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Diving in too deep [Avalon & Leonard]

Leonard Wellington
Leonard WellingtonLieutenant de la milice
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Diving in too deep [Avalon & Leonard] Icon_minitimeVen 24 Juil 2020 - 20:17
8 mars 2011, bureau de la Milice

Leonard se leva à une heure très matinale, sans avoir besoin de sonnerie de réveil, car il avait dormi d’un repos de guerrier : d’un seul oeil, prêt à replier toutes ses affaires et partir au combat quand il serait temps. Sa nuit avait été agitée par des songes dérangeants, mettant en scène des bribes de sa vie et les arrangeant dans de macabres situations qui trahissaient toutes ses peurs : perdre les personnes qui lui étaient proches, ne rien pouvoir faire contre, et rester le spectateur de cette mise en scène, forcé de rester immobile. Aussi quand il s’était réveillé et qu’il avait senti l’objet de ses rêves bouger contre lui, il avait pris quelques minutes pour savourer sa présence et le sentiment de sécurité que lui apportait leur étreinte. La chaleur de son corps contre le sien, l’odeur de ses cheveux doux, sa respiration lente et profonde, tout chez Eiluned éveillait une véritable nostalgie chez Leonard, à laquelle il eut beaucoup de mal à s’arracher. « Juste ce soir », avait-il dit, juste la veille. Maintenant, il n’en était plus si sûr…

Quoiqu’il en soit, il aurait le temps d’y penser plus tard, car pour le moment, il avait une lourde tâche à accomplir. Il souffla un « Repose-toi » à Eiluned qui le remerciait et referma la porte de son appartement, en même temps que cette parenthèse entre eux, pour se rendre vers les bureaux de la Milice. Il n’était pas encore huit heures mais son impatience et sa détermination lui donnaient des ailes. Il savait qu’Avalon commençait ses journées tôt, particulièrement depuis qu’elle était à la tête de l’unité des renseignements et qu’elle avait des montagnes de travail à abattre. Il priait pour la trouver au bureau tout le chemin qui le conduisit à Londres, puis au Ministère de la Magie et par Merlin, le chemin entre les Cheminettes et l’étage de la Justice Magique ne lui avait jamais paru aussi long.

« Avalon. Il faut qu’on parle » annonça t-il après avoir traversé l’open space calme à cette heure, sans même dire bonjour à sa chef -mais en ayant tout de même frappé à sa porte.

Avalon était familière des manières parfois un peu cavalières de son lieutenant, qui avait tendance à livrer ses pensées sans introduction, en revanche elle était sans doute moins familière de la mine sombre et grave qu’il arborait. Le Lenny qui frappait à sa porte n’était pas le Lenny qui aimait faire des blagues et venait de bon matin partager un ragot croustillant avec Avalon. C’était un milicien à la mine dure et revancharde, qui prit place sur le siège face à elle, et déclara d’un ton sans appel :

« On a un gros problème avec les Veilleurs. »



Leonard Wellington

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Avalon Calder
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Diving in too deep [Avalon & Leonard] Icon_minitimeLun 27 Juil 2020 - 10:10
Depuis qu’elle avait pris la tête des Renseignements, Avalon arrivait à une heure particulièrement matinale au ministère. Le matin, quand l’open-space était encore vide de la plupart des miliciens – à part ceux qui étaient d’astreinte, ou de garde – elle se sentait particulièrement efficace pour abattre son travail administratif qui avait pris de plus en plus d’ampleur. C’était son créneau privilégié pour remplir les différentes requêtes qu’elle devait soumettre à Danielle, traiter celles de ses agents, lire les nombreux rapports qui attendaient, empilés sur un coin de son bureau… Alors, entre sept heures et demi et dix heures, elle s’efforçait de se concentrer sur les tâches de son travail qu’elle n’appréciait pas particulièrement, mais qui restaient essentielles au fonctionnement de son unité.

Après cela, elle pouvait concentrer le reste de sa journée à son travail d’investigation, qu’elle affectionnait tout particulièrement. Elle avait d’ailleurs planifié une réunion d’équipe pour onze heures aujourd’hui, parce qu’ils avaient de nouvelles affaires en cours et que Avalon tenait à faire le point avec ses agents collectivement. C’était toujours plus stimulant de pouvoir avoir des avis externes sur les différentes missions – particulièrement dans celles sous couverture.

En attendant de pouvoir aborder avec son équipe les sujets épineux du jour – notamment les écoutes Pear qu’ils avaient récupéré d’un éminent membre du département de Régulation des Créatures Magiques qui étaient plus que suspectes, Avalon était plongée dans la rédaction d’une demande de fausses identités pour une mission sous couverture qu’elle planifiait depuis quelques jours maintenant. Et, après le scandale qui avait éclaté à Londres, hors de question de retourner sur le terrain sous sa véritable identité, alors qu’elle était déjà reconnue dans le monde moldu. Quelques coups brefs, toqués à sa porte, lui firent redresser la tête.

« T’es bien matina… » commença-t-elle, avant que Leonard ne l’interrompe avec une phrase qui ne laissait rien présager de bon.

