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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus]

Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeVen 1 Mai 2020 - 15:54
18 février 2011

Angus poussa la porte du QG de la Milice. Il revenait tout juste d’une intervention où plusieurs agents avaient été sollicités pour encadrer la visite diplomatique du chef d’Etat espagnol. Si cette tâche sécuritaire relevait généralement de la P.M, la Milice avait été appelée en renfort pour seconder la garde rapprochée de la délégation Marchebank ainsi que  celle du président étranger.

Angus s’était porté volontaire pour cette tâche ingrate de surveillance –certes- mais qui lui avait permis de croiser Melchior et Alessandro dans le cadre de leurs activités respectives. Ils trouvaient toujours un petit moment pour échanger quelques mots tous les trois avant que chacun ne soit appelé sur sa propre mission. En l’occurrence, tout s’était bien passé – mieux qu’avec les français en tout cas- et la délégation ibérique avait repris son portoloin international en début d’après-midi. Angus avait donc quelques heures devant lui pour avancer ses dossiers et…rédiger quelques rapports, malheureusement.

Le milicien se débarrassa de sa cape sur le dossier de son siège, d’un petit sac de viennoiseries sur son bureau –Une longue après midi de saisie l’attendait, il avait besoin d’un peu de réconfort-  avant de saluer rapidement  quelques collègues occupés à traiter leurs dossiers.  Il passa devant la place vide laissée par Avalon dans l’open-space  et se dirigea vers l’ancien bureau de Danielle dont la porte était restée ouverte.

Angus s’arrêta devant le battant et observa un instant la toute nouvelle plaque, flambant neuve, posée le matin même par un agent technique du Ministère :

« Avalon Davies, Cheffe de l’unité des renseignements de la Milice »



C’était ce que l’on appelait une ascension fulgurante pour la jeune lieutenante d’à peine 28 ans.

Cheffe de la Milice, rien que ça. Enfin, co-chef puisqu’elle dirigeait conjointement ce corps d’élite avec Galahad, en charge, pour sa part, des interventions de terrains.  Angus jeta d’ailleurs un bref coup d’œil en direction du bureau de son nouveau supérieur hiérarchique, situé de l’autre côté de l’open-space.  Pour sa part, il dépendait dorénavant de Thorne.  Angus se consolait en songeant qu’ il n’avait pas un chef parachuté de nul part, nommé ici pour satisfaire des copinages politiques. Danielle avait choisi ses successeurs au sein même de ses agents, surement soucieuse de laisser « son bébé » entre de bonnes mains.

Le milicien resta un instant interdit devant les lettres gravées du nom « Davies » puis il  toqua deux coups, passa sa tête dans l’embrasure  pour chercher Avalon du regard qu’il trouva occupée dans son nouveau bureau.  Il désigna la plaque de son index avec une moue tombante, comme pour dire « Hé bé. ça rigole pas. » avant de solliciter un entretien.

« Je peux ? » dit-il en désignant du regard le siège vide en face du sien.
Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeSam 2 Mai 2020 - 9:50
Avalon ne s’habituait pas à ce bureau, qui trônait en plein milieu d’une large pièce, ni à la plaque qui avait été installée sur sa porte ce matin. Elle se sentait, en fait, un peu étrangère dans cette pièce qu’elle avait pourtant souvent fréquenté, s’installant face à Danielle pour lui faire un énième rapport de mission, ou pour étudier une affaire particulièrement ardue. Elle était maître des lieux, désormais, comme le lui avait dit la directrice de la justice magique lorsqu’elle avait retiré ses affaires du bureau.

Désormais, la pièce n’avait plus rien à voir avec le bureau que Danielle avait fréquenté pendant plusieurs années. Unité des Renseignements oblige, plusieurs objets technomagiques trônaient sur son bureau. Son Pear, évidemment, mais également un format XL qui ressemblait plus ou moins à un écran d’ordinateur à ses yeux de née-moldue, à la différence près qu’il n’était constitué que d’hologrammes et semblaient flotter dans les airs. Elle avait récupéré un large bureau qu’elle avait placé en plein milieu de la pièce, ainsi que trois fauteuils : un pour elle, et deux qu’elle avait positionné en face. La machine à café de Danielle avait disparu – Avalon avait bien volontiers laissé Galahad la mettre dans son propre bureau, en face du sien – de toute façon, comme lui avait dit Danielle, ce serait du gâchis de lui laisser du si bon café pour qu’elle mette de la cannelle, du chocolat ou du caramel dedans.

Avalon avait dû mal à réaliser la promotion qu’elle avait obtenue. Etre lieutenante, c’était une chose, mais être promue cheffe ! Alors qu’elle n’avait pas encore trente ans ! Elle avait été touchée, et émue de la confiance de sa supérieure, bien que la nouvelle organisation de la milice l’ait un peu rassuré quant au rôle qu’on lui confiait. Elle n’aurait pas sur ses épaules la même charge que Danielle, qui avait porté l’intégralité de ce corps d’élite pendant plusieurs années. Maintenant que la milice était séparée en deux unités, les tâches étaient mieux réparties, de même que le nombre d’hommes qu’elle avait sous sa responsabilité était divisé par deux. Avoir Galahad Thorne comme co-chef lui plaisait ; les deux collègues s’étaient toujours bien entendus et avaient déjà eu l’occasion de faire plus ample connaissance lorsqu’ils avaient été formateurs à l’Académie.

Cheffe de l’unité des renseignements, se répéta-t-elle une énième fois. Elle avait encore du mal à y croire ; pour être honnête, ce matin, elle s’était machinalement dirigée vers son ancien bureau, qui n’avait pas encore été réattribué, avant de s’apercevoir de son erreur. Il lui faudrait probablement un petit temps d’adaptation pour entrer parfaitement dans son rôle, mais elle était bien entourée. Danielle se rendait disponible pour la moindre de leurs interrogations, Galahad et elle s’étaient promis de s’épauler, et elle était très satisfaite de son équipe. Sans surprise pour une unité de renseignements, la moyenne d’âge était relativement basse – sans doute la jeune génération avait moins de difficulté à être à l’aise avec la technomagie.

Deux coups toqués à sa porte lui firent relever la tête de la paperasse administrative qu’elle devait terminer avant ce soir pour l’envoyer à Vargas, avec qui elle avait rendez-vous dans la semaine. Un sourire éclaira son visage lorsque son regard tomba sur Angus. Elle lui renvoya la même moue tombante l’air de répondre « je sais, moi aussi ça me choque encore ».

« Oui bien sûr, entre ! » répondit-elle. Malheureusement, Angus dépendait désormais de l’unité de Galahad, ce qui allait réduire considérablement les occasions qu’ils auraient pu avoir de partir en mission ensemble, eux qui s’étaient pourtant bien trouvés sur le terrain. « Tu veux quelque chose à boire ? » demanda Avalon en désignant du menton un assortiment de thé et un nécessaire pour préparer un café.


Avalon Calder

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Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeSam 2 Mai 2020 - 15:14
Angus avança dans la pièce et referma la porte derrière lui pour garantir un minimum de  confidentialité  à leur conversation. Il s’installa dans le fauteuil en cuir que son ex-collègue lui avait indiqué – bras posés sur les accoudoirs, jambes écartées- et laissa son regard courir sur la multitude d’objets d’inspirations moldus équipant dorénavant l’ancien bureau de Danielle. De toute évidence, Avalon avait vite pris ses marques et adapté son espace de travail à ses nouvelles fonctions de Cheffe de l’unité de renseignement.

Le PearPro aux proportions hallucinantes projetant des hologrammes dans toute la pièce en était surement le plus  bel exemple. Une belle promotion, assurément, qui convenait parfaitement au profil d’ Avalon.  Ce poste à responsabilité impliquait un goût prononcé pour le  travail administratif, mais en plus, une connaissance et une appétence  pour les technomagies.

