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Thunderstruck [Milice & Jeremiet]

Galahad Thorne
Galahad ThorneMilicien collectionneur de cailloux
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Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Icon_minitimeSam 13 Juin 2020 - 10:31
29 février 2020

La cape violette de Galahad fouettait ses mollets, tandis que ses longs cheveux s’emmêlaient au gré du vent qui soufflait à l’extérieur. Il pénétra dans l’atrium du ministère d’un pas empressé, le visage fermé. Il régnait, dans le hall, une agitation qui lui était maintenant devenue familière. Les notes de service voletaient paresseusement, se collaient parfois contre le visage de sorciers passablement agacés qui les fourraient dans leurs poches en grommelant. Des mages, visiblement peu enthousiastes à l’idée de reprendre leur travail, s’attardaient auprès de leurs collègues, un gobelet vide entre les mains, en ignorant sciemment la lourde horloge qui ornait un mur. Le chef de la milice ne prit la peine de s’arrêter saluer quelques collègues, animé par un sentiment d’urgence qui le conduisait jusqu’aux locaux de la milice.

L’homme pressa à nouveau le pas et s’engouffra dans la cage d’un ascenseur déjà un peu bondée. Il répondit d’un hochement de tête poli à un respectueux « Bonjour monsieur Thorne », et fixa son regard devant lui, imperturbable à l’agitation extérieure. Finalement, une voix automatisée annonça le département de la Justice Magique, et Galahad fut l’un des premiers à s’extirper de la cabine pour se diriger vers les locaux de la milice. Il marqua un temps d’arrêt à l’entrée de l’Open-Space, fouilla la pièce du regard et ne tarda pas à repérer son collègue, installé face à son bureau, qui regardait son Pear d’un air passablement ennuyé.

Galahad se dirigea alors vers lui et l’interpella.

« Angus ? J’ai besoin de toi sur une intervention. »

Enfin. Après des semaines et des semaines de traques intensives menées par l’unité des Renseignements, la milice avait obtenu un mandat d’arrestation contre le couple Baker. Danielle Coleman, après sa nomination à la tête de la milice, leur avait accordé un mandat de perquisition en une fraction de seconde, mais ils n’avaient pas pu mettre la main sur une preuve accablante. Ce n’était pas spécialement étonnant, puisque le couple avait eu largement le temps de faire un tri drastique pour se séparer de tous les éléments qui auraient pu les incriminer… Mais la milice n’avait pas relâché sa vigilance, bien au contraire, même lorsque Jeremy et Juliet Baker s’étaient faits plus discrets… Jusqu’à quasiment disparaître de leurs radars. Et c’était cet évanouissement pur et simple dans la nature qui avait signé leur culpabilité. Ça, et le lien qu’ils avaient fait entre l’achat d’une nouvelle baguette magique pour Jeremy Baker, fin août, et ce conflit qui avait opposé deux terroristes non-identifiés aux miliciens en charge de la surveillance de Bristol, quelques jours plus tôt. Ils n’avaient pas pu retrouver l’ancienne baguette, probablement perdue au fond du fleuve, mais ils avaient suffisamment d’éléments pour incriminer le couple.

Pendant plusieurs jours d’affilés, ils n’avaient eu aucun signe d’eux, jusqu’à ce que les Renseignements retrouvent leur trace, quelques heures plus tôt. Ils s’étaient visiblement réfugiés dans une maison familiale appartenant à la famille de madame, où le couple était déjà parti quelques jours à la fin du mois d’août. La maison était inhabitée depuis des années, isolée sur la côte… Ce qui en faisait le lieu idéal pour se cacher.

« On a retrouvé la trace des Baker. », informa-t-il son agent. « On a notre mandat d’arrestation, et il y a déjà une équipe sur place prête à intervenir si quelque chose tourne mal… » Après l’échec des « Ennemis W », la milice n’avait pas intérêt à se laisser surpasser. « Je venais te proposer de faire l’arrestation avec moi, comme tu es familier du dossier. »

Et qu’il s’était particulièrement illustré lors de la mission à Mallosweet, songea Galahad sans formuler à voix haute cette pensée.


Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Batch_11
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Icon_minitimeDim 14 Juin 2020 - 11:01
En ce milieu d’après midi Angus était installé dans l’open-space peu peuplé de la Milice. Un sachet vide et éventré de viennoiserie trainait sur son bureau au milieu de ses dossiers ouverts. L’ambiance était plutôt calme et studieuse puisque la plupart des agents d’intervention étaient sur le terrain aux quatre coins du pays pour interroger les proches d’Irving Whitaker et Nora Weaver, faute de mieux depuis la disparition impromptue de Jeremy et  Juliet Baker survenue quelques jours plus tôt au moment de la nomination officielle de Coleman à la tête du département.

Angus ne comprenait pas comment cela avait pu arriver. Le couple  étaient surveillé, écouté, traqué et ils avaient tout de même réussi à prendre la fuite ! Monsieur avait déserté son poste à Poudlard sans crier gare, tout comme Madame qui ne s’étaient pas présentée à l’entrainement. Gus avait largement gueulé contre l’inertie de leur système judiciaire qui les avait incroyablement retardé sur cette enquête, au point de leur faire perdre la trace de leurs principaux suspects. Avalon avait mi ses meilleurs agents du renseignement pour retrouver leur trace et les yeux et les oreilles de la Milice travaillaient d’arrache-pied sur ce dossier depuis plus d’une semaine…
L’équipe d’intervention n’avait plus qu’à prendre son mal en patience et élargir ses recherches à d’autres potentiels contacts de l’ennemi W.

Angus raya justement le nom de  « Jill Curtis » de sa liste de personne à rencontrer et relut ses notes rapidement. M. Curtis était le propriétaire officiel de Mallowsweet Inn.  Il avait laissé l’auberge en gérance au jeune couple de terroriste sans se douter une seule seconde qu’ils appartenaient au LEXIT, avait-il dit.  Gus l’avait rencontré en début d’après-midi  dans son café de la Cité Cosmos, l’EntrePotes’, en compagnie de Yavana, sa collègue rétrogradée au statut de simple agent de terrain suite à sa gestion hasardeuse de  l’arrestation manquée du duo Weaver/Whitaker.

Curtis semblait de bonne foi. Entrepreneur dans l’âme, il avait estimé qu’ « Irving et Nora »  - comme il les appelait- étaient des partenaires fiables et compétents en plus d’être incroyablement gentils. C’était d’ailleurs lui qui leurs avait offert leur chien, Looping.  Il entretenait de bonnes relations avec eux mais il affirmait, comme tous ceux qu’Angus avait interrogé jusqu’alors, qu’il ne les avait pas vu depuis décembre. Evidemment. Qui irait dire le contraire…
Pensif, le milicien lissa sa barbe entre sa paume et son pouce lorsque son Pear vibra sur le bois de son bureau. Il consulta la notification qu’il venait de recevoir et interpela sans tarder sa collègue assise à deux emplacements du sien.

« Sainte Mangouste vient de me confirmer que Samaël Smith termine son service à 16h. Ca te dit un petit tour à l’hôpital ? »

Le médicomage figurait sur leur liste des entretiens à effectuer cette semaine, après Jill Curtis donc  et avant une certaine Artémis Nott. La brigade devait passer en revue tout l’entourage des W et Smith en faisait partie d’après les pièces à conviction du dossier.  Le milicien pianota sur son Pear afin d’y accéder et passa en revue différentes photographies qu’il avait déjà épluchées maintes et maintes fois. Le soignant apparaissait sur les clichés du réveillon 2006 chez Whitaker et sur les photographies de son propre mariage avec Théo Nott, un ancien oubliator , volatilisé depuis peu. Etrange. Très étrange.