Avalon l’invita à entrer d’un geste de la tête, observant au passage la mine sombre de son lieutenant, généralement gai et enjoué. Ce changement notoire dans son attitude suffit à éveiller complètement son attention, et elle lui indiqua le siège face à elle.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« On a un gros problème avec les Veilleurs. »

Avalon fronça immédiatement ses sourcils bruns en observant silencieusement Leonard quelques brèves secondes. Elle préféra ne pas formuler d’hypothèses pour l’instant, et l’invita seulement à poursuivre :

« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Sa collaboration avec les Veilleurs était particulièrement délicate. Officieusement, il s’agissait d’accords secrets entre la milice et la mafia, et, même si nombre de sorciers s’en doutaient désormais, il était primordial de maintenir ce masque pour leur image. Les Veilleurs, donc fournissaient à la milice des renseignements sur le territoire de Bristol, et les aidaient dans certaines tâches, s’ils en faisaient la demande. En contrepartie, ils bénéficiaient d’une immunité relative sur la ville, et n’étaient pas arrêtés par les miliciens. Elle n’avait jamais eu à se plaindre de ce partenariat, mais l’air sombre sur le visage de Leonard ne lui disait rien qui vaille. Difficile de se montrer complètement détachée sur un sujet pareil, alors que la plupart de ses proches faisaient justement partie de ce gang… Aussi, elle se contenta d’attendre que Leonard mène cette conversation, puisqu’il semblait détenir plus d’informations qu’elle.


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Leonard WellingtonLieutenant de la milice
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Diving in too deep [Avalon & Leonard] Icon_minitimeLun 27 Juil 2020 - 11:06
Les nouvelles qu’apportait Leonard était le genre de nouvelle qu’aucun chef n’aimait recevoir, puisqu’il s’agissait potentiellement d’un gros conflit d’intérêt, il en était conscient. Si cela ne tenait qu’à lui et qu’il en avait le pouvoir, il aurait fait cessé depuis longtemps ces coopérations avec la mafia qu’il trouvait pernicieuses. Certes, ils en tiraient de nombreuses informations précieuses, mais Leonard était incapable d’être objectif là-dessus, pas après ce qui était arrivé à sa soeur, ni ce qui venait d’arriver à Eiluned. On ne pouvait pas faire confiance à une telle racaille, qui faisait sa loi dans les rues et utilisait les pires méthodes pour asseoir son autorité. Leonard n’avait jamais autant détesté le gang roi de Bristol qu’à cet instant, cela se voyait dans son regard flamboyant et la colère dans sa voix alors qu’il livrait à Avalon ses explications, sans plus tarder :

« Ces… Ces cognards ont envoyé un mec agresser une médicomage dans la rue hier soir ! cracha t-il, posant les coudes sur le bureau d’Avalon dans une position offensive. Je n’ai pas la preuve formelle que c’est un coup des Veilleurs, avoua t-il, mais j’en suis sûr. Je… Je connais la victime, elle m’a appelé à l’aide et m’a tout raconté. Son agresseur l’a menacée à propos d’un rapport qu’elle a fait et qui dénonçait Irina Calder… Je ne vois pas qui d’autre que son frère pourrait être derrière tout ça. »

Il était certain qu’Avalon le rejoindrait sur ce point, même si cette conclusion lui déplaisait. Leonard savait qu’elle avait des liens assez privilégiés avec les Veilleurs et il priait intérieurement pour que ce fait n’obscurcisse pas son jugement. Il ne le permettrait pas, songea t-il, animé d’une profonde et inébranlable envie de justice. Il en rajouta une couche, à cet effet :

« Ecoute, je sais qu’on a des accords avec eux qui leur assure une certaine impunité mais… Là, ils ont été trop loin. Ils ne sont pas sensés s’en prendre à des civils ! » rappela t-il. Les Veilleurs avaient même été chargés de faire tout l’inverse, après la guerre des gangs qui avaient traumatisé Bristol : s’assurer que la mafia reste souterraine et les règlements de compte entre eux, cela faisait partie de leur accord avec le Ministère. « Cette médicomage, c’est… C’est quelqu’un d’important pour moi, avoua t-il, en balbutiant un peu sous le coup de l’émotion qui l’agitait et qu’il peinait à ne pas laisser voir. Je ne peux pas laisser passer ça. Je veux la peau du mec qui s’en est pris à elle, même si ça doit froisser Calder. »

A vrai dire, la sensibilité du chef de gang était bien le dernier de ses soucis, Leonard n’avait aucun scrupule à s’en prendre à lui. C’était la deuxième fois que des gens de son milieu s’en prenaient à quelqu’un qu’il aimait. S’il n’avait rien pu faire la première fois, il ne comptait pas laisser passer l’occasion d’obtenir réparation cette fois.


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Diving in too deep [Avalon & Leonard] Icon_minitimeLun 27 Juil 2020 - 12:07
A la mention des Veilleurs, l’attention d’Avalon avait été piquée et elle observait Leonard avec un mélange de curiosité et d’appréhension, se doutant en voyant ses traits tirés par la colère qu’il ne lui apportait pas des nouvelles très réjouissantes. Et, en effet, la jeune femme ne tarda pas à froncer les sourcils dans une expression qui ne laissait rien présager de bon, au moment même où Leonard mentionnait une médicomage agressée. Faire le lien entre cet évènement et l’appel qu’elle avait passé à Roy quelques jours plus tôt ne fut pas très compliqué, mais Avalon espérait encore se tromper, et que toute cette situation ne soit le fruit que d’une malheureuse coïncidence… Lorsqu’il fut question d’un rapport incriminant Irina Calder, ce fol espoir s’envola, en même temps que son humeur traditionnelle joviale.