Elle lui avait prouvé ,à maintes reprises, qu’elle maitrisait ces deux domaines pour avoir accepter de  rédiger tous les rapports de leurs affaires en cours et  pour l’avoir aidé à maintes reprises à paramétrer son Pear.  

Même si Angus était obligé de maitriser un minimum l’outil numérique– il ne tenait pas à ce que des missions intéressantes lui passent sous le nez justement à cause de cette lacune- il voyait bien qu’il allait être un peu dépassé sans elle. Pour ne pas dire complètement.
 
Au-delà de ces services qu’elle lui rendait très –trop ?- fréquemment, Angus nourrissait une crainte plus profonde, et bien encrée,   de voir leur relation s’étioler quelque peu. Ils s’étaient trouvés des affinités professionnelles qu’ils ne pourraient plus exploiter maintenant qu’Avalon se voyait évincée des opérations de terrain au profit d’ activités plus politiques auprès des hautes sphère du Ministère.

Certes, Angus n’avait pas la prétention de dire qu’ils étaient réellement proches l’un de l’autre mais ils partageaient tout de même le secret d’une fausse déclaration qui les liait de manière irrémédiable.  Ils avaient accordé leurs versions des faits dans l’affaire des drogues moldues et avaient soutenu leurs déclarations auprès de Danielle, Goldstein et de l’IGPM.  Angus avait gueulé - fort - et Avalon affiché un mépris non dissimulé à l’égard des positions prises par leur directeur de département. Et ils avaient tenu bon tous les deux,  confirmant mutuellement leurs versions,  comme deux vils serpentard qu’ils n’étaient pourtant pas.

Quand Goldstein avait suggéré de les passer au Véritasserum pour s’assurer de la véracité de leur propos, Danielle avait pris la défense de ses agents et incriminé ouvertement les choix de son directeur. L’affaire avait fait grand bruit au sein du département, et aujourd’hui, Golstein était mort. Tragique accident domestique, disait-on…

Angus estimait que ce n’était pas une grande perte mais il ne pouvait pas s’empêcher de constater que ce décès était survenue à la fois à un moment particulièrement opportun et dans des circonstances troubles. Il s’était d’ailleurs promis d’aborder ce sujet avec la nouvelle Cheffe de l’unité des renseignements de la Milice.

Rien que ça.

Honnêtement, il était heureux pour Avalon mais il regrettait déjà leurs anciennes collaborations. Il savait bien qu’il ne pourraient pas aller la trouver aussi facilement maintenant qu’elle avait un bureau à son nom ! D’ailleurs, la jeune femme ne tarda pas à lui proposer une boisson chaude comme l’aurait fait une jeune cheffe nouvellement nommée cherchant à tisser de bonnes relations humaines avec ses subalternes.

« Tu me fais le numéro de la GoodBoss,là ? résuma Angus avec un sourire, les sourcils hauts. Il avait déjà vue Avalon dans son rôle de GoodCop et il entrevoyait quelques similitudes  amusantes.  Le milicien pointa son pouce au dessus de son épaule pour indiquer la direction du bureau de Galahad situé à l’opposé de l’Open Space, Ne me dit pas que Thorne sera le BadBoss de la Milice. Il poussa un soupir et  appuya son menton dans la paume de sa main, l’air un peu abattu semblable à celui d’un vieux chien le museau posé sur ses pattes, Avoue que tu aurais été mieux à la tête de l’Unité d’Intervention… Il engloba la pièce d’un regard circulaire et ajouta, Tu vas t’ennuyer derrière tes hologrammes, là. »  Il savait bien qu’Avalon trouverait surement toutes ces tâches particulièrement épanouissantes mais il tentait de convoquer l’esprit de la milicienne rompue au terrain. Cet aspect de son métier allait forcément lui manquer… au moins un peu.

« Plus sérieusement, je venais juste te féliciter de vive voix, finit-il par dire avant d’esquisser un léger sourire.  Je suis content pour toi … même si cette promotion  implique que je doive me battre seul contre mon PearPro dorénavant. »
Il lui jeta un regard un peu cafardeux.
« Finalement je veux bien un café. Avec beaucoup de sucre. »
Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeDim 3 Mai 2020 - 11:05
« Depuis quand proposer un café à mon coéquipier ça fait de moi une GoodBoss ? » rétorqua Avalon en haussant les sourcils, un sourire amusé sur le visage.

C’était une de ses craintes aussi, que ses rapports avec les autres miliciens changent. Cela avait déjà été un peu le cas, après sa nomination en tant que lieutenante, et elle avait mis un moment à s’habituer à ce nouveau titre. Mais cheffe, c’était encore autre chose… Et elle n’avait pas l’âme glacée d’une Danielle Coleman, main de fer dans un gant de fer, bien au contraire. Si Avalon était particulièrement appréciée au sein de la milice, c’était pour son enthousiasme et sa chaleur – qui contrastait drastiquement avec l’attitude de sa supérieure, elle en convenait. Elle avait longuement songé à cela, pas plus tard qu’hier, et avait décidé de faire confiance à Danielle, comme toujours. Si elle l’avait nommé à la tête de cette unité, tout en connaissant son caractère, c’était qu’elle en était capable, et qu’elle n’avait pas besoin de changer du tout au tout pour y arriver.

« T, t, t, tu crois que je vais rester planter dans ce bureau toute la journée ? » fit Avalon en secouant la tête. « A moi les missions d’espionnage sous couverture. » ajouta-t-elle avec un sourire en coin.

Son unité était plus petite que celle de Galahad – évidemment, les Interventions avaient besoin de plus d’agents que les Renseignements – alors elle comptait bien pouvoir aller sur le terrain en mission. Evidemment, cela n’aurait rien à voir avec les missions qu’elle avait réalisé quand elle était Auror ou milicienne, mais Avalon avait toujours eu un goût pour l’espionnage et les missions sous couverture. Evidemment, elle aurait des tâches administratives inhérentes à sa position, mais elle comptait bien les traiter efficacement – remplir les formulaires et les dossiers sur son Pear lui économisait déjà un temps précieux.

« Merci. » répondit-elle avec sincérité aux félicitations d’Angus. « Bah, » fit-elle en haussant les épaules, « la porte de mon bureau t’est toujours ouverte. Tu pourras passer pour que je te fasse les mises à jour de ton Pear, après avoir fait semblant auprès de Leonard que tu comprenais ce qu’il te racontait. » Avalon avait accepté depuis longtemps qu’Angus ne maîtrisait pas la technomagie. Elle lui donnait un coup de main pour qu’il ne soit pas trop pénalisé par son Pear (en réalité, ce coup de main se transformait vite en « elle installait les nouvelles applications, créait les raccourcis nécessaires pour que cela soit facile d’accès et rendait son Pear à Angus »). Bon, ce n’était peut-être pas le mieux pour qu’il appréhende de lui-même la technomagie mais elle persistait à répéter qu’il fallait prendre en compte les forces et les faiblesses des uns et des autres.

« C’est quand même dommage. T’aurais été un peu plus à l’aise avec tout ça » de la main, elle désigna les appareils technomagiques, « on aurait pu bosser ensemble dans cette unité. Enfin, si jamais j’ai une mission en lien avec la brigade des Maîtres-Fléreurs, je t’appellerais, évidemment. » De fait, les Renseignements et les Interventions seraient amenés à travailler régulièrement ensemble.

Avalon se leva pour préparer un café à Angus et en profita pour s’en verser un pour elle, et mit à disposition du milicien un paquet de sucre – le café bien sucré, ça la connaissait.

