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Plume en sucre [Constantine & Melchior]

Melchior Haik
Melchior HaikDirecteur de la coopération magique
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Plume en sucre [Constantine & Melchior] Icon_minitimeVen 23 Oct - 20:57
23 avril 2011


La réunion s'étendait en longueur, cela faisait déjà deux longues heures que Melchior écoutait les rapports des différents départements sur leurs avancements et leurs non-avancements. Il étouffa un bâillement en écoutant le rapport du service comptabilité et les conclusions d'Adonis Greengrass qui semblait le viser tout particulièrement. Il coûtait apparemment trop cher. Le directeur haussa un sourcil cynique avant de toiser le chargé de mission avec un sourire narquois.

"Navré de l'apprendre, Adonis", s'excusa-t-il mielleux. "Toutefois, il me semble que vous avez grandement apprécié votre villa en Argentine. Il nous est donc important de retourner la politesse aux ambassadeurs étrangers. Mais pas de soucis, gelons les budgets, je suis certain que les prochains ambassadeurs seront enchantés de loger dans des bidonvilles."

Son regard se fit légèrement plus froid alors qu'il croisait celui stoïque de Greengrass. Ce dernier esquissa un sourire en coin avant de hocher la tête de côté.

"J'entends et prends note de vos arguments. J'imagine qu'il en est de même pour toutes vos notes de frais. Des politesses retournées."

Melchior s'appuya contre le dossier de son siège avec un léger sourire amusé.

"Vous imaginez bien. Mais vous n'allez pas me faire croire que c'est ce qui coûte le plus cher au gouvernement n'est-ce pas ? Ce n'est pas comme si j'envoyais mes frais de pressing à votre service."

Son regard coula discrètement vers Sloan Dust, le directeur du département des Transports Magiques qui eut la décence de paraître gêné. Melchior esquissa un demi sourire tout en lissant distraitement sa veste qu'il avait faussement posée de façon négligée sur ses épaules. Il n'aimait pas Greengrass, il ne l'avait jamais aimé. Son air supérieur de petit sang-pur l'horripilait au plus haut point. Cette façon condescendante qu'il avait de regarder le monde qui l'entourait comme s'il n'était pas assez bien pour lui. Il puait l'ennui. Au départ, il devait bien admettre qu'il avait regretté cette barrière, le jeune homme semblait proche de Leopold et il était plutôt beau gosse. Mais il avait vite appris à se méfier du serpent sommeillant, il s'était félicité de ne pas s'être trop approché de lui quand l'Adonis était tombé en disgrâce. Un coup d'œil en direction du grand patron lui apprit que le compte-rendu du gamin l'agaçait et son sourire s'agrandit légèrement.

Il attrapa l'une des plumes en sucre qui se trouvait devant lui et la déballa tout en glissant un léger clin d'œil à Alessandro tapit dans l'ombre d'un coin de mur, pile en face de lui. Il savait que son ami ne perdait pas une miette de ce qui se passait dans la pièce. Il devait compter le nombre de fois où Danielle pousserait un soupir d'agacement ou d'impatience. Ce fut d'ailleurs à son tour d'intervenir et comme à son habitude son speech fut clair et concis. Elle n'avait pas le temps. Jouant avec sa sucrerie, Melchior écouta d'une oreille distraite l'intervention du directeur des Jeux et Sports Magiques ne se sentant absolument pas concerné. Il était à deux doigts de se balancer sur sa chaise et manqua presque son tour de parole. Il revint à lui en constatant que tout le monde le fixait comme s'ils attendaient quelque chose.

"Hein ?", le soupir de Greengrass lui tira un sourire et il ne loupa pas les yeux au ciel de Danielle. "Ah oui, pardon."

Il sortit sa plume en sucre de sa bouche en un bruit de succion inélégant tout en fixant Constantine droit dans les yeux. Cet homme était un dieu vivant, hédoniste involontaire avec sa nonchalance toute naïve. S'il s'était écouté, Melchior lui aurait sauté dessus depuis longtemps. Il lui faisait clairement de l'effet mais le directeur des Mystères était resté insensible à ses appels du pied jusqu'à présent. Soit il ne comprenait pas, soit et bien... il était totalement indifférent. Melchior détacha à regret son regard de celui de son confrère avant de prendre un air sérieux. Il était l'heure de sortir le Dark Memel comme disait Angus. Merlin, ce qu'il détestait ce surnom.

"Comme l'expliquait Danielle un peu plus tôt, la situation est compliquée. Les terroristes semblent avoir trouvé refuge en France. Vous n'êtes pas sans savoir que nous leur avons, à de nombreuses reprises, demandé d'extrader nos criminels afin qu'ils soient jugés chez nous. Le gouvernement français, malgré l'arrêt de nombreux accords commerciaux, s'est entêté à nier la présence de terroristes sur leur sol malgré les preuves irréfutables que nous leur avons communiqués. Il a donc été décidé de fermer toutes nos frontières directes avec la France. Empêchant ainsi toute possibilité d'échanges commerciaux ou diplomatiques entre nos pays. Nos concitoyens devront faire la demande d'un visa particulier à retirer dans les bureaux de la Confédération internationale des sorciers. En accord avec Sloan, ils devront ensuite se présenter au service des Portoloins internationaux avec ce visa. Ce sera la seule façon de se rendre en France. Mais si cela peut éviter que nos terroristes trouvent asile en France, je crois que c'est la seule solution de mettre fin au fléau qui gangrène notre nation."

Le visa serait bien évidemment délivré après un questionnaire pointu et au moindre doute, les demandeurs pouvaient être envoyés dans les bureaux de la Milice pour un petit interrogatoire. La sécurité nationale était en jeu, il y avait trop longtemps que le LEXIT se moquait d'eux.