« Mais quel enfoiré. » grommela-t-elle en s’appuyant contre le dossier de son fauteuil.

Elle n’en revenait pas qu’il ait décidé d’utiliser des informations qu’elle lui avait fourni – à un titre purement amical en plus de ça – alors qu’elle lui avait dit et répété que la situation était déjà sous contrôle. Avalon considérait déjà qu’elle avait réagi de manière particulièrement conciliante, en faisant disparaître d’elle-même le rapport sur la sœur de Roy et en prévenant ce dernier de son existence, afin d’éviter que la situation se répète inlassablement. Elle l’avait fait parce qu’elle connaissait Roy depuis une dizaine d’années, parce que les Veilleurs était sa famille de cœur et, qu’en plus de vouloir protéger ses accords avec le gang, qui lui apportait de précieuses informations, Avalon n’avait pas spécialement envie d’être confrontée à un tel conflit d’intérêt. Elle avait fermé les yeux, sans rien demander d’autre en échange qu’il la laisse s’occuper de la situation. Ce que Roy avait été incapable de faire.

Le scénario n’était pas très difficile à imaginer : Roy avait dû récupérer le nom de la médicomage qui avait rédigé le rapport incriminant sa sœur, et envoyer l’un de ses sbires pour l’agresser et lui faire passer l’envie de recommencer. Avalon, qui était assez coutumière des méthodes de la mafia, pouvait largement imaginer celles qui avaient été employées pour dissuader la médicomage de s’intéresser de trop près à Irina Calder… Médicomage qui était liée, d’une manière ou d’une autre, à son lieutenant. La demande de Leonard, légitime, fut immédiatement approuvée par Avalon qui hocha la tête.

Elle était en colère – non, elle était même furieuse – contre Roy, qui avait complètement outrepassé les droits que la milice lui accordait. Ce constat avait un goût amer de trahison, qui ne l’aidait pas à décolérer. Elle aurait pu mettre sa main à couper que, si Danielle avait été à son poste, jamais le parrain de la mafia n’aurait agi de la sorte. Il s’était senti en confiance parce qu’ils se connaissaient depuis une dizaine d’années et qu’il ne devait sûrement pas prendre ses ordres au sérieux quand ils allaient contre ses petits intérêts personnels…

« C’est inadmissible. » lâcha-t-elle à voix haute, autant en écho avec sa dernière pensée que pour résumer ce qu’elle pensait de la situation. Elle observa Leonard un instant, considéra son air revêche et son regard flamboyant de colère. « Laisse-moi aller rappeler à Calder qui permet à son gang de se développer de la sorte. » Elle se leva, rangea sa baguette dans son porte-baguette. « Fais-moi confiance. Avant la fin de la journée, le fils de pute qui a agressé ton amie sera en salle d’interrogatoire. » Elle passait intérieurement en revue les hommes que Roy aurait pu envoyer faire ce travail, songeant non sans un certain soulagement que ce n’était pas une tâche qu’il aurait confié à Toni ou à Fergus. « Tu sais à quoi il ressemble ? »



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Diving in too deep [Avalon & Leonard] Icon_minitimeLun 27 Juil 2020 - 15:16
Leonard voyait la colère gagner à son tour sa chef, ce qui le galvanisait d’autant plus. Il osa demander littéralement la tête du responsable, prêt à défendre son point de vue s’il le fallait, mais à sa grande satisfaction, il n’eut pas à le faire. Avalon se rangea de son côté, visiblement très contrariée elle aussi que les Veilleurs se soient permis de sortir de leur territoire. Se jouait ici un jeu de pouvoir entre deux chefs qu’il percevait bien dans le regard flamboyant d’Avalon. Elle se leva d’une traite, en attrapant sa baguette, signe qu’elle allait tout de suite régler cette histoire et Leonard ressentit pour la première fois depuis la veille un grand soulagement.

« Oui ! Il était… Il reconvoqua ce portrait-robot qu’il avait fait mentalement la veille, avec les instructions d’Eiluned. Grand, autour d’un mètre quatre-vingt dix, la voix rauque, les yeux clairs, typé britannique, les épaules larges, plutôt baraqué. Il a une tâche sombre sur le poignet droit, un tatouage ou une marque de naissance peut-être. Tu vois qui ça peut être ? »

Il savait qu’Avalon avait une connaissance assez fine des membres qui composaient ce gang. Leonard avait lui-même une bibliothèque mentale de chacun d’entre eux, pour des raisons toutes autres, qui concernaient son enquête sur sa soeur, alors il avait bien trois ou quatre profils en tête qui pourraient correspondre. Désireux de ne pas rester les bras croisés et participer à confondre le suspect, il se leva à son tour, retenant sa chef qui allait sortir :

« Laisse-moi venir avec toi. Je veux attraper cet enfoiré. »


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Diving in too deep [Avalon & Leonard] Icon_minitimeLun 27 Juil 2020 - 15:21
La colère d’Avalon faisait écho à celle de Leonard, pour deux raisons différentes, certes, mais qui les portaient vers un but commun. Leonard demandait réparation pour l’agression de son amie – ce qu’elle aurait également fait à sa place – quant à elle, elle voulait surtout faire passer à Roy l’envie de sortir une nouvelle fois de son territoire et d’outrepasser largement ses droits. Oh, songea-t-elle en attachant sa cape violette sur ses épaules, il allait très vite regretter de ne pas l’avoir écouté.