Les raisons étaient donc nombreuses pour que les miliciens souhaitent s’entretenir avec ce jeune interne et Gus comptait bien lui poser quelques  questions qui fâchent. Il n’était pas le seul à s’impliquer corps et âme dans cette enquête d’ailleurs. Yavana s’était montrée particulièrement coriace ce matin même lors de l’entretien avec Jill.

Sa collègue aurait surement été promue à la tête de la brigade d’intervention si elle n’avait pas échoué à capturer les W en janvier dernier.  Angus savait que sa sœur avait une grande part de responsabilité dans cet échec et il se demandait comment Yavana vivait cette rétrogradation qu’elle devait sans doute estimer injuste… Doreen était restée chef de la BSM, quant à elle, elle se retrouvait à travailler en  binôme avec le jumeau de la femme qui avait fait échouer la mission qui aurait dû la propulser à la tête de la Milice. Rude.

Angus  était tout à ses pensées lorsque Thorne débarqua dans les locaux : Pas martial, air déterminé, Galahad arborait rarement une telle détermination si bien que le milicien fronça les sourcils et se redressa  sur son siège,  visiblement sur le qui-vive.

« Du nouveau ? » s’enquit-il lorsque son supérieur s’arrêta à sa hauteur.
La réponse de Galahad le fit se lever d’un bond et attraper son brassard de la Milice dans son tiroir.

Enfin. Enfin ils avaient ce putain de mandat ! Enfin, ils venaient de mettre la main sur le couple Baker !  Angus avait craint qu’ils se volatilisent comme les W mais  visiblement le tout nouveau service des renseignements venait de s’octroyer une première victoire….Et quelle victoire !
Le milicien enfila et noua son gilet part-sort sur son torse  avant de revêtir sa cape longue cape violette par dessus. Il glissa sa baguette et son Pear dans sa poche tout en demandant quelques informations complémentaires.

« Ok, comment on procède ? Ils sont où et qui est déjà sur le terrain ? En quelle position ? »
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Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Icon_minitimeMar 16 Juin 2020 - 9:23
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Yavana Selifer ~ Milicienne

Depuis quelques jours le QG de la Milice avait l'apparence d'une ruche en effervescence ; Les agents d'intervention multipliant les allées-venues comme des abeilles sur le pied de guerre. La traque des conspirationnistes et du LEXIT s'était grandement intensifiée, signe que la Justice Magique depuis peu dirigée par l’intransigeante Danielle Coleman en avait fait sa priorité absolue. Face à l'impossibilité d'éradiquer la menace, la trahison d'Amely Weaver et le cuisant échec de l'opération Mallosweet ; La Milice avait dû opérer de nombreux changements et changer radicalement de visage et de méthode. Le commandement de la Milice était devenu bicéphale, avec la très valeureuse Avalon Davies d'un côté, et l'inflexible Galahad Thorne de l'autre. Dans ce tourbillon de changement et de promotion, Yavana Selifer n'avait point suivi l'aspiration. Au contraire, du fait de son échec dans l'interpellation du "WW", ce binôme criminel rendu célèbre par le meurtre du chef de département Dalhiatus ; Yavana avait très sérieusement rétrogradé, passant du statut de chef de faction à celui de simple agent d'opération. Une sanction proche de l'humiliation pour cette figure emblématique de l'armée violette, ouvertement reconnue comme étant l'une des plus fines baguettes d'élites du Monde Magique. Une carrière héroïque brisée en un claquement de doigt et une seule mauvaise décision sur le théâtre d'opération. Une erreur qui de plus ne dépendait pas de sa personne directement, mais de la désobéissance d'un membre trop têtue et zélée de son équipe d'intervention. Danielle Coleman ne lui avait fait aucun cadeau, la sacrifiant au profit d'un renouvellement et d'un rajeunissement des élites de la Milice. Ô combien fautive, Doreen Denton-Rice occupait toujours la même fonction au sein de sa Brigade Scientifique et Magique, alors que l'ancienne chef de faction était revenue au point de départ et une activité indigne de sa brillante carrière. Une sanction totalement disproportionnée et injustifiée que Yavana Selifer avait accepté avec une incroyable dignité, malgré l'humiliante méprise de sa hiérarchie. Son visage toujours aussi calme et impassible, dissimulait une infinie amertume, alors qu'elle n'était plus qu'à deux ans du terme de son glorieux service au sein de la justice magique.

Certes, la Direction avait tenté de la rassurer en lui disant que l'on ne toucherait pas à ses avantages, et qu'elle recevrait le même salaire sans les bonus. Mais aucune de ces belles promesses matérialistes ne pourraient soulager l'affront et la blessure morale de Yavana. Quoi de plus rabaissant que de se voir réduite à faire du porte-à-porte, en compagnie du frère de celle qui l'avait éjecté de son piédestal. Yavana Selifer méritait véritablement une médaille d'honneur pour sa maîtrise, et son self-Control. À peine venait-elle de poser son noble séant sur la chaise inconfortable de son bureau de simple agent d'opération que l'ancienne chef de faction se voyait déjà alpaguer par son infatigable partenaire du jour. En mal d'action et de responsabilité, la baguette d'élite se sentait aussi inutile qu’un vieux mouchoir d'invisibilité. L'objectif du jour était aussi motivant pour Yavana que d'ingurgiter un rat mort. Ô joie, Ô bonheur ; Après la Cité-Cosmos, direction Saint-Mangouste pour y interroger un certain Samaël Smith. Une entrevue qui ne donnerait très certainement rien de plus significatif que la précédente... Rien n'était pire que d'aller au travail à reculons. Sans motivation. Toutefois Yavana cacha sa profonde aigreur derrière une fausse bonne humeur aussi ironique que nécessaire pour le bien de tous.

"Merveilleux! Allons-y pour le médicomage! Il me tardait d'aller poireauter dans une salle d'attente d’hôpital... J'espère que ce Smith nous servira un bien meilleur café que cette pisse froide abjecte offerte par ce crâne chauve de Curtis. Et surtout un témoignage plus utile...  " Avec un empressement quelque peu irrité, Yavana saisit son Pear et s'excusa immédiatement auprès de son binôme de porte-à-porte. "Angus. Tu m'excuseras, mais si je veux éviter un caprice ce soir, je dois prévenir ma petite nièce adorée que sa tante préférée sera probablement en retard à son gala de danse... "

Pour ne gêner personne avec ses turpitudes familiales, Yavana Selifer se leva pour aller chuchoter discrètement dans son coin, à l'abri des oreilles indiscrètes de ses collègues. Inconsciemment, avec sa rétrogradation et ses moindres responsabilités, La Milicienne pensait pouvoir gagner du temps et s'offrir une vie sociale digne de ce nom. Comme profiter de sa famille autours d'une nouvelle recette culinaire ou dépoussiérer son désir en rencontrant un homme sur Meetwitch. Que nenni ! Ses nouvelles attributions ne lui offraient aucune forme de répit, et surtout l'impossibilité de se soustraire aux ordres. Yavana allait joindre sa petite nièce quand le responsable en chef des opérations fit irruption dans les locaux de la Milice. Concentrée et à l’affût de la moindre action qui puisse enflammer sa routine, la Milicienne abandonna son Pear et s'approcha lentement de Galahad Thorne. Bras croisés, elle l'écouta sans sourciller distribuer ses consignes à Angus Rice. Non, elle n'allait définitivement pas laisser passer cette opportunité de se racheter aux yeux de ses supérieurs. D'une voix grave et solennelle, elle se décida à intervenir :

