Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle]

Danielle Coleman
Danielle ColemanChef de la milice
Messages : 286
Profil Académie Waverly
On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] Icon_minitimeVen 16 Oct 2020 - 17:24
7 janvier 2011

Il y a, dans l’esprit de Danielle, des souvenirs qui ne lui appartiennent pas et qui s’agitent, qui fusent, qui s’emmêlent. Elle porte ses mains à ses tempes, comme pour faire taire cette douleur qu’elle sent poindre derrière ses yeux et qui se diffuse jusqu’à sa nuque. Une telle effraction dans un esprit aussi réfractaire lui a donné la nausée. Pour pénétrer dans l’esprit de Chloé, Danielle a brisé la plupart de ses barrières mentales. Elle a fait peser contre elle le poids de sa volonté de fer et elle a gagné cette dernière lutte. Dans les secondes qui ont précédé la mort de Chloé Hellsoft, Danielle a subtilisé ses souvenirs qui peuplent désormais sa mémoire, l’usent, la saturent.

Lorsque le corps de Chloé est enfin transporté par la Brigade Scientifique et Magique jusqu’au ministère, et que le village est investi par les Oubliators, Danielle quitte les lieux. Et, si elle pensait tirer une profonde satisfaction de cette victoire, elle se sent en réalité profondément lasse. Chloé Hellsoft a été retrouvée, enfin. Cet aboutissement lui laisse pourtant un terrible goût d’inachevé, lié au suicide de la résistante. Morte, elle n’a plus d’utilité, si ce n’est de contribuer à la tranquillité de son esprit.

Il y a – heureusement – ces souvenirs sauvés, volés, qu’elle a encore du mal à répertorier et à catégoriser. Beaucoup lui paraissent inutiles ; des moments passés en famille qu’elle voit à travers les yeux de l’enseignante. Ses deux filles, son compagnon, l’appartement dans lequel ils résidaient à Poudlard. Des anniversaires, des noëls, des fêtes familiales qu’elle observe avec la neutralité propre à ceux qui n’en connaissent plus depuis longtemps. Elle perçoit des souvenirs qui attirent son attention ; des conversations murmurées, codées, la mention régulière d’un lieu étranger qu’elle ne comprend pas, des mots qui reviennent souvent et qui semblent être des noms de code. Assise dans son bureau, elle note frénétiquement ce qu’elle voit, ce qu’elle entend de voix qu’elle ne connait pas, ce qui se chuchote autour d’elle alors qu’elle est seule. Chaque impression est retranscrite sur ce carnet noir qui ne la quitte jamais, sans même qu’elle n’essaie d’en comprendre le sens. Le sens viendra plus tard.

Parfois, des souvenirs semblent appartenir à la fois au domaine familial et à celui de cette lutte que Chloé Hellsoft a mené pendant des mois. Beaucoup concernent aussi Poudlard. Danielle dessine des flèches, les yeux mi-clos. Brusquement, ses gestes se figent. Cette fois-ci, ce n’est pas Poudlard qu’elle perçoit, mais un lieu qu’elle fréquente quotidiennement. Le ministère. Il ne faut que quelques secondes à Danielle pour comprendre que les lieux qui défilent dans sa tête doivent se trouver dans un département que personne n’a jamais pu explorer : celui des Mystères. Etonnement, tous les souvenirs sont teintés d’un flou, parfois parasités par des bruits dont elle ne comprend pas la provenance.

Danielle repose sa plume sur son bureau, ses yeux fixent sans le voir le bois sombre encombré de documents – désormais, même en fermant les yeux, elle ne pourrait plus se soustraire à ses souvenirs qui ne lui appartiennent pas.

Elle soupire, encore plus lasse, parce qu’elle a parfaitement conscience de la situation dans laquelle elle vient de s’empêtrer. Les discours de Constantine, pressés, urgents, lorsqu’il lui parlait de la nécessité de retrouver Chloé lui reviennent en mémoire. Elle avait fui, la mémoire pleine de secrets qui appartenaient à son Département ; désormais, c’est Danielle qui en est la dépositaire.

L’esprit pragmatique et logique de Danielle s’accélère. Evidemment que dans sa précipitation, elle n’a pas choisi les souvenirs de Chloé auxquels elle voulait accéder : elle a récupéré ceux qui venaient à elle alors que la vie s’échappait du corps de l’enseignante. Elle ne peut pas les occulter ; ils sont là. Et, à vrai dire, Danielle ne peut pas les occulter non plus ; à vrai dire, le fait d’avoir accès aux informations que Hellsoft a pu transmettre au LEXIT est une opportunité qu’elle n’aurait pas envisagé pouvoir avoir avant ce soir.

Mais – car à chaque situation facile son penchant délicat – ces informations ne lui appartiennent pas – pas plus qu’elles n’appartenaient à Chloé. Danielle connait les codes qui régissent le département des Mystères et sait bien que chaque fuite est impossible – non, impensable. Elle tapote des doigts le bois de son bureau, le regard agité. Elle envisage un moment de garder ce secret pour elle, mais cela n’a aucun sens – de toute façon, la plupart des souvenirs qu’elle visualisé d’abord dans son esprit puis dans sa pensine, n’en n’ont pas beaucoup plus. Elle a besoin de quelqu’un pour parvenir à faire du tri dedans – et ce quelqu’un en question risque de ne pas apprécier la manœuvre.

D’un geste de baguette, Danielle convoque son patronus, lui dicte un message court et concis : « Du nouveau avec Hellsoft. C’est urgent. Rendez-vous dans mon bureau. » Elle l’envoie chercher Constantine et l’aigle s’envole en quelques battements d’ailes.

