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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou]

Adrian Calder
Adrian CalderSa Majesté de l'humour
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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeVen 1 Mai 2020 - 20:03
Mais j'suis le p'tit frère, faudra s'y faire

3 février 2011

Reparo. Si quelqu'un avait demandé à Adrian quel était le meilleur sort qui ait jamais été inventé, reparo aurait été sa réponse alors que son réveil volait vers le mur le plus proche. Il était rentré en Europe le Samedi précédent et ce Jeudi était son premier jour de congé. Et bien évidement il avait oublié d'éteindre son réveil. Il soupira en se retournant, il était sept heures et il savait qu'il ne pourrait pas se rendormir, sa vie était fichue. Huit heures et il était nourri, lavé et l'ennui pointait déjà le bout de son nez, son regard se posa sur la lettre qu'il avait reçue la veille. Roy n'avait visiblement pas apprécié qu'il revienne sans l'en informer. C'était la meilleure ça, si Roy était le seul qu'il n'avait pas revu c'était simplement parce qu'il avait snobé le traditionnel repas de famille, ça n'était en aucun cas la faute d'Adrian et c'était bien le genre de son aîné que de reprocher aux autres ses propres erreurs. Pour être tout à fait honnête, le jeune homme se sentait tout de même un peu coupable, il avait prévu de lui rendre visite de toute façon, il n'était pas un frère indigne à ce point, il avait juste d'autres choses à faire dans sa vie. Aussi étrange que cela puisse paraître. Un regard à sa montre. Avec un peu de chance Roy n'était pas encore réveillé et il pouvait avoir sa revanche.

Rentrer dans Bristol était toujours un véritable plaisir, il se demandait bien pourquoi son frère tenait tant à rester là. Enfin. Il savait très bien pourquoi il restait là, mais ça n'était clairement pas une vie enviable. Quel idiot. Il sorti les mains -et la lettre- de ses poches, avant de sortir de chez lui il avait dessiné un plan pour se rendre à l'adresse donnée avec autant de talent qu'il en avait montré en métamorphose durant toute sa scolarité. Autant dire qu'il était à moitié certain de se retrouver dans l'eau au détour d'une rue. Étrangement ceci n'arriva pas. Plus étrange encore, s'il se fiait au panneau qu'il venait de passer et aux numéros des maisons il était arrivé à destination. Seulement il ne se trouvait pas devant chez son frère, il n'avait aucune idée de l'utilité du bâtiment devant lequel il se trouvait, mais à moins que Roy ait découvert une mine d'or et une couche de pétrole, il y avait à peu près zero chances qu'il s'agisse de chez lui.

S'il était naïf il aurait pu demander son chemin aux deux gorilles devant la grille, mais il avait appris très jeune que son frère n'avait pas que des amis et en général il évitait de se présenter comme un membre de sa famille, ça évitait bien des ennuis. Il fit un pas en arrière en voyant que l'un des deux l'avait repéré et se demandait manifestement pourquoi il s'était arrêté en pleine rue. Un sourire poli. "J'admirais l'architecture, beau bâtiment." Il reparti d'où il était venu sans demander son reste.

Quelques rues plus loin il fit une pause, il n'était pas bien avancé et allait devoir envoyer un message à son frère, raté pour la surprise. Un rapide regard aux alentours avant de sortir sa baguette. "Hey. J'suis près de la teinturie Harris..." Un homme passa près de lui en titubant, il n'avait vraiment pas l'air dans son assiette. "... Je crois que c'est pas loin du magicobato. T'es où toi ?" Il ne prit pas la peine de signer. Si le destinataire ne le reconnaissait pas, il ne méritait clairement pas sa visite. Avec un soupir il s'appuya contre le mur de la maison la plus proche, il aurait dû choisir un meilleur endroit. Avec un banc. Ou une vue. Ou n'importe quoi d'autre, quelque chose qui justifie qu'on se soit fait chier à donner un nom à cette rue, en l'état on se demandait vraiment si qui que ce soit avait jamais eu intérêt à venir ici. Harris peut-être. Quoi que la devanture n'avait pas l'air bien avenante.


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Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeLun 4 Mai 2020 - 22:13
Roy détestait les apparitions de Patronus qui avaient toujours le don de le surprendre au mauvais moment. Il fallait vraiment apposer une restriction à ces nuages de fumée diaboliques qui s’invitait dans vos moments d’intimité sans vous demander la permission. Roy était actuellement tout nu -mais pas pour la raison qu’on aurait pu attendre venant de sa part- et il aurait préféré que cet orque argenté frappe à la porte au lieu de la traverser pour s’inviter dans son bain. Le seul avantage de ce Patronus, c’était que Roy n’eut pas besoin de l’entendre parler pour en deviner l’expéditeur. On pouvait raisonnablement admettre qu’un mammifère marin de cette taille était facilement identifiable.

Il y avait une chose plus pénible que d’être sorti de son lit de bon matin, c’était d’être empêché d’y aller après une bonne nuit de travail. Mais comme c’était son petit frère adoré qui venait le voir, alors Roy voulait bien faire un effort. Même qu’il sortit rapidement de son bain pour ne pas le faire trop attendre -car c’était un bon grand frère- et qu’il lui envoya en guise de réponse un autre Patronus tout à fait aimable :

« Ça part en Argentine et ça sait plus lire l’anglais. Choqué. »

Il avait pourtant indiqué la bonne adresse dans son dernier message un tout petit peu agacé qu’il lui avait envoyé, outré qu’il était d’avoir été prévenu du retour de son petit frère par Irina, et non par la personne concernée. Il fallait croire que tous les garçons Calder avaient un point commun : un léger souci avec la communication et une propension à attendre de leur seule et unique soeur qu’elle fasse le boulot à leur place. En parallèle de son Patronus, il envoya un message Pear aux Veilleurs qui surveillaient les entrées pour qu’ils invitent selon ses instructions un beau jeune homme qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau -en un peu moins beau quand même- à entrer dans sa vénérable demeure.

Tout compte fait, ce n’était pas si étonnant qu’Adrian ait douté de son chemin, songea t-il en descendant les escaliers. La dernière fois qu’il avait vu son petit frère, Roy habitait dans un T2 sur la promenade des Marins. Adrian avait bien des choses à rattraper comme ces quelques rencontres fortuites -telle que son association avec Mildred sur son héritage des Folies Sorcières-qui lui avaient permis de le propulser à la tête de la mafia de Bristol. Evidemment, le chef des Veilleurs ne pouvait décemment pas habiter dans un petit appartement banal des quartiers moyens de la ville, il lui fallait a minima cette belle villa avec piscine à débordement sur les flancs des collines de Bristol.

Derrière ses airs nonchalants, Roy se demandait comment tous ces changements allaient être perçus par son cher petit frère qui, s’il avait un certain respect pour les preuves d’ambition en bon Serpentard qu’il était, n’avait jamais cessé de militer pour son rapprochement vers sa famille. On ne pouvait pas dire que cette nouvelle vie l’avait rapproché des Calder, bien au contraire. Roy en était plus éloigné que jamais, maintenait quelques liens avec Irina principalement, plus rarement sa mère et très occasionnellement son père et Jason qui voyaient d’un fort mauvais oeil tout cet argent sale qui transpirait par tous les pores de sa peau. De fait, avec les multiples voyages qu’Adrian avait fait en Amérique du Sud, sa relation avec lui s’était également distendue mais Roy espérait au fond de lui ne pas le perdre lui aussi.

Son habituel sourire narquois devait masquer la petite émotion qu’il ressentit à voir son frère préféré pénétrer dans son salon, après de longs mois de séparation. Parce que Roy ne rechignait jamais à exprimer son affection par les gestes, mais beaucoup plus par les mots, il ne se fit pas prier pour prendre Adrian dans ses bras et le vanner tout en même temps :

« Mais le voilà, le petit frère ingrat ! Est-ce que ton sens de l’orientation est aussi inexistant que ta barbe ? Il va falloir faire quelque chose. Pour les deux, je veux dire. »


Roy Calder

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Adrian Calder
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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeMar 5 Mai 2020 - 0:04
Choqué ? Ben ça lui faisait une belle jambe que Roy soit choqué tiens, en attendant un vent à décorner les [insérez ici le nom de la femme officielle de Léopold au moment de la lecture] s'était levé et il ne pouvait pas partir se mettre à l'abris puisqu'il l'attendait le monsieur choqué. En conséquence il s'était retourné pour trouver un angle qui lui évitait de subir le vent en pleine face ce qui fit qu'il ne remarqua pas tout de suite que son escorte était arrivée. Et même après l'avoir rencontrée il n'était pas sûr d'être tout à fait rassuré par l'idée de suivre ce drôle d'individu dans les rues de Bristol... Dans le doute il garda sa baguette à portée de patte, pas question de se faire avoir sans au moins un semblant de résistance. Il se redressa avec un semblant de fierté alors qu'il suivait le monstre, lui aussi avait été vigile, on ne l'aurait pas si facilement, foi de lui-même.