"Je vous prie d'excuser cette interruption, et malgré tous le respect que je te dois, Galahad, pour rien au monde je ne manquerai cette arrestation. Accorde-moi cette faveur. Quoi que tu penses sur mon compte, je suis déterminée à vous prouver que je suis toujours l'une des baguettes d'élites les plus expérimentées. Je vous en conjure ; Ne vous privez pas de mes services. Je veux faire partie de cette mission! "

Imbattable en duel magique, Yavana était incontestablement un renfort précieux. Aussi déterminée que résolue à balayer l'échec de Mallowsweet, qui n'était surtout pas vraiment le sien, elle fixa avec une intensité incroyable son supérieur. Elle aussi avait l'âme d'un chef, et personne ne pourrait lui ôter cette seconde chance de prouver sa valeur.
Galahad Thorne
Galahad ThorneMilicien collectionneur de cailloux
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Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Icon_minitimeDim 28 Juin 2020 - 16:38
L'absence totale d'hésitation avec laquelle Angus Rice bondit de son siège pour se préparer pour l'intervention conforta Galahad dans son choix. De toute évidence, l'homme était déterminé à mettre la main sur les Baker et, mû par une motivation profonde née dans ses affrontements passés avec le Lexit, n'hésiterait pas à faire tout ce qui était en son pouvoir pour y parvenir. Galahad avait sa mine fermée et concentrée des mauvais jours, et il s'écarta d'un pas pour laisser Angus la place d'enfiler son gilet part-sorts, tout en balayant l'open space du regard. La moitié des bureaux de la brigade d'intervention étaient vides, tandis que les agents présents rédigeaient leurs rapports ou menaient leurs recherches avec concentration. Les interrogations pressentes d'Angus tirèrent Galahad de son observation, et il tourna la tête vers son agent de mauvaise grâce. Le temps filait, et il ne tenait aucunement à palabrer plus longtemps que nécessaire dans les locaux.

Malheureusement, une milicienne d'un certain âge semblait bien décidée à se mettre en travers de leur chemin. Un éclair d'impatience traversa le regard de Galahad à la vue de Yavana Selifer, mais il se força à réprimer ses velléités impétueuses pour écouter ce qu'elle avait à lui dire : c'était ainsi que devait réagir un chef, après tout. Sa demande le déconcerta un instant, et il échangea un bref regard avec Angus, avant de reporter son attention sur la milicienne. Yavana n'était pas prévue au programme, il n'avait pas réellement besoin de sa présence, mais avait-il réellement le temps de négocier et risquer un incident diplomatique ? Mû par un sentiment d'urgence lié à l'importance de sa mission, il ne se laissa pas plus de trois secondes pour soupeser sa décision. Constatant la détermination qui se lisait dans son menton fièrement redressé et sa posture guerrière, il acquiesça d'un hochement de tête sec. Yavana avait de toute évidence des choses à leur prouver, et il n'avait pas le temps d'essayer de la raisonner.

Un deuxième milicien à ses côtés, baguette d'élite expérimentée, pourrait de toute façon s'avérer utile, et puis, si elle tenait tant que cela à prendre des risques en intervention avec une poche de résistance potentiellement dangereuse, c'était son problème... Le chef de la milice devrait simplement s'assurer qu'elle ne mette pas en péril le déroulé de l'opération.

"Très bien, mais dépêchez-vous de vous préparer. Je ne tiens pas à ce qu'ils nous filent une fois de plus entre les doigts", répondit-il avec une intransigeance qui tranchait quelque peu avec sa douceur habituelle. S'il était un homme exigeant, Galahad était aussi un conciliateur, mais il paraissait aujourd'hui sous une pression d'un nouveau genre. Cette affaire attirait tous les regards et toutes les attentions du ministère depuis plusieurs semaines et il n'avait aucun droit à l'erreur...

Les trois miliciens prirent rapidement le chemin de la sortie de l'open space pour se diriger vers la zone de transplanage, sous les regards inquisiteurs des agents présents. Galahad pouvait sentir l'adrénaline qui courait dans ses veines, et il se força à prendre une inspiration discrète et à essuyer la moiteur de ses paumes sur sa cape violette. Aujourd'hui, il ne devait laisser aucune place à l'hésitation, ni aux doutes, rien ne devait venir entraver leur plan.

"Les Baker se sont retranchés dans une maison de la famille Wilson, le long de la côte", expliqua-t-il rapidement à ses deux collègues, en s'immobilisant sur le pas de la zone de transplanage. Son ton, empressé, ne laissait pas la place aux questions. "Il y a une entrée principale, possibilité de sortie par une fenêtre sur la face ouest, et au nord par une porte qui mène vers le jardin, indiqua-t-il en accompagnant ses indications de mimes avec les mains. "La maison est d'ores et déjà cernée par quatre escouades de cinq, les lieutenants se sont déjà chargés de lancer les sortilèges anti-transplanage. Ils sont cernés, nous n'avons plus qu'à entrer et les cueillir. Les escouades se tiennent prêtes à intervenir en cas de complication, mais à trois, avec l'effet de surprise, il ne devrait pas y avoir le moindre problème. D'après les informations recueillies par les Renseignements, le couple s'est retranché avec leur fille. Vous l'aurez compris, notre mandat consiste donc à mener l'arrestation, le plus efficacement possible, et à mener la petite aux services sociaux, le temps du procès."

Le visage de Galahad s'était fermé d'avantage à cette évocation, mais il affichait toujours une détermination inébranlable.

"Vous connaissez comme moi l'importance de cette mission. L'affaire risque d'être médiatique, mais surtout, elle peut marquer un véritable tournant dans notre appréhension de ce réseau terroriste. Mais je sais que je peux compter sur vous deux, souffla-t-il en guise de motivation de sa petite équipe. Oui, il pouvait compter sur eux pour mener un combat sans failles face au Lexit... et c'était bien pour cela qu'ils avaient été choisis - surtout Angus, en réalité, qui avait fait ses preuves avec le couple W. "Bien, vous êtes prêts ?", s'enquit-il en posant le regard sur Yavana, puis sur Angus, avant de leur tendre une feuille de parchemin froissée. "Voici les coordonnées, nous allons apparaître directement sur le pas de la porte. Les renforts nous attendent. A trois. Un... deux..."

Il sortit sa baguette magique de sa poche, la laissa dissimulée dans le pan de sa cape.

"...trois."

La sensation familière du transplanage s'empara de lui, et il réapparut sur la devanture d'une jolie maison côtière. Avec satisfaction, Galahad nota l'arrivée simultanée de ses complices, qui se positionnèrent silencieusement autour de la porte. Après avoir contourné une balançoire en bois, et manqué marcher sur un jouet pour chien - qui aurait provoqué un couinement peu discret - Galahad  agita sa baguette magique pour en faire jaillir une lumière pourpre, qui s'éleva en virevoltant jusqu'au ciel, avant d'éclater en une gerbe silencieuse au-dessus de la maison. C'était le signal.

D'un geste, il intima l'ordre à Angus de mener la charge, et à Yavana de le suivre, bien décidé à fermer la marche pour s'assurer de lui-même que personne ne s'enfuie de cette maison...