Il n’y a pas plus personne à la milice – Avalon et Nasreen sont rentrées chez elle il y a quelques heures déjà, le visage encore noir du combat qu’elles ont mené. Avant de partir, elles se sont retrouvées toutes les trois dans le bureau de Danielle.

« Ce n’était pas la réussite qu’on attendait. » avait lâché Danielle.
« Ce n’était pas non plus un échec. » avait rétorqué Avalon. « On a eu Hellsoft. »
« Mais on n’a rien eu d’autre d’elle. »
La lieutenante avait haussé les épaules. « C’est toi qui l’a dit : elle nous aura fait chier jusqu’au bout. On savait que ça risquerait d’arriver. »

Et, en effet, Danielle avait toujours su que la capture d’Hellsoft se solderait probablement par sa mort. Mais avoir échoué à la capturer vivante, à quelques secondes près, rend cette victoire amère.

Quelques minutes plus tard, Constantine arrive à son bureau. Danielle croise son regard, se lève pour lui faire face.

« On a retrouvé Hellsoft. » lance-t-elle sans préambule. Elle enchaîne : « Elle est morte. » Un moment de silence s’écoule. « J’ai eu accès à ses souvenirs avant ça. »


On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] 191118053138600908
Kit Nora ♥
Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
Messages : 382
Profil Académie Waverly
On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] Icon_minitimeSam 17 Oct 2020 - 12:19
Donc depuis août des choses ont changées dans ma vie mais pas forcément en positif. Après tout c’est ma faute. Ma propension à me créer des problèmes, peut-être, ma propension à aller chercher des gens qui n’ont rien demandé, pour les enfermer dans des chambres capitonnées et torturer leurs souvenirs jusqu’à ce que cette connexion imposée implose. Ça fait cinq mois maintenant et pourtant dans mon esprit tous les aspects de ces journées et de ces nuits passées avec Joséphine sont d’une précision insoutenable. Elles m’ont laissé une trace. Plus qu’une trace, une présence. Certes je venais pour une punition mais je dois admettre, occupé comme je suis à fixer le mur de mon bureau pour tenter de faire le tri de mes pensées malmenées par cet exercice, que sentir à l’arrière de mon crâne la présence presque quotidienne de Joséphine ne me plaît pas du tout.

Parfois c’est une sensation diffuse, comme un tout petit point de chaleur très éloigné qui s’écarte de moi ou se rapproche sans jamais pénétrer totalement cette zone qui lui est refusée en temps normal. Parfois ce point de chaleur n’existe pas du tout, et je sais alors qu’inexplicablement le lien ne s’entretient plus pour quelques heures, quelques jours. Et puis brutalement sa présence peut réapparaître, ou tout simplement projeter Joséphine dans mon esprit à la manière d’une invocation disgracieuse et absolument intrusive. Dans les pires moments, elle s’incarne physiquement en moi, regarde par mes yeux ou moi par les siens, et échange avec sa voix méprisante, directement dans mon cerveau. Ma solitude, mon intimité, mes pensées, ma vie, en bref, ne m’appartiennent plus totalement. C’est quelque chose de très difficile à supporter, et de parfaitement terrorisant.

Je paye ce que j’ai fais.

Et m’évertue à corriger ce que je ne maîtrise plus.

Aujourd’hui j’ai pu faire disparaître le point de chaleur. Je l’ai senti s’amenuire puis s’annihiler totalement après une heure consciencieuse de relaxation et lâcher prise. C’est très étrange, le lien agit comme si aucun de nous deux ne voulait le laisser disparaître alors que je suis assez certain de pouvoir affirmer que c’est notre seul désir partagé. Ma main est crispée sur une corde invisible. Parfois j’arrive mentalement à inverser cette tendance en me forçant à ouvrir le poing, mais c’est un exercice usant et j’ignore toujours pour combien de temps je pourrais profiter de ce succès. Je n’ai encore identifié aucun déclencheur.

Lentement j’ouvre les yeux, masse mes tempes. Les femmes de ma vie ces derniers temps occupent beaucoup de place dans mon esprit. Ça aussi, c’est nouveau. Je ne suis pas le genre de type qui cherche des relations à tout prix. Je me passe facilement d’intimité, encore plus facilement de sexe. Les relations de couple ne me manquent pas. Désormais j’ai l’ex de mon frère coincée dans la tête et Danielle Coleman indéniablement greffée au cœur même si je n’ai strictement aucune idée de ce que je suis censé en faire.

Repenser à la nuit qu’on a passé ensembles me procure toujours quelques-chose de très particulier, et une envie relativement irrépressible de recommencer même si heureusement, je n’y pense pas trop souvent. Je me demande en fait pourquoi ça ne s’est pas reproduit. Ni l’un ni l’autre n’avons créé de nouvelles occasions, comme si à un endroit la chose avait existé sans exister. Notre relation à changer, certes, il y a entre nous une proximité qui n’existait pas du temps où Danielle me faisait surtout frémir d’irritation. Et j’assume désormais de la trouver belle et désirable. Mais ça reste une formalité, une relation d’amis occupés chacun à des tâches plus prenantes que celle de développer un lien dont les prémisses étaient pourtant…

Bah, peut-être que ce n’est tout simplement pas dans notre nature. Après tout, c’est notre amour de la place que prend notre travail qui nous a rapproché.

Chevalerie feule sur mon bureau à l’approche du patronus qui traverse la porte sans efforts. Je hausse un sourcil en découvrant l’aigle majestueux de Danielle qui déploie ses ailes avec mépris, juste à pic. Doucement je soupire et me lève. Quelques minutes plus tard je pénètre dans son bureau, sans savoir si la coïncidence vient du fait que je pense à elle régulièrement ces derniers temps, ou d’un simple jeu du destin comme il en arrive parfois.