"Je crains qu'il nous faille abandonner le vin français pour un moment", conclut-il sur une note qui se voulait humoristique. "Mais heureusement pour nous, la Chine semble avoir importé certaines de leurs vignes. Tout n'est peut-être pas perdu."

Une lueur amusée traversa son regard alors qu'il portait sa plume à ses lèvres pour en suçoter le bout.

"Sur une note plus positive, les accords avec la Russie, la Chine et les Etats-Unis avancent bien. Je peux certifier que pour les deux tiers une alliance se profile. "

Il leur fallait au moins ça pour compenser l'impact européen de leur désaccord avec la France. Il savait que certaines répercussions pourraient être engagées contre eux. Toutefois, les français hébergeaient de dangereux complotistes et ils pouvaient en apporter la preuve si la Confédération Mondiale venait leur chercher des poux. Peut-être même pourraient-ils gagner contre la France s'ils jouaient les bonnes cartes. Un sourire satisfait s'esquissa sur ses lèvres fines alors qu'il concluait en enfournant sa plume dans sa bouche et en se balançant doucement sur sa chaise. Son regard se posa à nouveau sur Constantine Egalité alors que son tour de parole était venu. Il le fixa intensément tout en léchant avec application le bout de sa plume en sucre. Comprendrait-il le message subliminal ou l'ignorerait-il allègrement ? Le gloussement d'Alessandro montra pourtant qu'il n'était peut-être pas aussi discret qu'il le pensait et un sourire mutin s'étira sur ses lèvres à cette constatation.





Darkness is your candle.
Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Plume en sucre [Constantine & Melchior] Icon_minitimeDim 1 Nov - 16:59
L’ennuie… L’ennuie de ces réunions…

Me font mourir.

Je baille intérieurement. Mille fois. Mille fois de suite. Je cherche le regard de Danielle mais discrètement, elle est parfaitement professionnelle. J’aimerais me laisser couler sur la table, faire une sieste ou quelque chose du genre pour rentabiliser un peu ce temps perdu, peut-être, au moins ça ferait quelques minutes de sommeil de moins à comptabiliser sur ma nuit. Tout sauf les sempiternels compte rendu qui ne me regardent pas et dont je n’ai ho, vraiment rien n’à faire… Je ne comprends toujours pas la raison pour laquelle on me convie à ce genre de petits partages. Est-ce que je demande quoi que ce soit à qui que ce soit ? Non. Est-ce que je demande à qui que ce soit de me demander quoi que ce soit ? Non plus.

Bon.

Alors.

Hé bien alors rien, je suis là, j’attends, en écoutant d’une oreille franchement endormie à peine le tiers de ce qui sort de la bouche de mes collègues, en espérant avec une impatience frustrée que ce tour de table interminable prenne fin pour pouvoir retourner à mes affaires. Je hais hystériquement toute personne qui manque actuellement d’esprit de synthèse (oui, je sais.) ou d’efficacité dans son discours et je n’en aime qu’un peu plus Danielle d’avoir ces deux talents réunis. Si tout le monde prenait exemple sur ses formidables qualités, les réunions de ce type dureraient au pire trente minutes, au mieux dix, et on ne s’en porterait pas plus mal.

Au moment où je commence à piquer du nez sévèrement, où je sens autours de moi l’enrobage doux et sucré du sommeil tisser un cocon délicat, on interpelle quelqu’un, je sursaute pensant que c’est mon tour, cligne des yeux. En fait il s’agit de Haik qui visiblement aussi concerné que moi, a oublié de réagir au bon moment. Cela dit, son discours m’empêche de refermer tranquillement les yeux pour me repaître de la torpeur somnolente qui m’anime. Cette histoire de frontière cheminait vaguement entre les murs du ministère comme une sorte d’hypothèse énigmatique que nous, aux mystères, si bien protégés par les étages qui nous séparent des endroits où ça cause, on n’avait pas forcément pris en compte comme une nouvelle règle de vigueur absolue. J’ai la confirmation, suspectée par mon naturel méfiant : ce mythe n’a rien d’une blague, le gouvernement souhaite punir la France en fermant ses frontières, et cette nouvelle m’impacte particulièrement à un endroit que je n’attendais pas, autant que m’impacte le regard que Melchior à greffé au miens avec un geste que je ne sais absolument pas interpréter. Je fronce les sourcils. Est-ce qu’il donne l’impression de s’adresser à moi parce que je suis français ? "Mais heureusement pour nous, la Chine semble avoir importé certaines de leurs vignes. Tout n'est peut-être pas perdu." Je laisse échapper un rire un peu maniaque franchir mes lèvres incrédules. Cette blague est sombre et peu claire pour ma part, vaguement liberticide de moins de vue et mon indépendance touchée se tend tout à fait désagréablement. Le regard de Melchior est terriblement insistant pendant un moment, je baisse les yeux malgré moi sans comprendre ce qu’il cherche. Il se tait, et les regards se tournent vers moi. La langue de Melchior parcourt lascivement la plume avec laquelle il joue avec l’attitude d’un enfant insolent. Je me redresse pris d’un frisson dérangeant.

- Ras, fais-je avec un demi sourire en rompant le contact, mal à l’aise. On aura un nouveau brevet à présenter d’ici deux semaines. Mais pas la peine de refaire une réunion, surtout. On vous fera un mémo. » Je souris, ironique, parce que je sais que j’énerve tout le monde. Mes interventions sont toujours courtes et un peu cryptées puisque seul le ministre bénéficie du plaisir des détails de certaines de nos recherches que nous ne brevetons pas. Les autres peuvent gentiment aller se brosser.

