Bris de Glace [JR Danielle - Doreen - Covidus]

13 Janvier 2011, Dans l'antichambre de la mort … du bureau de Danielle Coleman, Responsable en chef de la Milice.

Assis l'un en face de l'autre dans la succursale attenante au bureau du Cheffe de la Milice ; Doreen Denton-Rice et William Covidus attendaient, dans un silence d'outre-tombe, le début d'un entretien individuel qui s'annonçait des plus houleux avec leur charismatique leader. En effet, Danielle Coleman n'était pas du genre à transiger quand il s'agissait de sanctionner des miliciens fautifs, surtout quand ceux-ci avaient compromis la réussite d'une mission d'arrestation aussi vitale que celle de l'arrestation de l'ennemi "W".  Les deux miliciens récalcitrants étaient expressément conviés à se justifier, afin de pouvoir évaluer et déterminer le poids de leur responsabilité. Si William Covidus avait dûment préparé son argumentaire, et dégageait une insouciante désinvolture proche de l'insolence ; Doreen Denton-Rice, au contraire, avait l'effroyable sensation de chuter tête première dans le vide…

Toujours irréprochable, obéissante et à la limite de la flagornerie ; Doreen se retrouvait pour la première fois de sa vie sur le banc des mauvais élèves. Son abandon de poste avait ouvert une brèche fatale, sans l'ombre d'une justification possible. Une erreur inqualifiable dont les répercussions entrainait la chute de la prestigieuse responsable du corps d'élite d'intervention, Yavana Selifer. Car cette dernière avait courageusement accepté d'endosser sa propre part de responsabilité dans ce cuisant échec, et se voyait de ce fait, retirée de l'affaire "W". Rongée par la culpabilité, Doreen n'arrivait plus à trouver le sommeil, préférant noyer ses cogitations nocturnes dans le fond d'un Whisky Pur-Feu irlandais. D'ordinaire si soucieuse de son apparence, elle n'était plus que l'ombre de la milicienne coquète et apprêtée ; Sa chevelure quelque peu emmêlée et sa chemise couverte de faux plis, traduisant son profond désarroi intérieur. Quelle sanction? Allait-elle être licencié pour faute grave? Devait-elle démissionner d'elle-même, et assumer tête haute son erreur? Ses errements intérieurs étaient nombreux, alors qu'elle se préparait à affronter seule une faute qui pouvait mettre un terme à ses rêves carriéristes.

Preuve que Doreen était tombée bien bas, même l'égoïste William Covidus semblait vouloir la réconforter et lui prodiguer ses savants conseils d'homme parfait… Même si pour rien au monde, elle ne voulait s'attirer les faveurs et la pitié d'un individu aussi méprisant que misogyne. Même au fond du trou, Doreen n'avait besoin de l'aide de personne pour se protéger… Et certainement pas Covidus. Voilà pourquoi, alors qu'elle se triturait les mains avec anxiété, Doreen releva à peine le regard en direction du Milicien controversé qui tentait de la rassurer sur un ton faussement amical…    

" Tu me semble bien nerveuse, Doreen? Inutile de te tourmenter de la sorte. L'un et l'autre, nous n'avons strictement rien à nous reprocher. Pourquoi autant d'attentisme alors que nos ennemis étaient au nombre pitoyable de trois… Il fallait leur mettre la pression directe! A trop vouloir attendre, nos supérieurs ont sacrifiés Ymeldiz, sur le bûcher de leur incompétence… Il s'en est d'ailleurs fallu de peu pour que ton frangin y passe lui aussi. Tu peux me croire, quand il s'agit de sauver la vie de nos camarades ; Il vaut mieux suivre son instinct que d'obéir à des ordres stupides. "

Doreen releva un regard farouche en direction de son confrère milicien.

