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Les Amazones [Moreen & Blair]

Blair Williams
Blair WilliamsGrande Prêtresse d'Aresto
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Profil Académie Waverly
Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeMar 8 Sep 2020 - 16:49
02 avril 2011

Son sac de sport posé sur son  épaule et son balai dans une main, Blair dévalait littéralement les escaliers menant à l’extérieur du château.  Elle sautait les marches quatre à quatre, percutant parfois quelques élèves auprès desquels elle s’excusait brièvement avant de reprendre sa course folle. Elle ne tenait pas  à être en retard pour le meilleur moment de la journée : L’entrainement de quidditch des Serpentard.
♪ ♫ ♪ ♫Entrainement de quidditch !  ♪ ♪ ♫Entrainement de quidditch !  ♪ ♫ se répétait-elle joyeusement.
Sandra, la capitaine de l’équipe, avait réservé le stade pour cette session visant à préparer le prochain match contre Serdaigle. Blair espérait bien décrocher un poste de titulaire lors de  cette confrontation et elle s’était entrainée sans relâche en vue de cet objectif. Si elle voulait être repérée par un recruteur, elle ne devait rien laisser au hasard et se donner à 200%.  Elle respectait  d’ailleurs  son programme sportif avec une telle rigueur que le P. Forbes, son directeur de maison, lui avait demandé de faire preuve du même investissement dans les matières plus scolaires.
Si Blair ne rechignait pas à se lever tôt un dimanche matin pour aller courir et se maintenir en forme, elle avait davantage de difficulté à se motiver pour potasser le prochain devoir d’Etudes des Moldus.

La jeune femme bifurqua devant les sabliers non sans jeter un coup d’œil au classement  de la coupe des Quatre Maisons –Serpentard en seconde position, pas loin derrière Serdaigle- puis elle emprunta la sortie en direction du parc.
Une fois sur le parvis, un rayon de soleil de fin d’après-midi caressa son visage et lui tira un sourire de contentement. Elle ferma les yeux un instant pour profiter de la timide chaleur de l’astre avant de descendre la volée de marches jusqu’à la pelouse en sautillant allégrement. ♪ ♫ Entrainement de quidditch ♪ ♫. Ce ne fut qu’au moment où elle atterrit dans l’herbe grasse qu’elle remarqua une silhouette bien connue au milieu du parc : Robe vert et argent,  tignasse brune et bouclée, balai sur l’épaule… pas de doute possible.

La Serpentard glissa deux doigts dans sa bouche et siffla de manière sonore pour attirer l’attention de sa coéquipière.

« Mooorrrreeeeeeennnnnn ! » claironna Blair sans discrétion aucune. Elle hâta le pas et dévala le parc les deux bras ouverts, Attends moi mon amoooouuuuur ! » Lança-t-elle théâtralement en secouant son balai et son sac de sport dans chaque main. Lorsqu’elle arriva à quelques mètres de sa camarade, elle mima un parfait ralenti –expression faciale ridicule à la clef- et se jeta tout à fait lentement dans les bras de sa consœur.
« Comment s’est passée ta journée ? » demanda-t-elle finalement en relâchant son étreinte, un sourire rayonnant  imprimé sur ses lèvres un peu gercées à force d’avoir trop volé ses derniers jours. «  Tu as survécu à ton cours d’histoire de la magie ? » Une heure sur l’emploi du temps avec le P. Wembley=quatre heures de perçues. «  Moi j’avais Potions… » Ajouta-t-elle avec une moue maussade. Cette matière était bien trop exigeante aux yeux de Blair et elle ne se faisait pas vraiment d’illusion quant à ses résultats aux BUSES.

Et puis d’abord, pourquoi fallait-il respecter scrupuleusement chaque consigne ? Blair pratiquait les potions comme elle cuisinait : En mélangeant tous les ingrédients au feeling. Un zeste de ceci, un peu plus de cela… Ce n’était pas étonnant donc que sa moyenne dans cette matière avoisine le Désolant.

L’adolescente remisa toutefois ses pensées de côté pour se concentrer sur son ainée qu’elle observa d’un regard en biais. Ce qu’il y avait de bien avec Moreen, c’est que Blair apparaissait tout à fait soft à côté d’elle. Plus personne ne la trouvait farfelue ou casse-couilles car  Moreen la supplantait, et de loin, dans ces domaines. Une vraie drama-queen en puissance … Le genre de personne que vous pouviez adorer un jour et franchement détester le lendemain pour des raisons strictement similaires. Ces brusques revirements étaient d’ailleurs assez fréquents dans leur historique amical.
Outre le quidditch, les deux Serpentard partageaient bon nombre d’activités communes : Moreen était engagée en faveur du droit des femmes et du respect de la nature. Elle officiait également au sein du club de jeu de rôle de l’école si bien qu’il leurs arrivait de passer pas mal de temps ensemble bien qu’elles ne fussent pas  dans la même année.

Moreen s’apprêtait à terminer sa scolarité en juin et Blair était partagée à cette idée : Elle se sentait à la fois attristée à l’idée de voir partir une camarade si drôle mais elle ressentait également des sentiments moins nobles, teintés de rivalité. Blair était  impatiente de devenir  la batteuse la plus âgée et expérimentée de l’équipe de Quidditch de Sepentard, rôle qui incombait actuellement à son amie, Moreen Avner.

« Tu sais ce qu’a prévu Sandra pour l’entrainement ? »  La cinquième année chercha le regard de sa camarade. Moreen dormait dans le même dortoir que leur capitaine , elle devait forcément avoir des informations dont elle ne disposait pas.  «  J’espère qu’elle va nous faire travailler notre frappe. »

Blair connaissait ses lacunes. Elle avait beau avoir des bras de camionneuse – comme dirait l’autre- elle n’était pas encore assez puissante dans ses relances. Elle pouvait compenser avec sa redoutable précision mais ce n’était pas toujours suffisant pour sécher un adversaire et le mettre hors d'état de nuire.

"Je compte bien m'exercer sur Hugh - leur coéquiper un brin macho - Tu crois qu'il tient à ses dents ?" demanda Blair innocemment.


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Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeDim 13 Sep 2020 - 21:03
Les Amazones [Moreen & Blair] Moreen11
Moreen Avner, 19 ans, en pleine crise existencielle

Moreen entrait dans cette période de la vie où il devenait urgent de trouver un plan d’avenir, et elle réalisait chaque jour à quel point elle en était démunie. Redoubler sa troisième année lui avait surtout fait gagner, plus que de meilleurs résultats, l’impression de glisser le long d’une pente boueuse dont le fond se creusait sous ses pieds chaque fois qu’elle pensait l’atteindre. Et lorsqu’elle regardait au-dessus d’elle, c’était pour se heurter à des modèles qui ne lui renvoyait rien à quoi se raccrocher.

Aisling, malgré ses légers problèmes d’attitude, avait toujours suffisamment excellé pour que son insolence ne la mette jamais en danger auprès de ses professeurs. Fergus était pire : l’incarnation du petit génie dont les seuls défauts résidaient dans l’incapacité à jeter instinctivement un sortilège, et monter sur un balai. Elva pouvait se targuer (ce qu'elle ne faisait bien entendu jamais) d'un bulletin sans faute, et même Donagh, dont les résultats n’équivalaient pourtant pas la constance de ses trois aînés, avait pu présenter à leur père un résultat d’examen suffisant. Moreen, par contre… En plus d’avoir des problèmes d’attitude, d’avoir redoublé une classe – ce qui n’était jamais arrivé sous le nom des Avner, son père le lui avait bien fait comprendre, - son intérêt pour les matières enseignées variait tellement qu’elle avait du mal, non seulement à comprendre ce qu’on attendait d’elle, mais en plus à exécuter les consignes. Poudlard lui semblait chaque jours un lieu qui la laissait un peu plus solitaire, un peu plus inerte, et un peu plus désespéré d’elle-même et de son futur potentiel.

Elle s’était donc arrêtée en pleins milieux de la cour, son balai sur l’épaule, et scrutait avec attention le vide de son esprit, concentrée sur une alternative qui lui faisait penser qu’au fond, peut-être pourrait-elle devenir joueuse professionnelle de Quidditch. Elle décevrait probablement son père et sa mère, qui voyaient respectivement en elle une aurore et une médicomage – bien qu’aucun des deux ne soient bien certains de ses aptitudes quant au fait d’y parvenir, - mais ce serait toujours mieux que prof de soutient pour des enfants cracmol – comme Elva,- ou que tas desséché – comme Donagh.- Et puis, peut-être que ça impressionnerait Toni. Le quidditch, comme la défense contre les forces du mal, était l’une des seules matières où ses professeurs ne la regardaient pas en secouant tristement la tête.

Absorbée Moreen soupira. Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir faire de sa vie qui ne décevrait pas toute sa famille ? Elle serra la main sur le manche de son balai. Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir faire de sa vie en générale semblait une question plus appropriée à l’état actuelle de ses réflexions, se dit-elle. Pas de copain, pas de projet d’avenir, pas un centime en poche à un âge un son frère était déjà quasiment riche, pas d’amis… « Mooorrrreeeeeeennnnnn ! » Pas d’amis ?

Elle se retourna pour faire face à Blair qui courrait vers elle. Pas d’amis, mais une semaine sur deux seulement. La vue de la jeune fille, qui se propulsait vers elle dans le volant de sa robe de sorcier, son sac à la main brinquebalant au rythme de sa course, la fit sourire. Elle trouva subitement le temps moins mauvais, la journée un peu moins triste. « Attends moi mon amoooouuuuur ! » Moreen rejeta le visage en arrière et laissa tomber au sol son balais, propulsé dans l’élan de ses bras qu’elle avait ouvert vers Blair dans un geste de théâtre étudié. Avec une passion simulée à la perfection, elle avança elle aussi d’une démarche ralentie par le poids qu’elle mettait dans chaque pas, vers son amie qui se jeta dans ses bras. « Ma dulcinée !! Si longtemps je t'ai attendu !» S’exclamât-elle. Chaque jour qu’elle passait – dans les périodes où elle n’était pas fâchée contre Blair au point de vouloir la jeter accidentellement dans le lac – elle regrettait que son amie soit plus jeune qu’elle et ne puisse ainsi partager ni ses cours, ni son dortoir. Dans les moments où, fusionnelles, elles se mettaient à tout partager, elle rêvait de pouvoir lui confier chaque instant de sa journée en se disant que peut-être, grâce à elle, l’ennuie disparaitrait, à défaut des mauvaises notes. Et si dans ces moments-là, elle utilisait frénétiquement son pear pour palier à l’absence, cela ne remplaçait pas la présence physique de son amie.

Son cœur cependant, quoi qu’un peu allégé, restait lourd.

- Hmmmmmmmm boooooeeerf, marmonna-t-elle en réponse à la question de Blair. Elle gardait de l’année 1430 un souvenir assez confus : il lui semblait que sa crise existentielle s’était mise en place quelque vingt minutes après le début du cours, après quoi il lui avait été impossible de ne pas fixer assidument les questionnements qui s’étaient mis à tourner en boucle dans son esprit. Ho ! Fit-elle, ben, ta robe est propre donc j’imagine que ça s’est quand même mieux passé que d’habitude ? Elle se permit un petit rire sans méchanceté : elle connaissait les aptitudes de Blair pour la discipline difficile des potions, et la partageait amplement : Moreen avait difficilement la patience d’attendre que de l’eau bout, ce qui faisait de la préparation assidue et minutieuse d’une potion magique quelque chose de fondamentalement impossible pour elle. Elle préférait utiliser son temps et sa patience à la confection de scénarios élaborés pour le club de jeu de rôle : cela lui avait toujours semblé plus épanouissant et pertinent que de faire cuire de l'herbe dans de l'eau chaude.

- Tu sais ce qu’a prévu Sandra pour l’entrainement ? J’espère qu’elle va nous faire travailler notre frappe, » dit Blaire. Moreen lui emboîta le pas en haussant les épaules.
- Elle m’en veut à mort. L’autre jours j’ai laissé un flacon de teinture qu’elle a pris pour du shampooing, c’était sensé être blond platine mais en fait ça s’avère plutôt vert vomi. C’était une tentative de préparation, je suis contente qu’elle l’ai testé à ma place mais bon du coup t’imagines bien qu’elle m’a pas trop tenue au courant de l’entraînement d’aujourd’hui. Genre, fit-elle avec une grimace, je m’attends un peu à rester sur le banc de touche. Mais t’as été si bien au dernier entraînement que j’imagine qu’elle va vouloir te faire travailler.
Et cette pensée, dans le cœur de Moreen, n’était pas totalement une bonne nouvelle. Si elle devait considérer comme une possibilité l’idée de faire du quidditch sa carrière pour de vrai, elle entrait alors en compétition avec Blair dans un nouveau domaine qu’elle n’avait jusque-là pas encore envisagé aussi sérieusement. Et comme, même pour Moreen, il était difficile de savoir lesquels de ses problèmes existentiels allaient durer plus de deux jours… "Je pense qu’il y tient tellement, répondit-elle avec un rire méchant, que s’il en perdait quelques-unes il réfléchirait peut-être à une autre manière de se mettre en avant. Et ça, ça lui demanderait un effort avec deux résultats : soit il deviendrait meilleur, soit il en mourrait. Dans tous les cas c'est bénef. Puis reconsidérant tout en marchant vers le stade la lourdeur profonde de son cœur, elle jeta un coup d’œil à Blair. "Dis donc, Bea, demanda-t-elle, toi tu veux devenir batteuse ? Je veux dire, une fois que tu seras sortie de Poudlard ? T’as aucun doute là-dessus ?"


Blair Williams
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Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeLun 14 Sep 2020 - 13:07
« Hmmmmmmmm boooooeeerf. »

Ok, Moreen n’avait pas besoin d’en dire davantage. Blair comprenait. Pour elle aussi les cours de Wembley étaient un véritable calvaire, pour ne pas dire, une lente mise à mort par l’ennui. Elle avait  beaucoup de mal à se concentrer à cause de ses troubles de l’attention et elle n’avait pas retenu grand choses des différentes périodes qu’elle devait réviser pour ses BUSES. En même temps, elle était bien incapable de se concentrer sur ses révisions en ce moment. L’adolescente avait d’autres priorités en tête. Obtenir ou non ses BUSES en Histoire de la Magie ne changerait pas grand-chose :  Ni à ses projets d’avenir – elle n’avait pas besoin de connaitre la date de la révolte des Gobelins  pour intégrer une équipe de quidditch – ni à la mise en place d’un mouvement de  résistance à Poudlard.

Ses deux principales raisons de vivre actuellement.

Moreen la tira toutefois  de ses pensées avec une remarque sur sa tenue impeccablement propre. Ce n’était clairement pas un indicateur fiable pour juger sa prestation en cours de Potions…

«  Je maitrise de mieux en mieux le recurvite… » Admit-elle en coulant un regard coupable vers son amie.

Merlin, elles formaient vraiment une équipe de bras cassées toutes les deux…heureusement qu’elles avaient les moyens de briller sur le terrain pour compenser leurs résultats scolaires franchement limites. Enfin, l’heure n’était pas au bilan de leurs inaptitudes. Blair entendait bien profiter pleinement de cette soirée d’entrainement. Serpentard avait le stade pour s’exercer, elle aurait tout le temps pour se remettre en question. Plus tard.

D’ailleurs ses doutes s’envolèrent bien vite lorsque Moreen se lança dans une histoire saugrenue dont elle seule avait le secret. Voila exactement pourquoi c’était si distrayant de trainer avec Mo’ Avener.
« Une teinture blonde platine ? » Oui, Blair n’avait retenue que cette information de la tirade de Moreen,  Mais qu’est-ce que tu voulais faire avec ça ? Ils sont très bien tes cheveux. » dit-elle en scrutant d’un regard expert les jolies boucles brunes et bien dessinées de sa camarade.
Plus elle essayait d’imaginer Moreen avec des cheveux blonds, plus elle se félicitait que Sandra lui ait piqué sa préparation.