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Jeremy Baker
Jeremy BakerJérémie Levain
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Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Icon_minitimeDim 28 Juin 2020 - 17:46
Les Bizarr' Sisters retentissaient dans le salon de la maison côtière. Il lui avait semblé que c'était une bande son acceptable pour l'activité qui était la sienne, à savoir passer le temps, agir le plus normalement possible, tel un bon citoyen lambda dénué de tout soupçon et de tout reproche, tout en méditant sur la perte de son ami. Depuis la mort d'Irving, Jeremy passait successivement par toutes les étapes du deuil, et n'hésitait pas à convoquer les souvenirs d'Irving. Partout, dans chaque souvenir qui lui évoquait Irving, il puisait de la colère dans son sentiment d'injustice, de la détermination dans sa tristesse, et provoquait sciemment ces souvenirs d'Irving dont il se servait pour nourrir une motivation, chaque jour plus essentielle, à consacrer toute son énergie à la résistance. Il n'y avait rien de tel pour cela qu'une chanson des Bizarr Sisters qui lui évoquait Irving adolescent, la mine froissée de bon matin, avec un vieux t-shirt trop grand floqué à l'effigie d'un groupe de rock, sa guitare en main. Sa peine était telle qu'il avait peur d'oublier, avec le temps, à quel point cette mort lui était insupportable et à quel point il se sentait révolté par cette injustice. Oui, il avait peur d'oublier qu'il s'était juré de ne pas laisser sa mort être vaine, alors il devrait continuer d'attiser, au fil des mois, des années s'il le fallait, les brasiers de la colère. Marchebank et le FREE devraient en payer le prix.

Balai en main, Jeremy s'affairait depuis un bon quart d'heures à rassembler une poussière inexistante, tandis que son regard se perdait fréquemment par la fenêtre, pour se perdre sur la plage déserte et l'horizon fondu dans la brume. Ses souvenirs se rappelaient régulièrement à lui, se bousculant dans son esprit encombré. Celui de leurs dernières vacances en famille, ici-même, étaient vivaces et lui réchauffaient le cœur. Ce moment d'insouciance et d'harmonie retrouvée avait été précieuse et salutaire pour les Baker, et il leur avait été tout naturel de choisir cet endroit pour leur retraite, dans cette maison isolée, en terrain familier.

Gabrielle était restée au QG du Lexit, gardée par Nora. Jeremy appréciait de voir, chaque jour, la complicité qui unissait la fillette et sa marraine. Il trouvait cette vision rassurantes à plusieurs titres : d'une part, il avait l'impression que Gabrielle parvenait, à travers ses yeux d'enfant et ses gestes innocents, à apaiser quelque peu la souffrance de Nora - si tant est qu'elle puisse l'être. D'autre part, il se sentait rassuré de savoir qu'il y avait une personne de plus sur laquelle Gabrielle puisse compter, si jamais il leur arrivait quelque chose, à Juliet et lui, ainsi qu'à leur famille. Bien sûr, il ne le souhaitait pas, mais comment ne pas y penser ? Après la petite visite que leur avait rendu un trio de miliciens, ils avaient bien été forcés de passer à la vitesse supérieure et d'envisager toutes les options. Désormais, Gabrielle passait le plus clair de son temps au QG, et les résistants les plus réguliers commençaient à se familiariser avec elle et à intégrer sa présence au Manoir. C'était une drôle de famille que celle du Lexit, mais une famille qui pourrait s'avérer essentielle, s'il leur arrivait malheur...

Après avoir jeté quelques miettes et boules de poussière, Jeremy vint s'installer dans un fauteuil avec un roman - un thriller scandinave atroce - et l'ouvrit sur ses genoux, mais le cœur n'y était pas. Du bout des doigts, il entreprit plutôt de jouer avec sa nouvelle baguette magique, dessinant des arabesques et s'entraînant aux sortilèges pour continuer de se familiariser avec elle. Le jeune homme n'était pas véritablement convaincu par cette nouvelle alliance, mais il paraissait que c'était normal : on n'oubliait jamais sa première baguette. Avec le temps, il espérait pouvoir se montrer aussi habile avec celle-ci.

Lorsque le ciel s'assombrit, signe d'un orage à venir, Jeremy jeta un coup d’œil vers l'horloge et constata que l'heure avait tourné : Juliet ne devrait pas tarder à arriver...


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Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Icon_minitimeMar 30 Juin 2020 - 9:56
Angus resserra les lanières de son gilet pare-sorts sur ses flancs tout en écoutant l’échange entre Galahad et Yavana. L’ancienne responsable du dossier ne voulait pas être évincée de cette opération d’envergure visant l’arrestation des Baker. Elle travaillait sur l’affaire Dalhiatus depuis ses débuts et Angus comprenait aisément son besoin irrépressible de participer à cette ultime étape. Même si Jeremy et Juliet Baker n’étaient pas les meurtriers du directeur de département, il y avait de forte chance pour que leur arrestation conduise à celle de l’ennemi W. De l’avis d’Angus,  la Milice ne pouvait pas se passer d’une baguette d’élite aussi expérimentée sur le terrain mais il n’était qu’un simple agent d’intervention et non pas le décideur organisationnel de cette opération.

Il jeta donc un regard interrogateur  à son supérieur, curieux de connaitre son avis sur la question .Galahad ne tergiversa pas longtemps. Avec une intransigeance qui lui était peu coutumière, il ordonna à Yavana de se préparer à intervenir. Parfait, Angus n’en attendait pas moins de lui. Concentré, le milicien  chercha ses AirPear dans le tiroir de son bureau et les rangea dans la poche de sa longue cape prune qu’il venait d’enfiler.

Les deux entités de la Milice – intervention et renseignement- avaient fait un exercice grandeur nature à peine quelques jours plus tôt. Les agents des deux services  allaient enfin pouvoir mettre à profit les compétences développées lors de cette simulation, estimait Angus tout en écoutant le briefing de son chef qui leur expliquait le contexte et la position des renforts.
Un cottage côtier, trois échappatoires possibles, deux individus armés à interpeler en présence d’un enfant.

« Une cheminée ? » demanda Angus  désireux d’anticiper toutes les méthodes de  fuites envisageables.

Jusqu’ici, cette opération ne présentait  rien d’insurmontable mais mieux valait rester vigilant. Même si le sort anti-transplanage et  les escouades déjà déployées autour de la maison leur assuraient un sérieux avantage , Angus gardait en mémoire la récente déconvenue de Mallowsweet et il ne tenait pas particulièrement à voir l’histoire se répéter une seconde fois. Il échangea un bref regard avec Yavana, persuadé qu’elle partageait cette même volonté tandis qu’ils marchaient d’un pas rapide en direction de la zone de transplanage du département de la justice Magique.
Ils s’arrêtèrent tous les trois à proximité d’un large  «  T » tracé au sol pour écouter les dernières recommandations de Galahad. Soucieux de galvaniser ses hommes,  il  tenait à souligner l’importance de la réussite de cette mission. Gus hocha la tête, particulièrement résolu, avant de rouler des épaules pour échauffer ses muscles en vue de cette interpellation aussi délicate que  déterminante. Ils allaient plongé directement dans le grand bain mais  le maître-fléreur se sentait prêt, serein, hermétique à la pression.  L’état d’esprit indispensable pour garder le contrôle.

Il  glissa ses Air Pear dans ses oreilles et activa la liaison directe avec son binôme des renseignements juste avant de transplaner aux coordonnées GPS indiquées par le chef de mission. Il atterrît  aux abords d’une charmante maison côtière, baguette en main. Une légère brise marine fit voleter sa cape qui claqua dans les airs. Un orage s’annonçait par l’ouest.  Un regard en arrière lui  indiqua que Galahad était en couverture, quant aux escouades en soutien, elles étaient parfaitement invisibles depuis les abords du cottage afin de conserver l’effet de surprise.  Yavana se matérialisa juste devant lui, de l’autre côté de la porte d’entrée et il échangèrent un bref hochement de tête.

« Agents Selifer & Rice en position. Prêt à intervenir. » souffla-t-il à destination de son binôme des renseignements restés en soutien au QG. Surement Lenny ou Avalon, il ne savait pas encore.