- Salut Danielle, ai-je à peine le temps de formuler avant qu’elle ne m’assène une nouvelle qui me fige sur place. Mon début de sourire disparaît. Je la dévisage un instant, les lèvres serrées, les traits tendus. Mon cœur a raté un battement sourd. « Morte. » Les éléments de cette nouvelle agitent en moi un flot de sentiments contradictoires. « Tu as eu accès à ses souvenirs, à quel point ? » C’est la nervosité qui gagne sur le soulagement. Les informations détenues par Hellsoft viennent peut-être de disparaître avec elle, ou se sont contenté de se transmettre à quelqu’un d’autre. « Il faut que je voie. » Il faut que je sache jusqu’où les secrets des mystères se sont échappés.


cdd1d3c85c0300ef4f5ba7c4f45e58f3.gif
I've been throwing stones, waiting by the river, I've been on my own, praying like a sinner, and you've been gone too long, I'm waiting out the winter, I've been on my knees, praying like a sinner© by Sun, avatar by hedgekey

Spoiler:
Danielle Coleman
Danielle ColemanChef de la milice
Messages : 286
Profil Académie Waverly
On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] Icon_minitimeSam 17 Oct 2020 - 17:59
L’annonce de Danielle a heurté Constantine, elle le remarque à ses traits tendus, à son sourire qui disparaît pour se transformer en une grimace anxieuse, crispée. Elle l’observe en silence et prend appui sur son bureau derrière elle. Elle a le visage fatigué de cette intervention qui a pris fin aujourd’hui mais que la milice mène sans relâche depuis des semaines, et le regard agité par ces souvenirs qui occupent sa mémoire, la remplissent d’une infinité de détails qu’elle ne contrôle pas dont elle ne perçoit pas encore tous les contours.

« Tu as eu accès à ses souvenirs, à quel point ? »
« Je suis entrée dans son esprit juste avant qu’elle ne meure. » explique Danielle. « Je n’ai pas pu choisir à quoi j’accédais, j’ai juste récupéré tout ce qu’elle laissait s’échapper. »

Elle devine, au ton urgent de Constantine qu’il craint pour ces secrets qu’a emporté Hellsoft dans sa fuite, ceux qui concernent les Mystères et qui doivent impérativement y rester. Il la presse d’un regard, d’une parole, de les lui dévoiler. Le visage de Danielle se ferme devant cet ordre urgent dans lequel l’interrogation ne semble pas avoir sa place. Son regard se heurte à celui de Constantine et elle l’observe dans un silence qui pèse sur une atmosphère déjà tendue.

Depuis ce moment qu’ils ont passé ensemble, ses rapports à Constantine ont paradoxalement drastiquement changés et sont restés terriblement similaires à ceux qu’ils entretenaient avant. Ils ne se voient pas plus souvent, et n’ont jamais cherché à se retrouver – physiquement – proches l’un de l’autre. Parfois, Danielle le regrette ; souvent, elle n’y pense pas. Elle sent toutefois que son regard sur son collègue a changé, que quelque chose dans ses gestes retient son attention différemment, et que ses pensées s’égarent parfois vers lui sans qu’elle ne s’en rende compte.

Ce soir – ou plutôt cette nuit, encore une fois – le regard de Danielle est à la fois teinté de cette nouvelle intimité acquise il y a quelques semaines, mais chargé aussi d’une fermeté inébranlable que la requête de Constantine a éveillée chez elle. Elle le sait attaché à son département – à vrai dire, elle sait qu’il lui dédie l’intégralité de sa vie – et elle sent que, si leurs intérêts divergent, Constantine refusera de céder une parcelle de son terrain – comme elle.

« Je sais. » lui répond-elle finalement. « De toute façon, j’ai besoin de toi pour savoir quels souvenirs appartiennent aux Mystères, la plupart se confondent. »

Un autre silence suit ses propos, et Danielle l’utilise pour poser à cette observation des conditions :

« Je n’ai pas pour habitude de laisser quelqu’un entrer dans mon esprit. » annonce-t-elle. « Je peux te laisser voir ce que j’ai vu dans la mémoire d’Hellsoft, mais tu ne peux pas interférer dans ces souvenirs. » En d’autres termes : les modifier ou les effacer. « Tout ce qui vient de sa mémoire est comme… Imbriqué. J’ai besoin que tout reste intact. » Elle ajoute, avec un regard sérieux : « Je n’ai pas besoin de te préciser que la plupart des informations concernent la lutte contre le LEXIT et qu’elles ne peuvent pas non plus sortir de mon bureau. »[/color]


On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] 191118053138600908
Kit Nora ♥
Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
Messages : 382
Profil Académie Waverly
On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] Icon_minitimeDim 25 Oct 2020 - 13:26
Ça y est Danielle Coleman est redevenue Danielle Coleman, directe froide et sans concession. C’est évident en trois secondes et demi à peu près qu’elle ne lâchera rien, pas une seule des petites goutes essentielles qu’elle a recueilli au creux de l’agonie d’Hellsoft et ça me fait tressaillir d’impatience parce que, en fait, quelle tranquillité je gagne à savoir ses souvenirs en train de se balader je ne sais où ?

Ok, peut-être…

- Toi seulement ? Personne d’autre n’est allé mettre son nez là-dedans hormis toi ? » Ça n’a rien d’une supplication mais j’espère véritablement que c’est le cas. Effectivement savoir Danielle dépositaire de ces connaissances est, j’imagine, un moindre mal même si… Je la scrute un moment et constate avec un trouble relativement déstabilisant que nous nous jaugeons l’un l’autre.

