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Quid de la surveillance ? [Jonah & Noah]

Noah Forester
Noah ForesterEn année sabbatique
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Quid de la surveillance ? [Jonah & Noah] Icon_minitimeSam 25 Avr 2020 - 17:29
18 février

Une fois n’était pas coutume, Noah n’avait pas été très attentif en cours, cet après-midi. Peu après le déjeuner, il avait filé à son cours d’Etude des Moldus, n’écoutant que d’une oreille, occupé à observer le professeur Forbes sous toutes ses coutures et évaluer intérieurement le mouvement qu’il s’apprêtait à faire. S’il avait peu de respect pour Virgil, il tenait assez en estime son père, qu’il trouvait droit et juste, et cela le laissait toujours dubitatif de songer qu’ils partageaient le même ADN tous les deux. Les mystères de la nature étant ce qu’ils étaient, Noah ne comptait pas les percer aujourd’hui mais plutôt essayer de savoir à quel point il pouvait faire confiance au directeur de Serpentard. Son bureau inspirait plutôt confiance, en tout cas, bien rangé, avec des photos de famille dispersées sur plusieurs étagères. Mais cela n’ôtait pas la prudence dont Noah se parait en avançant vers Jonah, après avoir frappé à sa porte. Il fit un bref hochement de tête, en guise de salut.

« Merci encore de m’accorder du temps, professeur Forbes. »

Noah savait que ni Blair ni Ahren n’étaient pour l’idée qu’ils approchent un professeur, très méfiants envers les adultes qui ne faisaient rien pour les protéger, selon eux. Seul contre deux, il n’était pas parvenu à les faire fléchir de leurs positions fermes et lui-même avait des doutes et des hésitations à ce sujet. Il ne savait pas vraiment ce qui l’avait poussé à revenir sur ses pas, alors qu’il s’apprêtait à quitter la salle de classe et se rendre à son cours suivant de métamorphose. Il avait seulement ressenti cet impérieux besoin d’essayer, quitte à se tromper. Poussé par cet instinct, il avait finalement obtenu une audience en fin de journée. Pour autant, il n’était pas totalement serein en prenant place face à Jonah, même s’il avait répété son discours toute la journée dans un coin de sa tête.

« Je voulais m’entretenir avec vous au sujet d’un débat qui s’est tenu dans la salle des Quatre Maisons, il y a quelques semaines. C’est parti d’une discussion entre plusieurs élèves sur les impacts des nouvelles technologies magiques dans notre société, puis ça a un peu dégénéré comme vous le savez, avec l’incident du Pear One de Billy… »

Noah ne doutait pas que Jonah en avait au moins entendu parler, puisque le responsable de cet incident n’était nul autre que son fils et que cette affaire s’était conclue par de nombreuses larmes dans le bureau du directeur et quelques heures de retenue pour les coupables. Ce n’était toutefois pas le sujet sur lequel voulait s’éterniser le Gryffondor, qui embraya :

« Tout ça pour dire que j’ai senti que c’était un sujet qui est assez…vif, qui préoccupe beaucoup les élèves. »


Noah Forester
«I didn't notice what I lost, until all the lights were off »
Jonah Forbes
Jonah ForbesDirecteur de Serpentard
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Quid de la surveillance ? [Jonah & Noah] Icon_minitimeDim 26 Avr 2020 - 8:35
« Et n’oubliez pas, je veux minimum trente lignes sur le sujet ! »

Les derniers élèves de troisième année quittèrent la classe, pressés de regagner la salle des quatre maison ou leur salle commune respective abandonnant Jonah seul au milieu de la pièce. L’enseignant ouvrit magiquement les fenêtres afin d’aérer un peu et ordonna ses affaires pour les faire léviter dans la petite pièce attenante qui lui servait de bureau. Il avait initialement prévu de corriger quelques copies mais Noah Forester avait sollicité une entrevue auprès de lui un peu plus tôt dans la journée. Jonah avait été quelque peu étonné qu’un élève de Neville souhaite s’entretenir personnellement avec lui mais il avait accepté de rencontrer le septième année. Il n’était pas rare que certains jeunes lui demandent des lettres de recommandation en vue d’intégrer de prestigieuses écoles ou des emplois au Ministère aussi Jonah s’attendait-il à devoir rédiger un courrier dans lequel il allait avoir à louer les compétences du Gryffondor.

Il parcourait justement le dossier scolaire de son élève lorsqu’il se présenta peu de temps après la sonnerie. Jonah referma  la pochette sur elle-même  et désigna d’un geste de la main le siège vide en face du sien.

« Je t’en prie Noah. Installe-toi. » lança-t-il avant de croiser ses mains à plat sur le bureau, que puis-je pour toi ? »

Jonah s’attendait à beaucoup de choses mais certainement pas à évoquer l’affaire du Pear de Billy Button avec le jeune Forester. Evidemment, il avait entendu parler de cette histoire, non pas en tant que directeur de maison, mais en tant que père. En effet, Neville lui avait relaté l’accident dont Virgil  était le principal responsable.
L’enseignant avait été complètement atterré par le comportement de son fils. Il savait que Virgil n’avait rien d’un ange mais s’en prendre à un enfant de  douze ans n’était pas excusable. Il était allé trop loin. Non seulement, son cadet avait remboursé le Pear cassé avec son argent de poche mais en plus il avait été lourdement sanctionné de plusieurs heures de colle.

Si Virgil était devenu nettement plus sérieux en classe depuis qu’il avait entamé son apprentissage à Skye en septembre , son comportement s’était quelque peu dégradé depuis janvier. L’annonce des grossesses simultanées de sa mère et de sa presque belle-mère l’avait peut-être chamboulé mais ce n’était pas une raison  pour se transformer en harceleur de gamins. Honnêtement, Jonah avait honte.  En décembre, Thelma lui avait conseillé de lâcher un peu de lest, de laisser davantage de liberté à Virgil mais force était de constater qu’il ne pouvait pas lui faire confiance…et qu’il ne le pourrait peut-être jamais.

« J’ai entendu parler de cet incident, oui. Billy a obtenu réparation et les persécuteurs ont été sanctionné. » grâce à l’intervention du préfet, ici présent.