Au moins était-il rassuré de voir qu'il revenait à l'adresse indiquée, c'était bon signe même si ça n'expliquait pas le rapport entre son frère, cette maison de riches et les deux (!) vigiles qui gardaient la porte. Dans quel pétrin s'était encore fourré son aîné ? Il leva les yeux au ciel en traversant les jardins, qu'est-ce que c'était donc que cet endroit ? Qui avait besoin d'un tel jardin à Bristol ? C'était juste un coup à avoir la flemme de sortir de chez soi tant la rue se trouvait loin de la route. Adrian avait passé la majeure partie de la dernière année de sa vie dans la nature et aujourd'hui encore son "jardin" se mesurait en hectares. Et pourtant même lui trouvait que là, vraiment, ça frôlait le ridicule. Ou peut-être était-ce le froid et le vent qui le rendait ronchon ? Machinalement il passa une main dans ses cheveux, grimaçant en constatant l'ampleur des dégâts et l'inutilité d'essayer d'arranger quoi que ce soit tant qu'il ne serait pas à l'intérieur.

Adrian poussa un soupir de soulagement quelques instants plus tard pour deux raisons. Le gentil monsieur qui l'avait guidé -et qui avait une tête à s’appeler Victor- venait de fermer la porte derrière lui ce voulait dire que, malgré son apparence ô combien sympathique, Victor était enfin retourné d'où il venait. Première raison d'être soulagé. La deuxième raison était qu'il était enfin au chaud et c'était toujours agréable. La troisi... ah. Heu. La deuxième raison bis était qu'il pouvait maintenant enfin arranger ses cheveux et ce juste à temps pour ne pas avoir l'air d'un évadé de prison alors que son frère se ruait vers lui.

Si Roy était plus à l'aise pour exprimer son affection par les gestes c'était tout l'inverse pour son cadet et alors que le premier l'embrassait, le second se grattait le nez d'un air gêné tout en observant la salle dans laquelle il se trouvait. C'était... surprenant. "Du coup c'est genre... vraiment chez toi ?" Nul doute que Roy s'était fait aider pour la décoration, ça ne ressemblait vraiment pas aux endroits où il avait vécu auparavant, même si on laissait l'aspect taille de côté. "Du coup je peux encore vous tutoyer monsieur le bourgeois sang pur ou c'est interdit dans l'enceinte du château ?" Adrian n'avait pas bien apprécié la moquerie sur sa barbe, d'autant qu'il se rasait régulièrement, alors il était bien obligé de riposter. Puis son frère avait peut-être des poils sur le menton, mais ça ne lui allait pas vraiment alors il devrait peut-être se raser aussi. "Les têtes de cerf pour accrocher au mur ça faisait trop kitsch ou elles ont juste pas encore été livrées ?"

Alors qu'il se dégageait de l'étreinte pour observer son frère d'un peu moins près il esquissa un sourire moqueur pour coller à l'ambiance, mais là où sa bouche affichait un "franchement si j'avais pu rester chez moi et exploser Bourg-en-Bresse à FIFA ça aurait été un meilleur usage de mon temps", ses yeux avaient plus de mal à mentir. On y lisait son bonheur d'enfin revoir son idiot de frère, mais surtout, et c'était peut-être plus inattendu, du soulagement et même une légère pointe de culpabilité. Cela faisait plus d'un an qu'il n'avait pas revu Roy et s'il ne savait pas exactement ce que faisait son frère dans la vie, il savait qu'il ne vendait pas des huiles essentielles sur les marchés des environs. Plus d'une fois il avait vu les conséquences du style de vie de son aîné et il était assez intelligent que pour chaque blessure que Roy les avait laissé voir il y en avait des dizaines qu'il avait réussi à cacher. Un an loin des siens avait été un calvaire pour Adrian et sa famille lui avait certainement manqué, mais plus que le problème de la solitude, il avait surtout passé des heures à se demander si le prochain hiboux de ses parents seraient pour lui annoncer que Roy était à Sainte-Mangouste. Dans le meilleur des cas.

Bien entendu, et même si l'on a estimé plus tôt qu'Adrian était moins pudique en paroles qu'en gestes, il ne pouvait pas raconter tout ça. Ni qu'il lui avait manqué, ni qu'il était heureux de le revoir en vie -et manifestement en bonne santé-, ni que, oui, il s'était inquiété, ni surtout qu'il était désolé d'être parti. Adrian se targuait d'être un pont entre son frère et le reste de sa famille et même s'il n'était pas sûr de ce qu'il s'était passé durant son absence, le manque de nouvelles qu'il avait reçu à propos de Roy de la part de ses parents -alors même que l'adoption par Jason d'un nouveau poisson avait fait l'objet d'une lettre entière- et le fait que pas une fois son nom n'ait été prononcé dimanche dernier lui laissait pressentir qu'il n'était pas retourné dans les bonnes grâces des Calder. Roy était un abruti. Certes. Mais surtout un abruti trop fier pour s'excuser de quoi que ce soit et ça Adrian le savait très bien. Son rôle de pas abruti à lui c'était de le garder à portée et il avait honteusement échoué, pire, abandonné.

Alors que tout ce tas d'émotions bouillonnait en lui il se reprit et se dit qu'il fallait absolument faire diversion avant que Roy ne commence à poser des questions auxquelles il n'avait aucune envie de répondre. Désignant le reste de la pièce d'un geste de la tête il se contenta d'un "tu m'expliques du coup ?" Ca n'était pas à proprement parler une diversion de toute façon, il était vraiment curieux de comprendre comment Roy avait pu se retrouver à vivre dans cet endroit aussi froid que le sourire de Meredith sur ses photos d'identité.


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Roy Calder
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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeVen 8 Mai 2020 - 17:37
Adrian arborait sa tête de poisson perdu face au nouvel environnement de vie de son frère, qui était un véritable bond en avant depuis la dernière fois qu’ils étaient vus tous les deux. La tête qu’il faisait tira un rire à Roy qui lui donna quelques tapes amicales sur le dos.

« Non, c’est chez le Ministre, je squatte gratuitement parce qu’il m’aime bien. Je rigole, fais pas cette tête de « Ah tout s’explique ». C’est chez moi. Fais attention où tu poses ton cul. Et continue de m’appeler monsieur, j’aime beaucoup. » 

Il était conscient qu’Adrian faisait preuve d’ironie, tout comme sa remarque sur les têtes de cerf, mais la meilleure parade étant de le prendre au sérieux, Roy colla un air dubitatif sur sa figure.

« Hum. Ne pense même pas m’offrir ça pour mon anniversaire, je te ferais la gueule pour toujours. »

Ils échangèrent un sourire qui firent momentanément oublier à Roy l’ingratitude dont son cadet avait fait preuve en ne le prévenant pas de son retour. De toute manière, il était déjà trop fâché avec trop de personnes dans sa famille pour se permettre de bouder un des rares qui tolérait ce qu’il était et essayait de créer des liens avec lui. Revoir Adrian après tout ce temps de séparation lui faisait prendre conscience que sa petite tête de noeuds lui avait manquée et qu’encore une fois, sa vie à cent à l’heure l’avait empêché lui aussi de prendre correctement des nouvelles de lui. ll pouvait bien râler qu’Adrian ne l’avait pas informé qu’il revenait en Angleterre mais lui, de son côté, avait-il fait des efforts pour conserver des liens avec lui malgré la distance ? Pas beaucoup, concédait t-il. Il n’avait pas pris de Portoloin pour aller le voir, il y avait eu quelques lettres par-ci par-là mais jamais sur des sujets vraiment essentiels. Preuve en était qu’Adrian ne savait même pas ce qu’il était devenu.

« Eh bien… C’est une longue histoire. Tu veux boire un truc ? »

Il extirpa sa baguette magique et l’agita en l’air pour faire flotter deux bouteilles de gobière vers la table du salon où il invita d’un geste Adrian à prendre place. S’asseyant sur le deuxième canapé face à lui, Roy prit le temps de bien tourner son discours dans sa tête, le temps de décapsuler sa bouteille, avant de prendre la parole :  

« Disons que les affaires tournent bien. Les Folies Sorcières attirent énormément de clients et avec Mildred, on a étendu notre commerce à Leopoldgrad. Tiens, tu ne dois pas connaître cette ville, encore, elle n’était pas encore sortie de terre quand tu étais là, ajouta t-il avec un sourire en coin, amusé par la pensée qu’il avait l’air de parler d’un événement qui avait eu lieu dans son enfance alors que pas du tout. La ville itinérante était un miracle de magie et d’architecture qui s’était faite en des temps records -et surtout à la sueur de beaucoup de fronts et avec beaucoup d’argent public. On a ouvert un club là-bas. Taisant volontairement les informations sur la partie moins légale de son travail, Roy déclara : « Ça me paraissait le bon moment pour envoyer chier mon ancien proprio. Bon alors et toi ? T’as sûrement plein de trucs à raconter, c’était comment d’aller découvrir la vénérable terre de nos ancêtres ? »  


Roy Calder

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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeSam 9 Mai 2020 - 14:43
Adrian afficha un sourire entendu. Le pauvre Roy pouvait être certain de recevoir une tête de cerf à son prochain anniversaire. Qui approchait d'ailleurs à grands pas, il fallait qu'il se renseigne vite pour trouver le cerf le plus hideux qu'il soit. Quoique. Adrian n'était pas sûr de vouloir se trimbaler avec la tête d'un animal mort dans un paquet cadeau, bah, il en trouverait bien une en plastique, ridicule de préférence. Il faudrait aussi qu'il trouve un vrai cadeau s'il ne voulait pas se faire détester... Un rapide coup d’œil autour de lui alors qu'ils s’avançaient vers le cœur du salon. Son frère avait bien changé, riche et apparemment influent... le connaissait-il encore assez pour trouver quelque chose qui lui fasse plaisir ?

