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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy]

Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeDim 16 Aoû 2020 - 15:26
20 mars 2011, chez Roy

Cette scène avait un goût de déjà vu. Elle, lui, assis sur un canapé, dans une grande pièce de vie occupée par des dizaines de personnes engagées dans des discussions animées, au milieu de rires, de voix fortes, d’une musique de fond et de sons de verres d’alcool qui s’entrechoquaient. Elle, lui, qui profitaient de l’occasion d’une célébration pour passer du temps ensemble et se découvrir un peu plus mutuellement. Elle, lui, qui se parlaient comme s’il n’y avait personne d’autre autour d’eux, toute leur attention focalisée sur l’autre et sur une conversation où ils se faisaient tantôt des plaisanteries, tantôt des confidences.

Pourtant, quelques éléments différaient et cela suffisait à changer subtilement l’atmosphère. D’abord, le taux d’alcool dans le sang de Roy, information qui avait son importance et s’expliquait par l’heure avancée de la soirée. Après une première partie plus institutionnelle, aux Folies Sorcières, où il avait reçu des voeux d’anniversaires de la part de personnes qu’il considérait plus comme ses collègues que comme ses amis, il avait quitté le cabaret aux alentours de deux heures du matin, pour prolonger la fête dans une autre ambiance plus intime et conviviale dans sa villa, avec ses amis plus proches. Autant dire que les langues s’étaient déliées en même temps que les bouteilles passaient d’une main à l’autre.

Ce changement de lieu et d'ambiance expliquait justement le second élément différenciant de cette soirée : la liberté totale avec laquelle il s’exprimait, tout comme son interlocutrice. La pudeur avait disparu des paroles qu’ils s’adressaient. Roy avait chaud et ce n’était pas seulement à cause du contenu de son verre ou des nombreuses personnes rassemblées par petits groupes autour d’eux. C’était parce qu’il avait l’impression que le regard d’Avalon le caressait et parce que leur conversation abordait des sujets assez intimes, dont ils pouvaient parler à voix relativement basse malgré le bruit, pour la simple et bonne raison que leurs visages étaient bien trop proches.

« Hum… Les pec’. »

Il avait réfléchi une seconde à peine, avant de sortir sa réponse. Ils s’étaient engagés depuis quelques minutes dans un jeu de devinettes sur l’autre qui demandaient de répondre avec de l’instinct, avant tout, alors Roy n’avait pas tergiversé longtemps avant de porter son choix sur une partie de l’anatomie masculine. De toute manière, qu’il ait raison ou non, il voulait surtout entendre la réponse d’Avalon, c’était la partie la plus intéressante. Il lui demandait confirmation du regard, un sourire amusé aux lèvres.

« Ou les épaules ? Le torse, de façon générale. C’est ça que tu regardes en premier. »  


Roy Calder

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Avalon Calder
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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeDim 16 Aoû 2020 - 17:44
Il y avait, dans l’air, une atmosphère à faire rougir les joues les plus pâles et scintiller les yeux les plus ternes. Avalon ne voyait passer ni les heures de cette soirée, ni les verres qui semblaient défiler entre ses mains. A vrai dire, actuellement, Avalon ne voyait pas autre chose que le sourire amusé de son interlocuteur, auquel elle répondit par un bref éclat de rire.

« Les épaules. » approuva-t-elle en hochant la tête. « Le dos, aussi. » ajouta-t-elle cependant pour ne pas accorder à Roy une victoire trop facile.

Elle ne savait plus ni comment ni pourquoi ils en étaient venus à aborder ce sujet et, à vrai dire, elle ne cherchait pas spécialement à revenir sur le moment où leur conversation avait complètement dérapé. Elle se livrait à ce jeu dangereux qui provoquait chez elle une intense chaleur, sans se départir de son sourire moqueur ou de son regard impertinent.

« Les fesses, pour toi. » poursuivit-elle alors en soutenant son regard. « Je n’ai aucun doute sur ça. »

Parce qu’elle le connaissait depuis une dizaine d’années, ou parce qu’elle avait déjà senti son regard s’arrêter sur cette partie de son anatomie ? Avalon chassa cette pensée de son esprit – parce qu’elle connaissait déjà la réponse – et se concentra sur son ami.

Un certain nombre d’éléments auraient pu être relevés, ce soir – et sûrement l’étaient-ils par leur entourage. Les regards que Roy et Avalon s’étaient lancés tout au long de la soirée, depuis la réception aux Folies Sorcières jusqu’à cette fête plus intimiste dans la villa du mafieux. Les nombreux sourires qu’ils avaient échangés. Cette complicité dans leur attitude lorsqu’Avalon lui avait offert une petite bouteille d’eau étiquetée « Un luxueux cadeau » - « après tout, l’eau est ce qu’il y a de plus précieux sur terre » avait argué Avalon, moqueuse. Cette proximité dans leurs postures – ils n’étaient séparés l’un de l’autre que par quelques centimètres ridicules. Et puis, surtout, leurs paroles, toutes teintées par cette forte attirance qui, désormais, crevait les yeux.

Oui, définitivement, plusieurs choses auraient pu être notées ce soir, mais Avalon avait depuis longtemps arrêté de se raisonner, pour se laisser simplement porter par ce moment particulier.

« Donc. » résuma-t-elle en se remémorant les quelques minutes précédentes. « Pour répondre à ta question, je pense que tu préfères quand même une femme avec du charme qu’une femme avec une plastique parfaite. » Elle haussa les sourcils, amusée. « Même si tu regardes son cul avant de connaître son nom la plupart du temps. » Elle pianota un peu contre son verre, avant de poursuivre : « Et tu préfères les brunes. » avança-t-elle avec assurance…

… En remisant dans un coin de son esprit le fait qu’ils venaient de passer les dix dernières minutes à se décrire mutuellement.


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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeDim 16 Aoû 2020 - 20:00
« C’est bien ce qu’il me semblait… »

Son ton, mais surtout son regard, laissait voir une certaine audace. Roy n’explicita pas ce qui l’avait guidé dans cette réponse, mais au fond, il n’en avait pas vraiment besoin. Ils avaient tous les deux des images ancrées en eux, de ces moments où ils avaient été très proches, comme cette danse où Avalon avait laissé ses mains s’attarder sur son dos ou cette nuit où elle s’était blottie contre son épaule de longues minutes. Plusieurs fois, ce soir, elle l’avait frôlé ou touché à cet endroit. Roy n’en prenait conscience que maintenant car il n'avait jamais formalisé dans sa tête l’idée que cette zone l’attirait particulièrement avant de la dire. C’était son instinct qui lui avait soufflé cette réponse, sur la base de sa propre expérience.

Avalon, elle, avait eu le temps d’observer suffisamment son ami au fur et à mesure des années, alors elle n'eut pas d'hésitation à annoncer ce qu'il regardait en premier chez une conquête potentielle. Il était même bien possible qu’elle l’ait déjà entendu commenter cette partie de l’anatomie chez quelques femmes qui étaient passées sous ses yeux. Mais surtout, c’était possible qu’elle ait noté son regard appréciateur traîner sur elle, ce dont il ne chercha pas à se défendre.

« Eh bien, je suis grillé. »

Il soutenait la provocation qu’il lisait dans le regard d’Avalon en ne détournant pas le sien. Ce qui se jouait entre eux était tout aussi agréable que troublant, mais pour le moment, Roy avait décidé de se concentrer sur le premier aspect. Il avait plein de raisons, plus ou moins de bonne foi, pour justifier cela : l’alcool le désinhibait, c’était son anniversaire alors il pouvait bien s’amuser un peu, et puis, c’était elle qui avait commencé. Mais peut-être que c’était simplement une suite de moments de plus en plus relâchés entre eux, sur les derniers mois, qui les menaient là. Son bras était accoudé sur le dossier du canapé, juste derrière Avalon, sa tête s’appuyait sur sa main et son buste était tourné de profil vers elle. Même s’ils étaient physiquement proches tous les deux, ils ne se touchaient pas directement. Leurs mots et leurs regards le faisaient pour eux.