Toutefois Noah ne semblait pas vouloir revenir sur l’accident à proprement parler mais plutôt sur la discussion qui l’avait précédé. Gabriel lui avait relaté en détail ce débat à la fois  fort intéressant  et particulièrement inquiétant.  Intéressant parce qu’un certain nombre d’élèves semblait enfin ouvrir les yeux sur la dérive sécuritaire du gouvernement. Inquiétant parce qu’ils abordaient ces questions à la vue de tous et notamment devant une Sasha Benson totalement acquise à la cause du régime. Jonah avait effectué la visite de fin de stage de Sasha et Danielle Coleman n’avait pas tari d’éloge sur l’investissement de jeune préfète, lui prédisant une carrière dans la justice magique toute tracée.

« Tout ça pour dire que j’ai senti que c’était un sujet qui est assez…vif, qui préoccupe beaucoup les élèves. »

Jonah s’accouda sur son bureau et entremêla ses doigts entre eux. Gabriel lui avait dit, avec ses mots, que Noah avait plutôt critiqué les technomagies lors de la discussion enflammée et l’enseignant était curieux de connaitre la position exacte de son élève sur la question.

« Qu’est-ce qui les inquiète au juste ? » demanda-t-il d’un air qui se voulait à la fois soucieux et rassurant. « Ce sont tes camarades qui t’envoient ? Tu viens là en tant que porte-parole d’un groupe d’élèves ou est-ce une démarche personnelle que tu mènes ? »
Les élèves étaient-ils déjà organisés pour combattre le régime ? Jonah espérait bien le savoir…


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Noah Forester
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Quid de la surveillance ? [Jonah & Noah] Icon_minitimeDim 26 Avr 2020 - 15:12
Noah se contenta de hocher la tête au sujet de Billy, qui avait pu obtenir un Pear tout neuf, payé par celui qui l’avait cassé. Ce coup d’éclat dans la salle des Quatre Maisons avait fait pas mal de bruit mais en vérité, avant cet incident, la situation était déjà tendue entre plusieurs élèves. Il se rappelait de la façon dont Ahren s’était fait prendre à parti au sujet de ses opinions, puis comment il avait lui-même pris à parti Sasha. Le débat avait très vite soulevé des sujets aussi sensibles que la surveillance de la population, la traque aux terroristes, l’identité sorcière et force était de constater que certains élèves de l’école avaient des opinions très marquées dessus. Il ne savait pas quels échos Jonah avait eu à ce sujet mais Noah se tenait prêt à l’en informer.

En revanche, la question qu’il lui posa le déstabilisa un peu plus. Il hésita quelques secondes, en sondant de son regard son professeur, comme si cela pouvait suffire à déterminer à quel point il pouvait lui faire confiance. Si Ahren et Blair lui avaient donné leur accord pour aborder Jonah, le Gryffondor n’aurait pas hésité à confirmer qu’il venait en tant que porte-parole. D’un autre côté, il ne venait pas totalement en tant que cavalier seul. Il portait une inquiétude et des préoccupations que partageaient ses deux camarades et il se doutait qu’ils ne devaient pas être les seuls à l’école à se poser les mêmes questions. Peut-être que le fait de l’affirmer donnerait plus de poids à ses paroles. Les professeurs fonctionnaient souvent comme ça, donnant beaucoup plus d’attention aux requêtes qui étaient groupées. Alors quelle était la bonne stratégie à adopter face à Jonah ? Noah prit une brève inspiration.

« Non, c’est mon initiative personnelle. »

Noah n’était pas encore sûr de pouvoir faire confiance à son professeur et il ne voulait pas impliquer Blair et Ahren à leur insu si les choses tournaient mal pour lui. Il était venu pour tâter le terrain, pas pour s’exposer complètement, ni exposer ses camardes. Pas pour le moment, en tout cas.

Et cette conversation qui avait eu lieu dans la salle des Quatre Maisons était justement le bon prétexte pour tâter le terrain, alors le préfet y revint :

« Parce que j’ai remarqué qu’on était plusieurs à se poser des questions de fond sur les technomagies, sur ce que ça apporte de bien et de moins bien dans notre société, dit t-il, espérant malgré tout faire passer son initiative personnelle pour un besoin qui pouvait être partagé par d’autres. Mais lancer ce genre de débat de façon totalement informelle, dans une salle fréquentée uniquement par des élèves… Eh bien disons qu’on a vu le résultat, ça peut vite créer des tensions, parce que le sujet est sensible et que chacun a son petit caractère et sa petite opinion. »

De là où il était, Jonah ne pouvait pas voir Noah triturer nerveusement ses mains sur ses genoux alors qu’il faisait un pas en avant dans la conversation :  

« Comme vous êtes professeur d’Etude des Moldus et que les technomagies sont largement inspirées des technologies moldues, j’ai pensé que vous pourriez organiser un débat à ce sujet dans un de vos cours. Ce serait l’occasion d’en parler avec des arguments préparés et fondés, avec un adulte qui encadre les échanges. Parce que, pour répondre à votre question, je pense que ce qui inquiète -ce qui l’inquiétait beaucoup lui, en tout cas- c’est qu’on voit nos habitudes et notre société changer très vite, que ça crée plein de questionnements chez nous et on n’a pas vraiment d’espace pour les poser et trouver des réponses. » Sans quitter des yeux Jonah dont il guettait les réactions, il ajouta : « Si on prend un sujet qui nous touche directement en tant qu’élèves, l’installation des caméras à Poudlard, par exemple… Ca peut aussi bien contribuer à améliorer la sécurité dans le château que créer un sentiment d’anxiété chez les étudiants qui se sentent surveillés et ça, on n’en parle pas vraiment. »


Noah Forester
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Jonah Forbes
Jonah ForbesDirecteur de Serpentard
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Quid de la surveillance ? [Jonah & Noah] Icon_minitimeLun 27 Avr 2020 - 11:42
« Non, c’est mon initiative personnelle. »

Jonah hocha la tête et invita Noah à poursuivre son exposé d’un regard. Il était curieux de savoir ce que tenait à lui dire le préfet rouge et or au sujet des technomagies. Comme le soulignait son élève, ce domaine était particulièrement  clivant et chaque sorcier  avait son avis sur la question : Ses fervents défenseurs estimaient qu’il s’agissait d’une révolution sans précédent dans l’histoire du monde magique, et un progrès incontestable,  quant aux plus critiques, ils étaient incapables d’envisager la technomagie comme un apport  positif pour la culture sorcière. Jonah se situait dans l’exact entre deux. Ses recherches pour son livre l’avaient amené à croiser les points de vue. Il avait rencontré des technomages formidables de  la NASMA (la National Aeronautics and Space Magic Administration) , des médicomages spécialisés dans les biothechnologies et des archimages convaincus par les bénéfices apportés par la technomagie.

