaient et ce qu’ils étaient en train de faire avant cette fantastique annonce. « Je peux l’embrasser ? » demanda t-il au maître de cérémonie sur sa droite.

Un léger rire secoua l’homme qui devait officiellement les unir et qui sentait bien à cette vive excitation qui avait saisi l’assemblée qu’il était temps d’accélérer les choses. Il réclama le silence, ce qu’il parvint à peu près à obtenir, malgré la grande agitation générale.

« Eiluned Siana, acceptez-vous pour époux cet homme, que vous promettez d’aimer fidèlement tous les jours de votre vie ?
-Oui.
-Leonard Alfred, acceptez-vous pour épouse cette femme, que vous promettez d’aimer fidèlement tous les jours de votre vie ?
-Oui. »

Il dégaina sa baguette, pour les poser sur les mains nouées des deux amoureux et faire jaillir un lien doré, fait de lumière, autour d’elles. Leonard en sentit l’agréable chaleur autour de ses doigts et afficha un immense sourire alors que les paroles tant attendues étaient enfin prononcées :

« Je vous déclare donc unis pour la vie. »

Ce ne fut pas un baiser, mais deux, puis trois, et quatre, que Leonard donna à Eiluned, transporté de bonheur, pour sceller enfin cette belle union. Il savait qu’il allait ressentir une joie immense au moment où il deviendrait officiellement l’époux d’Eiluned. Il ne savait pas que cette joie serait décuplée par la réalisation qu’il était également le père de son enfant.

« C’est le plus beau cadeau du monde, merci. Je t’aime » lui glissa t-il entre deux baisers.

A cet instant, une voix jaillit, celle de Scarlett qui se levait de son siège, les joues brillantes de larmes, en projetant son bras en avant :

« Vous oubliez les alliances ! »

Ce rappel théâtral fit rire le public, face à l’empressement de Scarlett qui contrôlait le bon déroulé de la cérémonie et ce merveilleux imprévu qui semblait avoir perturbé tout le monde. Leonard ne put s’empêcher d’éclater de rire.

« Pardon maman ! » Il taquina Eiluned en échangeant un regard malicieux avec elle : « Mais pour une fois, c’est pas moi qui sort du script ! »

Avec un peu de retard, et dans une attendrissante confusion, Elain, la petite filleule de Lili, rapporta les alliances aux deux mariés, qui accomplirent le dernier rite qui devait officialiser leur union. Enfin, ils purent rejoindre leurs proches et s’ensuivirent de longues embrassades émues avec leur famille.

« Mon Dieu, ma chérie, tu es enceinte de combien de temps ? s’exclamait Scarlett, en serrant très fort sa belle-fille dans ses bras. Je n’arrive pas à croire que tu nous aies caché ça !
-Mais c’est une très belle surprise » ajouta Ulysse, sans pouvoir s’empêcher de tacler son frère au passage : « Je pensais que t’allais fondre en larmes devant tout le monde, tu m’as surpris.
-Je crois que, passé un certain niveau de bonheur, ça bloque ses glandes lacrymales, se moqua Gawain, faisant protester Leonard.
-Mais ARRÊTEZ, JE VAIS PLEURER. »

Après leur famille, ils virent leurs amis arriver. L’attention de Leonard fut détournée par un tapotement sur son épaule, de la main d’un de ses invités.

Spoiler:


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Marlene Carter-Barclay
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeMar 5 Jan 2021 - 1:46
Marlene n’aimait pas les mariages.

Elle ne les aimait pas.

Elle les adorait. À ses yeux, il s’agissait du moment le plus romantique possible, de la plus jolie journée d’une vie. Deux personnes qui se juraient un amour éternel, qui se faisaient des déclarations d’amour mignonnes et émouvantes, tant de bonheur dans un seul moment. Le tout dans un si beau cadre, le genre qui n’existait que dans les téléfilms de l’après-midi qu’elle regardait lorsqu’elle le pouvait, somnolant devant après sa garde. Elle pleurait à chaque fois. Et évidemment, elle rêvassait à son propre mariage, dont elle avait les détails depuis plusieurs années. Elle savait quel type de lieu elle voulait, ce qu’on y mangerait et comment elle voulait les décorations florales. Est-ce que Emma et elle avaient déjà regardé des catalogues de robes de mariées en montrant les modèles qu’elles aimaient ? Évidemment. Est-ce qu’elle avait déjà rêvassé à une demande super romantique de James, sur la plage, au coucher du soleil, avec une montgolfière en arrière-plan et un bouquet de roses rouges ? Bien sûr. Est-ce qu’à la place, il lui avait offert le dernier churros de son cornet ? Oui (mais c’était quand même fort romantique de sa part.)

Autant dire qu’elle n’avait eu aucune hésitation lorsque Eiluned lui avait demandé d’être sa demoiselle d’honneur. Elle avait accepté avec beaucoup beaucoup d’enthousiasme et avait promis qu’elle se rendrait le plus disponible possible pour la jeune femme, la demoiselle d’honneur modèle. Elle avait participé à l’organisation de l’enterrement de vie de jeune fille entre deux révisions sur le système digestif, avait choisi méticuleusement le design des t-shirts assortis qu’elle avaient porté ce jour-là (et elle avait pris cette tâche qui lui avait été confiée très au sérieux. Dix-huit calligraphies différentes avaient été testées.) Elle avait fait six magasins et plusieurs boutiques en ligne pour trouver sa robe de demoiselle d’honneur, qu’elle avait évidemment fait valider par la mariée. Elle s’était réveillée le matin-même en scrutant la météo avec anxiété comme s’il s’agissait de son propre mariage. Elle avait été vingt minutes en avance au rendez-vous du matin, au cas où. Évidemment, comme tout était bien rôdé, il n’y avait pas eu de souci et elle avait juste poireauté dans la fraicheur du matin mais, elle était prête à tout pour être parfaitement impliquée dans son rôle.

Jusqu’ici, tout semblait se passait parfaitement bien. En tout cas, Eiluned était absolument parfaite. Assise sur l’une des banquettes dans la pièce, Marlene la regardait avec une certaine fascination. Elle était véritablement ravissante dans sa robe, elle semblait presque sortie d’un film romantique. Une véritable aura de douceur se dégageait d’elle, elle faisait une très belle mariée. Elle ne put s’empêcher de se demander si elle pourrait être aussi jolie le jour de son mariage... Elle fut sortie de ses pensées par la proposition de Llewella de lui servir une coupe de champagne, qu’elle accepta d’un sourire. Elle n’aimait pas trop cela, c’était trop âpre pour elle, mais elle voulait être polie. Pour détendre sa soeur, son aînée commença à la taquiner sur une possible annulation du mariage, en tout cas, une fuite. Marlene sourit.

- Si c’est vraiment ce que tu veux, on peut tenter une exfiltration mais je trouve que ça serait bien dommage, badina-t-elle, vous faites un trop beau couple.

Ils avaient une histoire digne des romans à l’eau de rose qu’elle lisait : les deux amis d’enfance qui tombaient amoureux au fil de leur adolescence et qui finissaient par se marier lors d’une belle journée d’été. En plus ils étaient beaux tous les deux, complices et trop mignons. Il serait criminel de les séparer. Mais penser à cela rappela brusquement à Marlene ce que Eiluned lui avait expliqué il y a quelques semaines sur la maladie de son fiancé et cela lui pinça le cœur. Elle ne voulait pas y songer, c’était trop triste. Quelques coups frappés à la porte eurent le mérite de vider sa tête alors que le programme se mettait en marche. La cérémonie allait bientôt commencer. Comme les autres demoiselles d’honneur, elle sera son amie et marraine dans ses bras, avec un sourire.

- Tu es merveilleusement belle, redit-elle pour la seconde fois.

Mais tout semblait beau dans ce mariage. Alors qu’elle suivait Llewella qui menait le cortège vers l’endroit de la cérémonie, les yeux de Marlene se promenaient partout. Tout était ravissant, les fleurs, l’arche sous laquelle se tenait déjà le marié. C’était à se pâmer. Eiluned, Leonard (et leurs mamans) avaient très bien choisi. Le marié était d’ailleurs très élégant et tous les invités semblaient s’impatienter avant ce qui était, selon Marlene, le plus joli moment : l’instant où les deux mariés se découvraient. Alors que la musique commençait ses premières notes, elle croisa le regard de James et eut pour lui un sourire tendre, qu’il lui rendit.