J’adopte un air parfaitement dégagé sans succès, sentant toujours sur moi un regard qui me donne un mélange d’exaspération et de chaleur malvenue. En plus, je suis furieux. Lorsque le tour de table se termine enfin et que Leopold lève la séance, je traîne des pieds pour coincer Melchior une fois que tout le monde est sorti. Doucement, je le retiens par le bras.

- Hé, fais-je. Vous êtes sérieux avec vos histoires de frontières ? Ça va durer combien de temps, cette blague ? » Hors de question que je demande des visas à la pelle personne ne me surveillera en train de faire des allers-retours."Les vignes chinoises ça va pas suffire."


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Spoiler:
Melchior Haik
Melchior HaikDirecteur de la coopération magique
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Plume en sucre [Constantine & Melchior] Icon_minitimeDim 15 Nov - 18:58
Le regard de Constantine se détourna, laissant une déception à peine dissimulée en Melchior. Il n'arrivait pas à interpréter cette réaction, il l'avait vu se redresser pour finalement rompre le contact visuel. Il avait cru saisir son malaise et un demi sourire amusé s'était étiré sur les lèvres du directeur de la coopération magique. C'était presque mignon de voir ce grand garçon gêné par un simple regard un peu intense. La réunion tourna court alors que le directeur des Mystères l'abrégeait en assurant qu'il enverrait un mémo quand leur projet serait terminé. Un mémo qu'il ne lirait probablement pas. Ce n'était pas que cela ne l'intéressait pas mais... il avait d'autres sujets urgents à traiter plutôt que de se prendre la tête à essayer de comprendre un truc qu'il finirait par ne pas assimiler à la fin.

Ses yeux ne consentirent à lâcher son confrère que lorsque Leopold annonça la fin de la réunion. Melchior détendit les muscles de ses épaules en soupirant avant de rassembler ses dossiers, sa plume en sucre coincée entre ses lèvres. Il finit par se lever et remarqua qu'il était l'un des derniers encore présent dans la salle. Il esquissa un léger sourire et un hochement de tête à Sloan alors que ce dernier quittait la pièce en le saluant chaleureusement et remarqua que Constantine était encore présent. Son regard s'attarda sur sa silhouette et il secoua légèrement la tête. Cet homme ne céderait sans doute jamais à ses avances, il n'était pourtant pas du genre à lâcher l'affaire aussi facilement mais parfois, il arrivait à reconnaître les combats perdus d'avance. Il ne voulait pas que les choses se compliquent s'il insistait de trop et qu'il essuyait un refus.

Ils étaient collègues et leurs relations seraient certainement impactées à l'avenir si le refus se faisait trop violent. Il était presque clair pour Melchior que le français ne répondait pas à ses appels du pied par désintérêt. Il avait été suffisamment transparent aujourd'hui pour que ses insinuations soient parfaitement claires. Du moins, à ses yeux et aux yeux d'Alessandro, c'était limpide. Il allait donc quitter la pièce nonchalamment en suçotant distraitement sa sucrerie quand Constantine l'interpella et le retint par le bras. Il s'arrêta et posa un regard surpris sur l'homme, se demandant bien ce qu'il voulait lui dire. Ils ne s'étaient jamais réellement parlés jusqu'à présent en dehors des réunions. Et on ne pouvait pas dire que le représentant des Mystères était particulièrement loquace. Il représentait parfaitement son département sur ce point. La surprise se fit encore plus grande à l'entente des questions énoncées. N'avait-il donc pas écouté un traître mot de ce qu'il avait raconté un peu plus tôt ? Mel croqua un morceau de plume en sucre pour la laisser fondre dans sa bouche et retira le bâtonnet pour faciliter son élocution.

"Je suis très sérieux", confirma-t-il l'air grave. "Et cela durera le temps qu'il faudra au gouvernement français pour comprendre que son intérêt est d'extrader nos criminels."

Il avait presque oublié que la mère patrie du directeur de département était la France. Il n'avait rien contre lui personnellement et il pouvait comprendre que cette annonce puisse le heurter dans sa liberté de déplacement. Melchior prit donc un air plus doux pour compatir alors que son confrère affirmait que les vignes chinoises ne suffiraient pas.

"Je suis sincèrement désolé de devoir en arriver à de telles extrémités. Croyez bien que si j'avais pu faire autrement je l'aurais fait", affirma-t-il en employant le vouvoiement à son tour. Il mettait une distance entre eux qu'il aurait voulu faire disparaître, mais il répondait comme on lui parlait après tout. "J'ai conscience que cette décision a un impact considérable."

Mel esquissa un sourire désolé avant de porter le reste de sa plume en sucre à ses lèvres et de la croquer pour la faire disparaître entièrement.

"Je serais ravi de discuter de tout cela autour d'un verre de vin si cela vous tente. Je pourrais vous expliquer en détail comment j'en suis arrivé à prendre de telles dispositions.", proposa-t-il. "Je suis certain que nous pouvons trouver un compromis, Constantine. La France n'est pas totalement interdite, elle reste accessible pour ceux qui ont une bonne raison de s'y rendre."

Il aurait pu évoquer l'idée d'un sauf-conduit d’emblée, mais il ne pouvait pas se permettre de faire confiance aveuglément. Directeur de département ou non. Accepterait-il de prendre un verre avec lui ? De discuter et de faire plus ample connaissance. Il ne lui forcerait pas la main le cas contraire, mais il était plus difficile de faire confiance à quelqu'un que l'on ne fréquentait pas. Quelle preuve avait-il que Constantine Égalité ne jouait pas double jeu ? Il était proche de Danielle et de Leopold mais Melchior ne le connaissait pas plus que ça. Il voulait jauger de lui-même l'homme et à ce moment-là, il pourrait se faire sa propre idée et envisager de lui accorder un passe-droit.