A contrario, il avait également eut l’occasion de s’entretenir avec un éminent professeur de l’université de Salem qui s’était montré très critique envers les nouveaux outils numériques produits par Vargas :  Formatage des masse, perte de l’autonomie, surveillance généralisée… Pour lui, il s’agissait surtout  de mettre en garde la jeune génération face à ces dérives potentielles, ce que Jonah essayait de faire, tant bien que mal, dans son quotidien d’enseignant à Poudlard.

Cette année, il avait monté plusieurs séquences sur les technologies moldues, adaptées à chaque niveau d’étude. Les troisièmes années avaient par exemple été amenés à réaliser des exposés présentant les différentes fonctionnalités d’un smartphone, leurs avantages et les inconvénients, quand aux septièmes années ils avaient eut un travail de réflexion à fournir sur l’utilisation des nouvelles technologies dans le cadre de politiques sécuritaires moldues.

Tout à fait innocemment, évidemment.

Dire que Jonah cherchait à ferrer quelques élèves étaient un euphémisme. Il nourrissait l’espoir, depuis plusieurs semaines maintenant, de trouver un relai de la résistance parmi les étudiants.  A trop vouloir protéger les élèves de Poudlard, il avait négligé un point important : On pouvait leur faire confiance et croire en leur capacité de jugement. Maintenir la jeune génération en marge des décisions prises pour leur propre avenir n’était pas la bonne solution. Curtis et Linnet avaient fait les frais de cette stratégie et Jonah estimait dorénavant qu’il devait accompagner les élèves, les informer et les aider à s’organiser. Il ne supporterait pas une nouvelle rafles au sein de l’école.

Restait maintenant à trouver le bon interlocuteur . Un ou une  jeune digne de confiance, prudent, perspicace, calme et assez âgé pour pouvoir endosser cette responsabilité. Un élève fédérateur pouvant incarner la voix du LEXIT auprès des étudiants…

Le candidat idéal était-il assis juste en face de lui présentement ?

Plus Noah développait son argumentaire plus Jonah commençait  à envisager l’idée.  Certes,  le nom de Forester ne lui était pas venu à l’esprit avant -Il  l’avait sans doute jugé un peu trop effacé pour endosser tant de responsabilités- mais sa récente prise de position en faveur de Billy Button jouait plutôt en sa faveur.  Jonah observait son élève avec un intérêt nouveau, bien caché derrière cette expression neutre et bienveillante qu’il arborait si souvent.  

En tout cas, Noah nourrissait des inquiétudes tout à fait légitimes concernant  les nouveaux outils numériques financés par le gouvernement et installés au sein de l’école. Il avançait ses arguments avec prudence, préférant évoquer «  l’anxiété  de ses camarades » plutôt que de fustiger  frontalement le système de surveillance.
Un autre bon point.

Jonah bougea légèrement dans son siège et s’accouda sur son bureau. Il avait bien envie de creuser davantage…

« Je ne te suis pas vraiment Noah. Dit-il en faisant mine de ne pas comprendre où voulait en venir son élève. Il arqua un sourcil,  Personnellement, je trouve ça très sain que vous ayez ce genre d’échanges, pour le coup, il état sincère. Tous les élèves n’étaient pas complètement  lobotomisés par Vargas,  la salle des quatre maisons  a justement été mise place pour favoriser les interactions entres élèves d’années et de maisons différentes afin de créer des échanges mais aussi  de confronter les points de vue.  Alors, oui, bien sûr, parfois il y a quelques débordements et les préfets sont dans l’obligation d’intervenir – il esquissa un vague sourire sans joie  en écho à l’affaire Billy Button. « Mais, si je suis ton raisonnement, tu préférerais que ces débats soient  plus formels et encadrés par les adultes, c’est bien ça ? » Et donc, totalement surveillés.

Très mauvais idée, estimait Jonah. Il voyait déjà Mildred Magpie se porter volontaire pour animer un club de débats et lister éhontément tous les élèves portant des idées contraires à celles du régime en place.

Jonah  voyait bien que Noah cherchait quelqu’un pour l’ aiguiller, pour le guider mais l’enseignant s’interdisait  tout recrutement prématuré.

L’adolescent devrait tirer seul les conclusions qui s’imposaient.

Sa principale inquiétude, pour le moment , semblait focalisée sur  le système vidéo magique mis en place par Vargas. Il se sentait traqué, épié, surveillé…. A juste titre.  L’enseignant décida donc d’orienter la conversation sur ce point afin de lui donner matière à réflexion :

« Tes inquiétudes au sujet des technomagies et des bouleversements qu’elles provoquent sont parfaitement légitimes, je les comprends, commença-t-il toutefois afin de tranquilliser son interlocuteur. Il ne tenait pas à ce que Noah se referme comme une huitre mais plutôt qu’il aille jusqu’au bout de son raisonnement, de lui-même , Notamment en ce qui concerne les outils de protection que nous avons mis en place au sein de l’école. Nous savions que ces technologies seraient controversées.  Chez les moldus, les dispositifs similaires soulèvent exactement  les mêmes questionnements . On peut se sentir un peu surveillé – moi le premier- admit-il en posant une main sur son torse, mais si tu n’as rien à te reprocher, où est le problème ? »

Il esquissa un sourire tranquille   et ajouta «  C’est une vraie question, Noah. »  afin que son élève ne botte pas en touche…


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Noah Forester
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Quid de la surveillance ? [Jonah & Noah] Icon_minitimeLun 27 Avr 2020 - 17:28
Derrière les réponses de son professeur, Noah cherchait à saisir ses pensées et sa posture vis à vis du sujet qu’il lui présentait. Il n’avait pas choisi d’aborder Jonah tout à fait au hasard. Certes, il savait que la technologie était l’un de ses sujets d’expertise, mais au fond, pour Noah, ce n’était qu’un prétexte pour l’aborder. Ce qui l’intéressait le plus était que, de l’ensemble de leurs professeurs, Jonah était sûrement celui qui les encourageait le plus à exercer leur esprit critique. Une matière comme l’Etude des Moldus laissait plus d’espace à la réflexion personnelle que les sortilèges par exemple, où il s’agissait surtout d’apprendre et maîtriser des enchantements de plus en plus complexes au fil des années. Mais Noah sentait que ce n’était pas que cela. Il savait que Jonah n’était pas ce genre de professeur à leur donner passivement des informations à apprendre et intégrer mais qu’il aimait donner la parole à ses étudiants, les pousser à formuler des raisonnements. Il en avait une nouvelle preuve à cet instant. La façon dont il rebondit et lui retourna des questions montrait qu’il s’intéressait à comprendre ce que le Gryffondor pensait et qu’il l’encourageait à aller plus loin dans ses idées. Noah ne se fit pas davantage prier pour expliciter sa posture, c’était après tout, exactement la raison pour laquelle il était venue :

