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En terre (in)connue [Angus & Avalon]

Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeDim 29 Mar 2020 - 23:16
3 février 2011

« T’es sûr de toi Boris ? » demanda Avalon, son PearPro bloqué entre son oreille et son épaule, occupée à prendre des notes. Elle lâcha quelques « Hm », alors que son interlocuteur continuait à parler, et raccrocha sur un : « On te retrouve à côté de la cabine téléphonique dans vingt-minutes. »

Elle posa son téléphone sur la table, puis glissa un regard vers Angus.

« Boris a réussi à entrer en contact avec le mec qui revend de la drogue moldue aux sorciers. » l’informa Avalon. « Visiblement, c’est un frileux, il a l’air de sentir que le vent tourne pour lui. » Ils avaient intérêt à être particulièrement convaincants dans leurs rôles. « Ils sont prêts pour une nouvelle vente dans une demi-heure, t’es chaud ? »

Elle connaissait déjà la réponse à cette question : Angus était un homme de terrain, un homme qui ne disait jamais non à une mission, et qui préférait largement enquêter plutôt que de remplir ses (trop) nombreux rapports en retard. Avalon le savait – toute la milice le savait – et elle préférait exploiter ses compétences plutôt que de s’attarder sur ses failles. Elle avait pris la responsabilité de rédiger les rapports de leurs missions, lui laissant le soin de contacter les indics qui étaient en lien avec le trafic qu’ils cherchaient à arrêter. De toute façon, en tant que lieutenante, elle avait désormais un rôle administratif assez important. Généralement, elle reléguait les rédactions de rapports et autres documents en tout genre pour la fin de la journée ; où l’openspace commençait à se vider doucement et où le silence était plus propice au travail.

« Faut qu’on aille s’habiller, tu viens ? »


Elle se dirigea d’un pas énergique vers les vestiaires de la milice. Dans un casier, deux tenues étaient pliées, et attendaient sagement d’être revêtues. Avalon tendit la sienne à Angus, avant de commencer à se dévêtir, pour passer un legging noir et un sweat bleu foncé, dont l’usure était visible. Elle chaussa de vieilles baskets blanches salies par la magie, et attacha ses cheveux en un chignon lâche. Elle passa une lingette sur son visage pour retirer les traces de son maquillage appliqué rapidement ce matin. Heureusement, cela faisait quelques jours qu’elle dormait peu et des cernes, ainsi qu’un teint plutôt pâle, venaient contempler son déguisement. Elle se retourna vers Angus, habillé lui aussi, en même temps qu’elle rangeait dans la poche de son manteau ses faux papiers d’identité.

« T’as tout ce qu’il te faut ? » l’interrogea-t-elle alors qu’au même moment, Danielle Coleman faisait son entrée dans les vestiaires.

Elle les contempla un instant, puis soupira, l’air profondément agacée.

« Putain de Goldstein. » Avalon hocha la tête, elle n’était pas parfaitement sereine à l’idée de se rendre dans le monde moldu sous sa véritable apparence. « Faites attention à vous, surtout. Voyez ce premier rendez-vous comme une prise de contact. Pas besoin de faire une arrestation maintenant, il faut qu’on récolte un maximum de données sur le réseau qui est en train de se mettre en place. Vous voyez comme ils sont frileux, ils ont peur d’être repérés, et par la police sorcière, et par nos agents. Il faut que vous parveniez à gagner leur confiance. » Elle les considéra un instant. « Venez me voir en rentrant. » Elle s’éloigna de quelques pas, ouvrit la porte des vestiaires, et lança un dernier : « N’oubliez pas que vous allez évoluer en territoire moldu. Pas de vague. » avant de disparaître.

De nouveau seuls, Avalon étouffa un léger rire. « Et surtout, aucune pression. » Elle se rapprocha de lui, un sourire amusé accroché aux lèvres : « T’es prêt bébé ? On y va ? »



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KoalaVolant
Angus Rice
Angus RiceGrande Prêtresse d'Aresto
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeLun 30 Mar 2020 - 8:06
Angus sifflotait gaiement un air connu de Jimmy Holliday tout en épluchant les compte-rendus des écoutes Pear de Lawrence Davenport, un magnat de l’immobilier implanté à Leopoldgrad soupçonné de tourner aux drogues moldues. Avalon avait obtenu cette information des Veilleurs début janvier  et l’homme d’affaire était sur écoute depuis  seulement quelques jours. En effet, les miliciens avaient ramé pour obtenir un mandat auprès de Goldstein. Le directeur de département de la Justice Magique était parfois  frileux quand il s’agissait de mettre sur écoute les gros bonnets qui faisaient tourner le pays – et avec lesquels il jouait au magigolf, accessoirement.

Le maitre-fléreur releva toutefois le nez de ces parchemins lorsqu’il entendit sa co-équipière, assise à quelques bureaux du sien,  prononcer le nom de Boris. Sonjohn était leur contact dans l’affaire des drogues moldues importées sur le territoire sorcier. Il était censé les introduire, lui et Avalon, auprès des trafiquants qui avaient mi en place ce commerce aussi juteux que dangereux.
Instinctivement, le milicien abandonna ses notes et quitta sa place pour s’approcher de  la lieutenante toujours en communication avec leur indic. Il s’assit à demi sur le bureau à côté du sien et croisa ses bras sur son torse en attendant qu’elle ait fini son appel Pear.

Hum, ça fleurait bon l’enquête de terrain ça ! se dit Angus en l’entendant fixer un rendez-vous dans vingt minutes devant le Ministère.  Une fois la communication terminée, Avalon lui confirma son intuition sans tarder : Ils allaient enfin être en mesure d’ établir un premier contact avec les mafieux moldus. Ils s’étaient préparés de longues semaines en vue de cette infiltration– enfin, surtout Angus, qui avait du se familiariser avec les us et coutumes moldus.

« T’es chaud ? »  lui demanda Avalon. Pour toute réponse, Angus grimaça :

« Arf, je sais pas trop : j’ai bien envie de rester là pour taper tous mes rapports en retard… Franchement j’hésite. »

Il laissa échapper un bref rire et se leva pour prendre la direction des vestiaires sans plus de cérémonie. Malgré le fait qu’elle soit née-moldue, Angus appréciait de travailler avec Avalon. Il avait bien vite oublié son statut de lieutenante –grade  qu’il était censé respecter un minimum- pour lui donner un titre nettement plus glorieux dans son cœur à mi-chemin entre la parfaite coéquipière et le bon pote.
Tout d’abord, les deux miliciens s’étaient trouvés professionnellement parlant. Après quelques tâtonnements au début, ils avaient vite appris à travailler en parfaite complémentarité. Avalon avait accepté de se charger d’une grande partie de l’aspect administratif de l’enquête, quant à Angus, il s’était collé d’office sur les planques et surveillances longues durées qui n’avaient pas toujours débouché  sur quelque chose de probant. Ils avaient ensuite  partagé la partie la plus intéressante de l’enquête assez équitablement.

Les deux coéquipiers s’étaient aussi trouvés personnellement parlant tant Avalon avait réussi à intégrer, sans aucune difficulté, la petite bande qu’Angus formait avec Alessandro et Melchior. Elle n’était pas choquée par leur propos parfois un peu crus, ni par leurs blagues beaufs et elle participait même très activement à leurs conversations graveleuses au Mirror Of Erised.

Une belle rencontre, estimait Angus en suivant sa supérieure jusqu’au vestiaire. Une fois à l’intérieur, il attrapa la tenue moldue qu’Avalon lui tendait : un Jeans épais, un sweat, des baskets trouées, et un blouson en cuir visiblement pas de la première jeunesse. La responsable des accessoires avait pris leurs mensurations  début janvier mais Angus constata rapidement une erreur dans la prise de mesure, à moins,  bien sûr, que les moldus aiment se torturer avec ces pantalons ultra moulants, pas flexibles pour un sou, et très peu confortables.  Les connaissant, c’était tout à fait possible.

« Non mais c’est quoi cet instrument de torture ? » dit-il en portant sa main au paquet. A gauche ? A droite ? Quelque soit l’option, c’était toujours aussi inconfortable. Est-ce que tes semblables  savent ce que le mot « aisance » veut dire ? » dit-il en écartant les bras, tout moulé qu’il était dans son petit jeans. « Et je suis sensé respirer quand au juste ? »  Il observa sa coéquipière de haut en bas tandis qu’elle finissait de s’habiller. «  Ça a l’air bien ton truc. » dit-il, un brin envieux du confort et de la douceur apparente du legging, Et puis, ça flatte, ajouta-t-il en laissant courir son regard sur les fesses de sa binôme, tous les mafieux vont vouloir se taper ma femme ! »

Il se mit à rire silencieusement en déboutonnant  sa chemise de milicien. Angus était en train d’enfiler son sweat par-dessus son marcel lorsque Danielle pénétra dans la pièce pour le traditionnel dernier briefing avant leur départ en mission. Elle les observa un à un, dans leur parfait accoutrement moldu et se fendit d’un commentaire lourd de reproches.

« Putain de Goldstein. »

En effet, le directeur de département de la Justice Magique leur avait refusé l’usage du polynectar pour cette mission. Les deux agents étaient donc contraints d’œuvrer sous leurs véritables apparences et ce malgré les demandes répétées de la cheffe de la Milice. Danielle Coleman avait beau être influente, elle ne possédait malheureusement pas les pleins pouvoirs. Autant Angus avait beaucoup gueulé ces dernières semaines à ce sujet pour tenter de se faire entendre, autant il estimait que ce n’était pas le moment de remettre cette question sur le tapis. Ils prenaient des risques, ils en étaient conscients, mais ils ne devaient pas se stresser inutilement à quelques minutes de leur intervention.

« Ça va le faire cheffe ! lâcha le milicien en passant son blouson de cuir dont il ajusta le col,  Au pire vous risquez juste de perdre vos deux meilleurs agents de terrain, Angus haussa les épaules et esquissa un sourire pour dédramatiser quelque peu la situation «  Je compte sur vous pour ne pas pointer mes défaillances administratives lors de mon éloge funèbre. »

Mieux valait rire plutôt que de s’énerver à quelques minutes à peine de cette première prise de contact. Le milicien retrouva toutefois son sérieux pour écouter les dernières recommandations de leur supérieure qui pouvaient se résumer à ses trois derniers mots :

« Pas de vague. »
« Et surtout, aucune pression. » ajouta Avalon dès que la responsable de la Milice eut quitté la pièce.

Angus se fendit d’un rire silencieux et glissa ses papiers et son téléphone moldu dans la poche intérieure de son blouson . Il cacha sa baguette dans le rangement prévu à cet effet, dissimulé dans la couture. Hors de question qu’il parte en mission sans arme. Il avait étudié les revolvers et pistolets ces dernières semaines il savait qu’il valait mieux prévoir de quoi se défendre face à ces inventions diaboliques.
« T’es prêt bébé ? On y va ? »
« Allons donc te trouver de quoi planer, chaton. » répondit-il avant de quitter le QG.

Quelques minutes plus tard ils patientaient tous les deux devant la cabine téléphonique desservant le ministère. La météo était clémente pour un mois de février. Angus était appuyé contre le mur, dans un rayon de soleil,  et guettait les allers et venus, cherchant la tête blonde de Boris parmi les passants. Leur contact ne tarda pas à se manifester en débouchant à l’angle de la rue de sa démarche claudicante. Toutefois,  lorsqu’il les vit, il s’arrêta net :
« Mais, vous êtes…, il passa sa main devant son visage, …je pensais que vous alliez…enfin…vous voyez… Non ? »
Si même le dernier des drogués de Londres, se rendait compte de cette prise de risque ils étaient vraiment mal barrés. Angus se redressa quelque peu et afficha sa mine dites de milicien. En gros, un air sérieux et peu engageant.
« Bon, Boris. Où se passe la transaction ? Est-ce que tu nous accompagnes où on doit s’y rendre seuls ? »
Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeMar 31 Mar 2020 - 18:47
Avalon ne put étouffer un ricanement moqueur alors qu’Angus se désespérait du confort d’un jean moldu, visiblement peu habitué à porter un tel accoutrement. Elle ne résista à lui lâcher un « Qu’est-ce que tu veux que je te dise, Rice, t’en a une trop grosse. », avec un sourire moqueur, alors qu’elle ajustait son pull, personnellement très confortablement engoncée dans son legging, qui, selon son coéquipier, mettait en valeur certaines parties de son anatomie. Elle lui renvoya un clin d’œil en fermant son casier, avant de retrouver son sérieux pour écouter l’ultime briefing de Danielle.