« Tu  as envie de changement en ce moment ?» s’enquit-elle  avec une diplomatie qui lui était peu coutumière. Ok pour du châtain, du auburn, du bleu nuit, du rose ou du violet mais PAS DE BLOND PLATINE PAR PITIE, semblait dire son regard fixe. Blair n’avait rien contre l’originalité, on pouvait même qualifier son propre style de franchement décalé mais elle était persuadée que la couleur choisie par Mo’ était une très, très, très mauvaise idée.

« Je ne pense pas que Sandra te mettra sur le banc juuuste pour ça. Elle sait qu’on doit tous s’entrainer à fond si on veut battre Serdaigle. C’est de la pure logique tactique. » Urban ne dirait pas le contraire.

« Mais t’as été si bien au dernier entraînement que j’imagine qu’elle va vouloir te faire travailler. »

Blair jeta un regard en biais à Moreen par-dessus le balai qu’elle avait posé sur son épaule. En tant que Serpentard, elle se méfiait de toute forme de compliment. Si elle était tout à fait honnête avec elle-même, elle voulait bien admettre qu’elle avait fait un « bon » entrainement mais elle ne tenait pas à se laisser endormir par les louanges de sa camarade… qui officiait exactement au même poste qu’elle. Moreen cherchait peut-être à provoquer chez elle un excès de confiance aux conséquences désastreuses pour un sportif.

« Fais pas genre…
Objecta Blair en lui donnant une petite bourrade dans l’épaule,  toi aussi tu as été bonne. » Moins efficace qu’elle, de son humble avis, mais ce n’était pas le genre de remarque qu’elle pouvait verbaliser sans passer pour une personne horriblement orgueilleuse,  même si Moreen connaissait un peu le personnage.

« En tout cas, Hugh n’a qu’à bien se tenir…Elle laissa fleurir sur ses lèvres un petit sourire énigmatique, même s’il ne faut pas trop qu’on l’abîme. Il doit être opé pour le match. »

Match que Serpentard devait gagner. Un point c’est tout. En matière de quidditch, Blair était une véritable lâche-rien. Une teigne absolue, ni plus ni moins. La question de Moreen fit d’ailleurs écho à ses pensées sportives et elle s’empressa de répondre avec son enthousiasme habituel :

« Bien sûr que je veux être batteuse ! Sa vocation lui était apparue dès son plus jeune âge alors qu’elle jouait avec ses frères et sœurs. Ils voulaient toujours la coller au poste de gardienne – surtout Ole, le vil – mais elle ne rêvait que de coups de batte. Je vis pour ça. Excessive Blair ? Si peu.  Elle s’imposait à elle-même des entrainements sportifs quotidiens et un régime alimentaire digne d’une championne pour compenser sa petite stature et sa force de frappe limitée. J’espère que je vais me faire repérer par un recruteur. » En vérité, « espérer » n’était pas le terme adéquat. Elle devait se faire repérer car elle n’avait pas vraiment de solution de repli sinon. Ce n’était clairement pas avec ses compétences en histoire de la magie, potions ou botanique qu’elle allait trouver un job à sa sortie de l’école. Quoique, si Adrian avait réussi à être embauché à la ferme de Wicklow, faire carrière dans la botanique  ne devait pas être si difficile.

« Pourquoi tu me demandes ça ? Tu veux en faire ton métier toi aussi ? »

Non, non, non, non, non. Blair ne voulait pas une concurrente de plus sur le marché du quidditch. Et certainement pas Moreen qu’elle appréciait autant qu’elle la redoutait… L’adolescente poussa la porte des vestiaires tout en poursuivant :

« Moi je te verrais bien dans le théâtre, tu vois, Pas le quidditch, commédienne ou scénariste, pas le quidditch, En plus ton frère travaille aux Folies sorcières, non ? Pas le quidditch ! Il pourrait peut-être te pistonner pour un sta… »

Oh bordel de troll.
Vert.
Vomi.
Vert vomi.
 La description parfaite pour la nouvelle couleur de cheveux de Sandra qui se tenait au milieu du vestiaire, les deux poings posés sur les hanches.

« Vous êtes en retard les filles. » Ton cassant, regard dur.
Peut-être que, tout bien considéré, Mo’ allait rester sur le banc aujourd’hui. Blair échangea un regard avec sa camarade avant de s’installer à sa place attitrée au milieu des autres coéquipières qui se changeaient en silence, comme pour éviter de contrarier Sandra. Blair posa son sac sur le banc et commença à ôter ses vêtements, tout en cherchant le regard de Moreen installée un peu plus loin. Elle attendit que la capitaine leur tourne le dos pour désigner sa propre chevelure et plonger un index au fond de sa gorge, illustrant silencieusement ce qu’elle voulait dire : *Putain, tu avais raison. Ses cheveux sont vraiment vert vomi.*
Il n’en fallut pas davantage pour que la Serpentard se mette à glousser. Elle tenta bien de cacher son amusement en se tournant face au porte manteau sur lequel elle avait accroché sa cape mais cela n’échappa pas à Sandra.
« Bien sûr, toi ça te fait rire. »
« Non, Sandra. » Si, bien sûr que si, il suffisait d’observer son sourire qu’elle peinait tant à contenir pour en être persuadé.  
«C’est bon, vous fatiguez pas toutes les deux. On sait tous que  Blair Williams est toujours là pour s’amuser des  frasques de Moreen Avner ! »


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Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeDim 4 Oct 2020 - 12:59
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Moreen Avner, 19 ans, qui a aussi changé de tête pardon Avatar by breakfast club

Moreen avait pour Blair une admiration sans limite qui parfois -régulièrement (souvent, peut-être)- se muait en jalousie. Elle lui était toujours apparut comme une figure en marge, quelqu’un d’un peu spéciale qui lui ressemblait parce qu’elle avait des attitudes et dégageait quelque chose d’atypique auquel Moreen parvenait à s’identifier, ce qui était rare, concernant les gens de son âge qu’elle côtoyait au quotidien à Poudlard. Le désir enfoui de Moreen, celui terrible d’être considérée comme une adulte, son acuité intellectuelle (en total désaccord avec son immaturité émotionnelle,) la poussait irrémédiablement vers la compagnie de personnes plus âgées – Moreen convoitait l’amitié de Roy depuis des siècles – et se trouvait mise à mal par les jugements des jeunes adultes de son école. Elle ne pouvait vaincre ce sentiment poignant de décalage, peinait à se faire des amis depuis qu’elle avait intégré sa classe, et s’était habituée à l’espèce de marginalité que lui imposait les regards surpris, un peu méprisants ou excédés, qui faisaient l’apanage de ses échanges avec ses semblables, qui souvent ne la considéraient que sous le prisme de ses frasques excentrique. Elle n’en parlait jamais. Ni à l’école, ni chez elle. Mais ce jugement continu, cette impression de n’être jamais prise au sérieux, qu’elle retrouvait aussi lorsqu’elle rentrait chez elle, avait développé en elle une série de complexes et d’insécurités qu’elle combattait en parlant fort.

Blair était différente. Elle synthétisait tout ce que Moreen aurait voulu être dans sa vie actuellement. Quelqu’un de fier, d’engagé – comme elle, mais- pleine d’une confiance débordante, populaire pour certains, avec des abdos de luxe et une capacité incroyable à donner l’impression qu’elle ne se souciait pas de ce que les autres pouvaient penser d’elle. Quelque chose que Moreen renvoyait également, peut-être, mais ne vivait en réalité qu’avec peine. Blair lui faisait l’effet d’un rayon de soleil épanouit sur une plage en plein été, quand elle n’était encore qu’une pauvre éclaircie peinant à transpercer les nuages gris de son adolescence. Blair avait la fierté, la certitude, la direction sûre que Moreen aurait voulu avoir – en plus des cheveux magnifiques qui, elle en était certaine, correspondait exactement au genre de capillarité qui l’aurait rendu plus féminine.-

- Une teinture blonde platine ? Mais qu’est-ce que tu voulais faire avec ça ? Ils sont très bien tes cheveux. » S’exclama Blair en réponse à l’histoire de sa tentative catastrophique. Moreen haussa les épaules, à la fois vaguement piquée – comment recevoir une telle remarque de la part de quelqu’un dont les cheveux étaient si blonds et si parfaits ?- Et rassérénée car elle n’était jamais indifférente à la validation de son amie, qui devait d’ailleurs bien être la seule à la complimenter sur son physique, si elle exceptait Elva.
- Ben me teindre en blonde ?
- Tu as envie de changement en ce moment ? Moreen soupira.
- C’est pas ça… C’est juste que…" Elle bloqua. Juste que quoi ?

Moreen n’avait au juste aucune idée de la raison concrète qui l’avait poussé à faire une telle tentative. Elle y pensait depuis longtemps, voilà tout. Quant à savoir pourquoi…  Elle réfléchit quelques secondes, incapable de dire la première chose qui lui venait à l’esprit. Aisling ne lui faisait presque jamais de compliments, alors qu’elle-même était un exemple terrible de féminité et d’élégance princière. Fergus, qui avait eu dans sa vie, en dehors de Grace qui incarnait à elle seule un apex univoque de ce que Moreen tentait d’atteindre, était non seulement très bel homme mais côtoyait en plus régulièrement des femmes à la plastique insolente, ce qui encore n’était rien à côté de Toni. Toni qui passait son temps à s’afficher avec des bimbos aux sourcils arqués, aux lèvres plantureuses, aux poitrines généreuses, au cheveux blonds. Platine. Elle ne s’avouait pas que pour elle cette marque distinctive était devenu une incarnation d’une féminité dont elle se sentait cruellement dépourvue. Vraiment, il n’y avait que Blair pour lui certifier que ses cheveux étaient « très bien. » Mais Moreen ne pouvait pas exprimer un tel cheminement de pensée aussi frontalement, alors elle biaisa :

- Je trouve juste ça plus joli. Genre… Plus féminin ? Elle jeta un coup d’œil vif à Blair pour vérifier sa réaction et s’assurer qu’elle n’adoptait pas un pli moqueur. Il était toujours étonnant de voir à quel point Moreen pouvait se sentir proche de son amie, et chercher malgré tout à ne pas paraître vulnérable devant elle. La concurrence intrinsèque qu’elles se vouaient réciproquement, peut-être, l’en empêchait. "Tout le monde dans ma famille à les cheveux noirs,reprit-elle, je trouve ça d’un ennui… Ça ne dégage rien du tout, c’est terne, c’est lisse, c’est triste à mourir." En vérité, elle aurait voulu exprimer qu’elle se sentait encore perçu comme une gamine et cherchait activement un moyen de paraître plus femme, mais elle craignait que Blair, au cours de l’une de leurs disputes, ne retourne l’argument contre elle. C’était une règle tacite qu’elles avaient pourtant : ne jamais se servir de ce qu’elles se confiaient l’une l’autre lorsqu’elles se transformaient en ennemies jurées. Mais le sujet qui pour Moreen était particulièrement sensible et encore mal formulé à l’intérieur de sa conscience, s’approcher de mots concrets semblait au-delà de ses forces.

En attendant, elle avait réellement frôlé une catastrophe invivable et hésitait toujours entre un soulagement profond et la peur panique d’être écartée du terrain lorsqu’elle découvrirait de quelle façon Sandra gérait sa nouvelle teinture. Moreen leva les yeux au ciel, parfaitement consciente de ce que Blair ne disait pas, à savoir qu’elle s’estimait meilleure batteuse, ce que Moreen se permettait éventuellement de contester bien que son amie ai depuis toujours montré son engouement particulier pour ce poste et pour le quidditch en général. Moreen aimait les entraînements, sincèrement, elle passait des heures à voler dans le jardin lorsqu’elle était de retour chez elle et travaillait sa frappe plutôt que ses devoirs de potions – comme Blair, supposait-elle – mais jamais encore elle ne s’était imaginée dans un futur où elle aurait pu faire partie d’une équipe. Elle se rendait compte en fait que jamais elle ne se projetait plus loin que ses derniers examens parce qu’elle était encore incapable de s’imaginer faire quoi que ce soit de sa vie, concrètement, et que cette constatation l’angoissait particulièrement. Comment choisir un métier ? Comment avoir la certitude, comme Blair semblait l’avoir, qu’un chemin était tracé pour elle et que s’y engager ne relevait pas d’un mauvais choix ?

- J’en sais rien, répondit-elle à la question de son amie, sans noter le sous-entendu perclus de suspicion qu’elle y avait mis malgré elle. Pas un instant, dans son incertitude, Moreen ne s’était fait la réflexion que Blair pouvait craindre une concurrence avec elle sur un plan pareil. Il lui semblait si évident que le quidditch était le truc de son amie depuis toujours, et même si leur passion, au fond, était égale, Blair l’avait affirmé avec tant de vigueur et aux prémices de leur rencontre, qu’il semblait évident à Moreen qu’elle aurait toujours les opportunités avant elle, quoi qu’il arrive. Un futur dans lequel elle serait recrutée et pas Blair n’existait pas dans son imaginaire.  "Ouais, j’y ai pensé aussi… "répondit-elle à la tentative de détournement de son amie, toujours sans réaliser ce que Blair essayait de mettre en place. Malgré tout, la jeune fille la connaissait bien et travailler au théâtre ne lui semblait pas quelque chose d’aberrant : sa vie ressemblait après tout à une vaste mise en scène. "Par contre le stage c’est mort, ajouta-t-ell, Fergus veut pas trop me voir traîner là-bas… A moins que je demande à quelqu’un d’autre…" Roy ou Jayce, par exemple. Quand papa refuse, toujours aller tenter auprès de maman. "C’est sûr que si je fais de la scène, ma famille aura l’impression que j’exploite enfin mes talents de comédienne, hein." Son ton était légèrement amer. "Mais j’en sais rien, en fait. Depuis quelques temps je me rends compte que j’ai aucune idée de ce que je veux faire de ma vie, et que j’aime vraiment le quidditch. Et en même temps… Le niveau de recrutement est tellement élevé… Je sais pas comment tu fais pour pas douter. Comment tu feras si le recruteur te remarque pas ? Moi ça me fait flipper. Genre vraiment, dans ma famille… Je dis pas que tout le monde a un métier de fou, mais tout le monde fait exactement ce qu’il avait prévu de faire – bon à part Donagh mais lui il est grave perdu. – Je veux pas être la première à me rater lamentablement. Dans le quidditch j’ai l’impression que t’as pas vraiment de deuxième chance," conclue-t-elle au moment où elles pénétraient toutes les deux dans le vestiaire.

Sandra se dressait devant elles de toute sa hauteur, les poings sur les hanches, le visage vaguement verdâtre – à moins que ce ne soit la couleur horrifique de ses cheveux qui se réverbérait sur sa peau- en tout cas, sa voix dure et cassante coupa court à leur discussion et fit sursauter Moreen. Deux fois. La première par son apparition, la seconde par la consternation de redécouvrir sous une lumière encore moins flatteuse l’énormité de ce qu’elle avait causé malgré elle. Sa grimace horrifiée ne dû pas échapper à Sandra, qui toutefois fit superbement semblant de n’avoir rien vue. Toutes deux se dirigèrent vers leurs places en se jetant des regards, Moreen agrandissait ses yeux en serrant les dents pour signifier à Blair « Morte, je suis m.o.r.t.e. » jusqu’au moment où celle-ci s’enfonça un doigt dans la bouche. Moreen se détourna prestement prise d’un sanglot de fou-rire parfaitement nerveux. Collée contre le porte manteau, le nez enfoncé dans sa cape de sorcier qu’elle venait d’y accrocher et se concentrant sur son changement de tee-shirt, elle écoutait en réprimant difficilement un gloussement qui la prenait à la gorge, Sandra réprimander Blair qui évidemment, ne pouvait s’empêcher de rire. Il ne fallait surtout pas que Moreen croise le regard de Blair. Un coup d’œil entre elles et s’en serait terminé de cette répression, elle en était sûr, le rire fuserait en dehors de sa cage thoracique et elle ne pourrait plus l’arrêter.

