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Tellement de choses que j'aurais voulu effacer ou revivre [Emily]

Samir Conway
Samir ConwaySa Majesté de l'humour
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Profil Académie Waverly
Tellement de choses que j'aurais voulu effacer ou revivre [Emily] Icon_minitimeMer 30 Sep 2020 - 15:42
You know how the time flies
Only yesterday was the time of our lives
We were born and raised in a summer haze
Bound by the surprise of our glory days



Samir asséna un coup de main énervé à sa radio qui s'éteignit aussitôt. Il n'avait rien contre cette chanson les deux-cent premières fois qu'elle était passée, mais si le programmateur musical de la station devait avoir un accident de kite surf. Eh bien. Quel malheur, il n'était pas connu pour un fort sens de l'empathie de toute façon. Terminant sa tasse de thé, il adressa une dernière caresse à Will avant de partir vers une folle journée de travail, de bonheur et d'amour. Vivement le soir, il y avait un documentaire sur Longford qu'il attendait depuis... Oh Merlin. Il avait vraiment une vie de vieux.

Le début de la matinée s'était déroulée sans trop de heurts et la vie était plutôt calme, c'était toujours mieux que de devoir s'occuper de trucs trop glauques... Ce qui ne tarderait pas à arriver puisqu'il ne devait pas tarder à aller parler meurtre et fruits des bois avec Rozenski. Il détestait quand les affaires devaient changer de bureau, bien souvent la police magique le prenait mal et la milice partait du principe que tout ce qui avait été fait avant était au mieux de l'amateurisme de vieux croutons dépassés. Au final personne n'avait envie de coopérer et ça rendait son travail à lui beaucoup plus chiant qu'il ne devrait l'être.

"Bonjour." Il n'avait jamais eu l'occasion de travailler avec elle et, plus rare encore, n'en avait pas entendu grand chose non plus. Allait-elle être une bonne surprise ? Pourquoi pas. S'il n'avait entendu personne s'en plaindre, c'était déjà un bon début, les mauvaises réputations se créaient plus rapidement que... que beaucoup de choses. "Vous allez bien ? Il ne lui avait jamais vraiment adressé la parole auparavant, il pouvait bien se permettre de commencer par une phrase bateau avant de rentrer dans le dur du sujet.

Et quel cœur du sujet. Un cœur du sujet très intéressant. Bon, intéressant pour une émission sur le crime et la pauvreté dans les midlands et qui serait diffusée un jeudi à 15 heures sur BBC 4, mais intéressant quand même. La victime était un peintre, assez mauvais si l'on faisait confiance au sens artistique de Samir, et le seul suspect avait une alibi plus solide que... que les murs de la Marchbank déjà. Bon, il fallait qu'il arrête d'essayer d'improviser des comparaisons, ça n'était pas son point fort.   La seule piste à laquelle il était possible de se raccrocher c'était une empreinte partielle sur la baguette non enregistrée trouvée proche de la scène et dont le dernier sort lancé laissait peu de doute sur le fait que son propriétaire ne s'en était pas servi pour se faire une omelette. Ou alors une omelette avec ce qu'il restait de notre pauvre Christian Lawson. L'enquête était restée au point mort après ces premières découvertes et il était bien temps de s'en occuper, la justice ne se rendrait pas tout seul.

Si faire des comparaisons n'était pas son point fort, il n'était pas mauvais pour présenter des dossiers, tant mieux, c'était une grande partie de son travail et l'inverse aurait été gênant. Toujours était-il qu'au vu des maigres éléments à sa disposition il ne lui fallut pas bien longtemps pour qu'Emily soit au courant de tout ce qu'il savait. Il aurait bien directement enchaîné sur ce qu'ils allaient pouvoir faire pour débloquer l'enquête, les moyens de la milice étaient parfaits pour ça, mais il ne savait pas à qui il avait à faire et il n'était pas impossible qu'elle ne soit pas tout à fait au niveau de ses autres collègues. Alors juste pour vérifier. "Des questions jusqu'ici ?"