Une gerbe de lumière pourpre jaillit alors dans leurs dos, signant le début des opérations. Sans attendre, Angus fit sauter le verrou de la porte d’un sortilège et pénétra en trombe dans le cottage : Localiser & Neutraliser. Les deux maîtres mots.

Il passa rapidement le vestibule et déboucha dans un salon au charme désuet. Il ne lui fallut guère plus d’une fraction de seconde pour identifier Jeremy Baker assis dans un fauteuil et encore moins de temps pour lancer son premier sortilège.

« Stupéfix »

Il s’occupait de Monsieur et laissait le soin à Yavana de gérer Madame. En cas de coup dur, Thorne serait en couverture…
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Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Icon_minitimeVen 3 Juil 2020 - 10:28
Thunderstruck [Milice & Jeremiet] 0010
Yavana Selifer ~ Milicienne & Baguette d'élite

L'écho d'un orage approchant se fit entendre, tandis que le grondement sinistre du tonnerre résonnait tel un tambour dans le lointain. Signe que le tumulte allait couvrir le bruit enchanteur des vagues, et du vent caressant les hautes herbes s'accrochant aux dunes de la plage. Malgré tout, l'attention inébranlable des Miliciens se figeait sur la charmante demeure côtière, leur théâtre d'opération, plutôt que que sur les éclairs zébrant l'horizon. Depuis sa récente déconvenue de Mallowsweet, Yavana savait qu'elle jouait littéralement sa fin de carrière dans cette mission. Une chance de se réhabiliter auprès de ses supérieurs. Et aux vues de la froideur peu coutumière avec laquelle Galahad avait accepté sa demande de participer à cette interpellation ; La baguette d'élite savait qu'elle avait beaucoup de chose à prouver pour rétablir son honneur perdu. Nul doute que depuis sa promotion, Galahad Thorne voulait s'affirmer, et se mettre en valeur, d'où sa réaction quelque peu déconcertante... Mais au-delà de cette pression légitime, Yavana trouvait assez injuste cette froide réserve à son encontre, surtout quand Galahad avait été l'un des premiers à lui témoigner de son soutien après sa sanction. Alors pourquoi ce changement de ton? Cette méfiance? Était-ce une manière de s'affirmer à son nouveau poste? Même piquée dans son amour-propre, Yavana savait que le moment n'était pas aux tergiversations, mais à l'action. Quoiqu'il pense d'elle, la milicienne revancharde allait prouver toute l'étendue de ses talents sur le champ de bataille.

Si le couple Baker était loin de représenter une menace insurmontable pour des miliciens aguerris, Yavana était bien décidée à ne pas les sous-estimer. Le spectre de Mallowsweet bourdonnait dans sa mémoire, et pour le faire disparaître à jamais, elle devait faire preuve d'une concentration maximale. Tous ses sens aux aguets, dissimulée à l'orée de la maison côtière ; Yavana étudiait méticuleusement les lieux, tout en écoutant sagement les consignes dictées par son supérieur. En lien parfait avec l'orage qui commençait à gronder au-dessus de leurs têtes, la stratégie adoptée allait prendre la forme d'une attaque éclair. Prendre l'ennemi de surprise, et lui couper rapidement toute forme d'échappatoire. Se préservant de la pluie à venir, les Baker s'étaient retrancher chez eux, et il devenait vital de barrer toutes les sorties. Comme une revanche sur sa dernière intervention, Yavana faisait équipe avec l'un des jumeaux Rice. Signe du destin? Si Angus et elle ne partageait pas forcément les mêmes centres d'intérêts ; Elle appréciait particulièrement ce jeune homme qui avait l'art de mettre tout le monde de bonne humeur au sein des services de la Milice. Yavana aimait jouer les choquer tandis qu'il la taquinait gentiment sur son âge et son expérience. Elle levait les yeux au plafond en signe de désespoir quand une vanne bien grossière venait égratigner ses chastes tympans et sa politesse légendaire. Mais au-delà de toutes leurs différences ; La baguette d'élite appréciait considérablement l'homme. En plus de partager la même passion pour les animaux de compagnie, Yavana aimait la franchise te l'esprit qui animait toujours Angus. Humainement parlant, il était à l'extrême opposé de son égoïste de sœur, et un maillon indispensable dans l'esprit de cohésion de la Milice. Yavana se réjouissait de partager cette mission avec le héros de Mallosweet, et elle allait tout faire pour protéger ses arrières.

Enroulée dans sa cape violette, Yavana opina du chef en direction de son supérieur pour lui indiquer qu'elle était parée à intervenir. En ce qui la concernait, et pour conserver toute son adresse ; Yavana appréciait les tenues de protection légère. Au delà d'une certaine coquetterie naturelle chez elle, Yavana savait qu'elle n'avait nul besoin de gilet Pare-Sort, dans le but vouloir conserver sa vitesse et son habilité dans l’exécution de ses sortilèges. De tout manière, un tel outil de protection magique était dérisoire, alors que jamais personne n'avait réussi à briser ses sortilèges défensifs ou l'atteindre en duel magique. Invaincue, Yavana était sans conteste l'une des sorcières les plus douées de sa génération, et elle allait le prouver aux yeux de tous.

"...trois."

A peine le compte à rebours fut terminé, que d'un mouvement élégant de sa baguette en bois d'aulne, Yavana se dissipa pour réapparaître à coté de la porte d'entrée principale de la dite demeure. Les Baker étaient condamnés, piégés comme des rats... Dès que la lumière pourpre signifiant l'assaut s'embrasa derrière eux, Yavana jeta un regard déterminé en direction d'Angus, ponctué d'un bref hochement affirmatif du menton. Angus prit alors les devants, et Yavana s'engouffra immédiatement derrière lui. Angus fonçait direction en direction du salon, afin de couper toute échappatoire en direction du jardin, tandis qu'elle examinait les pièces latérales pour que l'équipe ne soit pas prise à revers. D'un revers vif de sa baguette, elle ouvrit à la volée une première porte donnant sur la chambre à coucher, afin de l'examiner de fond en comble. Signe que l'orage venait d'arriver, une pluie battante commençait à marteler les tuiles de la petite maison côtière, et un éclair embrasa littéralement la chambre de son éclat. Le vacarme extérieur allait couvrir le fracas de leur intervention. La baguette de Yavana crépitait comme si d'autres éclairs allaient en surgir. Personne dans la chambre à coucher. Pour s'en assurer, elle blança une petite fiole violette, dont le contenu piquait si atrocement les yeux, qu'il aurait déloger de sa cachette n'importe quel sorcier dissimulé.

Yavana pouvait presque sentir le souffle de Galahad dans son dos, alors que celui-ci veillait sur ses arrières. Un travail d'équipe savamment orchestré, et qui n'offrait aucune porte de sortie aux suspects. Mais où étaient-ils? Yavana entendit alors un petit bruit sourd émanant de la cuisine, et sans se poser de question, elle se dirigea vers celle-ci pour en déloger l'occupant. Ce dernier n'était rien d'autre qu'un chien inoffensif, apeuré, qui venait de renverser sa gamelle d'eau sur le sol. Le regard de Yavana balaya l'espace pour y détecter un éventuel danger, avant de baisser sa baguette sur le museau de l'animal. Pour rien au monde, elle ne ferait du mal à une aussi charmante bestiole innocente. Un trait lumineux jaillit pourtant de sa baguette, pour endormir le chien, qui s'affala sur le sol de la cuisine.

*Dors bien, mon mignon. * se murmura-elle intérieurement, avant de signifier à voix basse une nouvelle information à son chef d'opération "Aucun contact dans la chambre à couchée, ni dans la cuisine! Je poursuis les recherches... "

C'est alors qu'elle entendit la voix d'Angus résonner dans son dos, et prononcer un sortilège de pétrification.