- C’est bon, vous fatiguez pas toutes les deux. On sait tous que  Blair Williams est toujours là pour s’amuser des  frasques de Moreen Avner ! »
- J’ai rien fais." Prise de réflexe devant l’injustice de cette remarque, Moreen s’était retournée brutalement, après avoir enfilé son pantalon, une moitié de jambière remontée sur le genou. "Ok, fit-elle comme si elle concédait de bon ton, "j’avoue que parfois c’est ma faute mais là il suffisait de regarder la bouteille pour constater que c’était pas du shampooing, et qu’en plus, c’était pas la tienne." La voix de Moreen resta ferme jusqu’à la fin de sa phrase. Elle ne réalisa qu’après coup qu’elle était en train d’aggraver atrocement son cas.

Ce fut évidemment l’instant où elle croisa le regard de Blair qui la fixait derrière l’épaule de Sandra.

Et qu’elle éclata de rire.

Il lui fallut dix secondes pour arriver à formuler à nouveau une parole cohérente entre deux rires.

- Sandra je suis désolée, s’il te plaît – hahahahaha – ne me punie pas je viens de décider que je voulais intégrer une équipe pro – hihihihi- pitié c’est mon aveniiiihihihihir !" Évidemment à son grand dam des sourires commençaient à fleurir ici et là sur les visages qui peuplaient le vestiaire.

Moreen allait briser sa carrière en deux secondes, et en plus, être tenue pour responsable de toutes les foudres que Sandra allait probablement jeter sur l’équipe lors des quatre prochains entraînements.



Blair Williams
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Blair était écroulée de rire. Au sens figuré comme au sens propre. Elle s’était laissée tomber sur le banc situé sous les patères et se tenait le ventre en riant fort, à demi allongée sur le côté. Elle riait tellement qu’elle avait des crampes aux abdominaux et des larmes plein les yeux.  Oh Merlin. Elle allait finir par se faire pipi dessus. Cette coloration était littéralement abominable et plus Moreen essayait de se justifier ou de s’excuser, plus la situation devenait hilarante. Même leurs coéquipiers s’étaient laissés emporter par le fou rire des deux amies, devenu  général. Sacrée Mo’. Toujours là pour amuser la galerie…et pourtant. L’allégresse de Blair s’évanouit instantanément lorsqu’elle entendit la remarque de Moreen entre deux hoquets. Comment ça elle voulait devenir joueuse professionnelle ? D’où elle lui piquait son rêve ?

Blair redressa la tête pour observer Mo de l’autre côté du vestiaire. Elle n’avait plus envie de rire. Plus du tout.

Pourtant, elle comprenait les doutes de son amie quant à son projet d’avenir et l’urgence qu’elle devait ressentir à l’idée de trouver une voie à sa sortie de Poudlard. Même si Blair apparaissait très sûre d’elle quant il s’agissait d’évoquer sa future carrière de joueuse professionnelle, elle craignait elle aussi d’échouer dans son entreprise. Elle était petite, plutôt légère et pas très costaude pour une batteuse ( mais trop pour Adrian Calder, visiblement). Elle savait qu’elle avait une  morphologie qui se prêtait davantage au poste d’attrapeuse ou de poursuiveuse mais Blair avait toujours voulu du poste de batteur. Elle nourrissait ce rêve depuis des années et ne s’en était jamais cachée et voilà que Moreen venait voler sur ses platebandes. Quel genre d’amie faisait cela ?

« Depuis quelques temps je me rends compte que j’ai aucune idée de ce que je veux faire de ma vie, et que j’aime vraiment le quidditch. » Lui disait-elle.

Ahahah. La bonne blague. « J’aime vraiment ». Blair avait dépassé le stade du « j’aime vraiment » depuis ses 4 ans, elle, songea-t-elle mesquine. Elle vivait quidditch. Dormait quidditch. Elle épluchait tous les magasines spécialisés, se tenait au courant des transferts, des nouveaux équipements, des championnats internationaux…. Elle s’imposait les mêmes programmes d’entrainement que les joueurs pros pour compenser ses lacunes et voila que Miss Avner décidait, comme ça, du jour au lendemain, de devenir batteuse. Et le pire dans cette histoire  résidait dans le fait qu’elle pouvait tout à fait réussir… Moreen avait des prédispositions et son niveau était tout à fait honorable quand on savait qu’elle ne passait pas des journées entières à s’entrainer. A la différence de Blair.

La jeune fille se redressa sur son banc en arborant un sourire légèrement figé. Elle chassa les mèches de cheveux collées sur son visage et échappées de ses tresses avant de se racler la gorge. Personne ne semblait avoir remarqué son trouble tant la coloration vomie de Sandra monopolisait l’attention et les conversations. La jeune athlète se changea en silence et enfila ses protections non sans échanger quelques regards amusés avec ses coéquipiers. Elle ne tenait pas à leur montrer toute l’étendue de sa contrariété qui était pourtant bien réelle.

Une fois vêtue de sa tenue aux couleurs de Serpentard, elle posa son balai sur l’épaule et attendit Moreen pour sortir à l’extérieur. Elle allait lui dire que cette nouvelle la chagrinait. Et qu’elle craignait que les recruteurs ne remarquent même pas la petite Blair Williams à côté de la grande Mo’ Avner. Oui, elle devait crever l’abcès. Les amies faisaient ce genre de chose et se parlaient tout à fait sincèrement pour entretenir les bases d’une solide amitié.

«  Tu veux vraiment devenir joueuse pro ? Genre, vraiment, vraiment ? s’enquit Blair en passant la porte des vestiaires son balai dans une main et sa batte dans l’autre, C’est génial ! Ce serait super qu’on soit recrutées dans la même équipe ! »

Mais. Mais…. Blair ?

Venait-elle vraiment de dire cela et d’accompagner cette remarque d’une petite bourrade complice ? Manifestement oui. L’adolescente se morigéna intérieurement tout en avançant  en direction du centre du terrain. Mais pourquoi encourageait-elle Moreen à persévérer dans cette voie ?

« Si on pouvait être recrutées toutes les deux chez les Harpies ce serait purement merveilleux. »

Mais stop ! Blair scella ses lèvres et se contraignit au silence pour ne pas aggraver son cas davantage. Elle se sentait tellement tiraillée. Une part d’elle-même avait envie que Mo’ se sente bien et qu’elle trouve sa voie parce qu’elle comprenait parfaitement à quel point les projets d’avenir pouvaient être une source d’inquiétude mais une autre partie préférait largement le fait que Mo’ Avner se trouve une tout autre vocation que le quidditch professionnel.

La scène. Le théâtre. L’art dramatique. Ca s’était son truc, bordel de troll ! Pas le quidditch !

Toute à ses pensées, Blair s’arrêta devant Sandra qui les attendait au centre du terrain pour leur expliquer le programme de l’entrainement du jour. Elle ne suivit pas vraiment les directives de sa capitaine tant elle était perdue dans ses considérations intérieures et ne capta que la fin de son discours.

« …Elton, Stephie, Fran, Leo, Grant et Moreen, chasubles vertes. Hugh, Rue, Erin, Travis, Shawn et Blair, chasubles violettes. »
« Mais ! Tu mixes les titulaires et les remplaçants ? » s’étonna-t-elle alors en clignant des yeux comme si elle sortait d’une rêverie.
Sandra poussa un profond soupir et ferma les paupières, visiblement agacée.
« Putain Blair. Je parle seulement deux minutes ! Deux minutes !  Fais au moins l’effort d’écouter ! Elle fit claquer sa langue contre son palais,  Enfile ta chasuble.»
« Oui ! C’est bon ! Ca va ! pesta l’adolescente en soufflant fort, pas la peine de t’énerver ! »
Hugh son homologue batteur remplaçant lui tendait un vieux débardeur (plus  gris sale que violet d’ailleurs) fleurant bon la transpiration que Blair lui arracha des mains d’un geste brusque. Elle le passa par-dessus sa tenue en grommelant et glissa son protège dent dans sa bouche avant de faire quelque pas en direction de Moreen.
« Dommage qu’on ne soit pas dans la même équipe…» souffla-t-elle à l’attention de son amie. Elle le pensait sincèrement mais elle ne put s’empêcher d’ajouter après avoir enfourché son balai  «  …parce que je vais te démonter. »

Blair était typiquement ce genre de joueuse un peu borderline que toute équipe se devait d’avoir dans son effectif. Un poil à gratter susceptible de déconcentrer l’adversaire, voir même mieux, de le faire vriller.

Elle se projeta dans les airs et fit quelques virages d’échauffement avant de prendre sa place en soutien de ses poursuiveurs. Elle observa fixement  Moreen de l’autre côté du terrain tout en faisant rouler ses poignets pour s’éviter une foulure. Ici, elle oubliait le concept même d’amitié. Il n’y avait plus que ses coéquipiers et des adversaires qu’elle devait battre. Coûte que coûte.

Après quelques instants, Sandra sonna le coup d’envoi et libéra les différentes balles. Un cognard zigzagua dans sa direction pour lui offrir sur un plateau son premier coup de batte de la rencontre. Blair ajusta sa frappe, gaina tous les muscles de son corps et frappa de toutes ses forces en direction de -je vous le donne en mille- ... Moreen Avner.

Dés:

1,2: Moreen renvoie le cognard plutôt facilement.
3 : Moreen esquive le tir avec une figure.
4 : Moreen amortit le cognard difficilement.
5,6 : Blair atteint Moreen.


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Par-dessus les rires compulsifs qui envahissaient le vestiaire et dardait sur le visage de Moreen un sourire mi-figue mi-raisin, il y en avait un spécifiquement qui se détachait aux oreilles de la jeune fille, et c’était celui de Blair. Faire rire son amie lui donnait toujours une satisfaction qui se rapprochait parfois dangereusement de la validation. Comme si ces éclats de bonne humeur qu’elle lui devait expliquait la raison pour laquelle une personne aussi cool que Blair Williams puisse traîner avec une weirdo comme Moreen Avner. Cependant, Moreen n’était pas suffisamment aveuglée par l’importance qu’elle mettait dans leur relation – après tout, même ennemies mortelles, Blair restait l’une de ses très rares amies – pour ne pas percevoir, un instant vif et indicible, l’expression marquée qui se figea, glaciale, sur le visage de Blair.

Moreen ne perdit pas son sourire mais celui-ci quitta ses yeux et abaissa ses sourcils, qu’elle fronça, incertaine. Ça n’avait pas duré longtemps mais elle était certaine d’avoir surpris sur ces traits qu’elle connaissait si bien quelque chose de l’ordre d’une profonde contrariété. De la colère, même, peut-être, le genre d’expression que son amie lui servait dans les périodes où elles se détestaient cordialement l’une l’autre et s’employaient à faire de leur vies respectives un enfer. Elle connaissait Blair. Et n’avait pas vraiment hésité à lui parler de son doute et de ses nouvelles considérations, en tant qu’amie, comme une incertitude, et elle réalisa soudain à quel point Blair, peut-être, avait perçu cet aveu comme une tentative d’empiéter sur son territoire.

C’est vrai, Moreen en convenait, après tout. Le quidditch c’était le truc de Blair. Pas le sien. Pour elle ça représentait tout au plus une activité, au même titre que toutes les autres choses qu’elle aimait pratiquer dans sa vie. Moreen était passionnée mais sans échelle, elle n’avait pas de hiérarchie, pas quelque chose encore qui lui était apparu avec l’évidence absolu devoir s’illustrer comme sa vie future. Parce qu’une vie entière, ça lui semblait long, quoi qu’il arrive. Blair au contraire avait de nombreux hobbies, et une passion formelle. Une passion exclusive. Une passion pour laquelle elle surveillait son régime et faisait des heures supplémentaires. Soudain l’insistance de Blair, qui l’avait aiguillée un peu plus tôt sur un terrain différent, lui apparut bien moins réfléchit dans son intérêt à elle que dans le sien. Blair avait seulement cherché un moyen de détourner son attention du quidditch en lui proposant d’autres champs d’actions qui pourraient lui convenir. D’accord. Elle les considérerait, parce qu’elle y trouvait un écho. Mais le quidditch n’était plus désormais que le truc de Blair. Ça ne lui appartenait pas. C’était un sport, un sport international pratiqué par des centaines de sorciers dans tous les pays du monde. Et si Moreen s’y découvrait une vocation, elle n’attendrait pas que Blair lui donne sa permission pour y mettre les pieds. Tant pis si ça devait faire d’elles des rivales. Elles l’étaient déjà.

Moreen termina de se vêtir, Sandra l’avait laissé tranquille lorsqu’elle avait vu son sourire disparaître, et désormais la jeune fille s’était fermée. En rejoignant Blair, elle s’attendit à un silence, ou en tout cas à une remarque froide. Ça tomberait bien, voilà une bonne façon de régler leurs comptes. Mais Blair l’a reçu avec un ton enjoué qui ne lui laissa pas le temps de répondre à sa question. Moreen lui adressa un sourire, un sourire un peu tendu, parce qu’elle se doutait désormais de l’hypocrisie de son amie et ignorait si elle tentait de prendre sur elle ou avait simplement décidé de jouer un double jeu. Elle était habituée à ce genre de positionnement. Il y avait cette jalousie naturelle qui les empêchait souvent de se dire les choses honnêtement, cette rivalité qui les poussait d’amitié en inimitié avec une telle régularité que souvent Moreen ne savait plus si Blair était la personne qu’elle aimait ou détestait le plus au monde. Dans les deux cas elle l’admirait, c’était certain. Mais elle tenait aussi, par fierté, par ego, par esprit de compétition, à l’égaler dans les domaines qu’elle choisissait.

- Purement merveilleux ! Répéta Moreen sur un ton dont l’ambiguïté ne laissait pas deviner si elle faisait preuve d’ironie ou d’une parfaite sincérité.

Elle profita de l’alignement de ses coéquipiers pour esquiver la question première de Blair, et lui décerna un nouveau sourire entendu en se dirigeant vers le terrain où Sandra les divisa en deux équipes opposées. Moreen goûta l’ironie autant que l’hypocrisie supposée de son amie lui fit apprécier la réprimande de Sandra. Ok, leur coach la détestait sans doute beaucoup plus à cette heure qu’elle ne devait être irritée contre Blair et son inattention. Mais peut-importe. Peut-être, une part d’elle aurait aimé que son amie soit sincère avec elle. Elle se sentait probablement un peu blessée de ce qu’elle interprétait désormais comme un engouement forcé pour quelque chose qu’au fond d’elle Blair redoutait. Ou bien qu’elle soit carrément honnête et lui exprime son opposition. Moreen avait du mal à imaginer ce qui se jouait dans les méandres des sentiments de Blair. Elle ne concevait pas que la jeune fille puisse à la fois désirer son bonheur, et le redouter. Elle ne voyait qu’une preuve de plus de leur rivalité et la tentative d’exclusivité que Blair s’octroyait sur quelque chose qui ne lui appartenait pas. Et Moreen combattait cette sensation. Le terrain n’était pas celui de Blair. Elle ne copiait pas son rêve par mimétisme. Elle avait toujours vraiment, vraiment aimé le quidditch. Et qu’elle ne s’y soit pas engagée ou ne l’ai jamais exprimé comme Blair l’avait exprimé, qu’elle n’ait pas eu la chance d’être aussi catégorique qu’elle sur ce qu’elle désirait dans la vie, ne lui enlevait pas le droit d’y tenter sa chance, ou de l’aimer à sa manière.

-  Dommage qu’on ne soit pas dans la même équipe… » Moreen releva la tête vers Blair, le regard sombre, réajusta son protège bras. « …parce que je vais te démonter. » Cette fois elle lui sourit d’un sourire déserté de toutes bienveillance.
- Ouais, répliqua-t-elle en s’élevant à son tour. On en reparle à la prochaine visite que je te ferais à l’infirmerie."