Entrer en contact. Ne pas faire de vague. Avalon hocha la tête, sans pouvoir retenir un sourire aux commentaires de son coéquipier, toujours là pour détendre l’atmosphère. Travailler avec Angus était une première pour elle – du moins, en binôme, ils avaient déjà été amenés à collaborer sur certains dossiers, mais jamais de façon aussi intime – et elle trouvait que leur partenariat fonctionnait bien. Malgré sa méfiance envers les moldus –sur laquelle elle se plaisait à le vanner en plaçant des mots incongrus dans leurs conversations, l’air mystérieuse – Angus était un homme sociable, doué dans son travail, et elle n’avait jamais eu à lui rappeler sa position de lieutenante pour se faire respecter par son aîné ; ce qui arrivait, dans ces locaux, malheureusement un peu trop souvent.

Alors que les deux miliciens quittaient le QG, vêtus de leurs accoutrements moldus, Avalon veilla à ce que sa baguette magique soit bien accessible, cachée dans doublure de son sweat. Evidemment, ils ne devaient pas user de la magie face aux moldus, mais ils ne pouvaient pas se rendre en mission désarmés. Rassurée par le poids de sa baguette contre son ventre, Avalon passa la porte du ministère aux côtés d’Angus, et se dirigea sans attendre vers la cabine téléphonique rouge. Boris ne tarda pas à les rejoindre, particulièrement étonné de les voir sous leurs vrais visages. La réponse brute d’Angus le fit pâlir, et il tourna la tête vers Avalon, qui lui renvoya le même regard fermé.

« Ouais euh… Ca s’passe vers Brixton. J’viens pas avec vous, dîtes juste que vous v’nez d’ma part. » dit-il.
« Ok. Des trucs qu’on doit savoir sur les types qui sont en charge de la transaction ? »
« Ils sont deux. Un moldu, et un cracmole. » Avalon échangea un regard entendu avec Angus. « J’vous l’dis hein comme ça hein, mes ces gars, y rigolent pas. Y sentent qu’les flics sont sur eux, alors y commencent à s’méfier. »
« On sait, Boris. Autre chose ? »
« Ouais… Faites gaffe, y sont armés. »
Avalon hocha la tête. Boris lui tendit un bout de papier, sur lequel était noté une adresse, qu’elle mémorisa avant de le tendre à Angus pour qu’il fasse de même. « Passe à la milice pour avoir ta thune, Boris, c’est toujours Anthony qui s’occupe de ça. » Il hocha la tête, et se dirigea de sa démarche claudicante vers la cabine téléphonique.

Avalon se redressa pour observer Angus, et les battements de son cœur s’accélérèrent légèrement, comme toujours lorsqu’elle ressentait l’adrénaline d’un début de mission. « On se rejoint un peu en amont de l’endroit où on doit les retrouver ? » Après avoir convenu d’un endroit, Avalon transplana. Elle réapparut une seconde après, devant un local poubelles malodorant, rapidement rejointe par Angus.

« Bon. Les gars sont armés. Je sais que Danielle a dit « pas de vague », mais si on a le moindre doute, on les stupéfixie. Tant pis, on leur effacera la mémoire après. » Elle haussa les épaules ; elle était consciente de prendre une décision qui allait à l’encontre des consignes de sa supérieure, mais il était hors de question qu’elle fasse prendre un risque à Angus, dont elle était également la supérieure hiérarchique. « Y a pas de raison que ça se passe mal, normalement. On a de quoi les payer, et il nous suffit d’être crédibles pour passer inaperçus. » La jeune femme se rapprocha d’Angus, fit passer le bras de l’homme par-dessus ses épaules, et glissa son propre bras dans son dos. « Allez, chéri, c’est parti. »


Avalon Calder

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Angus Rice
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeMer 1 Avr 2020 - 14:13
Angus approuva lorsqu’Avalon suggéra de transplaner à proximité de l’adresse fournie par Boris. Le milicien n’avait aucune envie de se rendre au point de rendez-vous à la moldue, en prenant le  métro par exemple. Le simple fait de s’imaginer dans une rame bondée avec plein de moldus pressés contre lui s’avérait déplaisant.

Son transplanage se déroula sans encombre et il rejoignit sa supérieure sans tarder en gardant à l’esprit les ultimes mises en garde de Boris. D’après leur indic’, ils avaient à faire à des dealers visiblement expérimentés, méfiants et surtout, armés. Le seul point positif était, qu’apparemment, aucun sorcier ne servait d’intermédiaire dans la transaction du jour.  Ils étaient safe : Les cracmols construisaient rarement leur vie en territoire magique -si bien qu’il y avait peu de chance pour que l’individu en question les ait déjà croisé quelque part-  quant au moldu, Angus ne risquait pas de le connaitre. Ça pour sûr !

Le milicien hocha toutefois  la tête  à la suggestion d’Avalon. Effectivement, il valait mieux éviter de prendre des risques :  En cas de doute ils ne devraient pas hésiter à avoir recours à la magie.  Un petit oubliette des familles ferait le ménage, si besoin.
Concentré sur la mission qui les attendait, Angus roula des épaules pour s’échauffer un peu et se mettre en condition. Il fit craquer son cou tout en révisant mentalement les  différents points de sa couverture prêt à déblatérer son CV fictif si les dealers lui en faisaient la demande : Adam Brown, 37 ans, né-moldu dans le nord de l'Angleterre, manutentionnaire dans une usine Vargas, habituel consommateur de drogues sorcières, acheteur régulier chez les Veilleurs.

Parfait.

Il passa machinalement un bras autour des épaules de sa coéquipière en se répétant ses éléments puis, fidèles à ce qu’ils étaient censés incarner, ils sortirent de leur ruelle, bras dessus bras dessous, comme un parfait petit couple.

Le point de rendez-vous était situé à environ 300 m en contre bas sur l’avenue mais ils avaient décidé d’un commun accord d’arriver tel que Jennifer et Adam l’auraient fait. Tous les dealers  du monde s’assuraient les services de guetteurs et les responsables de ce trafic ne devaient pas transiger à cette règle.
Angus se pencha légèrement vers Avalon pour lui chuchoter quelques mots à l’oreille d’un air entendu:

« Alors il faudrait que tu ais l’air particulièrement séduite par les mots doux que je te susurre : Jen-chérie, tu as vraiment les mêmes seins que ma mère. »

Angus partit alors d’un grand rire. Pourquoi surjouer la complicité alors qu’elle pouvait tout à fait être réelle entre eux ? Le milicien faisait bien évidemment référence à une conversation qu’ils avaient eu au Mirror Of Erised où Avalon avait raconté son dernier date catastrophique.

Toutefois les deux collègues ne tardèrent pas à déboucher devant l’entrée de l’adresse indiquée par Boris. Angus retrouva son sérieux pour enfoncer le bouton numero 11 de l’interphone – une sorte de gros Pear géant encastré dans un mur qu’il avait prit le temps d’étudier ces derniers mois. Lorsqu’il entendit le grésillement caractéristique -signe qu’une personne écoutait au bout de la ligne- il se pencha tout près du numéro pour parler d’une voix forte :

« On vient de la part de Sonjhon. »

Nouveau grésillement.

« Passez sous le porche, traversez l’arrière cours, porte du fond à gauche. »

Un cliquetis métallique déverrouilla l’entrée et le portail s’ouvrit mécaniquement. Les deux agents suivirent les instructions et se retrouvèrent dans une arrière-cours fermée, bordée d’entrepôts désaffectés. Les carreaux  des vitrages étaient cassés par endroits et plusieurs carcasses de voiture, posées sur des moellons, trainaient non loin de là. Dans ces circonstances, Adam aurait surement attrapé la main de Jennifer, Angus glissa donc sa paume calleuse dans celle de sa cheffe et l’entraina en direction de la fameuse porte qu’ils franchirent.

L’entrepôt fut plongé dans l’obscurité lorsque la porte se referma derrière eux et Angus sentit  immédiatement un canon froid contre sa tempe avant d’entendre le bruit caractéristique d’un revolver qu’on arme.

« CONTRE LE MUR! TOUT DE SUITE ! » Ordonna une voix.

Ok. Pas de panique, cela faisait partie des scénarios tout à fait plausibles qu’ils avaient envisagé. Angus obtempéra et se retrouva plaqué sans ménagement contre un pan de mur en ciment. Des grosses lampes industrielles s’allumèrent alors juste au dessus d’eux éclairant Avalon à côté de lui, un pistolet pointé sur son crâne, dans une situation identique à la sienne.

« Ça va aller Bébé, souffla-t-il avant de reprendre à l’attention de leurs deux assaillants qui les molestaient, On vient de la part de Boris, putain ! On est pas armé ! » ajouta-t-il en sentant des mains inconnues palper la moindre parcelle de son corps. (et il n’aimait pas trop beaucoup ça.)
La main finit par se saisir de son porte feuille dans la poche intérieure de son blouson en cuir.

« Nom, prénom, date de naissance. »
« Brown Adam, 2 janvier 1974. »
Avalon fut elle-aussi soumise à une fouille en règle, voire un peu plus zélée.

« Arrête de peloter ma femme Ducon, gronda Angus en cherchant quelque peu à se dégager – Adam le manutentionnaire n’était pas du genre à tolérer les mains baladeuses sur le corps de sa Jen-chérie, même avec un flingue pointé sur lui. Oui, Adam était un peu suicidaire.

« Alors, Jennifer, demanda une seconde voix après s’être emparée cette fois du portefeuille d’Avalon,  T’es née où, beauté ? »
Avalon Calder
Avalon CalderChef de la milice
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeSam 4 Avr 2020 - 17:26
Serrée contre Angus, Avalon veilla à feindre leur complicité – et, comme son coéquipier était un homme qu’elle appréciait, cela n’était pas très difficile non plus. Ils avançaient tranquillement vers le lieu indiqué par Boris, et, si le visage de la jeune femme ne trahissait pas une quelconque appréhension, elle restait sur le qui-vive, prête à réagir au moindre signe suspect. Elle avait grandi dans les quartiers de Londres, connaissait d’ailleurs celui-ci pour l’avoir fréquenté à maintes reprises, et savait que les gangs qui s’y installaient n’étaient ni les plus calmes, ni plus conciliants. Elle remisa son appréhension dans un coin de son esprit, et se concentra sur Angus, qui se penchait vers elle pour lui chuchoter quelques mots à l’oreille… Ces derniers lui arrachèrent un grand éclat de rire, en écho avec celui du milicien, et elle se put s’empêcher de répliquer, sur la même voix basse, un brin moqueuse.

« Mais viens donc oublier ton complexe d’Œdipe avec moi, Angus. » Elle lui envoya un clin d’œil amusé.

Les deux collègues se retrouvèrent rapidement devant un portail gris, comme Boris le leur avait indiqué plus tôt. Avalon se blottit encore un peu plus contre Angus, pour jouer le rôle de Jennifer, qui n’avait rien d’une femme forte et indépendante. Grande habituée des drogues dures sorcières, elle entrait rapidement dans des phases de manque violentes, où sa seule obsession devenait de trouver sa prochaine dose. Elle n’était pas particulièrement vaillante, et avait tendance à rester dans l’ombre de son mari, bien plus costaud qu’elle, bien qu’elle soit plutôt manipulatrice. Pour ce personnage, Avalon s’inspirait de sa petite-sœur, Célice, avec laquelle elle avait toujours entretenu une relation tumultueuse.