« Je ne remets pas en question l’importance d’avoir des espaces où les élèves peuvent librement s’exprimer entre eux. C’est la base, dans une démocratie… » glissa t-il, utilisant à escient ce mot qui lui paraissait quelque peu galvaudé en ce moment, au vu du nombre de journaux interdits à la parution et qu’il avait découverts récemment. Il hésita un léger instant, rassuré par l’attitude plutôt ouverte de son professeur, mais pas totalement confiant pour autant. Il fallait qu’il trouve le bon équilibre entre faire passer ses idées, tout en restant suffisamment prudent pour pouvoir les tourner autrement si besoin. « Je pense juste que sur des sujets de société aussi actuels que celui-là, un débat préparé en classe peut fournir un vrai complément. Chacun aurait le temps de réfléchir à des arguments et les nourrir avec des lectures, des informations fondées et vérifiables. C’est l’occasion de faire un exercice d’esprit critique aussi parce que justement, les technomagies nous offrent de toutes nouvelles portes sur une masse d’informations beaucoup plus importante qu’avant et ce n’est pas une mauvaise chose, mais personne ne nous apprend à faire le tri dedans. »

Leurs parents étaient pour la plupart dépassés par ces outils, c’était plutôt les jeunes qui s’en emparaient, avec toutes les dérives que cela comprenait. Cibles privilégiées des fake news, ils étaient nombreux à partager des articles sans même vérifier d’où ils venaient. Volontairement, Noah n’explicita pas de quel genre de source d’information il se méfiait et parmi lesquelles il fallait faire du tri, pour ne pas être tout de suite catalogué dans un camp, mais aussi parce que au fond, Noah se méfiait de tout. Il voulait faire du tri dedans aussi bien dans les journaux tels que Multiplettes qui ne tarissaient pas d’éloges sur le gouvernement, que dans les journaux plus clandestins qu’Ahren lui avait fait lire et qui véhiculaient parfois des théories de complot dont Noah ne savait pas trop quoi penser, même s’il était naturellement enclin à penser que si ces journaux étaient interdits, alors il devait y avoir une grande part de vérité dérangeante dedans. Noah ignorait de quel côté penchait Jonah mais il avait envie de croire qu’il était au moins quelqu’un de bien armé pour enseigner aux étudiants à exercer leur esprit critique et leurs donner des bons outils.

Alors qu’il tentait de lire derrière les mots de son professeur pour justement comprendre ce qu’il pensait, Noah eut un bref coup au coeur à sa dernière question, qui avait de quoi lui faire redoubler de prudence. Son regain de méfiance dut se lire sur son visage car Jonah ajouta qu’il s’agissait d’une vraie question, comme pour le rassurer sur le caractère ouvert et sécurisé de leur discussion. Le Gryffondor resta silencieux quelques secondes, alors qu’il cherchait la réponse la plus adéquate. S’il avait été en territoire connu comme il pouvait l’être avec Ahren et Blair, il n’aurait pas hésité à répondre que le problème était que ce système de surveillance pouvait se révéler être une atteinte à leurs libertés fondamentales. Mais ici, il devait la jouer plus finement, sans se refermer pour autant : s’il évinçait la question alors il ne pourrait jamais savoir ce que Jonah en pensait en retour.

« Ce n’est pas parce que je ne possède pas d’objet de valeur que ça rend l'intrusion d’un inconnu chez moi plus acceptable, déclara t-il, en croisant ses bras sur le bureau. Vous allez me dire que ce n’est pas pareil, parce que les caméras se situent sur les lieux publics et pas privés mais… Au fond, le sentiment est le même, ça peut être vécu comme une forme d’intrusion dans un espace de son quotidien et ce sentiment ne tient pas du fait qu’on a des choses à cacher ou pas. Ça tient du fait que c’est anonyme une caméra, on ne sait pas qui se tient derrière. Vous ne pensez pas ? » répliqua t-il, désireux de laisser Jonah s'exposer à son tour. « En plus, qu’est-ce que ça apporte vraiment en terme de protection ? Si quelqu’un veut commettre un méfait, il le fera loin des caméras, c’est tout… »


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Jonah Forbes
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Quid de la surveillance ? [Jonah & Noah] Icon_minitimeJeu 30 Avr 2020 - 11:02
Jonah écoutait Noah d’un air intéressé. Sur le fond, le jeune homme avait totalement raison. Les enseignants de Poudlard se devaient d’apporter des  clefs à leurs élèves leurs permettant de  décrypter le monde . Où trouver des informations viables et vérifiables ? Comment développer son esprit critique ? Ils avaient pour mission de guider ces adolescents afin qu’ils deviennent des adultes éclairés et responsables.
Mais cette tâche s’avérait de  plus en plus difficile à accomplir.  Le contexte politique lourd dans lequel ils vivaient tous depuis maintenant près de trois ans invitaient les professeurs à la prudence. Si Jonah avait d’abord tenté de protéger les élèves en essayant de les préserver de cette menace extérieure, l’arrestation de Curtis et la récente tentative d’emprisonnement de Linnet l’avaient poussé à revoir sa stratégie et à jouer sur les deux tableaux.

Officiellement, Jonah était un partisan du régime. Il avait défendu avec force le projet de vidéoprotection de Poudlard aux côtés de Peter et n’hésitait pas à vanter certaines réformes de Marchebank, notamment  celle en faveur des lycanthropes.

Officieusement, il détricotait, point par point, ce qu’il avait participé à mettre en place pour le gouvernement …  A bien y réfléchir, il avait l’impression de ne pas en faire assez. Ses engagements auprès des deux parties étaient trop équilibrés pour que son investissement auprès du LEXIT soit réellement efficace. Il devait s’investir doublement auprès de la résistance sans quoi ce double jeu ne rimait à rien.

Or, pour lui, la première chose à faire, était de protéger les élèves d’eux-mêmes.

La fougue de la jeunesse était la principale faiblesse de la résistance estudiantine. Bien sûr, il en fallait du courage pour s’opposer au gouvernement. De l’enthousiasme et de l’ardeur pour réclamer justice.  Toutefois les élèves devaient agir  intelligemment, de manière organisée. Les initiatives personnelles n’avaient pas été couronnées de succès dernièrement…

Forester devait indéniablement posséder les caractéristiques de sa maison mais son attitude calme et posée en faisait un Gryffondor quelque peu différent des autres. Tout comme ses capacités d’analyse. Si Jonah cherchait un soutien auprès des élèves, pour canaliser et organiser les troupes,  il devait avouer que le profil du jeune homme commençait sérieusement à l’intéresser.