« Hum. » fit Avalon lorsque Leonard lui fit le portrait-robot de l’agresseur de son amie. La mention d’un homme « typé britannique » avait provoqué chez elle une petite vague de soulagement, parce que cette description ne correspondait ni à Fergus, ni à Toni. « Je ne suis pas sûre. » Elle avait bien quelques noms en tête, mais elle n’était pas certaine d’elle, aussi préféra-t-elle hausser les épaules. « Je vais lui demander de me le livrer. On a suffisamment de détails sur lui pour l’identifier. » Et pour ne pas se retrouver avec un bouc-émissaire à la place du véritable coupable.

Avalon fit le tour de son bureau, et elle s’apprêtait à inviter Leonard à en sortir, lorsque ce dernier la retint avec une dernière requête. La jeune femme suspendit son geste et se retourna vers son lieutenant, qu’elle observa en silence quelques secondes.

« Non. » lança-t-elle alors d’un ton qui ne souffrait pas de contradiction. « Laisse-moi gérer Calder. » C’était son rôle à elle, en tant que chef, de le faire. Cette lutte de pouvoir allait bien plus loin que l’agression d’une médicomage, et Avalon préférait gérer cela toute seule. « Par contre. » Son regard accrocha celui de Leonard, particulièrement sombre. « Je te laisserai la main sur l’interrogatoire. » assura-t-elle.

Ils échangèrent un regard parce que l’un comme l’autre savait ce que cela signifiait – le Veilleur qui se retrouverait au ministère quelques heures, si tout se passait comme prévu, allait très sérieusement regretter d’avoir vu le jour…


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Diving in too deep [Avalon & Leonard] Icon_minitimeMar 28 Juil 2020 - 15:07
Il était dix-sept heures passées lorsque Declan Doherty fut amené au ministère par trois miliciens dont les traits tirés signifiaient que cette arrestation ne s’était pas particulièrement bien déroulée. Avalon croisa le regard du Veilleur au moment où celui-ci était amené en salle d’interrogatoire et sentit une nouvelle fois la colère qu’elle avait ressenti plus tôt face à Roy déferler dans ses veines. Elle n’avait toujours décoloré de cette conversation, où Roy avait refusé la moindre part de responsabilité et où il avait même osé lui reprocher de… Eh bien, de faire son travail.

Avalon patientait désormais devant la salle d’interrogatoire numéro sept, une main posée sur la poignée de la porte. Le conflit d’intérêt qui la tiraillait depuis plusieurs années – depuis qu’elle avait rejoint les Aurors, à vrai dire – ne lui avait jamais paru aussi réel et tangible qu’aujourd’hui. Avalon était certaine que la décision qu’elle avait prise était la bonne, mais elle restait difficile à assumer face à ceux qu’elle avait toujours considéré comme sa famille. Elle savait que la mafia prospérait justement en raison des accords qui les liaient à la milice, et menacer Roy de les abandonner mettait en péril l’équilibre du gang dans son intégralité. D’un autre côté, elle savait pertinemment qu’elle n’aurait jamais eu à mettre cette menace en exécution, parce que Roy ne prendrait jamais le risque de perdre leur collaboration, surtout pas pour un seul homme. Il s’agissait d’un véritable coup de poker, et, pour une fois qui n’était pas coutume, Roy s’était couché.

Avalon ne tirait pas une grande satisfaction de ce fait, bien trop furieuse pour se délecter de sa victoire. Elle voulait surtout que cette journée interminable prenne fin. Elle avait reçu un message de Toni, un peu plus tôt, qui lui demandait comment elle allait et elle avait convenu de le retrouver ce soir – pas aux Folies Sorcières, de toute évidence, où elle ne comptait pas remettre les pieds tant que Roy persisterait à agir comme le dernier des abrutis. En attendant ce moment, une dernière tâche incombait à sa journée : l’interrogatoire de Declan Doherty.

Elle avisa Leonard, qui se dirigeait vers elle, le visage fermé et le regard sombre. Avalon l’observa en silence pendant quelques instants. Généralement, les miliciens évitaient d’intervenir sur des affaires dans lesquelles des proches étaient impliqués, parce que cela obscurcissait leur jugement. Mais elle connaissait Leonard – elle se retrouvait beaucoup en lui, à vrai dire – alors elle savait qu’à sa place, elle n’aurait jamais laissé personne lui interdire de pénétrer dans cette salle d’interrogatoire. Avalon avait peut-être confronté Roy un peu plus tôt dans la journée, mais s’il y avait bien une personne légitime pour mener cet interrogatoire, c’était bien son lieutenant. Œil pour œil, dent pour dent.

« J’ai désactivé les caméras, mais je serai derrière la vitre. » prévint Avalon en cherchant le regard de Leonard. « Et je veux que tu me donnes ta baguette avant d’entrer. » C’était la condition à cet interrogatoire non filmé, comme une limite qu’elle venait de tracer. Elle tendit la main et ses doigts se refermèrent sur l’écorce d’une baguette. « Merci. » fit-elle en la rangeant à côté de la sienne. Alors, enfin, elle ôta sa main de la poignée de la porte.