Notre nouvelle proximité n’est pas anodine. Nous avons beau ne pas l’entretenir dans les règles de l’art il y a quelque chose qui a changé et je commence à voir la précision des limites de ce flou artistique qui a brouillé les bordures d’une relation jusqu’à présent rigoureusement professionnelle. Je ne veux pas faire d’exceptions pour elle. C’est troublant bien sûr, parce qu’une partie de moi lui fais confiance, je crois, presque intégralement. Et il y a l’autre, celle attachée aux mystères, qui identifie en elle l’alliée d’un gouvernement qui ne doit sous aucun prétexte prendre le pouvoir sur ma souveraineté. Un autre département qui défend ses intérêts avec au moins autant de passion. Je ne suis pas certain d’apprécier ce qui se heurte en moi lorsque ces deux côtés se rencontrent, se confrontent et se brouillent.

La Danielle qui respire avec un calme froid face à moi, me scrute de ses yeux profonds, impassible, invoque en moi une Danielle différente. Une Danielle brûlante au regard tendre. Une Danielle cambrée contre moi, les yeux mi-clos, la bouche entrouverte sur un souffle gémissant qu’elle me vole en mélangeant son plaisir au mien, en lui répondant en échos de caresses pressées et tendres. Une Danielle dont j’ai goûté la saveur et exploré les creux de ma bouche. Une Danielle qui en posant ses lèvres contre les miennes a agité mon cœur de battements qui ne cessent plus depuis.

Je ne veux faire aucune concession à cette Danielle-là.

Et ce qui était une évidence devient une lutte contre ce désir intempestif de lui plaire, d’être aimé d’elle, alors que je dois au contraire l’affronter et obtenir quelque chose qu’elle ne me donnera pas. Je souris un peu du cadeau qu’elle me fait, incertain de la saveur de cette primauté. Ça ressemble de loin à du donnant-donnant et je ne suis pas prêt à passer de transaction.

- Tu as besoins de moi pour éclaircir des visions que je ne veux pas que tu voies, hum… D’aaaaccord, dis-je avec une mesure d’ironie.
- Tout ce qui vient de sa mémoire est comme… Imbriqué. J’ai besoin que tout reste intact.
- Bien sûr, réponds-je, mais Danielle… Je ne peux pas te laisser partir avec. Tu sais, rapport au fait qu’on soit assermenté, tout ça… Tu sais très bien que démêler des souvenirs c’est un travail et que ça ne peut pas servir d’excuse. Donc, pardon d’insister. Mais je ne peux pas te laisser te souvenir de ce que tu vas voir.


cdd1d3c85c0300ef4f5ba7c4f45e58f3.gif
I've been throwing stones, waiting by the river, I've been on my own, praying like a sinner, and you've been gone too long, I'm waiting out the winter, I've been on my knees, praying like a sinner© by Sun, avatar by hedgekey

Spoiler:
Danielle Coleman
Danielle ColemanChef de la milice
Messages : 286
Profil Académie Waverly
On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] Icon_minitimeMer 28 Oct 2020 - 9:29
« Non, personne n’a rien vu. » confirme Danielle, sans quitter Constantine des yeux.

Elle sent qu’un rapport de force se tisse dans leur échange ; elle décèle dans le regard que Constantine pose sur elle une fermeté similaire à la sienne, qui refusera la moindre concession. Danielle n’a pas l’habitude d’une opposition aussi franche, encore moins de la part de Constantine. Elle l’observe attentivement, ses yeux voilés de sérieux qu’elle laisse courir sur son visage dont elle connaît désormais les contours avec une familiarité qui ne cesse de la surprendre. Dans son regard qu’elle a vu doux, qu’elle a aussi vu enfiévré, ne demeure qu’une lueur décidée. Dans sa voix qu’elle a connu chaude, chuchotée, ne reste qu’une ironie mordante qui la heurte.

Il y a quelque chose d’étrange, de curieux à cette conversation qui n’en n’est pas vraiment une. Danielle et Constantine ne se parlent pas vraiment ; ils cherchent à s’imposer mutuellement leurs volontés. Chaque mot vient contredire l’autre, chaque mot défend des intérêts qui n’ont rien en commun. Dans le bureau de Danielle, l’ambiance est alourdie par leurs postures défiantes ; Danielle a croisé les bras contre sa poitrine, s’est appuyée contre son bureau, et son visage – qui témoignait pourtant d’une profonde fatigue et surtout d’une profonde lassitude – a revêtu le masque de froideur qu’elle adopte dans toutes les négociations qu’elle mène. En fait, il y a quelque chose d’étrange à ces positions volontairement méfiantes qu’ils ont tous les deux naturellement adoptées alors qu’ils s’abandonnaient dans les bras l’un de l’autre il n’y a pas si longtemps. La logique aurait pu comprendre que, désormais, leurs rapports professionnels soient teintés par une compréhension mutuelle, par une volonté de plaire, de faire plaisir. Il n’en est rien.

Paradoxalement, Constantine n’a jamais autant plu à Danielle.

« Tu as besoin de moi pour éclaircir des visions que je ne veux pas que tu voies, hum… D’aaaaccord. » dit Constantine avec une ironique piquante, qui fait hausser les sourcils de Danielle.
« J’ai besoin de toi pour me faciliter un travail titanesque. » corrige-t-elle alors sèchement. « Je me débrouillerai seule si c’est nécessaire. »

Que Constantine n’aille pas songer qu’elle est dépendante de lui pour exécuter son travail ; Danielle n’a jamais eu le réflexe de s’appuyer sur ses collègues pour mener à bien les tâches qui lui incombent et ne commencera pas à le faire ce soir.