Les enfants d’honneur commencèrent à remonter l’allée, absolument adorables dans leurs tenues. Mais ce qui vola l’attention et émut Marlene immédiatement, ce fut l’arrivée d’Eiluned. Elle était magnifique dans sa robe, au bras de son papa et de son beau-père. Elle sourit à son fiancé et son visage s’illumina. Marlene eut immédiatement les yeux humides. C’était trop. Trop adorable. La rencontre entre les deux amoureux, dont les mains se trouvèrent, fut presque de trop. Discrètement, elle sortit le mouchoir qu’elle avait caché dans son décolleté, en prévision des vœux. Lorsque Leonard mentionna qu’il aurait voulu lui promettre une vie tout entière, elle sentit ses larmes basculer sur ses joues. Elle essaya de rester la plus discrète possible.

« Nous ne passerons peut-être que ta vie à deux, mais je te promets que nous serons ensemble pour l’éternité. »

Là, elle pleurait complètement. Son pauvre mouchoir fut bientôt submergé. Heureusement, elle ne faisait pas tâche dans l’assemblée. De nombreuses personnes étaient émues ou sanglotaient. Même Eiluned pleurait, et cela acheva un peu plus le cœur de Marlene. Mais, après quelques instants de silence, quelques instants où Eiluned sembla retrouver un peu d’apaisement, où la foule essuya un peu ses larmes, le discours prit une toute autre tournure. Une troisième personne ? Pour janvier ? Oh. Oh. Oooh. Un bébé ? Mais. Mais quelle merveilleuse nouvelle ! Un grand sourire perça les lèvres de Marlene au même moment que des acclamations bruyantes retentissaient. Angus, le compagnon d’Emma acclama bruyamment Léonard, ce qui déclencha des rires. Elle-même rit, applaudissant largement des deux mains. Un vif sentiment de joie avait parcouru tous les invités et même le maître de cérémonie semblait un peu touché.

Lorsque Eiluned et Leonard furent déclarés mari et femme, Marlene se joignit à tous les invités pour applaudir bruyamment, un sourire éclatant et un peu ému devant les baisers que les deux amoureux se volèrent. Un mariage, un bébé, beaucoup d’amour... C’était une très belle cérémonie. Sûrement la plus jolie à laquelle elle ait jamais assistée. Même s’ils avaient oublié les alliances. Une fois tout ceci régularisé, il y eut comme un mouvement de foule vers les deux amoureux pour les féliciter. Comme le reste des demoiselles d’honneur, Marlene s’approcha d’Eiluned mais celle-ci était accaparée par sa famille, sa maman, ses sœurs et elle ne voulait pas s’incruster. À la place, profitant d’un bref instant où Leonard était disponible, elle lui tapa discrètement sur l’épaule. Ils ne se connaissaient pas énormément, elle était l’amie d’Eiluned, mais il y avait tant de joie autour qu’elle se permit.

- Félicitations, c’était une cérémonie merveilleuse ! Et félicitations pour le bébé, c’est tellement, tellement chouette !

Il formait déjà un couple plein d’amour, tellement amoureux, beau, plein de joie et elle était sûre qu’ils formeraient une famille encore plus adorable.


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Avatar par Shiya.
Ythel Bowen
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeDim 10 Jan 2021 - 15:28
Contemplant le ciel et se réjouissant qu'il fasse beau - un bon signe ? -, Ythel se demandait ce qu'il faisait là. On l'avait extradé de l'école le temps d'un mariage et il aurait pu le comprendre si ça avait été pour des gens qu'il connaissait. Mais alors qu'on les dirigeait vers tout un tas de jolies chaises en bois, il était bien obligé de constater qu'il ne connaissait vraiment pas grand monde. Enfin il connaissait ses parents. C'était déjà un bon début. Quant aux mariés... La dame était une ancienne voisine ? Il n'en avait aucun souvenir. Peut-être parce qu'il n'était même pas encore né à l'époque, allez savoir. Il prit place sur sa chaise alors que tout le monde restait debout et discutait un moment. Oups. Était-il trop tard pour se relever et se fondre dans la masse ? C'était son premier mariage et personne ne lui avait donné de mode d'emploi. On l'avait juste habillé pour l'occasion histoire qu'il se sente complètement mal à l'aise et on l'avait balancé dans l'arène ! A bien y réfléchir il n'était pas le seul à se demander ce qu'il faisait là. Alors que sa mère discutait avec des gens qu'elle semblait bien connaître, son père restait debout près de lui avec un air tout aussi perdu que le sien. Hmm. Voilà donc la raison de sa présence ? C'était un peu triste !

Mais déjà la cérémonie commençait. Ythel n'était en général pas particulièrement branché mode, mais il devait admettre que la mariée était particulièrement jolie avec sa robe et sa... son... ce qu'elle avait fait à ses cheveux. Et le monsieur - qui avait fait beaucoup moins d'efforts si on lui demandait son avis - avait cet air un peu stupide qui lui faisait croire que lui aussi appréciait beaucoup de voir sa fiancée ainsi habillée. Est-ce qu'Ythel aurait ce même air quand il se marierait ? Il n'espérait pas, tous les regards seraient tournés sur lui et il faudrait qu'il ait l'air un minimum intelligent ! De toute façon Kathrina était toujours aussi belle, aucun risque de... EHM. A quoi venait-il juste de penser ? Non, non, non. Arrêtez ça tout de suite monsieur Bowen, ne commencez pas à imaginer votre mariage avec quelqu'un avec qui vous ne sortez même pas. Se concentrer sur ce qu'il se passait à ce mariage là, oui, bonne idée. Apparemment les époux avaient décidé de faire leur propre discours, il avait déjà vu ça dans le genre de films qu'il n'admettrait jamais regarder, généralement ça faisait pleurer les gens parce que c'était joli et on se rappelait de tout plein d’anecdotes mignonnes.

Sauf que là... Il fronça les sourcils, regardant autour de lui avec un air un peu confus. Sa maladie ? Le temps qu'il leur restait ? "Hein ?" Heureusement que des années d'incompréhension totale en défense contre les forces du mal lui avaient appris à réguler le volume sonore de ses interrogations, peu de gens avaient dû l'entendre, il s'en serait voulu d'interrompre le mariage. Mais ce monsieur allait mourir ? Genre. Bientôt ? Et personne ne l'avait prévenu ? Ca cassait complètement l'ambiance un truc comme ça ! Ils étaient là pour célébrer l'amour, se jurer fidélité, dire à tous leurs amis - et à Ythel - que leur amour était éternel. C'était censé être un beau moment, des larmes de joie, pas d'autre chose ! Un deuxième "Quoi !?" chuchoté. Ils attendaient un enfant ? Alors que Léonard... Mais du coup ?

Il leva la tête vers le ciel bleu en se mordant la lèvre inférieur. Il était un grand garçon. Presque un homme. Il n'avait plus le droit au menu enfant, un peu de contenance nom de Dieu ! Un léger reniflement pour se débarrasser d'une larme qui commençait à poindre. Tout le monde avait l'air vraiment heureux. C'était peut-être compréhensible, ils devaient savoir que Léonard était malade, savoir qu'ils cherchaient à avoir des enfants. Sans nul doute que les mariés y avaient réfléchi pendant longtemps. Sauf que lui à la base il était venu en se disant que ça allait être ennuyant, mais qu'il allait pouvoir obtenir un sachet de dragées pour grignoter pendant les révisions de ses examens. Il n'avait pas du tout prévu ce nœud à l'estomac qu'il avait alors qu'il se rendait compte que tout cet amour qu'il voyait ici était une course contre la montre. C'était vraiment foubre de jouer comme ça avec ses sentiments ! Ne manquerait plus que le chien aussi il meure à la fin ! Tout le monde se rua un peu en avant pour espérer pouvoir féliciter les mariés, pas une seule once de tristesse à l'horizon. Ythel se leva et cette fois il ne fit aucun effort pour parler à voix basse, tout le monde parlait déjà de toute façon. "Je crois que j'ai rien compris." Ca ne serait pas la première fois. Si ça se trouve Léonard était juste diabétique.


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Kit par Kath A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] 413578547
"Mais je suis trop con pour mentir je vous dit !"
Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeDim 10 Jan 2021 - 21:00
Leonard et Eiluned se marient.

Je retourne ces mots en esprit depuis que j’ai reçu le faire-part, coincé entre les pages de mon carnet dont il s’extrait tous les matins pour me rappeler que Leonard et Eiluned se marient.

Pour me rappeler que je dois trouver une tenue, pour me rappeler qu’il faudrait un cadeau, pour me rappeler qu’il faut que j’y aille. Heureusement il y a Danielle, qui connaît Leonard, qui est donc invitée, qui vient donc avec moi. Comme un couple. Pourquoi ? Je n’en sais rien, pour elle. Moi je suis un peu moins mal à l’aise à l’idée d’y être en sa présence parce que rien ne résonne moins en moi que ce genre d’évènements. Et la foule. Et tous ces gens que je ne connais pas. Et les émotions qui déjà s’expriment dans ces quelques mots :

Leonard et Eiluned se marient.