« Je prends en note tes suggestions, répondit Jonah lorsque son élève lui suggéra d’organiser un débat sur les technomagies même si l’enseignant savait qu’il n’en ferait rien. Le programme scolaire était épluché par Peter si bien qu’il ne pouvait pas s’attaquer aussi ouvertement à la technomagie en poussant les élèves à réfléchir à ses limites. Par contre il se voyait tout à fait mener ce type d’animation en ciblant spécifiquement les systèmes de communication et de surveillance moldus. Il pourrait aborder pêle-mêle la propagande durant la guerre, les restrictions de l’accès à l’information dans certains pays moldus, les fake-news… Les élèves déjà un peu avertis, comme Noah, y trouveraient leur compte et parviendraient sans aucun mal à transposer ces observations sur le système magique…

Le septième année avait, semble-t-il, déjà beaucoup réfléchi aux arguments non favorables à la vidéoprotection. Il exposa son point de vue à son enseignant, sous couvert, toutefois, d’une certaine réserve que Jonah apprécia tout particulièrement. Noah lui plaisait de plus en plus.

« C’est possible, admit-il lorsque le jeune homme affirma que le système de protection n’empêchait pas le délit mais le différait simplement à un autre endroit, toutefois des enquêtes prouvent que  ces dispositifs sont dissuasives dans les lieux clos, comme l’école. »

Jonah avait justement utilisé cet argument lors du C.A pour justifier l’installation des caméras.

« Ensuite pour répondre à tes questions concernant les personnes anonymes qui se tiennent derrière ces caméras, détrompe-toi, nous savons qui a accès à ces informations – du moins , en théorie- : L’ensemble de l’équipe professorale, dont je fais partie,  mais aussi les agents techniques – comme William Silvester, le concierge- et le directeur. Pro Régime.

 Soucieux de pousser Noah à contre-argumenter, l’enseignant reprit :  Personnellement je vois ces caméras comme un soutien dans la tâche la plus ingrate de vos activités de préfets. Expliqua-t-il alors,  je préfère voir mes préfets aider les élèves plus jeunes plutôt que de se livrer à de longues et fastidieuses activités de surveillance des couloirs. D’ailleurs, ce que tu reproches aux cameras peut  être reproché aux préfets également. Comme tu le dis , si quelqu’un veut commettre un méfait, il le fera loin de toute forme de surveillance, et  pourtant, toi et tes collègues de l’équipe préfectorale vous poursuivez vos rondes parce que vous êtes persuadés qu’elles sont utiles, non ? » Il interrogea Noah du regard «  Les cameras sont justes là pour vous soulager et… »  Et épier le moindre fait et geste de chaque individu de l’école ? Exercer une pression psychologique sur chacun d’entre eux ? «et…mettre en lumière certains comportements déviants. »

La pauvre Linnet Sneals en avait malheureusement fait les frais .


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Noah Forester
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Quid de la surveillance ? [Jonah & Noah] Icon_minitimeDim 10 Mai 2020 - 13:23
Plus la conversation avançait et plus Noah commençait à douter du fait d’avoir misé sur le bon cheval. Jonah adoptait certes avec un calme et une ouverture qui faisaient que Noah n’avait pas encore détalé de son bureau, mais il défendait beaucoup la présence de ces caméras dans l’école. Noah n’arrivait pas à savoir s’il le faisait parce qu’il le pensait vraiment ou s’il cherchait juste à savoir ce que son étudiant pensait de tout ça. Les deux postures étaient encore possibles alors il ne pouvait pas se fermer tout de suite à la discussion, songea t-il. Il avait l’impression de se tenir face à un échiquier, jeu qu’il adorait, il était même membre du club d’échecs de Poudlard, mais c’était une chose d’avancer des pions en plastique. C’en était une autre de jouer une véritable partie de stratégie grandeur réelle, avec des enjeux sérieux.

Il commença par répondre à ce qui lui semblait le plus simple à contrer sans trop s’exposer :

« Ce qu’on fait en étant préfet n’a rien à voir avec des caméras, dit-il en fronçant les sourcils, un peu piqué de la comparaison. Ce n’est pas du tout le même ressenti pour des étudiants entre se faire espionner par des caméras et recevoir quelques jours plus tard une convocation chez le directeur -enfin, quand ce n’est pas une visite d’un milicien, songea t-il- ou se faire interpeler par un être humain avec qui il peut y avoir un échange. On joue pas seulement les flics, on essaye aussi de faire un peu de pédagogie avec les étudiants, surtout les plus jeunes, pour qu’ils ne recommencent pas quand on les attrape à faire quelque chose de répréhensible. Et si on veut parler de différence d’efficacité entre les deux approches, les caméras, une fois qu’on sait où elles sont placées, on peut les éviter. Les préfets sont mobiles, eux…
-Les caméras sont justes là pour vous soulager et… mettre en lumière certains comportements déviants. »

Cette fois, Noah eut du mal à ne pas tiquer face à ce terme que son professeur utilisait. Déviant ? Déviant de quoi ? De quelle voie ? Il décida pour le moment de rester dans son rôle d’étudiant soucieux d’obtenir des informations justes et fiables, en rebondissant :

« On n'a pas tellement baissé notre nombre de rondes, notamment parce qu’on ne se sent pas particulièrement soutenus par les caméras, comme vous dites. C’est un outil dont s’est saisi la direction, pas les étudiants. Peut-être que vous savez très bien qui a accès à ces informations, mais pas les élèves. Et surtout, on ne sait pas ce qu’ils en font. Je ne dis pas qu’elles sont utilisées à mauvais escient, se prémunit t-il prudemment, mais… Un peu plus de transparence serait souhaitable. »

De graves rumeurs circulaient dans les couloirs de Poudlard, au sujet de la disparition de Linnet Sneals pendant les vacances de Noël, comme quoi elle serait due à une descente des miliciens dans Poudlard. La vérité était qu'il soupçonnait ces caméras de surprendre des conversations ou des comportements qui dérangeaient le Ministère, ce qui le poussait à se montrer très prudent avec Blair et Ahren sur les lieux où ils se retrouvaient. Aussi Noah n’aimait pas beaucoup le mot « déviant » que Jonah employait et faisait monter une certaine révolte en lui et le poussa à se montrer un peu plus offensif :