Avec beaucoup d’amusement, Roy écouta son amie résumer les quelques informations qu’il lui avait données pour répondre à cette question de ce qui les attirait chez le sexe opposé. Il ne put s’empêcher de l’interrompre brièvement, en haussant les épaules avec un sourire narquois :

« Pour ma défense, leur nom n’est généralement pas affiché sur elles. Leur cul en revanche… »

Bien sûr, l’apparence physique jouait un grand rôle aux yeux du mafieux, amateur de belles femmes plantureuses qu’il était, c’était souvent par ce biais qu’il se faisait un premier avis. Mais Avalon avait bien décelé que son attirance s’ancrait véritablement et durablement là où il découvrait du charme chez une femme : à travers la tonalité de sa voix, son assurance, sa gestuelle, son humour, comme il l’avait laissé entendre au fur et à mesure des questions d’Avalon. Preuve que l’apparence ne définissait pas tout ce qui l’attirait, Roy n’avait pas forcément un type physique très clair et défini. Quand il regardait les femmes dont il s’était vraiment entiché, elles étaient physiquement assez différentes les unes des autres, même si elles avaient presque toutes une caractéristique commune que la milicienne cibla justement. Il hocha la tête, avec un sourire coupable.

« J’avoue. J’ai un faible pour les brunes. »

Son regard s’attarda peut-être un peu trop longtemps sur Avalon, qui cochait de nombreuses cases parmi les caractéristiques qu’il avait évoquées, ce dont ils étaient tous les deux conscients. Il ne put se retenir de continuer de jouer sur ce terrain en lui renvoyant la balle, sans la lâcher du regard :

« Et je crois que ça nous fait un point commun, non ? Deux, en fait. Toi aussi, tu mates des culs sans retenue. »

Il l’avait vue. Et il aimait cela. Il aimait ce jeu entre eux, alors il n’avait pas envie qu’il s’arrête si vite. Sans tarder, il rebondit, toujours plus curieux :

« Bon, autre question. Maintenant ce qu’on sait ce qui nous attire l’un et l’autre -et surtout l’un chez l’autre, lui souffla une voix intérieure- parlons de l’inverse. Qu’est-ce qui peut te repousser totalement chez un mec ? »


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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeDim 16 Aoû 2020 - 22:21
Avalon soutint silencieusement le regard de son ami, se contentant de laisser apparaître un sourire énigmatique sur son visage. Roy avait évidemment remarqué qu’elle avait un faible pour certaines parties du corps masculin, sûrement parce qu’elle n’avait jamais à s’en cacher avec lui. Il était possible qu’elle ait laissé ses mains courir dans son dos lorsqu’ils dansaient, quelques semaines plus tôt, aux Folies Sorcières, ou qu’elle ait à plusieurs reprises effleuré son épaule. L’avantage, c’était qu’il ne s’agissait pas de zones particulièrement érotiques, alors cela passait plus ou moins inaperçu… Contrairement à ce que Roy observait d’abord chez une femme.

« Pris sur le fait, même. » rétorqua Avalon avec un regard lourd de sens.

A la fois lorsqu’il observait d’autres femmes, et surtout lorsqu’il laissait traîner son regard sur elle… Leur jeu avait perdu toute innocence feinte qu’ils auraient pu vouloir lui donner – comme ils l’avaient déjà fait auparavant, lorsque les sous-entendus dans leur propos étaient largement dissimulés et que le doute était encore permis. Ce soir, l’un comme l’autre avait parfaitement conscience que les mots qu’ils échangeaient leur étaient directement destinés ; cela se sentait dans la façon qu’ils avaient de se chercher du regard et de se sourire.

Aussi, lorsqu’Avalon entreprit de décrire à Roy ce qu’elle avait retenu de leur discussion, elle ne put s’empêcher de songer qu’elle remplissait elle-même plusieurs cases de cette description… Ce que Roy confirma rapidement, en avouant son faible pour les brunes et en l’observant d’une telle façon qu’elle ne pouvait pas interpréter cela autrement. Le regard qu’il posait sur elle lui donnait particulièrement chaud, et Avalon n’eut aucun mal à reconnaître cette vague de désir qui naissait au creux de son ventre. Elle la repoussa plus ou moins fermement – elle était de toute évidence bien incapable de la combattre – et se contenta finalement de se promettre de ne pas initier un quelconque geste vers lui. Pas de contact, pas de problème.

« Je ne vois pas ce qui m’empêcherait de le faire. » rétorqua-t-elle avec insolence. « C’est tout aussi satisfaisant lorsqu’on est une femme. » Et peut-être que son regard avait déjà glissé quelques fois, lorsqu’elle observait Roy. « Et oui, je préfère largement les bruns. »

D’ailleurs, l’intégralité des hommes avec qui elle avait été plus ou moins engagée étaient tous bruns. Avalon n’avait pas eu beaucoup de relations sérieuses dans sa vie. Elle avait eu deux petits-amis – après ses dix-huit ans, parce qu’elle en avait bien eu avant (des moldus principalement) mais rien de particulièrement sérieux – et ces deux relations s’étaient soldés par des ruptures désastreuses. L’une d’entre elle avait duré presque trois ans, entrecoupée de périodes de séparation où ils finissaient toujours par se retrouver autour d’un verre, puis dans un lit. Sa relation avec Thomas avait été particulièrement toxique, entachée d’un attachement malsain qu’elle avait longtemps pris pour de l’amour. Elle ne comptait plus le nombre de fois où Toni l’avait supplié de larguer cet ancien Gryffondor… Ce qu’elle avait fini par réussir à faire, avec perte et fracas. Avec le recul, elle ne gardait pas d’excellents souvenirs de cette relation mais son partenaire était en effet brun… Comme l’était son interlocuteur du soir, qui ne tarda pas à lui poser une nouvelle question.

« Physiquement ? Un mec frêle. J’aime bien les hommes avec une certaine carrure… » Elle laissa justement traîner son regard sur celle de Roy. « Enfin, tu vois quoi. » lâcha-t-elle avec un petit sourire en coin, avant de reprendre une gorgée du whisky qu’on lui avait servi quelques minutes plus tôt. « Mais alors, surtout je déteste les hommes hésitants. » Parce qu’Avalon était une femme entière et très instinctive. « Et toi ? » s’enquit-elle avec curiosité avant d’ajouter, le regard brillant : « Oh, et tiens, c’est quoi la chose la plus surprenante que tu aimes chez une femme ? »


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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeDim 16 Aoû 2020 - 23:52
« Mais ne t’empêche pas de le faire… » répondit Roy, avec un sourire équivoque.

Il avait déjà senti son regard à elle s’attarder sur lui et il avait aimé la sensation que cela provoquait chez lui. Leurs regards disaient tout de ce qu’ils pensaient tous les deux : que ce moment était agréable, que ce flirt était désormais évident et que cela leur plaisait. Contrairement à cette soirée où ils avaient dansé ensemble tous les deux, le désir n’était pas apparu brusquement chez Roy, comme une vague à laquelle il avait été incapable de résister, le poussant à chercher un moment de solitude avec elle. Cette fois, la chaleur au creux de son ventre s’installait petit à petit, discrètement, se chargeait d’intensité au détour de certaines paroles d’Avalon, comme lorsqu’elle affirma préférer largement les bruns.

Il la voulait. Il la voulait tellement.

C’était une torture autant qu’un plaisir de se retenir de mettre à exécution les pensées qui traversaient son esprit, et de laisser la température monter dangereusement entre eux. Il s’efforça de se concentrer sur les paroles d’Avalon, plutôt que sur le mouvement délicieux de ses lèvres lorsqu’elle parlait.