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Victoriae mundis et mundis lacrima. Bon, ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.
Emily Rozenski
Emily RozenskiMilicienne
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Tellement de choses que j'aurais voulu effacer ou revivre [Emily] Icon_minitimeLun 5 Oct 2020 - 8:59
Le Pear Pro d'Emily émit une vibration suivie d'une sonnerie aiguë et la milicienne s'arracha à la rédaction de son rapport pour jeter un oeil à la notification qui venait de s'afficher. Rendez-vous avec le procureur adjoint Conway dans cinq minutes. Elle réprima un soupir. Comme tout agent des forces de l'ordre digne de ce nom, elle entretenait une relation d'amour-haine avec les hommes de loi. Amour quand ils avaient la présence d'esprit de condamner un criminel à un long -très long- séjour derrière les barreaux, et haine... Le reste du temps. Les avocats n'avaient pas leur pareil pour faire trainer les procédures, soulever des problèmes là où il n'y en avait pas, exiger des délais supplémentaires... Ils la rendaient folle. Elle appréciait davantage -disons qu'elle détestait moins- les procureurs, souvent plus efficaces et pragmatiques, et elle s'efforça donc de ne pas se construire d'à priori négatif sur son futur interlocuteur.

Celui-ci ne tarda pas à entrer dans la petite salle de réunion qu'elle avait réservé pour l'occasion et Emily se leva pour l'accueillir et lui serrer la main.

"Bonjour, très bien merci. Je vous sers un café, un thé ?" proposa-t-elle, plus par politesse que par réelle intention de traverse l'open space pour aller lui chercher une boisson chaude alors qu'il avait certainement une cafetière dans son bureau.

Samir Conway lui répondit par la négative, visiblement désireux d'entrer directement dans le vif du sujet. Parfait, il marquait un point. Il commença immédiatement son exposé des faits et la milicienne l'écouta avec attention en griffonnant quelques notes sur son calepin. Elle avait réussi à troquer son vieil agenda pour le calendrier électronique de son Pear Pro mais elle continuait à prendre ses notes de façon manuscrite. Elle était bien plus rapide ainsi que si elle devait les taper sur clavier, même si la lenteur était loin d'égaler celle de certains de ses collègues -Angus, pour ne pas le nommer.

Le tableau de la situation fut assez vite dressé : un peintre quasi-anonyme qui avait visiblement été assassiné et ce à l'aide d'une baguette non-enregistrée retrouvée sur les lieux du crime. Le principal suspect avait un alibi solide, vérifiable et -elle osait l'espérer, même si on parlait de la PM- vérifié. Un crime de droit commun qui aurait du rester sur les bureaux de la PM, justement, s'il n'avait pas été question de cette baguette non-enregistrée. Depuis quelques temps, tout ce qui concernait le trafic illégal de baguette magique était traité par la Milice, dans l'espoir que cela finirait par les mener vers des sources d'approvisionnement du Lexit. Les terroristes ne se donnaient effectivement plus la peine de s'équiper chez Mr. Ollivanders, ce qui les rendait d'autant plus difficile à traquer. C'était sur cette fameuse baguette qu'Emily allait devoir orienter son enquête.

"Est-ce que l'empreinte partielle a donné des correspondances ? s'enquit-elle quand le procureur adjoint lui demanda si elle avait des questions. Toute personne ayant manipulée cette baguette est potentiellement un suspect. Pas forcément un meurtrier, mais au moins un trafiquant ou un revendeur. A bien y réfléchir, elle n'était pas certaine que la PM ait eu accès aux fichiers de la Milice qui contenaient beaucoup de données sensibles, dont peut-être une empreinte qui correspondrait à peu près avec celle retrouvée sur la scène de crime. "A peu près" ne suffirait certainement pas à placer qui que ce soit en état d'arrestation mais pourrait leur permettre de mener quelques interrogatoires, pour commencer. Vous avez le relevé de l'empreinte avec vous ? Je peux lancer un scan tout de suite."

La technomagie avait cela de bien qu'elle faisait gagner un temps fou aux forces de l'ordre dans ce type de recherches. Il suffisait de scanner une empreinte -même partielle- dans l'application Netflics, pour avoir un relevé des meilleures correspondances en quelques minutes.