« Bon alors, à part le fait que travailler sous les ordres de Thorne à l’air de te réjouir, tout se passe bien ? » elle ajouta, l’air de rien : « On devrait quand même avoir beaucoup moins de problèmes maintenant que c’est Coleman à la tête de la Justice Magique. »


Avalon Calder

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Angus Rice
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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeMar 5 Mai 2020 - 7:02
Avalon lui assura qu’elle n’allait pas abandonner complètement le terrain, contrairement à ce qu’il pensait. L’unité des renseignements comptait une petite quinzaine d’agents à encadrer –relativement peu comparé à l’équipe dont Galahad avait la charge- si bien qu’elle pourrait tout à fait se ménager du temps pour quelques missions sous couverture.  Angus  secoua légèrement la tête en souriant, il la reconnaissait bien là.

A l’écouter, son quotidien de milicienne n’allait pas tant changer . Il  aurait même encore le droit de venir la voir, dans son propre bureau de Cheffe de la Milice,  afin de solliciter son aide en cas de problème avec son Pear . C’était très gentil, mais honnêtement, le milicien comptait bien se trouver une nouvelle âme charitable  - dans l’Open Space de préférence- histoire de ne pas embêter Avalon toutes les deux minutes.

D’ailleurs, la  mention de Leonard lui tira un franc éclat de rire. Son jeune collègue aurait fait une excellente « âme charitable de l’Open Space »  si seulement il n’avait pas parlé le même jargon incompréhensible et rempli de molduismes technologiques que Priya Rahman.

Un jour, alors qu’Angus avait encore des problèmes de mauvaise version sur son Pear Pro, il  était allé trouver le jeune lieutenant des renseignements pour lui demander conseils. Lenny lui avait répondu, très simplement, comme s’il s’agissait d’une évidence, qu’il n’avait qu’à rebooter son Pear pour qu’il fonctionne.  Angus l’avait remercié et était parti trouver Avalon sur le champ pour se faire expliquer ce qu’était un "reboot", en l’occurrence, un simple redémarrage du Pear. Un redémarrage. Comme si c’était trop compliqué pour les technomages-informagiciens d’utiliser des mots déjà existants, compréhensibles par tous :Mais non, ils préféraient inventer leur propre vocabulaire d’initiés.

« Ça se voit tant que ça que je fais semblant de comprendre quand il me parle avec amour de son futur Pear Pro format XL? »

La mode et la technomagie étaient deux domaines pour lesquelles Angus n’avait absolument aucune passion.

S’il vivait très sereinement le fait de ne pas connaitre Victor Machintruc -le mannequin en vogue dont lui avait parlé Emma et Melchior- il devait avouer que ses lacunes en matière de technomagies étaient nettement plus pénalisantes. Surtout dans le cadre professionnel.

Le département de la Justice Magique était le premier du Ministère à avoir franchi le pas de la révolution numérique. Si bon nombre d’agents avait réussi à s’accommoder de ces nouveaux outils -grâce à leurs origines moldues ou leur appétences naturelles pour ces objets- Angus faisait partie des quelques réfractaires.

Pourtant, il admettait volontiers l’utilité de certaines fonctionnalités. L’accès facilité aux comptes-rendus de missions, aux délits et aux profils de délinquants déjà fichés était une véritable mine d’or. Quant aux fonctions de mise sur écoute et de géolocalisation, elles pouvaient s’avérer utiles mais Angus avait beaucoup de difficultés avec  l’outil Pear, en lui-même : ses interfaces peu ergonomiques – à son goût-  ses cheminements compliqués pour accéder à telle ou telle fonction et surtout cette recrudescence de messages parfaitement superflus.

Avant, personne n’envoyait un hibou ou un patronus à la légère mais avec ces systèmes de messages instantanés apparus avec les Pear, Angus croulait sous les notifications non lues. Quand il prenait le temps d’ouvrir tous ces hiboux virtuels – une à deux fois par semaine, pas plus-  il constatait avec un certain agacement que plus de la moitié d’entre eux ne servaient absolument à rien. Si ce n’est à lui faire perdre un temps précieux.

Malheureusement pour lui, il était contraint de s’adapter à ces nouveaux systèmes. Tout portait à croire que la Milice, en tant que corps d’élite, allait développer son partenariat avec Vargas. Bientôt, les  applications spécialisées dans la traque des criminels allaient fleurir sur leur réseau. Soit Angus se forçait un minimum… soit il deviendrait très vite obsolète.

« C’est quand même dommage. T’aurais été un peu plus à l’aise avec tout ça. on aurait pu bosser ensemble dans cette unité. » souffla d’ailleurs Avalon, en écho à ses pensées.

Angus haussa ses épaules massives.

« Pas à l’aise avec tout ça.., répéta-t-il en se penchant en avant pour sucrer allégrement son café, Je te rappelle que je suis tout de même  titulaire du niveau 1 de maitrise des Technomagies Numériques, Avalon. Alors un peu de respect.» Il  but une gorgée et reprit plus sérieusement pour répondre à sa seconde remarque, et j’espère bien que tu feras appel à moi si tu as besoin des services d’un Maître-Fléreur. »

Il retravaillerait avec plaisir avec son ancienne collègue.

La conversation dériva lentement, passant  des technomagies  à la nouvelle organisation de la Milice et plus largement de leur Département. Avec Danielle à la tête de la justice magique, les choses allaient forcément changer , et surement en bien pour les miliciens.

« Oui, j’imagine qu’avec Coleman l’unité va obtenir davantage de moyens et que, surtout,  nos demandes de mandats d’arrêt vont aboutir… » Le front d’Angus se plissa légèrement sous le coup de la contrariété, «  On pourrait lui soumettre quelques demandes retoquées par Goldstein , non ? »

Le milicien avait une affaire  en tête en particulier – dont la demande de mandat d’arrêt n’avait pas aboutie- et il était sûr qu’Avalon savait à laquelle il faisait allusion.

« D’ailleurs, en parlant de Goldstein. » Angus jeta un regard derrière lui pour s’assurer que la porte était bien close, Vous allez mettre une équipe pour enquêter sur son  accident domestique ? officiellement le décès de l’ancien directeur n’avait rien de suspect mais la résistance avait peut-être cherché à camoufler un meurtre.Ce nouveau décès d’un cadre du Ministère méritait qu’on s’y penche dessus. A moins, bien sûr, qu’une personne en particulier ne le souhaitât pas,  ou vous préférez simplement envoyer une belle gerbe de fleurs à la veuve avec un gentil mot de condoléances? »

Angus n’était pas né de la dernière pluie : Goldstein était un rouage défectueux dans l’ organisation ministérielle et sa mort servait particulièrement bien les intérêts de Danielle Coleman...
Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeVen 8 Mai 2020 - 16:05
« Pardonne-moi, Ô gourou des nouvelles technomagies… Et commence maintenant à prier pour que Thorne ne t’inscrive pas au stage niveau 2. » ajouta-t-elle avec un petit sourire en coin.

Elle espérait bien que Galahad ne fasse pas preuve de la même obstination que Danielle – qui avait été jusqu’à menacer Angus de l’interdire de mission s’il ne se rendait pas à sa formation chez Vargas. Cela avait été la seule menace suffisante pour que le milicien daigne se rendre à Leopoldgrad pour apprendre le B-A-BA de la technomagie (et, ayant pu constater des progrès assez maigres, Avalon doutait fortement qu’il ait été très attentif pendant cette journée). Les gens étaient ainsi : dotés de forces et de faiblesses. Avalon pouvait en témoigner à quiconque : Angus était peut-être déplorable avec un Pear au creux de la main, mais elle avait rarement plus fiable que lui sur le terrain. Elle ne savait pas si ses futures missions lui permettraient de retravailler avec le milicien, mais Avalon referait équipe avec lui sans une once d’hésitation.