Mais il persiste dans son refus, argue qu’il ne peut pas la « laisser » se souvenir d’éléments qui sont déjà présents dans sa mémoire. Les épaules de Danielle se tendent, elle se redresse ; elle déteste la formulation qu’il a employé et la façon dont il décide, arbitrairement, qu’il a le droit – le pouvoir même – de choisir ce qui peut demeurer dans son esprit ou non. Constantine semble si sûr de lui que Danielle le trouve à la fois particulièrement attirant, et hautement insupportable. Si cette première pensée charge l’ambiance d’une teinte plus nuancée, c’est la seconde qui s’exprime dans ses paroles :

« Ce n’est pas une question de travail, ou d’excuse. Dans la mémoire d’Hellsoft, ce qui est lié au LEXIT et aussi lié aux Mystère ; supprimer un des deux éléments leur fait perdre tout leur sens. » Le regard de Danielle ne lâche pas celui de Constantine. « Ces souvenirs sont la seule chose qu’on a pu récupérer d’Hellsoft avant sa mort, je ne vais pas courir le risque de les rendre inutilisables. D’ailleurs, » fait-elle remarquer, « j’aurais dû convoquer une réunion d’urgence entre Leopold et la milice pour leur partager la mémoire d’Hellsoft, bien avant d’évoquer le sujet avec toi. Si je ne l’ai pas fait, c’est justement pour que ces souvenirs restent entre les murs de ce bureau et qu’on les traite avant qu’on ne m’en demande le rapport. Mais Constantine, » conclut-elle, « il est hors de question que tu modifies ma mémoire. »


On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] 191118053138600908
Kit Nora ♥
Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
Messages : 382
Profil Académie Waverly
On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] Icon_minitimeVen 6 Nov 2020 - 0:30
La voix de Danielle claque durement quand elle y place les quantités insupportables de fierté qu’elle a dans son caractère, intrinsèquement greffé en elle comme une petite sangsue devenue énorme à force de se nourrir, d’être nourrie, je lui décoche un regard sombre serti d’un sourire aussi glacial que le givre qui m’a giflé les joues lorsqu’elle a répliqué. Danielle Coleman n’a pas besoins de moi. Évidemment, elle n’a besoins de personne, Danielle Coleman se débrouille seule, aussi seule que je me débrouille, aussi indépendante que le vent suivit par l’orage, aussi libre que les plumes de l’aigle qui lui sert de patronus et qui à midi plane au-dessus des versant rocheux pour fondre sur un ibex accroché là, y planter ses serres, dévorer sa gorge offerte.

Je ne peux rien contre elle. Elle est mon aigle. Elle est ces serres enfoncées dans mes flancs, elle est ce bec crochu qui fouaille et fait couler mon sang. J’ai beau sourire, j’ai beau avoir dans la bouche des paroles pleines d’un fiel sauvage qui tente d’imposer mon désir, ma volonté est morte au moment où je suis entré dans ce bureau. Je mime une attitude. Je sais que je ne pourrais la forcer à rien. Que si elle décide de me jeter dehors, de faire cette analyse sans moi, de se débrouiller seule, je ne pourrais pas l’en empêcher. Elle pourrait livrer ces connaissances dont elle dispose désormais à n’importe qui. Elle pourrait me porter préjudice. Elle pourrait me faire du tords. Elle en fait en me résistant, c’est mutuel, je sais qu’elle le sent autant que moi.

Mais il y a autre chose…

J’avance d’un pas, automatique, poussé par mon instinct que j’écoute et qui pulse, étrangement, fort, terriblement. J’avance d’un pas, vers Danielle statique les bras croisés défiante, terrible, insupportable et je réalise que c’est comme avant, insupportable parce qu’elle résiste parce qu’elle est plus dure que du cristal, plus indestructible que la glace épaisse des bords de lacs qu’on tenterait de gratter à la main, plus terriblement définitive qu’une déesse capable d’un geste de vous interdire de parler. Elle me frustre. Inatteignable prêtresse de l’absolu, elle me dévisage elle ne cille pas. Moi aussi, Danielle, j’ai l’habitude de me faire obéir. Peut-être que ça paraît moins évident. Peut-être que mon sourire à moi est plus acide que gelé et que mes yeux n’ont pas cet attrait définitif d’une puissance si profonde qu’il m’en assèche la bouche. Mais moi aussi, quand je veux obtenir, j’ai cet esprit qui ne lâche rien, qui se détourne tout au plus comme on biaiserait sur un échiquier la possibilité d’un échec.

- Alors… C’est un traitement de faveur, dis-je doucement. Ma voix à adoptée la profondeur veloutée du murmure alors que je la dévisage, lorsque je comprends brusquement.

Cette proximité que je cherche, le ton vibrant d’une confidence esquissée, la tension induite que je ressens sans en avoir pris conscience, je réalise que c’est Danielle qui me scrute, qui répond à mon opposition par cette irritation que je connais bien, mais aussi par cette autre chose, et cet autre chose, c’est du désir.

Et comprendre que ma résistance l’attire m’attire en retour assez brutalement pour qu’une étincelle humide puisse traverser mon regard. Je comprends ce qui nous anime. C’est ça. La dynamique a bien changé. Je baisse les yeux un instant, très court, pour le plaisir unique de retrouver son regard là où je l’ai laissé, si fixe. Je sens en moi un besoin irrépressible de la voir se troubler. La déstabiliser juste un instant fugace qui cesserait d’éxister aussitôt. Car ensuite sûrement je prendrais plaisir à être dominé par elle.

