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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil]

Virgil Forbes
Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeVen 6 Déc 2019 - 16:44
22 décembre 2010
« Je reviens, je vais pisser ! » Gabriel sauta de son fauteuil et traversa la salle des quatre maisons en chaussettes, ses cartes entre les mains.
« Tu peux laisser ton jeu, promis on regarde pas ! » cria Virgil, allongé sur le canapé, occupé à trier ses cartes juste au-dessus de son nez.
« C’est ça ! Bien sûr ! Tu m’as pris pour un botruc de trois semaines ? » s’exclama son petit frère depuis l’autre bout de la pièce. Virgil entendit la porte grincer et claquer derrière lui pour plonger la pièce d’ordinaire si bruyante dans le silence. La salle des quatre maisons était totalement vide en cette période de vacances scolaires et les enfants Forbes avaient élu domicile ici depuis quelques jours déjà, attendant que les réunions pédagogiques de leur père se terminent enfin et qu’ils puissent quitter le château.

Le reste de l’année, les garçons vivaient leurs vies à Poudlard en relative autonomie, parallèlement les uns aux autres, sans jamais trop interagir ensemble. Virgil avait ses potes, Gabriel les siens et Casey…Casey restait tout seul. Pourtant, durant les vacances, ils  se retrouvaient assez régulièrement pour partager quelques moments tous les trois -et surtout dans le cas de Virgil- tromper l’ennui quand Maeva était occupée ailleurs. De leur petite bande de septième année Gryffondor, elle était la seule, comme lui, à rester à l’école sur cette période. Les joies de ne pas être une prostituée totalement orpheline et de s’improviser pupille du directeur.

Les Forbes étaient comme chez eux ici, dans cette grande pièce dépouillée de ses élèves. Gabriel avait ramené son plaid vert et argent de son dortoir et quelques magazines qu’il laissait trainer sur la table basse. Virgil avait chipé un paquet de papillotes chez son père –paquet quasiment terminé au demeurant- et même Casey avait aux pieds ses pantoufles en polaire –signe qu’il y avait quasiment aucune chance pour qu’ils croisent d’autres camarades ici, ce soir.

Virgil reporta d’ailleurs son attention sur son jeune frère, assis sur un coussin posé au sol, dos au poêle à bois qui réchauffait toute la pièce. Casey semblait totalement perdu dans ses pensées. Ses yeux étaient posés fixement sur la table basse située entre eux et il attendait en silence que Gaby revienne.  Présent physiquement ici mais, de toute évidence, à des années-lumière de Poudlard par l’esprit.

Virgil ne savait pas vraiment  comment se rapprocher de son petit frère. Il n’avait jamais su s’y prendre avec Casey. Lui qui construisait toutes ses relations sociales à base de confrontations incessantes, il avait du mal à s’adapter à un garçon si doux et si fuyant que son propre frère. L’agression subit par Casey en aout n’avait fait que renforcer ce fossé entre eux, fossé qui semblait de plus en plus infranchissable. Casey savait que son ainé avait sa part de responsabilité dans ce qui lui était arrivé mais Virgil l’avait contraint au silence.  Dans l’espoir de le venger personnellement ? -peut-être- Pour s’éviter égoïstement des ennuis ? –assurément.

Virgil n’était pas très à l’aise avec cette histoire. Même pas du tout. Les très, très, rares fois où il se livrait à un examen de conscience, il en revenait toujours à ce moment où il avait presque menacé Casey dans son lit d’hôpital. Il se sentait coupable, merdeux et il ne savait pas comment renouer avec son cadet.

Si tant est que cela soit encore possible…
Les deux frères ne s’adressaient quasiment plus la parole depuis quelques mois, si ce n’est pour échanger des banalités. Casey ne semblait pas spécialement fâché contre lui pourtant, il l’ignorait juste. Quant à Virgil, cet inadapté des sentiments, il ne savait pas comment s’y prendre pour briser la glace.

Devait-il expliquer à Casey ce qu’il s’apprêtait à faire ce soir même ? Lui raconter toute l’histoire, du début à la fin ? Lui parler de son différent avec Magpie, de la drogue cachée dans sa valise, des cupcakes empoisonnés, de l’épisode du lac et du souvenir volé ?

Virgil retint un soupir et reporta son attention sur ses cartes. Cela lui arrivait rarement, mais certaines fois, il enviait les compétences sociales de la plupart des gens, pour qui s’excuser et se montrer sincère semblait si simple.

La porte de la salle des quatre maisons s’ouvrit dans un grincement signe que Gabriel revenait enfin et Virgil retrouva immédiatement son acidité habituelle et rassurante.

« T’en as mis du temps… Je ne veux absolument pas savoir ce que tu faisais ! » lança-t-il d’un ton lourd de sous-entendus. Il s’apprêtait à voir  débouler la petite silhouette de Gaby mais au lieu de ça ce fut le visage de Maeva qui se matérialisa au-dessus de lui, de l’autre côté du dossier de son canapé.
« Ah c’est toi… » s’étonna-t-il en haussant les sourcils. Il sortit son pear de sa poche pour observer l’heure sur l’écran et s’étonna « Tu as étouffé Lou pour qu’elle s’endorme si vite ? »

Ils n’avaient pas prévu de se retrouver avant une demi-heure normalement mais maintenant que Maeva était là, Virgil n’avait plus aucune envie de jouer aux cartes.
En effet, les deux adolescents avaient d’autres projets pour ce soir –et quels projets !-  une nuit chargée les attendait…


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Maeva Virtanen
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeMer 8 Jan 2020 - 18:21
Maeva passait ses vacances de noël à Poudlard depuis des années. Elle était une habituée des couloirs, habituellement trop fréquentés, complètement vides, des salles communes silencieuses, des banquets avec ses professeurs et des heures d'ennui qui venaient s'ajouter à ce tableau comme une cerise en haut d'un gâteau. Petite, elle voyait le château vide comme une grande aventure et elle passait des heures et des heures à découvrir les moindre recoins de l'immense bâtisse. Une année, elle était même devenue amie avec un elfe de maison, et, depuis ce jour, passait toujours prendre un thé avec lui à cette période. Les années où, petite-fille, elle chassait les fantômes dans le donjon de Poudlard en attendant que sa mère termine d'interminables réunions lui parassaient bien lointaines maintenant qu'elle était majeure. Elle avait toutefois décidé de rester auprès de Peter et de Lou pour les vacances de noël - après en avoir demandé, presque timidement, la permission à son beau-père - et s'était fait la promesse d'occuper sa petite-soeur pendant ces longues journées d'hiver. Aujourd'hui, elle l'avait emmené se promener dans le parc enneigé de l'école, avait construit un immense igloo au bord du lac dans lequel elles avaient pris un goûter, puis étaient rentrées frigorifiées au château.