La jeune femme laissa donc Angus parler à l’interphone, et entra à sa suite. Ils se retrouvèrent rapidement dans une arrière-cour fermée, entourée d’entrepôts désaffectés, et dont le sol était jonché de déchets en tout genre : morceaux de verre, canettes de bières vides, papiers salis par la pluie, seringues utilisées… Avalon glissa sa main dans celle de son collègue, et se laissa entraîner dans vers la porte qu’on leur avait indiquée. A peine était-elle refermée derrière eux, que la jeune femme sentit le canon d’un revolver se poser contre sa tempe. Elle se figea, s’empêcha de faire le moindre geste, et obtempéra aussitôt lorsqu’on leur demanda de se mettre contre le mur.

Il était assez évident qu’ils seraient accueillis de la sorte, aussi n’était-elle pas trop surprise. Ils devaient simplement continuer de jouer leurs rôles. Avalon s’empêcha donc d’incendier l’homme qui palpa chaque parcelle de son corps pour la fouiller, s’arrêtant plus que de raison sur ses courbes. Elle rêvait d’atteindre sa baguette et de couper la chère anatomie de son agresseur, mais s’intima au silence et au calme. Dans ce milieu machiste, les femmes n’étaient pas très bien tolérées… Sauf lorsqu’elles se taisaient. Elle se contenta donc de fusiller l’homme du regard lorsqu’il approcha son visage d’elle, ses deux mains posées sur ses fesses pour saisir son portefeuille, sans se soucier plus que de mesure de son faux-mari qui s’insurgeait à côté d’eux.

« Croydon. » répondit-elle d’une voix un peu tremblante – Jennifer n’était pas rassurée par le poids du revolver contre sa tempe. « Le 6 avril 1964. » prit-elle soin d’ajouter en essayant de capter, en vain, le regard de celui qui lui posait la question.

« Bouge pas, bébé, où j’te jure que tu ressortiras pas d’ici. »

Elle hocha doucement la tête, en veillant à lancer un regard paniqué à son mari, à quelques mètres d’elle. Intérieurement, elle nota la pression que semblait subir les différents hommes qui les avait accueilli, comme s’ils se sentaient particulièrement menacés ; ils savaient qu’ils étaient recherchés par les autorités, encore plus que n’importe quel gang moldu ou sorcier.

« Elle est pas armée. » signifia l’homme derrière elle, qu’elle mourrait d’envie d’égorger. « Lui non plus. »

Avalon sentit le canon du pistolet quitter sa tempe, et lâcha un léger soupir de soulagement. Gardant les mains au-dessus de sa tête, elle se retourna lentement pour faire face à ses agresseurs.

Il y avait deux hommes, comme Boris le leur avait indiqué. L’un baissa son revolver, tandis que l’autre les maintenait encore en joue.

« Qu’est-ce que vous voulez ? »
« C’est Sonjhon qui nous envoie. » répondit-elle en baissant les mains. « Il nous a dit que vous pourriez nous fournir quelque chose de puissant... » Fit-elle d’un ton pressant, impatient, de celle qui ne désirait que quitter le monde réel en prenant une substance toujours plus forte.
« Ouais, j’peux p’têtre vous avoir ça, ouais. » fit l’homme d’une voix trainante. « Si c’est la puissance qui t’excite, beauté, on peut s’arranger autrement… »

Avalon détourna la tête avec pudeur, l’air gênée et paniquée. Elle récolta en retour le rire gras des deux hommes – gros cognards qu’ils étaient.

« Ils ont l’air d’être clean… » Le deuxième mec haussa les épaules. « Et ils viennent d’la part de Boris. »
« J’fais pas confiance à Sonjhon. » Aie, Cognard-en-chef avait l’air d’avoir plus de jugeote qu’à première vue. « Il pourrait trahir sa daronne pour s’faire un peu d’thunes. » Ce qui était vrai.
« Regarde comme elle est en manque. » fit le second en désignant Avalon, dont le menton tremblait volontairement. « Qu’est-ce que tu crois qu’ils vous nous faire. » Jamais elle n’aurait pensé qu’avoir expérimenté pendant quelques années des sensations de manque aurait pu lui être utile dans le cadre d’une enquête.
« T’as d’quoi nous payer, ducon ? » reprit le premier en s’adressant à Angus.


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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeDim 5 Avr 2020 - 10:59
Fort heureusement pour eux, leurs baguettes réduites magiquement et  cachées dans la doublure de leurs blousons (et non pas dans leurs culs) échappèrent à la fouille des dealers.

Angus sentit une puissante poigne le tirer en arrière pour l’obliger à se retourner et il fit face aux deux revendeurs de drogue, dont un les maintenait en joue. Appliquant les techniques apprissent à l’école de police, il s’efforça de mémoriser leurs caractéristiques physiques rapidement. C’était l’avantage avec les moldus, ils ne pouvaient pas moduler leur apparence comme les sorciers. A part changer de coupe, de couleur de cheveux ou se laisser pousser la barbe, ils étaient dans l’incapacité d’utiliser des sortilèges ou des potions types polynectar. Quoique, eux aussi, songea le milicien ironiquement en se remémorant l’interdiction de Goldstein. Mais bref, l’heure n’était pas au ressentiment et Angus nota mentalement la physionomie des deux hommes en vue d’établir leur portrait robot une fois de retour au QG.
Celui qui s’était occupé de sa fouille était le plus baraqué et le plus athlétique des deux. 1m80/1m85 environ - estimait Angus en  comparant la taille du moldu par rapport à la sienne. Caucasien, blond, visage carrée, nez long, petits  yeux verts rapprochés. Épaules larges. Il semblait aussi être le plus bête des deux, du moins, pas le cerveau de l’opération.

Le second individu paraissait avoir un peu plus de suite dans les idées. 1m72 maxi, méditerranéen, teint halé, yeux noirs, corps osseux, petite cicatrice sur la lèvre supérieur, peau grêlée par une ancienne acné juvénile. Une vraie allure de toxico avec ses joues creuses mais un regard malsain et vif invitant à la prudence.

« Si c’est la puissance qui t’excite, beauté, on peut s’arranger autrement… »


« T’avises pas d’approcher ma femme espèce de connard,  gronda Angus entre ses dents serrées, l’air particulièrement sombre, un index pointé en direction du dealer. Il devait trouver le juste milieu pour être crédible sans toutefois risquer de se prendre une balle. C’eût été dommage. Il vit Avalon baisser docilement les yeux pour calmer la tension  comme si elle était incapable de fermer leurs clapets à ces deux imbéciles d’un sortilège bien senti. Si elle l’avait voulu, elle les aurait mis au tapis en deux secondes mais , pour le moment, ils s’en tenaient au plan : Adam devait rouler des mécaniques dans son jeans moulant et Jennifer était dans un état de manque telle qu’elle adoptait une attitude soumise. La jeune femme se mit d’ailleurs à trembler du menton, provoquant immanquablement un regard inquiet de son faux-mari avant qu’il ne cherche tour à tour le regard des deux dealers :

« Écoutez. Sonjohn nous a dit de venir sans arme, on a respecté le deal.  Si vous avez rien pour nous, on se casse. On n’a pas de temps à perdre avec vos conneries ! »
« T’as d’quoi nous payer, ducon ? »
« Demande à ton pote c’est lui qui a mon fric. » répliqua Angus du tac au tac en désignant d’un regard mauvais le grand blond qui lui avait fait les poches. Ce dernier ramassa le portefeuille élimé qu’il avait jeté au sol et farfouina à l’intérieur des différentes poches. Il se mit à rire en sortant la photo de mariage de Jennifer et Adam. Le graphiste du ministère chargé de créer leur fausse identité avait cru opportun de rajouter un mulet à Angus, ce qui semblait particulièrement amuser le blondin.

« Vise un peu la coupe ! » ricana-t-il. Le plus petit observa la photo, attendit un instant  et plissa les paupières en se tournant vers le couple d’un air suspicieux. «  Pourquoi vous avez pas une photo qui bouge. Comme celles des autres. »

Une photo qui bouge. Ok, le brun était le moldu et le blond le cracmol. Parfait. Cela réduisait leur champ d’investigation. Il n’avait plus qu’à passer en revue les familles magiques un peu trop typée aryenne sur les bords. Les Malefoy comptaient-ils un cracmol  dans leur rang ?

Soucieux de rester pleinement dans son personnage, Adam échangea toutefois un regard avec Jennifer comme s’il hésitait à apporter trop de détail sur le monde magique. Après quelques fausses tergiversations, il finit par se lancer :

« Nos parents sont comme vous. On a grandit dans votre monde jusqu’à nos dix ans. Regardez nos papiers d’identité : On a  les mêmes que les vôtres. » Aucune mention du ministère de la magie sur leur carte nationale britannique «  A votre avis, comment on a entendu parler de coke, d’héroïne, de LSD ? lâcha Angus en mettant volontairement les pieds dans le plat,  Hein ? »

Pour le coup, il cherchait surtout à convaincre le petit au teint bronzé mais ce fut l’autre qui prit la parole, le nez plongé au dessus d’une liasse de billet tout droit sortie du portefeuille d’Adam Brown :

«  Il a 500 livres sur lui. »
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeLun 6 Avr 2020 - 17:05

Le blond, le Cracmol, donc, semblait plus renseigné sur le monde magique que son partenaire. Avalon nota soigneusement ses caractéristiques dans un coin de son esprit, jusqu’à la petite cicatrice qui barrait son sourcils, presque imperceptible sous ses poils. Renseigné, mais pas suffisamment pour penser à leur demander où étaient leurs baguettes magiques, cependant, songea-t-elle en sentant la sienne, cachée dans la doublure de son sweat, au niveau de la couture, ce qui avait réussi à la masquer à celui qui l’avait fouillé quelques minutes plus tôt.

« On n’a juste plus assez de contact dans votre monde pour se fournir… » intervint-elle d’une petite voix, presque apeurée. « C’est Boris qui nous a dit que vous étiez prêt à vendre de la coke à des gens comme nous… »

« Sonjhon a tendance à l’ouvrir un peu trop. » la coupa le blondinet d’un ton sec. Il se détendit soudain à la mention des « 500 livres » que son coéquipier venait de trouver dans le portefeuille d’Angus. C’était une somme suffisamment importante pour attirer l’attention de dealeur. Le gramme de cocaïne tournait plus généralement autour des soixante livres ; la somme annoncée promettait donc une belle vente.

« On peut vous filer 6 grammes pour cette somme. »
« Six grammes ? » répéta Avalon en relevant légèrement le menton.
 « T’as quelque chose à dire toi ? » réagit immédiatement le premier, menaçant.

La jeune femme hésita un instant, puis lâcha : « Sonjhon nous avait dit qu’on pouvait avoir au moins sept grammes. »

 « Et moi, j’te dis que ce sera six. » rétorqua le blondinet, l’air glacial.

Elle eut envie de s’insurger ; elle connaissait suffisamment le milieu mafieux de Londres pour savoir qu’ils se faisaient entuber comme les derniers des abrutis, mais se retint au dernier moment. Elle n’était pas avoir une telle connaissance des prix du marché Londonien ; ni en tant que Jennifer, ni en tant qu’Avalon Davies.

« Ok. » fit-elle en baissant les yeux.
 « J’préfère ça. Chacun connait sa place ici. »

« Et vivement que la tienne se trouve dans la cellule la plus sombre et la plus glauque que je pourrais te trouver. » répliqua-t-elle intérieurement, en se fendant d’un petit sourire d’excuse gêné.