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You’re under arrest
Samir Conway
Samir ConwaySa Majesté de l'humour
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Tellement de choses que j'aurais voulu effacer ou revivre [Emily] Icon_minitimeMer 14 Oct 2020 - 18:52
Samir n'était pas du genre à accorder sa confiance facilement. Cela était sans doute dû au fait qu'il ait beaucoup de choses à cacher aux autres et si c'était assez compréhensible qu'il ne fasse confiance à personne quant à ses activités peu légales, il pouvait être inquiétant de se rendre compte que cela avait aussi lieu dans tout le reste de sa vie. Il n'avait confiance en personne pour garder son chien, en presque personne pour choisir des films et, heureusement pour leur productivité, il n'avait pas confiance en Emily pour préparer du thé. Dès son arrivée au ministère en stage il avait eu la naïveté d'accepter un café préparé par ses collègues. On ne l'y avait plus jamais repris.

Au moins ils ne perdaient pas de temps en politesses et autres formalités, Emily avait l'air de vouloir en terminer au plus vite - par soucis d'efficacité de ce qu'il pouvait en juger -, tant mieux. Lui aussi avait d'autres choses à faire, s'il pouvait récupérer quelques minutes ici c'était ça de pris les réunions c'était déjà assez chia... épanouissant comme ça, pas besoin d'y passer des heures. Trop de gens voyaient les réunions comme des moments de socialisation autant que de travail et, si Samir n'avait rien contre partager un bon moment autour de la machine à eau, il préférait compartimenter tout ça, question d'efficacité. Une compétence de base qui manquait malheureusement cruellement à certains de ses collègues, mais que la femme en face de lui semblait maîtriser. A moins qu'elle ne soit complètement chiante et ne sociabilise jamais, il n'avait pas assez de données pour conclure à l'heure actuelle.

Tant pis, le mystère resterait entier, il n'allait pas non plus l'inviter à boire un coup juste pour savoir si elle était chiante. Déjà parce que ce serait interprété très bizarrement et ensuite parce que ce serait encore plus bizarre que ce qu'elle pourrait interpréter. Un autre mystère qui restait entier c'était le meurtre de ce pauvre monsieur qui s'offusquerait quand même un peu s'il savait qu'on mettait son affaire sur le même point que la personnalité de la milicienne, il y avait des priorités dans la vie quand même ! Mais le pauvre homme était mort et son offuscation resta inconnue. "Aucune correspondance non." Il en aurait parlé sinon. En fait. Elle était nouvelle, il lui pardonnait. "Les fichiers de la police ne sont pas aussi conséquents que les votres et les empreintes partielles n'ont pas une place de choix dans le coeur des analystes." Ca demandait énormément de temps et ça menait le plus souvent dans le mur. Ainsi après les quelques vérifications d'usages on laissait la place à d'autres enquêtes où les preuves étaient plus fournies et où l'on espérait pouvoir attraper quelqu'un. Passer quatre heures sur une empreinte pour obtenir 200 noms qui pourraient peut-être, sous le bon angle et à la bonne humidité, avoir de près ou de loin une ressemblance avec l'empreinte... La police faisait ce qu'elle pouvait avec ce qu'elle avait et cela impliquait de ne pas rester des années sur des enquêtes insolvables.