Les deux miliciens échangèrent un regard lourd de sens, avant qu’Avalon ne fasse volte-face pour pénétrer dans la pièce annexe à la salle d’interrogatoire, séparée de celle-ci par une vitre sans tain. Elle se savait prête à réagir en cas de problème… Ou si Leonard dépassait les limites.


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Diving in too deep [Avalon & Leonard] Icon_minitimeMar 28 Juil 2020 - 15:46
Leonard tournait tel un Fléreur en cage dans l’open space de l’unité des Renseignements, incapable de concentrer son attention sur une autre enquête que celle qui concernait le Veilleur qui avait agressé Eiluned. Pour sa plus grande frustration, Avalon avait formellement insisté pour qu’il la laisse gérer la situation et ramener le responsable. La seule chose qui permettait à Leonard de tenir et d’obéir à cette instruction était la promesse qu’elle lui avait faite : elle le laisserait gérer l’interrogatoire.

Leonard passa donc la journée à regarder sans vraiment lire les rapports des agents de son équipe, à n’épargner personne de son humeur massacrante, si bien qu’on finit par le laisser en paix, dans le coin qui comportait son bureau. A plusieurs reprises, il hésita à envoyer un message à Eiluned, avant de se raviser au dernier moment. Avalon l’avait informé en rentrant qu’elle avait réussi à faire plier Calder et obtenir un nom de la part mais Leonard ne voulait pas faire d’annonce précipitée à son ex. Ce Declan Doherty pouvait très bien avoir pris la fuite ou s’être caché quelque part. Il ne voulait pas faire de faux espoir à Eiluned et il ne savait pas comment se positionner face à elle. Après cette troublante nuit qu’ils avaient passée ensemble, une part de lui mourait d’envie de l’appeler, juste pour entendre le son de sa voix, il voulait lui écrire qu’il était là pour elle puis il se rappelait que la situation ne changeait rien sur le fait qu’ils étaient toujours séparés et que ce n’était clairement pas le moment de prendre une décision sur le fait de revenir vers elle ou non. Il n’avait pas les idées claires, elle non plus, ils étaient sous le choc tous les deux. Alors il s’efforça de se recentrer sur l’enquête en cours et de lire tout ce qu’il put trouver dans leurs fichiers au sujet de ce Declan Doherty.

Il n’épargna aucune source, il poussa aussi loin qu’il put les fonctionnalités permises par les technologies Vargas et les accords qu’ils avaient avec différentes sources dans le pays. A la fin de la journée, Leonard savait tout de ce jeune homme qu’il s’apprêtait à rencontrer. Il connaissait son jeune âge, l’identité de ses deux parents ex-Mangemorts emprisonnés, son enfance passée à Bristol d’un foyer d’accueil à un autre, ponctuée de violences, son comportement lui-même violent, ses renvois successifs des jobs intérimaires qu’il obtenait, ses différents méfaits de vol à l’étalage qui lui avait coûté quelques gardes à vues, son enrôlement assez récent chez les Veilleurs.

Parce que Leonard avait appris les codes de la rue au travers de ses différentes enquêtes et parce qu’il analysait plutôt bien les comportements humains, il n’eut pas de mal à imaginer ce que représentait cette mission dans l’esprit fragilisé d’un individu tel que Doherty : une chance de faire ses preuves et se faire accepter dans le premier groupe auquel il appartenait véritablement après une vie passée à changer de repères. Sans doute, ses élans pour la violence et son envie de prouver sa valeur l’avaient poussé à aller jusqu’à infliger une brûlure à Eiluned, alors que de simples menaces auraient suffi à la terroriser. Peut-être y avait-il même pris du plaisir, songeait Leonard, sans cacher la colère que lui inspirait cette pensée.

Quand il reçut une notification sur son Pear de la part d’Avalon qui lui demandait de se rendre dans les salles d’interrogatoire, Leonard bondit sur ses jambes avec une résolution et une ombre sur le visage qu’on ne lui avait jamais vue. Il n’était plus le sympathique collègue en débardeur et en pantalon à bretelles avec un grand sourire que l’on voyait passer entre les bureaux pour faire des blagues. Il était le policier avide de réponses, et surtout, de sang, qui traversa en coup de vent l’open space, les poings déjà serrés. Il trouva sa chef dans le couloir qui menaient aux différentes salles d’interrogatoire. Elle affichait une mine aussi sombre que la sienne, Leonard ne douta pas en la voyant qu’elle avait passé elle aussi des moments éprouvants pour ses nerfs et que probablement, cet échange qu’elle avait eu avec Calder n’avait pas du tout été une partie de plaisir.

« Il est là ? » demanda t-il, sans préambule.

Avalon lui désignait la salle numéro 7 et le lieutenant était déjà prêt à enfoncer la porte, mais elle gardait sa main posée sur la poignée. Leonard baissa les yeux sur son autre main qu’elle tendait vers lui, la paume ouverte vers le ciel, attendant qu’il se plie à sa demande. Puis son regard passa sur celui d’Avalon, où luisait une détermination mêlée d’une appréhension qu’ils ressentaient tous les deux. Leonard avait passé la journée à penser à cette confrontation finale mais il savait qu’il y avait de fortes chances pour que rien ne se passe comme il l’imaginait, qu’à tout moment, les choses pouvaient échapper à son contrôle. Avalon le connaissait assez bien pour prédire la même chose et chose étonnante : elle lui en donnait la permission. C’était ce que signifiait ce geste qu’elle faisait, en désactivant les caméras. Fais-lui payer, semblait dire son regard sombre. Leonard ne savait pas trop comment interpréter le geste, si elle faisait ça pour lui, pour le laisser assouvir cette dévorante envie de justice et de vengeance qui l’habitait ou si elle le faisait parce qu’elle ressentait elle-même une colère noire face à ce qui s’était passé. Quoique soient ses intentions, il apprécia ce geste qui révélait la confiance qu’elle lui accordait. Malgré la fureur qui l’habitait, Leonard voulut se montrer digne de cette confiance en déposant sa baguette dans la main tendue de sa chef.