Je sais très bien ce qu’ils projettent là-dedans, tous les deux. Quel plaisir et quelle intensité ils y trouvent. Je les connaît, je sais que pour eux, c’est important. C’est pour ça que je fais l’effort. Pas pour moi. Moi, le mariage, je m’en fou, pire, je n’aime pas ça. Comme les enterrements, je ne supporte pas les codes, je ne supporte pas les cérémonies, je ne supporte pas d’être forcé de donner mon attention parce que la situation l’oblige. Mais ça n’a pas d’importance parce qu’évidemment en abordant le sujet avec Leonard et en voyant le sourire d’Eiluned j’ai bien compris que pour eux c’était un bonheur ineffable.

Alors, Leonard et Eiluned se marient, pourquoi pas ?

J’y vais à reculons. Tout en sachant qu’il ne devrait rien y avoir d’autre pendant cette cérémonie que du plaisir partagé, de l’amour, du bonheur, tout un tas certains de lumière brillante rasant avec optimisme le fond tragique de la situation, j’ai une appréhension toxique dans le cœur comme un caillot d’angoisse gelée. Je ne comprends pas exactement d’où ça vient. Je sais parfaitement que rien ne changera à cause de cette cérémonie. Leonard ne sera ni plus ni moins malade. Leur futur ne sera ni plus ni moins difficile et brutal.

Je crois que j’ai peur de leurs mots, de leur amour et de leur bonheur partagé, de le voir et de me dire : bientôt ce sera terminé.

J’ai la rage.

Et je ne sais pas mettre un nœud papillon.

Distrait par ces pensées intrusives qui tournent en boucle dans ma tête, j’ai gardé ce nœud idiot dans ma main et je bois avec l’autre un fond de vieux rhum pour me donner du courage. J’attends Danielle déjà vêtu d’un costume que je ne reporterais sûrement jamais, impatient qu’elle soit là et de pouvoir me concentrer sur elle peut être plutôt que sur toutes ces hypothèses sordides, et si, et si, et si. J’ai décidé de trouver un remède pour Leonard. Et si son diagnostic était mauvais et qu’il avait moins de temps qu’on ne le pense ? Et si…

On toque à ma porte, heure pile. J’ouvre sur une cheffe de Département dont le rouge éclatant de la robe me fait trébucher – littéralement – sur mon propre meuble alors que je recule pour la laisser entrer.

- Ss-aïe-lut Danielle, dis-je en me cognant le coude en essayant de fermer la porte.

Je vois parfaitement son petit regard en coin un peu moqueur et l’imperceptible mouvement de ses lèvres peintes qui s’étirent en une esquisse de sourire amusé. Ma douleur la fait rire, tant mieux. Elle entre et me fait signe de lui passer le nœud qui est toujours dans ma main et qu’elle noue sobrement autours de mon cou.
- Merci, dis-je. Et de venir, c’est sympa. » Je tousse. « De venir tout court, je veux dire, je sais que tu ne le fais pas pour moi parce que tu es invité et enfin bref, haha. » Mon rire s’éteint sur un silence gêné et son haussement de sourcil. « Je suis un peu nerveux je n’ai pas très envie d’y aller. » Dis-je avec un haussement d’épaule en guise d’excuse pour cette introduction misérable qui ressemble à un besoin de confidence et sonne à mes oreilles de la façon la plus désagréable.
- Nerveux d'assister à un mariage ? Réponds Danielle l'ombre d'un sourire sur les lèvres. Tu sais, je ne pense pas que tu aies quelque chose d'autre à faire qu'écouter les mariés échanger leurs vœux et applaudir à la fin.
- À deux doigts d'applaudir au milieu, tu viens de sauver ma dignité.  Non, ce n'est pas ça, reprends-je avec un semblant de sérieux. Ça ne... Comment dire. Ça va t'étonner mais c'est quelque chose qui me dépasse.
- Le mariage ?
- Hmm…

Nous nous avançons vers la cheminée où les flammes verdissent dans l’attente de notre départ.

***

Le jardin est resplendissant de fleurs et d’arches sous lesquelles les convives s’épanouissent en échanges de sourires remplis de bienveillance. J’ai le cœur serré d’être là et d’appréhension de tout ce que je vais y voir, nerveux face à la foule des convives qui me sont plus ou moins connus mais dont je reste le plus éloigné possible. Ça ne semble pas déranger Danielle qui partage avec moi un haut potentiel social. Nous nous contentons de regarder tout ça de loin.

Nous nous assaillons tous les deux au dernier rang. Le plus loin, le plus exclu, le plus isolé des coins et je suis grés à Danielle de ne pas me fuir pour une compagnie plus adaptée.

Les conversations s’éteignent à l’entrée des mariés sur une musique tendre qui me transperce l’âme. Les découvrir me fait un choc. Leurs visages rayonnent au-dessus de leurs cols blancs de dentelles sur des sourires pleins de larmes. Au milieu de nous tous ils ne voient personnes, ils sont seuls au monde, si proche de nous et si loin et je frémis malgré moi. Je les vois là rempli d’un bonheur triste et je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour Camille qui adorait ce genre de choses. Se serait-il marié avec Joséphine ? Aurait-il eu pour elle le même regard désespéré d’amour et de tendresse ? Je ne comprends rien à ce qu’ils échangent et ce qu’ils vivent, en moi je n’ai que le désespoir anxieux d’un temps trop court pour trouver une solution. Ne raisonnent que les bientôt, que les jamais, que les pardons de t’abandonner sous couverts de réminiscences et de promesses, ça me donne envie de hurler. Quand Eiluned parle j’ai si mal qu’impulsivement je cherche la main de Danielle que je sers pour contraindre la colère. Je déteste tous ces gens qui pleurent dans l’assemblée, tous ces gens qui savent aussi l’injustice qui existe dans chaque mot prononcés par l’un et l’autre. Je refuse de montrer la fureur qui brûle en moi, le regard obstinément baissé sur la terre sans la voir. Et puis Eiluned annonce :

- Aujourd’hui, il y a une troisième personne dans notre belle histoire. Une personne que j’adorerais te présenter, mais qu’on ne pourra pas officiellement rencontrer avant le mois de janvier… »

Je redresse la tête brutalement, pâle comme si elle venait de me frapper en pleine poitrine. Elle est enceinte. D’un geste machinal et brusque je me lève. Je tourne le dos à l’assemblé, je m’éloigne, le plus possible, je trouve un coin où il n’y a personne. Un coin désert, un coin aride. Elle est enceinte. Je n’ai aucune idée de la teneur des émotions qui me traversent, si elles sont bonnes ou mauvaises, si c’est de la joie ou une tristesse infinie, j’aimerais casser et hurler sans comprendre pourquoi ça m’atteints de cette façon. Ce n’est pas moi qui vais mourir. Même si la condition de Leonard me terrifie car si peut-être je ne risque pas la mort la détérioration lente et immuable de mon esprit me promet au moins une forme de maladie aussi décisive que la sienne dans un futur qui se rapproche de plus en plus. Mais je ne vais pas mourir. Je ne vais pas mourir tout de suite. Pas avec lui. Je ne comprends pas d’où me viennent ces brûlures traversés de flash.

Je pose mon front contre l’écorce d’un arbre, c’est rugueux et froid, et je fonds en larmes.


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I've been throwing stones, waiting by the river, I've been on my own, praying like a sinner, and you've been gone too long, I'm waiting out the winter, I've been on my knees, praying like a sinner© by Sun, avatar by hedgekey

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Eiluned Wellington
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeVen 15 Jan 2021 - 11:55
Eiluned avait découvert sa grossesse alors qu’elle terminait une garde à l’hôpital. Elle était passée dans une salle de repos, presque déserte à cette heure matinale, pour prendre un thé et manger ce qui équivalait à son petit-déjeuner, avant de rentrer chez elle avec une volonté de dormir pour les dix prochaines heures. Les yeux perdus dans son breuvage chaud qu’elle agitait distraitement avec une cuillère, Eiluned avait consulté son Pear, dont l’interface était remplie de messages relatifs à son mariage, qui avait lieu la semaine prochaine. Ces derniers jours étaient donc consacrés à la gestion des derniers détails : dernières retouches, derniers achats, derniers règlements, avant le jour J. Eiluned avait chargé sa sœur de contacter les prestataires pour s’assurer du bon déroulement de la journée, et Llewella – qui prenait son rôle très au sérieux – lui faisait un rapport détaillé de chaque appel téléphonique qu’elle passait. Dans un de ses messages, justement, Llewella disait : « et j’ai passé une heure à faire la queue chez le fleuriste pour discuter avec lui de la livraison. Je te promets que je suis à ça de simuler une grossesse pour réduire mes temps d’attente. » Evidemment, Eiluned n’avait pas pu s’empêcher de sourire à cette trace d’humour ; Llewella, comme le reste de sa famille, n’avait pas connaissance de la volonté d’Eiluned et de Leonard de fonder une famille. Malgré tout l’amour qu’ils leur portaient, les futurs mariés savaient pertinemment que leurs familles étaient plutôt intrusives et, ainsi, ils préféraient préserver leur intimité sur ce sujet. L’achat de leur maison – une grande maison sur la côte, avec plusieurs chambres – avaient soulevé quelques regards interrogateurs, mais personne n’avait osé les interroger.