« Stupéfix »

Comme une furie, elle se retourna en direction en de Galahad, afin de pouvoir intervenir le plus rapidement possible auprès de son confrère, et recevoir les ordres de son supérieur. L'orage prenait l'allure d'une tempête à l'extérieur, alors qu'un nouvel éclair embrasa toute la cuisine de son éclat...
Juliet E. Wilson
Juliet E. WilsonCapitaine de l'équipe nationale de Quidditch
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Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Icon_minitimeMar 11 Aoû 2020 - 9:24
Gabrielle n’était pas là, se répétait inlassablement Juliet, les doigts serrés autour de la baguette magique. Gabrielle n’était pas là, elle était en sécurité dans un endroit où il ne pourrait rien lui arriver. Ce mantra était probablement la seule chose capable de contrer l’angoisse qui la tiraillait depuis ce matin, et qui s’était décuplée au cours de la dernière heure de son existence.

Difficile de ne pas douter, de ne pas avoir certains scrupules, tant le danger était immense, tangible. Est-ce que son combat valait la peine de risquer sa vie, celle de ses proches et de sa famille ? s’était-elle demandé à de nombreuses reprises lorsqu’elle ne parvenait pas à trouver le sommeil. Elle songeait à Gabrielle, et son cœur se serrait. Puis, elle pensait à Irving, et une vague de confiance déferlait en elle, décuplée par sa rage et ce sentiment d’injustice qu’elle ressentait toujours aussi profondément. Bien sûr, que tout cela valait la peine, parce que Juliet ne supportait pas de vivre dans un monde où ses proches pouvaient mourir de la main d’une milice meurtrière et où sa fille ne serait en sécurité que si elle acceptait docilement de fermer les yeux sur des horreurs qu’on essayait de masquer sous de jolies paroles.

Tout cela était nécessaire, Juliet le savait, Jeremy aussi. C’était exactement ce à quoi ils s’étaient préparés, au cours de ces derniers mois, et encore plus depuis que leur couverture ne tenait plus qu’à un fil. La vie telle qu’ils l’avaient toujours connu prendrait fin ce soir, d’une façon ou d’une autre. Le regard qu’ils avaient échangé, juste avant qu’elle parte, était lourd de cette vérité. Juliet s’était attardée sur le pas de la porte, les yeux rivés dans ceux de son mari. Un long moment de silence s’était écoulé entre les deux époux, parce que les mots, à ce stade, n’était même plus utile. « A toute à l’heure. » avait-elle simplement soufflé avant de transplaner.

D’un regard habitué aux lieux, Juliet capta la silhouette de Jeremy, installé sur un fauteuil dans le salon de cette maison dans laquelle ils vivaient plus ou moins depuis quelques semaines. Dissimulée et silencieuse, Juliet resta et lutta également pour ne pas intervenir lorsqu’un trait de couleur rouge fila vers son époux. Pas maintenant, songea-t-elle, alors que ses yeux devenaient sombres et ombrageux. Pas maintenant, se répétait-elle, le regard fixé sur le dos d’un milicien qu’elle aurait pu reconnaître entre mille.

Maintenant, hurla l’intégralité de son corps et de son esprit, lorsque la seconde milicienne débarqua dans le salon. Son bras se leva avec automatisme et la jeune femme pointa sa baguette sur l’agent Rice, qui lui tournait le dos.

« Stupéfix. » lança-t-elle d’une voix qui n’était pas la sienne.

Le trait rouge fila vers le milicien et l’atteignit entre les deux omoplates. Il bascula en avant, le bruit de sa chute couvert par le grondement de l’orage. Juliet, profitant de l’effet de surprise accordé par son attaque, pétrifia de la même façon la seconde milicienne, n’esquivant le sort qu’elle lui lançait que de justesse.

Un calme apparent tomba sur la petite maisonnée, uniquement trahi par la sonnerie aigue de la montre qui lui ornait le poignet. Cela faisait une heure. Une heure entière qu’elle avait avalé une fiole de Polynectar avant de filer au ministère de la magie, vêtue d’une longue robe violette, brodée d’une acromentule.

Ses traits se déformaient déjà lorsqu’elle rejoignit Jeremy, étendu inconscient par terre, en de grandes enjambées.

« Enervatum. » souffla-t-elle en agitant sa baguette.

Son époux fut capable de se mouvoir instantanément. Elle l’aida à se redresser.

« Ca va ? » s’enquit-elle en se débarrassant de sa cape violette bien trop grande pour elle, qu’elle abandonna sur le sol. Un nouveau regard vers sa montre la pressa. « Le portoloin va bientôt partir… »

Elle s’approcha du corps immobile d’Angus et fouilla dans ses poches pour le débarrasser de différents effets, qu’elle abandonna directement sur le sol : baguette magique, appareils électroniques comme son PearPro et les écouteurs qui allaient avec.

Une casserole bosselée, posée sur une étagère, se mit à luire d’une lumière bleutée. « C’est bon pour toi ? » s’enquit Juliet en attrapant la casserole, qu’elle tendit à son époux, sa deuxième main nouée autour du poignet d’Angus.
Jeremy Baker
Jeremy BakerJérémie Levain
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Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Icon_minitimeLun 24 Aoû 2020 - 17:05
Jeremy eut le temps de reconnaître le visage familier d'Angus Rice avant que son sortilège ne le frappe en pleine poitrine. Aussitôt, il sentit ses membres se raidir, et tout ce qu'il put bouger furent ses yeux, qui tentèrent de suivre le déroulé des évènements depuis sa position. Si son cœur n'avait pas été figé par le sortilège, il aurait probablement bondit hors de sa poitrine tant il appréhendait les prochains instants. Heureusement, l'attente fut courte et tout s'enchaîna très rapidement : la silhouette, là aussi familière, de Galahad Thorne pénétra dans son champ de vision, et son épouse maîtrisa les deux miliciens grâce à un effet de surprise qui témoignait de la réussite de leur plan. De toute évidence, elle avait réussi à faire illusion et leur plan se déroulait sans accrocs, si l'on omettait la présence, imprévue, de cette deuxième milicienne : qu'à cela ne tienne, il leur faudrait improviser avec elle.

Jeremy accueillit avec gratitude l'Enervatum de Juliet et saisit sa main pour qu'elle l'aide à se remettre sur ses pieds.

"Ça va", répondit-il avec un hochement de tête, tandis que son regard passait d'un corps à l'autre. Les deux miliciens étaient à leur merci, et ils étaient tout juste dans les temps. Tandis que Juliet s'occupait d'Angus, il s'approcha de la femme et imita son épouse en la délestant de tout ce qui serait susceptible de les trahir. Puis il glissa les mains sous ses aisselles et la traîna sur trois mètres, pour rejoindre Juliet et le portoloin. A son tour, il posa une main sur la vieille casserole et l'autre autour du poignet de la milicienne stupéfixée, puis il jeta un coup d'oeil à l'horloge : plus que quelques secondes, désormais.

Son regard trouva celui de son épouse par-dessus la casserole, et il eut une pensée admirative pour elle : c'était la première fois que Juliet opérait une mission aussi offensive. Pénétrer ainsi dans le QG de la milice avec l'apparence de leur chef et ordonner cette intervention avait dû lui demander beaucoup de sang-froid. Jeremy n'avait jamais douté de son courage ni de sa détermination, mais il ressentit néanmoins une pointe de fierté, ainsi que d'une émotion un peu moins noble : à la vue d'Angus Rice à leur merci, il ne put s'empêcher d'exulter...