« Disons que je ne comprends pas bien pourquoi soudainement, on a jugé utile d’installer ces caméras, alors qu’on gérait très bien les comportements déviants, qui se résument d’ailleurs souvent à fumer dans les couloirs ou dépasser l’heure du couvre-feu. Pas de quoi déployer un tel arsenal, si ?  »


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Quid de la surveillance ? [Jonah & Noah] Icon_minitimeDim 17 Mai 2020 - 8:16
Jonah perçut l’agacement léger de son élève. Il est vrai que ce n’était pas très flatteur de comparer les préfets à de vulgaires caméras de surveillance. Noah ne tarda pas à lui démontrer ,d’ailleurs, que le travail de l’équipe préfectorale ne se résumait pas  à une simple mission de surveillance. Ils aidaient les élèves les plus jeunes et tachaient de faire preuve de pédagogie auprès d’eux pour les guider vers l’autonomie et le respect des règles.

Jonah avait l’impression que Noah était guidé par de bonnes intentions et il avait envie de le soutenir. Vraiment. Même si pour le moment il s’attachait plutôt à s’opposer à chacune de ses prises de position :

« Les préfètes-en-chef sont membres du  Conseil d’Administration, elles ont eu accès aux mêmes informations que l’équipe pédagogique et que les représentants des parents d’élèves. Elles sont chargées de communiquer les informations aux élèves qu'elles représentent, contra Jonah lorsque Noah affirma que le dispositif manquait de transparence et que les élèves étaient mal informés sur le système officiel de vidéo surveillance. Ce dernier était inscrit dans un cadre tout à fait légal. Le projet avait été voté au C.A suivant la procédure habituelle et avait obtenu la majorité des voix. Rien n’avait été caché aux membres du conseil… Rien, si ce n’est les autres cameras, non officielles celles-ci, dissimulées aux quatre coins du château, bien sûr. Jonah fulminait intérieurement à cette idée.  Jeremy et lui en avaient trouvé un certain nombre mais il y avait fort à parier qu’il en existait d’autres dont ils ne soupçonnaient même pas l’emplacement. Malheureusement, Jonah ne pouvait pas aborder ce sujet avec son élève sans leurs faire encourir un risque énorme, à tous les deux.  Au lieu de ça, l’enseignant poursuivit sur sa lancée, bien décidé à démonter les arguments de Noah, un à un. Il était curieux de connaitre les limites du préfet.  

En effet, Jonah avait l’intuition que le jeune homme n’était pas venu le trouver uniquement pour lui demander d’organiser des débats dans son cours… Il y avait autre chose. Quelque chose de latent dans ses paroles, "De plus vous devez avoir un compte-rendu du C.A dans la salle préfectorale." Il voulait bien reconnaitre que la lecture des C.R pouvait s’avérer relativement indigeste mais si Noah cherchait à obtenir  des informations sur les caméras de l’école, il pouvait commencer par éplucher les voies officielles et ne pas se montrer trop attentiste. En ces temps troubles, chacun devait aller chercher l’information où elle se trouvait,   Je dois en avoir une copie quelque part ici, si tu le souhaites, consentit-il toutefois, en guise de coup de pouce.

Jonah tenait son rôle d’enseignant pro-gouvernement et il n’entendait pas changer de stratégie pour le moment. Il pensait que Noah allait se résoudre à accepter sa proposition et à quitter son bureau mais il n’en fut rien. Au contraire. Le jeune homme décida de rebondir sur la question des « comportements déviants » que Jonah avait amorcé volontairement. Noah allait-il être assez imprudent pour se laisser entrainer sur ce terrain dangereux ?

Visiblement oui.

Même s’il  essayait de se faire passer pour plus bête qu’il n’était réellement, Jonah ne pouvait pas croire que ce jeune homme – par ailleurs plutôt bon élève-  soit si peu au fait de la politique actuelle du pays.

« Noah. Il marqua une courte pause, Tu sais très bien ce que j’entends par comportements déviants. Ne me fais pas croire que tu n’as pas compris. » reprit Jonah un peu plus durement cette fois en plantant son regard bleu dans celui du jeune homme. Il parlait des prétendus "terroristes", évidemment.

Cela lui faisait mal au cœur de rabrouer ainsi son élève  mais il ne pouvait pas laisser entrevoir sa  propre défiance envers le régime. Si quelqu’un venait à fouiller la mémoire de Noah Forester , Jonah ne devait pas se dévoiler dans l’un de ses souvenirs. Du moins, pas en l’état actuel de leur relation. Même s’il  avait un bon feeling avec l’adolescent, il n’était pas encore sûr à 100% de pouvoir l’approcher en temps que membre du LEXIT. Pourtant, il avait l’impression que Noah cherchait justement à tâter le terrain auprès de lui. Il tâtonnait, il avançait doucement ses pions comme dans une partie d’échec .

Toutefois, Jonah espérait qu’il saurait battre en retrait au moment opportun…

« Est-ce que tu t’intéresses un peu à la politique actuelle du pays ? » reprit-il alors d’un ton radouci…mais bizarrement plus inquiétant.


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Noah Forester
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Quid de la surveillance ? [Jonah & Noah] Icon_minitimeVen 22 Mai 2020 - 18:01
Noah avait déjà lu le compte-rendu du CA que Jonah mentionnait. Il s’était attelé à le faire dès que ces nouveaux objets dans Poudlard avaient commencé à éveiller sa méfiance, mais évidemment ce n’était pas dans un compte-rendu public qu’il allait trouver des informations compromettantes. Ce n’était que de la poudre aux yeux. Le problème n’était pas que les préfètes-en-chef n’avaient pas transmis les informations aux étudiants. Le problème, selon Noah, était précisément qu’elles disposaient d’informations partielles, tout comme les membres du CA probablement. Le problème était qu’il était convaincu que ces caméras servaient un tout autre objectif que celui de réprimander les étudiants qui ne respectaient pas le couvre-feu ou se livraient à des activités interdites. Il avait la certitude, nourrie par ce qu’il avait lu dans les journaux de la résistance et dans les discussions qu’il avait eue avec Blair et Ahren, qu’il s’agissait d’un outil d’espionnage pour le gouvernement. Mais comment pouvait-il faire part de tels soupçons à Jonah ? Il aurait fallu lui faire confiance et pour le moment, Noah n’en était pas à cette étape.