"Mais il était grand temps de faire quelque chose, nous ne pouvons pas nous permettre de rester passif. Cela serait comme cautionner les terroristes en leur indiquant une porte de sortie."

Est-ce que Constantine avait réellement conscience de la réalité dans ses laboratoires ? Il ne semblait pas être totalement parmi eux même lorsqu'il était physiquement présent. Mel avait le désir de s'entendre avec tous ses collaborateurs et avec toutes les personnes qu'il fréquentait au ministère. Pourtant le directeur des Mystères restait une énigme pour lui. Il avait tenté de le charmer parce que c'était, il devait bien l'avouer, son premier réflexe. Toutefois, sous ses yeux bleus envoûtants, il ressentait le désir d'apprendre à déchiffrer ce qu'ils exprimaient et surtout ce qu'ils cachaient.




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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Plume en sucre [Constantine & Melchior] Icon_minitimeSam 12 Déc - 0:25
Je lâche le bras de Melchior avec une grimace en comprenant que mes revendications n'iront pas plus loin que la pauvre plainte que je dépose au creux de son oreille qui, au demeurant, se révèle plutôt attentive. C'est la première fois que je m'adresse à lui, cet homme facilement sarcastique dont les sourires contiennent toujours une couche épaisse de la pommade d'ironie qu'il adore passer langoureusement sur le dos de la majorité de ses interlocuteurs. Jusqu'à présent il ne m'a jamais été désagréable : nos entrevues sont brèves, espacées, et ses prises de paroles suffisamment piquantes pour parvenir à me sortir quelques fractions de secondes des léthargie comateuses dans lesquelles je m'enferme systématiquement pendant ces réunions que je déteste. Mais malgré cela, je crois bien que c'est la première fois que je lui adresse la parole directement.

De façon un peu brutale peut-être je dois l'avouer, et je réalise en rencontrant son regard que mon manque d'élégance est partiellement dû à la gêne que je ressens vis à vis des regards appuyés qu'il m'adresse souvent et desquels je ne sais jamais trop quoi faire.

Jusqu'à un certain point.

Pour l'heure, je hoche la tête en prenant soin d'affubler mon visage d'un masque tout à fait contrarié. Je me mord la lèvre avec un soupir bref et m'attends à ce que la discussion se termine là, sans autre formule d'accommodement, entre deux claquement de dents entre lesquelles Melchior fait mourir le sucre de sa plume. Je me passe une main sur la nuque. A ma grande surprise, il enchaîne.

Je relève la tête sur ses excuses, les sourcils arqués par l'étonnement. Un peu surprit, en vérité, du ton sincèrement concerné du même type qui, quelques minutes plutôt à peine, utilisait des mots construits d'épines pour répliquer vertement à la barbe d'Adonis Greengrass. J'imaginais Melchior Haik comme quelqu'un de foncièrement acide, partiellement amer, peut-être un peu jaloux, le genre de garçon avec un côté un peu snob et construit qui a tout le temps du monde pour se placer en hauteur et vous expliquer en trois termes qu'au fond, votre problème ne l'intéresse pas tellement. Je découvre quelqu'un de très différent : quelqu'un de concerné. J'ignore si cette empathie est jouée et peut avoir un rapport avec ses incessants regards. Ses incessants regards et la courbe de sa langue en traces langoureuses sur la confiserie qu'il croque désormais à pleine dents.

Je me racle la gorge.

- Heu. Ben. Merci. " Dis-je sans trop de conviction. Il a l'air de vouloir m'aider, ce qui est très aimable de sa part, même si pour l'heure ses excuses concernées ne font pas relativiser mon problème. Ce qui est certain c'est qu'il a le don, automatiquement, de me remettre à ma place.

La France est devenue pour moi un pays parfois lointain. Certes j'y retourne, plusieurs fois par ans, parfois par envie, souvent par devoir, mais avec une intensité qui me fait penser avec la régularité de la présence de mauvais souvenirs, qu'éviter ces voyages ne seraient pas toujours une mauvaise chose. Melchior m'offre l'excuse parfaite, mais mon indépendance intrinsèque se révolte à l'idée qu'on lui interdise quelque chose, qu'on lui refuse son droit fondamental, sa liberté de déplacement. Je ne peux pas mentir en affirmant que ma famille me manquerait. Que les tentatives intempestives de Fabre pour forcer ma présence aux réunions et éviter le sacrilège de mon absence pendant les fêtes me gêneraient de leur disparition. Que j'ai des gens particuliers à voir en France qui requiert la mise à disposition de mon temps et de ma liberté. Tout cela est faux. Pourtant je réalise que perdre la possibilité de m'y rendre quand cela me plaît fait apparaître en moi un sentiment de gêne presque douloureux. Une inquiétude indéterminée, un malaise anxieux.

Je scrute le visage de Melchior dont les angles aigues s'animent pour poursuivre :

- Je serais ravi de discuter de tout cela autour d'un verre de vin si cela vous tente. Je pourrais vous expliquer en détail comment j'en suis arrivé à prendre de telles dispositions. " Je fronce les sourcils. " Je suis certain que nous pouvons trouver un compromis, Constantine, dit Melchior, La France n'est pas totalement interdite, elle reste accessible pour ceux qui ont une bonne raison de s'y rendre. "
- Ho.

Cette fois je le considère longuement.

D'accord.

Je ne suis pas réceptif, il me semble l'avoir déjà évoqué, aux signaux qui émanent d'autres personnes dans le but de me séduire. Plusieurs raisons font du flirt une activité somme toute parfaitement opaque en ce qui me concerne : mon absence de confiance sur le plan sentimental. Mon incapacité à interpréter les codes comme le font la très grande majorité des gens. Mon naturel inattentif à tout ce qui ne me passionne pas. Ma tendance à la déconcentration.