"Tu fais une chef de la milice très convaincante", souffla-t-il avec un demi-sourire, en songeant à la chance incroyable qu'ils avaient eu en récupérant un cheveu de Thorne. Jeremy et Juliet l'avaient récolté sans trop savoir qu'en faire, jusqu'au moment où, par un timing incroyable, le milicien avait été annoncé comme nouveau co-chef de la milice. Une restructuration qui conférait un pouvoir particulier à ce cheveu, et c'était à ce moment là qu'ils avaient commencé à réfléchir au plan.

Jeremy se faisait cette réflexion à l'instant où le portoloin s'activait. La sensation caractéristique de tiraillement au niveau de son nombril apparut, et le salon de la petite maison côtière s'évanouit dans un tourbillon de couleurs.Le quatuor réapparut sur le sol d'une pièce plongée dans l'obscurité. Les volets, tirés, laissaient entrer quelques rais de lumière qui révélaient un mobilier très sommaire : une table, quatre chaises, un vaisselier, un vieux tapis rongé par les mites qui recouvrait un plancher poussiéreux. Ils se trouvaient dans une vieille maison isolée et incartable, qui servait régulièrement de repère et de planque pour la résistance. Jeremy balaya la pièce du regard puis traîna deux chaises jusqu'à eux, avant de proposer à Juliet : "On peut les attacher là ?"

C'était une première pour le couple Baker, ni l'un ni l'autre n'avait jamais donné dans le kidnapping auparavant, et il se sentait un peu gauche, ne sachant tout à fait quelle action réaliser ensuite. Finalement, ils transformèrent les Stupefix en Incarcerem, redonnant leur faculté de parole aux deux miliciens. Chacun était désormais solidement retenu à une chaise par des cordes magiques, sous le regard du couple Baker.

Lorsqu'il croisa le regard d'Angus, leur dernier entretien se rappela à l'esprit de Jeremy, ressuscitant par le même coup la colère qu'il avait ressenti alors.

"Agent Rice, ravi de vous revoir. C'est gentil d'être passé nous rendre visite", ironisa-t-il, le mépris palpable dans son regard. "Mais cette fois, c'est vous qui allez répondre à nos questions."

Il reporta alors son attention sur la milicienne, et s'enquit : "Et vous êtes... ?"


Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Batch_10
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Icon_minitimeMar 25 Aoû 2020 - 8:57
Angus rouvrit lentement les yeux et découvrit deux silhouettes floues, debout  face à lui. Il lui fallut quelques secondes supplémentaires pour s’habituer à l’obscurité des lieux et constater avec une certaine inquiétude qu’il était ligoté face aux époux Baker dans une maison qui ne ressemblait en rien au cottage marin dans lequel ils avaient mené leur opération. La sensation de brûlure qui irradiait son omoplate gauche ne laissait pas de place au doute : Il avait été frappé par un sortilège dans le dos.

Il lui fallut quelques instants supplémentaires pour refaire le fil des événements. Il était parti en intervention avec Yavana sous le commandement de Galahad. Ils étaient entrés dans la planque du couple, Angus en tête, Thorne en couverture. Le milicien se souvenait d’avoir atteint sa cible. Il avait eu Jeremy d’un Stupefix en pleine poitrine et ensuite… ensuite  le trou noir. Il se retrouvait attaché ici, à la merci du couple de terroriste.

Le milicien risqua un regard sur le côté et constata que sa collègue avait subi le même traitement que lui. Il ne manquait plus que Galahad. Il  avait peut-être réussi à fuir pour convoquer des renforts mais un bref coup d’œil à Juliet Baker anéantit les espoirs du maître-fléreur. La jeune femme était vêtue d’une longue et lourde cape prune, la cape de la Milice. Elle avait usurpé l’identité du chef de la brigade d’intervention, ni plus ni moins, en usant sans doute de Polynectar. Force était de constater que la visite impromptue de la Milice chez les époux Baker n’avait pas été une excellente idée… Galahad avait dû perdre un cheveu là-bas, cheveu qui était devenu un véritable passeport d’entrée pour le QG de la Milice.

Gus resta immobile tandis qu’il prenait la pleine mesure de la situation dans laquelle il se trouvait : Il n’avait été mis en relation avec aucun autre membre de la brigade. Personne ne savait qu’il se trouvait ici, à la merci de terroristes avérés,  si ce n’est Yavana dont les moyens d’action étaient aussi réduits que les siens.

Ils étaient… dans la merde.

Seul point positif (et non des moindres) ils étaient encore en vie. Visiblement le couple Baker ne souhaitait pas mener une expédition punitive contre la Milice… du moins, pas immédiatement. Dans leur plan, Angus et Yavana avaient une utilité, sinon, ils seraient probablement déjà morts. Le milicien s’accrocha à cette idée tandis qu’il passait cette planque au crible. S’il parvenait à se libérer de ses chaines, il n’aurait que quelques secondes pour agir et se tirer de là. Les rares rais de lumière éclairaient  un mobilier sommaire : une table, deux chaises, un vaisselier et un vieux tapis élimé où trônait une casserole renversée. Quatre issues potentielles, la porte qui desservait une autre pièce, la cheminée et les deux fenêtres aux volets fermés. Aucune trace de leur baguette, pas d’arme en vue…si ce n’est cette casserole.  Bref, rien de très réjouissant sur le papier. Ce n’était toutefois pas le moment de céder à la panique. Les miliciens étaient formés pour résister à des situations de fortes pressions comme celle-ci et le moment était venu de faire preuve de self-control. Plus que jamais.  

Caractéristique étonnante, plus la situation était grave moins Angus ne perdait son sang froid. Il avait cette capacité à convoquer chez lui un calme olympien dans les pires moments alors qu’il n’hésitait pas à brailler comme un veau lorsque son Pear lançait une mise à jour inopinée. Il n’était pas à une contradiction près.

Sa mine placide contrastait donc avec les expressions de mépris et de colère de Jeremy Baker, visiblement à fleur de peau. Lors de leur dernier entretien, Angus avait poussé le jeune  homme dans ses retranchements - bad-cop oblige- et le terroriste semblait pressé de lui renvoyer la pareille. C’était surement à cause de cet interrogatoire musclé que Gus  se retrouvait séquestré ici. Les risques inhérents au métier…dont il se serait bien passé, il devait l’admettre. Son esprit vagabonda quelques instants vers ses parents, sa sœur et Emma mais il chassa vigoureusement ces réminiscences sentimentales qui ne lui seraient d’aucune utilité dans les heures qui allaient suivre. Angus comptait bien sortir vivant de ce guet-apens et pour cela, il devait rester concentré et focus sur la situation. Saisir la moindre opportunité qui lui permettrait de se tirer de là.

« Pardonnez-moi de ne pas être aussi enthousiaste que vous à l’idée de vous retrouver… » répondit-il à la remarque ironique de Jeremy Baker.  Il jeta un coup d’œil aux lourdes chaines qui l’entravaient «  Disons plutôt que les conditions de ces retrouvailles ne sont pas tout à fait celles que j’espérais. » admit-il tranquillement.
Il devait gagner du temps avant d’entrer dans le vif du sujet puisque les Baker avaient visiblement des questions à lui poser. Leurs interrogations allaient sans doute concerner les enquêtes en cours et peut-être même la Milice en générale. A moins qu’ils ne se servent de lui comme d’une monnaie d’échange contre de l’argent ou pour la libération d’un terroriste emprisonné…

Quelques soient leurs motivations, il n’allait pas tarder à les connaitre.
Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Thunderstruck [Milice & Jeremiet] Icon_minitimeMer 23 Sep 2020 - 11:03
Le vingt-neuf février, le monde magique s’était enflammé. Dans la soirée, une étrange vidéo avait été postée sur l’intégralité des réseaux sociaux et était devenue virale en quelques secondes seulement. Elle avait été repostée, encore et encore, par tant d’individus qu’il avait été impossible de tenir le compte.