« Oh, elle sera plus efficace que Goldstein pour traiter nos demandes, c’est indéniable. » commenta-t-elle, avant de rajouter avec un regard entendu : « En même temps, ça aurait été difficile de faire moins efficace que lui. »

Angus et Avalon s’étaient particulièrement illustrés au début de l’année en tenant fermement tête à leur ancien directeur de département, scandalisés par les coupes budgétaires qu’il faisait subir à la milice, ne leur permettant pas de garantir leur sécurité pendant leurs missions. Evidemment, Goldstein n’avait pas apprécié que sa position soit mise à mal par deux miliciens têtus, dont il ne connaissait même pas le nom. Heureusement que Danielle couvrait leurs arrières – il fallait dire qu’elle était particulièrement remontée contre son supérieur aussi.

« Si, absolument, j’y pensais. » approuva Avalon en échangeant avec son collègue un regard entendu. Parfois, elle avait l’impression que pour obtenir un mandat de Goldstein, il fallait lui montrer un suspect pris la main dans le sac, sans quoi il jugeait les preuves insuffisantes. C’était exactement ce qu’il avait décrété en leur refusant le droit de perquisitionner la maison des Baker… Demande qu’Avalon comptait bien reformulée auprès de sa supérieure, le plus rapidement possible. « Je pense qu’elle nous donnera son autorisation sans trop de souci. »

Et c’était pour ça qu’elle était particulièrement heureuse que Danielle ait pris la tête du département. Elle venait du terrain, elle savait, contrairement à Goldstein qui n’avait jamais mis un pied en dehors du ministère depuis qu’il y était entré dans sa jeunesse. Elle ne rejetterait pas toutes leurs demandes en les balayant d’un revers de main,  ne négligerait ps  les subventions pour les forces de l’ordre, qui étaient exposées au danger tous les jours, ni ne répondraient à leurs sollicitations par des notes de service aussi brèves qu’incompréhensibles.  

« Hum. » Avalon jeta un regard en direction de sa porte – close – avant d’observer Angus. « On nous a fait savoir que la théorie de l’accident domestique avait déjà été prouvée et qu’il ne valait mieux pas remuer la douleur de son épouse récemment veuve avec une enquête interminable. » fit-elle savoir d’un ton léger.

Elle haussa les épaules. Elle n’avait pas besoin de faire comprendre à Angus pour savoir ce qu’elle pensait de cette hypothèse, elle avait l’intuition qu’ils partageaient le même avis sur la question. La politique était une discipline assez sombre, dans laquelle Avalon n’avait pas envie de s’aventurer, et elle préférait rester à distance de ce milieu. Son travail s’arrêtait dans les locaux de la milice et, si on lui avait demandé de ne pas enquêter sur la mort de Goldstein, elle n’enquêterait pas ; elle n’avait, de toute façon, aucun intérêt à le faire. La prise de poste de Danielle en tant que directrice de la Justice Magique leur assurait un avenir plus prospère, et c’était tout ce qu’elle demandait pour l’instant.

« Donc la milice n’enquêtera pas. » conclut Avalon. « Ni la PM, ni les Aurors. » Elle ajouta, en soutenant le regard d’Angus, comme pour essayer de lire ce qu’il pensait de cela : « De toute évidence, on tient à ce qu’on respecte le deuil d’autrui. »


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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeDim 10 Mai 2020 - 14:07
Angus partageait l’avis d’Avalon sur la nouvelle directrice du Département de la Justice Magique : Avec Danielle à la tête de leur ministère, la Milice allait incontestablement y gagner. Pour des raisons obscurs, Goldstein avait toujours freiné certaines affaires gérées par leur corps d’élite mais Coleman allait forcément réparer cette injustice : Finies les coupes drastiques dans leur budget, les demandes de perquisition trainant à aboutir. Danielle allait prendre ce problème à bras le corps et doter la Milice de nouveau moyens pour faciliter le travail de ses anciens agents. Les équipements technomagiques flambant neufs reçus par l’unité renseignement allaient d’ailleurs dans ce sens.

Sur le papier, donc, ils devraient y gagner, même si Angus ne cachait pas son dépit à l’idée d’être sous les ordres de Galahad plutôt que sous ceux d’ Avalon. Il ne mettait pas en doute  les compétences du briseur de sort, mais il s’agissait plutôt d’une question de feeling personnel.

Le milicien but une gorgée de café et passa pensivement sa main libre dans sa barbe en écoutant la suite de l’échange avec la nouvelle cheffe du service de renseignement. Il tritura les poils situés à l’extrémité de son menton un long moment tandis qu’Avalon lui exposait les faits  concernant l’enquête  sur la mort prématurée de Goldstein.

Ou plutôt sur l’absence totale d’enquête.

Bien, voila qui en disait long sur le gouvernement actuellement à la tête de leur  pays et sur la politique, en général. D’ailleurs,  Angus avait l’intuition qu’Avalon ne lui en révélerait pas davantage à ce sujet aujourd’hui.  Il ne savait pas si elle agissait ainsi parce qu’elle ne disposait pas d’information particulière  ou si , du fait de sa toute nouvelle promotion, elle faisait maintenant partie de cette élite capable de vie ou de mort sur leurs semblables, sans avoir à craindre d’être inquiété par la jutice.
« De toute  évidence, on tient à ce qu’on respecte le deuil d’autrui. » dit-elle en soutenant étrangement son regard.

Angus l’observa un instant avant de hausser les épaules, d’un air relativement peu concerné.
« Soit. » répondit-t-il simplement en reposant sa tasse sur le bureau. Pas d’enquête officielle donc.

Ce n’était peut-être pas l’endroit ou le moment pour aborder cette question là, Angus voulait bien l’admettre, mais il nota mentalement de faire une approche similaire auprès de Melchior ou d’Alessandro afin de voir s’ils en savaient plus de leur côté.

Le milicien  estimait qu’il valait mieux  être bien informé pour comprendre les luttes de pouvoir au sein du Ministère. Angus ne tenait pas particulièrement à y prendre part -pour ne pas dire pas du tout-  mais il restait fidèle à l’adage : «  Un homme averti en vaut deux. »

Le climat actuel du pays invitait à la prudence et être en possession de certaines informations pouvait s’avérer décisif. Angus avait décidé d’accorder sa confiance à une poignée de proches avec lesquels il échangeait volontiers à propos du régime, sans détour, ni langue de bois.  Il n’avait pas encore d’idée précise concernant Avalon. Certes, ils partageaient un secret commun tous les deux mais il la sentait un peu frileuse aujourd’hui à l’idée d’aborder ce sujet.

« Respectons donc le deuil d’autrui. » répéta-t-il en gratouillant de la pointe de son index l’accoudoir du siège. Il releva le regard en direction de la cheffe des renseignements , comme pour lui dire, « Rien à ajouter ? »  mais il n’insista pas davantage. Du moins pas verbalement. Il laissa juste fleurir un imperceptible sourire pour laisser la porte entrouverte  si jamais Avalon changeait d’avis un jour.

« Bref, dit-il alors, bien décidé à revenir sur leur sujet de conversation précédent, est-ce que les écoutes ont donné quelque chose concernant les Baker ?  Il se redressa quelque peu dans son siège, Admettons qu’on obtienne un mandat assez vite, il faudrait que nous soyons  prêts pour  intervenir tout de suite, dans la foulée. » Angus laissa passer un instant de silence «  ‘Fin faut peut-être que je vois ça avec Thorne plutôt qu’avec toi… »
Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeMer 13 Mai 2020 - 18:23
« Respectons donc le deuil d’autrui. »

Avalon hocha doucement la tête, avisant le sourire d’Angus à son attention. Elle hésita un instant, avisa la porte close de son bureau, pianota un instant sur le bois clair de sa surface de travail, et lâcha :

« Je n’ai pas plus d’information sur le sujet. » avoua-t-elle en observant attentivement son collègue.