« Merci à toi » souffla t-il.

Elle avait assuré, en accomplissant les promesses qu’elle lui avait faites ce matin. Le responsable était coincé avant la fin de la journée, livré pour un interrogatoire qu’elle laissait entre ses mains, comme convenu. Leonard se promit de chercher plus tard le moyen de la remercier dignement pour la manière dont elle avait géré l’affaire sans poser de questions. Pour le moment, il avait à faire. Il s’engouffra dans la pièce et referma derrière lui toute visibilité sur ce qui allait se passer entre ces quatre murs.

Doherty était assis, les mains ligotées par des liens magiques posées sur le table. Il semblait en bonne santé, sans égratignure. Il n’avait pas lutté pour se faire emmener ici, conclut Leonard, en s’asseyant non pas sur la chaise face à lui, mais sur le rebord de la table, juste à côté du prisonnier, dans une position beaucoup plus intimidante où il pouvait le regarder de haut. Declan le suivait des yeux, sans lâcher son regard, avec une expression sur le visage que le milicien qualifiait volontiers de défiante.

« Est-ce que tu avoues avoir agressé une médicomage nommée Eiluned Cadwallader, hier soir aux alentours de vingt-et-une heures, sur le chemin qui la conduisait jusque chez elle ? »

Sa question, abrupte, ne souleva aucune réponse de la part de Declan. Il rompit leur contact visuel et tourna la tête, plantant son regard sur le mur face à lui.

« Je veux un avocat » fut sa seule réponse.

Evidemment. Monsieur connaissait ses droits, ceux qu’on lui avait énoncés en l’arrêtant quelques dizaines de minutes plus tôt, alors il s’empressait de les réclamer. Une attitude plutôt sage, pour laquelle Leonard n’avait absolument aucune patience à cet instant. Tout dans l’apparence physique du jeune Veilleur correspondait à la description que Lili lui avait faite, en ce qui le concernait, il tenait son homme et il comptait bien le lui faire avouer, par tous les moyens. Aussi, Leonard saisit la nuque du délinquant dans sa main gauche et l’abattit brutalement en avant. La joue de Declan rencontra durement la table de l’interrogatoire.

« Réponds à mes questions d’abord, espèce d’enfoiré ! » le somma t-il, plus rudement. Il maintint le visage plaqué contre le table, en enchaînant :  « Personne ne va te venir en aide ici, alors t’as intérêt à cracher le morceau. Pourquoi tu l’as agressée ?
-J’ai rien à dire » répéta le jeune homme, gêné par la pression exercée sur son visage mais pas moins ferme.

Sa patience était définitivement perdue. Il n’avait fallu que de trente secondes. Furieux, Leonard saisit de ses deux mains le col, prêt à le soulever pour le plaquer contre le mur mais deux choses l’en empêchèrent. La forte carrure du prisonnier, plus large que la sienne, et la pression qu’il exerçait avec son corps pour ne pas se laisser faire. Cette résistance le mit hors de lui et le poussa à faire ce qu’il n’avait jamais fait avec un prisonnier menotté, sous son emprise. Il envoya son poing droit dans sa figure, un violent coup qui fit craquer quelque chose au passage. A nouveau, il le retint par le col, le nez collé au sien alors que son regard se faisait franchement menaçant et sa voix beaucoup plus forte :

« Quels sont les ordres que Calder t’a donnés, hein ? Qu’est-ce que tu cherchais à faire ? » Il le secouait brutalement, entre chaque question. « T’as suivi Lili ? Et sa famille ? T’as récolté des infos sur eux ?! Réponds. »

Par réflexe, il avait laissé échapper le surnom de son ex-compagne, un détail sur lequel s’attarda étrangement Declan, qui refusait toujours de lui donner les informations qu’il attendait :

« Lili hein… »

Un sourire se faufila sur sa bouche en sang, un sourire qui glaça Leonard avant même qu’il ne poursuive :

« Mignon, ce petit nom. Ça lui va bien. »