A sa grande surprise, ce ne fut pas lui, mais Jonah lui-même qui se dirigea sur ce terrain. Pas explicitement, mais ce n’était pas difficile de faire le lien entre la façon dont il le rabroua et la question qu’il lui posa ensuite. Jonah était en train d’avouer à demi-mot que ces caméras servaient effectivement d’outil à la surveillance de la population que le Ministère mettait déjà en place par ailleurs, dans le reste du pays. Pendant longtemps, Poudlard était restée une zone neutre vis à vis du gouvernement et visiblement, ce privilège lui était ôté. Comme lors de la guerre des Ténèbres.

Le sang glacé, Noah soutint quelques secondes sans rien dire le regard de son professeur.

« Oui. »

Oui, il s’intéressait à la politique du pays et de plus en plus précisément, pour être exact. Auprès de Blair et d’Ahren, il réveillait une conscience politique qu’il ne soupçonnait pas forcément chez lui jusque là. Noah faisait désormais partie de ces personnes qui avaient envie de faire changer l’apathie dans laquelle dormait la majorité de la population et il s’investissait véritablement dans cette lutte. Sans doute, une part de lui se consacrait d’autant plus à ce combat qu’il souffrait d’une grande solitude depuis sa rupture avec Maeva, s’investir dans ce petit groupe de révolutionnaires était une façon pour lui de reprendre pied et trouver la motivation de se lever le matin. Au-delà de ces circonstances personnelles qui le poussaient à découvrir des aspects et des ressources insoupçonnées chez lui, il se rendait bien compte que beaucoup trop de choses ne tournaient pas rond dans ce pays.

Avec cette affirmation, il ne s’avançait pas trop face à Jonah, il n’explicitait pas ce qu’il pensait du gouvernement actuel, posture qui était la plus prudente. Pour autant, il ne pourrait rien retirer de cette conversation s’il ne prenait pas de légers risques. Il devait montrer qu’il se posait des questions vis à vis de cette politique -ce qui était encore légal, lui semblait-il- mais sans la fustiger ni entièrement ni frontalement pour ne pas s’attirer d’ennuis. Maintenant qu’ils abordaient enfin le sujet pour lequel il était véritablement venu, Noah espérait déceler derrière les réactions de Jonah quel était son camp à lui.

« Aussi nécessaire soit la lutte contre le terrorisme, j’ai du mal à croire que des enfants puissent prendre part à ce genre d'actions. Et j’ai lu ce compte-rendu du CA que vous mentionnez, reprit t-il en croisant les bras sur sa poitrine. Il n’était nullement sujet à l’intérieur de cibler des comportements déviants vis à vis de la politique du pays. En revanche, le compte-rendu mentionnait l’objectif de maintenir la sécurité dans Poudlard et Noah était conscient qu’on pouvait mettre tout et n’importe quoi dans une expression aussi large, ce qui était précisément ce qui le dérangeait dans ce papier. Ce n’était pas aussi… explicite, en tout cas. A partir de quand les choses ont-elles changé, professeur ? » répliqua t-il, désireux de le faire parler à son tour.


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Quid de la surveillance ? [Jonah & Noah] Icon_minitimeMer 3 Juin 2020 - 8:35
L’enseignant et son élève tournaient autour du pot. Si Jonah s’évertuait à entretenir son image d’enseignant pro-Marchebank, Noah en faisait de même avec son statut d’élève curieux de comprendre et soucieux d’en apprendre davantage. Pourtant Jonah avait l’intime conviction que quelque chose d’autre se jouait entre eux durant ce simple échange. Ce n’était pas tant ce qu’ils se disaient l’un l’autre mais la manière dont cette conversation évoluait : Prudemment. Ils tâtonnaient, comme s’ils avaient   pleinement conscience du fait qu’ils devaient peser et mesurer chaque mot afin de ne pas trop se dévoiler et faire machine arrière en cas de doute.

Noah se figea quelque peu à la mention de la politique actuelle du pays mais il ne bâtit pas en retrait pour autant, au contraire. Il se donna quelques instants de réflexion avant d’expliquer son point de vue posément. Il évoqua de lui-même les réseaux terroristes  et affirma qu’il y avait peu de chance pour que des enfants y prennent part.

Des enfants, le mot était choisi à dessein, à n’en pas douter.

« Est-ce que tu te considères encore comme un enfant, Noah ? »
demanda Jonah en posant ses mains sur son bureau «  Il me semble que tu raisonnes comme un adulte présentement non ? La politique semble t’intéresser, tu te poses des questions sur le monde, sur tes droits et tes libertés -et c’est bien normal- mais je pense que tu te trompes en disant que les élèves – je préfère ce terme-  ne peuvent pas prendre part à ce genre d’action. Quelque soit leur lutte, les jeunes gens sont même, souvent, les plus engagés. »

Il suffisait d’observer les rangs du LEXIT pour en être convaincu. Les résistants les plus chevronnés et les nouvelles têtes pensantes du réseau avaient tout juste la vingtaine. Les membres les plus anciens se faisaient surement plus discrets, aussi. Par exemple Jonah rechignait toujours à se présenter à Sainte-Agnès au milieu de tout ces jeunes militants qui semblaient avoir trouvé en leur QG, une seconde maison. Il voulait bien appartenir au LEXIT, œuvrer pour défendre ses idées, il tenait malgré tout  à rester discret sur ses implications.

Pourtant, il pouvait comprendre que certains membres aiment se ressourcer à Sainte Agnès. Vivre dans cette communauté encourageait l’esprit de corps, de cohésion, favorisait l’émulation et l’émergence de nouvelles idées mais Jonah tenait à rester à bonne distance de tout cela. Il ne perdait pas à l’esprit que si l’un des membres tombait – ou s’ils se faisaient infiltrer – tout s’écroulerait comme un vulgaire château de cartes. Mieux valait rester prudent et mesurer chaque risque pris… C’était d’ailleurs ce qu’il s’appliquait à faire présentement avec Noah Forester.

Le jeune homme ne lui était jamais apparu comme un individu pro-gouvernement mais l’enseignant ne voulait rien laisser au hasard. Il avait pris le temps d’étudier le dossier scolaire de son élève avant cet entretien : Sorcier de sang mêlé, préfet depuis sa cinquième année, bon élément, discret, raisonnable… Un profil assez passe partout. Sans éclat dirait les mauvaises langues mais Jonah recherchait justement ce type de profil pour , peut-être, chapeauter la résistance estudiantine au sein de l’école. Celui qu’on ne voit pas venir, l’insoupçonnable. Se tenait-il face à lui aujourd’hui ?