Ses réflexions furent interrompues par deux bouteilles de gobière qui arrivaient vers eux. "Il est..." Trop tard, les bouteilles étaient là et Roy s'occupait déjà de la sienne. "... même pas neuf heures..." Il finit sa protestation dans un quasi murmure que Roy n'entendit probablement pas. La vie d'Adrian n'était certes pas parfaite, mais il avait encore assez d'amour propre pour ne pas commencer à boire aussi tôt, ainsi se contentât-il de jouer avec la bouteille pour occuper ses mains. Il eût un léger rire en entendant l'histoire de son frère, un casino, un club. Bien sûr. A l'entendre Roy s'était tout à fait rangé et n'était qu'un honnête entrepreneur, pensait-il qu'Adrian était assez naïf pour croire cette histoire ou avait-il conscience que ses activités officielles étaient plus intéressantes que le reste ?

"C'était cool, t'aimerais bien j'pense, quand ton travail d'honnête chef d'entreprise te permettra de poser des jours je t'emmènerai." Il se doutait bien que s'il emmenait un jour son frère en Argentine il faudrait l'envoyer sur les grandes plages plutôt que dans les montagnes où il avait passé la plupart de son temps. Peut-être que sur la côte commencer la bière à neuf heures du matin était acceptable. "Enfin bon, tu me connais, j'ai surtout travaillé." Un nouveau sourire entendu. Si Roy le connaissait en effet il n'en croirait probablement pas un mot. Pourtant ça n'était pas tout à fait faux, il avait passé son temps à étudier, que ce soit par amour du travail ou pour les beaux yeux d'une femme n'y changeait pas grand chose. Il n'était pas tout à fait sûr d'avoir rougit, mais il se força à reporter son attention sur sa bouteille, il fallait absolument qu'il fasse diversion, la moitié de ce qu'il avait vécu n'avait pas assez d'intérêt pour la raconter et l'autre moitié avait bien trop d'intérêt, hors de question qu'il discute de sa vie privée avec son aîné.

Chez les Calder la meilleure façon de faire diversion c'était de se relancer des piques à destination de son interlocuteur. Ca ne marchait jamais bien longtemps, mais l'entièreté de la conversation jusque là montrait qu'il était bien facile de toujours éviter de parler de choses qui fâchent en restant toujours sur la défensive. "Donc t'es pote avec le ministre ? Faut que tu voies quelqu'un pour tes daddy issues frère." Leur père et Léopold n'avaient pas grand chose en commun et si le premier l'avait entendu il n'était pas à exclure qu'il s'en serait pris une, mais l'occasion était trop belle pour la laisser passer.


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Roy Calder
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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeDim 17 Mai 2020 - 15:28
Roy crut percevoir une légère ironie dans le ton de son petit frère quand il le qualifia « d’honnête chef d’entreprise » mais il fit le choix sage de ne pas rebondir dessus. Moins Adrian en savait sur ses activités avec les Veilleurs, et mieux c’était pour tout le monde. Tenir sa famille loin de ses activités mafieuses était probablement la meilleure chose qu’il pouvait faire pour les protéger du danger -si l’on ne comptait pas le fait de ne pas s’impliquer du tout dans des activités mafieuses puisque ça, eh bien, c’était trop tard.

« Tu comptes retourner y vivre alors ? rebondit-il. Ou seulement y passer ? »

Il ne savait pas si Adrian était revenu de façon temporaire, si c’était le Royaume-Uni ou l’Amérique Latine qui était une parenthèse dans sa vie, ce n’était pas un détail qu’Irina avait précisé dans sa lettre. Attentif à la réponse de son frère, Roy eut un sourire moqueur en l’écoutant se donner une excuse à laquelle il ne croyait pas du tout.

« Bien sûr. Tu as travaillé à chercher la façon la plus efficace de ne pas travailler, tu veux dire. »

Il connaissait Adrian comme un garçon à la fois paresseux et intelligent, une combinaison qui lui permettait de s’en sortir convenablement sans fournir trop d’efforts. Roy avait longtemps été exactement comme ça lui aussi, pendant toute sa scolarité à vrai dire, peu intéressé qu’il était par les études. En revanche, il savait s’investir corps et âme là où son coeur se passionnait, comme c’était -malheureusement- le cas de ses activités illégales. Et il savait qu’en Adrian brillait une lueur d’ambition et de détermination qui lui avait coûté d’atterrir chez les Serpentard et qui pouvait le porter loin, si tant est qu’il trouvait un domaine qui le motivait à se donner à fond. L’avait t-il trouvé en Argentine ou au Pérou, ou quelque soit les pays qu’il ait visités dans son périple ? Roy était curieux de le savoir, et pas seulement parce qu’il préférait faire parler son petit frère sur sa vie plutôt que donner des détails sur la sienne. Passant sur l’évocation de leur père -encore un sujet dont il ne voulait pas trop parler, tiens- Roy répliqua :

« Franchement Adi, de toutes les personnes que je connais, je pensais que tu serais le premier à me féliciter d’être pote avec le Ministre. Il haussa les sourcils, une lueur de défi dans le regard. Et ne pense pas que tu vas pouvoir t’en sortir en me donnant aussi peu de détails sur ton mystérieux périple. Je veux tout savoir. Enfin, surtout deux choses, dit-il en levant un doigt puis un deuxième, qu’est-ce que t’as appris là-bas et qui tu t’es tapé. »


Roy Calder

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Adrian Calder
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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeDim 17 Mai 2020 - 20:19
Adrian resta interdit devant la première question de Roy, pourquoi diable retournerait-il là-bas ? La question ne s'était même jamais posée. Son étonnement permit à son frère de continuer son monologue de questions que le plus jeune ponctua par un rire mi désabusé et mi gêné, même dans une maison de riches et avec une liste "d'amis" plus longue que le bras, Roy gardait le même sens des priorités. Quoiqu'il n'était pas sûr qu'il éprouve un véritable intérêt pour ce qu'il avait appris. Et pourtant des choses il en avait appris tout plein. Sur les plantes, bien entendu, c'était après tout pour ça qu'il était parti et il ne serait pas revenu si cet objectif n'avait pas été atteint, mais rester loin de problèmes du pays et de sa famille lui avait permis de prendre du recul sur tout un tas de choses. Il soupira intérieurement, le voilà qui se mettait à penser comme un magazine féminin, bientôt il se mettrait au régime pour briller sur la plage à ce rythme là. Non, il fallait qu'il se reprenne en main.

"Bien sûr que je reste, faut bien que quelqu'un te surveille." Il soupira et décida finalement d'ouvrir sa bière, il n'avait pas prévu d'en parler si tôt, mais il savait aussi que s'il ne le faisait pas maintenant, il se laisserait porter par le confort de la conversation et éviterait le sujet. Le "confort". Il préférait parler de sa vie sexuelle avec son aîné que de lui dire ce qu'il s'était promis de lui annoncer, c'était dire. Une gorgée pour le courage. "A propos, ehm, de tes amis. Je. C'est d'accord." Si Roy arrivait à comprendre quoi que ce soit, c'est vraiment qu'il était très intelligent ce qui, il fallait bien l'avouer, n'était pas tout à fait exact. "Ce que tu fais en vrai, c'est ok." Il soupira et commença à jouer avec la capsule de bouteille. "Je préférerais que tu fasses autre chose, mais... Te dire d'arrêter. Ca a pas marché, hein ?" C'était très peu de le dire, les Calder avaient passé des heures à demander - avec plus ou moins de politesse - à Roy d'arrêter ses activités illicites, toujours sans autre effet que de le braquer et le repousser toujours plus loin.