"Et là," expliqua Maeva en pointant un personnage du doigt, "C'est la princesse Victoria."

Après avoir fait dîner Lou et lui avoir fait prendre un bain - la salle de bain avait connu un vrai ras-de-marée - Maeva s'était allongée sur le lit de sa petite-soeur qui était venue se caler dans ses bras pour écouter une histoire que Maeva lui inventait en se basant sur des personnages qu'elle dessinait.

"Elle gagne à la fin ?" interrogea la petite-fille en tournant le regard vers sa soeur.

"Tu verras. Donc, la princesse Victoria est promise à un grand avenir. Elle est très intelligente, et très gentille envers les autres. Plus tard, elle gouvernera le royaume, à la suite de son père, le roi Leon. La princesse Victoria a une petite soeur, la princesse Madeleine, que tout le monde appelle la princesse Maddy. Maddy est une petite-fille terrible, qui fait beaucoup de bêtises. Elle adore l'aventure, et elle est un peu tête brûlée..."
"C'est quoi, tête brûlée ?"
"C'est qu'elle ne fait pas attention au danger. Donc la princesse Maddy adore s'enfuir du château de son papa pour aller jouer dans la ville, avec Hector, son meilleur ami. Ils grimpent sur les toits, volent les pommes des marchands, cherchent la bagarre avec les autres enfants... Maddy vit sa vie sans se soucier des conséquences." Du doigt, Maeva désigna un personnage à l'air un peu sombre. "Et un roi ennemi, le roi Günter, entend parler de cette jeune princesse effrontée. Or, depuis des années, les royaumes du roi Günter et du roi Leon sont ennemis, et le roi Günter voit la possibilité de s'emparer d'un deuxième trône... En kidnappant la princesse Maddy, il espère que le roi Leon soit suffisamment déboussolé et désespéré pour lui accorder son royaume en échange de sa fille. Alors un soir, alors que Maddy et Hector se promènent dans les rues, un homme et une femme masqués les capturent et les amènent dans le royaume du roi Günter, où ils sont jetés au cachot !"

Un "Ho" de surprise se forma sur les lèvres de la petite-fille.

"Le matin, tout le royaume apprend la disparition de la petite princesse, et le roi Leon est ivre de chagrin. Il s'enferme dans sa chambre et refuse d'en sortir. Alors, un conseil se tient sans lui pour discuter de la situation du royaume. Certains nobles aux motivations un peu louches, veulent convaincre les autres de laisser la princesse Maddy aux mains de Günter pour ne pas risquer de perdre leur place dans le royaume... La princesse Victoria est absolument abasourdie de cette décision et décide qu'elle ne laissera pas sa petite soeur entre les griffes du roi Günter. Les nobles essaient de l'en empêcher mais la voilà qui, une nuit, quitte le royaume de son père sur son cheval, pour aller sauver sa soeur..."
"Normalement, c'est le prince qui sauve la princesse." fit remarquer Lou.
"Mais les princesses n'ont pas besoin de prince pour se sauver." contra Maeva. Elle referma le petit album de croquis. "On continuera demain."
Lou saisit le poisson violet qui lui servait de doudou et s'emmitouffla dans sa couverture. "Toi, tu n'as pas besoin d'un prince pour te sauver ?"
"Bien sûr que non." répondit Maeva. "Et toi non plus."
"Mais parfois, on peut pas se sauver seul. Est-ce que tu viendrais me sauver, si j'étais comme la princesse Maddy ?"
Maeva embrassa son front. "Evidemment."
"Moi aussi je te viendrais te sauver." déclara Lou en baillant, les yeux brillants de fatigue.
"Je serais certaine d'aller bien, alors. Allez, au dodo ! Demain on a une journée particulièrement chargée..."

La petite fille hocha vaguement la tête avant de s'enfoncer sous ses couvertures, visiblement déjà à moitié endormie. Maeva quitta la chambre sur la pointe des pieds, passa un pull aux couleurs rouge et or, informa l'elfe de maison qui s'occupait de Lou qu'elle partait rejoindre un ami, et sortit de l'appartement rapidement. Quelques minutes plus tard, elle poussait la porte de la salle des Quatre Maisons et se dirigeait vers un groupe de trois garçons qu'elle commençait à connaître bien ; passer des vacances à Poudlard avec toujours les mêmes elèves permettait forcément de créer quelques liens.

La jeune femme ricana à la remarque de Virgil. "J'ai approximativement une demi-heure avant d'être recherchée par tous les services de police, alors magne-toi." Elle observa son jeu de carte. "Ta main était pourrie de toute façon, tes frères allaient t'écraser, je te sauve d'une défaite cuisante..." commenta-t-elle alors que Gabriel revenait dans la salle.


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Virgil Forbes
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeSam 11 Jan 2020 - 6:44
Virgil jeta un coup d’œil à ses cartes et ne put que donner raison à Maeva : Il avait vraiment un jeu pourri.

« Qui te dit que j’aurais perdu ?, rétorqua-t-il toutefois, tu sous-estimes grandement ma capacité à bluffer. »

Pour ces frères, Virgil ne donnait pas l’impression de toujours dire la vérité, au contraire, il semblait mentir constamment. Ce qui revenait quasiment au même quant il s’agissait de simuler une bonne ou une mauvaise main. Quoiqu’il en soit l’adolescent jeta ses cartes sur la table basse et se releva pour s’étirer longuement.
« Oh tu pars déjà ? » s’étonna Gaby , un brin déçu, en revenant de la pièce. Il s’installa dans son fauteuil et releva les yeux vers la préfète en chef « Tu veux  jouer avec nous Maeva? » Il savait bien que le seul moyen de faire rester son grand-frère dans la partie, c’était de convaincre son amie, Allez quoi, insista-t-il alors, Y a pas photo entre lui et nous. » Gaby sourit et la même adorable fossette que Dean se dessina au creux de sa joue. Il avait encore sa voix et son physique de petit garçon mais cette assurance était déjà celle d’un jeune homme. Virgil leva les yeux au ciel – il pressentait que son frère allait devenir un redoutable séducteur quand il ne serait plus occupé à manger des confiseries et faire des barrages avec des pierres sur de petits biefs d’eau.