Toutes ces choses m'ont fait jusqu'à présent douter des regards de Melchior, de ses coups de langues et de ses petits gestes subtiles. Ils ont existé en périphérie de ma vision comme une supposition comportant très peu de probabilités ou en tous les cas, un déni de la part de mes piètres capacités à répondre à ce genre de situation : pour éviter la gêne, autant faire comme si ça n'existait pas. Venant d'un homme, d'autant plus, bien que je n'y vois pas de différence fondamentale il y a quelque chose en moi de très subtilement différent dans mon rapport à ces attentes qui ne me laissent comme certitude que le goût d'un baiser échangé des semaines plus tôt dans les ombres saccadées d'une boîte de nuit.

À présent, c'est évident. Je conçoit les indices. Boire un verre, trouver un compromis, Constantine. On est arrivé très vite à ce moment ambiguë ou pour aucune bonne raison nous nous retrouvons à nous appeler par nos prénoms. Et vraiment, il est très difficile, même avec toute la volonté du monde, de faire semblant de ne pas comprendre à quel genre de compromis Melchior, peut-être, fait allusion.

J'ai à peine écouté sa dernière phrase.

- C'est une proposition ? " Je réalise comme d'habitude que ma pensée à suivit un chemin obscur pour toute autre personne que moi, j'éclaircie : " Vous me regardez depuis tout à l'heure parce que je vous plaît, c'est une proposition ? C'est comme ça que ça marche ? Je veux dire, on fait connaissance, vous avez ce que vous voulez au moment où ça devient intime et en échange, vous me donnez quelque chose ? " En fait je crois que je suis sincèrement curieux. Jamais je n'ai été en position de flirter avec un homme. Jamais je ne me suis dit que cela pouvait m'intéresser. La dernière fois, j'étais ivre mort. Cette fois je suis sobre et Melchior a l'air de savoir parfaitement ce qu'il fait. " Vous draguez souvent les directeurs de Départements pendant les réunions ? " Est-ce que c'est ce que font les garçons entre eux ? Est-ce que c'est censé être aussi directe ?




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Melchior Haik
Melchior HaikDirecteur de la coopération magique
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Plume en sucre [Constantine & Melchior] Icon_minitimeSam 2 Jan - 17:18
La perplexité dut se lire dans les yeux de Melchior alors que Constantine prenait réellement la parole depuis qu'il l'avait interpellé. Il ne lui avait pas vraiment laissé la place de s'exprimer, il devait bien le reconnaître. Il parlait beaucoup et c'était parfois agaçant pour son entourage. Il lui arrivait même parfois de s'écouter parler, il devait bien l'admettre. Il embobinait son monde, les noyait sous les informations pour obtenir ce qu'il souhaitait à la fin. Le directeur des Mystères, au contraire, semblait tout garder à l'intérieur. Il devait certainement avoir eu un cheminement de pensée bien à lui pour en arriver à sa question et il y avait eu trop de mots d'échangés pour qu'il comprenne pleinement ce que sa question interrogeait. Il n'eut pas besoin de demander de détails puisque son interlocuteur sembla comprendre de lui-même qu'il n'avait pas été particulièrement clair.

Mel n'était pas homme à rougir facilement ou à être gêné par quoique ce soit. Pourtant la façon dont son confrère exposait la situation le laissait légèrement mal à l'aise. Il n'avait pas eu l'intention de lui faire une espèce de chantage, rien de ce style. Il avait bien sûr espéré profiter de la situation pour se rapprocher de lui mais rien qui ne donne suite à une transaction de n'importe quelle nature. La dernière question de Constantine lui tira un rire, le détendant légèrement et lui permettant de rebondir de façon tout à fait naturelle et honnête. Il devait démêler ce quiproquo immédiatement avant que ça ne devienne réellement gênant.

"De tous les directeurs de Département, vous êtes le seul qui m'intéresse", avoua-t-il dans un sourire charmeur. "Je n'ai pas pour habitude de draguer ouvertement mes confrères mais je reconnais que vous m'intriguez Constantine. Je ne mentirais pas, vous ne me laissez pas indifférent."

Il avança d'un pas et plongea son regard dans celui de l'homme qui se tenait devant lui. Il avait rarement désiré quelqu'un avec autant de force. Peut-être parce qu'il semblait inaccessible, qu'il sentait une résistance. Contantine Egalité était une énigme qu'il comptait bien percer à jour. Il en devenait d'autant plus désirable qu'il semblait résister à ses avances ou ne pas les comprendre. Habituellement, il n'avait pas besoin de persévérer, c'était facile. Il sortait, observait la foule et captait les regards qui le fixaient trop intensément. Il n'y avait pas d'enjeu, un accord tacite qui se créait en un regard. Dès que le contact était établi les jeux étaient déjà faits, les participants savaient ce qui se produirait ensuite. Mais ici, dans cette salle de réunion, c'était totalement différent, c'était presque nouveau pour lui, il n'avait jamais été aussi lien avec un collaborateur direct. Bien sûr avec les diplomates étrangers, il y avait toujours une forme de jeu de séduction. Mais les règles étaient déjà établies, il y avait rarement d'inconnu.

"Toutefois", reprit-il. "L'idée que vous puissiez penser que cela fonctionne uniquement sur la base d'un échange me gêne un peu, je dois l'admettre. Je ne vous fais pas de chantage, je ne marche pas de cette façon. Je n'attends pas de vous que vous me donniez intimement ce que j'attends dans l'unique but d'obtenir un laissez-passer de ma part. Je trouve ça légèrement... malsain."