Durant la dernière année il avait eu maintes fois la possibilité de repenser à leur situation et deux choses avaient changées par rapport aux fois où il avait réfléchi à tout ça auparavant. Premièrement, il n'avait pas sa famille dans le coin qui interférait avec ses plans. Deuxièmement il pouvait enfin en discuter avec quelqu'un d'autre. Au Royaume-Uni il ne pouvait pas raconter à ses amis que son frère aurait dû être en prison si la police magique avait une once de compétence, en Argentine il pouvait se le permettre et Laura lui avait offert de nombreux conseils sur la situation. Ainsi, même si son éducation continuait à lui faire regretter les choix de vie de son frère, il avait décider de l'accepter. "Alors... Alors j'approuve pas, mais... c'est pas grave, j'ai pas envie de te forcer à choisir entre ça et nous parce que j'ai pas envie de te perdre..." Plus le temps passait, plus Adrian se disait qu'il n'aimerait pas connaitre la réponse à cette éventuelle question. "Juste... Sois prudent, hein ? Parce que si tu meurs... Je ne me pardonnerai jamais cette conversation." Ses yeux étaient fixés sur l'étiquette de sa bière qu'il allait finir par connaitre par cœur avant la fin de ces retrouvailles, s'il avait pu se cacher derrière la bouteille il l'aurait fait, s'il avait pu se cacher dans la bouteille... probablement aussi. Parce qu'il était presque certain que son frère allait conclure son récital par un rire ou une blague idiote pour détourner la conversation. C'était ce qu'ils faisaient, dès que quelque chose leur tenait trop à cœur il fallait arrêter d'en parler. Mais ce matin là Adrian avait trouvé la force de lui donner la conclusion de son année sabbatique. Il avala une nouvelle gorgée, il n'attendant pas un câlin ou une réponse intelligente, juste une once de sérieux.

Adrian se racla la gorge, la meilleure façon de s'assurer que Roy ne ferait pas diversion, c'était peut-être de continuer la conversation comme si de rien n'était. Ca ne serait certes pas la réponse dont il aurait rêvé, mais ne pas lui laisser le temps de répondre, c'était ne pas prendre de risques. "Et sache que je ne suis tapé personne, j'avais une copine moi monsieur, et elle mérite le respect." D'abord.


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Roy Calder
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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeDim 31 Mai 2020 - 23:49
Roy n’était pas étonné d’entendre son petit frère admettre que son retour était définitif, c’est plutôt l’inverse qui l’aurait surpris. Il le savait très attaché à leur famille, il aurait mal vécu un déracinement définitif. Adrian était probablement celui qui s’attirait le moins de problèmes et le moins de bisbilles dans leur fratrie. Tout le monde aimait Adrian. Roy lui-même faisait des gestes envers lui qu’il ne faisait avec personne d’autre : ce n’était pas à Jason qu’il allait spontanément inviter à boire un verre pour papoter. C’était étonnant à dire du plus jeune de leur fratrie mais s’il devait y avoir quelqu’un pour les fédérer tous, c’était lui. Irina avait essayé à une époque pour finalement abandonner, non pourvue de la patience dont pouvait faire preuve Adrian. Il ne semblait jamais renoncer à l’idée de réunir toute leur petite famille, quand bien même toutes les actions de Roy le poussait à s’en éloigner un peu plus chaque jour.

Il y avait donc un certain sérieux dans la réplique d’Adrian qui disait qu’il fallait bien qu’il veille sur lui, même si Roy ne le laissait jamais faire, en le tenant bien éloigné de tout ce qui concernait ses activités clandestines. De son point de vue de grand frère buté, ce n’était pas au cadet de veiller sur le plus grand et ce, même si ce dernier se mettait en danger. Il aurait aimé ne pas décevoir et inquiéter toute sa famille vis à vis de la manière dont il menait sa vie, cela aurait été plus simple et plus agréable pour tout le monde, lui le premier. Mais il s’était avancé très loin sur ce chemin illicite qu’il avait pris onze ans plus tôt par cupidité au début, par envie de provoquer aussi sans doute, parce qu’il se cherchait et que l’attrait du danger et de l’argent facile l’appelait. La mafia était à l’image de la drogue qu’elle vendait : tentatrice et omniprésente une fois qu’on tombait dedans. Roy s’était avancé si loin, prenant de plus en plus de responsabilités, jusque se placer à la tête des Veilleurs, et conclure des accords avec les personnalités haut placées dont Adrian n’avait même pas idée. Quand on était à son niveau d’implication, quitter la mafia n’était pas sans conséquences, et certaines d’entre elles seraient dramatiques. On ne pouvait pas tourner les talons et dire « Merci c’était sympa, faites sans moi maintenant » à ses clients, à ses alliés comme Danielle Coleman ou Leopold Marchebank. Il était beaucoup trop tard pour faire machine en arrière, et au fond, il n’en avait pas envie. C’était son monde, maintenant.

Il ne pensait pas qu’Adrian l’avait compris, en revanche. Sa surprise se lut dans son léger haussement de sourcils, au fur et à mesure que son petit frère déroulait son discours décousu mais pas moins touchant. Ce n’était pas seulement une preuve de son affection que Roy percevait à travers ses paroles, c’était aussi une chose beaucoup plus rare, qu’il n’avait pas du tout l’habitude de recevoir, qu’il n’avait même jamais vraiment reçu de la part des membres de sa famille : de l’acceptation. Adrian était en train de lui dire ni plus ni moins qu’il était d’accord, qu’il acceptait ce qu’il était parce qu’il ne voulait pas le perdre. Roy ne réagit pas immédiatement, occupé à prendre la mesure de ce que cette déclaration déclenchait chez lui.

L'amour brille sous les étoiles
D'une étrange lumière
La terre entière, en parfaite harmonie
Vit un moment royal

Peut être que c’était ce qu’il avait toujours voulu entendre, quelque part au fond de lui. Et peut-être que s’en rendre compte le mettait mal à l’aise et le touchait à la fois. Mal à l’aise parce qu’il n’aimait pas vraiment l’idée de dépendre du regard et de la validation de ses proches, dont il prétendait n’avoir pas besoin. Touché parce que Adrian lui prouvait encore une fois qu’il était vraiment le meilleur petit frère.

Evidemment, Roy étant un Calder, il préféra commencer par botter en touche plutôt que de se faire avoir par ses sentiments et trop laisser voir son trouble :

« J’allais te dire « Amen mon Père », pour cette bénédiction que tu m’accordes mais… J’imagine que je serais un frère indigne si je me contentais de dire ça. »

Ou peut-être que c’était ce qu’Adrian espérait au fond de lui, qu’il fasse vite une blague pour faire passer plus vite cet étrange et inhabituel moment de démonstration d’affection entre eux. Le premier réflexe chez Roy était de le faire d’ailleurs, mais Merlin savait qu’il était suffisamment un mauvais grand frère comme cela et qu’il n’y avait bien qu’avec Adrian -et parfois avec Irina- qu’il lui arrivait d’avoir des moments qui ressemblaient à ceux que pouvaient partager deux membres d’une même famille. Mais ils étaient trop peu nombreux, Roy s’évertuant à cacher la moitié de sa vie à ses proches. Pourtant, il aimait Adrian et Irina très fort, il aimait même Jason au fond de lui, derrière d’épaisses couches de ressentiment et de jalousie. En revanche, il était très mauvais pour le leur dire.

Je voudrais lui dire je t’aime
Mais comment lui avouer
Mon secret, mes problèmes ? Impossible !
Il serait trop blessé



Roy ne sut pas vraiment ce qui chez lui le poussa à faire une tentative malgré tout, peut-être cette longue année passée loin de son jeune frère, à perdre l’habitude de ces quelques démonstrations d’affection qu’il pouvait recevoir de sa part ou peut-être que le fait que plus le temps passait et lui faisait connaître des déceptions relationnelles, plus il se sentait seul au fond de lui.

« Tu m’as manqué, Adi. »

C’était presque comme dire je t’aime, mais en plus facile. Et l’avantage était que Roy pouvait l’assortir d’un sourire narquois, de façon à semer un peu le doute, même si son corps ne mentait pas complètement et que le regard qu’il posait sur son frère, lui, était sincère.

« Et t’en fais pas pour moi. Je t’ai déjà promis que si j’étais vraiment dans la merde, tu le saurais, non ? »

Une promesse scellée suite à la guerre des gangs, après laquelle Adrian était venu le trouver chez lui, fou d’inquiétude. Aucun d’entre eux n’était revenu sur ce moment où ils s’étaient exceptionnellement dévoilés tous les deux, mais ce souvenir était marqué au fer rouge dans l’esprit de Roy. Lui non plus n’avait aucune envie d’être de nouveau responsable des larmes de son petit frère. Cette pensée fut celle qui poussa Roy à évacuer le précédent sujet pour voguer vers des eaux moins exposées :

« Bon alors, tu as eu une copine hein… »

Il n’avait pas rebondi sur cette information qu’Adrian avait balancé rapidement en espérant soit la faire passer inaperçue dans le feu de la conversation qu’ils avaient, soit au contraire détourner son attention de cette conversation sérieuse en question. Quoiqu’il ait essayé de faire, il avait échoué dans ces deux entreprises car le cerveau de Roy était multitâches quand il le voulait bien. Il avait donc prêté de l’attention à ces deux éléments, et maintenant qu’il avait traité le premier, il pouvait sereinement revenir sur le deuxième :

« Une copine genre Azénor Reynolds que t’as jetée au bout de trois semaines ou une vraie copine ? » demanda t-il, un grand sourire aux lèvres.