« Je vois très bien. »

Ce qu’il voyait surtout, c’était que son regard à elle s’était arrêté sur ses épaules à lui en parlant de carrure. Se laissant le temps d’apprécier le regard d’Avalon sur lui, il se posa un peu plus de questions à son affirmation suivante. Il n’aimait pas non plus les femmes hésitantes, qui tergiversaient avant de choisir ou pire, laissait les autres choisir pour elles. C’était assez drôle qu’ils aient cet avis tous les deux, alors qu’ils n’avaient cessé d’hésiter l’un avec l’autre depuis le début de leur rapprochement… Ils se laissaient emporter par leurs instincts jusqu’à un certain point seulement : au moment de concrétiser, chose rare chez eux, la raison les rattrapait. Etait-ce un appel de sa part pour le pousser à faire un mouvement ? Quoiqu’il en soit, Roy n’en fit pas pour le moment, si ce n’était par ses paroles provocantes :

« Moi aussi. J’aime les femmes qui savent ce qu’elles veulent. »

Il laissa un bref temps de silence suivre ses mots équivoques, avant de réfléchir à sa réponse à son tour :

« Hum… Le truc qui me repousse le plus, c’est la saleté, je pense. » Il en était même sûr. Chacune des personnes ici présentes savaient combien il pouvait être maniaque, pour l’avoir déjà vu engueuler des personnes qui n'utilisaient pas ses dessous de verres et posaient directement leur verre sale sur la table basse. « Genre, les ongles sales ou une mauvaise odeur. Effectivement, la plastique ne fait pas tout. Une meuf qui est gaulée comme Miss Monde Magique mais qui sent la transpiration ou qui porte un parfum horrible genre, vieille eau de Cologne hyper entêtante… Je fuis direct. » déclara t-il, avec un bref rire.

La propreté faisait entièrement partie d’une apparence agréable selon lui et lui-même prenait beaucoup soin de lui. A nouveau, Avalon cochait les critères de ce qui lui plaisait, car il avait à plusieurs reprises perçu un parfum léger et sucré sur sa peau, à chaque fois qu’il en avait été assez proche pour la sentir. Comme c’était le cas actuellement. Il en fut particulièrement conscient à cet instant, car ils venaient d’en parler et prit le temps de savourer ce parfum qu’elle dégageait, tout en réfléchissant à sa question suivante, moins simple :

« Toujours physiquement ? Je dirais… La peau. Une belle peau, ça donne de l'éclat au visage » fit-il en prenant un ton docte. Exactement comme le teint hâlé d’Avalon. « Les petits détails comme des grains de beauté, ça me plaît aussi. »

Il était certain d’en avoir déjà aperçu quelques uns chez elle, sur ses bras et son dos dénudé par la robe qu’elle avait portée lors de la soirée de la Milice et pour être franc, il était vraiment curieux de savoir s’il s’en cachait d’autres, sur des zones plus érotiques masquées à son regard… Son désir grandissait toujours un peu plus, nourri par ses images mentales, et commençait sérieusement à brûler dans le regard qu’il posait sur elle.

« Et toi ? »


Roy Calder

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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeLun 17 Aoû 2020 - 12:38
« Je vois très bien. »

« Je m’en doute. » répondit Avalon sous sourciller, avec un regard caressant.

Comment passer à côté de la lueur de désir qui s’était allumé au fond de ses yeux ? Avalon avait toujours été une femme très expressive – un véritable livre ouvert pour ses proches. Son visage s’illuminait de joie, ses sourcils se fronçaient tantôt d’incompréhension, tantôt de colère, sa bouche se tordait de surprise, et ses yeux brillaient de désir. Actuellement, le regard qu’elle posait sur Roy était sans équivoque – et celui qu’il lui renvoyait ne laissait guère place à l’interprétation non plus. Avalon aimait ce jeu silencieux qu’elle décelait dans leurs yeux, dans leurs sourires, dans leurs gestes faussement innocents ou avortés avant qu’ils ne puissent devenir véritablement répréhensibles. Elle savourait ce moment brûlant, où tout pouvait basculer d’une minute à l’autre s’ils n’y prenaient pas garde.

« Qui savent ce qu’elles veulent, ou qui agissent en conséquence ? » demanda alors Avalon avec un regard de défi.

Parce que, si elle était parfaitement honnête, elle savait exactement ce qu’elle voulait immédiatement. Sa raison la rattrapait toujours avant qu’elle fasse le moindre geste envers Roy, parce qu’une voix intérieure lui soufflait qu’elle s’engageait sur une pente glissante qu’elle s’était déjà jurée à plusieurs reprises de ne pas emprunter. Mais c’était bien la seule instance qui la retenait de mener Roy à l’étage, à l’abri des regards, pour le débarrasser de ses vêtements et presser son corps brûlant contre le sien… Image mentale à laquelle elle s’arracha avec difficulté, pour reporter son attention sur les paroles de son ami, sans pouvoir masquer véritablement le trouble intérieur qui l’habitait.

« Ça n’étonne personne. » railla Avalon qui connaissait les tendances maniaques de son ami – notamment pour assister sans arrêt aux réprimandes qu’il adressait à Toni qui était incapable d’utiliser un dessous de verre.

Avalon n’était pas particulièrement maniaque, mais se satisfaisait de vivre et d’évoluer dans un endroit propre – sûrement parce qu’elle n’avait eu cette chance avant en grandissant dans un appartement miteux en périphérie de Londres. En termes d’apparence, elle restait, une nouvelle fois, dans la mesure. Elle aimait prendre soin d’elle mais n’entrait pas dans les clichés féminins plébiscités par la société – Roy l’avait suffisamment vu se plaindre lorsqu’elle portait des chaussures à talon pour en être conscient. Elle avait développé un style vestimentaire qu’elle affectionnait particulièrement, qu’elle trouvait à la fois moderne et féminin sans pour autant lui imposer les jupes crayons qu’Isobel affectionnait particulièrement, ou ces talons hauts qui meurtrissaient ses orteils et qui n’étaient pas du tout adaptés à sa vie professionnelle – à la vie en général.

Mais ce qui attirait véritablement la curiosité d’Avalon, c’était la réponse de son ami à sa seconde question, qui était, finalement, bien plus intime. Le regard brûlant qu’il posa sur lui lorsqu’il lui renvoya la balle fit gronder une nouvelle fois le désir logé dans le creux de son estomac.

« Pour moi ? » répéta-t-elle pour se laisser à la fois le temps de reprendre ses esprits et de réfléchir à sa propre réponse. « Physiquement… La mâchoire. » Mais ce n’était pas très étonnant. « Et les sourcils. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours trouvé que ça pouvait faire une différence incroyable dans le regard d’un homme. » Elle réfléchit une seconde et ajouta : « Et sinon… La tonalité de la voix. Du rire, même. »

Avalon riait beaucoup et elle était souvent autant charmée par l’humour d’un homme que par son physique – même si c’était encore mieux si les deux allaient de pair, comme c’était le cas ce soir… Peut-être poussée par l’alcool, par cette proximité qui commençait à devenir insoutenable, par la chaleur qu’elle ressentait dans ses veines, la jeune femme se pencha encore un peu vers Roy. Sa voix n’était qu’un souffle lorsqu’elle demanda :

« Et alors… Ton plus grand fantasme ? »

Un sourire malicieux vint étirer ses lèvres alors qu’elle se redressait doucement pour s’éloigner de lui – et éviter, ainsi, de sceller définitivement leur étreinte. Jouer avec le feu, oui, mais sans se brûler pour autant… Ce qui rendait, finalement, cette petite conversation d'autant plus délicieuse.  


Avalon Calder

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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeMar 18 Aoû 2020 - 11:41
Plus les minutes passaient, plus ils faisaient preuve d’un peu plus d’audace tous les deux. Le regard appréciateur de Roy ne s’attardait pas seulement sur l’apparence de son amie mais également sur cette audace et cette assurance qu’elle dégageait. Loin de se démonter face à sa réponse qui la visait directement, Avalon se montra encore plus provocante que lui, en ajoutant une précision dans la question. Le regard de Roy brilla d’une lueur nouvelle, tandis qu’une première réponse instinctive lui venait en tête. Il aimait les deux, évidemment, les femmes qui savaient ce qu’elles désiraient et celles qui agissaient en conséquence. La deuxième catégorie était comme la cerise sur le gâteau, car Roy aimait autant séduire qu’être courtisé et cela se sentait largement dans la manière dont il laissait Avalon s’approcher de lui, par ses mots et ses gestes.


Common love isn't for us
We created something phenomenal
Don't you agree ?
Don't you agree ?