Lorsque le regard d’Avalon avait croisé celui d’Angus, un frisson l’avait traversé. Ils s’étaient réunis, à quatre, dans un bureau sombre : Danielle, Galahad, Angus et elle. La directrice de la justice magique avait interrogé Angus, l’avait noyé sous des questions précises, incisives. Puis, elle s’était approchée de lui, elle avait accroché son regard au sien, et s’était projetée dans son esprit avec aisance, facilité. Avalon était restée silencieuse, les yeux posés sur cette femme qu’elle admirait tant. Les sourcils de Danielle s’étaient froncés au fur et à mesure que les souvenirs défilaient. Elle semblait incrédule, avait réalisé Avalon, et ce constat présageait le pire ; il en fallait beaucoup pour parvenir à surprendre Danielle Coleman.

Elle s’était extirpée de la mémoire d’Angus et l’avait dévisagé longuement.

« Ils ont seulement parlé, puis t’ont laissé partir ? » lui avait-elle demandé, comme si un détail lui avait échappé.

Mais c’était exactement ce qu’il s’était passé. Angus avait été rendu immobile par un sortilège. Les deux résistants lui avaient posé quelques questions sur l’organisation de cette nouvelle milice, puis, sans une quelconque transition, ils s’étaient postés tous les deux face à lui, fiers et forts, le regard décidé. Ils avaient parlé, longtemps, avait déroulé un discours qui semblait savamment préparé. Puis, ils avaient collé un Portauloin dans la main du milicien, et l’avait laissé repartir à Londres.

« Mais qu’est-ce que ça signifie ? » avait demandé Avalon. « Ils voulaient quoi ? Nous faire passer un message ? »

« Non. » avait répondu Danielle après un regard pensif vers Angus. « Ils ne s’adressaient pas uniquement à nous. »

En effet. Juliet et Jeremy Baker s’étaient adressés à l’intégralité de la population magique anglaise. Le Pear d’Avalon avait sonné pendant cette réunion, puis celui de Danielle et de Galahad. Ils avaient assisté, dans un silence lourd et pesant, à la rediffusion nationale de cette scène dont ils avaient été brièvement les seuls témoins.

« Je m’appelle Juliet Baker, » commençait cette femme dont le visage était connu par les services de la milice. « Je suis poursuiveuse chez Flaquemare. » « Et je m’appelle Jeremy Baker, je suis étudiant à l’école Lycaon et professeur de métamorphose à Poudlard. » poursuivait son époux. « Nous sommes tous les deux membres d’une organisation qui lutte contre la politique de Leopold Marchebank, le LEXIT. Vous avez dû entendre beaucoup de choses sur ce mouvement. Certaines sont peut-être vraies, la plupart sont fausses. » « Le ministère détient la presse magique. Aucun journal que vous pourriez acheter aux kiosques ne contredira jamais les décisions du gouvernement. Chaque papier d’opposition est traqué par le ministère. Aujourd’hui, en Angleterre, il est interdit de s’informer, il est interdit de contester, et il même interdit de posséder un journal qui ose contredire le ministère. » « Et pourtant, il serait urgent de s’informer, d’ouvrir les yeux sur ce qui est passé sous les silences, sur les abus, sur cette politique liberticide qui a déjà coûté la vie à plusieurs d’entre-nous. » « Le ministère veut créer, chez vous, une peur constante pour vous faire accepter la présence de ses miliciens, pour vous contraindre à fermer les yeux sur les violences commises par ses agents. C’est pour « votre bien » disent-ils, pour vous « protéger des terroristes » que nous sommes censés incarnés. » « Nous ne sommes pas des terroristes. Le gouvernement persiste à faire l’amalgame entre ce terrible attentat qui a eu lieu à Leopoldgrad et les actions que nous menons. Mais l’attentat de la Marchebank n’a jamais été revendiqué par la résistance. Car voilà qui nous sommes ; des résistants. » « Nous résistons contre ce gouvernement qui a précipité la mort de nos proches. Nous résistons contre ces procès expéditifs qui permettent au régime de Marchebank d’assassiner légalement ses opposants. » « Le monde magique a connu des conflits, des guerres éprouvantes que certains d’entre-nous ont vécu. Peut-on vraiment comparer Leopold Marchebank à Voldemort, me demanderez-vous ? Après tout, les politiques du premier paraissent novatrices et semble présager d’une volonté de justice sociale. Laissez-moi seulement vous apprendre que les opinions de Monsieur Marchebank se trouvent là où sont aussi ses intérêts, et cela depuis des années. » « L’entreprise de la famille Marchebank, Jorbabille, a ainsi transmis aux Mangemorts la liste de toutes les personnes né-moldues qui travaillaient pour elle pendant l’année de la Terreur, en contrepartie d’une large contribution financière. Ces personnes ont disparu quelques jours plus tard. Toutes ont été assassinées. » Un silence avait suivi cette déclaration. « Ils veulent vous faire peur, parlent d’une « menace terroriste » mais la vérité se trouve dans les faits ; la milice tue. La justice assassine. L’île de Skye efface votre essence. Leopold Marchebank n’est pas celui que vous croyez. » « Alors, monsieur Marchebank, sachez que nous ne cesserons jamais de nous battre et de vous exposer. Vous ne nous volerez plus rien. Et plus personne. » « Et à vous, qui nous regardez, prenez conscience que la vérité rapportée par le ministère n’est pas absolue, qu’elle peut et qu’elle doit être remise en question. Car voilà les visages que le gouvernement souhaite déformer, voilà les voix qu’il veut faire taire. Et nous ne sommes pas seuls. Nous sommes des amis, des frères, des sœurs, des cousins, des époux et des épouses, des parents, des professeurs, des médecins, des avocats. Et nous ne nous tairons plus. Réveillez-vous. Rejoignez-nous. »

La vidéo était devenue virale et, ainsi, impossible à effacer. Avalon s’était battue toute la journée avec des ingénieurs de Vargas, mais le mal était fait.

Tard le soir, dans son bureau éclairé par l’écran de son Pear XL, les yeux cernés par la fatigue, Avalon releva la tête vers une Danielle au regard sombre. Les deux femmes s'observèrent en silence.

« Tu avais raison, c’était bien un message qu’ils voulaient nous faire passer. »
« Pardon ? » fit Avalon, l’esprit embrumé par la fatigue qui la gagnait.
« S’introduire au ministère, prendre l’apparence de Thorne, kidnapper Rice… C’était ça, le véritable message pour nous. »
« Nous montrer qu’ils sont capables de prendre le dessus ? » devina Avalon.
« Absolument. Et ils auraient pu tuer Rice… »
« Mais ça aurait desservi leur discours et leur cause. »
« Exact. » Un silence s’était éternisé.
« On ne peut plus continuer à les considérer comme un mouvement de terroristes sanguinaires désorganisés. »
« Non. Si on fait ça, ils risquent en effet de prendre le dessus sur nous. »
« Ça te fait peur ? » La question d’Avalon, directe, brute, honnête, parut heurter Danielle.
« Peur ? » Danielle l’observa, pensive. « Non, pas vraiment. A toi, oui ? »
« Non, je ne pense pas non plus. Les prochains mois risquent d’être compliqués, c’est certain. Mais tu sais, ils ont beaucoup parlé, moi, j’aime surtout avoir le dernier mot. »

Un petit sourire étira les lèvres de Danielle. Le LEXIT venait de gagner une belle bataille ; la guerre ne faisait que commencer.  

RP TERMINE



Avalon Calder

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