Depuis qu’ils avaient pris la décision de faire un enfant, ils évoquaient pourtant souvent ce potentiel futur, enlacés dans leur nouvelle chambre. Ils s’interrogeaient, discutaient de l’éducation qu’ils voulaient donner à leur enfant, se chamaillaient sur de potentiels prénoms. Avec l’arrivée imminente du mariage, le sujet revenait un peu moins, parce que l’organisation leur prenait beaucoup de temps. Tellement de temps, qu’Eiluned avait mis plusieurs semaines à s’apercevoir que son cycle – déjà peu régulier depuis l’arrêt de sa contraception – s’était complètement arrêté. Elle l’avait réalisé après sa garde, une biscotte à la main, les yeux un peu agrandis par la surprise. Son esprit rationnel avait immédiatement pris le dessus : il était fort probable qu’avec les récents évènements, l’arrivée du mariage, son cycle se soit tout simplement déréglé. D’autant que cela ne faisait que deux mois que Leonard et elle essayaient de concevoir.

Incapable de se débarrasser de ce doute qui subsistait, Eiluned n’était pas rentrée chez elle, mais s’était rendue dans le service de gynécologie, où travaillait l’une de ses amies. Parce qu’elle connaissait la fiabilité des tests sanguins, elle en avait demandé un, en la priant de garder pour elle le secret du résultat. Son amie, surprise, avait acquiescé. Quelques minutes plus tard, un tube était envoyé au laboratoire. Eiluned avait patienté, allongée sur un canapé d’une salle de repos, fébrile, tout en veillant à modérer une impatience qui – elle essayait de s’en convaincre – serait déçue par le résultat.

Il était quatorze heures lorsque ce dernier était arrivé. Positif. Les yeux rivés sur le rapport qu’elle avait reçu sur son Pear, Eiluned avait laissé s’échapper une exclamation de surprise, puis quelques larmes où se mêlaient joie et étonnement. Son premier réflexe avait été de chercher, dans ses contacts, le nom de son fiancé. A ce moment, l’appel de son amie – qui avait reçu une copie de ses résultats – avait contrecarré ses objectifs. Elle lui proposait une première échographie de datation. Eiluned s’y était rendue avec un nœud au ventre. Elle s’était installée sur la table, encore un peu secouée de cette nouvelle qu’elle n’attendait pas et qu’elle accueillait avec stupeur. L’échographie avait confirmé une grossesse de deux mois, qui, pour l’instant, ne présentait pas de risque. Eiluned était repartie avec quelques clichés, qu’elle avait conservé dans son portefeuille.

Elle était rentrée chez elle avant le retour de Leonard – il l’avait prévenu que sa journée risquait de finir tard. Dans le silence de leur nouvelle maison, Eiluned était allée observer la chambre qu’ils voulaient transformer en nurserie. Appuyée dans l’encadrure de la porte, elle avait souri. Elle était enceinte.

Ce secret, qu’elle était à la seule à posséder pour l’instant, lui donnait un peu le vertige.

Elle avait longuement réfléchi à comment elle souhaitait l’annoncer à Leonard. Dans une autre situation, Eiluned n’aurait pas résister à lui avouer le soir-même, au moment même où il franchirait la porte d’entrée. Les conditions particulières dans lesquelles elle menait cette grossesse l’avaient en revanche conduit à réfléchir à une manière plus spéciale d’aborder le sujet. Une part d’elle voulait que cette grossesse soit mémorable. Eiluned avait décidé, après de longues hésitations, de ne rien dire à Leonard ce soir, pour le surprendre, plus tard. Jamais elle n’avait eu autant de difficulté à garder un secret – car, de fait, la jeune femme ne cachait rien à son fiancé depuis qu’ils étaient enfants. Leonard avait bien senti que quelque chose, dans son attitude, n’était pas naturelle. Il l’avait questionné à plusieurs reprises ; pour se garantir une certaine tranquillité, Lili avait prétexté une surprise pour le mariage.

Elle y avait songé à nouveau, à côté de son fiancé endormi, la main posée contre son ventre. L’occasion était parfaite.

Et, au regard incrédule que Leonard posait sur elle, alors qu’ils s’apprêtaient à unir leurs vies, Eiluned sut qu’elle avait eu raison d’attendre ce jour pour lui annoncer. Le sourire lumineux qui s’afficha sur ses lèvres suffit à répondre à son fiancé, qui se mit à lui sourire en retour, dans une explosion de joie qui la toucha en plein cœur. Les mains de Leonard étaient toujours posées contre son ventre ; les murmures, les applaudissements, puis les cris de l’assemblée lui parvinrent de loin, tant qu’elle enfermée dans une bulle avec Leonard. Avec Leonard, et avec leur futur enfant.

Finalement, Leonard sortit de sa torpeur pour embrasser ses mains, avec des questions désorganisées qui lui tirèrent un rire amoureux.

« J’ai jamais eu autant de mal à garder un secret… » confia-t-elle en riant doucement, les yeux lumineux d’un sentiment de plénitude à pouvoir enfin partager sa joie avec son fiancé. La question de ce dernier au maître de cérémonie acheva de la combler de bonheur.

Dans une impatience et une légère confusion, la cérémonie reprit son cours. De deux « oui » sonores, Eiluned et Leonard furent unis pour la vie. Leurs lèvres se retrouvèrent avec impatience pour s’unir également, et à plusieurs reprises, sous les applaudissements réjouis d’une assemblée émue. Ses bras glissés autour du cou de Leonard, Eiluned se laissa transporter par une joie si intense qu’elle se raccrocha à son mari pour ne pas perdre pied.

« Je t’aime, je t’aime. » lui souffla-t-elle, dans un murmure qu’ils partageaient seulement tous les deux. « Tu seras un père merveilleux. »

Le bonheur qui les traversait failli leur faire oublier l’échanger de leurs alliances – « failli » seulement, car Scarlett n’aurait jamais laissé une telle chose arriver, et intervint pour le leur rappeler. « Je prends exemple sur le meilleur. » répondit Eiluned à la taquinerie de Leonard, en accueillant sa filleule qui transportait la jolie boîte en bois dans laquelle reposait les alliances qu’ils avaient choisi.

Une fois la cérémonie terminée par ce dernier rite, le couple s’avança main dans la main vers l’assemblée qui, déjà, se pressait vers eux pour les féliciter et les enlacer. Scarlett fut la première à enlacer sa belle-fille, qui lui rendit son étreinte en souriant.

« Deux mois. » annonça-t-elle en glissant sa main sur le bras de Leonard, avant de justifier : « Je l’ai appris quelques jours avant le mariage alors je me suis dis que c’était l’occasion de vous surprendre… » Un sourire s’étira sur ses lèvres, alors qu’elle déposait un baiser sur celles de son mari.

Elle s’éloigna de lui en voyant Llewella arriver vers elle, la mine un peu défaite, les yeux brillants d’émotion.

« Lili… » fit cette dernière en s’approchant d’elle. Sa sœur aînée s’élança dans ses bras pour la serrer contre elle avec une grande exclamation aussi ravie qu’émue. « J’y reviens pas que tu m’aies rien dit ! Alors que je t’avais au téléphone tous les jours ! »
« Si ça peut te rassurer, » répondit Eiluned en souriant, « je n’ai rien dit à Lenny non plus, et il vit avec moi. »
« Quand même. » fit la jeune femme, faussement outrée. « Oh lala, félicitations, je suis tellement heureuse pour vous… »

Les étreintes se succédèrent, ses frères, ses sœurs, ses parents, ses neveux et ses nièces. Il y avait, chez la plupart des invités, des expressions d’une joie si forte qu’Eiluned Wellington s’en sentie comblée.