Une moue plissa son nez alors qu'il se rapprochait et saisissait la main de Constantine dans la sienne, son regard toujours plongé dans le sien.

"Je ne le désire que si vous le souhaitez en retour", ajouta-t-il à quelques centimètres de ses lèvres, prêt à mettre fin à cette distance qui les séparait encore. "Mais si vous ne ressentez pas la moindre once de désir pour moi, ce n'est pas grave", continua-t-il sans se reculer pour autant. "Je ne vous forcerais pas à faire quoique ce soit contre votre volonté", promit-il en se pressant doucement contre lui, laissant leurs corps se frôler. "Si cela vous incommode, je peux arrêter, toutefois j'aimerais vraiment apprendre à vous connaître, Constantine", demanda-t-il. "Je ne voudrais pas que cela jette un froid entre nous, si vous ne souhaitez pas de cette expérience ou même si vous accéder à ma requête, je souhaite qu'il ne ressorte aucune sorte de gêne entre nous. Ma proposition pour aller prendre un verre sera toujours d'actualité, peu importe votre choix finale. Et ma proposition de sauf conduit reste valable également. Comprenez simplement que je ne peux me permettre d'en délivrer à un étranger dont je ne sais rien. Je vous propose avant tout mon amitié", conclua-t-il tout en pressant un peu plus son bassin contre celui de Constantine. "Mais je ne suis pas contre une exploration plus... intime de cette... amitié."

Un sourire mutin s'esquissa sur son visage alors qu'il avançait de quelques pas, forçant le directeur des Mystères à reculer. L'acculant contre la table de réunion, ses mains se posèrent sur le bois sombre de part et d'autre de son confrère. Son regard fiévreux d'un désir inassouvi, il resta parfaitement immobile, le fixant, le laissant prendre les choses en main. Lui donnant le choix de rompre la faible distance qui les séparait encore en capturant les lèvres tendues dans sa direction ou au contraire de le repousser.




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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Plume en sucre [Constantine & Melchior] Icon_minitimeMer 20 Jan - 21:38
Melchior Haik. Dressé devant moi me fait une déclaration sans embage, sans délicatesse, vraiment. Directe. Il me sonde. Je remarque la profondeur noire de ses yeux qui me scrutent. Melchior Haik. Alors, il me désire. C'est étrange. Je considère cette nouvelle information avec une curiosité étonnante. Sans choc. J'en apprécie la forme incertaine comme si je découvrais la silhouette d'une nouvelle fleur sans savoir si sous la corolle sont dissimulées des épines. Une fleur dont je voudrais toucher les pétales veloutés du bout des doigts.

Je prends conscience d'une opportunité.

Melchior Haik.

Traits accusés. Mâchoire anguleuse. Regard profond. Mes yeux descendent sur ses lèvres qui s'animent pour moi. Il a la voix calme et profonde avec des intonations tranquilles qu'il nappe de certitude. Je le connais mal mais mon regard change sur lui alors que j'écoute ses mots. Je l'intéresse. Je l'intrigue. Je lui plaît. Ais-je envie de profiter de cette ouverture ? Incertain, je me demande pourquoi je n'ai jamais considéré une telle possibilité avant, alors que manifestement, elle ne me révolte pas. Imaginer un corps d'homme contre mon corps d'homme ne m'apparaît pas comme une aberration incongrue, simplement comme une question curieuse. Comme si tout à coup je venais de réaliser qu'il existait en moi un rideau resté fermé, évident au centre de mon palais intérieur, dont je ne remarquais la vivacité que maintenant. Qu'est-ce que je suis ? Qu'est-ce que j'aime ? Je n'en ai aucune idée. Me le suis-je simplement déjà formulé en ces termes ? Peut-être pour d'autres mots. Peut-être pour une absence de sexualité, plutôt, que pour sa pluralité ou son ouverture. Ais-je déjà regardé des hommes ? Je ne sais plus. Sûrement sans m'en rendre compte. Je sais que je les ai toujours trouvé beaux, autant que les femmes, mais que ni l'un ni l'autre ne font brûler en moi, spontanément, ce feu passionné qu'on décrit si souvent dans la vie et dans les livres comme si elle relevait d'une évidence convenue partagée par tous. Comment déclencher le désir ? Comment savoir si on est capable de s'abandonner à l'autre, de lâcher prise, d'aimer peut-être alors qu'on connaît à peine ?

Je ne réponds pas mais je le laisse avancer vers moi. Je le laisse plonger en moi et échapper par vague l'attirance soudain explicite qu'il a pour moi. Évidemment, j'ai une bouffée de chaleur : mes joues s'empourprent, rougissent, expriment sans ambiguïté toute ma timidité naturelle face à une telle émanation impudique. Je n'imaginais pas, même en me confrontant à ses petits jeux, que son envie ai pu être aussi réprimée, exister sous la fatalité de sa résignation si entièrement et puissamment.

J'expérimente alors l'étrange effet de mon corps qui, face à l'effet si directe de ses envie, réagit en échos. Une sensation aiguë et vive chute de ma poitrine entre mes jambes, sers ma poitrine d'un feu léger, fait remonter dans ma gorge une impatience que je comprime, immobile.

- Je trouve ça légèrement... malsain. " Je le fixe les lèvres soudées. S'il savait à qui il avait affaire, la simple idée de s'approcher de moi lui ferait comprendre que la pureté de ce qu'il engage ne peut éxister, quoi qu'il arrive.