Mais Avalon n’était pas née de la dernière pluie. Elle savait que Goldstein était un homme gênant dans le paysage politique de Marchebank. Il avait une réputation ternie auprès des médias et auprès des agents du ministère, il était paresseux, avare, trop heureux de détenir une once de pouvoir qu’il agissait comme un véritable enfant dès qu’on remettait en cause son jugement. Il n’avait jamais aimé Danielle, qui, pour le coup, n’avait pas la langue dans sa poche lorsqu’il s’agissait de critiquer le travail de son supérieur. On ne lui avait rien dit, mais elle avait surpris des regards, relevés des incohérences dans certains propos… Avalon, rompue à son métier d’enquêtrice, n’était pas certaine que l’hypothèse d’un accident domestique soit la plus plausible dans ce cas.

Mais que pouvait-elle bien faire ? Aller voir Danielle et lui demander si Marchebank n’avait pas fait assassiner Goldstein pour éliminer un allié gênant ? Elle n’était pas certaine d’être bien accueillie, aussi préférait-elle formuler ses propres hypothèses.

« Je sais que Goldstein n’était pas l’homme le plus malin du monde magique… » Elle échangea un regard entendu avec Angus. « Mais peut-être pas au point de perdre la vie dans un accident domestique. Je ne sais pas ce que tu en penses… » Elle haussa les épaules.

Peut-être Angus avait-il raison et il valait mieux se concentrer sur d’autres affaires, celles sur lesquelles ils pouvaient enquêter.

« Pas grand-chose pour le moment. Et ça ne m’étonne pas trop. Tu as vu comment ils étaient prudents pendant l’interrogatoire… Je ne pense pas qu’ils fassent une erreur aussi facilement, ils savent qu’on les observe. » En tout cas, les écoutes de leurs Pear s’étaient révélées profondément inutiles. « Il nous faut absolument un mandat pour une perquisition. » conclut-elle avant de secouer la tête. « Non, non, tu peux voir ça avec moi, j’ai le dossier Baker dans mon unité jusqu’à ce qu’on trouve quelque chose de compromettant… Ou jusqu’à ce que vous obteniez le mandat. » Ils se partageaient la plupart des dossiers avec Galahad, mais ne travaillaient pas sur les mêmes tâches. « On devrait pouvoir relancer Danielle à ce sujet, peut-être qu’elle nous accordera le droit de faire une perquisition avec seulement l’enregistrement de la dernière fois. » Cela n’était pas impossible. Avec Goldstein, c’était impossible d’envisager une telle chose, mais avec Danielle… Ils pouvaient encore espérer ne pas se faire retoquer trop vite. « Quelque chose n’allait pas dans cet interrogatoire… C’était faux. C’était répété. C’était travaillé. Ils jouaient deux rôles bien différents, mais deux rôles quand même…. Et même eux n’ont pas été capables de justifier leur proportion à se retrouver toujours au mauvais endroit, au mauvais moment, et, qui plus est, avec les mauvaises personnes… »

Et s’il y avait bien une chose à laquelle elle ne croyait pas, c’était aux coïncidences de ce genre.




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Angus Rice
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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeVen 15 Mai 2020 - 18:39
« Je n’ai pas plus d’information sur le sujet. »

« Ok. » répondit laconiquement Angus en gratouillant sa barbe.
Il ne comptait pas insister davantage auprès de sa collègue. Même s’ils appartenaient tous les deux à ce gouvernement et qu’ils étaient des rouages essentiels de la politique de Marchebank , ils devaient rester prudents quant il s’agissait d’exposer leur point de vue ou leur vision des choses.  La critique ouverte du système auquel ils appartenaient n’était pas toujours possible – même pour eux-  si bien qu’Angus n’abordait ces questions  qu’avec de rares personnes.

Avalon consentit toutefois à se dévoiler un peu et  se fendit d’un commentaire personnel à ce sujet. Comme lui, elle doutait que Goldstein ait perdu la vie dans un banal accident domestique . Elle lui demanda même son avis sur la question, comme pour encourager ses confidences en retour, ce à quoi Angus répondit :

« Le plus révélateur c’est qu’on envisage même pas une petite enquête de façade… Même si elle n’aboutissait  absolument à rien, le gouvernement aurait, au moins, pu donner l’illusion d’envisager tous les scénarios dans la mort de l’un de ses directeurs de département, On sent que les têtes pensantes ne cherchent plus vraiment à sauver les apparences. »

Angus haussa ses épaules massives et afficha une moue tombante, fataliste. Marchebank avait semble-t-il moins de scrupules à apparaitre à la tête d’un régime de plus en plus controversé. L’inimité entre Coleman et Goldstein était connue de tous au sein du Ministère et chacun tirerait les conclusions de la gestion de cet événement…

Mais pour l’heure, les deux miliciens n’avaient pas leur mot à dire…alors autant se concentrer sur les affaires sur lesquelles ils avaient un véritable moyen d’action : En l’occurrence le dossier Baker.

Angus avait souvent repensé à cette conversation que la Milice avait eue avec les deux époux, chez eux, dans leur salon. Il avait réécouté l’enregistrement de Galahad, plusieurs fois, afin de chercher une faille, une brèche qu’il n’aurait pas  perçue dans le feu de l’action.

Comme Accio était en convalescence, il avait eu le temps de poursuivre ses investigations avec les autres agents en charge de l’enquête sur l’ennemi W. Ils avaient entre autres recoupés les dires de Jeremy et Juliet avec d’autres témoignages. Les choses semblaient plutôt aller dans le sens des Baker pour ce qui était des événements du  29 avril 2010. Oui Jeremy Baker avait bien terminé les cours à 16h ce jour là – son professeur à Lycaon avait transmis à la Milice la feuille de présence. Il avait passé un peu de temps avec des amis – les témoignages d’une certaine Bianca et d’un John, tous deux étudiants dans la même promotion que l’animagui confirmaient cette version, et  Baker avait ensuite retrouvé sa femme qui, quant à elle, avait passé le checkpoint de Bristol peu après 16 heures. D’après ses camarades et ses enseignants, Baker n’était ni stressé, ni préoccupé, ni anormalement tendu… Bianca se souvenait précisément d’avoir discuté avec lui de sports magiques. Bref, pas vraiment le profil de quelqu’un s’apprêtant à préparer une action contre le gouvernement.

La journée du 12 juillet 2010 -qui avait vu le dôme de Bristol  s’effondrer- était nettement plus floue. Même si tous les sorciers du monde magique se souvenaient exactement de l’endroit où ils étaient et de ce qu’ils faisaient au moment de la destruction du dôme, personne n’était en mesure de corroborer la version des Baker. Ni avant l’attaque, ni après.  Personne ne les avaient vus.

Même si aucune preuve tangible ne venait étayer les intuitions de la Milice concernant la radicalisation du couple – Avalon venait d’ailleurs de lui confirmer que les écoutes Pear n’avaient rien données- Angus était d’avis qu’une petite perquisition à leur domicile ne ferait pas de mal.

Mieux valait écarter tous les soupçons et, en attendant, rien ne leur empêchait de durcir un peu le jeu...

« Est-ce qu’on ne pourrait pas leur mettre la pression autrement ? proposa d’ailleurs Angus, confortablement enfoncé dans son fauteuil, les deux jambes écartées. Il écarta sa main de sa barbe pour la déployer, paume vers le ciel, Si la perspective d’une perquis’ ne les inquiète pas plus que ça, on pourrait envisager autre chose. »

La Milice avait plus d’un tour dans son sac quant il s’agissait de faire craquer même les plus récalcitrants. Par exemple, ils pouvaient s’assurer les services des Veilleurs – et donc de leurs mercenaires- qui ne seraient surement pas aussi polis et mesurés que l’avait été Angus lors de leur petite conversation. Moins freinés par le cadre légal, les hommes de Calder pouvaient se montrer autrement plus persuasifs...

Le milicien s’appétait justement à éclairer ses propos lorsque quelqu’un toqua à la porte. Angus tourna la tête pour observer par-dessus son épaule et vit entrer le tout nouveau chef de la brigade d’intervention de la Milice, M. Thorne en personne.