- Pourquoi ? Depuis quand fais-tu des traitements de faveur à quelqu’un comme moi, Danielle ? » Nous savons tous les deux très bien depuis quand. « Tu savais que je me sentirais agressé par ta volonté de garder ces souvenirs pour toi. Pourquoi prendre un tel risque ? » Dis-je encore en posant doucement ma main contre le bureau, la frôlant, mon corps près du sien, ses lèvres si proches des miennes.




cdd1d3c85c0300ef4f5ba7c4f45e58f3.gif
I've been throwing stones, waiting by the river, I've been on my own, praying like a sinner, and you've been gone too long, I'm waiting out the winter, I've been on my knees, praying like a sinner© by Sun, avatar by hedgekey

Spoiler:
Danielle Coleman
Danielle ColemanChef de la milice
Messages : 286
Profil Académie Waverly
On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] Icon_minitimeDim 8 Nov 2020 - 19:35
Danielle est assurée dans des positions qu’elle n’abandonnera pas. Elle n’a jamais été une femme de concession ; peut-être est-ce pour cela qu’elle est autant admirée que détestée au sein du Ministère. On ne négocie pas facilement avec Danielle Coleman et, lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi sensible que celui qu’ils abordent aujourd’hui, on ne négocie pas du tout. La mémoire est un espace sacré pour Danielle et il est impensable qu’on modifie la sienne, qu’on la distorde, qu’on l’altère. Elle a besoin de la savoir intacte et surtout la savoir fiable. Ses longues recherches et interventions en tant qu’Oubliator lui ont prouvé à maintes reprises tout ce qu’une intrusion au sein d’un espace mental peut causer comme dommages irréversibles. Constantine n’y est même pas formé ; il est hors de question qu’elle lui serve de cobaye.

Et tant pis – ou tant mieux ? – si Constantine s’irrite et s’agace de cette position qu’elle ne lâche pas, qui s’exprime à la fois dans ses mots et dans l’assurance de son regard.

« Tu peux appeler ça comme tu veux. » répond Danielle en haussant les sourcils, sans le quitter du regard et surtout sans répondre à cette affirmation qu’elle laisse planer au-dessus d’eux.

Car au fond, Constantine a raison, il s’agit d’un traitement de faveur qu’elle lui fait, quand le protocole aurait préféré qu’elle informe ses supérieurs hiérarchiques directs en amont. Les souvenirs d’Hellsoft appartiennent désormais davantage au département de la justice magique qu’à celui des Mystères. Constantine aurait très bien pu en prendre connaissance bien plus tard ; à vrai dire, dans d’autres circonstances, cela aurait probablement été le cas.

Mais justement, les circonstances ont changé, leur relation a changé, leurs rapports sont à la fois terriblement similaires et totalement différents. Cela se devine dans cette décision qu’elle a pris en envoyant son Patronus chercher Constantine, dans ce « traitement de faveur » qu’elle lui accorde, mais aussi dans la façon dont ils s’opposent l’un à l’autre, dont ils se défient, puis, finalement, dans cette manière que Constantine a de s’approcher d’elle, de l’observer sans ciller.

« Tu savais que je me sentirais agressé par ta volonté de garder ces souvenirs pour toi. Pourquoi prendre un tel risque ? »

Cette question étonne Danielle, mais pas autant que la brusque proximité de Constantine, qui la frôle en prenant appui contre son bureau. Son corps est tout proche, ses lèvres ne sont séparées des siennes que par un imperceptible mouvement. Danielle a un soupir, qui exprime autant une irritation qu’un désir contenu.

« Ethique professionnelle. » lâche-t-elle avec une pointe d’ironie.

Danielle aussi se rapproche légèrement de Constantine, son regard vrillé dans le sien.

« Tu aurais préféré apprendre ça demain matin, après Leopold, Goldstein, et l’intégralité de la milice ? » demande-t-elle alors, ouvertement sceptique. « Et puis, le risque que tu te sentes agressé par ma volonté ? » relève-t-elle avec l’ombre d’un sourire sur les lèvres. « J’ai l’habitude. »

Sa main frôle la sienne, elle poursuit :

« Autant que tu sois agressé par ma volonté plutôt que de compromettre l’intégralité de ton département en réunion d’urgence, je suppose. » Et parce que l’entêtement de Constantine, son assurance et son ironie mordante sont terriblement séduisants. « Assermente-moi si ça te chante, ce sera ma seule concession. » assène finalement Danielle. Une concession qui n’en est, finalement, pas vraiment une.



On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] 191118053138600908
Kit Nora ♥
Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
Messages : 382
Profil Académie Waverly
On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] Icon_minitimeMer 9 Déc 2020 - 14:05
Danielle frôle ma main de la sienne et mes yeux de son sourire à peine esquissé qui ressemble à une ombre de défiance paresseuse, comme si elle savait qu'elle avait déjà gagné. Je lui retourne un rire sarcastique et bas sans répondre, parce qu'elle sait, et elle a raison. Oui, elle a l'habitude, et moi aussi. S'est-elle rendu compte de la tonalité de mon exaspération ? De l'irritation à peine contenue qu'elle déclenchait chez moi jusqu'à présent ? C'est certain. On ne parle pas aussi peu pour ne pas remarquer l'essentiel, Danielle n'a rien de lunaire, après tout, elle est mon opposée. Et je suis un livre ouvert, encore plus pour elle qui génère des émotions si fortes et si vives d'attirance et de rejet mêlé. Elle se moque sans retenue, comme si aucun de ses mots ne pouvait m'atteindre, et bien entendu ils glissent sur moi avec une sorte d'acceptation qu'aucune partie de moi ne cherche à démentir car cela m'amuse. Notre ambivalence m'amuse. Notre opposition m'amuse. C'est une étreinte qui comporte beaucoup plus de saveurs qu'une acceptation sans limite, je suis étonné de le découvrir, et surtout qui nous permet de nous faire croire à notre totale indépendance. Et j'aime cette sensation. J'aime me sentir liée à elle par un fil si tendu et si lâche qu'il me permette à la fois de désirer sa présence sans craindre son absence.