"De quel instinct parles-tu? Qu'est-ce qu'il y a de salvateur dans le fait d'exploser un clapier de lapins? De tuer un chien? En quoi est-ce héroïque de briser les lignes? Ou de déserter son poste? " Doreen n'avait besoin de personne pour justifier et excuser ses actions. Surtout quand le bon samaritain en question s'appelait Covidus, et qu'il s'était raillé d'elle et de son incompétence. Pensait-il qu'elle n'avait point entendu sa blague mysorine mettant son abandon de poste sur le compte de l'étroitesse de sa vessie de faible femme? Covidus pouvait aller se faire voir, lui et sa fausse compassion! C'était décidé. Doreen n'allait point se dérober de ses responsabilités :   "Nous avons désobéis aux ordres, point barre. Nous allons en payer le prix, cela n'est que justice. Et rien ni personne n'aurait pu sauver la vie d'Ymel, c'est une triste certitude… "

Covidus se laissa aller à une petit ricanement sardonique, avant de secouer la tête en signe de résignation devant sa consœur milicienne.

"Ah comme j'aime la fougue irlandaise et ses certitudes ! Sans cette traitresse d'Amelie Weaver, notre libellule serait toujours en vie. Nous ne serions pas là à perdre notre temps. C'est elle la coupable, pas nous. Alors laisses-moi t'inviter à boire un verre, une fois que cette mascarade sera enfin derrière nous. "

Même si la réputation de William Covidus était sulfureuse, il fallait lui reconnaitre un don pour dire tout haut certaines vérités cachées. La Milice entière cherchait des responsables, alors que la seule tête qui devait tomber était celle d'Amely Weaver. Doreen s'apprêtait à répondre à l'invitation de William Covidus, quand la porte du bureau de Danielle Coleman s'ouvrit lentement sur une secrétaire. Cette dernière, d'une voix aussi austère que dénuée d'émotion l'invita à rejoindre l'antre de la cheffe de la Milice. Doreen prit une longue inspiration, et s'avança comme une condamnée à mort en direction du bucher.

Sans un mot, fébrile, elle laissa Covidus derrière elle ; Franchissant le seuil du bureau de la Responsable de la Milice qui s'apparentait davantage à une mâchoire sur le point de se refermer qu'à une salle d'entretien. Sans même oser relever le regard sur sa glaciale supérieure, Doreen joignit les mains devant elle comme une petite fille venant de commettre une bêtise irréparable. Regard baissé, elle se mordilla nerveusement la lèvre inférieure avant de prendre la parole et briser le silence impressionnant instauré par la reine des lieux.

"Bonsoir, cheffe Coleman. Avant toute chose, je tenais à vous présenter mes plus sincères excuses pour avoir manqué à tous mes devoirs de Milicienne. Je ferai toute la lumière sur mes agissements et mes manquements dans cette mission d'ordre prioritaire. Quoique vous décidiez, j'assumerai ma responsabilité et j'en paierai le prix aussi fort soit-il… "

Tête de nouveau relevée, menton impérieux, Doreen avait retrouvé quelque peu de sa prestance et de sa fierté. En sorcière vaillante et obstinée, elle en était persuadée ; La pire erreur ne résidait pas dans l'échec mais dans son incapacité à pouvoir le dominer…

Penchée sur son bureau en bois sombre, Danielle relisait avec une attention toute particulière les lignes du rapport de Yavana. Il était étonnement long, parce que sa supérieure lui avait demandé de consigner tous les faits et gestes des agents présents ce jour-là, en veillant à ne rien omettre.

L’opération – qui aurait pourtant pu être simple, si simple – avait été un vrai fiasco. Elle avait maintenant deux fugitifs sur les bras, et une traitresse qui attendait son procès à Skye. Ce constat lui laissait un goût amer dans la bouche, dont elle ne parvenait pas à se débarrasser. La mort de Chloé Hellsoft et la découverte du corps de Jacob Dalhiatus avait été deux victoires pour la milice, qui avaient égayé le quotidien de Danielle comme peu de chose le faisait d’ordinaire. Cet échec cuisant, quant à lui, lui restait en travers de la gorge.

Des adolescents. Un corps d’élite, une vingtaine de miliciens formés au combat, ridiculisé par deux adolescents. Qui avaient eu beaucoup de chance, certes. Enfin, qui avaient surtout su profiter d’une faille dans le système. Littéralement.
Danielle s’était repassée maintes et maintes fois le déroulé des évènements. Elle avait interrogé certains miliciens pour comprendre comment deux jeunes aubergistes avaient réussi à traverser leur défense. Pour comprendre, même, pourquoi ils n’avaient pas été fait captifs en même temps qu’Amely Weaver.