« Ah. Fit-il sans grand enthousiasme, tu tombes bien. On parlait justement des Baker.» Il reporta son attention sur Avalon et ajouta «  J’étais en train de voir si le service des renseignements pouvait nous concocter un petit…hm… programme spécial - dirons nous- pour tenter d’y voir un peu plus clair… »
Galahad Thorne
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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeVen 22 Mai 2020 - 10:27
Le "ploc ploc" familier et réconfortant du café sonna merveilleusement aux oreilles de Galahad, qui resserra les doigts sur sa vieille tasse ébréchée. Debout face à sa nouvelle machine, il resta immobile quelques instants à observer l'or noir qui s'écoulait lentement, comme une promesse face à cette journée éprouvante qui l'attendait : sa première journée à la tête de la toute nouvelle brigade d'intervention de la milice.

Comment s'était-il retrouvé là ? C'était une question qu'il s'était maintes fois posées au cours des derniers jours. Il remplit son verre et vint s'adosser à son nouveau bureau pour siroter son café en méditant sa nouvelle condition. Tout était allé très vite : la nouvelle de l'accident domestique de Goldstein était d'abord arrivée par voie hiérarchique, et il avait été convoqué pour un premier entretien avant même que la presse ne s'empare du sujet. Galahad n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait, et s'il était suffisamment à l'aise face à Danielle pour réagir, cela n'avait pas été le cas lors du second entretien : avec le ministre de la magie himself. Leopold Marchebank avait fait l'honneur de recevoir les candidats lui-même. Certainement échaudé par l'incompétence de certains cadres du ministère, et fidèle à sa réputation de control freak, Marchebank avait insisté pour recevoir lui-même Avalon puis Galahad, sur suggestion de sa nouvelle Directrice de la Justice Magique.

A la question "quelles sont vos motivations pour ce poste", Galahad avait été à deux doigts de répondre qu'il était très motivé pour rester à la tête de sa petite unité de six personnes, qu'il n'avait pas l'étoffe d'un grand chef et qu'il y avait certainement plus qualifié que lui pour ce poste. Et puis il avait réfléchi, à des candidats alternatifs, à la jeunesse de cette milice, à l’impétuosité et l'immaturité de certains collègues qu'il dénonçait souvent lui-même, à la relation de confiance qu'il avait établi avec Danielle, ou encore à toutes ces fois où il s'était mis en avant, presque malgré lui, au fil des derniers mois : en pilotant la reconstruction du dôme de Bristol, en s'investissant dans la mise en place de l'Académie, en accueillant de nombreux stagiaires - presque de son plein gré - ou encore en prenant le lead, avec Doreen, de l'affaire en cours, "Petit Jack". Il avait même eu la chance d'échapper à la débâcle de l'affaire Baker... Sous le regard acéré du ministre de la magie, Galahad avait saisi qu'il était prisonnier d'un véritable paradoxe : amoureux de sa zone de confort, il était poussé par son perfectionnisme et son engagement pour son travail à en sortir. Alors il avait finalement décidé de défendre sa place, et s'était senti conforté dans ce choix par la nomination de sa co-chef, Avalon.

Les deux miliciens s'entendaient bien et avaient des profils complémentaires : il se sentait rassuré par la certitude de pouvoir faire un bon duo avec elle. L'enjeu était important, ils avaient la charge de la sécurité du pays face à la menace terroriste, et Galahad prenait ce nouveau rôle très à cœur. Lui qui avait tracé silencieusement sa route au sein de cette milice, et s'était concocté un nid douillet dans l'open space, n'avait jamais imaginé en prendre la tête, mais maintenant qu'il était là, il comptait bien faire de son mieux. Il lui faudrait cependant quelques temps pour prendre ses marques, et pour endosser ce nouveau rôle. En arrivant ce matin, il avait été à deux doigts de s'asseoir à son ancien bureau, par réflexe, mais s'était contenté de saluer sa petite équipe avant de rejoindre son nouvel espace, presque sur la pointe des pieds, comme s'il s'excusait d'être là.

Son regard accrocha la plaque flambant neuve sur la porte ouverte, et il étouffa un sourire dans sa tasse : Galahad était ridicule. Marchebank et Coleman étaient connus pour leur intransigeance et ils ne l'auraient pas nommé à ce poste s'ils ne l'estimaient pas capable de tenir cette brigade. Alors il allait cesser de se cacher dans son bureau, et prendre le taureau par les cornes : en commençant par aller saluer sa collègue. Son bureau, l'ancien qu'occupait Danielle, était ouvert et il reconnut le crâne d'Angus Rice en entrant dans la pièce.

"Salut", dit-il en pénétrant dans la pièce, adressant un signe de tête au maître-fléreur. Ce dernier s'empressa d'évoquer une affaire en cours, ce qui eut le don de mettre Galahad en condition en le ramenant sur un terrain familier, qu'il maîtrisait.

"Excellente idée", commenta-t-il en s'installant dans l'autre chaise qui faisait face à Avalon. Un petit sourire étira ses lèvres alors qu'il songeait à toutes les fois où il s'était installé là pour faire face à Danielle : cela changeait. L'atmosphère dans la pièce serait certainement plus détendue, désormais... "J'ai justement envoyé une demande de rendez-vous à Danielle pour lui parler de l'affaire Baker", signala-t-il à l'intention d'Avalon, avant d'ajouter en levant les yeux au ciel : "Mais il faut passer par son secrétariat maintenant. La dure vie de directrice de département. Bref, je suis persuadé que nous aurons plus de chances avec elle pour obtenir notre mandat, qu'avec le regretté directeur Goldstein... "

Il laissa sa phrase en suspens, observant pensivement Angus. Pour l'avoir vu en action chez les Baker, il savait que son collègue était aussi méfiant et observateur que lui. Que pensait-il de cette histoire d'accident domestique ? Galahad n'en avait parlé à personne, bien sûr, mais il avait clairement son avis sur la question. Tout cet arrangement hiérarchique et cette réorganisation de la milice avaient décidément été bien rapides.

"Mais peut-être qu'on peut activer d'autres leviers en parallèle, en effet", ajouta-t-il en joignant les mains sous son menton, pensif. "Nous avons tous les trois le même sentiment sur cette affaire, et chaque jour que nous leur donnons pour s'organiser et manigancer on ne sait quoi est un jour de perdu, si vous voulez mon avis..."

Avant sa nomination et en parallèle de ses autre dossiers, Galahad avait continué à enquêter sur le couple Baker, en s'intéressant à son entourage. C'était déroutant, ils étaient très bien insérés dans la société magique et soutenus par des personnalités de poids. Ils avaient d'ailleurs dans leur entourage des soutiens du régime. Il avait ainsi découvert que le mannequin Victor Lloyd, chouchou de Mildred Magpie, était relié à la famille du mari Baker. D'un autre côté, personne ne semblait avoir vu le parrain de la petite Gabrielle, un sang-pur en disgrâce qui avait démissionné du bureau des oubliators, depuis deux mois.  

"Alors, que peut faire le tout nouveau service des renseignements pour nous aider ?", s'enquit-il en adressant un sourire à Avalon. Pour une jeune femme de son âge, c'était une promotion impressionnante, et il avait beaucoup d'admiration pour elle. Il était également curieux de voir comment les deux nouveaux services allaient pouvoir collaborer, et portait beaucoup d'espoirs sur cette organisation dans leur lutte contre le Lexit...


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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeSam 13 Juin 2020 - 14:08
« De toute évidence, non. » accorda Avalon en répondant au haussement d’épaules d’Angus par un geste similaire.