- Autant que tu sois agressé par ma volonté plutôt que de compromettre l'intégralité de ton département en réunion d'urgence, je suppose. " Me dit-elle avec un calme désagréable. Je ris encore, mes lèves ont glissé près de son oreille lorsque je réponds :
- Tes suppositions sont pleines d'une attention qui me surprend et qu'au fond, j'apprécie. "
- Assermente-moi si ça te chante, ce sera ma seule concession. "

Je ferme les yeux. L'odeur douce de son cou s'insinue dans mes sens et je la respire lentement comme une caresse. Il y a toujours contre mes doigts le toucher de sa main chaude, imperceptiblement j'avance, je comble le reste d'air qu'on préservait par jeu, je crois, nos corps se touchent. Mes lèvres frôlent la peau de sa nuque, de la naissance de sa mâchoire, de l'échancrure de son col serré. Je n'ai aucune idée de ce que je suis en train de faire. Probablement quelque chose qui mélange intimement une situation professionnelle à quelque chose à laquelle elle ne devrait pas être mêlée. Mais peut-importe. La sensation est douce, les odeurs tendres, et toute cette situation qui aborde des différences controversées semble étonnement se marier ainsi de façon assez logique.

Peut-être le regretterais-je plus tard.

Peut-être ne le regretterais-je jamais.

Peut-être que ma relation avec Danielle est vouée à ressembler à ça pour toujours, un mélange absurde d'attirance, de tendresse, d'acidité, d'amertume et de frustration. De oui et de non. Qu'est-ce que je suis censé faire de ça ? Je ne préfère pas y réfléchir.

J'embrasse la peau tendre, près de la clavicule. A peine. Un souffle, pour sentir. Je réfléchis à cette concession qu'elle me propose. En sachant qu'elle ne reculera pas, parce qu'il est facile d'imaginer que j'aurais refusé à sa place de façon aussi catégorique, pour les mêmes raisons que j'imagine la traverser, mais en sachant aussi que l'assermentation n'est qu'une consolation relative, parce que le serment peut, avec beaucoup d'ingéniosité, parfois, être rompu ou contourné.

Pourtant ce n'est pas aussi anodin que son ton peut le laisser paraître.

Mais assermenter quelqu'un qui n'est pas de mon département ?

Je souris.

- Qu'est ce qui me garantit que tu ne vas pas chercher les failles aussitôt une fois que ce sera fait ? " J'ai frôlé la langueur de son cou, les yeux toujours clos sur les sensations mélangées. " Il faudrait que je te fasse confiance, c'est ça ? Est-ce que je peux te faire confiance, Danielle Coleman ? "

Je n'en sais rien, et ne le saurais probablement pas avant une preuve critique. Par contre je sais combien je suis proche de la toucher de façon plus ferme, pour joindre ses lèvres, pour sentir sa peau nue, pour jouir encore de cette volupté délicieuse dont elle m'a laissé le souvenir.


cdd1d3c85c0300ef4f5ba7c4f45e58f3.gif
I've been throwing stones, waiting by the river, I've been on my own, praying like a sinner, and you've been gone too long, I'm waiting out the winter, I've been on my knees, praying like a sinner© by Sun, avatar by hedgekey

Spoiler:
Danielle Coleman
Danielle ColemanChef de la milice
Messages : 286
Profil Académie Waverly
On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] Icon_minitimeVen 15 Jan 2021 - 14:09
Constantine est si proche d’elle que Danielle respire sa présence, l’apprécie, la désire. Elle ferme les yeux lorsque ses lèvres effleurent enfin son cou, puis sa mâchoire, dans une étreinte qui n’a rien de professionnelle et qui n’aurait pas dû s’inviter dans leurs rapports. Pourtant, ni Constantine ni Danielle ne semblent désirer y mettre un terme ; ils trouvent, dans ce rapport étonnant, une façon très différente de mettre en exergue leurs différences. A l’irritation habituelle de leurs conversations professionnelles se trouve une tendresse surprenante, un besoin irrémédiable de proximité, et un désir grandissant. Malgré tout, leurs positions initiales restent inchangées ; Danielle refuse de céder à la demande de Constantine, et ce dernier mène, contre elle, une bataille qu’il sait perdu d’avance. La concession qu’elle lui propose ne le satisfait pas entièrement, elle le devine car, à sa place, elle ne s’en serait pas satisfaite non plus.

Malgré tout l’atmosphère ne s’alourdit pas ; elle demeure étonnement douce. Danielle, qui n’est habituée à la douceur, s’en étonne une nouvelle fois, comme elle en avait été surprise quelques semaines plus tôt. Sa main finit par glisser dans la nuque de Constantine, qui embrasse la peau de sa clavicule, visiblement pensif. Ils restent ainsi de longues secondes, dans un silence qui ne dit rien d’autre que leurs pensées.

Finalement, les questions de Constantine lui parviennent dans un murmure à peine troublé par le silence. Danielle sourit, la joue appuyée contre ses cheveux, mais demeure muette le temps de réfléchir à sa réponse. Il n’a pas tort : un serment peut être brisé, contourné, abusé. Danielle est une suffisamment bonne sorcière pour y parvenir. La question de Constantine est légitime : peut-il lui faire confiance ? A cela, il est difficile d’apposer une réponse aussi catégorique qu’un « oui » ou un « non », Danielle le sait pertinemment, et pense que Constantine en est tout aussi conscient qu’elle. On ne peut pas affirmer sa confiance en quelqu’un car finalement, les mots n’ont pas assez de poids pour dire ces choses-là. Finalement, ce n’est pas tant une question de dire que de croire.