Mais il ne sait rien. Et C'est tant mieux. Parce qu'il prend ma main et aussi intrusif et étrange que paraisse ce contact, il m'intéresse et me paraît doux et chaud. Mes yeux se posent sur nos mains enlacées. Je suis curieux de réaliser que je n'ai pas peur. Même si je n'en mène pas large, même si je me sens incapable de faire un geste dans sa direction pour lui assurer que je découvre avec une surprise agréable la saveur du toucher tendre d'une main d'homme, je ne ressens ni dégoût, ni panique. Simplement une envie vieille qui me traverse, de comprendre ce qui m'a retenu de ne pas envisager plus tôt que peut-être…

Je sais qu'il parle. Et parle. Et parle. Seuls quelques mots perdus parviennent à se faufiler jusqu'à moi, tout le reste de mon être est concentré sur les sensations. Sur sa chaleur. Sur son corps qui se rapproche et qui se presse. Sa poitrine qui se soulève et qui m'effleure au rythme saccadé de ses phrases. Ses jambes si proches des miennes, sa cuisse qui me touche, la pression suave, presque langoureuse de son bassin qui s'accentue. Le souffle brûlant de son haleine contre mes lèvres. Sa proximité m'étourdie un peu. Je ne comprends plus rien à ce qu'il me murmure au creux de l'oreille, seules sa conclusion me parvient dans l'épais tissu dont il m'enveloppe. Je le sens si près maintenant que j'ai dû clore les yeux pour ne pas troubler ma vision. De toutes façon je n'ai pas besoins de le voir. Je le sens.

- Mais je ne suis pas contre une exploration plus... intime de cette... amitié."

Je ne sais pas comment je rencontre la table, ses bras m'encadrent et son odeur m'enveloppe. Je m'appuie lentement sur ce soutient bienvenu.

- Je n'ai… " J'inspire. " Heu… " J'expire. " Pas écouté un traitre mot de ce que vous venez de me dire là, c'est impossible pour moi de me concentrer sur vos phrase et sur votre pr…oximité… À la fois… " Très doucement, comme on approcherait la main d'un animal prêt à s'enfuir, j'approche la mienne de son torse, pose le bout de mes doigts contre lui. A peine. " Mais heu… Ce n'est pas… Je veux dire, on n'est pas vraiment amis mais... Faites. "

S'il compte sur moi pour prendre les devants je vais devoir le décevoir : j'ai déjà du mal à me rappeller comment on respire.


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Melchior Haik
Melchior HaikDirecteur de la coopération magique
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Plume en sucre [Constantine & Melchior] Icon_minitimeSam 30 Jan - 20:37
L'étonnement figea le mouvement de Melchior et il fixa Constantine, incrédule. Il n'avait donc pas écouté un mot de ce qu'il venait de dire ? Un rire secoua ses épaules et il secoua la tête, hilare. C'était bien la première fois qu'on lui faisait un tel aveu et il devait bien admettre que si la situation n'avait pas été aussi drôle et Constantine aussi gêné, il aurait été un peu vexé. La main sur son torse lui tira un frisson de plaisir et son regard s'attarda sur les doigts du ministre avant de se perdre dans ses yeux. Il craignit un court instant qu'il ne le repousse et que cette main ne soit là que pour le faire reculer un peu. Mais il n'en fut rien, au contraire, l'homme l'invita à poursuivre. Il lui laissa champ libre pour continuer ce qu'il avait commencé à entreprendre.

Ses yeux se posèrent sur les lèvres envoûtantes de son confrère et Melchior hésita un instant, se demandant s'il était bien judicieux de poursuivre cette folle pulsion. Il n'avait aucune garantie que Constantine agirait de façon totalement détachée et normale à son égard une fois que cette ligne aurait été franchie. Il ne souhaitait pas créer de discorde entre leurs départements et peut-être que mettre le directeur des Mystères dans son lit n'était pas l'idée du siècle. Mais ce dernier ne le repoussait pas et il pouvait lire dans son regard le même désir que le sien. N'écoutant que son envie, il posa une main sur sa joue en une douce caresse et rompit la distance qui les séparait encore.

Ses lèvres se posèrent avec douceur, cherchant celles de Constantine, les découvrant. Une simple pression pour ne pas l'effrayer pour lui laisser la possibilité de se reculer s'il le souhaitait, s'il estimait qu'il ne pouvait pas en supporter plus. Mais il ne sembla pas se dérober à son baiser et Melchior estima qu'il pouvait se montrer un petit peu plus entreprenant. Sa main glissa dans sa nuque alors que le bout de sa langue venait caresser sensuellement les lèvres de Constantine, demandant l'autorisation de passer leurs barrières, de le découvrir un peu plus intimement.

Sa seconde main glissa lentement jusqu'à la cambrure de son dos, le pressant contre lui, leurs bassins se frôlant avec indécence. Il retint un soupir de plaisir pour ne pas l'effrayer, pour ne pas aller trop vite. Il tentait de contenir son désir pour ne pas brûler les étapes. Il avait bien compris que Constantine était novice et il ne voulait surtout pas le brusquer. Il agissait avec toute la douceur et toute la prudence dont il était capable, réfrénant son impatience. Il aurait aimé le pousser en arrière sur la table de réunion et arracher sauvagement ses vêtements pour lui faire subir tous les caprices de son esprit lubrique. Au lieu de ça, il se recula d'un pas, rompant à regret leur étreinte et plongea son regard dans le sien.

"Tu veux continuer ?", lui demanda-t-il dans un souffle. Le regard brillant de désir alors qu'il caressait distraitement du bout des doigts sa barbe de quelques jours. "On peut aller chez moi si tu veux. On sera plus à l'aise."