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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeLun 1 Juin 2020 - 16:26
Adrian ne remarqua pas la surprise de son frère, il était bien trop occupé à lire et relire l'étiquette "Brassée traditionnellement dans nos usines de Manchester, la Gobière est à la fois forte et rafraîchissante..." Il en doutait, il était déjà à trois gorgées et sa gorge était plus sèche que jamais alors qu'il attendait nerveusement que Roy prenne la parole, qu'est-ce qui lui prenait tant de temps ? Son frère était d'habitude beaucoup plus prompt à répondre et chaque micro seconde de silence paraissait une éternité et lui installait une énorme boule au ventre. Il aurait peut-être dû se taire en fait, pourquoi avait-il raconté tout ça ? Il cherchait la merde à dévoiler ainsi ses sentiments, c'était pas un truc à faire dans leur famille, ça menait toujours à un moment gênant tel que celui-ci. Au mieux.

C'est terrible, c'est affreux,
Et il se moque de tout



Il sera le poing et la mâchoire quand Roy se décida enfin à parler. Il y avait des jours où Adrian comprenait parfaitement tout ce qui énervait Jason dans l'attitude de son aîné et ce jour là en faisait partie. Il attendit un instant la suite de la phrase qui... n'avait pas l'air d'arriver. C'était vraiment tout ce qu'il lui avait inspiré ? Sympa. Qu'attendait-il comme réaction de sa part ? Qu'il rigole à sa "blague" ? Ca n'était pas vraiment l'ambiance. Il inspira profondément et s’efforça de relâcher les épaules qu'il ne se souvenait pas d'avoir tendu. Il n'était pas venu pour s'engueuler avec Roy. Bon d'accord il n'avait pas complètement écarté cette possibilité quand il était arrivé, vexé de la lettre qu'il avait reçue, mais apparemment ils n'étaient pas partis pour se crier dessus et il fallait absolument que ça continuait ainsi. Eh, c'était peut-être le premier cœur à cœur sérieux qu'ils avaient sans s'insulter au milieu depuis... peut-être toujours ? La maturité avait du bon.

"Tu m’as manqué." Voilà. Le début de colère d'Adrian disparut aussi vite qu'elle était arrivée, c'était presque toujours comme ça, il suffisait de la moindre petite trace d'affection pour qu'il pardonne tout à son frère, pour qu'il redevienne ce gamin qui voulait faire comme les grands. Onze ans. Onze longues années de différence. Roy et Jason ne s’appréciaient pas toujours -doux euphémisme-, mais ils se considéraient globalement comme des égaux alors que lui restait le petit dernier, l'enfant, toujours obligé de batailler pour être considéré comme un adulte. Surtout avec Roy. Parce qu'il considérait qu'il devait garder sa famille à distance pour la protéger, que saurait Jason de ce que faisait Roy si les deux frères s'entendaient bien ? La petite voix dans la tête d'Adrian lui murmurait 'beaucoup plus". Mais il était le petit bébé de la fratrie et Roy le considérait probablement plus comme Irina et leur mère que comme les autres hommes de la famille. Bien sûr un lecteur attentif pourrait souligner que "tu m'as manqué" c'était loin de répondre à tout ça, leur soeur lui aurait probablement manqué aussi. Mais tu m'as manqué avait surtout la force de n'être rien d'autre que ça. Ca n'était pas "tu ne sais pas de quoi tu parles", pas de "tu ne dirais pas ça si tu savais vraiment", Roy n'esquivait pas comme il avait pu le faire des dizaines de fois, ça n'était en effet pas grand chose, mais c'était bien plus que ce à quoi il était habitué alors il n'allait pas se plaindre.

Quel lourd secret cache-t-il
derrière tant de rancœur ?
Mais je sais qu'il est ce Roy en exil
qui règne dans mon cœur.



Il releva les yeux vers son frère à la mention de la promesse qu'il lui avait faite il y a quelques années et lui adressa un léger sourire auquel il ne croyait pas. Quand il était parti, Roy vivait dans un apart plus petit que le salon de leurs parents et c'était manifestement un lointain souvenir. Ca ne pouvait signifier qu'une chose. Quoi qu'il ait fait il avait pris du rang dans son monde d'adoption, beaucoup de rang pour se permettre de l'afficher aussi ostensiblement et même si Roy avait la confiance en lui d'un véritable Gryffondor et pensait probablement qu'il gérait parfaitement tout ce qui lui arrivait, Adrian était d'un naturel beaucoup plus prudent. A ses yeux Roy ne pourrait pas vivre dans un tel luxe s'il n'était pas effectivement déjà dans la merde. "T'es sûr ?" Il baissa la tête à nouveau avec un air coupable.  "Désolé." Il y avait des choses qu'il se refusait de faire. Douter de son frère en était une, il se sentait déjà coupable de ne serait-ce que le penser, alors lui demander franchement s'il ne lui mentait pas, c'était le cran au dessus. D'autant que Roy ne leur mentait peut-être justement pas assez, il était malin, il aurait pu leur cacher ses activités pendant des années. Bon. Peut-être plus maintenant.

Il ne put s'empêcher de rire en entendant Roy mentionner Azénor, surpris quand même qu'il se souvienne de son nom, pour autant qu'il le sache Roy ne l'avait vue qu'une fois. Un fois de trop. Il grimaça au souvenir de leur rencontre sur le chemin de traverse, c'était sans exagérer une des pires journées de sa vie. Comme dirait un futur ancien président français "il y a eu volonté de m'humilier." "C'était plus que trois semaines avec Az, on est restés...". Aie. Il n'en avait aucune idée et cela lui arracha un nouveau rire, cette histoire avait été étrange sur toute la ligne, hein ? Pourtant il ne gardait aucune rancœur envers la jeune femme, hé, il l'appréciait même toujours un peu -sans être complètement certain que c'était réciproque-, mais elle avait toujours été beaucoup plus investie dans leur relation que lui. Elle saurait probablement combien de temps ils étaient restés ensemble elle. Au début il pensait qu'il était simplement lent au démarrage, mais quand il avait finalement accepté qu'il ne ressentirait jamais rien de plus pour elle... Hé, d'un côté il avait juste été honnête avec elle !

Si notre ami nous dit au revoir
Nous serons seuls au monde



Allez, il méritait bien de boire un peu s'il devait parler de son ex. "Mais nan, elle c'était sérieux." Un peu trop sérieux même, si elle vivait plus près... Une seconde inspiration, il avait passé bien assez de temps à se poser toutes ces questions, à s'imaginer tout ce qu'il aurait fallu changer pour qu'ils aient une chance. Dès le début leur couple avait une date de péremption bien définie et pourtant ça n'avait en rien atténué la peine du départ. Le renard avait l'air bien malin avec la couleur du blé pour le réconforter, peut-être Adrian n'était pas arrivé à ce niveau d'acceptation encore, ça faisait moins d'une semaine, il avait besoin de plus de temps pour apprécier tous les bienfaits de son histoire. Du moins il l'espérait. "On était trop pareil j'imagine" Ils étaient loin d'être pareil. Si le narrateur devait la comparer à quelqu'un, elle se rapprocherait plus de Jason. Chose qu'Adrian refuserait bien évidement d'admettre. Mais ils étaient trop semblable par d'autres points. Aucun des deux n'était prêt à abandonner sa vie. Lui ne pouvait décemment pas vivre en Argentine loin des siens et elle ne pouvait pas s'éloigner de sa famille non plus. Peut-être que cela les avait rapprochés au début, mais cela avait signé leur fin. "Elle était parfaite." Il n'avait pas prévu de dire ça. Il n'avait pas prévu de parler d'elle du tout en fait, peut-être qu'il avait besoin d'en parler avec quelqu'un. Ce qui était étrange, c'est que ce soit Roy qu'il ait choisi pour ça. Il n'avait rien dit à ses parents. Il n'avait rien dit à Jason. Et si un like suspect d'Irina laissait penser qu'elle avait découvert son existence, ils ne s'étaient rien dit non plus. Tout ça pour en parler à la personne de sa famille qui serait probablement de pire conseil. En parl... Qu'est-ce qu'il avait dit déjà ? Elle était comme lui et parf... Il passa une main fatiguée sur son visage. Ok, dit comme ça ça manquait d'humilité. "Et toi alors ? Toujours seul ? T'as l'âge de te caser voyons !" Il avait imité la voix et l'accent de son père pour cette dernière phrase et l'avait ponctué d'un sourire malicieux, enfin décidé à restaurer un semblant de contact visuel avec Roy. Il allait bientôt atteindre l'âge avancé de trente-deux ans, s'il ne voulait pas être père à cinquante-cinq ans, il allait devoir se bouger un peu. Et Adrian était bien déterminé à devenir tonton.