Plutôt que lui donner sa réponse, il préféra la laisser imaginer, tout comme ils étaient tous les deux en train de se laisser gagner par d’excitantes et agréables images mentales :

« Je pense que tu connais la réponse. »

Pour son grand plaisir, leur jeu de questions réponses semblait loin d’être terminé. Il l’écouta avec intérêt répondre à son tour, sans pouvoir s’empêcher de se demander si elle avait déjà fait attention à tous ces éléments chez lui : la forme de sa mâchoire, celle de ses sourcils, sa voix… Il aimait penser que oui. Il aimait penser qu’elle l’avait observé sur toutes ses coutures, tout comme il avait noté de multiples détails plaisants chez elle. Son petit nez, ses grands yeux en amande, ses sourcils fins, ses lèvres pulpeuses qui dessinaient un coeur, le petit grain de beauté juste sous son oreille, visible seulement quand elle dégageait ses longues mèches caramel de sa nuque…


You got me feeling diamond rich
Nothing on this planet compares to it
Don't you agree ?
Don't you agree ?

« Je suis d’accord. Un joli sourire ou rire, ça fait toute la différence. »

... Et son sourire à elle, immense, rayonnant. Son rire qu’il entendait souvent et qui était si contagieux.

La chaleur entre eux semblait avoir grimpé d’un cran, mais elle s’emballa définitivement à la question suivante d’Avalon, la première qui abordait frontalement leur intimité et leur désir, et plus seulement leurs goûts personnels. Le souffle qu’elle laissa sur sa peau le brûla autant que le sourire malicieux qu’il voyait sur ses lèvres et qu’il n’avait jamais eu autant envie d’embrasser. Encore une fois, il savait exactement quelle réponse son instinct lui soufflait sans hésiter mais il ne la livra pas telle quelle. Comme pour gagner du temps ou peut-être pour faire monter un peu plus une attente insoutenable chez elle, Roy s’approcha à son tour, pour l’interroger dans un murmure qu’elle serait la seule à entendre :

« De façon générale… Ou tout de suite ? »


All night, I'll riot with you
I know you got my back and you know I got you
So come on, come on, come on…


Il allait le dire. Il allait lui dire que ce qui le faisait fantasmer ce soir, c’était de découvrir la sensation de son corps contre le sien. Il voulait absolument savoir ce que cela faisait d’être en elle, de bouger à son rythme, de l’entendre gémir au creux de son oreille, de la sentir s’accrocher à ses épaules, pendant qu’ils se laissaient emporter par le plaisir qui grondait déjà au creux de leur ventre, dans l’anticipation de ce moment.


Let's get physical.


Le regard qu’il posait sur Avalon ne laissait aucun doute sur le fait qu’il pouvait actuellement se contenter de répondre « toi » à sa question. Mais personne ne saurait jamais si ce mot était véritablement aux portes de ses lèvres, car une voix, une troisième voix, brisa leur échange silencieux, brusquement :

« C’est super chaud par ici. » Le visage de Toni s’invita entre les leurs, tout comme les deux mains qu’il posa leurs épaules à tous les deux. « Et ça fait environ deux heures qué ça né bouge pas. On peut savoir cé qué vous attendez pour vous rouler oune pelle ? Faut surtout pas vous gêner pour nous. »


Roy Calder

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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeMar 18 Aoû 2020 - 21:00
« Je pense que tu connais la réponse. »

Le regard qu’Avalon porta sur Roy était aussi audacieux que les mots que son ami avait eu à son attention. Il savait parfaitement à quoi elle faisait référence, ce que cette interrogation sous-entendait directement et pourquoi elle l’avait formulé de cette façon. Avalon avait cessé de se voiler la face et de douter de la véracité de ce désir. Elle le ressentait actuellement dans chaque parcelle de son corps, se sentait brûlante sous ses yeux, et encore plus sous son sourire charmeur, empreint d’une insolence qui éveillait chez elle des sensations qu’elle ne soupçonnait pas ressentir un jour face à son ami.

Adrenaline keeps on rushing in
Love the simulation we're dreaming in
Don't you agree?
Don't you agree?

Des images, particulièrement agréables, défilaient dans son esprit alors qu’elle détaillait à Roy ces petits détails sur lesquels elle s’attardait toujours malgré elle. Ses yeux traînaient sur le visage de son ami, alors qu’elle les observait une énième fois chez lui. La forme carrée de sa mâchoire, celle de ses sourcils qui soulignaient son regard noisette, le son de sa voix grave qui lui tirait parfois des frissons, et l’éclat de son sourire qu’elle adorait. Mais aussi l’ourlet de ses lèvres, la minuscule cicatrice au-dessus de sa paupière gauche, les muscles de son torse qu’elle devinait sous sa chemise… Seigneur. Avalon termina son verre de whisky pour garder une certaine contenance, mais, désormais désinhibée et l’esprit attisé par cette longue discussion qu’ils venaient d’avoir, elle ne résista pas longtemps à questionner Roy, dans un souffle, sur un sujet particulièrement intime.

I don't wanna live another life
'Cause this one's pretty nice
Living it up
Who needs to go to sleep when I got you next to me?

La tension entre eux augmenta encore d’un cran – si cela était possible – et Avalon ne put retenir un sourire malicieux de glisser sur ses lèvres alors qu’elle attendait la réponse de son ami. Elle le laissa s’approcher d’elle, immobile, et le resta lorsqu’il souffla à son tour quelques mots qui accélèrent drastiquement les battements de son cœur. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas autant désiré quelqu’un, d’une façon si intense, si brûlante.

« Tout de suite. » répondit-elle dans un même murmure, les yeux brillants.

Cette phrase sonnait davantage comme une invitation qu’une question, Avalon en avait parfaitement conscience. Elle avait l’impression de revenir à cette soirée, aux Folies Sorcières, où ils avaient failli succomber à cette même envie. Mais, cette fois-ci, cette même envie était teintée, pour elle, d’un sentiment supplémentaire, bien qu’assez indéchiffrable à cette heure tardive de la nuit. La première fois, elle avait désiré Roy pour son corps, pour ces regards qu’ils échangeaient, pour la sensation de ses mains qui glissaient dans son dos lorsqu’ils dansaient. Aujourd’hui, elle le désirait toujours pour ces mêmes raisons, mais également pour cette complicité plus intime qu’elle sentait entre eux, pour cette facilité avec laquelle elle agissait auprès de lui, pour cette profondeur qu’elle devinait chez lui depuis leur longue conversation à des heures perdues de la nuit.

All night, I'll riot with you
I know you got my back and you know I got you
So come on, come on, come on…


Elle se sentait électrisée par cette atmosphère, si bien qu’il lui fallut plusieurs secondes pour reprendre ses esprits lorsque la voix de son meilleur ami s’immisça dans leur conversation et que sa tête se retrouva directement dans son champ de vision. Les sourcils d’Avalon se froncèrent en une expression agacée qu’elle ne chercha même pas à dissimuler et qu’elle formula d’ailleurs à voix haute :

« Tu fais chier, Toni. »

A la fois parce qu’il était particulièrement lourd… Et parce qu’il avait aussi terriblement raison. Prise d’une frustration qu’elle aurait aimé ne pas connaître, Avalon se leva, son verre vide entre les mains – et enfonça, au passage, son coude dans les côtes de l’italien en lui renvoyant un sourire parfaitement innocent.

« Je vais chercher quelque chose à boire. »

Parce que, par Merlin, elle avait sérieusement besoin de se rafraîchir. Elle se dirigea donc vers le bar centrale et attrapa une gobière, bien fraîche, qu’elle décapsula et porta à ses lèvres. Elle n’était pas encore tout à fait assez sobre pour songer au fait que cette intervention inopinée de son meilleur ami l’avait peut-être empêché de faire une bêtise qu’elle aurait pu regretter par la suite, et ne ressentait pour le moment qu’une profonde frustration à l’idée d’avoir été brusquement coupée dans une envie qui était – et elle en avait eu la confirmation dans le regard de Roy – largement partagée.

Cette frustration, de même que ce vif désir, se firent plus discrets au fur et à mesure que les heures s’écoulaient, mais restaient bien présents en elle. L’alcool aidait peut-être à faire taire la première, mais le second lui, semblait bien incapable de rester silencieux. Cela se trahissait dans les fréquents regards qu’ils échangeaient avec Roy, dans les sourires qui étiraient parfois leurs lèvres, comme s’ils étaient amusés d’une plaisanterie dont ils étaient les seuls à avoir conscience…

Let’s get physical

Ou, peut-être que cela se sentait particulièrement dans la manière dont elle s’était installée, avec tout le naturel du monde, sur l’un de ses genoux ? Pour sa défense – et pour justifier ce regard parfaitement neutre qu’elle renvoyait à ceux, autant soupçonneux qu’amusés, de leurs proches, Avalon avait rejoint leur conversation plusieurs minutes auparavant, s’opposant avec sa fougue habituelle aux propos qui étaient tenus par Finn, un homme d’une trentaine d’années, dont elle avait perçu la voix grave depuis l’autre bout de la pièce.