Moreen savait comment Blair fonctionnait. Elle prenait sa provocation comme la réalité de leur situation. Elles allaient régler leur compte. Plus d’amies. Plus de belles paroles. Plus de soutient. Elles étaient adversaires et la frustration allait se transmettre à leurs gestes. Moreen se sentait en colère. Il y avait dans leur opposition désormais la nécessité de se faire valoir en tant que batteuse. Blair se croyait plus forte ? Plus légitime ? Plus passionnée ? Moreen allait lui prouver le contraire. A sa manière.

Le première cognard fusa dans la direction de Blair. Moreen abaissa légèrement sa trajectoire, anticipant le geste de Blair qui évidemment visa sa direction. « Ok, alors c’est personnel », marmonna Moreen entre ses dents alors que la balle fusait vers elle avec une vitesse délirante. Blair n’avait peut-être pas un gabarit de masse, mais sa précision et sa volonté payaient de rigueur, sa frappe était devenue au fil des entraînements absolument dévastatrice. Moreen tenta une embardée, mais la balle exécuta au dernier moment un crochet erratique qui, combiné à sa vitesse, faillit la déstabiliser. Elle contra avec difficulté, amortie la balle et se sentit déséquilibrée vers l’arrière. Elle contracta ses cuisses de toutes ses forces et se donna une impulsion pour se rétablir, furieuse de s’être laissée avoir au premier coup. Le cognard, qu’elle n’avait pas réussis à renvoyer, hoquetait à une longueur de bras d’elle et Moreen accueillit une monté brûlante d’adrénaline en réalisant qu’il était toujours à portée de batte. Brutalement elle donna un à-coup à son balai, pivota pour reprendre de la vitesse et cueillit la balle réfractaire qui achevait sa molle trajectoire. Le cognard gicla avec une brutalité nerveuse en direction de Blair. Moreen avisa dans le même mouvement le second cognard qui entamait une course violente à l’opposée, sans réfléchir elle piqua une tête vers le cercle de Blair, avec dans le coin de l’œil, le désir de voir si sa rivale contrait l’impact. Elle accusa un arc de cercle pour se placer en parallèle, percuta le second cognard de sa batte. Les deux balles fusaient désormais dans la direction de Blair, si elle en contrait un, peut-être n’aurait-elle pas le temps de réagir à temps pour se protéger du deuxième.

1 - Blair renvoie le premier cognard et contre le second
2 - Blair renvoie le premier cognard et est percutée par le second
3 - Blair renvoie les deux cognard
4 - Blair est percutée par le premier cognard et sauvé du second par son changement de trajectoire
5 - Blair anticipe la stratégie de Moreen et la retourne contre elle
6- Blair est déstabilisée par un des deux cognards

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Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeMer 21 Oct 2020 - 12:03
Certains diraient que Blair souffrait d’un dédoublement de personnalité lorsqu’elle se mettait à jouer à n’importe quel jeu. L’adolescente qui pouvait être agréable et gentille – quand elle le voulait, bien sûr- se muait en véritable compétitrice sans foi ni loi, avide de victoire et de réussite. Par exemple, elle ne supportait pas l’idée que ses coéquipiers ne s’impliquent pas à 200% -Coucou Urban au quizz- si bien qu’elle pouvait vraiment devenir tyrannique même avec les propres joueurs de son équipe.
Dans les airs, ces caractéristiques étaient décuplées. Le quidditch, c’était sa vie, son projet, sa raison d’exister et elle était prête à tout pour se faire un nom dans ce domaine. Pas de pitié pour les adversaires et encore moins pour Moreen Avner. Elle voulait jouer sur son terrain, d’accord, mais Blair ne lui ferait aucun cadeau.

Une partie d’elle avait envie de se mesurer à son amie dans un bon respect des règles et des valeurs sportives et une part plus sombre de Blair nourrissait le projet d’en découdre. Pourquoi ? Parce que Moreen ne pouvait pas empiéter sur ses plates-bandes. Elle n’en avait pas le droit ! C’était son projet de carrière ! Elle serait la batteuse talentueuse de leur génération. Elle n'avait pas le choix. Blair avait mis tous ses bézoards dans le même chaudron depuis cinq ans. Elle ne pouvait plus faire machine arrière...

Portée par cette idée fixe qui ne la quittait pas depuis son entrée à Poudlard, Blair envoya le premier cognard droit sur Moreen. Elle le contra avec difficulté et  fut même un peu déstabilisée vers l’arrière ce qui tira un sourire goguenard à l’adolescente.

« J’ai plutôt l’impression que c’est moi qui vais venir te visiter à l’infirmerie ! »  Cria-t-elle par-dessus son épaule en rejoignant sa position de couverture des poursuiveurs. Blair entendait bien exercer une pression physique et psychologique sur sa camarade, en adéquation totale avec les valeurs (hum hum) de sa maison. Elle évita la trajectoire d’un souaffle afin de ne pas interférer dans le jeu de ses équipiers et chercha de nouveau les cognards du regard, les deux mains serrées autour de sa batte.

Moreen Avner était justement à la manœuvre, et la jeune Serpentard sut avant même que la balle ne fuse dans sa direction qu’elle allait avoir droit à une réplique de sa camarade. En prévision du choc, Blair bloqua sa respiration et gaina tous les muscles de son corps pour renvoyer le puissant cognard sur ces adversaires. L’impact fut violent mais il ne déstabilisa pas la joueuse qui expulsa la balle au loin.  Elle manqua de peu la queue du balai du gardien adverse puisque ce dernier  dût faire une embarder pour éviter le boulet. Blair n’eut toutefois pas le temps de s’appesantir sur cet échec : Un second cognard, envoyé lui aussi par Moreen, fonçait droit sur elle. Elle n’était pas dans la bonne position pour reprendre la balle convenablement si bien que, prise de vitesse, elle dût amortir mollement le cognard qui tomba presque à la verticale sous sa position. Blair laissa échapper un juron. Son jeu n’était véritablement efficace que lorsqu’elle arrivait à retourner la puissance des autres joueurs contre eux-mêmes. Sa rivale le savait très bien en l’obligeant à contrer avec mollesse.
Grant,  l’autre batteur de l’équipe adverse se précipitait déjà sur le cognard, Blair descendit donc en piqué pour récupérer l’avantage. Alors qu’elle fonçait droit vers le sol à pleine vitesse, sa cape claquait dans son dos et l’air fouettait son visage. Elle ne connaissait pas de sensation  plus grisante et galvanisante que celle là.  Elle arriva juste à temps pour renvoyer le cognard en hauteur, là où le cœur de la rencontre se jouait, droit sur un poursuiveur adverse inattentif au jeu des batteurs.

Comme dans des montagnes russes, Blair remonta aussi rapidement qu’elle était descendue  et s’arrêta brusquement juste à côté de Moreen.

« Alors ma chérie ? C’est tout ce que tu peux faire ? »

Un cognard passa alors à quelques dizaines de mètres des deux adversaires, droit devant elles. Sans attendre une seule seconde, Blair fonça à sa poursuite...


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Le terrain s’animait des traînées effrénées de poursuiveurs en furies, déterminés à marquer pour leur équipe éphémère. De son côté, Moreen, galvanisée par l’ambiance compétitrice qu’induisait toujours son entrée sur le terrain, se convainquait de plus en plus de l’opposition de Blair. Elle avait pris très personnellement cette première attaque et encore plus personnellement son incapacité à la déstabiliser – Moreen avait parfaitement entendu l’injonction de son amie dont le sarcasme aigüe avait fait grincer les dents, et échouer à lui rendre la pareille l’avait instantanément rendue folle. Mais ce qui l’énervait par-dessus tout, c’est qu’elle ne pouvait s’empêcher dans le même processus d’admirer la maîtrise de Blair.

Pour la connaître bien, Moreen savait que la jeune fille n’était pas dotée d’une force de frappe terrible. Moreen était née avec une force bien supérieur, dissimulée par sa silhouette longiligne, mais qui lui servait d’atout sans grand efforts là où Blair devait s’entretenir avec attention pour exploiter l’apex de son physique. Mais sa précision de frappe, sa technique terrible, sa connaissance théorique des forces, lui permettait de garder une assise parfaite et de faire sienne la force des autres avec une maîtrise que Moreen enviait. Elle avait un feeling naturel, certes. Comme pour beaucoup de chose, Moreen fonctionnait à l’instinct, laisser ses sensations et ses réflexes la guider. Pour le quidditch et la danse, ses prédispositions lui assuraient une bonne maîtrise. Mais elle n’avait pas cette capacité à analyser un jeu ou à contrôler son corps pour en réduire les désavantages. Ça, c’était le truc de Blair, et Moreen en avait toujours été admirative, même si elle se gardait bien de le dire, la majorité du temps.

Et particulièrement lorsque Blair Williams lui adressait depuis son balai des ravages de sourires goguenards.

Moreen serra les dents. Sur ses yeux verts devenus sombres, elle avait froncé les sourcils. Elle décrivait une embardée lente sans pouvoir empêcher Blair de frapper au sein de son équipe. Furieuse, elle jura dans sa barbe, bien consciente que Blair risquait lentement d’abandonner le fairplay – à moins que ce ne soit elle ? – pour l’empêcher de prouver sa valeur sur le terrain. C’était désormais à qui serait la meilleure batteuse. Moreen savait que c’était le moment de prouver qu’elle avait sa place dans le grand concours de sélection du monde du quidditch. Peut-importe qu’elle ait évoqué cette possibilité quelques minutes auparavant. Tant mieux pour Blair si elle était sûre d’elle depuis longtemps. Moreen n’avait pas cette chance, et ne se laisserait pas faire.

- Alors ma chérie ? C’est tout ce que tu peux faire ? »
- C’est quoi ton problème, Williams, répliqua Moreen en s’alignant sur la position de son amie. Lorsque Moreen se mettait à appeler Blair par son nom de famille, c’est qu’elles n’étaient plus amies. T’as peur que je te prenne ta place en sélection ? Asséna-elle avec un méchant sourire provocateur.

Le cognard surgit brutalement dans son champ de vision. Avec le même réflexe démesuré que Blair, elle se pencha en avant pour lancer son balai dans la direction de la balle, sa batte callée dans sa main, contre le manche de son balai pour en réduire les frottements. Elle sentait les pans de sa cape qu’elle avait rabattue contre ses flans se gonfler et pesta intérieurement contre ce que cet habit stupide lui faisait perdre de vitesse. Leur trajectoire étaient trop proches, bientôt les deux rivales aux coudes à coudes se trouvèrent voler presque collées l’une contre l’autre.

Dès :

1 – Moreen donne un coup et envoie Blair dans le décor
2 – Blair donne un coup et envoie Moreen dans le décor
3.6 – Moreen donne un coup mais ne parvient pas à déstabiliser Blair qui réplique
4.5 – Blair donne un coup mais ne parvient pas à déstabiliser Moreen qui réplique  

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Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeSam 21 Nov 2020 - 14:52
Blair avait réussi à pousser Moreen dans ses retranchements, elle le voyait bien. Déjà elle l’appelait par son nom de famille mais en plus, elle arborait son expression des mauvais jours : Mâchoire crispée et sourcils froncés. Plus Mo’ perdrait son sang froid, plus Blair pourrait profiter de la situation pour briller dans les airs. Elle en était capable mais pour cela elle ne devait pas se laisser prendre à son propre jeu, tache plutôt difficile compte tenu de sa proximité avec son adversaire. Les deux jeunes filles se connaissaient bien et, l’une comme l’autre, elles savaient exactement où frapper pour faire mal…

« T’as peur que je te prenne ta place en sélection ? »

Un cognard aurait moins déstabilisé Blair. Un frisson la parcourut de la tête aux pieds lorsque Moreen accompagna sa remarque d’un méchant sourire provocateur qui la figea sur son balai. Je sais, semblait dire Moreen avec cette grimace horrifique, Je connais ta plus grande peur et je vais tout faire pour te piquer ta place.

Blair  qui se croyait si fine et si ingénieuse fut durement frappée par ce constat. Moreen lisait en elle comme dans une pensine.  Elle savait que Blair l’admirait autant qu’elle la craignait. Que leur amitié, fusse-t-elle sincère, était toutefois  teintée de rivalité et de jalousie dès qu’il était question de quidditch. Maintenant que la cinquième année avait provoqué son ainée, cette dernière allait le lui faire payer.

Mo’ s’acharnerait pour réussir cet entrainement et lui voler le poste de titulaire. C’est elle que les recruteurs remarqueraient au prochain match. Elle qui signerait  un contrat dans un grand club professionnel. Moreen Avner allait tout mettre en œuvre pour lui voler son rêve et  Blair était terrorisée à cette idée.

Elle ne pouvait pas se laisser déposséder ainsi. Etre la spectatrice de sa propre déchéance. En effet, si Blair partageait une qualité de Moreen s’était bien sa  ténacité. Elle ne s’avouerait vaincue qu’une fois reléguée sur le banc de touche, pas avant.

Les deux jeunes femmes  s’élancèrent dans le même temps après un cognard. Elles étaient penchées en avant au dessus de leur balais dans la même posture aérodynamique, leurs capes respectives claquaient dans leur dos et  s’entremêlaient dans le vent .Remporter ce duel était primordial pour asseoir l’ascendance de l’une  sur l’autre, Blair en avait conscience. Moreen était un peu plus lourde, donc plus rapide, si bien que la jeune Williams ne pouvait pas se permettre d’attendre d’être devancée pour agir. Au coude à coude avec sa camarade, elle dévia légèrement sa trajectoire sur la droite comme pour prendre un peu d’élan avant de revenir brutalement sur la gauche pour percuter les flancs de Moreen. Elle assortie cette bourrade d’un franc coup de coude dans les côtes de son amie mais cela ne suffit pas à la déstabiliser. Mo’ garda le cap et Blair pesta entre ses dents serrées.

« Tu n’y arriveras pas, Mo. Tu vas tout foirer, comme toujours. » Gronda-t-elle sans quitter du regard le cognard à quelques mètres d’elles.

Si Moreen avait su deviner qu’elle représentait la pire crainte de Blair à ses yeux, cette dernière connaissait en retour le pire démon de Mo : Elle-même.
Elle ne s’estimait pas assez gracieuse pour faire de la danse, elle craignait d’être la seule Avner à rater sa vie lamentablement, elle doutait tellement et si souvent ! Même sa superbe chevelure brune et bouclée ne trouvait pas grâce dans son cœur. Moreen  était très dure et elle n’avait guère confiance en ses capacités pourtant avérées. Même si, habituellement, Blair tentait de lui ouvrir les yeux sur ses nombreuses qualités et compétences, cette fois elle comptait bien exploiter le filon du mal-être  à des fins personnelles. Il lui suffisait de planter une petite graine dans l’esprit de son amie, du moins elle l’espérait.

Que Moreen y soit sensible ou pas, cela importait peu puisqu’elles étaient maintenant à quelques centimètres l’une et l’autre du cognard. Blair se redressa légèrement afin de négocier au mieux son tir et elle crut voir Moreen faire de même dans le coin de son champ de vision. Sans perdre une seconde, elle leva le bras pour armer sa frappe et le rabaissa de toutes ses forces en poussant un cri de rage.

Dés:


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Jamais Moreen n’avait eu le désir de spolier sa meilleure amie de sa confiance ou de la certitude d’obtenir une place en sélection. Jamais d’elle-même ne s’était-elle projetée dans l’idée de faire du quidditch sa carrière en imaginant une seule seconde qu’elle trouverait dans la compétition une seule once de plaisir. Moreen était compétitive, certes. C’était un aspect de caractère que tous les Avner partageaient, sans exception. Moreen était compétitive, et ne cessait pas de l’être avec Blair, parce qu’elle avait des choses à prouver, parce que Blair était un défi, parce que Blair était aussi têtue et investie qu’elle. Mais quand elle avait évoqué concrètement pour la première fois cette idée, qui lui trottait dans la tête depuis des mois – elle s’en rendait compte – jamais elle n’avait imaginé que Blair puisse se sentir menacée par sa présence dans la course à la sélection.