« Ça, c’est un risque que tu vas devoir prendre. » répond donc Danielle en effleurant la peau de sa nuque, du bout des doigts. Finalement, elle rapprocha ses lèvres de son cou pour l’embrasser, à son tour. « Il y a seulement deux choses que je peux te dire à ce sujet. La première, » commence-t-elle contre lui, « c’est que ce serait absurde que je te propose de faire un serment pour chercher à le briser par la suite. Je ne te l’aurais jamais proposé sinon. »

Le pragmatisme de Danielle s’efface face au deuxième élément qu’elle lui confie.

« La seconde, » poursuit-elle en se reculant légèrement pour trouver le regard de Constantine, « c’est que si je n’avais pas confiance en toi, je ne t’aurais jamais prévenu que je possédais les souvenirs d’Hellsoft, alors que je savais que ça m’attirerait plus de problèmes qu’autre chose. »

Son souffle se dépose sur les lèvres de Constantine, qu’elle observe un bref instant. Cependant, Danielle ne bouge pas, immobile dans une réflexion qui ne lui appartient pas totalement.



On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] 191118053138600908
Kit Nora ♥
Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
Messages : 382
Profil Académie Waverly
On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] Icon_minitimeVen 12 Fév 2021 - 20:27
Je ne voudrais être nul pars ailleurs. Je ne voudrais pas que cette discussion ait lieux autrement. Je ne voudrais pas de nos incessants colloques séparés d’un bureau des débuts, d’un rendez-vous professionnel ou d’une étreinte intime cloisonnée. Je ne voudrais rien d’autre que ce qui m’étreint exactement à cet instant ; un mélange flou de frustration, d’excitation intellectuelle, de désir. Sa main sur ma nuque, ses lèvres électriques qui m’effleurent, toutes ces sensations mêlées de sentiments coulant jusqu’au creux de mon ventre. Ses doigts cherchent du bout de leur caresse à me dominer. Sa langue forme ses limites au creux de mon oreille. Elle marchande avec moi, me manipule du grain de sa voix et de son souffle, de la chaleur qu’elle dégage tout contre moi. Je meurs d’envie de lui dire oui et non, de l’allonger sur le bureau et de rompre, d’elle et de ce qu’elle ne veut pas me donner. Elle me force, d’une pression de la main, à la distance qui lui convient et m’impose et son regard dont je m’empare avec aigreur.

Ses mots voyagent jusqu’à moi comme au travers d’une gaz épaisse. J’en comprends pourtant le sens, et le sens implicite. Je vois ses yeux posés sur mes lèvres qu’elle regarde sans rien faire. Qu’est-ce qu’elle ressent, en m’affirmant ainsi qu’elle me fait confiance ? C’est vrai. Elle m’a prévenu. Elle m’a parlé. À moi. Avant tout le monde. Pourquoi ? Que suis-je pour elle ?

A-t-elle comme moi le cœur qui bat, le sang qui bat, sourd, quand elle me voit ? A-t-elle parfois des pensées qui la traverse brusquement, invoquées inconsciemment, qui l’obligent à penser à moi ? Rêve-t-elle parfois de ma présence ? S’est-elle déjà immobilisée au centre du hall du Ministère en pensant reconnaître mon odeur pour me chercher des yeux dans la foule ?

Je trésaille et compose un sourire forcé.

Je sais que j’ai perdu. J’ai perdu à l’instant où elle ouvert ce dossier et obtenu le devoir de le classer. J’ai perdu des mois et des mois plus tôt quand j’ai compris l’attirance que j’avais pour elle et encore plus depuis que je sais qu’elle me tient dans le creux de sa main. J’ai perdu depuis que j’ai l’impression de faire face à celle qui devient un peu plus de jours en jours la présence que je cherche.

Je ne veux pas perdre mon indépendance pour elle, pour rien. Mais son attitude glaciale, austère, laconique, tendre, exhibe les mêmes priorités. Et pour ça je sais qu’elle pourrait être comme ma meilleure amie. J’aime son absence de mots. Elle me permet de ne pas être courageux. Je crois que j’aime son égoïsme.

- Je vois, alors… On ne discute pas. » Je hausse les épaules d’un air moitié déçu moitié contrarié. C’était évident pourtant qu’elle ne me laisserait le choix de rien, parce qu’elle me fait déjà un trop beau cadeau en me proposant ce serment, en me faisant venir, en me tenant au courant. Et je sais que ça n’a rien n’à voir avec notre prétendue collaboration sur le dossier Hellsoft.

Ça a tout à voir avec ses yeux sur mes lèvres et ses doigts contre ma nuque.

- Laisse-moi t’assermenter, si c’est la seule chose que tu peux admettre entre nous. » Je crois que j’ai conscience du double sens de ma réponse, sans savoir exactement moi-même ce que j’essaie de dire. « J’ai confiance en toi. » Doucement je me penche vers elle, caresse ses lèvres, enflamme enfin sa bouche d’un baiser profond et tendre.

Et j'éprouve un plaisir immense à savoir que sur moi, sa main s'est refermée.

RP TERMINÉ



cdd1d3c85c0300ef4f5ba7c4f45e58f3.gif
I've been throwing stones, waiting by the river, I've been on my own, praying like a sinner, and you've been gone too long, I'm waiting out the winter, I've been on my knees, praying like a sinner© by Sun, avatar by hedgekey

Spoiler:
Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
On s'accroche aux secrets [Constantine & Danielle] Icon_minitime