« C’est bon pour toi ? » demanda le grand brun en interrogeant son partenaire du regard. « Mouais. Tu peux lui dire d’venir avec la marchandise, ça a l’air ok. »

Donc ils se sentaient tellement menacés qu’ils avaient pris soin de ne pas prendre leur marchandise avec eux, mais de laisser une troisième personne la ramener, après qu’ils aient vérifié dans les règles de l’art qu’ils étaient réglo… C’était suffisamment rare pour être noté, et Avalon observa les deux hommes à la dérobée, tandis que le brun pianotait sur son téléphone prépayé. Leur couverture avait tenu, et Angus et elle avaient veillé à garder leurs rôles respectifs jusqu’au bout, même avec la menace d’un revolver braqué sur eux.

Quelques minutes plus tard, qui s’écoulèrent dans un silence le plus total, la porte de l’entrepôt s’ouvrit à nouveau, et un nouvel homme s’avança dans la pièce. Il ne fallut qu’une seconde à Avalon pour reconnaître les traits familiers de son visage. Il en fallut une supplémentaire pour les ses yeux se posent sur elle et qu’une expression de profonde stupeur se peigne sur son visage.

« Davies ? » lança-t-il, « Avalon Davies ? »

Le bruit d’un revolver qu’on arme se fit entendre à sa droite. La jeune femme n’hésita pas une seule seconde, ses doigts se refermèrent sur sa baguette magique qu’elle arracha de sa cachette. Un dixième de seconde plus tard, l’homme brun tombait au sol, stupéfixié.

« Lâche ça. Tout. De. Suite. » déclara alors froidement la voix de l’homme blond, qui avait posé le canon de son pistolet sur sa tempe pour la deuxième fois de la journée. « C’est quoi ce bordel ? Tu la connais ? »
« Ouais. » fit lentement Rhys, les yeux posés sur elle. « C’est Avalon, la fille de Dwight Davies. J’ai livré pour son père pendant cinq ans. »


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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeMer 8 Avr 2020 - 7:49
Angus laissa à Avalon le soin de mener les négociations. En amont de cette infiltration, ils s’étaient renseignés sur les tarifs en vigueur et tout portait à croire que les deux dealers cherchaient à les entuber – pour parler poliment. La lieutenante tenta vainement de faire baisser les prix avant de s’avouer vaincue. N’importe quel camé aurait vendu père et mère pour obtenir sa dose, elle devait rester dans son rôle et résister à son envie d’en découdre. Elle baissa donc les yeux au sol avant d’abdiquer pour la plus grande satisfaction des deux dealers. Ils échangèrent d’ailleurs quelques mots qui n’échappèrent pas aux miliciens.

« Mouais. Tu peux lui dire d’venir avec la marchandise, ça a l’air ok. »

Angus fouilla le fond de l’entrepôt du regard. Il y avait donc un troisième larron, tapi dans l’ombre, qui attendait de connaitre les modalités de la transaction pour venir avec la marchandise. Moldu, Cracmol, Sorcier ? Quelque soit son statut magique, il y avait de forte chance pour qu’il se situe hiérarchiquement plus haut placé dans cette organisation mafieuse que ses deux comparses qui devaient faire office d’hommes de main.

Angus s’attendait à le voir déboucher du dépôt plongé partiellement dans l’obscurité mais contre toute attente personne ne se présenta. L’homme devait être ailleurs, à proximité dans le quartier. Logique. Il tenait surement à éviter de se faire piéger bêtement. Les quatre individus patientèrent donc en silence que le livreur daigne bien les rejoindre. Adam Brown commençait à montrer quelques signes d’impatience et de stress mais Angus, lui, restait parfaitement maître de lui-même. L’opération se déroulait comme prévue, leur couverture n’était pas tombée. Ils allaient récupérer la drogue et retourner au QG pour la faire analyser avant de retranscrire les trois dealers sous forme de portraits robots holographiques. Angus appréciait tout particulièrement  cette partie là de l’enquête où il devait puiser dans un catalogue immense de bouches, de nez,  et de corpulences diverses pour réaliser les portraits les plus probants des suspects.  Il était encore occupé à graver dans sa mémoire les caractéristiques physiques des deux hommes lorsque la porte de l’entrepôt s’ouvrit sur le revendeur, éclairé à contre jour par la clarté de l’extérieur. La porte se referma derrière lui dévoilant enfin les traits de son visage. Angus s’apprêtait à se livrer au même examen méticuleux de son physique mais l’expression de surprise de l’homme l’alerta immédiatement.

« Davies ? Avalon Davies ? »
Et merde.
Tout se passa très vite. Angus reconnut le son caractéristique d’un révolver qu’on arme sur sa droite, signe qu’il ne devait pas laisser la situation s’envenimer. Il avait étudié le mécanisme de ces armes moldues qui consistaient à projeter à très grande vitesse une sorte de vif d’or afin qu’il transperce le corps d’une personne pour y faire le plus de dégâts possible. Un vrai truc de barbare. Il sortit donc prestement sa baguette de la doublure de sa veste en cuir tandis qu’Avalon neutralisait sans difficulté le moldu qu’elle envoya au tapis d’un stupefix. Le milicien se concentra quant à lui sur le nouveau venu qui venait de sortir à son tour un pistolet de la poche intérieure de son blouson. Il s’apprêtait à le désarmer d’un expelliarmus mais une détonation retentit depuis le fond du dépôt, forçant Angus à revoir l’ordre de ses  priorités.

« Protego ! » Une bulle se matérialisa autour des deux miliciens stoppant net la progression de la balle qui visait de toute évidence la lieutenante. Ils étaient quatre, bordel. Quatre. L’un d’entre eux était resté dans l’ombre, en couverture. Stratégie payante puisqu’elle permit aux dealers de prendre l’avantage sur les deux miliciens. En effet, Avalon se retrouva vite sous la menace d’un revolver posé contre sa tempe.

« Lâche ça. Tout. De. Suite. » lui intima le cracmol qui la tenait en joue.

Angus avait encore les images en mémoire des visages à moitié explosés par un coup de feu à bout portant. Il connaissait les ravages de ces inventions diaboliques. Il savait que –cette fois- il ne pourrait pas stopper la balle une fois sortie du canon car elle viendrait directement se loger dans le cerveau de sa coéquipière. Il n’avait pas le temps.

« C’est quoi ce bordel ? Tu la connais ? »
« Ouais. C’est Avalon, la fille de Dwight Davies. J’ai livré pour son père pendant cinq ans. »

Angus ne s’arrêta pas sur cette révélation ni sur ce qu’elle sous-entendait. Il devait rester focus.Pour le moment, il s’efforçait de fomenter un plan dans son esprit qui leur permettrait de sortir indemne de cette situation particulièrement mal embarquée. Trois armes à feu contre deux baguettes. Trois assaillants dont un, à distance, certes, mais non visible. Le milicien restait sur le qui-vive, baguette en main, prêt à parer n’importe quelle attaque.

« Écoutez les gars, ça sert à rien de faire les cow-boys l’entrepôt est cerné de toute part par la Milice. Vous êtes faits comme des rats. » tenta Angus en cherchant à évaluer lequel des trois hommes il devait tenter de neutraliser en premier.

« TA GUEULE, éructa le cracmol avant de reporter son attention sur Avalon, ET TOI, J’T’AI DIT DE LÂCHER ÇA TOUT DE SUITE. » Il appuya fortement le canon contre la tempe de la lieutenante.

Ok, Angus n’hésita pas une seule seconde à prendre le cracmol de vitesse. Les miliciens ne pouvaient pas se permettre d’être désarmés et encore moins d'avoir la tête explosée. Il n’avait plus qu’à compter sur la rapidité et la dextérité de sa coéquipière pour lui venir en aide en retour.

« Stupefix ! » Le sortilège fusa à une vitesse folle en direction du cracmol.
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeMer 8 Avr 2020 - 18:22
Le canon d’un revolver posé sur sa tempe, Avalon avait vrillé son regard dans celui de Rhys, et l’observait sans ciller. Elle ne l’avait pas vu depuis des années, mais son visage émacié et ses yeux verts étaient reconnaissables entre mille. Son air mauvais, son sourire tordu, son regard vicieux. Rhys était l’un de ces hommes implacable, sévère, cruel, qui ne reculait devant rien pour obtenir un billet supplémentaire. C’était pour cela que Dwight Davies l’appréciait autant. « C’est p’têt pas un enfant d’chœur, mais il fait l’taf » disait-il. Il avait effectué des livraisons pour lui pendant plusieurs années, notamment dans les coins les plus reculés des banlieues de Londres ; dans ses souvenirs, il se déplaçait en moto.

La jeune femme lutta pour ne pas se laisser envahir par un sentiment de culpabilité qui lui étreignait la poitrine, alors qu’à côté d’elle, Angus tentait un ultime coup de bluff. Elle l’avait entraîné dans un piège, et ils étaient en danger à cause d’elle. A cause de son identité. A cause de sa famille. Elle étouffa un juron. Ce n’était pas le moment de se laisser aller à de telles considérations ; bien au contraire. Elle devait garder la tête froide ; il était hors de question que cette situation – déjà dangereuse – puisse être fatale à l’un d’eux.

Ils étaient trois. L’un dans le fond de l’entrepôt, encore à couvert. Le cracmol qui appuyait son revolver contre sa tempe. Et Rhys qui l’observait, un rictus mauvais, presque victorieux, sur les lèvres. Trois contre deux. Mais ils étaient sorciers, et la magie leur donnait un avantage non-négligeable.

Aussi, lorsqu’elle entendit un sort fuser à sa gauche, elle se baissa instantanément, et le filet rouge atteignit le cracmol en pleine poitrine, qui s’effondra lourdement derrière elle. Le bruit caractéristique d’une arme qu’on charge retentit une nouvelle fois au fond de l’entrepôt, et Avalon eut seulement le temps de dresser un bouclier avant d’entendre une détonation. La balle vint percuter sa protection, qu’elle maintint avec force, surprise de force qu’elle devait déployer. Une deuxième détonation la força à conserver son bouclier.

« Mais putain. » jura-t-elle en envoyant un « expelliarmus » vers le fond de l’entrepôt. Elle entendit l’arme sauter des mains de l’homme et glisser sur plusieurs mètres.

Elle retournait à peine la tête qu’une grimace d’horreur s’étira sur ses lèvres en voyant Rhys, profitant de leur attention détournée par les coups de feu avec son partenaire, s’avancer discrètement vers Angus, doigt plaqué sur la gâchette. Il allait tirer, elle le savait. Rhys n’avait aucune limite, aucun sens de l’éthique. Il allait tirer, ce n’était qu’une question de temps. Il s’en prenait à Angus en arrivant dans son angle mort, jouant sur sa silhouette filiforme et l’obscurité pour se masquer à sa vue.

« Baisse-toi ! » s’écria-t-elle en même temps qu’un puissant « Expulso » jaillissait de sa baguette magique et frappait Rhys de plein fouet, l’envoyant valser à plusieurs mètres d’eux. Il retomba lourdement sur le sol, en un craquement sinistre, qui lui glaça le sang. Il ne bougeait plus. Ne bougerait plus.

Avalon ne se laissa pas le temps de s’appesantir sur ce fait. Elle se retourna vivement, alertée par le bruit de pas qui retentissait dans l’entrepôt. Le quatrième mafieux était en train de prendre la fuite. S’il parvenait à s’enfuir, l’intégralité du réseau s’apercevrait que la milice les traquait. Cela ne pouvait pas arriver. Elle échangea un regard avec Angus, et se mit à sa poursuite.


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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeDim 12 Avr 2020 - 5:52
La situation avait dérapée, incontestablement. Déjà deux hommes à terre et - fort heureusement pour Angus qui ne l’avait pas vu arriver dans son dos- le troisième dealer ne tarda pas à rejoindre ses amis au sol. Le puissant expulso d’Avalon le projeta sur la chappe de béton en un craquement macabre que le milicien refusa d’interpréter pour le moment. Ils n’étaient pas encore sortis indemnes de cette sale histoire et devaient à tout prix mettre la main sur la quatrième gâchette sans quoi leur enquête de plusieurs mois tomberait à l’eau.