Casey avait reporté son attention sur ses cartes, un vague sourire aux lèvres et le teint cramoisi, mi gêné mi  flatté par la remarque de son cadet.

« C’est ça, l’espoir fait vivre. »  répondit Virgil en contournant le canapé, l’air passablement blasé. Il interrogea Maeva du regard –peut-être préférait-elle jouer aux cartes mais il en doutait fortement - et les deux adolescents quittèrent finalement la salle des quatre maisons. Le ton bon-enfant de leur précédente conversation ne perdura guère tandis qu’ils avançaient, machinalement, vers l’aile des appartements privés des professeurs.

Ils savaient tous les deux ce qui les attendait et le risque qu’ils encourraient à se livrer à cette vengeance personnelle envers Magpie. Ils avaient fait des recherches sur la fameuse résistante, Marlène McKinnon, tuée avec toute sa famille, après avoir été dénoncé. Tout laissait supposer que la romancière était l’auteure de cette délation mais Virgil et Maeva devaient être sûrs. Absolument sûrs pour que leur plan fonctionne. Ils avaient mi leur scénario vengeur sur pied durant ces dernières semaines :  ils s’étaient vus aux intercours, parfois, et tôt le matin, le plus souvent. Profiter du sommeil de leurs amis était le meilleur moyen pour ne pas avoir à justifier, auprès d’eux, ces entrevues régulières.

Aujourd’hui, ils étaient prêts et n’avaient même plus besoin de se concerter. Ils avaient pris le temps de répéter leur scénario la veille dans la salle commune de Gryffondor vide de ses élèves. Virgil s’était préparé physiquement et  psychiquement à la confrontation qui allait suivre. Quoi que Magpie dise ou fasse, il devait rester maitre de lui-même et appliquer les étapes, une à une, sans se laisser distraire ou attendrir (même s’il y avait vraiment peu de chance pour que cela lui arrive).
Les deux amis passèrent à proximité d’une statue équipée par le système de  vidéo-protection de Vargas. Les yeux de la gargouille les suivirent tandis qu’ils tournaient à l’angle d’un couloir. Ils avaient songé à se désillusionner pour cette entreprise mais ils n’étaient qu’une poignée d’élèves au château durant les vacances : Chercher à passer inaperçu paraitrait encore plus louche alors, qu’en définitive, ils ne faisaient absolument rien de mal. Si leur plan fonctionnait, Mildred Magpie, elle-même, trouverait un prétexte pour justifier leur présence, devant sa porte, en ce 22 décembre 2010 à 20h33.

Côte à côte avec Maeva devant le battant sculpté, Virgil resta un instant immobile avant de frapper trois coups. Ils y étaient. L’adolescent déglutit et toucha sa baguette dans sa poche pour se rassurer à son contact. Tout allait se passer comme prévu. Aucune raison d’être inquiet. La porte s’ouvrit brusquement sur les deux adolescents et la lumière du lustre à pampille ostentatoire irradia leurs visages juvéniles.

« Bonsoir Mildred, dit-il parfaitement conscient de la caméra dans leur dos qui filmait les allées et venues du couloir. Ils devaient agir vite pour  couper l’herbe sous le pieds de Magpie  et retourner le système de vidéo surveillance contre elle, Nous souhaiterions nous entretenir avec vous à propos d'une certaine Marlène McKinnon,. Ils étaient obligés d'abattre cette carte maitresse d'entrée de jeu s'ils voulaient ne serait-ce que pouvoir pénétrer sans esclandre dans l'appartement de Mildred. Virgil laissa passer quelques secondes de silence pour faire naitre le doute et la crainte dans l'esprit de la romancière, on peut entrer ? » dit-il alors en inclinant légèrement la tête sur le côté, ses yeux clairs braqués dans les prunelles de Magpie.


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Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeJeu 16 Jan 2020 - 10:26
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En cette soirée balayée par le vent d'hiver, la Diva de Bristol était bel et bien décidée à jouir pleinement du confort et de la volupté que lui offrait désormais sa suite luxueuse. Déposant une à une des bougies sur le contour de son jacuzzi privatif, elle allait enfin pouvoir s'accorder un de ses moments de détente devenus trop rare depuis la naissance de ses maudits jumeaux. Libérée, délivrée de ses responsabilités maternelles ; Elle voyait désormais en l'austère Poudlard, une sorte de refuge sacré contre les braillements nocturnes de ses mini-monstres. Parsemant la surface de son bain de pétales de roses parfumés, la mère indigne savourait le simple fait de ne consacrer son énergie qu'à l'amélioration de son propre bien-être, plutôt que d'avoir à jouer les vaches à lait auprès d'une progéniture accidentelle et non désirée. Enfin, elle se retrouvait en femme libre et indépendante, et ne se soucier que de sa petite personne ; N'était-ce pas là le secret du bonheur? Un sourire d'allégresse déformait sa bouche de canard, alors qu'elle des laissait aller à roucouler un sirupeux chant de Noël. Serait-ce la magie des fêtes approchant à grands pas, mais rarement l'humeur de Mildred n'avait été aussi enjouée. Nue comme Eve au premier jour, la romancière débridée osa même esquisser quelques pas de danse se voulant gracieux, avec une bouteille de champagne pour unique cavalier. Une valse solitaire, certes pathétique au demeurant, mais qui participait pleinement à la joie insouciante qui enivrait celle qui d'ordinaire brillait pour son tempérament capricieux. Mais quels étaient donc les raisons de cet état de grâce momentané?

En vérité, la multimillionnaire avait beaucoup de raisons de se réjouir, et d'espérer des lendemains enchanteurs, tant tous les signaux étaient au vert en cette prolifique fin d'année. Son empire commercial se portait à merveille, et jamais ses bénéfices n'avaient été aussi excédentaires. Que ce soit ses affaires aux Folies Sorcières ou Multiplettes, son investissement auprès de la Milice, ou ses intuitions géniales pour dénicher les jeunes talents de demain. Le bilan comptable de Mildred Magpie dépassait toutes ses attentes. En effet, grâce à son partenaire fétiche Roy ; Son Cabaret était devenu "the place to be" et LE temple de la débauche sorcière. Le K-Klub était lui aussi un lieu incontournable de la night pour une clientèle plus que branchée, tandis que ses livres se vendaient comme du Smecta lors d'un épisode aigu de gastroentérite. Si vous y ajoutiez le parrainage intéressé d'une petite pépite artistique du talent de Nelly Horrocks, la coquette prime distribuée pour service rendu à la Milice dans sa mission de surveillance de Poudlard, et les conseils avisés de son banquier Ronald Klump… Mildred Magpie était littéralement ensevelie sous les galions!