HRP:



Eiluned Wellington


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Danielle Coleman
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeVen 15 Jan 2021 - 18:09
Les mariages n’étaient pas les évènements parmi lesquels Danielle était particulièrement à l’aise. Trop de monde, trop de sentiments, trop de souvenirs d’une époque où elle aurait pu désirer le même aboutissement, pour elle. A présent, elle n’y voyait plus vraiment l’intérêt, ni même le sens. Pourtant tout, sous ses yeux, semblait transpirer d’un sens absolu, capable de surmonter les épreuves les plus douloureuses – et même la mort, disaient les futurs mariés, qui avaient noué leurs mains face à une assemblée composée de leurs proches. Au milieu d’eux, Danielle se sentait étrangère et avait l’impression d’épier un moment auquel elle n’appartenait pas. Elle s’était installée au fond de l’allée, à côté d’un Constantine qu’elle sentait tendu, fébrile, sans en comprendre véritablement la raison. L’émotion semblait saisir toute l’assemblée. A l’amour qui se dégageait des mots des mariés, venait s’associer un bonheur immensément triste.

Danielle, en revanche, prit conscience de la fureur de Constantine lorsqu’il saisit sa main pour la serrer dans la sienne. Elle glissa vers lui un regard songeur, sans trouver ses yeux, résolument baissés vers le sol. Quelque chose chez Constantine semblait sur le point de céder, d’imploser, sous le coup d’une émotion trop grande qui avait du mal à être contenue mais que Danielle percevait sur son visage, sans parvenir à la nommer. De fait, Danielle avait du mal à se confronter aux sentiments des autres ; particulièrement lorsqu’ils étaient aussi clairement exprimés que dans un mariage. Les pleurs, les murmures tristes, les sanglots. Puis, brusquement, la stupeur, la surprise, et les cris de joie.

La jeune mariée était enceinte.

Cette nouvelle parut remuer l’assistance. Elle heurta profondément Constantine qui se leva d’un mouvement brusque pour quitter la cérémonie, qui touchait déjà à sa fin. Danielle resta un moment immobile, les yeux posés à l’endroit où Constantine venait de disparaître. Les mariés échangeaient leurs alliances, sous des applaudissements attendris, heureux. D’un geste, Danielle se leva à son tour et tourna les talons pour quitter plus discrètement une assemblée dont l’attention était entièrement tournée sur le couple nouvellement marié. Ses pas la menèrent sur le chemin que venait d’emprunter Constantine. Elle le trouva, en larmes, le front appuyé contre l’écorce d’un arbre. Elle marque un temps d’arrêt, d’abord surprise d’une telle position de vulnérabilité, ensuite incapable d’y réagir et d’y répondre. Dans un geste un vain, comme pour annoncer sa présence, elle posa sa main sur son épaule.

Demander « ça va ? » était d’une absurdité sans nom. Dire « tout ira bien » ne faisait aucun sens, car Danielle ne savait pas exactement ce que la situation de Leonard et d’Eiluned soulevait chez Constantine. Silencieuse, Danielle se contenta de glisser ses deux mains autour de Constantine, pour presser son ventre contre son dos. Elle écouta ses sanglots, la joue appuyée contre son épaule.

« Tu veux partir d’ici ? » proposa-t-elle finalement, sans bouger de sa position.



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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeDim 31 Jan 2021 - 0:08
Je ne sais pas trop à quel moment la vanne s’est ouverte, mais, bon, depuis Joséphine c’était quoi (il y a un an je crois ou quelque chose de cet ordre enfin je l’ai écrit quelque part) en fait depuis que j’ai pleuré pour Camille, un rien me fait renifler. Toutes ces années j’ai l’impression d’avoir eu sur le cœur une sorte d’interdit dont je n’avais pas conscience, le verrou a sauté aux premières larmes et désormais c’est un flot continu, insupportable. Alors d’accord après coup ça fait du bien. Mais franchement si je pouvais éviter ça en public, je préfèrerai. Ma dignité préférait. Je ne suis pas particulièrement fan des grands excès sans pudeur, mes émotions souvent j’aime bien les garder pour moi, au creux de moi. Comme un secret plus en sécurité s’il n’est pas visible. Et puis, ici, d’accord, ça n’est pas pour rien, mais ça me désespère. J’ai déjà était si malheureux pour Leonard (je ne dis pas que ma tristesse a disparu simplement que je parviens mieux à ne pas la lui montrer) que j’en ai pris toute la place de sa douleur à lui et je refuse complétement de gâcher leur élans de bonheur éphémères avec ma propre réalité tournée vers la mort.

Je suis un type morbide. Je trouve plus de sens aux enterrements.

Fût un temps où j’aurais pu assister à ça avec à la limite une pâleur un peu soutenue et les phalanges crispées parce que j’aurais eu l’impression qu’on m’enfonce un poing dans la gorge – un peu comme maintenant mais les hoquets ridicules en moins – et j’aurais su faire disparaître cette peine-là sous un sourire et une bonne humeur de façade pour les célébrer. Et je suis sûr de pouvoir retrouver cette capacité une fois que l’écluse aura fini de se refermer et que je n’aurais plus suffisamment d’eau dans le corps pour hydrater ces larmes idiotes qui me dégoulinent le long des joues et se dispersent dans ma barbe. J’ai l’impression d’être le gamin que je n’ai pas été quand on a largué mon frère dans cette boîte en ébène insupportable avant de le recouvrir de terre.

Amen mon cul.

J’expire en fermant les yeux. Mes paupières sont brûlantes de sel et ma respiration hachée par les inspiration saccadées de sanglots qui se trémoussent encore dans ma cage thoracique. Je crois que je ne pleure pas seulement pour Eiluned et Leonard et c’est un peu égoïste de ma part mais c’est ce que je suis. Je m’apprête à passer une main contre mes yeux pour en effacer les larmes lorsqu’une pression se fait sur mon épaule. Je me fige au contact qui m’englobe, m’entoure, me noie dans un épais cocon de chaleur tendre. Je comprends que c’est l’étreinte de Danielle. Je la reconnaît des autres caresses qu’elle m’a donné. De la douceur dissimulée dans ses gestes péremptoires que je connais désormais. Quel plaisir. Quel plaisir de la sentir contre moi. Sa présence, son contacte m’apaisent. Mon corps s’adapte à son calme ineffable. Pourquoi est-elle là, à me serrer comme ça contre elle, je n’en ai aucune idée, mais ça n’a pas d’importance, je crois. Je sens juste les effets de son étreinte et c’est tout ce qui compte. Mes larmes se tarissent, ma respiration s’apaisent.

- Tu veux partir d’ici ?
- Hm, hm. » J’ai secoué la tête négativement et doucement je me retourne dans ses bras pour la serrer à mon tour. Pour mouiller ses cheveux du sillon de mes larmes et respirer son odeur. Négligemment j’essuie mon visages dans ma manche et la dévisage et lui sourie. « On ne m’avait pas dit qu’il existait dans le monde quelqu’un comme toi. » Ensuite j’ai un tressaillement nerveux, incapable d’expliquer pourquoi ces mots me sont venus, pourquoi j’ai ce besoins soudain de la sentir proche de moi. Je regarde ses lèvres hésitant à les embrasser. A la place c’est sa joue que je caresse. « Ne dit à personne que tu m’as vue chouiner contre un arbre sinon… » Je te tue ? On ne dit pas de telles choses à Danielle Coleman. « C’est bon, je suis à nouveau maître de moi. » Merci d’être venu me voir, ou je ne sais pas quoi ? Heu… « Allons picoler, maintenant, si tu veux bien. » Incertain et d’un geste vaguement maladroit je pose mes lèvres sur son front, avant de me sentir ridicule de ce geste et d’embrasser enfin ses lèvres. Elles sont douces et chaudes et tendres et je réalise qu’elles me manquent, souvent.

Côte à côte et sans parole, nous revenons au cœur de la cérémonie qui a laissé place à une agitation délicate. Tout le monde s’est levé et s’est appliqué à constituer des petits groupes que nous esquivons ensembles avant de nous séparer : « Je vais dire un mots à Eiluned et Leonard. » Danielle préfère aller goûter le champagne. « Garde moi des trucs sucrés là, les machins roses qui ont l'air de rendre malade. Merci. » Je la quitte avec un demi sourire et approche Eiluned autours de qui gravitent quelques invités. Un peu en retrait, je patiente, les mains dans le dos, pour que son attention soit disponible et lui pose doucement une main sur le bras lorsque c’est le cas, avant de l’enlacer.

- Félicitation, châton, lui dis-je doucement. "Je ne comprends rien à ces histoires de pacte de sang passés devant des vieux tonsurés en robe, mais vous avez l’air content, alors je suis content. » Je recule pour admirer son air radieux. Il y a une larme, encore, qui dégringole, insolente, le rosissement de ma joue. « C’est tout aussi terrifiant d’imaginer qu’un petit foie gras de trois kilos va sortir de toi mais j’espère que je pourrais heu le rencontrer… Je te promets de ne pas le faire tomber par terre. » De la maladie, je ne dis rien. De leur choix, je ne laisse rien transparaître. Je n’en pense rien. Ça ne me regarde pas.