Les deux agents échangèrent un regard : sans se concerter, Avalon partit à la poursuite du fuyard dont on entendait les bruits de pas dans le fond du dépôt et Angus se chargea de faire un tour plus large entre les immenses étagères utilitaires remplies de caisses afin de prendre le quatrième homme en étau.

Les bruits et les couleurs vives des sortilèges ne furent bientôt plus qu’un souvenir tandis qu’un silence pesant s’abattait sur l’entrepôt où étaient stockés des centaines de colis de différentes tailles sur de larges rangées. Angus avançait précautionneusement dans la semi-obscurité, baguette en main. Il déboucha sur une allée transversale et se cacha à couvert derrière un véhicule moldu de manutention visiblement utilisé pour le levage des colis.

Une ombre furtive et rapide traversa la voie à plusieurs dizaines de mètres de lui, il la manqua de peu avec son sortilège de stupefixion qui s’en alla éventrer un carton rempli de clou et de vis qui se rependirent au sol dans un concert de clinquements.
De toute évidence, le quatrième homme était une femme.

Avalon arriva un peu plus loin et les deux miliciens décidèrent d'un accord silencieux de progresser en parallèle, de part et d’autres de la rangée où avait disparue l’intruse. Un Hominum revelio informulé indiqua d'ailleurs son emplacement exacte. Elle avançait aussi silencieusement que rapidement en direction des quais de déchargement à l’extrémité de l’entrepôt qui lui offraient une porte de sortie toute trouvée.Ils n'avaient pas vraiment de temps à perdre. Angus décida donc de convoquer la magie pour stopper la progression de la délinquante. D’un sort, il fit brusquement sortir toutes les caisses des étagères pour les faire léviter dans l’allée adjacente à la sienne où se trouvait la femme. Il l’entendit pousser une exclamation de surprise –aucun moldu n’était vraiment préparer à ce type de manifestation magique- puis Angus interrompit brusquement son sort. Les caisses et colis retombèrent lourdement au sol, avec pertes et fracas, entravant  ainsi efficacement le cheminement de la dealer.

Avalon n’avait plus qu’à la cueillir…
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeMer 15 Avr 2020 - 10:02
Avalon vira à droite. Elle courrait, aussi discrètement que possible, dans l’espoir de rattraper le fuyard. La fuyarde, corrigea Avalon en apercevant la silhouette fine et sportive qui évita habilement le sort lancé par Angus. D’un accord tacite, qui n’eut pas besoin d’être formulé à voix hautes, les coéquipiers se décidèrent à poursuivre leur progression en parallèle. Avalon avançait d’un pas rapide et silencieux, consciente que, s’ils la laissaient s’échapper, ils perdaient l’intégralité du travail qu’ils avaient fait en amont sur le réseau moldu/sorcier qui se formait dans Londres.

Mais ils étaient deux sorciers, et la magie leur offrait un avantage non-négligeable, comme le prouva la surprise dont fit preuve la moldue lorsque d’immenses cartons se mirent à léviter autour d’elle sous l’impulsion d’Angus. Elle stoppa brièvement sa progression, visiblement affolée, ce qui laissa le temps à son partenaire d’entraver son chemin.

C’était le moment, songea Avalon en tournant brusquement à droite, prenant toutefois garde à raser l’étagère qui la dissimulait partiellement, baguette prête à l’emploi – elle ne tenait pas particulièrement à se retrouver, une nouvelle fois, menacée par un revolver. Aussi, elle ne révéla pas sa présence avant de lancer un stupéfix informulé, qui atteignit sa cible sans mal. Cette dernière s’effondra à moitié sur un carton, ce qui eut don d’amortir sa chute ; puis, ce fut le silence.

Avalon s’approcha de la jeune femme et observa un instant son visage. Elle était jeune – elle lui donnait peut-être vingt-cinq ou vingt-six ans – et plutôt jolie, malgré son teint blafard et les grandes cernes violettes sous ses yeux bruns. Cela aurait pu être elle, songea-t-elle malgré elle, en détaillant les nombreuses cicatrices qui ornaient ses avants bras et le creux de ses poignets, ainsi que les bleus qu’elle avait au pli du coude. Dans un autre monde, celui où la magie n’existait pas, elle aurait pu devenir cette personne ; il lui avait fallu que l’apparition miraculeuse de ses pouvoirs pour la sauver d’un tel destin.

La jeune femme releva les yeux vers Angus, qui venait d’arriver face à elle. Elle sentit, à son regard, qu’elle lui devait des explications – et des excuses. Mais le temps des justifications n’était pas encore arrivé ; pas avant qu’ils aient réglé toute la situation désastreuse dans laquelle elle les avait embarqué.

D’un coup de baguette magique, elle fit léviter le corps de la dealer, et la guida vers l’entrepôt abandonné où se trouvait ses autres partenaires. Elle déposa délicatement la jeune femme au sol, et éclaira la pièce avec une petite boule lumineuse qui se positionna au plafond. Le cracmol était étendu au sol, stupéfixié. Il avait dû se cogner la tête en tombant, parce qu’il avait une légère balafre sur le front, mais rien de méchant. Le deuxième ; celui qui les avait accueilli avec lui, était également hors d’état de nuire, stupéfixié par ses soins.

Son regard se porta alors vers Rhys. Elle avait entendu le craquement macabre qui s’était produit lorsqu’il s’était effondré sur la chape de béton. Le sortilège avait fusé de sa baguette, presque instinctivement, lorsqu’elle s’était aperçue du danger. Elle n’avait pas voulu le tuer ; mais, alors que sa main s’aventurait dans le cou du trafiquant, elle dû se rendre à l’évidence ; Rhys était mort.

Cette nouvelle fit intervenir chez elle plusieurs sentiments dont la honte, la culpabilité et la colère était les plus forts. Elle se sentait si énervée contre elle-même, mais également contre ce fantôme de son passé qui était revenu la hanter, des années après qu’elle ait quitté Londres et son réseau de drogue titanesque. Honteuse, d’avoir mis la vie d’Angus en danger. Honteuse, d’être coupable d’une mort qu’elle aurait pu éviter, quand bien même elle avait agi en pure légitime défense.

« Il est mort. » annonça-t-elle d’une voix tendue en se redressant.

Il y avait mille choses à faire. Prévenir Danielle, effacer les traces de leur passage dans cet entrepôt, modifier les souvenirs des moldus… Mais elle préféra reporter son attention sur Angus, sur qui elle posa un regard soucieux.

« Tu  n’es pas blessé ? »


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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeSam 18 Avr 2020 - 10:43
Avalon ne tarda pas à neutraliser la dernière dealer. Son stupefix atteignit la contrevenante sans mal et elle chuta sur les cartons qu’Angus avait fait léviter au milieu de l’allée pour entraver son chemin. Le silence retomba brusquement dans l’entrepôt. Ils avaient évité le pire en empêchant la fuite de cette femme mais le milicien ne parvenait pas à se réjouir de cette situation.

En effet, il avait la désagréable impression d’avoir été pris pour un con par Avalon. Maintenant que le risque était écarté et qu’ils étaient tous les deux sains et saufs,  il pouvait laisser libre cours à son ressentiment. Angus s’approcha de sa collègue le visage particulièrement fermé, la mine sombre.

Ils devaient tout remettre en ordre et lancer quelques oubliettes avant d’espérer avoir une petite conversation avec sa cheffe, estima-t-il en convoquant un nouveau sortilège de lévitation pour remettre toutes les caisses en ordre pendant que sa collègue s’occupait de rassembler les corps des trafiquants un peu plus loin.  Honnêtement, Angus bouillonnait intérieurement. Il en était à sa deuxième trahison de collègue en moins d’un mois – après l’affaire Weaver- et ce constat le mettait hors de lui.

Il estimait que la Milice fonctionnait grâce à un ensemble valeurs partagées dont l’une était essentielle à ses yeux :  La confiance qu’ils avaient les uns envers les autres.  Angus mettait sa propre vie entre les mains de ses frères d’armes et il attendait d’eux, en retour,  qu’ils jouent franc jeu et qu’ils mettent tout en œuvre pour que chaque intervention entraine le moins de risques possibles. Or, Avalon ne semblait pas partager ce point de vue. Angus était doublement déçu car il s’était attaché à la lieutenante et il ne l’aurait pas pensé capable de faire de la rétention d’information sur cette enquête risquée. Mais force était de constater qu’il s’était trompé. Avalon entretenait des liens avec la pègre moldue, depuis un certain temps visiblement,  puisque l’un des dealers l’avait formellement identifiée. Jouait-elle double jeu comme Amely Weaver ? Avait-elle infiltré la Milice dans le but de faciliter les trafics de drogue entre monde moldu et monde sorcier ?

Tous les scénarios étaient envisageables . Le milicien resserra donc sa poigne autour de sa baguette, refusant de se laisser surprendre pour des éventuelles représailles de sa collègue. Ou ex-collègue, il ne savait plus trop. Il resta un peu en retrait tandis qu’elle examinait le corps du fameux livreur de Dwight Davies, son propre père, selon les dires du dealer.

« Il est mort. » dit-elle en se redressant.

Angus ne répondit rien. Il était encore partagé sur la marche à suivre mais l’ultime remarque de sa collègue- et surtout son regard faussement soucieux et compatissant- le fit littéralement sortir de ses gonds.

« Putain Avalon, ne fais pas comme si tu en avais véritablement à carrer de savoir si je vais bien ou non ! répliqua-t-il, hors de lui, en levant sa baguette entre eux, Je te jure,  je suis à deux doigts de te mettre dans le même sac que ces pourritures pour te livrer à Danielle, la seule chose qui l’en empêchait était le fait qu’elle lui ait sauvé la vie durant cette intervention. Elle aurait très bien pu laisser Rhys lui régler son compte. Angus était un témoin gênant qui soupçonnait  dorénavant une lieutenante de la milice d’entretenir des liens étroits avec le réseau mafieux moldus sur lequel elle était censée enquêter. Les points communs avec l’affaire Weaver étaient multiples à une différence près : Contrairement à Amely qui n’avait pas hésité une seule seconde à attaquer Angus, Avalon avait fait le choix de le garder en vie, et même de voler à son secours en réduisant son agresseur à l’état de cadavre.

Une belle bavure policière quant on y réfléchissait bien.

Angus jeta un coup d’œil au corps sans vie de son agresseur et reporta son attention sur Avalon «   Je crois que tu me dois des explications . » lâcha-t-il sans toutefois baisser sa garde.
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeSam 18 Avr 2020 - 12:20
D’un regard avisé, Avalon détaillait Angus, à la recherche d’une blessure qui serait passée inaperçue dans le feu de l’action. L’éclat de voix de son collègue, cependant, lui fit relever la tête dans un sursaut, et, dans un geste plus défensif qu’offensif, elle leva sa baguette à son tour.

« Calme-toi. » lâcha-t-elle d’une voix sévère, bien éloignée du ton enjoué qu’elle employait généralement.  

Avalon avait beau avoir commis une grave erreur, elle n’aimait absolument pas ce qu’elle devinait derrière les mots d’Angus, à savoir qu’elle avait volontairement trahi son collègue, au profit d’un partenariat avec la pègre de Londres. Elle ne put s’empêcher de rétorquer, les sourcils froncés. « A deux doigts de me livrer à Danielle ? C’est marrant, parce que moi, il ne me semble pas avoir hésité deux secondes à te sauver la vie. »

Elle se savait pourtant fautive ; à trop protéger son secret familial, elle avait mis en danger l’un de ses collègues, et ressentait à ce sujet une vive culpabilité. Elle s’efforça à prendre une longue inspiration, comme pour s’intimer à réfléchir, et finit par baisser sa baguette, qu’elle rangea dans sa poche.

« Tu as raison, je te dois des explications. » finit-elle par admettre en hochant doucement la tête, adoucie.