Ce commentaire fut celui qui fit vriller définitivement Leonard. Il donna un coup si fort qu’il sentit son propre poing craquer et Declan vacilla jusqu’à tomber en arrière avec sa chaise, dans un fracas. Pris d’une véritable rage, il se mit à genoux et rua sur lui, pour le frapper de nouveau, avec une violence dont il n’avait jamais fait preuve dans sa vie jusqu’à maintenant. Ce mafieux était fou. Un fou furieux qu’on avait laissé jouer impunément dans la rue et qui avait causé des dégâts dont il n’avait même pas idée. Ces gens agressaient des filles sans défense et ils en riaient derrière. Ils détruisaient des familles sans sourciller. Exactement comme ils l’avaient fait avec Octavia.
Maintenant, c’était Eiluned qui se retrouvait victime de leurs jeux malsains et dangereux. Il ne le pardonnait pas, jamais. Quoique Declan ait vécu dans sa vie, quoi qu’ait été son parcours, Leonard ne lui pardonnait pas. Il méritait de souffrir, pour cette brûlure impitoyable qu’il avait causé sur le corps d’une jeune femme innocente. Il méritait de payer de son sang l’angoisse terrible qu’il avait fait naître dans les yeux et le coeur pur d’Eiluned. Il méritait les pires tortures pour s’en être pris à la femme qu’il aimait le plus dans sa vie, Leonard en avait l’intime conviction et l’appliquait actuellement, en éclatant le visage de Declan de coups de poings qui ne s’arrêtaient plus, aveugle au sang qui giclait sur le sol.

« T’es taré ! T’approches plus jamais d’elle, putain, je te jure que si tu la touches à nouveau, je vais te TUER, espèce de connard ! Tu vas le regretter !! Dis-moi ce que tu sais sur elle ou je t’ouvre le crâne pour aller chercher les infos moi-même, c’est clair ?? PARLE, BORDEL ! »

Mais même s’il l’avait voulu, Declan aurait difficilement pu dire quoique ce soit, tellement la violence de Leonard était devenue incontrôlable. Il se sentait essoufflé, beaucoup trop essoufflé, son coeur s’affolait, sa tête lui semblait sur le point d’exploser mais à aucun moment il n’écouta les signaux d’alerte qu’émettait son corps. Il frappa Declan jusqu’à voir des tâches devant ses yeux et sa vision devenir floue. Son poing se suspendit en l’air, tandis qu’il sentait un étourdissement le prendre et bientôt, ce fut son tour de s’écrouler au sol, inconscient.


Leonard Wellington

I don't wanna lose control
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Avalon Calder
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Diving in too deep [Avalon & Leonard] Icon_minitimeLun 3 Aoû 2020 - 13:23
La confiance, voilà ce qui avait poussé Avalon à laisser Leonard mener l’interrogatoire de Declan Doherty – interrogatoire qui n’était d’ailleurs qu’une formalité, puisqu’elle avait obtenu son nom auprès de Roy quelques heures plus tôt et qu’il correspondait en tout point à la description qu’on avait fait de lui. Elle ne savait pas vraiment quelles réponses son lieutenant espérait tirer de cette confrontation, mais elle n’avait pas pour autant songé à la lui interdire.

Tous les miliciens avaient eu des raisons différentes de rejoindre ce corps d’élite. Ambition professionnelle, volonté d’appartenir à un groupe plus restreint que la police magique, promotions variées, volonté de se retirer du terrain ou au contraire d’y être placé plus souvent… Ils n’étaient pas tous là pour les mêmes raisons, mais ils avaient tous choisi de porter la cape violette ornée d’une acromentule. Ils avaient dû batailler – surtout au début – pour que le département de la justice magique reconnaisse leur légitimité et pour ne devenir qu’un seul corps, unique et cohérent, et pas uniquement ce service composé à la fois d’aurors, de policiers et d’oubliators. La milice avait construit une unité forte, qui avait lié ses agents les uns aux autres. Depuis qu’elle avait pris la tête des Renseignements, Avalon sentait, de façon tangible, ce lien de confiance.

Cela n’avait rien à voir avec des attaches amicales – bien qu’elle ait noué de solides relations avec quelques collègues – mais tenait davantage à un lien professionnel qui assurait la pérennité de la milice. C’était ce qui conduisait les binômes à collaborer dans les différentes missions, parfois particulièrement dangereuse et que chacun soit certain que l’autre assurerait ses arrières. C’était ce qui avait poussé Angus à mentir à Coleman et à Goldstein pour elle, quelques mois auparavant, sans avoir à y réfléchir à deux fois. Aujourd’hui, c’était pour les mêmes raisons qu’elle avait laissé Leonard pénétrer dans cette salle s’interrogatoire, sans autre supervision que la sienne.

Avalon se posta derrière la vitra sans tain de la salle d’interrogatoire numéro 7, juste à temps pour voir son lieutenant s’installer à côté de Declan. Il y avait sur le visage de son collègue une expression sombre que personne à la milice ne lui connaissait et qu’Avalon n’avait jamais vu sur ses traits non plus, malgré les longues années de collaboration qu’ils avaient derrière eux. Elle ne savait pas qui était cette médicomage proche de Leonard et, à vrai dire, n’avait pas vraiment cherché à le savoir. Elle connaissait suffisamment son lieutenant pour savoir qu’à sa place, elle aurait eu les mêmes exigences que lui. Si l’une de ses sœurs avaient été agressée, ou l’un de ses proches comme Toni ou Fergus, et qu’elle avait eu le coupable sous les yeux, rien n’aurait pu l’arrêter à aller l’interroger.

Aussi, Avalon suivit, immobile, l’échange entre les deux hommes qui ne la voyaient pas. Elle laissa passer, le visage figé dans cette même expression de colère qu’elle abordait depuis le début de la matinée, les différents coups que Leonard asséna à Declan à qui personne n’avait visiblement jugé bon d’inculquer quelques notions de survie. La mention qu’il fit de « Lili » avec un sourire froid et insolent, tira à Avalon un haussement de sourcil, alors qu’elle anticipa les évènements quelques secondes avant qu’ils ne se produisent véritablement. Elle assista au coup que porta Leonard au détenu, qui bascula en arrière dans un bruit sonore. Un léger doute s’immisça en elle, alors elle appuya sur un bouton et parla dans un microphone :

« Leonard, arrête. » lui intima-t-elle d’une voix forte.