Mais toute dans cette situation, et je sais qu’Eiluned le sait, rend impérieux mon besoins de trouver un remède.


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Eiluned Wellington
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeDim 14 Mar 2021 - 0:00
Il y avait, sur le visage d’Eiluned, un sourire rayonnant, éclatant, lumineux. Un sourire qu’on ne voyait que rarement illuminer ses traits de la sorte. Aujourd’hui, il ne quittait pas ses lèvres. Ni dans les remerciements qu’elle distribuait, ni dans les étreintes qu’elle acceptait, ni même dans les larmes émues qui s’échappaient parfois sur ses joues. Ce sourire signait son bonheur.

Un bonheur peut être instable, peut-être menacé par des évènements sur lesquels elle n’avait aucun contrôle, mais un bonheur tellement intense qu’il suffisait à balayer ses doutes, ses peurs et cette tristesse lancinante qui emprisonnait parfois son cœur. Elle était mariée à l’amour de sa vie. Ils étaient entourés par leurs proches, aussi émus et euphoriques qu’eux. Ils s’apprêtaient à accueillir leur premier enfant. Ils allaient être parents. Cette pensée ne cessait de lui tirer des sourires incrédules, qu’elle offrait souvent à un Leonard occupé à converser avec leurs invités. Elle l’observait, à ses côtés, souriant et heureux, et songeait qu’il allait devenir père. Sa main trouvait son ventre, le caressait dans un geste qui n’avait rien de discret et tirait à sa sœur aînée de doux sourires.

Après un dernier mot avec l’une de ses amies, qui s’éloignait désormais vers le buffet, Eiluned sentit une main se poser sur son bras. Elle tourna la tête pour découvrir l’identité de son nouvel interlocuteur, et eut un sourire en se laissant entraîner contre Constantine. Elle referma ses mains dans son dos, appuya sa tête contre son torse, et savoura une étreinte où se mêlait des sentiments émus et des paroles qui tirèrent à Eiluned un sourire en coin. Elle secouait doucement la tête lorsqu’il se recula d’un pas pour l’observer, mais son incrédulité augmenta encore d’un cran. Elle le dévisagea, sourcils légèrement froncés. C’était du Constantine tout craché.

Un moment de silence passa, avant qu’un éclat de rire discret secoue les épaules de la jeune mariée. Elle leva les yeux vers son ami.

« Evidemment que tu pourras le rencontrer. » commença-t-elle par confirmer, en posant une main sur son avant-bras. « Penses-tu que j’ai déjà prévu de te nommer baby-sitter officiel. En revanche… Si tu pouvais ne pas me faire penser à mon bébé comme à un foie gras qui s’apprête à sortir de mon corps, et encore moins le jour de mon mariage, j’apprécierai. » Elle atténua ses propos d’un sourire. « Merci d’être là, Constantine. Tu ne comprends peut-être rien à ces histoires, mais ça me rend heureuse de te voir. » Elle glissa son bras sous le sien et l’entraîna à sa suite vers le buffet autour duquel se regroupait de plus en plus les invités. Elle lui glissa, à voix basse : « Je n’ai rien pu avaler depuis hier soir tellement l’idée de devoir avancer devant cette foule me terrorisait. Dis-moi, ça se voyait que j’étais sur le point de tomber ? »

De la maladie de Leonard, Eiluned ne dit rien ; elle savait que Constantine savait, que lui aussi ressentait ce désespoir profond. Aujourd’hui, Eiluned le maintenait à distance avec un sourire qui chassait les ombres les plus noirs.

Et elle continua de sourire, un verre – de jus de fruit, donc – à la main, essayant vainement de se frayer un passage vers les tables où étaient dressés le vin d’honneur. Vainement, car elle était alpaguée toutes dix secondes par ses invités, la tenant éloignée loin des victuailles que son ventre réclamait pourtant depuis plusieurs minutes désormais. Elle réussit à attirer l’attention de Llewella, qui vint la sauver d’une longue conversation en gallois avec sa grande tante.

« J’ai senti ton regard désespéré. » se moqua sa grande-sœur en l’attirant un peu à l’écart. Eiluned échangea avec un léger sourire.
« J’ai toujours dit que je détestais les mariages parce qu’il y avait beaucoup trop de monde. » souligna cependant la mariée en s’abritant du soleil.
« Même le tien ? » releva Llewella, sourcils haussés dans une expression profondément sceptique.
« Pas le mien. » reconnut-elle avec un petit rire attendri. « Bon, en revanche, il y a toujours beaucoup trop de monde. Je n’ai même pas eu une minute avec Lenny depuis qu’il est devenu mon mari. » fit-elle remarquer sans pouvoir s’empêcher de sourire un peu béatement sur ce dernier mot.
« Huumm. » Llewella se pencha un bref instant pour observer les invités. « Je suis quoi, si je te garantis au moins dix minutes de tranquillité avec le père de ton futur enfant ? »
« … La meilleure sœur ? »
« Alors ça, ce sera répété et amplifié. » commenta gaiement Llewella. « Ne bouge pas, je reviens. »
« Attends, ‘Cha ! » Llewella se retourna. « Tu as gardé l’enveloppe que je t’ai donné, ce matin ? »
« Oui, pourquoi ? »
« Tu peux me la donner, s’il-te-plait ? »

Sans poser de question cette fois-ci, sa sœur fouilla dans sa pochette et tira une petite enveloppe qu’elle lui tendit.

Eiluned l’observa partir d’un pas décidé vers la foule. Elle s’éloigna de quelques pas pour se mettre à l’abri des regards indiscrets, et s’appuya contre le mur en pierre de la grande bâtisse qu’ils avaient investi pour ce jour si particulier. Elle observait, entre ses doigts, la petite enveloppe blanche qu’elle qui contenait les premières images du bébé qu’elle portait.

Finalement, elle releva la tête lorsque Leonard tourna à l’angle de la maison pour la découvrir, tranquillement adossée au mur. Elle eut un sourire réjoui, et ne résista pas à la tentation de venir à sa rencontre en venant chercher d’abord une étreinte, puis un long baiser.

« Monsieur Wellington… » souffla-t-elle, malicieusement contre ses lèvres. « J’ai appris que votre femme était enceinte ? » Elle conclut ces paroles d’un autre baiser, avant de se détacher légèrement de lui pour glisser, entre ses mains, l’enveloppe qu’elle avait récupérée. « Ouvre. » fit-elle avec un léger sourire.



Eiluned Wellington


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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeMer 17 Mar 2021 - 22:56
- Mais non, ça ne s’est pas vu.

Je lui rends son sourire, évidemment sans pouvoir lui dire que j’étais tellement occupé à fixer mes pieds en retournant miettes par miettes toutes les tragédies terribles de ma vie et en particulier celle qui la lie à Léonard, que j’ai à peine eu la force de la regarder alors qu’elle remontait l’allée jusqu’à l’autel. C’est idiot, parce qu’elle est belle, rayonnante dans sa robe blanche à m’offrir la clarté de son doux visage comme une étreinte tendre. Spontanément je la sers à nouveau contre moi en adressant au néant une prière muette pour son bonheur à elle qui est si jeune et si pure.

Si elle savait qu’elles mains la touchent…

Assez vite je dois laisser mon tour à la horde qui vient donner ses propres félicitations à Eiluned, et je parviens à peine à adresser un sourire à Léonard. La foule de plus en plus concentrée là où ils se trouvent me fait reculer, puis fuir. Ça ne fait rien, je sais que Léonard aura un tas de choses à gérer aujourd’hui et ce n’est pas plus mal qu’il ne voit pas mes yeux rouges et… Ce n’est pas plus mal qu’on ne parle juste pas, en fait. Plus tard, mais pas tout de suite. J’ai peur d’être émotif. Cette vanne qui s’est ouverte, je ne parviens pas à la refermer. C’est un problème.

Pour fuir la menace d’un nouveau lâcher prise, je fends la foule avec des frissons désagréable, étouffé par la condensation de gens, jusqu’à retrouver Danielle qui se tient un peu à l’écart du buffet, une coupe de champagne dans une main, une assiette de petits fours savamment choisis posée sur une colonne à côté d’elle. La voir là, tranquillement silencieuse à analyser les mouvements individuels de la foule, seule, calme, me procure un soulagement profond. Aussitôt je me sens apaisé. Je la rejoins et réalise qu’elle ne m’a pas encore vue alors que je suis à portée de voix.

- Madame, vous êtes charmante, puis-je connaître la composition de votre baguette ? » La fin de ma phrase s’écrase dans le regard atone qu’elle pose sur moi. J’ai rougi. Très fort. « Je ne sais pas ce qui m’a pris, ne dit rien. Désolé. »

Très mal à l’aise, je me place près d’elle, silencieux, puis attrape machinalement un petit four que j’engouffre en oubliant de lui demander la permission. Ce que je réalise au moment où je déglutie.