Avalon n’était jamais à l’aise à l’idée de se dévoiler autant à quelqu’un qu’elle ne connaissait que peu, et surtout sur un sujet aussi intime et difficile pour elle. Elle avait – à ses yeux – toutes les raisons du monde de préférer garder sa situation familiale secrète, surtout au sein de la milice, où les jugements n’étaient pas toujours tendres, et encore moins envers une jeune lieutenante. Elle savait, pourtant, qu’elle ne pouvait pas se défiler et que Angus, après avoir risqué sa vie à cause de son erreur, méritait une meilleure explication que celle qu’elle avait envie de lui donner.

« Je suis née dans le monde moldu, à Londres. Pas très loin d’ici, en réalité. Dans une clinique qui dispense des soins gratuits à des familles défavorisées. » commença-t-elle en levant les yeux pour observer son collègue. « Ma mère, Edith, et mon père, Dwight, sont trafiquants de drogue. » lâcha-t-elle de but en blanc. « Depuis des générations, je crois. Rien à voir avec de coke, ou de l’héroïne. C’est un produit bas de gamme, fait à partir de plusieurs médicaments, qu’ils proposent à un prix médiocre sur le marché. » expliqua-t-elle ensuite. « Ils ont eu neuf enfants – je suis la deuxième. Si tu veux un petit fun fact, on a tous des prénoms de la légende arthurienne parce qu’une infirmière mordue d’histoire nous a nommé, tous les neufs, dans la clinique où on a tous vu le jour. » railla-t-elle avec un sourire dénué de toute trace d’amusement. « Enfin. Mon père croit au « travail en famille » et à « l’entreprise familiale » alors ses enfants deviennent ses dealeurs, à des endroits différents en fonction de leur âge. Au collège, au lycée, à l’université, dans certains clubs ou boîtes de strip-tease… J’ai été relativement épargnée, parce que je suis la seule sorcière de la maison, alors, à onze ans, je suis partie pour Poudlard. Mais je rentrais pour les vacances, et je faisais comme tous les autres. C’est, pour mes parents, un moyen de compenser tout le mal qu’ils se sont donnés pour s’occuper de nous depuis notre naissance. » Nouveau sourire railleur. « Je connais le réseau de pègre de Londres parce que ma famille en fait partie, pas parce que j’en suis affiliée, Angus. » Elle avait dit cela d’une voix assurée, qui ne souffrait d’aucune contradiction. « J’ai fait des recherches, de mon côté, quand on a eu cette affaire. Ma famille ne fait pas dans des produits aussi sophistiquée qu’eux » elle désigna du menton les trafiquants allongés sur le sol, « et très franchement, en sachant où je travaille, ils savent que je ferais très vite le lien. »

Son cœur battait un peu plus vite que d’ordinaire. « Le fait que Rhys se soit retrouvé ici et me reconnaisse n’est qu’une pure coïncidence. Il a en effet fait des livraisons pour mon père, il y a plusieurs années, mais on n’a fait que se croiser chez moi – c’est un ami de mon grand-frère, Néro. Je pensais d’ailleurs qu’il était parti en Ecosse. » Elle fronça légèrement les sourcils.

Avalon reprit, après un très léger silence : « Pour des raisons assez évidentes, personne, à la milice, n’est au courant. Mais j’aurais dû t’en parler avant cette mission, c’était une erreur de ne pas le faire. » reconnut-elle – et, quand on connaissait Avalon, on savait que pour reconnaître ses torts, elle devait se sentir véritablement mal à l’aise. « Voilà, tu sais tout. Je n’ai jamais joué de double-jeu, ou trahi la milice. Et je suis prête à te répéter ce que je viens de dire sous véritasérum, si tu as des doutes sur la véracité de mon histoire. »


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Angus Rice
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeSam 18 Avr 2020 - 15:27
Les injonctions sévères d’Avalon et sa tentative vaine de retourner la situation à son avantage n’eurent aucun effet sur Angus qui resserra sa poigne autour de sa baguette. Il voulait des explications, des explications claires et rapides, et non pas être traité comme un gamin à qui l’on demande de se calmer après un caprice. Sa colère était tout à fait légitime et -cheffe ou pas cheffe- il ne se laisserait pas abuser.

Avalon admit toutefois qu’il était en droit d’obtenir des éclaircissements. Elle baissa sa baguette et se lança dans son récit sans qu’Angus ne l’interrompe une seule fois. Il essayait  d’accueillir toutes ces révélations le plus objectivement possible, avec la bonne distance, en mettant de côté ses considérations personnelles et sa rancune pourtant tenace. Il devait se concentrer sur les faits et sur les éléments clefs de son discours. Sur rien d’autre.  Assez logiquement, il ne releva pas lorsqu’elle s’égara sur le terrain de l’affectif en affirmant avoir reçu son nom de baptême par une infirmière d’un dispensaire pour familles défavorisées. Elle ne l’attirerait pas sur le terrain de la compassion et il ne se laisserait pas attendrir par son misérabilisme. Lui, il voulait juste comprendre. Comprendre comment ce putain de dealer moldu la connaissait !

Avalon ne tarda pas à lui en donner les raisons et Angus comprit un peu mieux pourquoi elle avait décidé de lui expliquer l’anecdote liée à son prénom celte. Ces liens avec la pègre moldue, elle les tenait simplement des ses propres parents, tous deux trafiquants de  drogue dans le monde non-magique. A l’écouter, toute sa famille baignait dans cette merde depuis toujours, les enfants livrant pour leurs parents et s’investissant dans le commerce familiale une fois adulte…  Elle avait réussi à réchapper tant bien que mal à ce schéma préétabli  grâce à son statut de sorcière. Etre dix mois sur douze à Poudlard lui avait permis de prendre une distance salutaire avec les trafics de ses parents. Distance qu’elle n’avait pas pu conserver les étés de son adolescence où elle avait visiblement  rencontré Rhys -le cadavre- par l’entremise de son propre frère.

Avalon pensait avoir laissé toutes ces histoires sordides  derrière elle en intégrant la milice et en cachant son passé à tout le monde, pourtant, aujourd’hui,  elle venait d’être rattrapée par ses vieux démons. Angus la jaugea du regard quelques instants –évaluant mentalement le degré de crédibilité et de sincérité de cette histoire - et baissa finalement sa baguette contre son corps. Il était toujours en colère contre elle mais il y voyait un peu plus clair maintenant.

Son exposé se tenait même s’il n’aurait jamais pensé qu’Avalon ait pu être élevée dans ce genre de famille complètement désœuvrée. Elle avait parfaitement réussie à faire illusion, en tout cas auprès de lui, et aucun moment il n’avait imaginé, durant leur enquête, qu’elle s’y connaissait plus que de raison en matière de drogue ou de réseau moldu. Ce constat ne faisait qu’accroitre la rancune du milicien. Avalon avait eu mille occasions  de lui révéler ses liens avec la pègre moldue et elle ne l’avait pas fait. Pas une seule fois.

« Pourquoi est-ce que tu ne t’es pas arrangée pour être destituée de l’enquête ? Tu es lieutenante, tu aurais pu la refiler à n’importe qui en sachant que tu encourais un risque -peut-être infime, ok, mais un risque quand même-  d’être confondue, il se doutait qu’elle allait lui resservir le même argument que précédemment à savoir que ses parents ne jouaient pas dans la même cours que leurs trafiquants qui vendaient des produits haut de gamme, On sait bien que les différents réseaux de drogues ne sont pas hermétiques les uns par rapport aux autres, et qu’un simple dealer peut monter les échelons très, très, vite dans ce genre d’organisation. Il suffisait de voir l’ascension fulgurante d’un Roy Calder pour en être persuadé. Je ne comprends pas pourquoi tu nous as fait prendre un tel risque en sachant que Goldstein nous avait refusé l’usage du polynectar. »

Il secoua la tête et rangea sa baguette dans la poche intérieure de son blouson. Il était déçu plus qu’en colère dorénavant. Cette expression transparaissait sur son visage lorsqu’il ajouta :

« Tu aurais du me prévenir. »

Parce que son égoïsme et son besoin irrépressible de maintenir le secret sur ses origines  avaient failli leurs couter la vie.

A tous les deux.

Il fit quelques pas en direction des moldus étendus au sol et lança un premier sortilège d’Oubliettes.

« Tu croyais quoi ? grogna-t-il en enjambant un corps inerte, Que j’allais balancer ton histoire personnelle à toute la milice ? Que j’allais solliciter un rendez-vous auprès de Danielle pour lui dire de se pencher sur tes antécédents ?»
Il savait bien que certains miliciens pouvaient user de cette stratégie afin de monter en grade : Décrédibiliser un supérieur et ainsi lui piquer sa place. Mais Angus n’était pas coutumier de ces roublardises : Avalon aurait du le savoir.
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeSam 18 Avr 2020 - 18:55
Avalon encaissa en silence les remarques d’Angus, aussi injustes que justifiées. Elle avait envie de se récrier, de se dédouaner de cette faute qu’elle avait pourtant commise, mais elle s’intima au silence, parfaitement conscience qu’elle ne pouvait pas jouer sur ce terrain-là dans de telles circonstances. Elle sentait, en réalité, parfaitement désolée et honteuse pour ce qui venait de se passer, et devait mettre son immense fierté de côté pour avouer son erreur.

« Je n’ai pas été destituée de l’enquête parce que Danielle me voulait dessus. » répondit-elle avec franchise. « Et que la seule fois où j’ai émis l’idée de la confier à quelqu’un d’autre, elle s’y est opposée. » Et comment lui expliquer qu’il n’était pas prudent qu’elle y aille sous sa véritable apparence parce qu’elle risquait de se faire repérer par un potentiel dealer ? Elle n’aurait même pas pu évoquer sa vie dans le Londres moldu ; cela faisait des années qu’elle n’y habitait plus et Danielle – qui y vivait depuis son enfance – n’aurait pas été sensible à un argument aussi pauvre que celui-ci. Avalon aurait dû lui avouer la vérité, et elle ne pouvait pas s’y résoudre. Elle n’avait pas envie de décevoir sa supérieure, de l’inquiéter, ou de la faire douter d’elle, en lui exposant sa situation familiale compliquée, le contexte dans lequel elle avait quitté ses parents, les activités auxquelles ses frères et sœurs se livraient depuis des années ; et auxquelles elle avait tout autant pris part.

Mais elle aurait dû se faire destituée de cette enquête, ou, comme le grondait Angus à l’instant, elle aurait au moins dû le prévenir du risque qu’elle courrait. En ne le faisant pas, elle avait failli à ses missions de lieutenante, dont l’une était d’assurer la sécurité de ses agents. Cette constatation lui laissa un goût amer dans la bouche, alors qu’elle se dirigeait avec raideur vers l’un des corps étendus au sol pour lancer un sortilège d’Oubliette et de modification des souvenirs des récents évènements.

« Je ne sais pas ce que je croyais, Angus ! » s’exclama-t-elle en se redressant pour l’observer. « Il y a peut-être cinq personnes dans le monde magique qui connaissent la vérité sur ma famille. C’est un secret qui fait partie de moi depuis mes onze ans, j’ai grandi avec, je vis avec au quotidien. » Elle ne l’avait même pas dit lorsqu’elle avait passé ses entretiens pour entrer d’abord dans la milice, puis chez les Aurors. « Ca fait partie de moi. » ajouta-t-elle plus doucement. « Et ce n’est pas évident, quand tu gardes une telle chose, de la partager avec quelqu’un d’autre. Mais tu as raison, j’aurais dû t’en parler quand même, il en allait de ta sécurité. »

Elle baissa les yeux vers le moldu allongé à ses pieds, et murmura quelques derniers sorts pour s’assurer qu’il ne se rappellerait pas derniers évènements. Un petit silence s’écoula à la suite de ce sort, avant qu’elle ne rajoute, à voix haute.

« Je prendrai, évidemment, l’entière responsabilité de ce qu’il s’est passé dans cet entrepôt. » Elle leva un peu le menton pour observer le milicien. « Je suis profondément désolée, Angus. Ma volonté de garder mes origines secrètes n’aurait jamais dû empiéter sur ma volonté à te protéger dans une mission comme celle-ci. » fit-elle avec sincérité.