C’était naïf de sa part, évidemment. Elle s’en rendait compte en laissant filer le vent sifflant contre ses tympans et en considérant la largeur du terrain peuplé de vas et viens erratiques. Les trois quarts des joueurs qui s’investissaient dans l’équipe souhaitaient, à un moment ou à un autre, en faire leur carrière. Parmi eux un, peut-être deux, peut-être aucun, serait remarqué et approché pour faire partie d’une équipe. Imaginer que rejoindre les rangs des candidats ne divisait pas les chances de Blair d’une nouvelle fraction, comme si son amie et elle n’avaient pas officié exactement dans la même catégorie, n’avait aucun sens. Moreen en avait pris conscience au moment où Blair s’était positionné pour l’attaquer. Instinctivement, comme il était dû dans la relation que les deux jeunes filles avaient construites au fur et à mesure des confrontation, Moreen avait accepté la compétition, et plutôt que d’envisager de désamorcer les craintes acides de son amie, avait adopté le rôle qu’elle lui donnait.

Elles se battaient désormais pour la même place alors même que Moreen n’avait encore aucune certitude de ce qu’elle voulait faire de sa vie. Quoi qu’elle dise.

Blair la percuta brutalement, se rabattit sur elle, et lui asséna un coup de coude qui lui fit l’effet d’un manche de pelle planté entre les côtes. Le souffle à demi coupé Moreen serra les dents avec les résidus de sensations, très désagréables, qu’en deux impactes son squelette s’était désolidarisé et que tous ses os s’entrechoquaient désormais les uns avec les autres. Elle avait perdu la vision, une fraction de seconde à peine, lorsque Blair l’avait percuté de toutes ses forces. Tout le corps raidi sur le manche de son balais, Moreen avait contracté ses muscles pour conserver sa stabilité mais elle ne manqua pas de dévier quelque peu sa trajectoire, et si le coup de Blair l’atteignit, se fut moins que sa remarque. Blair était censé la soutenir. Blair était censé croire en elle. Une blessure au coeur s'ajouta au reste et Moreen accusa un léger retard qui laissa à sa rivale le temps d’atteindre le cognard la première.

Et Moreen savait qu’elle ne le louperait pas.

Instantanément Moreen tente de dévier. Mais la distance est trop courte, Blair, trop proche, handicape son mouvement, et au moment où elle décroche, le cognard surgit et la percute brutalement en pleine poitrine.

La douleur éclate dans ses tripes. Sa respiration se coupe sur un cri de douleur. Aveuglée, elle béni la protection qu’elle porte et qui vient sans doute de lui éviter trois côtes brisées, mais elle a si mal qu’elle se demande tout de même si quelque chose là-dedans n’a pas pris une position différente. Elle a peine le temps de suffoquer, Moreen bascule, chute, se retient d’une main au bois lisse du manche de son balais qui percute Blair restée statique. Ses doigts s’ouvrent sous le tressaut de l’impact. Cette fois Moreen hurle en comprenant que c’est le vide qui l’aspire. Ses jambes s’agitent en même temps que ses bras, comme si elle pouvait éviter ainsi la chute de douze mètres qui l’attend, raclent quelque chose de mou et de fuyant auquel ils parviennent à s’agripper. Une cape ! Celle de Blair, comprend-elle en entendant le grognement au-dessus de sa tête et en discernant derrière les éclairs de souffrance qui traversent sa poitrine, le visage de son amie qui semble franchement peu ravie de la voir là, suspendue à son uniforme, en train d’agiter ses membres dans une chorégraphie peu grâcieuse et parfaitement désordonnée.

- ESPÈCE DE MALADE ! Hurle-t-elle à Blair avec toute la force de sa peur, AIDE MOI PUTAIN TU VEUX QUE JE MEURS OU QUOI !

Blair Williams
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Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeSam 5 Déc 2020 - 10:48
Au coude à coude avec Moreen,  Blair disposait d’une infime avance sur son adversaire. Elle savait qu’elle ne devait pas rater le coche. Moreen faisait peu d’erreur en jeu et si elle voulait la mettre hors d’état de nuire, c’était le moment où jamais. Il n’y avait pas d’état d’âme à avoir.  L’adolescente se redressa légèrement sur son balai, banda ses muscles et  laissa échapper un cri de rage en abaissant sa batte. Elle frappa de toutes ses forces pour renvoyer le cognard sur son amie. Le projectile atteignit son objectif en quelques millièmes de seconde à peine avec une précision redoutable, en plein dans la poitrine.  

C’était le genre de coup qu’un batteur rêve d’accomplir dans une partie : Celui qui surprend et neutralise définitivement un adversaire. Blair lut la surprise dans le regard de Moreen, entendit la douleur dans sa voix et quand ses doigts s’ouvrirent sous le coup de l’impact, elle sut qu’elle avait visé juste et fort. Moreen était hors jeu. Elle basculait déjà vers l’arrière, déséquilibrée par la puissance de l’impact, aspirée par le vide. La suite, elles la connaissaient toutes les deux : Moreen allait chuter jusqu’au terrain en contre bas. Blair avait gagné. Elle était la meilleure.
Une  puissante vague de satisfaction irradia littéralement l’adolescente. Elle se sentait forte, puissante, guidée par son esprit vengeur et combatif.  Le fait que Moreen puisse se blesser dans sa chute ne l’atteignait même pas. C’était le risque. Son amie avait voulu se mesurer à elle, elle en payait maintenant le prix et en assumait les conséquences.

Blair était tellement occupée à savourer sa victoire sur sa rivale qu’elle ne vit pas Mo’ s’agripper à un pan de sa cape.  Grossière erreur. Elle aurait dû s’assurer de la chute de son adversaire car Moreen Avner n’avait malheureusement pas dit son dernier mot. Blair fut brusquement tirée sur le côté par le poids de sa camarade.  Sa cape l’étrangla littéralement  et elle manqua de peu d’échapper sa batte en se retenant à deux mains sur le manche de son balai. Suspendue au dessus du vide, Moreen gesticulait comme une poupée de chiffon étendue sur une corde à linge tandis que Blair dérivait sur le côté, incapable de rectifier sa trajectoire avec le poids supplémentaire que représentait Mo’ à bâbord.

- ESPÈCE DE MALADE !  AIDE MOI PUTAIN TU VEUX QUE JE MEURS OU QUOI !

-LACHE-MOI ! grogna Blair en essayant de chasser Moreen à coup de pieds. Le col de sa cape lui sciait le cou et l’empêchait de reprendre sa respiration. Elle ne voulait pas se laisser voler sa victoire et tant pis si elle ruinait les phalanges de sa camarade, LACHE. Blair arma sa batte, MOI. Le coup retomba sur les doigts de Mo’,  dans une parfaite action antijeu.

Toutefois,  Blair avait négligé une autre donnée : La partie continuait autour d’elle et le batteur de l’équipe adverse profita judicieusement de ce moment d’inattention.

Le cognard l’atteignit à l’arrière du crâne avec une violence fulgurante. Un flash blanc puis un trou noir. Lorsque Blair reprit conscience, l’air sifflait dans ses oreilles entre deux claquements de cape de plus en plus rapides. Elle n’avait plus ni balai, ni batte entre les mains. Son corps tournoyait sur lui-même en tout sens. Elle crut voir passer une jambe devant son visage puis la chevelure brune de Moreen dont le corps semblait enchevêtré au sien. Elles tombaient. Elles tombaient toutes les deux. Blair venait de chuter de son balai exactement comme Urban. La malédiction des Williams. Elle allait s’écraser au sol, comme lui, et voir son rêve de quidditch s’évanouir. Sa respiration se fit plus syncopée et elle chercha vainement à se raccrocher à quelque chose de réconfortant alors que le sol se rapprochait terriblement vite. Sa main agrippa celle de Moreen, elle pressa ses doigts dans les siens et ferma les yeux.

« Aresto Momentum ! » La voix de Sandra perça les airs et fut immédiatement suivie de l’impact -nettement moins dévastateur que prévu mais tout de même particulièrement rude.
Blair resta immobile quelques secondes mais finit par relever lentement  son visage à demi-couvert de terre du sol. Son corps endolori était englué dans une flaque de boue. Elle avait une jambe coincée sous la hanche de Moreen mais elle semblait aller bien. Du moins, elle ressentait la douleur ce qui était, elle le savait, un très bon signe : Au moins, elle n’était pas tétraplégique. Elle agita ses orteils dans ses bottes et  plia les doigts pour s’assurer que toutes ses terminaisons nerveuses fonctionnaient. Visiblement oui. L’adolescente  laissa échapper un soupir de soulagement et se fendit même d’un léger sourire…qui libéra une dent ensanglantée. L’incisive tomba dans l’herbe gorgée d’eau et le rictus de l’adolescente s’effaça instantanément pour laisser place à une moue contrariée. Non seulement elle avait chuté de son balai – erreur ultime au quidditch- mais en plus elle y avait laissé une dent ! Tout ça à cause de Moreen Avner. La colère s’empara de nouveau de Blair et elle relâcha vivement la main de son amie devenue trop encombrante. Elle la détestait. Comme à chaque fois qu’elle voyait rouge, Blair avait beaucoup de mal à relativiser et elle se laissait emporter par ses sentiments négatifs, ici, la honte d’avoir chuté et la colère envers sa camarade qui avait provoqué cette erreur. Elle lui en voulait à mort.

Blair gesticula sans ménagement  et poussa les fesses de Mo avec ses pieds pour se dégager « T’es vraiment une belle saloperie Moreen Avner ! » grogna-t-elle avant d’attraper la tignasse de son amie à pleine main, « T’as fait exprès de me faire tomber parce que tu l’avais mauvaise ! Avoue ! »


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Plutôt qu’un cri de haine la vive interpellation de Moreen fut plutôt motivée par un appel à l’aide. Certes, les diverses insultes, le ton, la construction de sa phrase n’aurait pas permis de s’en rendre compte aux premiers abords, mais Blair la connaissait par cœur et avait une idée très nette des mètres qui les séparaient du sol, ce pourquoi Moreen supposa naïvement qu’en bonne amie, la jeune fille allait piler et se poser doucement au sol pour prévenir une chute brutale et très douloureuse.

Il n’en fut strictement rien.

Moreen ne compris pas tout de suite, lorsque Blair se mit à frapper le vide à l’aide de sa botte, que c’était elle qu’elle visait. Jusqu’au moment où la pointe de la chaussure vint s’écraser contre ses côtes endolories, lui tirant un cri de douleur furieux. Elle n’osa pas ouvrir les mains pour riposter, accusant le choc, aussi, de comprendre que Blair voulait la faire tomber malgré le risque évident que cela représentait pour elle. Moreen ne jouait plus, elle. Elle avait aperçu le vide et pour la première fois de sa vie pendant un match de quidditch, sentait ses tripes se nouer à l’idée de tomber.

- MAIS ARRÊTE ! MAIS T’ES MALADE, hurla-t-elle par-dessus les imprécations de Blair, qui leva sa batte pour la faire atterrir directement sur ses doigts.

Il y eu un bruit matte, et à nouveau Moreen sentit une souffrance vive la traverser, de ses phalanges jusqu’aux poignets. Heureusement le tissu avait amorti la violence de l’impact qui lui aurait autrement fissuré les os. Moreen se débattit, ne put empêcher sa main de glisser, tétanisée par une terreur brusque qui lui coupait le souffle. Elle leva les yeux vers Blair, indécise entre quel regard, de fureur, de supplication ou de peur, elle devait lui jeter, et vit le cognard frapper son amie en pleine tête.

Blair s’affaissa en avant. Son corps glissa mollement sur le côté, aspiré par le vide. Elle bascula par-dessus Moreen. Sa main ouverte laissa échapper la batte qui entama la longue descente et leurs deux corps se mit lentement à la suivre. D’une traction, Moreen tira sur la cape de Blair, s’agrippant au tissu, amenant la jeune fille à elle. Elle enlaça ses doigts dans ceux de son amie et serra fort.

Moreen avait toujours espéré, si elle devait chuter ainsi un jour, être assommée avant de tomber. Blair serrée contre elle, les pans de leurs capes battant le sifflement du vent dans un concert de claquements erratiques, Moreen ferma les yeux et découvrit à quel point elle avait le temps de penser. De penser à l’impact qui allait arriver, inexorable. De penser aux blessures qui les empêcherait peut-être toutes les deux de remonter sur un balai, ou de danser, ou de jouer du violon, ou de peindre, ou de coudre. Elle eut le temps d’imaginer toutes ces fins de carrières et de rêves les uns après les autres. Elle eut même le temps de s’être trouvé stupide d’avoir défié Blair, et de se demander si c’était ça que Fergus avait ressenti lorsque ses agresseurs avaient laissé son corps chuter vers les récifs.

Elle n’entendit pas le cri de Sandra. Elle sentit seulement son corps se tasser sur lui-même brusquement, et ses entrailles se plaquer contre sa colonne vertébrale comme si quelque-chose les avait subitement aspirés vers le ciel. Elle accusa un hoquet et une nausée qui disparut au moment où elle heurta la terre dans un grand bruit mou. Là, le souffle coupé, étendue sur le dos et à moitié ensevelie sous Blair, Moreen ouvrit les yeux pour regarder le ciel en réalisant qu’elle avait mal, mais que quelqu’un avait sans doute intercepté leur chute. Son cœur battait à mille à l’heure d’un mélange de joie et d’adrénaline, de soulagement qui amena sur le bord de ses yeux d’épaisses larmes, toujours promptes à sortir. Elle expira brutalement.

Vivantes. Elles étaient vivantes. Et si ce n’est l’effroyable douleur qui lui transperçait toujours les côtes et les battements généraux de son corps endoloris, rien de grave ne semblait leur être arrivé. À cet instant, c’est tout ce qui comptait, et Moreen aurait pu oublier que Blair avait tenter de la faire tomber de son perchoir précaire à peine quelques minutes auparavant pour la serrer dans ses bras, si son amie ne s’était pas mise à la pousser du pieds et lui hurlant dessus avant de saisir ses cheveux à pleine main.

Moreen tenta de se dégager. Les insultes et l’accusation de Blair firent instantanément disparaître la poussée d’amour qu’elle venait d’avoir. À la place, un souvenir très précis du déroulé des événements lui revint en mémoire et fit éclater en elle une rage aussi brûlante que celle de Blair. Elle connaissait la jeune fille pour avoir le sang-chaud, mais elle n’était pas la meilleure personne pour endiguer les conflits qui pouvaient apparaître entres elles. Après tout, leurs tempéraments étaient similaires.

C’est pourquoi elle n’attendit pas pour repousser brutalement Blair en la suivant dans sa chute- puisqu’elle ne lâchait pas sa tignasse - pour agripper la cape de la jeune fille et la renverser sur le dos, en ignorant les élans de souffrance qui lui traversaient les côtes.

- Mais tu rigoles, pauvre dingue ! C’est toi qui m’as foutu des coups de pieds et des coups de batte pour que je tombe, espèce de folle !! Ça t’aurait arrangé que je finisse handicapée à vie, hein ?! Plus personne pour te voler ta place ! Sale traîtresse ! LÂCHE MES CHEVEUX !

Comme son ordre ne donnait aucun résultat, Moreen lâcha Blair pour agripper son bras et mordre de toutes ses forces dans la peau tendre.

Autour d’elle, les autres joueurs se posaient au sol les uns après les autres et commençait à former un attroupement curieux de ces deux hystériques qui se roulaient dans l’herbe en se crachant des insultes.

- Poussez-vous ! Hurla Sandra en se frayant un passage dans le cercle qui s’était constitué, poussez-vous, bon sang ! AVNER, WILLIAMS, ÇA SUFFIT ! ARRÊTEZ DE VOUS BATTRE OU JE VOUS COLLE TOUTES LES DEUX SUR LE BANC DE TOUCHE POUR LE RESTE DE LA SAISON !