Mais insolvable n'était pas dans le vocabulaire de la milice. Du temps ils en avaient, de l'argent ils n'en manquaient pas et ils étaient encore jeunes. Si quelques policiers avaient fait le chemin vers la milice, la plupart d'entre eux étaient encore des novices, pas usés par des années d'échecs, de procédures et de renoncements. En bref de grands enfants qui, entre deux montages photos, usaient de la technomagie pour repousser les limites du possible comme dirait un agent de recrutement de la milice. Était-ce ce qu'Emily s’apprêtait à faire devant ses yeux ? Avec un peu de chance ! En même temps qu'il ouvrait le dossier jusqu'à la bonne page pour donner le scan des empreintes à sa collègue du jour, il ajouta quelques informations, espérant très fortement que la technomagie n'était pas au point de donner les réponses à leur question instantanément."L'enquête de voisinage n'a rien donné, il était solitaire" en même temps qu'il parlait il soulignait les parties intéressantes des comptes rendus - lui aussi était un adepte du papier dur à convertir aux merveilles des applications de brainstorming - "et assez routinier, restait chez lui tous les jou..." Il s'interrompit en voyant une première photo apparaître sur le pear de la milicienne. Ha. Puis une deuxième. Oh. Et une troisième. Bon, il fallait bien s'y attendre, les empreintes partielles étaient... ben partielles justement. Mais la liste s'allongeait à vue d’œil et finalement peut-être que ça n'était pas beaucoup mieux que de n'avoir personne. "Ca va en faire du tri à faire..."


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Victoriae mundis et mundis lacrima. Bon, ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.
Emily Rozenski
Emily RozenskiMilicienne
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Tellement de choses que j'aurais voulu effacer ou revivre [Emily] Icon_minitimeMer 4 Nov 2020 - 9:03
Emily attrapa le document que le procureur adjoint lui tendait et grimaça face à la reproduction de l'empreinte, effectivement très partielle. Evidement, la PM n'avait rien trouvé, leurs fichiers étaient moins fournis et leurs équipements moins performants -tout comme leurs agents, mais ça ils n'aimaient pas trop qu'on leur fasse remarquer. La milicienne sortit toutefois son Pear pour scanner l'empreinte dans Netflics. Le risque n'était pas tellement de ne rien trouver mais plutôt d'avoir beaucoup trop de résultats.

Laissant l'application travailler, elle reporta toute son attention sur Mr. Conway alors qu'il lui dressait une synthèse de l'enquête de voisinage. Leur victime avait été un homme solitaire et routinier, qui sortait apparement peu de chez lui. Pourquoi les profils des victimes dans les enquêtes de meurtres étaient-ils si souvent les mêmes ? L'adjoint du procureur se retrouva coupé dans son récit par une première photo qui s'afficha sur le Pear de la milcienne. Elle l'ignora pour inviter son collègue à poursuivre mais une deuxième photo s'afficha aussitôt, suivie d'une troisième, et probablement d'une vingtaine d'autres. Elle retint un soupir de lassitude en constatant que la liste continuait de s'allonger. Bon. Tant pis pour l'empreinte. Elle n'avait pas l'intention de passer des jours entiers à faire du tri dans cette liste qui ressemblerait bientôt à un recensement de tous les sorciers de Grande-Bretagne.

"On ne va pas trier tout ça, répondit-elle simplement en réfléchissant à une alternative. Il nous faudrait des critères supplémentaires pour filtrer les résultats, ou d'autres données avec lesquelles les comparer..."

Son regard tomba alors sur une photographie de la baguette saisie, qui dépassait du dossier du procureur adjoint. "Vous permettez ?" Elle s'empara de la page et observa un moment la baguette. C'était un bel ouvrage, avec un manche sculpté et travaillé comme en faisaient les vrais fabricants de baguettes. Et par "vrais", elle voulait dire ceux dont l'activité était déclarée et qui ne vendaient pas de baguettes à des terroristes, ou à des assassins. Enfin, peut-être le faisaient-ils, mais normalement pas en connaissance de cause.

Ce n'était pas la première baguette clandestine qu'Emily croisait depuis sa prise de poste à la Milice. Les baguettes "officielles" étaient de plus en plus facilement traçables et les petits et grands criminels préféraient se fournir dans des réseaux parallèles. Ces baguettes issues du marché noir étaient confisquées au moindre contrôle de routine, et placées sous scellés. La Milice commençait à en avoir une collection assez impressionnante, mais Emily était persuadée que toutes n'étaient pas aussi joliment travaillées que celle qu'elle avait sous les yeux. Il ne devait pas y avoir beaucoup de fabricants clandestins de talent.