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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeLun 1 Juin 2020 - 20:55
Les doutes qu’Adrian émit à demi-mot en levant un regard incertain sur lui, avant de se rétracter en baissant la tête firent un petit pincement au coeur de son grand frère, pour être tout à fait honnête. Il y avait des moments où Adrian était assez transparent sur ce qu’il ressentait, Roy pouvait presque l’entendre cogiter de là où il était. Ce n’était pas étonnant qu’il doute de ce qu’il lui disait : tout dans sa récente vie, à commencer par cette maison luxueuse, indiquait qu’il s’était encore plus profondément enfoncé dans ses affaires mafieuses et cela devait frapper Adrian d’autant plus qu’il ne l’avait pas vu depuis un an et pouvait donc mesurer sa fulgurante progression. Il pouvait bien dire qu’il acceptait cette part chez son aîné, cela ne l’empêchait pas de continuer de s’en inquiéter. Adrian avait toujours été ainsi, à passer son temps à se soucier de sa famille avant de se soucier de lui-même, sinon il n’aurait pas été aussi acharné dans son application à conserver des liens avec son grand frère, qui ne méritait pas vraiment toute cette sollicitude. Roy aurait préféré ne pas lui causer autant de tracas et être le seul à regarder par-dessus son épaules à chaque fois qu’il tournait le dos, inquiet qu’on y plante un couteau. Que ce soit Adrian ou les autres membres de sa famille, il faisait en sorte de les maintenir à distance de sa vie, convaincu que c’était la meilleure manière de les protéger des problèmes dans lesquels ils se fourrait. C’était vrai mais il y avait quelques autres raisons qu’il s’avouait moins, comme cette crainte de décevoir qui l’avait poussé à s’éloigner si drastiquement de son père et de Jason qu’il passait justement son temps à décevoir.

Adrian était peut-être le seul qu’il ne décevait pas trop, pour le moment en tout cas. A quel point était-ce un sursis ? Roy préférait ne pas trop y penser. Il resta fidèle à sa ligne habituelle, en assurant pour évacuer le sujet :

« Je gère, ne t’inquiète pas. »

Une déclaration tout à fait discutable actuellement, quand on savait que son gang était plus que jamais fragilisé, entre la mort d’Evan, l’agression de Robin, mais il n’allait sûrement pas donner ces détails à son petit frère. Ce moment un peu sentimental finit par passer, permettant à Roy de se détendre un peu. Les démonstrations d’affection d’Adrian lui faisaient toujours plaisir mais il les gérait toujours avec une espèce de maladresse crasse, incapable qu’il était de se dévoiler plus que l’espace de quarante secondes.

C’était beaucoup plus confortable pour lui d’aborder des sujets moins sérieux et moins exposants, comme l’histoire d’amour que semblait avoir vécu son cadet en Argentine. Adrian ne s’ouvrait pas trop sur sa vie sentimentale, Roy avait appris son couple avec Azénor au détour d’un pur hasard, une rencontre fortuite sur le Chemin de Traverse comme on en voyait dans les films et il s’était évidemment empressé de chambrer son frère là-dessus : peut-être exactement la raison pour laquelle il ne lui en parlait pas. Roy n’avait pas eu connaissance d’une autre fille dans sa vie jusque là et déjà pour Azénor, il ne savait pas grand-chose, excepté qu’elle avait peu marqué son frère.

« Oh wow, avoue que je viens même de te rappeler son prénom » ricana t-il en le voyant incapable de donner la durée de leur couple.

Reprenant une gorgée de sa gobière, il laissa Adrian réagir sur la mystérieuse argentine, sincèrement curieux d’en savoir plus. Il s’attendait à l’entendre parler d’une amourette de vacances et fut un peu surpris de l’entendre dire tout le contraire. Adrian avait-il donc risqué le couple sérieux, tout en sachant pertinemment qu’il allait devoir y mettre fin quand il déciderait de rentrer, parce que tout le monde savait que les relations à distance étaient les plans les plus foireux ? Pas très Serpentard, comme calcul. Cela ressemblait à une connerie que Roy aurait pu faire, pas Adrian. Il connaissait assez bien son petit frère pour savoir ce que cela signifiait : il était vraiment tombé amoureux pour avoir accepté de tomber dans ce piège évident. Cette hypothèse s’imprima définitivement dans son esprit en l’entendant dire que cette fille en question était parfaite, comme une phrase qui lui avait échappé. Le regard observateur que Roy posait sur son petit frère était celui d’un homme qui pouvait parfaitement comprendre ce qu’il avait pu ressentir et se mettre à sa place, mais encore une fois, il préféra répondre par une taquinerie en interprétant différemment cette suite de phrases :

« Je vois… Bon, c’est une bonne nouvelle que tu t’aimes à ce point. »

Son pauvre petit frère au coeur certainement brisé à l’heure qu’il était… Mais Roy n’eut pas vraiment l’occasion de s’y attarder plus longtemps. La remarque d’Adrian lui fit un coup au coeur et pour la première fois depuis le début de cette conversation, son masque se fissura vraiment. Pas de sourire narquois ou de blague déplacée car Adrian venait de le toucher exactement à l’endroit où cela faisait mal et où il était encore très sensible, sans le savoir. Une ombre passa sur le regard de Roy qui baissa la tête sur sa gobière. Son ton fut plus incisif qu’il ne l’aurait voulu, son caractère impulsif refaisant surface :

« Dis pas de bêtises. »

Il avait vraiment été sur le point de se marier, il avait passé quelques mois heureux en tant que fiancé, puis peu à peu son quotidien s’était terni, cette belle relation s’était heurtée à des obstacles de plus en plus insurmontables jusqu’à ce que Juliana et lui arrivent à la même conclusion tous les deux : ils ne pouvaient plus continuer. Ils se demandaient mutuellement des sacrifices qu’ils étaient incapables de faire. Cela aurait été plus simple si les sentiments de Roy s’étaient simplement éteints, il aurait pu regarder cette histoire comme un beau morceau de son passé qui avait existé le temps qu’il fallait, mais ce n’était pas le cas. Son coeur se serrait toujours face à la solitude qu’il ressentait le soir venu et qu’aucune aventure sans lendemain ne parvenait à combler, parce qu'il voulait la seule femme qu'il ne pouvait pas avoir. Il ne lui restait que de la frustration et des regrets. Il n’avait pas connu cette histoire d’amour de conte de fées à laquelle il se sentait parfois stupide d’avoir cru un jour : lui se marier ? Ou plutôt, une femme accepter de se marier avec lui ? Il avait été bien fou de se l’imaginer.

« C’est pas mon genre, tu le sais. »


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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeMar 2 Juin 2020 - 21:53
Il gérait qu'il disait. Moui. Il ne doutait absolument pas que Roy en soit convaincu, bien au contraire, mais ça ne l'empêchait pas de douter de la véracité de la situation. Enfin. Il n'y avait aucun intérêt à en débattre avec Roy. D'abord parce que son frère était bien trop fier pour jamais admettre -en tous cas à voix haute- qu'il était dans le pétrin. D'autant plus que pour le moment il était toujours vivant, et riche, alors les faits semblaient plutôt en effet . Ensuite et surtout parce que cela ne changerait absolument rien. A moins de réussir à convaincre son aîné de s'enfuir pour tout recommencer dans un autre pays. Hm. Il se gardait cette idée sous le coude.

"Mais nan je m'en souviens !" Pour le coup il était effectivement offusqué. Il n'avait pas aimé Azénor, d'accord, mais ça ne voulait pas dire qu'il l'avait oubliée. Elle avait été sa première copine. Sa première beaucoup de choses en fait. Alors même si ça n'avait effectivement pas été la plus belle histoire qui ait jamais été écrite, mais ça n'était pas aussi insignifiant que son manque de mémoire le laissait paraître.

Un rire désabusé ponctua la phrase de Roy, il aimait bien jouer les idiots et, appelez ça les bienfaits de l'entrainement ou une prédisposition naturelle, mais il était particulièrement efficace à cette tache. "T'as compris c'que j'voulais dire banane." Il offrit un sourire mi-narquois, mi-désespéré à son frère. L'avantage de parler avec lui de quoi que ce soit de problématique c'est qu'on se retrouvait bien vite à essayer de riposter aux inévitables piques et qu'on en oubliait presque ses problèmes. Alors d'accord ça ne réglait absolument rien, mais on avait quand même l'impression de raconter sa vie et Roy restait quoi qu'il en soit une oreille attentive, surtout quand ça l'intéressait. Et Adrian était prêt à parier cher que sa vie sentimentale intéressait son aîné. Malheureusement.