L'appréhension lui noua la gorge alors que son regard se faisait interrogateur. Il avait eu l'impression que l'homme avait apprécié leur échange mais il ne pouvait affirmer de rien. Ce qui était certain, c'était que lui, il avait pris beaucoup de plaisir dans ce baiser et qu'il rêvait de recommencer, de se montrer peut-être un peu moins doux et de laisser parler un côté un peu plus bestial qui pourrait peut-être aussi plaire à Constantine. Mais il ne voulait pas prendre de risque. Il était donc suspendu à ses lèvres, attendant son verdict final. Le cœur battant la chamade, excité par ce jeu de séduction qui faisait tant vibrer Melchior.  




Darkness is your candle.
Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Plume en sucre [Constantine & Melchior] Icon_minitimeSam 6 Mar - 22:53
Un mois depuis ma dernière crise, aujourd’hui ça va mieux je me souviens à peu près où j’habite. Mais, bon, naturellement, j’évite les émotions fortes parce qu’on ne sait jamais, en fait. On ne sait jamais quel genre de réactions ça pourrait déclencher, si ça ferait apparaître Joséphine dans un coin de ma tête ou alors je pourrais devenir fou à nouveau. Ou tout oublier. Encore. Ce serait terrible. Je ne veux pas de ça, çe me terrorise. Je suis sur une pente glissante, comme les vieilles personnes qui se sénilisent -est-ce que c’est un mot ?- un peu plus chaque jours qui passent. On fini par les enfermer. Même la médecine magique ne peut rien pour eux.

Là, je fais face à quelque chose de fort. C’est perturbant parce que je ne me suis pas présenté à cette réunion en imaginant un seul instant que quoi que ce soit pourrait me faire réagir. Mourir d’ennuie à la limite mais c’est le sens strictement opposé à ce que je vis là maintenant tout de suite. L’autre chose très perturbante c’est que je ressens avec beaucoup d’acuité l’attirance que Melchior tente de rendre réciproque. Il a un regard parfaitement clair, des intentions plus transparentes que le fond d’une pensine, et ça me jette dans un trouble que le lac de Poudlard n’envierait pas. J’ai sûrement toujours eu un attrait pour tout type de personnes, il faut se figurer que, peut-être, je suis socialement inapte mais les gens m’intéressent sincèrement pour tout un tas de raisons, et après tout, pourquoi pas esthétique ?

Mais je ne me connais pas très souvent cette envie brusque d’être allongé sur une table pour me… Pour qu’on… Pour sentir le… Enfin. Bref. Pour ça.

Mon tempérament est plutôt fuyant. Heu, le sexe, d’accord. Mais enfin ça n’a rien d’une activité capitale dans ma vie, je m’en passe et puis alors dernièrement il y a Danielle et c’est déjà suffisamment d’informations. Et même comme ça, j’ai besoins de ce temps pour apprendre à connaître, à comprendre combien les gens m’énervent, m’irritent, ou m’attirent. D’avoir conscience de leur qualité, par exemple, de leur défaut, et de m’y attacher un peu (vraiment, je ne suis pas dur en affaires.) (mais dur pour autre chose, certainement.) et là on ne peut pas vraiment dire que je connaisse très bien Melchior Haïk. Bon, il fait partit de ma sphère, et ça me rassure un peu (ne me demandez pas pourquoi) mais je n’ai jamais couché de ma vie avec quelqu’un que je ne connaissais pas bien, un tant soit peu.

D’accord, c’est facile, mes amantes se comptent sur les doigts d’une main et mes amants n’en parlons pas.

Peut-être que c’est un coup à la Sasha Benson ? Lui aussi il veut apprendre la légilimencie et va se servir de ce qu’il est en train de faire comme d’une monnaie d’échange pour me faire du chantage ? Je devrais peut-être ouvrir une cour privée, ça leur ferait gagner du temps.

À moins que ce soit uniquement la continuité très logique de ce type que j’aurais oublié si ma mignonne petite couleuvre d’élève ne m’avait pas rappelé son existence, et dont du reste je n’ai plus aucune mémoire du visage mais que j’ai laissé m’embrasser. Qu’est-ce que ça pourrait faire ? Je ne crois pas que l’idée me mette mal à l’aise. Tout le reste oui, par contre. Tout le reste est angoissant parce que c’est comme si je ne maîtrisais pas du tout ce garçon qui pénètre mon cercle vital et peut-être bientôt mon intimité d’une manière toute littérale, si je ne fais rien ?

Est-ce que j’en ai envie ?

Est-ce que ça peut être rigolo ?

Ce qui est certain c’est que c’est très vif, le désir qui me secoue quand il enroule sa langue contre la mienne et que ça ne procure pas un dixième du dégoût que je peux ressentir, souvent. Que je sens son bassin chauffer contre le mien et que si j’avais encore un doute sur la réaction de mon corps, je n’en ai plus aucun, et que je vois mal comment Melchior pourrait ne pas le sentir, lui aussi.

Je résiste en m’abandonnant. Une fraction de seconde. Sa main au creux de mes reins je me cambre un peu contre lui, timide. Je suis timide. C’est beaucoup de sensations d’une chose qui ne m’est pas familière. Ça ne ressemble pas à Danielle non plus. Il y a une impatience sur les lèvres de Melchior qu’il n’y a jamais chez Danielle. Je frémis.

Melchior recule. « On peut aller chez moi, si tu veux. On sera plus à l’aise. » « Oui, chouette ? » Hein ? Heu.

Qu’est-ce que je veux ? Qu’est-ce que je veux, en fait ? Il me pose des questions comme si je pouvais être pragmatique mais enfin, est ce que je suis terrifié à l’idée de consommer avec lui quoi que ce soit de plus ou est-ce que je suis curieux d’explorer cette nouvelle partie de moi ?

Peut-être les deux ?

Peut-être qu’au pire des cas, on verra bien ?


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