Mais son lieutenant, prit par sa fureur, ne sembla même pas percevoir ses paroles. Il hurlait sur Declan, ponctuait ses paroles de coups qui devinrent si violents qu’Avalon se demanda brièvement si le Veilleur n’allait pas en mourir. Elle esquissa un geste pour sortir de la salle d’observation, sentant qu’il était plus que temps d’interrompre cet interrogatoire, lorsque le poing de Leonard se suspendit dans les airs. Avant même qu’elle ait eu le temps de faire un pas, il bascula au sol, inconscient.

Avalon jura d’une voix forte, ouvrit la porte à la volée pour se diriger sans plus attendre vers Leonard, qui convulsait et elle dût lutter contre lui pour l’allonger sur le côté. « Putain. » lâcha-t-elle une nouvelle en fois en saisissant son Pear entre ses mains.

« Connor ! » appela-t-elle d’une voix forte tout en pianotant sur son téléphone un numéro d’urgence. « Connor ! »

Un milicien ne tarda pas à accourir jusqu’à elle. « Qu’est-ce qui… » son regard tomba sur Leonard, allongé au sol, dont le corps était agité par des mouvements saccadés « Ça va ? »

« Non. » répondit-elle d’un ton sombre. Elle désigna Declan du menton avant de coincer son Pear entre son épaule et son oreille. « Transfère Doherty à Azkaban, il attendra son procès là-bas. » indiqua-t-elle.

« Tu as besoin d’aide… ? » demanda Connor, bien plus inquiet par la vision de son lieutenant au sol que par celle du détenu.

« J’appelle les urgences. Organise le transfère, maintenant. » répéta Avalon.

Connor hocha la tête et s’exécuta en emmenant avec lui Doherty, qui jeta un dernier regard mauvais à Leonard avant de disparaître dans l’encadrement de la porte. La jeune femme saisit la tête du jeune homme entre ses mains pour essayer de la stabiliser, alors qu’une musique d’attente résonnait à ses oreilles.

« AM j’écoute ? » lança finalement une voix féminine.
« Un de mes lieutenants est en train de convulser ! » fit Avalon sans prendre la peine de se présenter.
« C’est-à-dire ? »
« Il est tombé au sol, inconscient, il y a… une ou deux minutes. Il convulse depuis. »
« Il a chuté de haut ? »
« Non, il était à genoux. »
« Très bien. » La voix de la femme était assez douce. « Il faut que vous protégiez sa tête, essayez de mettre quelque chose en dessous pour qu’elle ne tape pas le sol. » Avalon détacha sa cape d’une main et la roula pour la positionner sur le sol. « C’est bon ? »
« Oui. »
« Surtout, ne lui mettez rien dans la bouche et éloignez tous les objets dangereux de lui. La crise va finir par passer. J’ai enregistré votre localisation et une ambulance est en chemin. »

Avalon hocha la tête sans rien dire, son cœur battait très rapidement dans sa poitrine.

« Un de vos lieutenants, vous disiez ? Vous avez des informations médicales sur lui ? »
« C’est un de vos patients. » répondit-elle immédiatement. « Leonard Wellington. Il souffre d’un glioblastome de type quatre diagnostiqué en janvier. »
« Vous pouvez épeler son nom ? »
« W-E-L-L-I-N comme Nadia – G -T – O – N. »

Il y eut un silence.

« Oui, c’est bon, j’ai récupéré son dossier. Les crises d’épilepsie sont fréquentes dans les tumeurs cérébrales, mais vous ne pouvez rien faire de plus pour le moment. »
« Je crois que c’est en train de s’arrêter. » Les mouvements étaient moins saccadés, et finirent par cesser complètement. Leonard n’avait toujours pas repris connaissance. « Oui, c’est fini. »
« Vous pouvez le mettre en Position Latérale de Sécurité ? » demanda la femme. « Vous savez comment faire ? »
« Oui. » Avalon installa Leonard, sans pouvoir s’empêcher de noter sa pâleur qui la fit frissonner. « C’est fait. »
« Ok. Les secours ne devraient pas trop tarder… »

En effet, quelques minutes plus tard, deux ambulanciers débarquaient dans les locaux de la milice en portant une civière. Avalon expliqua à l’un d’eux la situation, en mentionnant un interrogatoire particulièrement stressant, tandis que l’autre prenait les constantes de Leonard et posait une perfusion à son bras droit. Ils ne tardèrent pas à repartir avec lui, laissant Avalon essoufflée dans une pièce vide, brusquement vidée de cette décharge d’adrénaline qu’elle avait ressenti face à la situation et qui lui avait permis de réagir. Elle passa une main lasse sur son visage et poussa un profond soupir, sans pouvoir s’empêcher de ressentir une part de responsabilité pour l’état dans lequel son lieutenant avait quitté le ministère… D’un mouvement du pouce sur son Pear, elle accéda aux fichiers de la milice dans la volonté de contacter la personne que Leonard avait référencé en temps que contact d’urgence.

Quel merdier.

FIN DU RP


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