De plus, cerise sur la gâteau de chantilly magique, Mildred avait déniché le costume parfait pour son réveillon déguisé du Nouvel An! Une tenue ultramoulantes qui sans l'ombre d'un doute allait faire d'elle l'attraction principale de la soirée, et l'aider à retrouver un peu de son sex-appeal perdu, depuis que ses deux petits chiards lui grignotaient les tétons avec avidité. Aucun homme ne pourrait lui résister, et elle allait pouvoir débuter l'année de la plus belle des manières! D'ailleurs, comment ne point imaginer que l'année de ses cinquante printemps serait celle où elle arriverait enfin à concrétiser ses plus beaux rêves et ses plus nobles projets? Prince charmant, lune de miel, mariage… Tout allait finir par venir à point à celle qui avait poireauté d'aussi innombrables décennies. Du moins, Mildred l'espérait ardemment, alors qu'elle se retrouvait encore seule prisonnière de sa tour d'ivoire et de son inexorable solitude. Quoi de mieux pour tromper l'ennui mortel de Poudlard que de se laisser aller dans un bon bain chaud bouillonnant et parfumé de pétales de roses? Nageant péniblement à la surface du tumulte de bulles de son jacuzzi privatif, le petit canard vibromagique de Mildred Magpie n'attendait que l'arrivée et l'immersion de sa propriétaire…  

Mais avant de faire le grand plongeon, cette dernière avait un dernier petit détail d'importance qui lui éviterait d'avoir à ressortir de sa torpeur aquatique. En effet, soucieuse de trouver tous les éléments de son confort personnel à porter de main, la libidineuse sorcière se dirigea d'un pas félin en direction de l'armoire où siégeait son coffre contenant ses souvenirs inavoués et surtout inavouables. Merlin qu'il était difficile pour la romancière en mal de tendresse que d'arrêter un choix parmi cette collection de moments torrides! Ses ongles vernis crissèrent longuement sur la surface en verre d'un souvenir émanant des lointaines plages de sables fins de Kro-Mantra, dans lequel un certain Victor Lloyd lui avait prodigué un massage d'une rare sensualité. Puis se ravisant à l'ultime seconde, elle s'apprêtait à saisir la fiole contenant le souvenir électrique et orgasmique de SON Constantinou… Quand soudainement, la sorcière sursauta alors que trois coups prononcés vinrent heurter la surface de la porte de ses appartements privés. Sa précieuse fiole électrisante manqua de justesse de lui glisser entre les doigts, alors qu'elle jetait déjà un regard noir par-dessus son épaule. A une heure pareille : Qui cela pouvait bien être? Le Directeur Virtanen? Un professeur? Ou un de ses petits oisillons espions venant lui gazouiller le nom d'un nouveau suspect…

Mais en vérité, elle n'avait nullement envie de gâcher le plaisir solitaire de sa soirée endiablée.  

"C'est un scandale? Qui ose encore me déranger à une heure aussi tardive? Si ce n'est point d'une urgence absolue, vous pouvez passer votre chemin! "

Aucune réponse. Le visiteur tardif était-il sourd et muet? En tout cas, il semblait comme figer devant sa porte, contraignant la romancière à interrompre ses ardant projets. L'essentiel était de s'en débarrasser au plus vite. Voila pourquoi, un brin furibarde, Mildred Magpie s'enveloppa dans sa robe de chambre aussi grandiloquente que transparente, pour aller fustiger l'importun qui osait briser son si savoureux et rare moment de quiétude. Ouvrant la porte de ses appartements à la volée, la diva irascible était bien décidée à recevoir cet odieux perturbateur sans une once de politesse ou de délicatesse.

"Que me voulez-vous? Vous avez vu l'heure? Vous savez qu'il est interdit de… " s'insurgea-t-elle avant d'être stoppée nette dans ses invectives, quand ses rétines finirent d'imprimer le faciès des deux démons qui lui faisaient face dans la pénombre, côte à côte. Virgil et Maeva… Maeva et Virgil… Les deux immondes petites gargouilles qui polluaient encore de leur infâme présence l'école de Poudlard. Un duo qui avait osé le sacrilège s'en prendre ouvertement à son inestimable personne, et qui semblait s'être allié pour lui ruiner sa si précieuse soirée. La multimillionnaire les haïssait de toute son âme, et ne vivait que pour l'instant où l'une de ces deux crapules viendrait à commettre un faux pas. Nul doute alors qu'elle se donnerait une joie presque orgasmique à écrabouiller ces dangereuses petites punaises nuisibles. Le visage tout entier de la romancière, sembla alors se tordre de mépris, tandis que ses yeux exorbités se braquaient sur ses deux cauchemars ambulants.

"Vous!!! Bande de vermine, que me voulez-vous? Vous n'avez strictement rien à faire ICI! " cracha-t-elle avec mépris en braquant sur eux son index ciselé.

Le "Bonsoir Mildred" de Virgil, aussi hypocrite et insupportable de familiarité, manqua de faire partir en vrille la responsable du club des arts, qui haussa encore davantage le ton.