Mais la menace ne sembla pas atteindre les deux gladiatrices occupées à s’entre-tuer…


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De l’avis de certains individus sexistes et misogynes, une bagarre de filles n’avait rien d’impressionnant. « A part se griffer avec leurs ongles manucurés et pousser des cris stridents, elles ne savent pas faire grand-chose. » disaient-ils.

Très clairement, ces gens là n’avaient pas vu Moreen Avner et Blair Williams se battre. Blair étouffa un juron lorsque sa camarade parvint à la renverser sur le dos pour prendre l’ascendant sur elle et lui cracher ses remontrances à la figure. Mais la cadette ne comptait pas se laisser faire. Elle était dans une sorte d’état second,  prête à rendre les coups, et surtout, à en donner.
« Ça t’aurait arrangé que je finisse handicapée à vie, hein ?! »
« T’es déjà handicapée ! » répondit-elle, furibarde, en tirant à coup secs sur la chevelure de Mo’ pour se dégager.  
«  Sale traîtresse ! »
« Vieille cognasse ! »
« LÂCHE MES CHEVEUX ! »
« LÂCHE MON BRAAAAGGHH ! »

Les crocs de Moreen venaient de s’enfoncer profondément dans la chair tendre de son bras. Sous le coup de la douleur, Blair se cabra pour tenter de se dégager, en vain. Mo’avait la mâchoire aussi acérée qu’un manuel de Soin aux créatures magiques et Blair n’arrivait pas à se libérer. Elle n’avait pas d’autre solution que d’employer la manière forte. Sans attendre, elle plia son bras libre, serra le poing et frappa de toutes ses forces le menton de sa camarade.  Elle avait bien accompagné son geste avec un mouvement d’épaule, comme lorsqu’elle frappait le gognard avec sa batte au quidditch. Un vrai uppercut, le premier de sa courte vie. Elle tenta d’oublier la douleur qui irradiait sa propre main –Mais quid ? - et poussa Moreen pour la renverser sur le côté.

« JE VAIS T’ARRACHER LES YEUX. » gronda Blair entre ses dents serrées (enfin sauf à l’endroit où elle avait perdu une incisive qui laissait un petit trou noir dans sa dentition parfaite,  mais bref, passons.) Sans prêter la moindre attention aux menaces de Sandra qui les avait rejointes, l’adolescente posa ses pouces sur les paupières de Mo’ et commença à appuyer. Elle voulait lui faire mal mais elle n’eut pas vraiment le temps.

« EXPULSO ! »

Blair fut violemment projetée en arrière et retomba lourdement à plat dos sur l’herbe du stade. Moreen avait subi le même traitement et  se trouvait maintenant à quelques mètres d’elle mais c’était mal connaitre Blair que de penser qu’elle allait attendre bien sagement dans son coin du terrain. Elle se remit debout péniblement et commença à avancer vers Moreen. Elle ne voyait qu’elle et personne d’autre, du moins jusqu’à ce que Gabriel Forbes et Hugh Reynolds ne s’interposent entre elle et son « amie ».

« Mais Blair ! Arrête ! T’es complètement folle ! »
« Stop ! » criaient les garçons en la retenant par les pans de sa cape et en faisant barrière de leurs corps.
« LAISSEZ-MOI! JE VAIS ME LA FAIRE ! »

Le visage froid de Sandra se matérialisa alors dans son champ de vision entre les épaules de Hugh et Gaby.
« Tu ne vas rien faire du tout Blair Williams. Tu m’entends ? Et toi non plus ! ajouta la capitaine  en se tournant vers Moreen.  Non mais est-ce que vous-vous êtes vues toutes les deux ? Regardez-vous ! »
« C’est elle qui a commencé ! Éructa Blair en désignant Mo’ de la pointe de son index entre les oreilles de Hugh et Gabriel. Sa colère n’était pas retombée et elle était même encore plus énervée d’être entravée par ses coéquipiers.  Elle a essayé de me faire tomber de mon balai uniquement parce que j’ai été plus rapide qu’elle ! SALE JALOUSE ! VAS CREVER EN ENFER !»
Cela devenait une vilaine habitude chez Blair, mais tant pis : Elle pointa son majeur vers le haut et se fendit d’un très vulgaire doigt d’honneur à l’intention de Moreen.
« Blair, tu arrêtes ça tout de suite ou je te vire de l’équipe ! »
« C’est moi que tu veux virer ? Moi ? » Gronda l’adolescente avec un mélange d'incrédulité et de mauvaise foi.
« Blair. Ne me provoque pas ou je te jure que tu vas le regretter. »
On ne savait pas vraiment ce qui était le plus impressionnant : Le ton sans appel et lapidaire de Sandra ou sa chevelure verte-vomi.

En tout cas, la capitaine de l’équipe était une femme de parole, tout le monde le savait. Elle était tout à fait capable de mettre ses menaces à exécution aussi Blair consentit à obéir, non sans pousser un profond soupir excédé et lâcher un petit «  Vazy ! » en faisant un grand geste par-dessus sa tête.  Elle fit quelques pas en arrière et croisa les bras sur sa poitrine dans une posture butée.

« Vous voulez que je vous dise le fond de ma pensée ? » demanda alors Sandra en se tournant vers Moreen puis vers elle. La question était purement  rhétorique et Blair fut presque tentée de répondre un « non » pour s’éviter une séance de remontrances mais elle n’était pas suicidaire non plus. Elle se contenta de laisser courir son regard noir de Sandra à Moreen, attendant la sentence. « Vous faites honte à toute l’équipe en vous conduisant ainsi et pire, vous nous empêchez de nous entrainer pour le match contre Serdaigle et ça, c’est impardonnable. Vous pénalisez toute l’équipe avec votre guerre d’égo mais vous savez quoi ? On n’a pas besoin de vous. Hugh et Kim seront les batteurs lors de la prochaine rencontre. » Les deux nouveaux titulaires échangèrent un regard surpris et un sourire.
« Quoi ? »
« Oui tu as bien entendu Blair. »
« Mais tu peux pas me faire ça, souffla l’adolescente d’une voix affolée, les recruteurs viennent contre Serdaigle ! Sandra ajouta-t-elle presque suppliante cette fois.
«  Cela va te faire du bien d’être sur le banc et de réfléchir un peu aux conséquences de tes actes, la sermonna la capitaine, Ça m’étonnerait que des recruteurs veuillent dans leur équipe une joueuse qui ose frapper un adversaire suspendu plusieurs mètres  au dessus du sol qui n’a plus ni balai, ni batte. »
« J’ai jamais fait ça. » tenta de se défendre Blair en sentant poindre en elle un vague sentiment de malaise. Son regard croisa celui de Gabriel puis celui de Hugh et elle résista difficilement  à l’envie de baisser les yeux.  
« Bien sûr que si tu l’as fait. Tout le monde t’as vu. » Blair qui semblait si assurée quelques minutes plus tôt commençait clairement à perdre de sa superbe. Les parties de son visage qui n’étaient pas recouvertes de boue avaient pris une teinte cramoisie et elle gigotait un peu trop pour être totalement à l’aise.
« C’est un comportement indigne d’un joueur professionnel. Et tu le sais parfaitement. »

Evidemment qu’elle le savait. Mais pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi ? Elle se revoyait clairement en train d’élever sa batte dans les airs pour l’abattre sur les doigts de Moreen. Merlin. Blair ferma les yeux. Cette vision lui donna un haut le cœur et elle sentit le poids de la culpabilité tomber lourdement sur ses épaules. Sandra avait raison. Aucun coach ne voudrait d’elle dans une équipe. Elle était finie. Cette anecdote allait la poursuivre et elle ne pourrait jamais faire carrière dans ce sport. Tout le monde  allait savoir qu’elle n’avait pas secouru un joueur en détresse. Pire comportement qui soit. Elle méprisait tellement ceux qui se livraient à de telles bassesses lors des matchs. Elle les détestait même, et voilà qu’elle était devenue l’un d’entre eux.
Le menton haut, Blair tentait de sauver les apparences mais ses lèvres tremblotantes et ses yeux brillants trahissaient son mal-être.

« Très bien. Je resterai sur le banc au prochain match. » Dit-elle d’une voix qu’elle aurait voulu plus assurée. Elle déglutit difficilement et papillonna des paupières.
« Et tu peux même regagner les vestiaires tout de suite, je ne veux plus te voir aujourd’hui. »

Sans un regard pour Mo’ ni pour les autres joueurs, Blair fit demi-tour. Elle ramassa son balai et sa batte tombés un peu plus loin et rejoignit les abords du terrain en sentant les regards piquants de ses coéquipiers posés sur son dos. Dès qu’elle eut franchi les portes des vestiaires elle laissa échapper un hoquet sonore. Elle s’était retenue jusqu’ici mais elle ne pouvait plus. Les larmes jaillirent de ses yeux et elle plaqua ses deux mains sur sa bouche pour se contraindre au silence alors qu’elle pleurait à chaudes larmes.

Elle avait tellement honte d’elle-même. Elle avait battu Moreen à la course et atteint le cognard avant son adversaire :  elle avait gagné, pourquoi avait-il fallut qu’elle ternisse cette victoire en se conduisant comme une timbrée ? Moreen aurait pu se blesser gravement en tombant, exactement comme Urban. A cette pensée, Blair eut un sanglot douloureux mais elle  pressa ses paupières sous ses doigts. Elle n’avait pas le droit de pleurer. Elle était le bourreau, pas la victime.

La jeune femme essuya son visage sur sa manche et récupéra son sac de sport entre deux spasmes.  Elle le jeta sur son épaule et quitta les vestiaires par la porte de derrière afin de ne pas croiser ses équipiers. Elle remonta jusqu’au château, tête baissée, pour soustraire ses yeux rouges aux regards d’éventuels curieux puis elle rejoignit l’infirmerie sans attendre. Elle avait une dent à faire repousser et la main de son uppercut la lançait terriblement, tout comme son bras où Mo’ avait enfoncé ses crocs.

Lorsqu’elle pénétra dans l’infirmerie, elle ne ressemblait à rien. Elle était couverte de terre, les cheveux noués et elle avait un peu de sang séché au coin de la bouche. Les larmes avaient tracées deux sillons sur ses joues boueuses et sa main était enflée au niveau des articulations.
Elle balaya la pièce du regard à la recherche de Mme Silvester mais son regard identifia à la place une autre silhouette bien connue :

Celle de Moreen Avner.


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Moreen Avner
Moreen AvnerPrête à casser tes couilles
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Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeSam 9 Jan 2021 - 23:14
Occupée à mordre la chaire en se demandant jusqu’où elle pouvait serrer avant de sentir le goût du sang – Moreen s’était exercé de nombreuses fois sur les bras de son frère – elle ne vit pas le coup venir. Les phalanges de Blair s’écrasèrent contre sa mâchoire avec une violence qui lui donna la sensation qu’on la giflait avec un parpaing. Sa vision se troubla pour la seconde fois de la journée, et c’est à peine si elle réalisa qu’elle basculait sur le dos avant que l’arrière de son crâne ne heurte l’herbe molle du stade. Ses dents claquèrent sur sa langue qui se mit à saigner et ajouta à un fulgurant mal de crâne une brûlure insupportable à l’intérieur de sa bouche. Blair se mit à hurler au-dessus d’elle, le poids de son ex-amie s’affaissa sur son bassin, remua ses côtes mises à mal par le choc que le cognard lui avait infligé, et Moreen grogna dans un gargouillis de douleur et de rage quelque chose qui ressembla vaguement à : « si tu m’arraches les yeux je te les fais bouffer par le cul avec du piment ! » Juste à temps avant que les pouces de Blair ne s’enfoncent dans ses orbites. Moreen poussa un hurlement qui anticipait la douleur (autre technique développée avec Donagh : plus vous hurliez en amont, moins vos ennemis frappaient fort, de peur que ça ne se retourne contre eux.) Aveuglée de flash et la tête à moitié ensevelie sous toutes les informations contradictoires et douloureuses que lui transmettaient son système nerveux, elle fut incapable de dire si son cri avait intimidé Blair, ou si l’intervention de Sandra venait de la sauver, mais la charge musclée disparu de son corps et elle put inspirer librement et se redresser en position assise ; ce qui lui tira un nouveau grognement de souffrance pénible. Elle cracha négligemment dans l’herbe quelque chose qui semblait plus empreint de sang que de salive avant de se remettre debout, chancelante mais pleine de fierté.

De l’autre côté du terrain, Blair s’était relevée à son tour, retenue avec peine par Gabriel et Hugh que Moreen remercia en pensée. Elle allait répondre à la fureur de la jeune fille en des termes choisis dans un vocabulaire appris auprès de Toni dès son plus jeune âge, se préparant à une nouvelle étreinte percutante et une vengeance pour l’uppercut humiliant qu’elle avait reçu, mais Sandra s’interposa avant que Moreen n’ai eu le temps de prouver qu’elle avait autant de rage en elle que Blair, et autant envie d’en découdre.

- Tu ne vas rien faire du tout Blair Williams. Tu m’entends ? Et toi non plus ! » Comme si elle venait de se faire piquer, Moreen se redressa, dissimulant la position d’attaque que tout le monde autour d’elle avait eu le temps de voir. « Non mais est-ce que vous-vous êtes vues toutes les deux ? Reprit Sandra du même ton furieux, regardez-vous ! »
- C’est elle qui a commencé ! » Éructa Blair, et Moreen leva les yeux au ciel avec un air parfaitement exaspéré. Elle a essayé de me faire tomber de mon balai uniquement parce que j’ai été plus rapide qu’elle ! SALE JALOUSE ! VAS CREVER EN ENFER !»
- Mais quelle grosse mytho, c'est pas possible ! Y a cinquante témoins qui t’ont vu tenter de m’assassiner, arrête de te faire honte ! Éructa Moreen en retour, mais sur un ton contrôlé qui aurait presque pu faire croire à l’intégralité des joueurs qui les regardaient à présent qu’elle était la plus calme des deux. Elle profita d’avoir le dos de Sandra face à elle pour répondre au doigt d’honneur de Blair par un double doigt d’honneur, tout en montrant les dents. Geste qu’elle dissimula avec promptitude alors que Sandra pivotait sur elle-même en agitant sa sentence.
- Mais… » Moreen se força à fermer la bouche.

Elle n’e répliqua pas. Pour une fois dans sa courte vie pourtant percluse de grands cris de révoltes outrés, Moreen Avner garda pour elle tous les mots scandalisés qui se pressaient contre ses lèvres. Comment ça, elles avaient empêché l’entraînement avec leur guerre d’égo ? Sandra les avait mises dans deux équipes séparées, et elles s’étaient appliquées à faire ce pour quoi leur poste existait : renvoyer des cognards à coup de batte. Alors certes, leur stratégie s’était soldée par un malheureux accident, mais c’était choses courantes au quidditch. Pour tout le reste, Moreen n’était pas fautive. Elle n’avait pas frappé les doigts de Blair, et ne lui avait pas donné de coups de pieds pour qu’elle tombe. Elle ne lui avait pas roulé dessus en l’insultant pour lui tirer les cheveux. Elle n’avait pas tenté de lui arracher les yeux. Ça, c’était Blair. Jusqu’à preuve du contraire, Moreen n’avait fait que se défendre – certes un peu au-delà, peut-être, de la définition du terme, mais en tout cas elle n’avait rien engagé. – Alors quoi ? Elle allait être punie de la même manière ? Moreen serra les lèvres. C’était injuste. Mentalement, le regard sombre, elle se fit la promesse d’aller voir Sandra une fois que les choses se seraient apaisées pour plaider sa cause.

Et peut-être celle de Blair qu’elle voyait mortifiée à l’idée de ne pas jouer. Si elle ne lui en voulait plus à ce moment-là. Si elle ne se posait plus de questions sur l’ampleur de l’acte qu’elle avait commis à son encontre.