La réaction de Roy à sa dernière phrase l'intrigua, pas tant le fait qu'il évite d'un coup de le regarder, cette partie serait sans doute passée inaperçu s'il n'y avait pas eu le reste. Non ce qui lui mit vraiment la puce à l'oreille, ce fut ce qu'il dit. Ce qu'il dit et comme il le dit. Adrian connaissait son frère, peut-être pas autant qu'il le voudrait et sûrement pas assez pour comprendre exactement ce qui clochait, il n'avait aucune idée de la tête que faisait Roy quand il avait le cœur brisé. Par contre il aurait pu écrire un P.D.F. de cinquante pages sur les réactions qu'il avait dès que sa famille essayait de lui expliquer qui il était. Rien que leur père passait bien la moitié de son temps à expliquer à son fils qui il était et surtout qui il aurait pu être, qui il pouvait encore devenir et ce qu'il faudrait qu'il fasse de sa vie. Alors figurez vous bien que cette tête là, Adrian la connaissait bien. Et alors même qu'il lui expliquait qu'il devrait se caser, c'est tête là qu'il s'attendait à voir. Pourtant ce ne fut pas le cas. Il fronça les sourcils, cherchant à comprendre ce qu'il venait de se passer. Pas de blague, pas pique, pas d'esquive, juste un soupçon de... défaitisme ? Ca n'avait strictement aucun sens. Le pauvre Adrian était bien mal équipé pour comprendre ce qui se jouait devant lui, il n'avait jamais vu son frère amoureux, il ne l'avait clairement jamais vu se remettre d'une rupture et jamais il n'aurait pu imaginer qu'il leur aurait caché des fiançailles. "T'essayes de me convaincre ou de te convaincre toi là ?"

Oui, à bien y réfléchir, il n'y avait qu'une seule explication logique. Roy avait bel et bien envie de se caser et ça le faisait chier de l'admettre. Parce qu'il avait une réputation de fêtard à tenir ? Parce que se trouver une femme ça faisait trop père de famille respectable avec deux enfants, un gazon bien taillé et une cheminette double foyer ? Qu'elle qu'en soit la raison, ça ne justifiait pas sa pudeur devant son plus jeune frère, il ne se moquerait pas, lui. "Allez tu peux m'le dire, t'as quelqu'un en vue ? J'la connais ?" Il se doutait bien que non, mais il l’espérait de tous son cœur. Parce que des fréquentations de son frère, celles qu'il connaissaient étaient clairement les meilleures.


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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeSam 27 Juin 2020 - 17:09
Oui, Roy savait très bien ce qu’Adrian voulait dire. Il soupçonnait une belle histoire qui avait dû prendre fin et peut-être qu’il aurait pu s’enquérir plus sérieusement de comment son frère allait si la conversation n’avait pas dérivé si vite sur ses déboires amoureux à lui. Adrian appuyait sans le savoir sur une blessure encore sensible chez Roy et malheureusement, au lieu de se rétracter, il appuyait un peu plus fort à chacune de ses questions, pile à l’endroit de cette rupture que Roy n’avait toujours pas digérée. Et comme toujours quand on le chatouillait trop sur ses points sensibles, il réagit avec ses tripes, vivement :

« Y a personne. N’insiste pas. »

Ce n’était pas un sujet dont il avait envie de parler avec Adrian, parce qu’il aurait d’abord fallu pouvoir le mettre au courant de beaucoup de secrets qui n’appartenaient pas qu’à lui. Mais ce n’était pas la seule raison : même avec Irina, qui savait tout, Roy restait évasif sur ce qu’il ressentait. Il s’était autorisé un seul moment de faiblesse auprès d’elle, une seule fois, quelques heures après avoir définitivement quitté l’appartement de Juliana. Il était extrêmement seul dans cette histoire puisqu’aucun de ses amis, même les plus proches, n’était au courant, alors il ne pouvait pas exactement aller chercher du réconfort auprès d’eux. Sa sœur était la seule personne proche de lui à connaître toute l’histoire. Dans cette situation tragique, même Roy n’avait pas pu résister au besoin de craquer dans ses bras, juste l’espace d’un instant. Dès le lendemain de cet étrange moment de proximité qu’ils n’avaient pas l’habitude de partager, il avait repris son masque de mafieux distant et résistant à tous les coups durs.

Sa fierté était un bouclier autant qu’un obstacle, parfois, l'empêchant de se montrer vulnérable. Au moment-même où ces mots franchissaient ses lèvres, Roy se fustigea intérieurement. Il aurait pu dire « tu as parfaitement raison, Adrian » le résultat aurait été le même. Par Merlin, il était beaucoup trop transparent, c’était pathétique. Il se connaissait meilleur acteur. Détestant cette faiblesse qui le prenait, il s’efforça d’adopter un ton plus détaché, qui lui ressemblait plus et qui lui permettrait d’évacuer le sujet :

« Roy Calder ne se marie pas et ne se mariera jamais, je croyais que tu le savais. Jason, je sais pas s’il a déjà touché une meuf un jour. » Il savait que si mais il ne manquait jamais une occasion de tailler son frère si coincé à ses yeux, et célibataire depuis trop longtemps. « Je suppose que ça laisse toi et Irina comme les derniers espoirs de la famille. Bon courage. »  

Levant sa gobière, comme pour trinquer à sa santé, Roy enchaîna sur un autre sujet, pour reprendre le contrôle de cette conversation qui lui avait échappé :

« Bon allez, assez parlé de meufs. Tu fais quoi maintenant que t’es revenu, c’est quoi tes plans ? Toujours à cultiver des fougères ? »



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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeDim 28 Juin 2020 - 17:24
Adrian tiqua sur la réponse sèche et son aîné et baissa la tête l'espace d'un instant. Il avait déjà vu Roy s’énerver bien sûr - plus qu'il ne l'aurait voulu -, mais pas comme ça. Enfin surtout pas contre lui. Ca avait bien dû arriver une ou deux fois quand il était pet... plus jeune, mais généralement quand Adrian le soûlait, Roy l'envoyait bouler gentiment et il comprenait qu'il valait mieux qu'il s'arrête là. Alors, oui, quand son frère haussa le ton il eu un léger mouvement de recul. Et puis une fraction de seconde plus tard, la surprise laissa place à la vexation. Parce que bon, il avait rien dit de méchant après tout, rien qui ne justifie son agressivité, lui il était gentil et voilà qu'on lui criait dessus. "C'est bon calme toi..." C'était plus grommelé qu'articulé, il était vexé, mais ne tenait pas non plus particulièrement à commencer une engueulade, ça faisait plus d'un an qu'ils ne s'étaient pas vus, peut-être qu'ils pouvaient essayer de tenir vingt minutes sans se taper dessus ?

Ce qui n'était pas gagné puisque Roy semblait déterminé à tacler Jason, un de ses passe-temps préférés malheureusement. "J'sais pas, il a une meuf lui" Même si la réponse de Roy avait laissé entendre qu'il avait effectivement quelqu'un en vue, il ne l'avait pas officiellement admis. Ce qui faisait de Jason le seul casé des trois. Eh bah, ils étaient pas dans la merde. Son visage s'assombrit quand Roy le qualifia d'espoir de la famille en ce qui concernait les couples. Ca ne faisait même pas une semaine qu'il était célibataire, c'était tôt, bien trop tôt pour s'en remettre. "Moi c'est mort." Ou pour s'imaginer rebondir, même s'il aimait dire qu'il était maintenant un véritable adulte avec tout plein de maturité et de responsabilités et même qu'il payait ses propres factures d'abord, il restait encore jeune, surtout émotionnellement. Mettrait-il un mois à passer à autre chose ? Un an ? Plus ? Ca le ferait bien chier quand même. Mais comment accepter de retrouver quelque chose comme ce qu'il avait vécu avec Azénor quand il avait passé presqu'un an avec la fille de ses rêves ? Une boule se logea dans son estomac, penser à autre chose, vite.

Heureusement que Roy venait à la rescousse avec un savant détournement de conversation - comme quoi il avait encore une utilité -, bon par contre il manquait toujours de tact, changer la conversation pour éviter que les deux ne finissent par pleurer sur leurs bières ou par se taper dessus c'était une bonne idée, en profiter pour se moquer de sa carrière par contre c'était pas forcément nécessaire. "Ouais c'est ça, je fais pousser des fleurs des champs et je les récolte à la pleine lune en chantant du système magique." Il aurait bien poussé la chansonnette - poulet est trop petit, ça peut pas te rassasier, c'est caïman braisé, je vais te donner -, mais il se respectait encore un peu.  "Mais et toi ? Quand est-ce que tu me fais visiter ta boutique d'huiles essentielles ? Commerce équitable j'espère ?"


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Roy Calder
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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeSam 18 Juil 2020 - 17:18
Le ton renfrogné d’Adrian laissait entendre qu’il n’avait pas apprécié la manière dont son grand frère venait de le rabrouer, mais ce dernier ne s’excusa pas. Être l’aîné de sa fratrie et chef d’un gang mafieux faisait de Roy un homme qui n’aimait pas être contesté. Le respect de l’autorité et des aînés, voilà une valeur que Victor Calder avait inculquée à chacun de ses enfants, et Adrian avait toujours été le plus réceptif d’entre eux à l’éducation de leurs parents. Il parut donc assez normal aux yeux de Roy que son jeune frère n’insiste pas face à la limite qu’il venait de tracer franchement, en haussant le ton.