"Je ne VEUX rien entendre venant de VOUS! Est-ce bien clair dans vos petites caboches vides? Retournez immédiatement dans vos salles communes, où j'en informe sur le champ la Direction! Quoiqu'il en soit, comptez sur moi pour vous pondre un rapport salé, dans lequel je dénoncerai comme il se doit cet odieux harcèlement nocturne… "

C'est à cet instant précis que le nom de Marlène McKinnon fut prononcé, de la bouche même de cet avorton de Virgil. Un nom qui prenait la forme d'un véritable coup de poignard. Un fantôme du passé surgit alors des lointaines abysses de ses souvenirs. Une menace que la célébrissime Diva cherchait désespérément à éradiquer de sa mémoire. Une tache indélébile qui pouvait détruire l'empire qu'elle s'était tant donné de mal à bâtir. Une ombre funeste qui venait recouvrir l'éclat de sa réussite, et qui pouvait la plonger dans les ténèbres. L'espace de longues secondes, le regard de Mildred demeura écarquillé par un indicible effroi, tandis qu'elle sentait déjà ses jambes vacillées sous le poids de cette terrifiante révélation. La mâchoire inférieure de la d'ordinaire si volubile romancière chuta d'un étage, alors qu'elle cherchait désespérément à placer un mot qui puisse contrecarrer cette onde de choc. Mais aucun son ne jaillit de sa bouche immense, qui tel un gouffre sans fond, resta désespérément muette. Un vent de panique vint lui secouer les entrailles, tandis que ses genoux s'entrechoquaient comme une petite fille pénétrant pour la première fois dans la forêt interdite. Elle posa une main fébrile sur l'encadrement de la porte, pour ne point choir lamentablement…  

… on peut entrer ? »

Une question de Virgil finit par la soutirer de son indicible léthargie, tandis que son regard terrifié se posait tour à tour sur le visage de ses deux bêtes noires de Poudlard. Au prix d'un incroyable effort, alors que sa lourde poitrine était secouée par son souffle saccadé ; Mildred réussit à trouver la force de glisser ce qui s'apparentait à une réponse...

"Non... Non... surtout pas… Vous ne pouvez... pas entrer... Et puis d'abord : Je ne connais pas de Marlène McKinnon... Laissez-moi en paix… Oiseaux de malheur! Fichez-moi le camp d'ici... "

Sans même crier gare, elle recula paniquée pour claquer la porte de ses appartements aux nez de ses deux tourmenteurs du soir! Le dos plaquée à la surface protectrice de sa porte, elle se laissa glisser au sol, tandis que sa main blême vint recouvrir sa bouche immense. Comment pouvait-il savoir? Comment connaissaient-ils Marlène? Que savaient-ils? Il fallait du temps à la romancière pour dénouer le tourment intérieur qui l'habitait. La voix secouée par l'émotion, elle invectiva ses deux visiteurs.

"Partez vermines! Je ne veux plus vous entendre! "

Du calme Mildred… Tout ceci n'était rien d'autre qu'un affreux cauchemar. Elle allait finir par se réveiller... Mais quand elle se pinça l'avant-bras, l'odieuse réalité persistait à la tourmenter.


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Maeva Virtanen
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeSam 22 Fév 2020 - 23:16
Maeva serra les dents lorsque la douce voix de Mildred Magpie lui parvint aux oreilles. Evidemment, toute occasion était bonne à prendre pour que la romancière pique une crise, et une visite impromptue ne  faisait pas exception. Qu'elle s'égosille, songea Maeva en échangeant un regard entendu avec Virgil ; elle n'allait pas continuer bien longtemps ainsi.

On avait rarement vu la jeune femme si vengeresse ; elle-même ne se connaissait pas de tels instincts. Mais c'était plus fort qu'elle ; elle voulait que Magpie souffre, au moins autant qu'elle avait souffert ces deniers mois, pour lui faire regretter ses paroles purement blessantes. Et tant pis si pour parvenir à ses fins, elle devait employer des moyens à l'éthique douteuse - elle ferait, pour une fois, une petite entorse à la maison dont elle portait les couleurs depuis maintenant sept ans.

Finalement, la porte s'ouvrit à la volée devant eux, leur donnant tout loisir d'observer la romancière engoncée dans sa robe de chambre vaporeuse. Maeva étouffa un rire et soutint son regard, une lueur de défi au fond des yeux. Elle était bien curieuse de savoir comment Magpie comptait gérer la situation. Allait-elle ciller, à la mention de Marlene McKinnon ? Allait-elle accepter de leur parler, ou tout nier en bloc ? Pour l'instant, elle semblait surtout prompte à leur passer un véritable savon, en ressassant ses habituelles menaces de rapports ; et la jeune femme se garda bien de lui dire que, étant aux vacances au château, il lui semblait délicat qu'un tel rapport puisse être rédigé sur eux.

Pour couper court à ses protestations, aussi vaines que bruyantes, Virgil lâcha le nom de Marlene, qui eut l'effet d'une bombe sur Magpie. Si cette dernière était visiblement une romancière reconnue, elle était bien loin de mériter un Oscar de la meilleure actrice, tant son visage défait trahissait ses émotions. Elle paraissait déjà anéantie, en tout cas véritablement confuse, ce qui confirmait les soupçons des deux Gryffondor : la mort de McKinnon était véritablement à imputer à Magpie. La surprise n'était pas immense, tant le souvenir était déjà précis et laissait peu de place à l'imagination. Cependant, avoir cette confirmation lui donnait froid dans le dos ; cette vieille mégère était véritablement capable du pire, juste pour parvenir à ses fins. Cette certitude renforça sa résolution à la contrer, et Maeva balaya sa réponse d'un revers de main.

"Vous êtes sûre de vous, Miss Magpie ? Nous voulions simplement vous parler..." lança-t-elle toutefois d'une voix curieusement aimable. "N'allez pas croire que nous sommes de dangereux comploteurs aux cerveaux perfides." ajouta-t-elle en reprenant mot pour mot ce qu'elle avait vu dans le souvenir de la romancière. "C'est juste pour discuter. On peut entrer ?" demanda-t-elle alors une nouvelle fois, son regard vrillé dans celui de Mildred.


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Virgil Forbes
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeDim 23 Fév 2020 - 11:38
Lorsque Mildred ouvrit la porte dans la même robe de chambre immonde  que Virgil avait enfilée quelques semaines plus tôt, l’adolescent pinça les lèvres pour contenir sa réaction mi amusée, mi effarée. Sérieusement ? Quel professeur se présentait devant ses élèves dans cette tenue ? Magpie était une source inépuisable de consternation. Même quand vous pensiez avoir touché le fond il était encore possible de creuser encore. Et très profondément.

La langue bien pendue de la vieille sorcière ne tarda pas à se délier pour les couvrir d’insultes et de propos désobligeants.  Étrangement, Virgil ressentit une certaine forme de plaisir à se faire injurier de la sorte : Bande de vermine, caboches vides,… il avait presque envie qu’elle continue et qu’elle se montre encore plus terrible, impitoyable.  Un imperceptible rictus narquois se dessina d’ailleurs sur les lèvres de l’adolescent, signe qu’il ne ressentait plus vraiment de crainte envers elle maintenant. Magpie ne lui faisait plus peur et il s’octroyait le droit de relever  les épaules devant elle d’anticipation.  Il n’était plus obligé de faire profil bas et de ronger son frein comme il avait été contraint de le faire depuis la rentrée de septembre. Elle avait beau avoir tenté de briser sa famille, agressé son propre frère, menacé son existence, Virgil se sentait à la fois fébrile et  tout puissant ce soir. Il avait beaucoup de mal à cacher cette suffisance qui irradiait tout son être et qui l’avait saisit violement à la vision de la romancière.