La cheffe de la milice n’avait pas hésité à refonder complètement l’équipe qui travaillait le « dossier W », mettant Avalon Davies et Galahad Thorne comme lieutenants référents. Elle espérait qu’un regard neuf puisse faire bouger un peu les choses – elle savait pertinemment que chaque jour qui passait diminuait fortement leurs chances de retrouver Weaver et Whitaker, et espérait ne pas avoir à les traquer aussi longuement qu’elle l’avait fait avec Chloé Hellsoft.

Ce soir, elle recevait dans son bureau Doreen Denton-Rice et William Covidus, deux miliciens qui ne s’étaient pas illustrés pour leurs talents et leurs compétences lors de la mission qui avait eu lieu deux jours plus tôt – bien au contraire. D’un geste, elle referma son dossier et indiqua à sa secrétaire qu’elle pouvait faire entrer les deux agents. Ces derniers ne tardèrent pas à apparaître sur le pas de la porte, reçus par le visage froid et fermé de Danielle Coleman. Avant même que les miliciens ne soient invités à s’asseoir, Doreen prit la parole pour lui assurer une transparence totale de ses actions en lui présentant ses plus plates excuses.

« Asseyez-vous. » répondit Danielle sans prendre la peine de répondre.

Du menton, elle désigna les deux fauteuils face à son bureau, sur lesquels s’installèrent les agents. Danielle les considéra un long moment dans un silence qui n’annonçait rien de bon.

« Je ne suis pas certaine d’avoir besoin de vos éclaircissement sur la situation, agent Denton-Rice, tout me semble parfaitement clair. » lança Danielle d’une voix glaciale. « Désobéissance et abandon de poste en ce qui vous concerne, gestes magiques inappropriés et inutiles pour votre collègue. » lista la cheffe de la milice en jetant un regard noir à William Covidus. « Mais très bien, je vous écoute. Comment justifiez-vous le fait d’avoir quitté votre position, laissant ainsi la possibilité à l’ennemi de s’échapper ? Je vous en prie, éclairez-moi. » Elle se tourna vers Covidus : « Il en va de même pour vous. Expliquez-moi à partir de quand vous avez décidé qu’un chiot et des lapereaux étaient devenus les ennemis numéros 1 de la milice ? »

Deux miliciens sur le banc des accusés, et deux attitudes radicalement opposés. Regard fuyant, tête basse ; Doreen éprouvait clairement un malaise indicible à se retrouver sous le feu de la critique. Alors que bras croisé, Covidus fixait avec un aplomb incroyable sa supérieure, comme s'il se savait inattaquable dans cette épineuse affaire. Qui de l'excès de confiance ou de l'inquiétude manifeste allait triompher de la colère froide de Danielle Coleman. La responsable de la BSM savait clairement que sa carrière était en jeu, et qu'il était opportun d'adopter un profil bas, tout en soulevant certaines circonstances atténuantes qui pouvaient jouer en sa faveur. Car au fond d'elle-même, Doreen ressentait un profond sentiment d'injustice, qui ne faisait que s'amplifier depuis ces derniers jours. Sans son expertise scientifique et Magique, la Milice serait toujours en train de patauger dans le flou le plus total, à la recherche d'un coupable dans l'affaire Dalhiatus. Certes, Doreen avait peut-être laissé filer les cibles dans un rôle qui n'était pas le sien, mais d'un autre coté elle les avait authentifier. Danielle Coleman, aussi déçue soit-elle, ne pouvait omettre cet état de fait : Sans elle, sa Milice serait sans l'ombre d'un coupable…  

Même si Doreen était habitée par un profond sentiment d'échec ; Elle comptait bien se défendre avec subtilité et retourner la situation à son avantage. Même si elle se voyait contrainte de se rabaisser, et de sacrifier certaines personnes qu'elle portait en estime ; Doreen était une stratège redoutable quand il s'agissait de sauver sa peau. Plutôt que de se braquer la cheffe de la Milice contre elle, Doreen opta pour un silence stratégique, dans lequel le bouillant Covidus ne tarda pas à s'engouffrer très rapidement. Ne tenant plus en place, il semblait n'apprécier que modérément d'être tourné en ridicule par Danielle Coleman. Doreen se garda bien de le calmer, préférant jouer le rôle de spectatrice et compter les points.