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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeDim 19 Avr 2020 - 8:39
Angus écouta en silence les justifications d’Avalon. Elle était enfermée dans ce mensonge par omission depuis tant d’année qu’en dépit de l’enquête qui les attendaient, elle n’avait même pas songé un seul instant à partager son secret avec lui ou avec Coleman. Peut-être qu’il se trompait mais Angus estimait que Danielle aurait pu comprendre la situation, si elle avait été mise au courant en amont, bien sûr. Avalon était une milicienne dynamique et professionnelle qui avait réussie à s’extirper de sa condition grâce à une volonté féroce. A bien y réfléchir cela forçait le respect. Toutefois sa collègue avait été incapable de voir le problème sous cet angle nettement plus flatteur pour sa personne. Elle s’était efforcée d’entretenir l’image fausse et  policée que Danielle et Angus avaient d’elle, pariant dangereusement sur un coup de chance du destin…jusqu’à ce point de rupture qui avait manqué de leur couter la vie.

« Je prendrai, évidemment, l’entière responsabilité de ce qu’il s’est passé dans cet entrepôt. »

Ils savaient l’un comme l’autre ce que cette phrase voulait dire : Avalon devait mettre au courant Danielle, tout lui expliquer dans les moindres détails : Lui dire qu’elle lui avait caché son passé toutes ses années. Qu’elle n’avait pas cru bon de lui parler de ses antécédents au moment où elle lui avait confié une enquête susceptible de la  toucher personnellement. Et que, surtout, en toute connaissance de cause, elle avait entrainé un agent subalterne dans cette histoire, sans le prévenir des risques encourus.

Une faute grave pour une lieutenante censée protéger les agents placés sous ses ordres. Angus ne donnait pas chère de la peau d’Avalon. Danielle était intransigeante mais juste. Elle n’avait pas hésité à destituer Yavana de l’enquête sur « l’Ennemi W » car elle estimait que la cheffe des opérations à Mallowsweet  avait failli à sa mission.  Comment allait-elle accueillir cette bévue de sa lieutenante préférée ? Mal, assurément. Il y aurait sans doute des répercutions sur leurs relations professionnelles … et personnelles.

« Je suis profondément désolée, Angus. reprit alors Avalon, Ma volonté de garder mes origines secrètes n’aurait jamais dû empiéter sur ma volonté à te protéger dans une mission comme celle-ci. »

A moins de posséder un retourner de temps, Avalon n’avait pas d’autre choix que d’effectuer son mea-culpa pour tenter de se racheter. Angus releva brièvement les yeux sur sa collègue et se livra à un bref examen de conscience. Etait-il prêt à lui pardonner ? Les choses étaient assez binaires avec lui : Ou oui ou non, pas de place pour l’entre deux. Pardonner, c’était accepter le fait qu’Avalon ait pu faire une erreur mais aussi, et surtout, accepter qu’elle s’en morde les doigts et qu’elle mette tout en œuvre pour endosser pleinement sa part de responsabilité pour lui garantir réparation. C’était également admettre que rien de tout cela ne se serait arrivé si ce foutu Goldstein avait accepté, d’entrée de jeu, de les mettre tous les deux sous couverture.

Dans ces conditions, Avalon n’aurait pas eu à choisir entre préserver son secret de famille et effectuer son boulot correctement. Certes, elle avait fait le mauvais choix mais Angus devait garder à l’esprit qu’elle n’était pas la seule responsable de ce fiasco. Ce fut d’ailleurs ce dernier élément qui fit pencher la balance de manière irréversible.

« Ok… c’est bon. » grogna-t-il en chassant définitivement ce sujet d’un geste de la main, il se pencha en avant et fouilla les poches de la moldue pour chercher son identité «  Si tu veux, je viendrai avec toi pour le compte-rendu à Coleman. Je lui dirais que si Goldstein avait commencé par faire son travail correctement on en serait jamais arrivé là… »

Ce qui était on ne peut plus vrai.

Danielle entendrait peut-être cet argument mais ils savaient tous les deux que Goldstein ne reconnaitrait jamais sa  part de responsabilité dans la mort de ce moldu. Au contraire ! Le directeur de la Justice magique allait surement sauter sur l’occasion pour les décrédibiliser tous les deux. Angus et Avalon avaient assez fait parler d’eux –en sollicitant de multiples entrevues auprès de son secrétariat, en demandant à mettre sur écoute ses partenaires de MagicoGolf ou en interpellant directement le Ministre en personne au sujet des crédits réduits de la Milice. Des revendications pourtant légitimes mais portées par deux grandes gueules que  le directeur  rêvait sûrement de museler.

Angus voyait déjà le scénario se dessiner dans son esprit : Goldstein fustigeant l’égoïsme d’Avalon, coupable non seulement  d’une bavure policière mais d’avoir mi en danger la vie d’un agent de l’état pour avoir voulu cacher son passé de dealeuse moldue. Goldstein s’autoriserait ses vils raccourcis, assurément, et cette simple idée faisait bouillonner Angus d’anticipation.

Oui Avalon avait agit égoïstement. Oui, elle avait totalement merdé  mais Angus ne céderait pas à la tentation de l’incriminer davantage. Ils avaient eu leur explication : Il lui avait dit ce qu’il avait sur le cœur – et vice-versa. Ce différents, réglé en toute franchise, était maintenant derrière eux.  Dorénavant, seul importait l’esprit de corps et de cohésion de la Milice.

Goldstein n’avait aucune idée de ce que pouvait représenter la fraternité d’armes absolument nécessaire et indispensable aux missions de terrain. Cette notion  lui était totalement  étrangère. Il ne pouvait pas comprendre qu’il s’agissait d’une valeur souveraine au sein des rangs de la Milice. Chaque cape prune devait pouvoir compter sur le soutien de son collègues, et inversement. En dépit des différences, la solidarité au sein de la faction devait l’emporter.  Toujours.

Or, Goldstein ne serait surement pas de cet avis en apprenant les détails de leur périple en terre moldue. Avalon allait payer. Et elle allait payer, seule, pour les erreurs de leur directeur. Plus les minutes passaient, plus l’amertume d’Angus se dirigeait vers Goldstein sans qu’il ne le verbalise pour autant. Il jeta un coup d’œil à sa supérieure à la dérobé en se demandant dans quel état psychique elle était actuellement  et attrapa le portefeuille du cracmol afin d’enregistrer son identité sur son Pear. Comme le lui avait appris Priya Rahman en formation, il interrogea le fichier des criminels afin de voir si cet individu était connu de leur service. Une série d’infractions, vieilles de dix ans, s’affichèrent alors sur l’écran du Pear.

« Le cracmol est un habitué de la maison,
dit-il en se redressant, un pieds de part et d’autre du corps,  Verbalisé pour consommation de stupéfiants sur le chemin de Traverse en avril et septembre 2001 puis janvier 2002. Arrêté pour deal de mandragore dans l’allée des embrumes en février 2002. Trois mois d’Azkaban puis plus rien jusqu’à aujourd’hui. »

Le milicien releva  le menton vers sa collègue. Une idée venait de germer dans son esprit  mais il hésitait quelque peu à la concrétiser. Est-ce que cela en valait la peine ? Est-ce qu’Avalon méritait son aide après les risques qu’elle lui avait fait prendre ? Angus se donna quelques instants de réflexion pour peser le pour et le contre et se lança finalement :

« Je bossais déjà pour la PM à cette période en tant que maitre-fléreur de terrain assigné à la surveillance des voies publiques, expliqua-t-il sur le ton de la conversation, Le Chemin de Traverse faisait partie de mes secteurs d’intervention. Il reporta brièvement son regard sur le visage endormi du cracmol avant de lever les yeux sur Avalon. Il posa sur elle un regard équivoque et ajouta, l’air de rien : si ça se trouve… Je l’ai déjà croisé par le passé. »
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeMer 22 Avr 2020 - 12:45
« Merci. » souffla Avalon avec un maigre sourire, lorsque Angus lui proposa de venir avec elle pour incriminer encore un peu plus Goldstein.

Elle se sentait un peu soulagée de savoir que son collègue n’était pas complètement opposé à elle, alors qu’il aurait eu toutes les raisons de l’être, mais, en même temps, elle ne parvenait pas à se détendre parfaitement. Elle savait ce qu’elle allait devoir faire, et cette perspective ne la réjouissait pas, absolument pas. Pourtant, c’était la seule solution, la seule véritable solution, pour expliquer à Danielle pourquoi leur opération avait tourné au chaos et pourquoi Rhys était mort.

Elle devait dire la vérité.

Cette phrase sonnait comme une sentence à ses oreilles, et la jeune femme lutta pour garder une sérénité apparente. Elle s’était mise dans cette situation toute seule, elle et sa volonté de garder sa situation familiale secrète, parce qu’elle avait honte, parce qu’elle avait peur, mais surtout parce qu’elle ne voulait pas y penser plus que de raison. Le jour où Avalon avait mis les pieds à Poudlard, dans sa robe de sorcière de seconde main et avec ses manuels déjà cornés par leurs précédents utilisateurs, elle s’était fait la promesse que, cette fois-ci, elle aurait une existence normale. Et, pour cela, elle avait passé sous silence sa situation familiale chaotique, ses parents trafiquants, ses frères dealers et ses sœurs droguées. Elle avait passé sous silence son propre travail pendant les vacances scolaires et le milieu de violence dans lequel elle avait grandi. On pouvait voir clairement, à ses vêtements usés, son matériel d’occasion, que la famille Davies ne jouissait pas d’une grande position sociale ; mais personne n’avait jamais deviné la véritable raison. Puis, les années étaient passées, Avalon était entré chez les Aurors, puis à la milice, toujours sans mentionner sa famille. C’était devenu une seconde nature chez elle, elle n’y prenait même plus garde. En soit, elle ne mentait pas véritablement, elle évitait simplement d’en parler. Plusieurs de ses collègues savaient qu’elle venait d’une famille très nombreuse, mais elle n’avait jamais eu à expliquer ce que faisait ses frères et sœurs. Elle n’avait tout simplement rien dit.

Mais ce temps était révolu, et la réaction d’Angus en était bien la preuve. Avalon imaginait déjà son entretien avec Danielle, froide, glaciale, en colère. Elle savait que l’affection que sa supérieure avait pour elle ne jouerait absolument pas dans la sanction qu’elle pourrait prendre à son encontre ; Danielle était une femme bien trop impartiale pour se laisser aller aux émotions et aux sentiments lorsqu’il s’agissait de faire la chose juste. Amely, Yavana, plusieurs lieutenants en avaient fait les frais.

Elle avait commis une faute qui pouvait lui coûter sa place, ou du moins freiner nettement son évolution de carrière, elle en était bien consciente, alors qu’elle sentait de plus en plus que Danielle lui confiait des missions et des tâches importantes, comme si elle la formait à prendre sa suite. Et, en s’enfermant dans un secret, elle avait réussi à tout envoyer en l’air.

Regrets et culpabilité se battaient en duel dans son cœur meurtri, alors qu’Avalon murmurait des sorts auprès de la femme qu’elle avait réussi à neutraliser un peu plus tôt. La voix d’Angus lui fit relever la tête, et elle posa sur elle un regard curieux, alors qu’il lui lisait le casier judiciaire du cracmol qui était allongé, inconscient, au sol. Plusieurs interpellations, et une arrestation avec condamnation à Azkaban en 2002. Visiblement peu satisfait du trafic qu’il ne parvenait pas à établir en monde magique, il était venu se réfugier chez les moldus, pour tenter sa chance à nouveau… Avec un peu plus de succès, visiblement.

Le ton qu’employa Angus, un peu hésitant, lui fit froncer les sourcils, alors qu’elle se relevait pour lui faire face.

« Si ça se trouve… Je l’ai déjà croisé par le passé. »
« Angus… » lança Avalon, qui n’avait pas eu besoin que son collègue explicite plus son idée pour la comprendre.