Après avoir passé des mois à chercher une faille pour lui rendre la pareille, il était enfin en mesure de se venger. Il savait qu’il devait garder les idées claires, rester maître de lui-même mais il éprouvait toutes les difficultés du monde à résister à ses penchants les plus pervers: Virgil aimait trop blesser et rabaisser ses semblables –Mildred en tête- pour faire preuve de réserve.

Son regard était plein d’assurance et d’aplomb lorsqu’il lâcha  le nom évocateur de Marlène McKinnon. La réaction de Magpie ne se fit pas attendre : Elle fut incapable de faire bonne figure. L’expression courroucée de son visage se brisa en éclats, comme jamais auparavant. Paniquée, elle resta un instant abasourdie avant d’afficher une terreur complète. Si Virgil ressentait encore une vague appréhension  à l’idée d’échouer dans sa mission, elle s’envola instantanément. En réagissant ainsi, Mildred venait de confirmer leur  thèse: Elle était responsable de la mort de cette résistante. Maeva et lui  venaient de frapper un grand coup. Lorsqu’il vit Mildred, tremblante et  livide,  refermer la porte pour se soustraire à leur vue, Virgil ressentit un puissant sentiment de satisfaction qui lui étreignit le cœur durement, une véritable décharge d’adrénaline.

Magpie avait si lourdement pesé sur son existence ces derniers mois qu’il se sentait délivré d’un poids.  Galvanisé par ce constat, l’adolescent se tourna légèrement vers Maeva afin qu’elle enfonce le clou. Ils ne devaient pas laisser une seconde de répit à Magpie : elle devait se sentir aculée, prise au piège…et elle l’était.
Sa camarade ne tarda pas à s’adresser  à la romancière à travers la porte. Virgil laissa fleurir un sourire franchement mauvais en écoutant les propos de la jeune femme  particulièrement lourds de sous-entendus. Maeva pouvait être une vraie saloperie elle aussi, et il adorait ça.

"Partez vermines! Je ne veux plus vous entendre! " s’exclama Mildred, la voix chevrotante. Merlin, quelle douce mélodie.

Virgil esquissa un sourire et tourna sur lui-même pour s’adosser nonchalamment contre  le chambranle de la porte, les mains dans les poches.
« Comme vous voulez Mildred, dit-il en inclinant la tête sur le côté vers le battant en bois massif.  Il observait Maeva mais c’était bien à la romancière qu’il s’adressait, On va aller discuter de Marlène McKinnon avec d’autres personnes plus disposées à nous écouter : Des journalistes, des aurors, le président de l’association « Opération Dernière Chance. » un organisme visant à  aider les gouvernements –anglais et étrangers-  à faire comparaître les criminels des deux guerres sorcières devant la justice, je suis sûr que ces gens là seront ravis à l’idée d’entendre ce qu’on a découvert au sujet de sa mort… »


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Mildred Magpie
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeMer 4 Mar 2020 - 10:18
Le visage déconfit, Mildred se laissa glisser lentement contre la surface de la porte pour se retrouver en position de méditation. Assise, ses deux mains encadrant son crane bouillonnant d’incertitudes, Mildred se retrouvait l’espace d’un instant face à ses vieux démons intérieurs, et ceux plus jeunes qui justement l’assiégeaient depuis l’extérieur. Le fantôme de Marlène McKinnon signait son grand retour, alors qu’elle avait presque réussi à l’oublier dans le tourbillon incessant de sa vie.  En vérité, la romancière avait toujours cherché à noyer ce drame impardonnable par le biais d’une hyperactivité incessante, ne lui laissant guère d’occasion pour cogiter sur la monstruosité de son acte de délation. Que ce soit dans ses projets carriéristes, dans l’expression de son hypersexualité débridée ou dans ses soirées de débauches sans fin : Mildred n’accordait aucun répit à sa conscience. Un combat impossible, qui finissait souvent par l’anéantir, et la pousser dans ses retranchements les plus morbides. Combien de fois avait-elle penser à se pendre à son lustre doré, avant de se raviser de peur que son poids un brin conséquent ne finisse par faire tomber l’incroyable et luxueux luminaire.

Fuir ! Elle devait toujours fuir, et trouver de nouveaux subterfuges ! Afin de se dérober à cet océan de culpabilité qui lui rongeait le cœur ; La sorcière mythomane s’était même empêtrée dans de nombreux mensonges illusoires, qui tels des voiles d’écume l’éloignaient des récifs tranchants de sa mémoire. Mais en cette terrible soirée, où ses ennemis l’assiégeaient aux portes de ses appartements privées ; Ses mensonges lui revenaient en pleine face, comme la morsure gelée d’un froid vent d’hiver.

« Partez ! Pour l’amoOour de Dieu : Partez ! Laissez-moOoi tranquille ! »

La voix faussement chaleureuse de Maeva traversa la porte, et sonna alors à l’oreille de la perfide romancière comme une dernière petite douceur avant de devoir grimper les marches de l’échafaud. Quelque chose de pas innocent dans le choix des mots, soulignait qu’elle était au fait des agissements monstrueux perpétrés par la Mildred du passé. Ce diable de Virgil, quant à lui, parlait déjà de la traduire en justice pour crime de guerre, instaurant dès lors un vent de panique ! Comment savaient-ils ? Qui les avait renseignés ? Pourquoi maintenant, alors qu’elle était à l’apogée de sa carrière ? Autant de questions qui laissèrent la sorcière multimillionnaire en apnée, comme si les mains assoiffées de justice du fantôme de Marlène McKinnon venaient subitement enserrer sa gorge sèche. Bouche ouverte, et regard hagard de biche encerclée par une meute sournoise de chiens enragés ; Mildred se tortura les méninges, alors qu’elle était désespérément en quête d’une solution miracle qui puisse venir l’extirper de cette impasse mortelle.