Ne tenant plus sur son siège, William Covidus avança sa tête au-dessus du bureau de la cheffe de la Milice.

"Les ennemis numéro 1 de la Milice, assurément pas ; Mais des ennemis potentiels que l'on aurait pu retrouver dans notre dos, très certainement. Je n'ai fait que suivre le règlement à la lettre et écarter d'éventuels ennemis animagis cherchant à contourner notre vigilance. Je ne regrette absolument rien, et si je devais le refaire, je le referai sans l'once d'une hésitation. Mieux vaut sacrifier un chiot et d'insignifiant lapereaux que de voir un de mes frères d'armes fauché dans une embuscade. Veuillez m'excuser, mais dans le feu de l'action, la sensibilité n'a pas sa place… "

Doreen s'enfonça dans son siège, alors que le culot monstre de Covidus venait de s'exprimer. En sœur d'arme, elle devrait lui conseiller de faire preuve de plus d'humilité, mais le Milicien ne reculait décidemment devant rien.

"Cheffe Coleman. Permettez-moi de vous rappeler que nous étions à 20 contre 1 ; Et plutôt que de profiter de cet avantage numérique, le lieutenant Taggart a jugé bon de disperser nos troupes, plutôt que de coordonner un assaut massif qui aurait eu comme avantage de faire paniquer l'ennemi. Au lieu de ça ; Comment jugez-vous le fait que ce soit un maitre Fléreur et une éclaireuse libellule qui se retrouvent en première ligne? Etaient-ce leur place? La vérité, c'est que sans l'attentisme et les approximations insensés des donneurs d'ordre sur cette mission ; Ymeldiz serait toujours en vie et notre gibier de potence capturé. Point barre."

Covidus se recula enfin, laissant son regard fulminant de rage se perdre dans un recoin obscur du bureau. La tension de cet entretien disciplinaire venait de grimper en flèche, et Doreen sentit qu'il était peut-être opportun pour elle d'intervenir.

"Au risque de me répéter, je suis prête à assumer toute l'entière responsabilité et les conséquences de mon abandon de poste. J'ai clairement désobéi à un ordre donné, même si je tiens à préciser que cette décision répond à une volonté sincère et spontanée de porter assistance à mes frères d'armes en danger. Quoiqu'il en soit, je n'avais pas à agir de la sorte, c'est pourquoi je vous rendrai demain matin mon insigne, et que je déposerai sur votre bureau ma lettre de démission…  "

Était-ce stratégique? Un risque purement calculé? Ou Doreen préférait-elle vraiment démissionner plutôt que d'avoir à reconnaitre davantage ses faiblesses et cette crise d'angoisse éprouvée à l'égard du sort d'Angus? Car il est vrai que Doreen ne voulait point évoquer la tension psychologique qu'elle avait ressenti à l'idée de savoir son jumeau au cœur des combats. Pour rien au monde, elle ne voulait avouer qu'à l'instar d'une Amely Weaver ; Les liens du sang finissaient toujours par l'emporter sur son devoir de milicienne. Angus était sa faiblesse, son fardeau. Celui qui la poussait irrémédiablement à la faute, mais pour qui elle serait prête à se sacrifier. Voilà peut-être une raison pour laquelle elle tentait ce coup de poker incroyable, même si elle s'en tordait déjà les mains…

A la milice, tous s’accordaient à dire que Danielle Coleman était une femme intransigeante, qu’on ne voulait pas décevoir. Ils n’avaient pas tort ; elle attendait le meilleur de ses hommes, qu’ils soient un modèle de professionnalisme et d’efficacité. Elle veillait à ce qu’ils développent toutes les capacités nécessaires pour évoluer dans le milieu de la justice magique, et avait déjà repéré plusieurs talents dans ses rangs, pour qui la milice serait un tremplin pour accomplir, plus tard, de grandes choses. Danielle était ambitieuse ; pour elle-même et pour les autres. L’intransigeance dont elle faisait preuve allait de pair avec cette ambition.