Pour l’instant, elle était trop en colère pour avoir de l’empathie pour son ennemie qui suppliait sans obtenir gain de cause. Cheh ! Moreen se connaissait, elle savait qu’elle aurait de la tristesse pour Blair, qui comptait si fort sur ce match pour se faire remarquer et y plaçait par conséquent beaucoup d’espoirs. Mais elle espérait avant tout obtenir des excuses de la part de la jeune femme. Et des excuses sincères. Pas pour le cognard. Même si sa cage thoracique la faisait souffrir de plus en plus, elle comprenait : ça faisait partie du sport. Non. Des excuses pour ses doigts qui enflaient de manière inquiétante, pour les bleus qu’avaient imprimés le bout de ses bottes, pour la tâche violacée du coup de poing et le sang dans sa bouche.

- Très bien. Je resterai sur le banc au prochain match. » Moreen releva la tête vers Blair et surprit les larmes qui s’amassaient dans ses yeux.

Elle capitulait. Entendre Sandra évoquer les actes de Blair sans équivoque lui avait fait du bien et l’avait rassuré sur le fait qu’aucune version erronée ne viendrait contrecarrer la vérité. Elle lut sur les traits de Blair une incertitude sincère ; la jeune femme était clairement déstabilisée. Pourtant, elle ne lui lança pas un seul regard. Blair haïssait les violences hors-jeux sur le terrain. Elle avait un mépris acerbe pour les joueurs qui manquaient de fairplay. Pourtant, Moreen ne trouvait aucune autre façon de qualifier l’attitude qu’elle avait eu à son encontre. Elle s’interrogeait, en dévisageant la jeune femme sombrement, si la culpabilité qu’elle lisait sur son visage avait un rapport avec elle, ou seulement avec le quidditch. Moreen détourna le regard et ne le reporta sur Blair que lorsqu’elle fut de dos, et suffisamment éloignée pour être sûr de ne pas croiser ses yeux. Puis se fût son tour.

- Moreen, l’interpella Sandra. Elle tourna la tête vers elle sans répondre. Est-ce que tu as besoins de quelqu’un pour t’accompagner à l’infirmerie ?
- Je suis exclue aussi ? Admonesta-t-elle comme si elle sortait d’un songe désagréable.
- Non, mais je ne crois pas que tu sois en état de jouer, répondit Sandra en désignant sa main.

Moreen jeta un coup d’œil à ses doigts, surprise de les trouver si déformés. Elle se demanda si elle n’avait pas empiré une blessure légère en tombant dessus, après tout, les os des mains étaient fragiles. Pourtant, elle ne se rappelait pas avoir eu si mal. Machinalement, elle hocha la tête et quitta le terrain à son tour en marmonnant : "ça va aller."

Sans prendre le risque de passer par les vestiaires, elle exécuta le trajet qui la séparait du château dans une sorte de transe pensive, concentré sur sa colère muette. Dépenaillée, les cheveux à moitiés échappés de son chignon, les vêtements maculés de terre, le visage marqué d’hématomes, elle ne prêta aucune attention aux élèves qui lui jetaient des regards surpris ou suspicieux. Quand elle pénétra dans l’infirmerie, elle s’immobilisa un long moment avant qu’on ne l’interpelle pour venir se faire soigner.

On lui fit retirer son manteau, ses protections, et bientôt elle ne fut plus qu’en boxer de sport et justaucorps. L’infirmière la palpa, vérifia ses bleus, puis ses doigts avant de conclure qu’il n’y avait rien d’irréparable, mais qu’il allait falloir quelques jours à ses côtes pour ses réparer : deux d’entre-elles étaient cassées. Ses doigts seulement foulés.

Lorsque Blair entra à son tour, Moreen était assise sur le lit, laissée seule par l’infirmière qui était allé chercher de quoi nettoyer ses plaies.

Elle accrocha son regard sans faire d’efforts pour avoir l’air accueillante malgré les traces de larmes évidentes qui avaient creusées sur le visage de Blair deux sillons clairs. « Me dis pas que tu t’es fais mal en me frappant. » Lâcha Moreen froidement. Elle n’avait pas un réel désir d’engager la conversation. Mais vraiment, que Blair puisse venir faire la victime en pleurant sur ses blessures lui semblait un tout petit peu déplacé à l’heure actuelle.
Blair Williams
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Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeSam 16 Jan 2021 - 12:13
En découvrant Mo’ assise sur un lit de l’infirmerie, Blair marqua un temps d’arrêt. Elle s’immobilisa sur le pas de la porte, hésitant à faire demi-tour tant elle se sentait incapable d’affronter la vision d’une Moreen aussi fragile. Sans les équipements de protection qui la protégeaient, Blair ne pouvait plus ignorer  la constitution frêle de son amie, son corps rudement marqué et son visage couvert d’hématomes, hématomes que Blair lui avait infligé à coup de poing.
L’adolescente fut prise d’un puissant haut le cœur à cette idée. Sa propre violence la dégoutait. Comment avait-elle pu se livrer à de tels agissements alors qu’elle était la première à les condamner habituellement ?

 Elle était morte de honte.

Les mots durs – mais tout à fait légitimes- de Moreen ne l’aidèrent pas à se sentir mieux et elle cacha ses doigts endoloris et enflés dans la manche de son pull. Elle se débrouillerait seule pour soulager la douleur imputable à son uppercut.  Mortifiée, Blair baissa les yeux sur ses chaussures boueuses, incapable de soutenir le regard froid de Mo’. Ses coups de colère provoquaient souvent chez elle un vague sentiment de culpabilité mais  elle ne s’était jamais  sentie aussi mal et aussi coupable qu’aujourd’hui.

Blair trainait cette impulsivité maladive comme un fardeau. Moreen aussi était impulsive mais ses accès de colère avaient quelque chose de positif, de chevaleresque. Mo’ s’élevait contre les injustices, elle se dressait contre les médisances et les esprits pernicieux.  Elle prenait la défense des plus faibles. Toujours.   Elle aurait fait une excellente Gryffondor…contrairement à Blair dont l’impulsivité faisait ressortir ses plus mauvais travers : Un esprit de compétition exacerbé et une volonté farouche de réussir... coute que coute. Rien ni personne ne devait l’empêcher d’atteindre ses objectifs et elle en avait fait l’amère expérience aujourd’hui en piétinant ses propres valeurs morales pour arriver à ses fins.

Blair avait carrément cherché à nuire à sa principale rivale. Rivale qui était pourtant une de ses plus proches amies.  Son ambition avait clairement pris le pas sur son amitié pour Moreen et si Blair était tout à fait honnête avec elle même, elle savait que ce conflit intérieur entre ses aspirations et sa loyauté envers son amie était loin d’être résolu.
Elle était toutefois parfaitement consciente d’avoir dépassé les limites aujourd’hui. Ses actes engendraient d’ailleurs des conséquences très lourdes : Non seulement les recruteurs ne la verraient pas jouer cette année mais, surtout, elle risquait de perdre une amie qui comptait énormément pour elle.

En définitive, elle échouait sur les deux tableaux.  Et elle était la seule et unique responsable de ce fiasco.  Sa  gorge se noua mais Blair lutta pour ne pas se remettre à pleurer. Cela aurait été particulièrement déplacé après ce qu’elle avait fait subir à Moreen.
Elles se disputaient souvent toutes les deux et il arrivait régulièrement qu’elles passent plusieurs journées sans se parler pourtant Blair ne pouvait pas se permettre de rester silencieuse cette fois. Elle devait faire le premier pas pour sauver leur amitié, si tant est que cela soit encore possible…

Portée par cette urgence, la jeune femme s’avança dans l’infirmerie et s’arrêta devant Mo’. Elle avait tellement de choses à lui dire mais elle ne savait pas si son ex-amie était disposée à les entendre. Ni si elle arriverait à les verbaliser sans se liquéfier. Blair prit toutefois une profonde inspiration et se lança:

« Je sais vraiment pas pourquoi j’ai fait ça, lâcha-t-elle dans un souffle. Son expression se fit douloureuse et elle secoua la tête, Je suis tellement désolée. Mais tellement, ajouta-t-elle d’une voix chevrotante. Elle s’était promis de ne pas pleurer mais les larmes dévalaient déjà ses joues… J’ai complètement vrillé et…Sa voix se brisa. Pardon Mo’. Elle avait commis l’irréparable et malgré ses suppliques Moreen ne lui pardonnerait surement jamais.

A cette idée, Blair ne put retenir ses sanglots. Elle  cacha momentanément son visage dans ses mains. Elle s’en voulait terriblement de ne pas réussir à formuler des excuses un peu plus dignes mais la perspective d’avoir perdue Moreen définitivement  l’affectait bien trop et balayait ses résolutions. Il n’était plus question de fierté ou d’orgueil, Blair voulait juste stopper l’hémorragie et préserver la complicité qui les liait. leurs longues heures passées à discuter de tout et de rien, les moments de folie pure qu’elles partageaient. Avec Moreen, Blair se sentait bien. Elle n’avait pas peur d’être elle-même.  En dépit de la rivalité sous-jacente qui existait belle et bien entre elles, la Serpentard était incapable d’envisager sa vie sans son amie.  

* Viendras-tu te reposer, sur mon épaule
Malgré tout le mal que j'ai fait ? *


La jeune femme se recula légèrement pour se forcer à reprendre contenance.  Elle s’appuya sur le lit derrière elle et essuya son visage humide dans le creux de son bras avant de renifler légèrement. Mme Silvester était encore occupée.  On pouvait l’entendre chercher les potions dans son armoire.  Blair jeta un coup d’œil en direction du bureau de l’infirmière avant de reporter son attention sur Moreen, suspendue à sa réponse. Elle n’osait pas s’approcher d’elle -pas après ce qu’elle venait de lui faire subir- mais son regard en disait long sur sa volonté d’éviter la rupture entre elles.

*Je te propose
Une minute, enlacés
Dans le noir
Ou la lumière allumée
Tu décideras*


Seule Moreen pouvait décider de la direction à donner à leur relation et Blair se conformerait à son choix.   Quel qu’il soit.

*Tu décideras*


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Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeMar 2 Fév 2021 - 20:12
Moreen s’était souvent battue, souvent blessée aussi. Avec son frère Donagh, elle avait souvent été à l’origine de bagarres sanglantes. Petite, elle avait même attaqué Fergus, et s’en sentait encore capable. Il y avait dans sa colère quelque chose d’animal qui lui faisait oublier le danger et la peur. Où elle se retrouvait simplement folle et guidée par une rage explosive dont elle avait la certitude de pouvoir se protéger comme d’une armure. Dans cet état-là, elle se savait incontrôlable. Inhumaine. Impossible à contrôler. Fergus avant encore sur le côté de la main une petite cicatrice qu’avait laissé l’empreinte de ses dents.

Assise dans l’infirmerie silencieuse, une main placée sur ses côtes endolories et le regard posé sur Blair Williams, Moreen essayait de s’identifier à la crise de folie qui avait poussé sa prétendue amie à lui faire lâcher prise. C’était bizarre. Maintenant que tout était fini et qu’elle avait abandonné l’adrénaline sur le terrain de quidditch, Moreen se souvenait avoir eu peur face au vide sous ses pieds. Il était pourtant évident que personne ne l’aurait laissée mourir. Elle cilla en dévisageant Blair, pensa à Urban, se demanda si cette image lui avait traversée l’esprit, à elle aussi. Elle se demanda si à la place de Blair, elle aurait réagi d’une façon similaire. Elle l’avait provoqué, après tout. Sur son terrain de prédilection. Moreen était peut-être chevaleresque aux yeux de Blair, mais elle savait combien sa fierté s’était exprimée dans ce défi qu’elle avait lancé à son amie tout en sachant parfaitement la portée de ce qu’elle risquait. Peut-être pas les coups de battes, d’accord. Mais son attitude avait sûrement été blessante. Elle aurait détesté que Blair lui fasse un coup du genre. Elle lui en aurait voulu et qui sait ce que la frustration, l’inquiétude, la rivalité exacerbé sur le terrain aurait pu créer ?

Blair ne dissimula pas assez vite sa main et Moreen eu le temps de discerner ses doigts rouges et enflés dont les teintes violacées commençaient à coloniser les articulations. Elle n’en éprouva aucune satisfaction, peut-être parce qu’elle avait lu sur le visage de Blair quelque chose d’inhabituel, comme une sorte d’inquiétude nerveuse. Son orgueil avait été balayé et c’était une surprise pour Moreen qui s’était attendue à la croiser le regard haut, le menton levé, la certitude contrariée sur les traits d’avoir agi avec légitimité – et la mauvaise foi qu’elle lui connaissait. Ni l’une ni l’autre n’étaient très douée pour reconnaître leur tort. Mais Moreen avait peut-être, parfois, tendance à faire plus facilement le premier pas. Il y avait aussi tous ces cas où leurs disputes se mélangeaient à tout un tas d’autres affronts extérieurs, s’en faisaient recouvrir, et où elles finissaient par se retrouver sans s’être rien dit et sans exprimer le besoin de revenir sur leurs désaccords. Parfois aussi, au comble d’une dispute, elles se liguaient toutes les deux contre un nouvel ennemi commun et retrouvaient instantanément leur parfaite entente.

Mais cette fois, Moreen sentait qu’elle ne pouvait attendre que sa contrariété disparaisse d’elle-même. Elle avait tendance à minimiser l’acte de Blair, d’abord parce qu’elle était habituée à la violence. Ensuite parce qu’au fond, elle n’avait pas si mal, lui semblait-il. Personne n’était mort. Ni gravement blessé. Était-ce vraiment plus grave que toutes ces fois où elles s’étaient battues aux yeux de tous ? Que toutes les crasses stupides qu’elles avaient manigancées l’une contre l’autre pour se nuire ? Que les batailles dans lesquelles Moreen s’était jetée pour toutes les raisons du monde ? Elle ne se pensait pas en état de choc, mais tout de même légèrement dissociée d’une situation qui la mettait en colère, certes. Mais pas comme elle aurait dû l’être, sans doute, quand elle se rappelait les visages décomposés et pâles des joueurs agglutinées autours d’elle après leur chute. Peut-être qu’une partie de son cerveau refusait de dramatiser pour ne pas trop en vouloir à Blair ? Ou par besoins, simplement, de ne pas se confronter à la réalité de ce que l’attitude de son amie signifiait par rapport à leur relation ? Elle qui, selon sa famille, vivait pour le drame...

À sa grande surprise, exactement ce qu’elle n’imaginait pas possible se produisit, le visage de Blair se décomposa face à elle et ses lèvres se tordirent en excuse et en sanglots. Moreen ne put s’empêcher de hausser les sourcils. C’était idiot, mais elle n’avait pas imaginé que la jeune fille puisse être plus choquée qu’elle. Elle ouvrit la bouche pour interrompre Blair, mes sa voix déchirée la ravisa. La colère ne disparut pas mais l’acidité qu’elle avait dans la gorge disparut en même temps que l’amertume. Elle avait été bien décidée à donner à Blair le traitement du silence au moins pour les trois prochaines semaines. Mais l’attitude de son amie lui fit prendre conscience de la gravité réelle de ce qui s’était passé entre elles. Du fait que si elle s’était contentée de pardonner sans excuse, Moreen se serait privé de quelque chose d’essentiel. Elle fut soulagée de la vulnérabilité de Blair. Sans lui dire qu’elle avait compris avant elle, Moreen la considéra le visage fermé, attendrit mais ferme. « T’es complétement folle. » Répondit-elle après quelques secondes de silence seulement troublé par les hoquets de la batteuse. « Tu sais très bien que je te passerais jamais devant en sélection. C’était pas la peine de m’agresser comme ça, t’es largement assez forte sans avoir à me casser des côtes pour le prouver. » Ajoutat-elle. Son sang d’Avner la rendait ferme, et même si elle avait la certitude qu’elle pardonnerait, elle sentait que l’occasion et la bonne disposition de Blair devaient être exploitées maintenant. Il était désormais crucial d’éviter des non-dits qui laisseraient dans le cœur de Moreen une rancœur qui se nourrirait de leurs futures oppositions. Moreen ne se l’expliquait pas, mais son instinct lui dictait de ne pas sourire encore, et de ne pas serrer dans ses bras son amie trop vite.