« Non. » avait-elle déclaré en arrivant juste derrière lui. « Tu ne peux pas non plus dire que le gouvernement ne prend que des mesures ridicules. » Elle avait observé le Veilleur, amusé : « Je n’y peux rien si, vous, les mafieux, vous faîtes du trafic d’objets ridicules et qu’on est obligés de le réglementer dans des textes de loi. »

« Ah, forcément, voilà la police. » avait raillé Finn, à qui Avalon avait renvoyé un sourire ravi en venant s’installer sur l’accoudoir du canapé – seule place plus ou moins disponible dans le groupe… Et qui s’avérait être juste à côté de l’endroit où Roy était assis. Au fur et à mesure de la discussion, plutôt animée, Avalon avait doucement glissé sur Roy, et était désormais installée sur son genou gauche.

« Ecoute, Finn, si jamais tu ressens le besoin d’utiliser ces poupées magiques pour satisfaire n’importe quel besoin, je veux bien le comprendre, mais ne t’en prends pas au gouvernement parce que c’est plus difficile de t’en procurer une maintenant… » railla-t-elle avec un sourire en coin.


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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeMer 19 Aoû 2020 - 9:24
Vraiment, il n’y avait pas de mots pour décrire la frustration que ressentit Roy à se faire interrompre à un moment pareil. Il avait senti Avalon si proche, ses derniers mots avaient été la parfaite confirmation du fait qu’ils voulaient exactement la même chose à cet instant. Il s’apprêtait à faire un geste vers elle, un geste inconscient et irréfléchi mais un geste qu’il désirait vraiment. Malheureusement Toni, avec son tact légendaire, s’incrusta dans leur échange, pour en plus les inviter à faire ce qu’ils n’allaient probablement pas tarder à faire de toute manière, autant dire que son intervention fut aussi énervante qu’inutile. Roy mâcha moins ses mots à son encontre, plus frustré encore de voir Avalon s’éclipser vers le bar :

« Putain mais Toni… Je te hais. Je te jure que je vais te pourrir tous tes prochains coups avec des meufs.
-AH. Ça veut dire qu’il allait vraiment sé passer un truc ? Enfin ??
-Va te faire foutre, répliqua t-il, peu enclin à faire part de la vérité à son ami, encore moins après une telle interruption.
-Whooo, on sé détend. Déjà parce qué Av’ né va pas disparaître. Ensuite, c’est un peu ta faute, jé serais pas vénu té déranger si tou fermais pas ta cave d’un sortilège. On manque dé bouteilles, là, tou peux vénir ? »
Avec un dernier regard vers la silhouette d’Avalon qui disparaissait parmi les invités, Roy se résolut à suivre Toni, non sans râler ostensiblement. Heureusement qu’il fermait sa cave. Avec le nombre de squatteurs quotidiens au mètre carré dans cette villa, il serait dépouillé de ses réserves en moins d’une semaine. Mais il ne s’échina pas à l’expliquer pour la énième fois à l’italien, qui se contenta de toute manière de remonter avec cinq bouteilles.

D’autres Veilleurs insistèrent pour trinquer avec lui quand il remonta, et de fil en anguille, son moment privilégié avec Avalon finit par disparaître, chacun happé par d’autres groupes. Parfois leurs regards se croisaient et se souriaient, toutefois, comme si leur instinct restait sensible à la présence de l’autre et les alertait à son approche. Roy passa le reste de la soirée en ayant cette curieuse impression qu’une part de lui cherchait toujours la présence de la jeune femme dans la foule. Cette voix intérieure ne se sentit en paix que lorsque Avalon se retrouva de nouveau près de lui, assise sur ses genoux, quand il n’y eut plus assez de place sur le canapé. Un geste qui pouvait être relativement anodin entre des amis en soirée, mais comme ils s’étaient déjà affichés plusieurs fois ensemble et de manière assez proche, ils eurent évidemment leur lot de regards moqueurs, que Roy fit mine d’ignorer. Il restait à une distance tout à fait correcte d’Avalon, en plus, s’empêchant de passer un bras autour de sa taille comme il en avait envie, au fond de lui.

La réplique de la milicienne à l’égard de Finn provoqua quelques huées moqueuses des Veilleurs autour pour la soutenir et enfoncer davantage leur camarade, qui renchérit avec un sourire carnassier :

« Si seulement c’était que moi… La moitié des hommes célibataires de ce pays paieraient des centaines de Gallions pour en avoir une. C’est un commerce trop sous-estimé. Tu me filerais même pas un petit coup de main pour faire passer quelques poupées à la frontière, Avalon ?
-La traîne pas dans tes plans foireux, répliqua Roy, moqueur. Ni elle, ni nous, d’ailleurs.
-Ah, raté pour convaincre le boss d’agrandir le commerce, Finn. Pas trop déçu ? » railla un autre homme.

Il était de toute manière bien trop tard pour se lancer dans des affaires et ils avaient tous bien trop bu pour avoir les idées claires alors le reste de la conversation se recentra plutôt sur des blagues graveleuses à ce sujet. Les minutes s’égrainaient, les unes après les autres, et sur le même rythme, la proximité entre Avalon et Roy s’accentua subtilement. D’abord le bras qu’il posait sur l’accoudoir du canapé se retrouva en contact avec son dos, puis son autre avant-bras, dont la main tenait son verre, reposa sur sa cuisse. Bientôt, ce fut son torse et à son épaule à elle. Quand il sentit sa tête venir se reposer près de son cou, il sut qu’elle s’était endormie. Cinq minutes passèrent, puis vingt, avant qu’il ne se décide à la déplacer, tandis que les derniers invités présents et encore réveillés commençaient à débarrasser quelques verres. Plusieurs s’étaient déjà endormis sur le canapé, les uns contre les autres, Roy peina à se dégager de son voisin pour pouvoir transporter Avalon dans ses bras sans la réveiller. Lui-même avait l’esprit embrumé par l’alcool et la fatigue qui gagnait tous ses membres, alors il reporta son choix sur une des chambres d’amis au rez-de-chaussée, plus facilement accessibles. Il s’engouffra dans la première qu’il trouva disponible et parvint enfin jusqu’au matelas où il déposa le corps d’Avalon, se laissant lui-même entraîner en avant par l’effet de leurs poids. Il se rattrapa de justesse sur son coude, le visage au-dessus de celui de la jeune femme. Ce mouvement un peu incontrôlé fit bouger Avalon dans son sommeil, il vit ses paupières cligner plusieurs fois. Immobile et silencieux, il attendit de voir si elle se réveillait vraiment.



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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeMer 19 Aoû 2020 - 13:16
« Si je récupère trente pourcent des ventes, je peux peut-être considérer l’idée. » lança Avalon avec un grand sourire à l’égard de Finn, qui lui décrocha un clin d’œil ravi.

La conversation dériva bien rapidement sur des remarques graveleuses quant à ce futur commerce, auxquelles Avalon participa bien volontiers en les ponctuant de son habituel grand éclat de rire. Au fil des minutes, le groupe se divisa par deux, puis par trois. Certains revêtirent de lourdes vestes et quittèrent la villa, d’autres se dirigèrent vers des chambres mises à disposition par Roy pour s’effondrer, ivres de fatigue, sur des lits, et quelques-uns s’endormirent sur des canapés, un air bienheureux sur le visage.