"On a d'autres baguettes avec des empreintes partielles, reprit-elle en relevant la tête vers son collègue du jour. Je pense qu'en fouillant un peu du côté des scellés on devrait trouver des baguettes qui ressemblent à celle-ci. Elle pointa du doigt le manche ouvragé de la baguette. C'est du beau travail, tous les fabricant du marché noir ne se donnent pas cette peine. En croisant les résultats des scans on arrivera peut-être à identifier le vendeur, ou le fabricant."

C'était en tout cas leur meilleure piste pour le moment. La perspective de pouvoir avancer dans cette enquête lui insufflait cette énergie familière qui lui donnait envie de se mettre au travail tout de suite. Elle aurait pu envoyer un stagiaire en salle des scellés pour récupérer toutes les baguettes qui ressemblaient à celle de leur dossier, mais elle avait du mal à déléguer, persuadée qu'on était jamais mieux servi que par soi-même. Elle avait donc la ferme intention de consacrer la fin de sa matinée à cette tâche, en espérant que le traitement croisé des différentes empreintes partielles donnerait des résultats dans la journée.

Pour cela elle devait néanmoins congédier le procureur adjoint, ou lui proposer de poursuivre leur réunion au milieu des scellés judiciaires - il y serait comme chez lui, après tout.

"Je ne vous retiens pas, si vous avez à faire, à moins que vous ne souhaitiez visiter la salle des scellés ?"

C'était la première fois qu'ils collaboraient sur un dossier et elle ne savait pas à quel point l'adjoint du procureur aimait suivre ses dossiers. Elle n'avait rien contre le fait qu'il reste impliqué, dès lors qu'il ne l'empêchait pas de faire son travail.


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You’re under arrest
Samir Conway
Samir ConwaySa Majesté de l'humour
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Tellement de choses que j'aurais voulu effacer ou revivre [Emily] Icon_minitimeSam 16 Jan 2021 - 14:41
Rozenski décida d'abandonner la piste de l'empreinte pour le moment. Sage décision. Si elle tenait à avoir son week-end, il fallait mieux qu'elle ne se lance pas dans un tri de la moitié de la population sorcière du pays. Même si ça aurait probablement été très rigolo, surtout pour les observateurs extérieurs il fallait l'avouer, mais rigolo quand même. Il leur fallait donc un autre angle d'attaque, heureusement l'élite des services de police du ministère regorgeait d'idées et commençait déjà à observer la photo de la baguette comme si sa vie en dépendait. Samir doutait pourtant que les nouveaux chefs de la milice soient tout à fait adeptes du management par la terreur. Sinon ils auraient fait quelque chose contre les miettes de patisseries que Wellington laissait tomber partout plutôt que de lui donner une promotion. Rozenski faisait-elle du zèle juste pour le plaisir ? Par professionnalisme ? C'était triste d'être aussi appliquée à être vile.

Il la rejoignit dans son étude de la photo, c'était une belle baguette en effet, pas un truc sculpté à la hache à l'arrière d'une grange, c'était du travail d'artiste. Sculpter une baguette était étonnement simple, même lui saurait le faire. Avait su le faire en tous cas, s'il s'y essayait maintenant ça ressemblerait plus à un baton pour chien qu'à la baguette qu'ils avaient sous les yeux. Ce qui empêchait le commun des mortels de fabriquer des baguettes - outre le fait qu'ils n'avaient pas les connaissances et qu'ils auraient peur qu'elle leur explose à la figure s'ils faisaient quelque chose de travers - ça restait surtout l'accès aux matières premieres. N'importe quel bout de bois ne suffisait pas - mieux valait acheter une baguette dans un magasin moldu que de ramasser du petit bois dans la forêt - et les phénix se laissaient rarement plumer.