- … Je vais t’en chercher un autre.


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Danielle Coleman
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeMer 24 Mar 2021 - 17:03
Au milieu d’une foule émue, joyeuse, qui riait gaiement de cette heureuse nouvelle annoncée au moment des vœux de la mariée, Danielle ne se sentait pas particulièrement à son aise. Elle avait salué et félicité le couple lorsque leurs proches s’étaient écartés d’eux, mais n’avait pas tardé à s’éloigner pour retrouver un semblant de solitude. Elle avait saisi une coupe de champagne, sélectionné quelques petits fours qu’elle avait fait tenir sur une assiette, et s’était installée debout près d’une colonne.

Les mariages lui donnaient toujours une curieuse sensation de gêne, comme le ferait l’exposition de n’importe quel sentiment de bonheur irrépressible et catégorique. Ce n’était pas qu’elle ne croyait pas en l’épanouissement d’un couple dans le mariage – ses propres parents avaient été mariés pendant des années et il lui semblait qu’ils avaient été heureux – mais, de manière générale, Danielle avait des difficultés à se confronter à des sentiments aussi forts et aussi peu mesurés qu’un amour qu’on voulait éternel. Tout cela lui paraissait terriblement instable ; en témoignait d’ailleurs la situation des jeunes mariés, qui faisaient face à un ennemi bien plus fort qu’eux – et cela, quelque soit la force de leur amour. La mort finissait toujours par avoir raison des mortels et de leurs sentiments ; cela, Danielle l’avait appris suffisamment tôt dans sa vie pour ne pas l’oublier.

« Je ne pensais pas te voir ici. » commenta une voix à sa gauche, la tirant de ses pensées.
« Avalon. » la salua Danielle en soulevant légèrement sa coupe vers elle. « Comment vas-tu ? »
« Bien. » Avalon s’approcha d’elle, une coupe de champagne remplie à la main. « Je suis surprise que tu aies trouvé le temps de venir. »
« Il paraît que je ne suis pas censée travailler le samedi. » répondit-elle avec l’ombre d’un sourire sur les lèvres.
« Il paraît. » répéta Avalon, un peu narquoise. Elle retrouva un semblant de sérieux pour déclarer, d’un ton égal : « C’est bien que tu sois venue. »
Danielle haussa les épaules. « J’étais invitée. » Avalon eut un léger sourire, mais ne releva pas. Danielle l’observa un bref instant avant de reprendre : « Tu savais que Leonard était malade avant de lui proposer son poste de lieutenant ? »
Avalon garda le silence une poignée de secondes, avant de secouer la tête. « Il me l’a dit quand je lui ai offert le poste. »
« Et tu n’as pas changé d’avis ? »
« Non. » Danielle la dévisagea. « Quoi ? Tu penses que j’aurais dû ? »
« Ce n’est pas mon service. » fut sa seule réponse.
« Comme si ça t’empêchait d’avoir ton opinion dessus. » fit remarquer Avalon. Elle reprit : « Non, je n’ai pas changé d’avis parce que… Parce que j’avais besoin de quelqu’un de confiance pour construire l’unité. »
« Ça fait sens. »
« Je sais, c’est toi qui m’as conseillé de réfléchir comme ça. »
« Je suis surprise que tu m’écoutes. » souligna Danielle avec un sourire.
Avalon eut un rire amusé. « Je suis pleine de surprise. » Elle s’éloigna vers le buffet après un dernier échange, laissant Danielle de nouveau seule avec ses pensées.

Ce temps fut cependant de courte durée, et une voix ne tarda pas à s’élever dans son dos. Si Danielle put reconnaître Constantine au moment où il l’interpella, ce fut un regard pourtant sceptique qu’elle posa sur lui. Les joues de Constantine se colorèrent immédiatement de rouge et, comme à habitude, son malaise transpira dans chacun de ses gestes. Elle balaya cependant sa dernière proposition d’un mouvement de la main, avant de reprendre une gorgée de sa coupe.

« Heureusement que tu n’as jamais eu besoin de me séduire. » commenta-t-elle simplement en l’observant, les sourcils haussés. Elle laissa un court moment de silence passer avant de reprendre, en désignant l’assiette devant elle. « Prends ce que tu veux, il y a des pièces tellement sucrées que je risque un coma hyperglycémique en les regardant. Tu te sens mieux ? »



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Leonard Wellington
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeMar 30 Mar 2021 - 19:02
La joie et la surprise se lisaient dans tous les visages que Leonard croisait, de ses invités qui venaient le féliciter un par un, si nombreux qu’il eut du mal à savoir où donner de la tête. Un radieux sourire ne quittait plus son visage, alors qu’il embrassait ou étreignait tour à tour les membres de sa famille et ses amis qui l’abordaient. Très expansif dans son bonheur, il n’hésita pas à une seconde à serrer Marlene, une des demoiselles d’honneur, dans ses bras pour la remercier :

« Merci, Marlene ! Et merci d’être venue. Je crois que je réalise pas encore pour ce bébé, avoua t-il en riant, Lili a tenu la surprise jusqu’au bout ! »

Il se demandait encore comment elle avait pu faire pour tenir le secret, d’ailleurs, même s’il comprit que cela n’avait été que l’affaire de quelques jours. Il échangea un regard complice avec Eiluned à cet aveu, désireux de prendre plus de temps pour en parler avec elle. Sans qu’ils n’en parlent explicitement, ils surent qu’ils partageaient la même envie tous les deux, et Leonard resta aux aguets de la première occasion d’un bref moment de tranquillité avec sa dulcinée, tout en saluant et remerciant un par un les invités qui se pressaient devant lui.

Quelques dizaines de minutes plus tard, l’attention et la foule s’étaient déplacées un peu plus loin, à l’écart des sièges, près des grandes tables dressées pour le buffet. La multitude de fours salés et sucrés -longuement et soigneusement choisis par la gourmandise de Leonard- commençaient à remplir les assiettes, le son des verres qui s’entrechoquaient tintait entre les rires et les histoires. Leonard conversait avec Avalon qu’il avait retrouvée dans la foule, quand la silhouette de Llewella s’introduisit près d’eux, en posant ses mains sur les épaules du jeune homme, dans une attitude qui n’était que faussement discrète :

« Pssst. Ta femme t’attend à l’angle de la grange, fit-elle mine de chuchoter. Oublie pas de lui dire que c’est grâce à moi ! Mais ne vous emballez pas trop non plus, hein, c’est dégoûtant, des gens pourraient vous voir. 
-‘Cha, t’es gênante, je suis avec ma supérieure, là, fit remarquer Leonard, plutôt content qu’il s’agisse d’Avalon et non de Danielle.
-Oups, pardon ! » S’exclama t-elle, d’un air peu désolé, mais plutôt hilare. Elle tendit la main vers Avalon, qui, évidemment, ne manquait pas de s’amuser de la situation. « Bonjour, madame, enchantée, j’espère que vous accepterez que je vous tienne compagnie pendant que ce monsieur va régler quelques affaires ailleurs. »

Sans rester pour demander son compte, car trop curieux, Leonard ne tarda pas à filer dans la direction indiquée par sa belle-soeur. Avec ravissement, il y retrouva Eiluned qui l’attendait avec une expression surexcitée.

« Il paraît, oui, serait-ce madame Wellington elle-même qui vous en a informée ? » répliqua t-il malicieusement en l’embrassant. Un petit rire un peu enfantin lui échappa. « Je m’en remets pas, au fait. Je te préviens, je vais t’appeler comme ça toute la soirée, madame Wellington. » Elle déposa entre ses mains une enveloppe qui alluma une lueur d’intérêt et de curiosité dans les yeux de Leonard : il adorait recevoir des cadeaux. « Oh mais qu’est-ce que tu m’as prévu comme surprise, encore… »

Déjà que la première était de taille, songea t-il. Leonard découvrit assez vite qu’il s’agissait d’un prolongement de cette surprise, car il reconnut l’aspect d’une échographie estampillée Sainte-Mangouste. Comme toutes les photographies magiques, une image tout aussi étrange qu’émouvante se mit à bouger devant ses yeux émerveillés.