Avalon se sentait bien. L’atmosphère était plus douce, plus intime aussi. La distance que Roy et elle avaient instaurée entre eux, malgré sa présence sur ses genoux, s’était réduite, jusqu’à devenir quasiment inexistante. Elle sentait ses mains contre son dos, contre sa cuisse, puis son torse qui se rapprochait d’elle et contre lequel elle s’appuya. Il y avait une certaine douceur dans leurs gestes et dans cette étreinte, bien éloignée de cette urgence avec laquelle ils avaient agi un peu plus tôt, pressés de se découvrir enfin. Ils n’avaient pas pu céder à cette impulsion, et Avalon mentirait si elle disait qu’elle avait totalement disparue. Mais, installée ainsi contre son ami, elle se sentait enveloppée dans une douce chaleur, qui ne tarda pas à la bercer. Elle sentit sa tête basculer vers l’arrière, se loger dans le creux de son cou, et, un souffle plus tard, elle s’était endormie.

Elle réouvrit brièvement les yeux quelques minutes – ou quelques heures ? – plus tard, notant dans un demi-sommeil que le plafond au-dessus d’elle ne ressemblait plus à celui du salon où elle avait passé la majorité de la soirée, puis remarqua, tout aussi brièvement, le visage de Roy, juste au-dessus du sien. Elle lui adressa un sourire, et ferma les yeux.

Il était… Plus tard. Avalon ne pouvait pas vraiment estimer l’heure de son réveil, parce qu’elle refusait d’ouvrir les yeux, enveloppée dans un sommeil particulièrement agréable. Elle prit quelques secondes pour se rappeler de l’endroit où elle était – pas son appartement, de toute évidence – et laissa quelques souvenirs de la veille lui revenir doucement en mémoire. Ce ne fut que lorsqu’elle récupéra une maîtrise totale de son corps et qu’elle chercha à s’étirer, que quelque chose la frappa brusquement.

Elle n’avait pas dormi seule. Une respiration lente et profonde s’élevait à côté d’elle, et son corps était enlacée contre celui d’un homme. Sa tête reposait contre son épaule, un bras entourait son torse et ses jambes étaient emmêlées aux siennes. Elle sentait aussi une main posée dans la cambrure de son dos.

Doucement, Avalon releva doucement la tête pour découvrir, sans grande surprise, le visage de Roy. Elle fouilla ses souvenirs, incapable de se rappeler à quel moment elle s’était retrouvée seule dans cette chambre avec son ami. Pourtant, la majeure partie de la soirée lui apparaissait très clairement – elle n’avait pas suffisamment bu hier pour que des heures entières de son existence disparaissent… Mais, sans trop savoir pourquoi, elle avait l’intime conviction que quelque chose avait été franchi, ou qu’une étape avait été sur le point de l’être. Un rapide coup d’œil à sa tenue l’informa qu’elle était complètement habillée, à l’exception de ses chaussures, qui devaient sûrement se trouver quelque part dans la chambre.

Son réveil dut tirer Roy de son propre sommeil, car elle ne tarda pas à le sentir émerger. Avalon ne s’était pourtant pas détachée de cette étreinte. Elle se sentait curieusement bien – sa nuit avait été étonnement très reposante.

« Salut. » souffla-t-elle avec un léger sourire, lorsque le regard de Roy se posa sur elle. Elle le laissa reprendre ses esprits dans le silence de cette petite chambre aux murs clairs, avant de lança, à voix basse : « J’étais en train de me demander ce qui aurait bien pu nous conduire à dormir de cette façon mais… » elle observa Roy une seconde « Tu as l’air tout aussi habillé que moi. »



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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeMer 19 Aoû 2020 - 15:51
Des centaines d’images se succédaient et s’emmêlaient les unes aux autres dans l’esprit de Roy, non pas dans leur agitation habituelle, mais plutôt dans un doux spectacle. Pour une fois, sa nuit ne fut pas entrecoupée de mauvais songes mais elle fut courte. Il en eut la certitude en ouvrant les yeux, avec la difficulté caractéristique d’un manque de sommeil. Il aurait voulu prolonger son repos, mais surtout prolonger cette agréable sensation d’être enveloppé d’un cocon. Il pensait qu’elle était hérité de ses rêves, que cette sensation allait partir au fur et à mesure qu’il reprendrait pied avec la réalité mais ce ne fut pas le cas. Cette chaleur autour de lui persista et il finit par se rendre compte qu’elle provenait du fait qu’il n’était pas seul dans ce lit.

« Salut. »

La voix reconnaissable d’Avalon perça le silence d’un doux murmure et Roy s’étonna un instant de cette vision tout à fait improbable qu’il avait sous les yeux. Avalon qui s’éveillait dans ses bras, tranquille, avec un léger sourire aux lèvres, comme s’ils avaient vécu cette scène toute leur vie. Il aurait pu sursauter, demander ce qui se passait, se dégager de cette étreinte qu’il n’avait pas le moindre souvenir d’avoir initiée, mais il n’en fit rien. A la place, il laissa son regard courir sur les doux traits de la jeune femme qu’il tenait blottie contre son torse, il se laissa gagner par le sentiment que, même si la situation était perturbante, il ne s’y sentait pas mal à l’aise. Il était même plutôt bien dans cette posture, leurs corps enlacés et leurs regards l’un dans l’autre.

« Salut… » finit-il par souffler, plein de cet étrange émerveillement et d’hésitation à la fois.

Très vite, une question s’infiltra dans son esprit, anticipant la remarque d’Avalon. Pourquoi se réveillaient-ils dans le même lit ? Qu’avaient-ils fait ensemble ? A son tour, il constata qu’il portait toujours sa chemise et son pantalon et qu’il avait seulement laissé ses chaussures au pied de son lit. Il tourna la tête vers le plafond, en fermant les yeux et en passant brièvement une main sur son visage, tandis qu’il appelait mentalement ses souvenirs. La soirée de la veille lui apparaissait assez clairement, à l’exception de la fin qui était un peu plus confuse. Pas assez confuse toutefois pour qu’il ait des doutes.

« On n’a pas couché ensemble » assura t-il.

Il se souvenait assez bien avoir transporté Avalon ici pour lui permettre de dormir dans un lieu plus confortable. Le transport avait troublé son sommeil, il s’était assis à ses côtés sur le matelas, quelques minutes le temps qu’elle se rendorme. Ce bref temps avait suffi à ce qu’il sombre lui aussi dans les bras de Morphée, épuisé par cette fête d’anniversaire riche en alcool et en émotions. La suite était assez claire, ils s’étaient simplement endormis l’un contre l’autre… Roy se souvenait vaguement avoir cherché en plein milieu de la nuit un contact avec son amie, pendant l’un de ces micro réveils qui pouvaient ponctuer le sommeil. Elle était dos à lui, il s’était simplement blotti en passant un bras autour d’elle. Ils avaient du bouger en dormant, jusqu’à se retrouver dans leur position actuelle, encore plus serrés l’un contre l’autre.

Maintenant, il était assez clair pour lui qu’ils avaient chastement concrétisé un contact qu’ils avaient recherché toute la soirée. Et Roy se souvenait très bien maintenant qu’ils avaient voulu plus, bien plus qu’un simple câlin dans leur sommeil. Il baissa un regard plus troublé sur son amie, hésitant légèrement avant d’ajouter :

« Mais… On aurait pu, je crois. »


S’en souvenait-elle également ? Roy avait le souvenir très vivace du souffle d’Avalon sur sa peau, tandis qu’ils flirtaient avec une évidence et une audace qu’ils ne s’étaient pas permis d’adopter jusque là. Ils avaient bel et bien franchi un pas la veille… Même s’ils n’avaient pas mis à exécution leurs paroles.



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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeJeu 20 Aoû 2020 - 9:08
Etonnement, sa proximité avec Roy lui paraissait naturelle, comme si cette étreinte avait déjà été partagée des milliers de fois auparavant. Pourtant, Avalon aurait dû s’étonner du contact de son corps contre le sien, celui de sa main dans son dos, et des quelques centimètres qui séparaient désormais leurs visages lorsqu’elle levait le regard de lui. Alors, peut-être était-ce une impression liée à cette nuit qu’ils avaient passé enlacés l’un contre l’autre, mais cette étreinte avec une saveur d’évidence teintée d’émerveillement, qui la poussa à ne pas s’en défaire.