Doreen Denton-Rice lui ressemblait probablement sur ce point, songea la cheffe de la milice en observant fugacement l’irlandaise, qui gardait le silence. Voilà un comportement bien plus habile que celui de William Covidus, qui ne semblait pas vouloir l’imiter. Cruelle erreur. Si Danielle était une femme autoritaire, et les miliciens avaient eu quelques années pour s’en rendre compte. Elle était peut-être juste, mais dans une situation qu’elle qualifiait d’inacceptable, il valait mieux faire profil bas, plutôt que d’essayer de se dédouaner en rejetant lâchement la faute sur les autres…

Danielle tourna vers Covidus un regard froid, dur.

« Des lapereaux enfermés dans une cage ? Des animagus ? » répéta-t-elle lentement. « Mais vous rendez-vous compte des inepties que vous pouvez proférer, parfois, agent Covidus ? » demanda-t-elle. « Avez-vous étudié un tant soit peu la métamorphose humaine ? Parce que si oui, vous auriez dû savoir que lorsqu’un sorcier se forme pour devenir animagi, il prend une forme personnelle, qui relève de son essence même en tant que personne. Ces formes sont diverses, aussi nombreuses qu’il y a d’espèces animales qui peuplent cette planète. Si vous saviez cette notion élémentaire, qu’on enseigne avant les BUSES à Poudlard, vous auriez pu alors déduire de vous-même qu’il était très improbable que ces lapereaux cachent une armée de terroristes métamorphosés ! » Le fait qu’il appuie sur sa prétendue sensibilité lui donna des envies de meurtre, qu’elle canalisa en un regard meurtrier. « Pardonnez-moi agent Covidus, mais, même dans le feu de l’action il s’agit de garder un minimum de capacités cognitives… Ou, à défaut, un peu de bon sens. »

Danielle croisa ses mains sur son bureau, sans lâcher l’agent du regard.

« Je vous rappelle que l’agent Rice a réussi à capturer Amely Weaver ce dont vous, milicien censé être formé au terrain, vous êtes révélé incapable de faire. » asséna-t-elle sans pitié. « Et que vos sorts inutiles et incessants sur des animaux inoffensifs ont aussi contribué à révéler continuellement votre position à l’ennemi, ce qui leur a permis d’élaborer un plan pour vous échapper. » Elle ajouta : « Et c’était justement pour parer aux erreurs comme celle-ci que nous avions décidé, avec le lieutenant Taggart, de diviser l’effectif en deux afin d’encercler les lieux. De cette manière, l’ennemi n’était pas censé nous échapper. »

Sauf qu’il s’était échappé. Danielle lança un regard à Doreen, qui lui proposait de lui rendre son insigne dès le lendemain matin, visiblement terrassée par les remords. Danielle l’observa un moment silence. L’agent Denton-Rice, à l’inverse de son collègue, adoptait une stratégie basée sur l’auto-flagellation pour essayer de s’en sortir. Voulait-elle attirer la pitié de sa supérieure ? Prendre d’elle-même les devants et proposer à Danielle de quitter la milice pour qu’elle la retienne ?

« Si vous souhaitez me remettre votre démission, c’est votre choix et je ne vous retiendrai pas. » déclara-t-elle alors. « Bien que le but de cet entretien n’était pas de vous voir partir, sinon je vous aurais annoncé ça dès le début pour m’épargner vos longues tirades aberrantes. » fit-elle avec un regard appuyé en direction de Covidus. « Si vous êtes incapables de supporter la critique, ou que votre travail soit remis en question, alors libre à vous de démissionner. Sinon, vous avez tout intérêt à m’écouter et à écouter vos lieutenants pour qu’un fiasco pareil de ne se reproduise plus. »