« Je… C’est notre bébé ? » balbutia t-il, avec une émotion difficile à contenir. « Oh la la, il a l’air… » Les adjectifs qui pouvaient qualifier ce qu’il voyait se bousculèrent dans sa tête, sans qu’il ne puisse les choisir, ce qui le fit rire : « … absolument minuscule, pour commencer. Honnêtement, je sais pas ce qui est une tête ou un bras là-dedans, mais c’est tellement fascinant ?? » S’exclama t-il. Il détacha les yeux de l’image, pour pouvoir contempler Eiluned, avec un sourire qui trahissait tout son bonheur et son incrédulité. « On va avoir un bébé, j’arrive pas à y croire. »


Leonard Wellington

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Eiluned Wellington
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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeDim 4 Avr 2021 - 12:58
« Je ne me lasse pas de l’entendre. » avoua Eiluned en souriant. « Tu peux m’appeler madame Wellington autant que tu veux. Oh, et docteur Wellington, aussi. » ajouta-t-elle avec un regard malicieux, alors qu’elle lui tendait justement une enveloppe estampillée du cachet de l’hôpital.

Incapable de dissimuler son impatience – elle l’avait suffisamment fait pendant les trois jours où elle lui avait dissimulé sa grossesse – Eiluned observa son mari découvrir pour la première fois l’échographie de datation qu’elle avait réalisé. Un éclat de rire lui échappa après son commentaire – bien que chargée de symboles et d’émotions, elle pouvait reconnaître que la photographie ne représentait pas grand-chose, et encore moins au regard inexpérimenté de Leonard.

« On va avoir un bébé, mon amour. » répéta Eiluned avec un regard tendre. « Et pour l’instant, il mesure moins de trois centimètres. » indiqua-t-elle en pointant du doigt la première image de l’échographie. « C’est vrai qu’on ne voit pas grand-chose, » admit-elle en riant, « ça a surtout permis de dater ma grossesse… De huit semaines, donc. Ce qui veut dire que je dois accoucher au début du mois de janvier. » Ce qui lui paraissait terriblement tôt. « Je crois qu’on l’a conçu le soir où on a décidé de faire un bébé, » s’amusa Eiluned, « il devait être pressé d’arriver. » Elle étudia l’échographie un peu plus attentivement : « Eeeet. Il a des petits pieds et des petites mains, juste… ici ! » montra-t-elle en désignant les deux formes, qui n’étaient pourtant pas encore très différenciées. « On m’a dit que tout se présentait très bien pour le moment, et il faudra juste qu’on prenne rendez-vous dans deux ou trois semaines pour une vraie échographie… Ensemble cette fois. » souffla-t-elle en caressant la joue de Leonard du bout des doigts.

Un sourire un peu incrédule marquait toujours ses traits ; cela faisait trois jours qu’elle savait et elle n’avait toujours pas réussi à s’en départir. Ce rêve de maternité, Eiluned le cultivait depuis des années ; pouvoir l’accomplir aux côtés de Leonard lui procurait un grand bonheur qui semblait s’exprimer dans l’intégralité de ses gestes et expressions. Avec un rire, elle fit glisser ses bras autour du cou de son mari et se dressa légèrement sur la pointe des pieds pour accrocher son regard.

« Tu te rends compte que, dans seulement sept mois, toi et moi, on tiendra notre bébé dans nos bras ? J’ai trop hâte. » confia-t-elle, émue, en posant son front contre le sien. Un moment de silence passa, pendant lequel Eiluned laissa vagabonder ses pensées. Elle finit par reprendre, sur un ton un peu plus amusé : « On vient de donner à ta mère et la mienne une infinité de nouvelles occupations, après le mariage. J’espère que tu es prêt, il n’y a plus de retour en arrière possible. »



Eiluned Wellington


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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeDim 4 Avr 2021 - 14:09
Danielle me rappelle et j’interromps mon geste sans me faire prier pour revenir auprès d’elle : l’idée de devoir me glisser dans la foule qui s’est amassée près du buffet me fait faire d’avance une crise d’angoisse. À sa remarque, très juste, je ris sincèrement, un peu gêné. C’est vrai que je n’ai jamais fait un pas vers Danielle. Que comme souvent avec moi, c’est elle qui a dû initier quelque chose pour que je me sente capable de le lui rendre. J’ignore si c’est par habitude du désintérêt ou par peur du rejet, mais envisager de telles déceptions me bloquent. Pourtant je n’ai jamais été rejeté ouvertement. D’accord, mes relations interpersonnels ne sont pas forcément des meilleurs. Mais je crois y avoir participé en me mettant à l’écart, et pas de quoi être traumatisé.

Pourtant je sais d’expérience que j’aurais pu me consumer d’amour pour Danielle, la regarder de loin flirter avec quelqu’un d’autre, j’aurais été incapable d’intervenir pour m’imposer. Et je ne suis toujours pas certain d’être capable de le faire maintenant que nous avons… Qu’elle m’a… Que j’ai vue...

Bref.

- Pour risquer un coma pareil il faudrait que tu ai déjà du sucre sur lequel rajouter du sucre. Or nous savons tous les deux que c’est du sel qui coule dans tes veines, Danielle, » fais-je en avalant l’une des sucreries couvertes de diabète qu’elle m’a désigné avec un dédain qui me convient tout à fait. Le goût acide des fruits transformés me met parfaitement à l’aise.
- Tu te sens mieux ? » Je suspends mon geste, incertains, comme si j’hésitais à répondre.
- Oui, heum… » Je suis à la fois mal à l’aise de devoir évoquer mon instant d’abandon, et vaguement surpris que Danielle s’en inquiète encore, et m’en parle. J’imagine qu’une partie de moi à honte et que l’autre est touchée. « Je suis sans doute fatigué, mettons, heu, qu’il n’y a pas grand-chose à dire… Ça va. » Conclus-je, conscient de me perdre. « Leonard est un ami de longue date, » finis-je par expliquer après un silence hésitant. « J’imagine que ce sont des choses auxquelles on donne particulièrement d’importance lorsqu’on a peu. » Dis-je encore. J’imagine que Danielle est au courant de ce qu’il traverse. De ce qu’ils traversent tous les deux, en fait, Eiluned et lui. J’ignore si elle me connaît assez pour se douter d’à quel point toute leur situation rappelle en moi un profond sentiment d’injustice et de désespoir. Certainement pas. Comment pourrait-elle faire le lien entre l’atroces impuissance de la prophétie de Joséphine et l’inéluctabilité d’une maladie incurable ? Sans sourire j’ajoute doucement et avec un calme étrange : « C’est dans ma nature d’avoir du mal à accepter la fatalité. »


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I've been throwing stones, waiting by the river, I've been on my own, praying like a sinner, and you've been gone too long, I'm waiting out the winter, I've been on my knees, praying like a sinner© by Sun, avatar by hedgekey

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A thousand years [Mariage de Leonard et d'Eiluned] Icon_minitimeJeu 8 Avr 2021 - 11:57
Le commentaire de Constantine tira presque un rire à Danielle ; elle souffla légèrement par le nez, avec un discret sourire sur les lèvres.

« Du sel et de l’amertume. » corrigea Danielle avec une certaine indifférence. « N’oublie pas l’amertume, j’y tiens. »

Elle choisit cependant un petit-four parmi son assiette pour le grignoter distraitement, les yeux toujours posés sur la foule. Après un léger silence, elle interrogea Constantine sur son état, et perçut sans mal son malaise qui s’exprima jusque dans son geste. Elle hocha la tête lorsqu’il évoqua Leonard Wellington – il lui semblait en effet qu’il s’agissait d’une explication logique à son départ précipité et à sa crise de larmes en plein milieu de la cérémonie. Danielle avait senti que le moment était chargé en émotions ; elle avait saisi le malheur qui frappait les jeunes mariés, forcés à se confronter à l’approche de la mort imminente. Cependant, elle avait du mal à se projeter dans une situation similaire pour appréhender leurs sentiments. Ce n’était pas un exercice que Danielle faisait souvent ; de fait, elle n’était pas une personne très empathique et capable de prendre la souffrance des autres pour la sienne.

Peut-être avait-elle eu son lot de souffrances et de deuils personnels pour ne pas les majorer avec ceux d’autrui. Peut-être ressentait-elle un vague souvenir désagréable, réactivé par la situation, auquel elle ne prêtait pas attention.

« C’est dans ma nature d’avoir du mal à accepter la fatalité. » disait Constantine avec un calme qui n’avait pourtant rien de serein.

Danielle le considéra longuement du regard, dans un silence pensif. La fatalité faisait écho à la mort ; tout ce que Danielle savait de ce sujet, chez Constantine, était son frère été décédé quelques années plus tôt. Elle se demanda brièvement s’il y faisait référence ; évidemment, elle ne l’interrogea pas à ce sujet.

« C’est le trait caractéristique des chercheurs. » souligna-t-elle seulement. « La fatalité, ça n’a pas de sens, et on veut toujours être capables de la surmonter. » Il y eut un léger silence, avant qu’elle ne lance, l’air songeuse. « En fait, on veut tous la surmonter. C’est pour ça que ça doit faire sens pour eux, ce mariage et cette future naissance. »  


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