Cet incident finit donc par passer sans que Roy ne le remette en question, mais là où il ressentit un bref remord fut le moment où son Adrian laissa entrapercevoir une résignation qui laissait deviner une douleur bien plus profonde. « C’est mort » disait-il. La déception amoureuse qu’il avait connu le rendait visiblement incapable d’en envisager une autre et s’il y avait une chose que Roy pouvait parfaitement comprendre à cet instant, c’était ce sentiment de renonciation. Il vivait exactement la même chose, persuadé qu’il ne ressentirait jamais rien qui pourrait ressembler un tant soit peu à ce qu’il avait ressenti pour Juliana. Convaincu, même, qu’il ne voulait plus le ressentir, car il savait comment cela terminait. Mais Roy se le disait à bientôt trente-deux ans, après plusieurs déceptions amoureuses violentes dans sa vie, quand Adrian avait non seulement toute sa jeunesse devant lui mais surtout le cadre de vie adapté à une vie de couple. Une vie normale, tout simplement, une vie que Roy n’avait pas, ce qui le poussa à exprimer un conseil étonnamment sensé, mais qu’il ne s’appliquait pas à lui-même :

« T’as vingt ans. Bien sûr que non, c’est pas mort. T’as besoin de temps, c’est tout. »

Parler choix de carrière était étonnamment moins inconfortable pour Roy qu’évoquer le sujet des relations amoureuses, ce qui était signe que décidément, rien n’allait. Un sourire fendit enfin son visage, un vrai sourire amusé et pas une grimace ironique, quand Adrian répondit avec ce sarcasme piquant qu’il avait parfois.

« Quand tu m’auras fait visiter ton super champ de fleurs, d’ailleurs si avec ça tu pécho pas des meufs, je sais pas ce qu’il te faut, répondit-il du tac au tac. Cela dit c’est ma spécialité d’esquiver les questions en faisant des vannes, alors le fait que tu le fasses aussi me rend à la fois un peu fier et un peu inquiet sur tes vrais plans. » Avec un sourire moqueur, il leva les deux mains, comme pour montrer patte blanche. « Hé, tu fais ce que tu veux, Adi, je juge pas. Maintenant, t’as pas besoin de m’envoyer ton gros orque dans ma salle de bains, tu sais où sonner s’il faut. »

Roy n’était pas le meilleur, ni le plus présent des grands frères mais à sa manière, il veillait sur sa fratrie, du moins, ceux avec qui le lien n’était pas totalement brisé. Sur cette main tendue, il se leva en posant sa bouteille à moitié vide sur la table basse, avec un signe pour Adrian :

« Allez viens, petite tête, je t’ai pas fait faire un tour du proprio. »


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Adrian Calder
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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeDim 26 Juil 2020 - 20:43
Un haussement d'épaules résigné accompagna le conseil de Roy. Besoin de temps, ouais. Il n'était pas sûr qu'il avait envie de faire confiance à son frère sur le coup. C'était quand la dernière fois qu'il avait eu une copine ? Il était bien gentil avec ses conseils, mais la dernière fois que Roy avait été en couple, Tony Blair déballait encore ses cartons au 10 Downing Street alors tant qu'à faire il allait éviter de suivre son parcours. En règle générale il fallait de toute façon éviter de suivre les conseils de Roy, il avait bien réussi en termes financiers, ha ça oui, et, même si Adrian en ignorait toute l'étendue, il avait réussi en terme de pouvoir et d'influences aussi. Mais Roy était seul, sa famille il l'avait presque perdue et il n'avait pas l'air prêt d'en trouver une autre. Alors bien sûr Adrian avait vu les films, il se doutait bien que Roy avait de grands amis vendeurs d'huiles essentielles, mais si ses seuls amis c'étaient des gens payés pour passer du temps avec lui, ça ne comptait pas vraiment. Des amis forcés, il en avait lui-même eu quand il était à Poudlard et il fallait bien admettre qu'il voyait moins de gens depuis, si Roy plaquait tout pour aller élever des limaces dans le Yorkshire, combien d'amis lui resterait-il ? Pour Adrian la question était vite répondue : pas tant que ça.

Lui faire visiter son champ de fleur, il étouffa un rire, meilleur moyen pour que les plants de mandragore disparaissent dans la nature ça, Roy ne l'aurait pas aussi facilement. Ceci dit il pouvait bien l'inviter à manger un jour, histoire de lui faire visiter son nouveau chez lui, en comparaison avec la maison où ils se trouvaient actuellement, ça tenait plus du taudis que de la maison, mais c'était le plus souvent à peu près propre et il était même disposé à faire un effort quand il recevait de la visite. Et puis chez lui il n'y avait pas de tête de cerf alors franchement c'était assez sympa. "Je sais pas si j'ai envie de venir plus souvent, Jean-Bob à l'entrée a pas l'air super charmant." Pour sa défense c'était probablement pour ça qu'il avait été recruté. "Mais je vais éviter les patronus dans la salle de bain ouais, pas envie de traumatiser Jay." Oui, il avait donné un nom à son patronus. Il portait aussi des chaussures colorées et devait avoir des restes de stylos parfumés à la myrtille quelque part chez lui, mais sa virilité se porte bien ne nous inquiétez pas.

"Ouais fais moi visiter un peu p'tites jambes, au lieu d'essayer de me faire boire dès le matin, t'es vraiment un frère indigne en vrai." La plupart des pièces devaient servir une fois par an, mais il s'agissait sûrement pour Roy d'étaler son argent aux yeux de tous pour montrer qu'il avait réussi. Des gens moins bienveillants avec lui suggéreraient sans doutes qu'il essayait de compenser quelque chose, mais Adrian était vraiment un chic type. "T'as combien de chambres au juste ? C'est au cas où tous tes enfants cachés décident de venir squatter ?" Il s'arrêta en plein milieu du couloir, un air sérieux sur le visage. "Roy... Si jamais..." Une légère hésitation tandis qu'il se rapellait les choses horribles qu'il avait vues quand il avait dû se loger. "Je te déshérite si je vois la moindre moquette verte, ok ?"


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"Frérot je te soûle, une overdose d'affection" [Royouchou] Icon_minitimeDim 13 Sep 2020 - 19:15
« T’inquiète pas pour Jean-Bob. Maintenant qu’il sait que tu as du sang Calder, c’est un tapis rouge qui va se dérouler devant toi la prochaine fois que tu viens » déclara Roy en tapotant l’épaule de son petit frère.

Une manière bien à lui de lui assurer que la porte lui était ouverte si besoin, à défaut que lui fasse la démarche d’aller frapper à la sienne. Mais Adrian, qui était décidément en forme aujourd’hui, n’avait pas terminé de vanner son frère aîné, puisque, après avoir honteusement sous-entendu que la vision de lui dans sa salle de bains était de nature traumatisante, il se permit de lui donner un surnom qui lui valut aussitôt une claque à l’arrière de la tête.

« Wooooh, tu parles mal toi hein ! P’tites jambes ? Ils ont dézingué ton éducation en Argentine ou quoi ? Allez, avance avant que je te fasse manger le sol, on va voir qui a des petites jambes ici. »

Clairement lui, avec dix centimètres de moins que son frère cadet, mais il n’aimait pas trop qu’on le lui rappelle, même si cette prise de bec était bonne enfant. Preuve en fut qu’Adrian n’hésita pas à en rajouter, en faisant une remarque qui tira cette fois un léger rire à Roy, tant l’idée d’avoir des enfants cachés lui paraissait incongrue, même si c’était loin d’être la première fois qu’on lui faisait cette remarque : à force de coucher à droite à gauche, une femme va venir frapper à ta porte en te réclamant une pension, lui rappelaient parfois ses amis.

« Ce sont effectivement des enfants qui viennent squatter ici, mais ils ont trente ans. » N’est-ce pas, Antonino Tessio. « Et n’insulte pas mes goûts, s’il te plaît. C’est pas moi qui ai évoqué des têtes de cerf sur les murs, tout à l’heure. » Il renchérit en s’insurgeant un peu plus : « En plus, pardon, mais d’où t’as le pouvoir de me déshériter toi ? Tu mérites bien une deuxième claque. »

Ce qu’il lui donna, en bon grand frère prêt à remettre sur la voie son cadet égaré. S’amusant de ces échanges qu’il n’avait pas eus avec Adrian depuis bien longtemps -les blagues n’étaient pas aussi spontanées par lettre- il l’entraîna vers la suite de sa vaste villa, ce qui faisait officiellement d’Adrian le deuxième membre de sa famille à qui il faisait visiter son intérieur, après Irina une fois. C’était une fenêtre brièvement ouverte sur un pan de sa vie quotidienne qu’il masquait à sa famille, car elle était particulièrement illustratrice de sa nouvelle position dans Bristol, entre la riche décoration et l’ombre discrète des Veilleurs qui planaient dans certains coins de la propriété surveillée.

Il y avait donc de grandes chances pour que Roy et Adrian ne se revoient pas souvent ici, car le premier préférerait lui donner rendez-vous en extérieur, sur un lieu plus neutre. Cette certitude poussa Roy à profiter de ce que ce bref instant avec son frère pouvait lui offrir : baisser un peu sa garde de temps en temps n’était pas si désagréable.


FIN DU RP


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