L’espace d’une seconde, la quadragénaire paniquée pensa se précipiter sur son Pear-Two, afin de jouer les princesses éperdues et supplier ses preux chevaliers IgnacioOo ou Caldounet de lui venir en aide. Mais elle se ravisa rapidement, alors que le plus essentiel lui parut de préserver le secret indicible de l’affaire Marlène McKinnon et de comprendre ce qui avait bien pu briser ce mystère si savamment préservé des années durant. En effet : Comment Maeva et Virgil étaient-ils au fait de ce relent infecte de son histoire personnelle, et surtout qui avaient été mis au parfum de son immonde délation ? Voila pourquoi la pie en panique se redressa sur ses canes flageolantes, prit une longue inspiration avant de se retourner en direction de la porte. Plutôt que de répandre la rumeur, elle allait tordre le cou au scandale et faire comprendre à ces sales petits morveux qu’ils n’étaient pas de taille à se confronter à une femme, que dis-je une déesse de son envergure. Quand l’empire Magpie est attaqué, L’empire Magpie contre-attaque ! Mais en avait-elle les moyens cette fois-ci ? N’allait-elle point se briser les ailes dans la tourmente de ses propres mensonges ?

Mildred épongea maladroitement la sueur qui lui dégoulinait du front, avant de réajuster sa grandiloquente robe de nuit dans un souci de dignité. Puis elle ouvrit la porte dans un grincement sonore aussi sinistre que la mine patibulaire qu’elle arbora à la face de ses deux trublions. D’un geste impérieux et peu aimable du menton, elle désigna l’intérieur de ses appartements aux deux parasites. La romancière finit par marmonner une sombre invective en guise d’accueil :

« Je vous en prie : Entrez ! Je pense qu’il est temps que vous et moi, nous ayons une petite discussion en privé, mais pas ici… »

Mildred Magpie jeta un regard circulaire et anxieux à l’extérieur, pour s’assurer que personne n’avait surpris cette petite visite nocturne. Elle savait pertinemment que les murs de Poudlard avaient des oreilles, et qu’il était dangereux d’ébruiter un vieux crime de guerre vieux de plusieurs décennies à une organisation aussi insensible que la Milice. Nul doute, que la surveillante de l’ombre qu’elle était, allait devoir exercer un petit travail de censure sur cette irruption inopinée, de manière à se préserver de toute arrestation. Pour rien au monde, elle ne tolérerait que des miliciens puissent se permettre de pénétrer dans son esprit et ce sans son libre consentement, pour y découvrir des choses pas vraiment jolies-jolies. Elle s’interdisait ce viol de l’esprit, qui pouvait la traduire devant la justice magique. Non ! La romancière multimillionnaire se jura intérieurement qu’elle n’endosserait jamais le rôle de cette immonde condamnée à mort du nom de Lauren McGowan. Pour que son rêve de laisser une empreinte indélébile dans l’histoire du Monde Magique se réalise ; Elle se devait de préserver son incroyable popularité, et ce même après la mort. Ce n’est donc pas deux vulgaires gamins qui allaient réussir à ternir son image !
La sorcière laissa donc Virgil et Maeva pénétrer dans sa tanière parfumée avec excès, avant de refermer brusquement la porte derrière eux. Le visage aussi livide que haineux, elle fit alors un tour de clef derrière elle, avant de glisser la clef dans son prodigieux décolleté qui lui servait véritablement de fourretout. Ils osaient la menacer ? Ils voulaient lui faire peur ? Et bien soit ! Elle allait se transformer à son tour en ogresse dévoreuse de petites âmes égarées, et user de ses armes de prédilections qui étaient : La peur, les menaces et le chantage !

« Ok petites crapules, maintenant, on n’arrête de jouer ! Vous allez tout me dire ! »

Voulant joindre la parole aux actes, la romancière voulut dégainer sa baguette de son impressionnant fourretout, mais ce fut un long godemichet effilé qui en jaillit malencontreusement. Poussant un soupir de dépit, la sorcière libidineuse jeta le malencontreux sextoy sous son lit en satin, avant de pointer cette fois-ci sa baguette sur les deux intrus! Tout cela n’était bien entendu que pur bluff, tant Mildred Magpie était aussi douée au combat magique qu’une asperge sur un champ de bataille. Mais elle comptait réellement abattre cette carte maitresse, qui pouvait lui redonner la main dans ce combat fort mal engagé. Braquant un regard dédaigneux sur ces deux envahisseurs, sa baguette ne cessa de passer de Virgil à Maeva dans une danse faussement mortelle.

« Comment savez-vous pour Marlène McKinnon ? Qui avez-vous informés ? Parler ! Ou sur la barbe de Merlin, je vous jure que vous allez le regretter ! Mais par qui vais-je devoir commencer ? » Mildred Magpie dévisagea un instant Virgil avant de lui asséner une violente remarque : « Toi, peut-être… Cela ne t’a pas suffi que je m’en prenne à ton pleurnichard de frère ? Vais-je maintenant devoir te réduire au silence ? Ou peut-être préfères-tu voir souffrir ton petit frère Gabriel ? Quel ignoble frère égoïste es-tu !? » Elle se tourna ensuite vers Maeva, et l’invectiva à son tour : « Et toi !? Tu veux vraiment disparaitre comme ta garce de mère ? Crois-moi, cela serait un véritable soulagement pour Peter que de se débarrasser d’une enfant aussi encombrante que toi ! Tu n’es rien d’autre qu’un boulet qu’il supporte depuis trop longtemps au pieds. Cela ne serait que lui rendre service ! »

Sans le savoir, Mildred Magpie venait de s’adonner à un petit jeu aussi stupide que dangereux dont elle n’était pas prête de ressortir indemne. L’heure de la vengeance avait belle et bien sonnée…


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Maeva Virtanen
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeJeu 19 Mar 2020 - 18:40
Ils avaient touché une corde sensible chez la romancière, elle le savait ; à vrai dire, cela pouvait presque même se percevoir dans l'air, dans l'atmosphère qui venait brusquement de tourner, alors que Mildred Magpie n'avait pas encore ouvert sa porte. Maeva ne put s'empêcher d'esquisser un sombre sourire en coin, plutôt satisfaite de cet effet. Quelques mois auparavant, la journaliste avait cherché à se transformer en grand méchant loup pour terroriser les deux "pauvres petits agneaux" qu'ils étaient, usant de chantage, insultes, menaces voire actions criminelles envers deux adolescents qui n'avaient même pas la moitié de son âge. Elle s'était sentie puissante, invincible, elle avait savouré avec un bonheur sans précédent ce pouvoir. Cette période était finie ; Virgil et Maeva étaient désormais les deux grands méchants loups chez montraient actuellement patte blanche pour entrer dans l'appartement de la romancière.