Rapidement, Roy lui assura qu’il ne s’était rien passé hier soir entre eux, et Avalon hocha la tête, pensive. Cette étreinte – très chaste, donc – avait dû être initiée pendant leur sommeil, car elle ne se souvenait absolument pas s’être endormie ici dans les bras de son ami. Elle était, d’une certaine façon, plutôt soulagée d’apprendre qu’ils avaient passé la nuit à dormir. Déjà, parce qu’elle détestait cordialement perdre ses souvenirs sur de tels sujets, et ensuite parce que, désormais sobre, sa raison se rappelait fortement à elle. Or, ne s’était-elle pas jurée – à plusieurs reprises, même – de ne pas initier un quelconque rapprochement avec Roy ? Ne s’était-elle pas promis qu’elle ne s’engagerait pas sur ce terrain glissant ? N’avait-elle pas fait le serment de remiser cette attirance qu’elle ressentait pour lui au fin fond de son esprit ?

En théorie, oui. Mais elle se rappelait parfaitement de ces regards lourds de sens qu’ils s’étaient échangés, de ces sourires charmeurs, puis de ces paroles qui avaient fini par perdre toute leur innocence pour exprimer, sans détour, leur désir. Avalon avait totalement laissé de côté cette promesse raisonnable, pour se concentrer uniquement sur ce dont elle avait envie – très envie. Sans l’intervention de Toni, Roy et elle ne seraient sûrement réveillés de la même manière… Ou, tout de moins, cette étreinte aurait été largement plus dénudée.

Avalon passa une main sur son visage, avant de relever le regard pour accrocher celui de Roy, qu’elle sentait hésitant. Elle laissa s’écouler quelques secondes avant de répondre :

« Oui, je crois aussi. »

C’était même une certitude. Avalon se souvenait de cette brûlure qu’elle avait ressenti au creux de son ventre lorsque le regard de Roy s’était posé sur elle, juste avant que Toni ne les interrompe. Elle était devenue hermétique à toutes les interrogations légitimes qui l’avaient retenu jusqu’ici. A présent, ces dernières lui revenaient brutalement à l’esprit, alors qu’elle observait attentivement son ami. Qu’auraient-ils tiré de cette relation ? Un soulagement intense de leur frustration, assurément. Mais à part cela ? Un réveil gênant, des sourires embarrassés, des gestes un peu gauches au réveil lorsqu’elle se serait éclipsée, une conversation maladroite, quelques jours plus tard ? Quelles étaient les probabilités pour que ce moment hors du temps se transforme en quelque chose qu’il n’était pas, et dont il n’avait jamais été question entre eux ? Elles étaient presque nulles.

« Il se passe quelque chose, entre nous. » lança alors Avalon.

Ce n’était pas une question, mais une véritable affirmation. Roy savait, elle le voyait à son regard, au ton un peu hésitant qu’il avait adopté pour s’adresser à elle. Blottie contre lui, elle ne trouvait pas cet aveu particulièrement déplacé ; au contraire, il permettait d’assumer pleinement ce fait, hors d’un jeu de séduction.

Traditionnellement, Avalon n’était pas particulièrement à l’aise pour exprimer ce qu’elle ressentait, mais Roy la connaissait depuis une dizaine d’années maintenant, et elle se sentait en confiance dans cette relation – suffisamment pour poser des mots dessus, alors qu’elle se serait contentée de prendre la fuite dans n’importe quelle autre situation. Aussi, elle observa le mafieux quelques instants, ses grands yeux noisette rivés dans les siens.

« Je sais que j’en avais très envie, hier. » déclara-t-elle alors parce qu’elle ne pensait pas que cela serait une surprise pour Roy. Elle eut pour lui un regard hésitant, et ressentit étrangement un pincement au cœur lorsqu’elle poursuivit : « Mais je ne suis pas certaine qu’on aurait dû. »

Ses propos avaient un arrière-goût du mensonge, qu’Avalon ignora ostensiblement. Il fallait peut-être simplement pouvoir être convaincue de la vérité pour pouvoir la déclamer comme telle, sans tenir compte des fausses notes qu’elles percevait dans sa voix.



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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeJeu 20 Aoû 2020 - 16:47
La déclaration d’Avalon, qui aurait pu paraître abrupte, ne choqua étonnamment pas Roy, qui apprécia au contraire sa sincérité. C’était de clarté dont ils avaient besoin, maintenant. Même si elle l’annonçait sans introduction, elle ne faisait qu’énoncer une vérité à laquelle ils étaient parvenus tous les deux et sur laquelle il ne pouvait plus se leurrer après ce qui s’était passé la veille. Ces derniers temps, il avait bien senti son attirance pour Avalon se raviver à chaque moment qu’il passait avec elle, mais une petite voix du déni au fond de lui continuait de lui souffler que ce n’était pas grand-chose, que ce n’était que du flirt sans conséquences et qu’ils s’amusaient juste. Ils savaient maintenant qu'il ne s'agissait pas d'un léger attrait poussé par leurs caractères joueurs. Ils avaient clairement senti aussi bien en eux-mêmes que chez l’autre qu’il s’agissait d’un véritable désir, bien ancré dans leur chair et dans leur coeur, qui n’allait pas disparaître si facilement et qu’ils avaient au contraire pris soin d’entretenir un peu plus chaque jour.

L’ennui avec le fait de se voiler la face était que venait un moment où ils ne pouvaient plus se permettre ce luxe, alors le voile se levait brusquement et ils se retrouvaient nez à nez avec l’épais mur vers lequel ils marchaient avec insouciance. En un mois, la seule chose qui avait changé était la force de son attirance pour Avalon, nourrie par de multiples moments de complicité, physique comme émotionnelle. Ils s’étaient rapprochés, disputés violemment, réconciliés, confiés l’un à l’autre, ils s’étaient touchés avec leurs mains, leurs regards, leurs mots, ils s’étaient découverts sous de multiples facettes qu’ils n’avaient jamais perçues auparavant. Plongé dans ses pensées, allongé sur ce lit, Roy pouvait clairement retracer le chemin parcouru et relever mentalement chaque moment où Avalon avait gagné un peu plus d’éclat dans son regard. Elle avait changé à ses yeux et indéniablement, leur relation avait changé pour se charger ambiguïté. En revanche, ce qui n’avait pas changé d’un poil, c’était les raisons pour lesquelles il se refusait d’aller plus loin.

Avalon avait eu très envie qu’ils franchissent ce pas, disait-elle. C’était un euphémisme, en ce qui concernait Roy, il s’était réellement imaginé en train de lui faire l’amour dans l’une de ces chambres, dans cette villa. Et il sentait que cette envie n’avait pas disparu, toutefois, elle se faisait rattraper par des questions dérangeantes et même de légères angoisses chez lui qu’il commençait à ressentir au creux de son estomac. Il craignait de gâcher leur amitié mais surtout, il craignait de la désirer pour de mauvaises raisons. Il n’avait pas envie de faire d’Avalon son pansement, et pour le moment, il avait l’impression que c’était tout ce qu’elle pouvait être. Un pansement sur son coeur brisé qui en aimait une autre… Cette étreinte le ramenait à d’autres moments qu’il avait vécus, d’autres réveils doux et apaisés, dans les bras d’une autre brune, entouré d’un amour qu’il pensait indestructible. Les images et les sensations s’emmêlaient, ce qui le perdait totalement. Il n’aimait pas ce sentiment d’être perdu. Cette soudaine et intense proximité avec Avalon le perdait, parce qu’il ne savait pas ce qu’il en attendait vraiment et parce qu’elle réveillait des doutes et des souvenirs chez lui qui étaient douloureux.

« Tu as raison, dit-il, le ton bas, après un certain silence. On n’aurait pas dû. »

Quoique signifie ce « quelque chose » qui se passait entre eux, Roy ne pouvait pas prendre goût à cela. Et c’était tant mieux si Avalon arrivait à la même conclusion que lui, ils pourraient plus facilement se détacher l’un de l’autre dans ces conditions, même s’il avait eu l’impression de déceler dans son regard et dans sa voix une certaine hésitation quand elle avait parlé. La même que la sienne, au fond. Alors il ajouta aussi bien pour elle que pour lui, pour les convaincre tous les deux :

« On est amis, on fait partie du même groupe de potes et en plus on bosse ensemble. Trois bonnes raisons pour ne pas aller plus loin. »

C’était risquer de tout mettre en danger, ce que Roy prenait assez au sérieux, même si ce n’était pas les plus grandes raisons qui le retenaient, au fond. Il n’en fit pas part, se contentant de contempler Avalon, sans pouvoir totalement masquer le regret dans son regard. Il avait bien conscience du paradoxe de ce moment entre eux où ils s’annonçaient qu’ils devaient s’éloigner, tout en restant toujours aussi proches physiquement. Pour l’instant, Roy ne parvenait pas à se résoudre à retirer son bras autour d’elle, qui la maintenait contre lui.