Avalon n’était pas dotée d’un sens moral particulièrement fort – elle n’aurait jamais pu entrer dans la milice, sinon – et elle avait toujours évolué dans un monde où régnait majoritairement la loi du plus fort. La mort de Goldstein ne lui pesait pas particulièrement sur la conscience, même si le manque d’information autour et ce flou qui était volontairement laissé ne lui plaisait pas particulièrement. Elle était une jeune femme plutôt terre-à-terre, pas particulièrement idéaliste, mais, en revanche, elle faisait confiance à ses supérieurs. Elle préférait donc ne pas trop s’attarder sur cette histoire macabre, et se concentrer sur une affaire que laquelle elle pouvait agir dès maintenant.

« On pourrait… » réfléchit Avalon en posant son menton dans le creux de sa main, pensive.

Elle était en train de passer en revue les différents moyens qu’ils avaient à leur disposition pour faire craquer les Baker, lorsque Galahad entra à son tour dans son bureau.

« Salut. »  fit-elle avec un sourire pour son collègue. Elle sentait que, comme elle, il n’était pas encore tout à fait à l’aise avec ce nouveau rôle qu’on leur avait donné, quelques heures auparavant. Sûrement leur faudrait-il un temps d’adaptation pour prendre la tête de leurs unités respectives, qu’ils se répartissent correctement les différentes missions et qu’ils apprennent à faire fonctionner ces deux nouveaux services. Mais Avalon était confiante à ce sujet, et se savait capable de travailler efficacement avec Galahad.

Pour l’instant, il était plus facile eux de se retrouver sur un terrain qui leur était familier. Le dossier Baker occupait la milice depuis plusieurs jours maintenant, et Avalon avait hâte de pouvoir lancer un mandat d’arrestation contre le couple. Tous les miliciens qui se tenaient dans cette pièce étaient présents lors de l’interrogatoire de Jeremy et Juliet Baker, et tous les trois s’accordaient à dire qu’ils n’avaient absolument pas été convaincus par l’histoire rapportée par le couple.

« Ah, parfait, merci. » lança Avalon lorsque son collègue mentionna avoir déjà envoyé une demande rendez-vous à Danielle pour lui parler de l’affaire Baker. « On pourra en profiter pour lui demander un mandat de perquisition. Goldstein ne nous l’aurait jamais accordé sur un enregistrement informel mais Danielle… » Avalon haussa les épaules. Danielle était bien plus au fait des réalités du terrain que ce « très regretté directeur » qu’évoquait Galahad.

Pour le coup, cela arrangerait bien les miliciens de ne pas voir leurs demandes refusées par un directeur de la Justice Magique, bien plus intéressé par ses parties de golf qu’autre chose.

« Tu as raison. » commenta Avalon, avant de pianoter distraitement du bout des doigts contre la surface de son bureau – chose qu’elle faisait à chaque fois qu’elle réfléchissait. « J’ai déjà mis le couple Baker sur écoute permanente, et je vais détacher des agents pour les faire suivre, mais on pourrait les approcher autrement… »

Quelque chose lui disait que ni Juliet ni Jeremy Baker ne se laisseraient berner par une tentative d’approche un peu innocente comme cela était souvent le cas lors des missions sous couverture. Ils étaient trop méfiants – encore plus depuis leur dernier interrogatoire– et ils savaient pertinemment que la milice en avait après eux. Par contre, peut-être qu’une approche plus directe, ou plus frontale, pouvait les déstabiliser au point de commettre une erreur qui signerait leur perte.

« Je pourrais voir avec les Veilleurs s’ils peuvent faire quelque chose pour nous. » avança Avalon en jetant un regard à Angus, qui avait sous-entendu cette idée quelques minutes plus tôt. « A mon avis, ils ne parleront pas volontairement, même sous la pression, mais ils pourraient faire une erreur et nous donner de quoi les arrêter. »

Et le grand avantage, c’était que ses relations avec les Veilleurs facilitaient largement leurs échanges. Il lui suffisait de saisir son Pear pour envoyer un « Je peux passer ? J’ai un service à te demander » à Roy, ou même mettre un message sur la conversation commune qui rassemblait Roy, Toni, Fergus, Jayce et elle pour lancer un « Qui a envie d’aider une vieille amie ? »

« Cela dit, » ajouta-t-elle, « Vous pouvez renforcer les patrouilles de l’unité d’intervention autour de chez eux et de leurs lieux de travail. Plus ils se sentiront menacés et moins ils seront à même de garder leur calme. »



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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeDim 14 Juin 2020 - 16:52
Accoudé sur les bras de son siège, jambes écartées, Angus écoutait les propos de son tout nouveau chef. Il aurait largement préféré être sous les ordres d’Avalon – meilleur Feeling- mais il avait l’impression que Thorne essayait d’œuvrer efficacement pour la réussite de la Milice. Preuve en était, il avait déjà demandé une audience auprès de Coleman pour s’entretenir avec elle des forts soupçons que les trois agents partageaient vis-à-vis du couple Baker. Comme le soulignait son chef, chaque jour comptait dans la lutte contre le terrorisme et mieux valait étouffer les suspects tout de suite sans leur laisser le temps de s’organiser et de se retourner. Si les Baker étaient bel et bien un soutien pour l’ennemi W et pour le LEXIT en général, ils devaient se retrouver derrière les barreaux sans attendre, songea Gus en lissa sa barbe entre sa paume et son pouce.

Le silence qui suivit l’évocation de Goldstein -et sa gestion quelque peu discutable du service-  fut plutôt lourd de sous-entendus. Angus se garda de tout commentaire mais il   tourna la tête vers Galahad et surprit le regard scrutateur de son chef posé sur lui. Si Gus se sentait assez à l’aise pour évoquer avec Avalon les tractations et les luttes de pouvoir au sein du ministère, ce n’était pas forcément le cas avec Thorne.  Prudent, Gus ne releva pas les derniers mots de son supérieur laissés en suspens et préféra attendre que la nouvelle directrice des renseignements enchaine, ce qu’elle ne tarda pas à faire.

Avalon se sentait prête à actionner tous les leviers pour arriver à ses fins: les plus légaux comme les plus discutables…

Le fait de faire appel aux Veilleurs en guise de soutien semblait tout à fait envisageable pour elle. C’était justement aux hommes de Calder qu’Angus pensait lorsqu’il avait fait sa suggestion de « programme spécial » pour intimider le couple « B ».

La Milice & la Mafia, une association redoutablement efficace mêlant source d’informations multiples et force de frappe indiscutable. Angus estimait qu’il était primordial de nouer des liens encore plus étroits avec eux afin d’ accroitre l’ influence de la Milice sur le monde magique mais il n’était qu’un simple agent de terrain, contrairement aux deux autres personnes assises dans cette pièce.

Galahad et Avalon étaient les véritables décisionnaires, les nouveaux patrons. Ils allaient conduire la Milice et lui donner sa propre trajectoire, à leur image. Assurer la succession d’une femme comme Coleman ne serait pas chose aisée. Elle avait mi sur pieds cette organisation seule, choisit ses agents elle-même. Danielle incarnait la Milice et elle serait toujours associée aux accromentules même si elle représentait plus largement tous les fonctionnaires du département de la Justice Magique dorénavant.