Jonah en avait l’impression. En tout cas, il lui semblait que Noah cherchait à tâter le terrain auprès de lui…sans en être totalement certain. Soucieux de voir où cet échange allait les mener, l’enseignant reprit.

« Tu sais, le LEXIT a infiltré une partie de la population du Royaume Uni. Les idées qu’il prône touchent des personnes issues de différents milieux et de différentes classes d’âges : Des jeunes, des vieux – comme lui- et contrairement à ce que tu crois, je pense que ses idées séduisent aussi certains élèves de l’école– comme toi ?. Ces jeunes  pourraient avoir  envie  « d’agir » à leur niveau pour lutter contre un Etat qu’ils jugent oppresseur – et omniprésent. Ils pourraient chercher à s’organiser et à mener des actions au sein même de Poudlard, et qui sait, mettre en danger les autres élèves. Et surtout, eux même, songea Jonah, notamment  en se faisant confondre par des cameras de surveillance, par exemple. Techniquement, nous pouvons nous appuyer sur le système installé par Vargas pour lutter contre toute forme de mise en danger de la vie d’autrui.»

Il se tût et releva les yeux sur Noah.

« Et personnellement, je compte tout mettre en œuvre pour protéger mes élèves…quelque soit la menace. » précisa-t-il alors. Il observa le jeune homme une poignée de secondes avant d’ajouter : As-tu quelque chose à me dire Noah ? »


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Noah Forester
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Quid de la surveillance ? [Jonah & Noah] Icon_minitimeDim 13 Sep 2020 - 15:21
« Peut-être, admit Noah en fronçant légèrement les sourcils, alors que Jonah répliquait qu’il s’intéressait à la politique et raisonnait comme un adulte. Mais vous n’allez pas me faire croire que c’est le cas d’une grande partie des élèves ici, ou même juste de ma promotion. »

C’était plutôt pédant comme affirmation, présentée de la sorte, mais c’était aussi véridique : la moitié des élèves de l’école étaient encore des enfants, quant à l’autre moitié, la plupart avaient d’autres priorités dans leur vie que celle de mener la guerre à un gouvernement abusif. Les préoccupations des gens de leur âge concernaient plutôt le Quidditch, les examens, les premiers amours, les sorties à Pré-au-Lard. Avec Ahren et Blair, ils avaient du mal à mobiliser autour d’eux, alors même s’il ne pouvait pas révéler cet argument précis pour ne pas s’exposer, Noah maintenait que les mesures prises à Poudlard pour surveiller l’émergence d’éventuels réseaux affiliés au Lexit étaient démesurées face aux risques, car ils n’étaient pas vraiment un réseau pour le moment, plutôt quelques individus isolés.

Jonah avait malgré tout raison : les idées du Lexit avaient passé les portes de Poudlard et atteint certaines têtes dont celle de Noah. Entendre son professeur décrire avec précision la situation dans laquelle il se trouvait avec ses deux camarades fit courir un frisson dans le dos du Gryffondor. Les professeurs de l’école étaient-ils tous aussi avertis et attentifs que Jonah à ces questions ? Est-ce que Blair et Ahren avaient raison, finalement, en affirmant qu’on ne pouvait faire confiance à aucun d’entre eux ? Plus la conversation avançait, plus Noah remettait en question sa propre démarche, que ses deux acolytes lui avaient déjà fortement déconseillée. Pour une fois dans sa vie, il avait fait le Gryffondor et décidé de s’entêter envers et contre tout à emprunter une voie dangereuse, parce qu’il était convaincu qu’il fallait prendre ce risque et voir ce qui en ressortait. Face à Jonah, qui se montrait de plus en plus offensif, Noah commençait sérieusement à douter d’avoir approché la bonne personne.

Puis le directeur des Serpentard fit une déclaration qui lui donna un tout autre doute. Il voulait protéger les élèves, affirmait-il, quelle que soit la menace. Pas seulement contre les menaces liées au Lexit, toutes les menaces. Noah fronça les sourcils, plein d’hésitation, incapable de savoir si son professeur faisait la langue de bois depuis le début pour le tester, incertain des conclusions qu’il pouvait en tirer sur ses réelles positions. Déstabilisé par la question qu’il lui posa en guise de conclusion, le préfet resta silencieux quelques secondes.

Son corps, tendu de tous ses muscles, subissait une pression qui lui donnait envie de mettre fin à la conversation et tourner les talons. Quant à son instinct, Noah n’était pas certain de ce qu’il cherchait à lui dire, si ce n’était que Jonah Forbes était louche : dans quel sens ? Il n’avait pas encore tranché. Poussé par sa prudence qui refaisait surface, Noah se leva en déclarant :

« Non. Merci de m’avoir reçu… Je suis rassuré de savoir que votre premier souci est de protéger les élèves. »

S’il pouvait aussi les protéger des menaces extérieures et de l’emprise que le Ministère cherchait à obtenir sur Poudlard, ce serait mieux, songeait t-il, son regard flamboyant fixé sur Jonah. Au moment où il tournait le dos et posait sa main sur la poignée de porte, prêt à quitter la pièce, il sursauta légèrement à un dernier appel :

« Attends ! Tu oublies quelque chose je crois. »

Surpris, Noah récupéra le parchemin que Jonah venait de mettre dans ses mains, sans oser refuser face à l’air étonnamment ferme de son professeur. Il lui désigna du menton l’extérieur de son bureau, l’invitant clairement à sortir, puis referma la porte derrière lui, d’une manière presque cavalière. Intrigué, Noah s’avança un peu dans le couloir en déroulant le papier. Quand il comprit ce dont il s’agissait, il regarda aussitôt autour de lui pour être certain de ne pas avoir été observé.

Le coeur battant, Noah réduit d’un sortilège le parchemin, pour le glisser facilement dans sa poche, en sécurité. Toute la scène qu’il venait de vivre prit une autre interprétation aux yeux du jeune homme qui se sentit à la fois soulagé et inquiet de ce que l’attitude offensive de Jonah laissait entendre désormais : il ne se sentait pas libre de s’exprimer à coeur ouvert, pas même dans son propre bureau. Il fallait absolument qu’il trouve Blair et Ahren. Obtenir la carte de toutes les caméras de Poudlard et de leur champ de surveillance ne pouvait signifier qu’une chose… Ils venaient de trouver un possible allié, côté professeurs. Un sourire se glissa sur les lèvres de Noah, faisant retomber toute la tension qui habitait ses épaules.

Finalement, peut-être que faire le Gryffondor avait parfois du bon.

FIN DU RP


Noah Forester
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