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Avalon n’avait tout à fait réussi à masquer le regret qu’elle ressentait, ni dans sa voix, ni dans son regard. Sa raison lui soufflait qu’elle prenait une bonne décision, que s’engager sur un terrain aussi périlleux avec Roy ne leur attirerait que de nombreuses interrogations, et surtout beaucoup de problèmes. Leur lien était fort mais il s’agissait d’un lien amical, entretenu depuis plus de dix ans, qui avait brusquement changé quelques mois plus tôt pour se teinter d’une toute nouvelle saveur – particulièrement agréable, elle le reconnaissait volontiers, mais pas moins dangereuse. Céder à cette envie – en réalité, le mot envie n’était même pas assez fort pour décrire ce désir qu’elle avait ressenti pour lui hier – c’était risquer de mettre en péril leur amitié, l’unité de ce groupe d’amis qui était si cher à son cœur, ainsi que leur relation professionnelle. Roy et Avalon étaient deux personnes fières, résolument têtues et butées ; leur récente dispute en était la preuve parfaite. Que faire si des sentiments personnels, intimes, venaient interférer dans leur lien ? Cela impacterait forcément certains aspects de leurs vies professionnelles, et Avalon n’était pas certaine que l’idée soit particulièrement judicieuse.

Mais – parce qu’il y avait un grand « mais » qui hantait d’ailleurs son regard – elle se sentait étrangement bien auprès de lui et ne pouvait pas s’empêcher de regretter de ne pas pouvoir découvrir son ami sous une toute autre facette qu’elle avait décelé hier soir dans ses regards et dans ses paroles. Et, même sobre comme elle l’était ce matin, elle se trouvait enveloppée d’une douce chaleur liée à cette étreinte aussi étonnante que savoureuse. Avalon, qui avait toujours été une personne plus instinctive que cérébrale, connaissait une véritable difficulté à suivre ce que lui disait sa tête plutôt que ce que lui soufflait cet instinct auquel elle s’était fiée à plusieurs reprises dans le passé.

La voix de Roy l’y aida grandement, parce qu’il semblait avoir exactement le même raisonnement qu’elle, ce qui lui tira un léger sourire. Elle avait senti, dans tous ces moments qu’ils avaient partagé depuis cette fameuse nuit aux Folies Sorcières, que ses gestes étaient aussi retenus que les siens, et ces quelques mots lui faisaient comprendre qu’il avait eu le même chemin de pensées qu’elle, qu’il ne tarda d’ailleurs pas à formuler en trois raisons qui firent écho chez elle.

« C’est plutôt bien résumé. » répondit-elle alors, sans pouvoir s’empêcher de noter ce regret qu’elle avait décelé dans le regard de son ami.

Pourtant, malgré ces belles résolutions désormais formulées verbalement, ni Roy, ni Avalon ne prirent la peine de se détacher de cette étreinte dans laquelle ils s’étaient réveillés. Elle reposait toujours contre son torse, leurs jambes étaient toujours emmêlées les unes avec les autres et elle sentait toujours sa posée dans son dos. Il y avait un pas à franchir entre exprimer cette volonté commune de ne pas mettre en péril leur amitié, et mettre complètement fin à ce contact physique particulièrement agréable. Avalon non plus ne put pas s’y résoudre. Elle observa Roy longuement, en ignorant ce pincement au cœur qu’elle ressentait, dans un moment de silence troublant qui voulait à la fois tout dire, et rien du tout.

Puis, la jeune femme baissa les yeux, puis la tête, jusqu’à poser brièvement ses lèvres contre l’épaule de son ami, sans pour autant y déposer un quelconque baiser. Cette nouvelle étreinte dura une poignée de secondes à peine, avant qu’elle ne se dégage doucement de ses bras pour se redresser.

« Je pense que je vais y aller. » déclara-t-elle alors, avant de laisser un sourire tranquille fleurir sur ses lèvres.

Elle se leva du lit, un peu à regret, passa rapidement ses chaussures et lissa vaguement les plis de son haut avec le plat de sa main, sans véritablement réussir à en tirer un résultat concluant. Son sac à main était resté au salon, sûrement avec son Pear et sa veste, aussi se contenta-t-elle de se tourner vers lui.

« Merci, pour hier soir. C’était une bonne soirée. » lança-t-elle avec sincérité, sans, pour une fois, accompagner ses paroles d’un sourire charmeur.

Elle hésita une brève seconde avant de se retourner. « On se voit aux Folies ? » fit-elle par-dessus son épaule, avant de passer la porte.

Elle la referma derrière elle, avec cette étrange impression de la refermer sur une chose qui, au fond, lui manquait déjà un peu.

Avalon monta les quelques escaliers qui la séparaient du salon ; la plupart des convives dormaient encore. Elle passa son sac sur son épaule, alluma son Pear pour consulter les quelques notifications qu’elle avait reçu pendant la nuit, et, plongée dans ses pensées, quitta la villa bristolienne. C’était une bonne décision, lui soufflait sa raison, ravie de la voir obéir, pour une fois, à sa voix intérieure. Elle en avait l’intime conviction. Non ?


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Roy CalderPropriétaire d'un haras
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We can take it, if you just take my hand [Avalon & Roy] Icon_minitimeVen 21 Aoû 2020 - 12:31
Roy avait l’impression de lire à peu près le même dilemme et le même regret dans le regard qu’Avalon gardait accroché au sien. Cet échange silencieux dura quelques secondes pendant lesquelles il ne put s’empêcher de graver ses traits dans sa mémoire. Ils venaient tous les deux d’admettre qu’il était préférable de revenir sur une relation amicale, Roy était assez convaincu que c’était la meilleure chose à faire dans leur situation. Pour autant, cette ambiguité entre eux nourrissait toujours une douce chaleur chez lui dont il voulait profiter une dernière fois. Un dernier câlin, avant de laisser définitivement Avalon quitter ses bras…

Et ce moment arriva bien trop vite à son goût. Il réprima son premier élan qui était de la retenir et se contenta de suivre ses mouvements du regard. Elle semblait si tranquille, songea t-il en contemplant le sourire sur ses lèvres. Quoiqu’il arrive, cette femme trouvait la force de sourire. Il ne lui semblait pas avoir déjà vu cette capacité admirable chez quelqu’un d’autre. Troublé, il hocha seulement la tête à ses remerciements. Il avait passé une très bonne soirée lui aussi, mais la conclusion lui laissait un tel goût d’amertume qu’il ne savait pas s’il en était vraiment reconnaissant.

*Ça suffit, tu ne vas pas commencer à regretter* s’intima t-il intérieurement. N’avait-il pas dit qu’il n’était pas un homme de regrets ? Ce rapprochement avec Avalon lui avait procuré d’agréables sensations, il avait aimé le fait de se sentir désiré, il s’était laissé aller à ses côtés, cela lui avait permis de découvrir d’autres qualités chez elle. Cette relation ambiguë avait été plaisante le temps qu’elle avait duré, c’était tout ce qu’il devait retenir.

« Ouais, à plus tard » lança t-il, avant qu’elle ne ferme la porte.

Elle avait raison, ils allaient se revoir au quotidien, ils devaient simplement fermer cette parenthèse entre eux et retrouver leurs anciennes habitudes. Cela demanderait sûrement un petit temps d’ajustement mais ils pouvaient y arriver. Roy se le répéta mentalement, comme pour se forcer de passer au-dessus des réactions de son corps qui lui, n’était pas très heureux de cette décision. Il passa quelques minutes, allongé sur le lit, pris d’une mélancolie au coeur, sans savoir si elle était due au fait de laisser Avalon partir ou simplement au fait qu’à nouveau, il se retrouvait seul. Bientôt, il ne supporta plus cet état de faiblesse et se redressa d’un coup, prêt à ramasser ses affaires.

Il fallait tourner la page, maintenant.

FIN DU RP


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