Elle avait placé l’organisation entre les mains de ses deux lieutenants. Angus les observa tour à tour, elle, la jeune femme dynamique et, lui, l’agent sérieux et taiseux. Un drôle de binôme qu’il était curieux de voir fonctionner au quotidien même s’il en avait un petit avant goût aujourd’hui en étant le témoin privilégié de leur conversation où transpirait une forme de respect mutuel et une volonté, pour chacun d’eux, de ne pas intervenir dans le champs de compétences  de l’autre…
En effet, Avalon suggéra à son collègue de renforcer les patrouilles afin d’acculer un peu plus les Baker sans toutefois imposer son point de vue. Gus laissa le soin à Galahad de répondre – respect de la hiérarchie oblige- avant d’intervenir à son tour :

« Il faudrait qu’on puisse avoir une retranscription de vos écoutes afin de  les recouper avec nos entretiens de terrain, suggéra-t-il, Comme on va rencontrer pas mal de  proches de l’ennemi W durant les semaines qui viennent, ça nous permettra de voir si les versions diffèrent… »

Les miliciens avaient listé un certain nombre de personnes pouvant être associé de près ou de loin au couple Whitaker/Weaver ainsi qu’au couple Baker et l’étau se refermait doucement autour d’eux…
Galahad Thorne
Galahad ThorneMilicien collectionneur de cailloux
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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeSam 22 Aoû 2020 - 18:23
Galahad hocha pensivement la tête lorsque son homologue lui exposa son plan d'action. Celui-ci impliquait à la fois les outils légalement à leur disposition - mise sur écoute et surveillance - et d'autres moyens plus illicites, mais d'une efficacité qui pourrait s'avérer d'autant plus redoutable... Même si cela lui coûtait de l'admettre, l'alliance entre la milice et les hommes de Calder avait d'ores et déjà fait ses preuves. Contourner les voies légales pouvait leur permettre d'accéder plus rapidement et plus discrètement à leurs objectifs, et en tant que responsable de l'unité d'intervention, il allait bien devoir s'y faire...

"OK, vu l'enjeu je pense aussi qu'il nous faut utiliser tous les moyens à notre disposition", approuva-t-il en passant une main dans la barbe de quelques jours qui lui mangeait le visage. Cette affaire était trop importante pour qu'ils ne négligent la moindre piste : difficile de savoir quelle place le jeune couple occupait réellement au sein du Lexit. Peut-être que la piste W-B s'arrêterait là, mais peut-être commençaient-ils seulement à dérouler la pelote de laine. Son regard scrutateur passa d'Avalon, à Angus, avant de revenir sur sa collègue qui lui suggérait de renforcer les patrouilles. Il ressentait chez ses deux collègues la même envie, presque fébrile, de mettre la main sur les deux seuls terroristes à ce jour identifiés par leurs services. Après le fiasco de l'affaire W, toute l'équipe était sur les dents et la réorganisation de la milice avait contribué à redonner un coup de fouet aux équipes, qui n'attendaient qu'une chose : une nouvelle victoire. Ils allaient néanmoins devoir modérer leur impatience, car l'ennemi était glissant comme un strangulot et l'enjeu était fort.

"Tu as raison, il faut accentuer la pression. Je suis persuadé que Baker pourrait perdre son sang-froid s'il est pris par surprise", répondit-il avec l'ombre d'un sourire, au souvenir de l'attitude du jeune homme lors de l'interrogatoire. Une bonne petite tentative d'intimidation par un homme de Calder, quelques petites remarques bien placées et menaces sur sa famille et il était persuadé que Jeremy, gonflé par sa masculinité, sortirait de ses gonds. Quoi qu'il en soit, cela valait le coup d'essayer, et il n'était pas mécontent de laisser à Avalon le soin de traiter avec les Veilleurs. La corruption et la mafia ne faisaient pas partie de son système de valeurs, mais il était suffisamment pragmatique pour savoir où se trouvaient leurs intérêts. Voilà pourquoi l'association entre Avalon et lui paraissait judicieuse : ils étaient complémentaires l'un et l'autre, qu'il s'agisse de leur âge, de leurs méthodes de travail ou des leviers qu'ils étaient en capacité d'activer...

Angus intervint alors, faisant une nouvelle fois preuve d'un esprit d'initiative que Galahad avait déjà eu l'occasion de noter. Il y avait plus derrière cet homme que ne le laissaient penser sa dégaine quelque peu avachie, son style vestimentaire inimitable et la vague odeur de niffleur mouillé qui l'entourait parfois : Angus semblait réellement investi dans son travail et c'était la première des qualités nécessaires pour attirer l'approbation - discrète - de son nouveau boss.

Galahad enserra sa tasse fumante entre ses longs doigts, sirota une gorgée de café, puis renchérit : "Oui, je pense que ce serait très utile. L'idéal serait de pouvoir identifier un potentiel suspect dans leur cercle de connaissances, et de réussir à s'en approcher. A terme, j'aimerais même que l'on essaie de placer un agent sous couverture au sein du réseau... cette enquête pourrait en être l'occasion : identifier un suspect, pas forcément une tête de réseau mais quelqu'un d'un peu plus inexpérimenté, assez jeune peut-être... Arrêter les Baker, laisser retomber la pression quelques temps. Et puis tenter une approche discrète."

Bien sûr, il imaginait déjà le coup d'après, et il y avait peu de chances de pouvoir concrétiser ce plan, mais mieux valait être ambitieux que d'avoir des regrets. Arrêter ponctuellement un ennemi du régime, c'était bien, mais infiltrer l'organisation ennemie pour l'espionner et la gangréner de l'intérieur, c'était encore tout autre chose.

"Enfin, on verra, ce n'est qu'une idée, peut-être qu'il n'y a rien d'autre à trouver", dit-il d'un ton tempéré, mais il sentait son intuition vibrer en lui. Avec les Whitaker et les Baker, la milice avait mis le doigt sur quelque chose d'important, il en avait la conviction. Il ne restait maintenant plus qu'à conserver la tête froide et à ne pas louper cette opportunité...


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Le bureau des pleurs [Avalon & Angus] Icon_minitimeMer 23 Sep 2020 - 11:36
Cela faisait à peine quelques heures qu’Avalon avait pris la tête de cette nouvelle unité de Renseignements, mais elle s’était immédiatement retrouvée propulsée dans une position qu’il était délicat d’adopter si vite. Elle avait été pourtant habituée, en tant que lieutenante, à prendre des décisions pour son équipe. Mais il y avait toujours, au-dessus d’elle, une hiérarchie qui validait ou non ses prises de position. Elle se retrouvait désormais seule à la tête d’une unité qui venait à peine d’être créée. La sensation était aussi grisante que terrifiante.

Cette conversation avec Angus et Galahad lui permettait de réfléchir sur des sujets précis, tangibles, qu’elle connaissait bien. Elle suivait le dossier « Baker » depuis un moment maintenant, et l’avait notamment récupéré pour pouvoir mettre leurs Pear sur écoute et poursuivre leur enquête. Pour l’instant, rien de particulièrement compromettant n’était ressorti, mais cela ne saurait tarder. Avalon approuva d’un hochement de tête le commentaire de Galahad ; Jeremy Baker serait en effet bien à même de perdre son sang-froid si une menace approchait sa famille.

Oui, l’arrestation des Baker ne tarderait pas à arriver et serait satisfaisante mais pas suffisante, Avalon rejoignait complètement son collègue sur cela. Il fallait voir plus grand, car le LEXIT s’agrandissait, étendait son influence, et allait finir par les prendre de court. L’idée émise par Galahad avait déjà traversé plusieurs fois l’esprit d’Avalon, qui sentit un sourire étirer ses lèvres à cette pensée. Elle l’écouta cependant en silence, les mains jointes et la mine concentrée.

« Je vais étudier avec mon équipe les suspects potentiels, mais oui, évidemment, ce serait l’idéal. » approuva Avalon en hochant la tête. « Enfin. Chaque chose en son temps, tu as raison. Commençons par arrêter les Baker. » Elle tourna la tête vers Angus. « Je vais te partager nos fichiers d’écoute dans nos dossiers communs, ce sera accessible depuis ton Pear. » Et comme Angus ne parviendrait pas à les trouver, elle irait lui montrer comment faire pour y accéder un peu plus tard dans la journée.

La conversation perdura encore quelques minutes, avant que Galahad et Angus ne prennent congé. Avalon se retrouva seule dans ce bureau à la pointe des nouvelles technologies, l’esprit échauffé de cette discussion et occupé par une seule pensée : comment démanteler, une bonne fois pour toute, le LEXIT ?
RP TERMINE


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