Il lui proposait de mentir, pour elle. De fausser la vérité. De faire comme si le Cracmol l’avait reconnu, lui, en tant qu’ancien agent la PM, officiant sur des secteurs sur lesquels il avait l’habitude de revendre ses produits. Rhys étant mort, et les deux miliciens ayant déjà effacé la mémoire des trois trafiquants restant, ils n’avaient aucun témoin. Avalon serait la seule à pouvoir confirmer l’histoire d’Angus, qui n’incriminait personne, à part Goldstein, qui leur avait refusé du Polynectar, les mettant ainsi en danger.

L’idée était tentante et astucieuse. Avalon ferma brièvement les yeux pour se donner un instant de réflexion, avant de chercher à accrocher le regard d’Angus. Elle savait que, s’il lui proposait ça, c’était qu’il avait déjà pesé le pour et le contre de son côté. Elle murmura alors, autant pour elle que pour lui : « Et alors, une grande partie de la faute reviendrait sur Goldstein, qui ne fournit pas à la milice les moyens de protéger ses agents… »

La jeune femme prit un instant pour réfléchir.

« Je ne peux pas te demander de mentir pour moi. » fit-elle, d’une voix calme. « Mais je sais aussi très bien que tu ne m’as pas proposé ça sur un coup de tête, comme je ne vais pas te cacher que j’ai envie d’accepter. » avoua-t-elle avec franchise. « Si tu es ok avec ça, je marche. Je dirais la vérité concernant Rhys, que c’était de la légitime défense. Mais. » reprit-elle en l’observant attentivement. « Si tu as le moindre doute, on arrête d’en parler maintenant, et j’irai voir Danielle en rentrant au ministère. »


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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeJeu 23 Avr 2020 - 9:34
Angus attendit en silence que son idée fasse son chemin dans le cerveau de sa coéquipière. Il n’était pas coutumier de ces méthodes habituellement. La dissimulation et la tromperie ne faisaient pas partie de ses armes de prédilection et il évitait d’y avoir recours préférant généralement opter pour la franchise et la vérité.
Mais pas à n’importe quel prix.

Il avait ses propres valeurs, son propre code de conduite qui pouvait parfois aller à l’encontre de la légalité. Il en avait conscience et il se sentait prêt à faire quelques entorses au cadre légal pour rester fidèle à ce qui lui semblait juste au plus profond de lui-même. Angus était ainsi fait :  Il préférait être en accord avec sa conscience plutôt qu’avec la loi.

« Je ne peux pas te demander de mentir pour moi. »
« Tu ne m’as rien demandé Avalon.  C’est moi qui te le propose. » répondit-il  d’un ton bourru en reprenant ses investigations sur les corps étendus au sol.

Pour lui, il était nécessaire de traiter le problème à la source et il n’ avait pas besoin de chercher bien loin le maillon faible dans cette  histoire. C’était Goldstein qui, à l’origine, avait fait prendre sciemment des risques à ses agents. Il devait être le premier à en payer le prix. Le milicien reporta son attention sur sa collègue lorsqu’elle reprit la parole. Elle était tentée d’accepter mais elle ne tenait pas à lui forcer la main.

Pourtant Angus avait pris sa décision en son âme et conscience. Il se trompait peut-être mais il pariait sur l’avenir en estimant qu’Avalon ne répéterait pas deux fois la même erreur. Elle lui avait fait courir un risque énorme mais elle en tirait déjà les conséquences. Malgré son caractère bien trempé,  et son incapacité chronique à reconnaitre ses tords, elle s’était sentie prêter à assumer sa bévue et à prendre ses responsabilités.

Pas sûr que Goldstein en fasse autant.

« Si tu as le moindre doute, on arrête d’en parler maintenant, et j’irai voir Danielle en rentrant au ministère. »

Angus poussa un soupir et enjamba les corps pour se rapprocher de sa lieutenante.
« Ils étaient deux. Ça a dégénéré lorsque le cracmol m’a finalement identifié après avoir cherché plusieurs minutes  d’où il me connaissait.  Angus imaginait la scène sans mal : le dealer l’interpelant avec un vague «  On s’connait non ? » «  T’étais pas client sur le Chemin de Traverse avant ? » le scénario se tenait parfaitement. Il a fait appel à ses renforts, deux soutiens, la fille et  Rhys, que tu as neutralisé au moment où il allait me tirer dessus. Voila ce qui s’est passé. Voilà ce que je vais dire à Coleman, et surtout à Goldstein. » Oh que oui, il allait faire trembler les murs de son bureau. Tout le monde au Ministère devait être au courant de l’incompétence de ce type.

« Il n’y a pas de raison que ce soit toi qui paye pour ses conneries. » ajouta Angus  en reportant brièvement son attention sur les quatre dealers encore étendus par terre .

Son regard déterminé croisa alors celui d’Avalon. Il cherchait à y lire l’adhésion complète de la jeune femme à ce plan. S’il acceptait de se mouiller pour elle, l’inverse était également  vrai. Il ne tenait pas à ce qu’un jour, travaillée par sa conscience professionnelle ou par la culpabilité d’avoir menti, elle  finisse par révéler la vérité à Danielle pour alléger son cœur. Ils s’engageaient dans ce pacte -dans ce secret qui les liaient l’un à l’autre- en toute connaissance de cause : Personne d’autre ne devrait être au courant.
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeSam 25 Avr 2020 - 14:58
« Il n’y a pas de raison que ce soit toi qui paye pour ses conneries.

Avalon sentit un élan de gratitude l’envahir alors que son regard accrochait celui d’Angus. Elle n’avait jamais ressenti aussi fortement ce sentiment de solidarité et d’appartenance propre au corps de la milice. Danielle n’avait cessé de lui répéter – à elle, comme à tous – qu’elle devait pouvoir confier sa vie, les yeux fermés, à chacun des membres avec qui elle travaillait. Avalon avait failli à ce mantra, en refusant de partager avec Angus des détails de son histoire personnelle qui aurait pu lui permettre d’anticiper la catastrophe de leur mission. Et pourtant, malgré la colère et la déception, son collègue se refusait de lui laisser payer seule les pots cassés. La jeune lieutenante était loin d’être naïve ; Goldstein refuserait de prendre la moindre part de responsabilité dans ce fiasco. Il l’accuserait de trahison et d’égoïsme, d’avoir consciemment mis la vie d’un agent du ministère en danger pour masquer aux yeux de sa supérieure sa double-vie. Les raccourcis étaient faciles et les conséquences n’en seraient que plus désastreuses. Avalon serait – au mieux – rétrogradée ou – au pire – renvoyée de la milice.

Angus était tout aussi conscient qu’elle de cela, et c’était peut-être ce qui le poussait à lui tendre une main secourable pour la sortir de ce pétrin. En modifiant cette histoire dont ils étaient les deux seuls témoins, il lui évitait une immense responsabilité dans ce fiasco – la mort du cracmol étant majoritairement due à de la légitime défense.

Avalon renvoya à Angus son regard déterminé, comme pour sceller ce pacte qui resterait secret entre eux, à jamais. Rien ni personne ne pouvait aller à l’encontre de cette version qu’ils livraient de l’histoire ; Rhys était mort et ses trois partenaires se réveilleraient avec un gros mal de crâne, mais aucun souvenir de la scène dont ils avaient été témoin. Probablement penseraient-ils qu’ils avaient fait un bad-trip, là, dans ce vieil entrepôt à l’abri des regards.

« Ok. » fit Avalon. « Je suis avec toi. A deux conditions… » nota-t-elle toutefois. Un léger sourire étira le coin de ses lèvres. « Laisse-moi gérer la quantité de rapports et de paperasses administratives qu’on va nous demander en rentrant au ministère… » Quand une mission se passait mal, il fallait aller voir à peu près dix bureaux différents pour régulariser la situation – à commencer par celui de Danielle. C’était extrêmement long, pénible, et les délais pour rendre les papiers étaient relativement courts – encore plus maintenant que tout était informatisé. « …et laisse-moi t'offrir une pinte de Kinness. »

C’était vraiment la moindre des choses qu’elle pouvait faire pour le remercier. Avalon observa un instant Angus, comme si elle hésitait à rajouter quelque chose, puis se ravisa au dernier moment. Elle aurait voulu lui redire à quel point elle était désolée, lui assurer qu’une telle chose ne se reproduirait plus jamais. Mais elle sentit que cela était inutile car, au fond, il le savait déjà – jamais il ne lui aurait proposé un plan de la sorte sinon.


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Angus Rice
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En terre (in)connue [Angus & Avalon] Icon_minitimeSam 25 Avr 2020 - 17:58
Si Avalon acceptait le deal qu’Angus lui proposait, ils seraient liés par ce mensonge tout au long de leur vie professionnelle à la Milice. Leurs parcours respectifs seraient à jamais entachés par  cet « arrangement » avec la réalité. Angus était prêt à vivre avec ça. Même s’il appréciait réellement Avalon, il ne le faisait pas  par amitié pour elle, ni parce que son histoire personnelle l’avait touché mais parce qu’il estimait que les choses étaient plus justes ainsi.

Il fut rassuré de lire la même détermination que la sienne dans le regard de la lieutenante. Elle allait garder le secret lui assura-t-elle. « A deux conditions… »
Angus fronça les sourcils. Il n’aimait pas trop les conditions dans ce genre d’affaire.

« Lesquelles ? » demanda-t-il, l’air passablement suspicieux. Ses traits se détendirent quelques peu lorsqu’ Avalon les lui exposa. Il secoua la tête et s’éloigna d’elle.

« Je vois ce que tu cherches de faire…» dit-il en secouant son index dans sa direction.

Tout le monde savait au sein de la Milice qu’Angus détestait rédiger les rapports d’intervention. De plus, une mission qui tournait mal s’était l’assurance d’avoir des dizaines de formulaires à remplir et des justifications à apporter en nombre. Il y avait même de fortes chances pour qu’ils soient tous les deux convoqués par l’IGPM - Inspection générale de la Police Magique- pour être entendu dans le cadre de cette bavure.  Bien qu’ils soient miliciens – et donc assez libres d’agir à leur guise- la mort d’un moldu pouvait vite tourner à l’incident diplomatique entre les mondes sorcier et non magique et une enquête approfondie serait forcément menée.

Leurs déclarations respectives seraient alors déterminantes.

Angus s’approcha lentement du corps sans vie du cracmol. L’homme avait encore les yeux ouverts et fixait le plafond au dessus de lui, sans le voir.

Ils avaient pris une vie aujourd’hui. Ce n’était pas rien.

Le milicien s’efforça de canaliser les émotions désagréables qu’il ressentait à cette idée. Il aurait voulu que cette mission se déroule autrement, qu’Avalon n’ait pas à apporter ce coup de grâce.

« Si tu veux bien, finissons tout ça d’abord,
objecta-t-il gravement.  Il   s’accroupit à côté du trafiquant et ferma lentement ses paupières du bout des doigts. Et faisons-le comme il faut. Dans les règles de l’art. »

Ils devaient s’assurer que les oubliators allaient déguiser  cette mort en décès naturel afin de rendre le corps du défunt à sa famille. Bien que Rhys semblait avoir été la pire des crapules, Angus ne transigerait pas sur ce point.  Ils devaient aussi s’harmoniser parfaitement sur leurs versions des faits, Avalon et lui -mot pour mot-  avant d’affronter la colère et la déception de Danielle… Angus retint un soupir en songeant à toutes les épreuves qui les attendaient encore. Il  leva les yeux vers Avalon et l’observa quelques secondes. «  Et après…, il se tut et lui adressa alors un imperceptible sourire.  on ira la boire cette bière .J'y tiens. »

Malgré tout cela, il lui garantissait  l'assurance que leur relation n'allait pas changer. Maintenant qu'ils étaient dans le même bateau, elle s'en trouverait peut-être, même, renforcée.

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