*Voudras-tu me raconter
Tes heures sombres?
[...] La peur de ton ombre*


Même si elle avait l’air terrorisée d’elle-même.


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Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeSam 6 Fév 2021 - 8:47
« T’es complètement folle. »

La remarque de Moreen lui tira un hoquet entre éclat de rire et sanglot.
« Je sais. » répondit Blair en reniflant avant de sécher ses larmes sur sa manche.
Pour le coup, elle ne pouvait qu’abonder dans le sens de son amie. Elle ne savait pas ce qui lui était passé par la tête et elle espérait que ses excuses -parfaitement sincères- allaient leur permettre de rebondir. A défaut de pouvoir tout effacer.
Mais pouvaient-elles vraiment reprendre leur relation exactement comme avant ? Rien n’était moins sûr. Mo’ ne semblait pas particulièrement encline à l’idée de pardonner quoique ce soit à Blair. En tout cas, pas sans avoir obtenu des explications sur son comportement du jour.
L’adolescente poussa un profond soupir et se tortilla légèrement mal à l’aise. Elle avait déjà du mal à se comprendre elle-même alors comment justifier cette attaque innommable auprès de sa camarade ?

« Tu sais très bien que je te passerais jamais devant en sélection. »

Parfois Blair se demandait comment son amie pouvait être aussi peu clairvoyante. Elle avait cru, au début, que Moreen se dévalorisait sciemment dans l’espoir de récolter des louanges mais il n’en était rien. Sa vision d’elle-même était profondément altérée. Dès qu’elle devait porter un jugement sur sa personne, elle se fourvoyait systématiquement. C’était comme si elle se regardait à travers un miroir déformant qui la rendait laide et inapte pour toutes choses:
Moreen ne supportait pas sa silhouette efflanquée  quand Blair lui enviait ses longues jambes de vélane et son corps moins charpenté que la sienne. Ses cheveux -qu’elle trouvait ternes et qu’elle aurait voulu blonds- mettaient pourtant  parfaitement en valeur ses yeux verts et son teint pale. Elle se pensait moins douée au quidditch alors que Blair avait été impressionnée plus d’une fois par les coups de génies de sa camarade. En vol, Moreen avait parfois ce petit truc surprenant des prodiges : un changement de trajectoire inattendu, une figure insolite. Elle exécutait cela avec une facilité et un naturel déconcertants quand Blair était plutôt du genre à s’entrainer pendant des heures pour mettre au point des techniques similaires, qu’elle finissait irrémédiablement par maitriser mais au prix de nombreux efforts.

Au fond, elle avait ça de plus que Moreen : Une volonté à toute épreuve et une réelle ambition pour elle-même. Si Mo’ était une instinctive, une artiste du quidditch génialement dilettante, Blair avait le mental, la motivation et l’envie profonde de réussir dans ce domaine. Des qualités garantissant une belle et longue carrière.
Or, en verbalisant ses projets d’avenir, Moreen avait bouleversé cet étrange équilibre elles. Jusqu’alors, Blair n’avait jamais envisagé Mo’ comme une réelle concurrente mais son amie était venue empiéter sur son propre terrain réveillant chez l’adolescente des craintes enfouies.

« J’ai eu peur de toi. » révéla -t-elle alors en relevant ses yeux désormais secs sur Moreen.  Peur que Mo devienne aussi acharnée qu’elle et qu’elle finisse par la surpasser dans son propre domaine – non pas le quidditch-  mais la détermination. La faim de réussir, de gagner, d’aller toujours plus haut, de surpasser les autres.

Blair ferma les paupières  et secoua la tête. Elle n’était pas fière de cet aveu et elle le consentait uniquement par amitié pour Moreen. Elle avait bien conscience d’offrir une image peu reluisante de sa personne. Était-elle ce genre de fille capable d’anéantir plusieurs années d’amitié pour supplanter ses semblables ? Elle aurait aimé dire non, mais force était de constater qu’une part d’elle-même était assez peu disposée à l’idée de se laisser ravir une place en sélection.

« Ce n’était pas la peine de m’agresser comme ça, t’es largement assez forte sans avoir à me casser des côtes pour le prouver. »

Pour le coup, Moreen avait totalement raison. Elle aurait pu – et du- traiter sainement cette rivalité entre elles, comme le faisait tous les grands joueurs de quidditch : Sur le terrain, avec fair-play.
Mais Blair avait paniquée, signe qu’elle n’était pas aussi prête pour le haut niveau que ce qu’elle avait cru initialement. Si jamais elle parvenait à intégrer une équipe un jour, elle devrait composer avec des concurrents au moins aussi talentueux que Moreen et aussi déterminés qu’elle-même. Elle ne pouvait décemment pas casser les doigts de tous les joueurs répondant à ce profil…
L’image de sa batte frappant les phalanges de Moreen lui revint en mémoire et Blair fut de nouveau assailli par un puissant sentiment de honte. Elle n’en revenait pas d’être allée aussi loin. Elle baissa la tête et passa une main sur son front.

« Tu te rends même pas compte à quel point tu es douée Mo’ et… Je crois que ça me rassurait un peu que tu restes dans l’ignorance de tes propres dons, admit-elle avant de se mordiller la lèvre inférieure. Elle n’était pas sûre que la sincérité soit payante. Est-ce qu’une vraie amie pensait ce genre de chose ? Était-ce sain de se nourrir des faiblesses de ses proches ? Elle releva les yeux sur son ex-amie, Quand tu m’as dit que tu envisageais une carrière dans le quidditch je me suis dis que, ça y est, t’avais compris… et du coup… ben... » Elle haussa les épaules tout en poussant un profond soupir alors que les images de leur violente altercation lui revenait en mémoire, C’est horrible ce que j’ai fait, à cette idée, les larmes perlèrent de nouveau à ses yeux mais elle parvint à les contenir cette fois, Je regrette vraiment Mo’. Vraiment, vraiment beaucoup


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Moreen Avner
Moreen AvnerPrête à casser tes couilles
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Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeDim 28 Fév 2021 - 21:52
Moreen avait adopté une attitude fermée que lui dictait de garder les pulsations de douleur dans ses côtes, et la terre qui maculait son visage. Elle avait cependant le cœur serré d’un mélange de colère et de tristesse. La peine de Blair, qu’elle laissait couler de ses yeux sur son visage, la plaçait dans une position difficile. Il ne lui serait pourtant pas venu à l’idée de reprocher son émotivité à son amie – après tout, elle exprimait elle-même très fort ses émotions. – Mais si Blair n’était pas le genre de personne dont les larmes ne coulaient jamais, il n’était pas pour autant plus facile de faire face à toute la culpabilité et l’instabilité qu’elle exprimait par vagues et laissait couler sur Moreen, prisonnière de ses blessures et de l’empathie naturelle qu’elle avait pour les gens qu’elle aimait. Par conséquent, elle ne parvenait pas tout à fait à se protéger de l’espèce d’incompréhension douloureuse de Blair et de son évidente tristesse. Mais elle ne voulait pas non plus laisser échapper d’elle le sentiment de colère qui la verrouillait aux yeux de son (ex ?)-amie. Blair ne pouvait pas s’en tirer si facilement. Moreen avait trop de fierté dans le sang pour laisser parler son tempérament affectueux, et s’intimait de faire respecter ses limites en ne cédant pas au déluge de larmes de Blair. Elle aussi avait souffert. Elle était la victime de cette histoire. Même si elle avait lancé le défi en provocant son amie, elle n’avait pas tenté, elle, de la jeter du haut de son balai ni de lui fracasser la tête à coups de talons.

Elle évita donc de croiser son regard. Cette tendance à dévier ses yeux pour les garder fixés sur ses mains, anticipant le moindre risque d’être affecté par ce qu’elle pourrait trouver dans les iris embuées de Blair, était une de ses stratégies courantes lorsqu’un conflit lui faisait du mal. Moreen n’était pas comme Fergus, à verrouiller un regard glacial sur sa cible pour s’y attacher comme un chien à son os, ni comme Elva dont l’acidité se transformait en venin et qui ne détournait jamais les yeux une fois qu’elle commençait à attaquer. Moreen avait moins de courage, se connecter à Blair autrement que par les mots qu’elle recevait lui aurait fait trop de mal. Pourtant, face à l’incongruité des aveux de la jeune fille, elle finit tout de même par relever la tête.

Blair avait fait tomber le masque.

Moreen ne rêvait pas.

Face à elle se tenait désormais une Blair Williams frêle, incertaine, qui soulevait doucement son costume pour laisser apparaître les failles sous l’armure entamée. Ce n’était pas la première fois que Moreen était confronté à un tel changement chez elle, mais c’était suffisamment rare pour paraître exceptionnel et surtout, elle ne l’avait jamais entendu se livrer à ce point. Moreen accusa une grimace gênée et tenta machinalement de replier une jambe sous elle pour paraître décontractée, ce qui n’eut pour tout effet que de la faire paraître gauche et de mettre en exergue la tension qui l’animait.

Elle avait beaucoup de mal à recevoir les compliments.

Non pas que son amie ne lui en fit jamais. Au contraire, elle avait plutôt tendance à la contredire lorsqu’elle critiquait un aspect de son physique ou de sa personnalité – comme elle avait pu le faire en remettant en question son choix de teinture. – Mais la voix intérieure de Moreen travaillait si bien et si souvent, que la jeune fille n’entendait plus vraiment les remarques de Blair, ou en tout cas ne les absorbait pas comme une vérité. La plupart du temps, elle pouvait faire semblant de ne pas les avoir trop entendues en rebondissant sur autre chose. Cette fois par contre, puisque Blair lui faisait face, pleurait, lui demandait pardon en encensant des qualités qu’elle ne soupçonnait même pas avoir à ses yeux, elle ne pouvait pas dévier. Elle commença donc par rougir, baissa la tête, et se sentit brusquement extrêmement mal à l’aise.

- Tu te rends même pas compte à quel point tu es douée Mo’ et…
- Mais pf mais non…
- Je crois que ça me rassurait un peu que tu restes dans l’ignorance de tes propres dons,
- Mais non mais n’importe quoi… » Marmonna-t-elle entre deux compliments.

En vérité, les mots de Blair la touchaient sincèrement. Parce qu’elle admirait chez elle les qualités qu’elle lui connaissait, sa ténacité, son investissement, son courage. Blair n’avait peur de rien, ni de la limite de ses capacités, ni du regard des autres. Une fois qu’elle avait conçu un objectif, elle ne se laissait démonter par rien pour y parvenir, contrairement à Moreen qui manquait de volonté par manque de confiance. Elle aurait aimé irradier cette force que Blair emmenait partout avec elle, et se sentait pour ça plus forte lorsqu’elle cheminait à ses côtés.

Les derniers mots de son amie lui serrèrent le cœur. Elle réprima une violente envie de se lever pour la serrer dans ses bras, parce que se partageaient encore dans sa poitrine ce désir d’amour et celui, plus âcre, de lui faire payer. Blair le reconnaissait elle-même : ce qu’elle avait fait était grave. La façon dont elle s’était permis d’agir avec elle était grave. Ce n’était pas quelque chose qu’une amie, même parfois détestée, pouvait se permettre de faire. Ce n’était pas respectueux. Se mordre, se tirer les cheveux, même le coup de poing qu’elle lui avait donné une fois qu’elles avaient été au sol, ça, c’était dans les codes de leur relation. Pas la batte de baseball. Pas la chute de quinze mètres. Et même si Blair semblait avoir compris, Moreen ne pouvait pas prendre le risque de lui laisser penser qu’il lui suffirait de demander pardon, même avec sincérité, pour que la jeune fille oublie aussitôt. Parce qu’elle savait que pardonner trop vite était une faiblesse et que peut-être, elle en conserverait de la rancœur. Ou que cela permettrait à Blair de prendre son pardon pour acquis.

Moreen valait mieux que ça.

- Ok, dit-elle sur le ton le plus atone qu’elle put adopter, même si sa voix laissa échapper malgré elle le bouleversement qui la secouait de l’intérieur. J’ai entendu ce que t’avais à me dire… Maintenant j’aimerais bien rester toute seule.

Comme la providence, au moment où elle terminait sa phrase, l’infirmière réapparut. Elle en profita pour tourner la tête ostensiblement et échapper au dernier regard que Blair lui lança sûrement, alors qu’elle était emmenée vers un autre lit. D’un geste, Moreen tira le rideau entres elle.

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Les Amazones [Moreen & Blair] Icon_minitimeDim 11 Avr 2021 - 8:50
Blair avait tenté le tout pour le tout. Elle avait ouvert son cœur comme jamais auparavant pour essayer de retenir son amie. Cela n’avait rien de simple pour elle d’admettre qu’elle s’était sentie menacée par sa camarade. Les nouveaux projets de Moreen avaient réveillé chez elle ses plus mauvais travers, processus  qu’elle tentait tant bien que mal d’expliquer à son amie.
Mais plus elle avançait dans ses explications, plus elle sentait la situation lui échapper. Son ambition n’aurait jamais dû rivaliser avec son amitié, du moins, pas à ce point. Blair nourrissait une grande fierté à l’idée d’être une personne déterminée. Elle aimait l’image qu’elle avait et qu’elle entretenait : Celle d’une joueuse tenace et parfois un peu provoc, à la limite de l’anti-jeu. Mais sa combativité n’aurais jamais dû s’exprimer de cette manière au point de bafouer ses principes et les valeurs morales qui lui étaient chères.

Les justifications qu’elle tentait d’apporter paraissaient bien vaines comparées à ses agissements.  Elle s’en rendait compte en les formulant à voix haute. Même ses larmes lui faisaient honte et elle n’était pas sûre que la vérité soit si bonne à dire. Mais que pouvait-elle faire d’autre à part se montrer sincère et implorer le pardon de Mo’ ?

La jeune femme renifla et essuya ses larmes du revers de sa manche. Fébrile, elle attendait avec une certaine angoisse le verdict de Moreen qui ne tarda pas à tomber.

« Ok. J’ai entendu ce que t’avais à me dire… Maintenant j’aimerais bien rester toute seule. »

Le visage de Blair se tordit en une vilaine grimace. Elle ne cherchait même plus à faire bonne figure. Moreen la rejetait. S’en était fini de leur complicité. Fini.

« Oh Mo’, s’il te plait… » Supplia-t-elle d’une petite voix.

Elle aurait voulu être plus digne et accepter cette décision d’un simple hochement de tête mais Blair en était incapable.  Elle ne pouvait pas accepter qu’elles se déchirent et que tout soit terminé entre elles. Cela lui brisait le cœur d’envisager sa vie sans Mo’. Cette dispute n’avait rien à voir avec leurs traditionnels accrochages et leurs éternelles bouderies. Cette fois, leur rupture était actée et la blessure profonde. Maintenant qu’elle était sur le point de la perdre, Blair se rendait compte à quel point son amie comptait pour elle. Il ne se passait pas une journée sans qu’elles se voient, sans qu’elles partagent quelques confidences, un fou rire ou un instant complice.

« Laisse-moi une chance de me racheter. » souffla-t-elle d’un ton implorant.

Mme Silvester pénétra dans la pièce au même moment et l’adolescente baissa la tête pour soustraire ses larmes de chagrin au regard de l’infirmière. Elle l’entendit accompagner Moreen au fond de l’infirmerie. Ses blessures nécessitaient qu’elle reste en observation quelques temps, disait-elle. Blair se mordit  l’intérieur des joues de toutes ses forces, incapable d’accueillir sereinement cette annonce. Elle releva timidement les yeux en direction de son amie dans l’espoir vain de capter son regard une dernière fois  mais elle ne vit que le geste brusque de  Moreen tirant le rideau comme un trait  sur cinq ans d’amitié.

RP TERMINÉ


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