Il écouta poliment la suggestion de la milicienne, essayer de trouver une baguette similaire dans les scellés... Pourquoi pas. Ils en avaient combien là-dedans ? A son humble avis il y en aurait soit trop pour aller se ruiner les yeux à comparer des baguettes, ou pas assez pour trouver quoi que ce soit de concluant. Puis avec un peu de chance les baguettes du même genre n'auraient pas été identifiées non plus et ils seraient marrons. Il resta silencieux un moment, clairement il n'avait pas que ça à faire d'aller étudier des baguettes pendant des heures. Nul doute qu'il serait plus efficace qu'elle pour cette tâche, mais ça ne voulait pas dire qu'il devait faire son travail. Par contre il pouvait être poli et lui conseiller un autre angle d'approche. C'était la première fois qu'il travaillait avec elle, il pouvait bien se permettre de faire bonne impression. Ou alors elle allait penser qu'il voulait lui apprendre son métier et le détester. Noooon, elle était tout à fait raisonnable, n'est-ce pas ? Il fallait juste faire preuve d'un minimum de tact.  

"Si on cherche le fabriquant on pourrait faire appel à un expert." Un peu léger niveau tact. "C'est clairement du travail de pro, peut-être qu'un vendeur de baguettes pourra identifier un de ses fournisseurs ?" Ca restait un monde assez restreint et si le fabriquant n'avait pas été assez idiot pour signer son oeuvre, les ressources et les méthodes utilisées pourraient le trahir. Ne restait qu'à espérer que la personne en question garde une comptabilité parfaite et les oriente vers l'acheteur. Enfin. "Les". L'heure avançait plus vite que leur enquête. "Je vais devoir vous laisser, vous me tiendrez au courant de ce que vous faites ?" Comme on est pas en 2020 il se permit de lui serrer la main en guise d'au revoir. Quel vent de liberté vraiment.


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Emily Rozenski
Emily RozenskiMilicienne
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Tellement de choses que j'aurais voulu effacer ou revivre [Emily] Icon_minitimeDim 28 Mar 2021 - 11:15
Emily hocha silencieusement la tête en réponse à la suggestion du procureur adjoint. Ils pouvaient faire appel à un expert oui, mais ils n'auraient certainement pas de réponse avant des semaines. Les experts judiciaires semblaient avoir le même rapport au temps que les avocats et une certaine difficulté à saisir la notion d'urgence. Honnêtement, elle aurait préféré s'en passer, mais elle était forcée d'admettre que c'était peut-être une de leur meilleure option, et elle était un peu vexée que cette proposition vienne de Mr. Conway plutôt que d'elle-même.

"On peut, admit-elle finalement. Si on n'est pas pressés. Objectivement, ils ne l'étaient pas, mais elle aurait aimé bouclé cette enquête au plus vite, elle n'aimait pas laisser trainer ses dossiers. D'expérience les vendeurs ne sont pas très enclins à donner les noms de leurs fournisseurs quand ceux-ci sont recherchés par la Milice, mais ça se tente !" ajouta-t-elle en notant cette idée dans un coin de sa tête.

D'expérience les gens étaient assez peu enclins à parler à la Milice, de façon générale, mais dès qu'il était question de réseaux clandestins la crainte des représailles s'ajoutait à leur réticence et ils se changeaient en tombes, de façon figurative bien sûr -sauf dans les cas où ils balançaient leur contact et se transformaient parfois en tombes de façon parfaitement littérale. Face à des personnes qui n'étaient pas des suspects mais de simple témoins potentiels, il était par ailleurs déconseillé de conduire des interrogatoires plus musclés -peut-être même illégal, d'ailleurs- et les agents de la Milice devaient se contenter de ce qu'on voulait pas leur donner, soit pas grand-chose.

"Bien sûr, je vous tiendrai au courant", répondit-elle quand le procureur adjoint la salua, et à ce moment-là elle pensait réellement qu'elle tiendrait cet engagement.

Elle serra la main qu'il lui tendait en guise d'au revoir et rassembla ses affaires et ses dossiers avant de quitter la salle de réunion à son tour. Elle rédigea un email depuis son par Pro pour faire mandater un expert judiciaire afin d'analyser la baguette saisie, et se dirigea vers la salle des scellés pour chercher d'autres baguettes qui pourraient venir du même fabricant. Comme l'avait dit Conway, c'était du travail du pro. Un pro qui fournissait les rebelles avec des baguettes de grande qualité. Un pro qu'ils ne pouvaient pas laisser plus longtemps en liberté, donc. Elle avait tout intérêt à faire de ce dossier une priorité.

RP Terminé



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