Cette dernière finit par leur ouvrir de mauvaise grâce. A sa mine sinistre, Maeva répondit par un sourire rayonnant et pénétra sans attendre dans les quartiers de la journaliste, qu'elle connaissait bien, désormais. Elle lutta pour ne pas revivre - une nouvelle fois - la terrible scène à laquelle elle avait assisté dans la pensine de la romancière. Certaines images - qu'elle ne pouvait décidemment pas oublier - lui revinrent en mémoire, et cela ne fit qu'accentuer sa colère, déjà bien présente.

Visiblement, Mildred n'était pas d'une excellente humeur non plus, puisqu'elle haussa immédiatement le ton, exigeant qu'ils se mettent à parler, à lui raconter comment ils étaient au courant de cette histoire qu'elle aurait préféré garder secrète jusqu'à sa tombe. Mais ils allaient parler, songea Maeva en observant avec curiosité Mildred fouiller dans son fourreau à la recherche d'un... immense godemichet rose.

"C'est Ollivander qui vous l'a vendu, cette baguette là aussi ?" demanda-t-elle avec le plus grand sérieux, alors que l'objet en question rebondissait sur les draps en satin et que Mildred brandissait finalement sa baguette magique vers eux. Pour le coup, Maeva n'était pas très inquiète, ni effrayée par ce geste. Il était connu que Mildred n'était pas une excellente sorcière (après tout, elle n'avait même pas réussi à ensorceller correctement ses cartons) et, en plus, si tout se passait comme prévu, elle deviendrait bientôt bien plus douce envers eux...

Mais, pour l'heure, elle préférait s'en remettre à ses anciennes méthodes : des menaces, des menaces, et encore des menaces. Le passage sur le petit-frère de Virgil lui fit froncer les sourcils - on parlait d'un enfant qu'elle avait fait torturer, par Merlin ! - quant à celui sur sa mère, et sur Peter, il la laissa de marbre, extérieurement du moins, parce qu'elle avait déjà entendu des propos similaires lors de leur dernière altercation.

"Vous radotez Mildred. La vieillesse, peut-être ?" demanda-t-elle, faussement inquiète. "C'est vrai que vous avez l'air d'avoir pris vingt ans, avec votre accouchement..." Bon, elle n'innovait pas non plus, mais attaquer la romancière sur son âge fonctionnait toujours. "Mais ne vous en faîtes pas, j'ai compris le principe. Vous voulez que je disparaisse vous l'avez suffisamment dit, suffisamment montré." Elle haussa les épaules. "Mais force est de constater que je suis toujours là. Il va sûrement falloir trouver des manières plus efficaces... Retourner un portrait de moi quand vous baisiez mon père, c'était pas l'idée la plus brillante que vous avez eu pour faire disparaître quelqu'un, avouez." Ses yeux bruns n'avaient pas quitté ceux de Mildred.


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Virgil Forbes
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeVen 20 Mar 2020 - 11:43
Maeva et Virgil avaient bien préparé leur intervention afin de maximiser leurs chances d’entrer dans l’appartement de Magpie le plus rapidement possible. Plus ils restaient dans le couloir – à la vue des caméras de surveillance- plus ils risquaient d’aiguiser  la curiosité de leur père et beau-père respectif. Fort heureusement, leurs arguments firent mouche auprès de leur enseignant qui finit par leur ouvrir, seulement vêtue de son horrible peignoir rose que Virgil avait enfilé, ici même, quelques jours plus tôt.

L’adolescent retint un rictus et s’efforça de rester concentré face à cette vision cauchemardesque. Il tenait sa baguette magique cachée dans les plis de sa robe de sorcier, au cas où. Mildred n’avait pas hésité à user de certains maléfices pour leur nuire – utilisant des personnes interposées ou ses propres compétences en métamorphose –et  Virgil ne voulait pas se laisser surprendre.  Il comptait bien anéantir la romancière ce soir et lui faire ravaler tout ce qu’elle avait osé lui dire ou lui faire subir.

L’adolescent balaya son regard bleu sur la pièce silencieuse, soulagé de ne pas y trouver les jumeaux. Vu comme elle vociférait, il y avait peu de chance pour qu’ils dorment dans une autre pièce. Winifred et Vilfred devaient donc être gardés ailleurs par leur père –le calamar géant- ou plus probablement, par une nourrice sous payée et exploitée.

L’absence des enfants rassura quelque peu Virgil. Compte tenu de ce qu’ils avaient à faire, lui et Maeva, il préférait que les mouchards de la romancière ne soient pas dans les parages. Alors qu’elle crachait son lot d’insultes et d’horreur dans un dernier sursaut de protection, Virgil fit un pas sur le côté pour s’éloigner de Maeva. Il était prêt à dégainer sa baguette si besoin pendant que son amie jouait allégrement avec les nerfs de Magpie. La professeure essayait pourtant de ne pas perdre la face.
Elle se savait prise au piège, confrontée à ce souvenir qu’elle préférait occulter, mais elle faisait comme si Maeva et Virgil n’étaient pas au courant, comme s’ils n’avaient pas percé son terrible secret à jour. Au lieu de ça, elle se réfugiait derrière ce qu’elle maitrisait le mieux : Sa langue acerbe prompte à  menacer et intimider ses semblables.

Sauf que cette fois, ses propos désobligeants laissèrent de marbre les deux adolescents. Ils savaient qu’elle allait essayer cette stratégie pour les faire vaciller : Soit par le doute – Maeva le boulet, le chat noir, entrainant la mort ou la désolation autour d’elle- soit  par la culpabilisation – Virgil, aussi mauvais fils que mauvais frère.

Magpie n’avait pas conscience de la gravité de la situation dans laquelle elle se trouvait. Maeva et Virgil étaient loin d’être des enfants de cœur et elle avait même activement participé à leur endurcissement : Au cours des derniers mois, elle les avait poussée dans leurs retranchements respectifs et avait fait d’eux des caïds qui, aujourd’hui, ne reculeraient devant rien.

Lorsque la romancière brandit sa baguette –après l’avoir confondue avec un objet sexuel dont elle seule avait le secret- Virgil fit encore un pas pour s’éloigner de Maeva. La jeune femme concentrait toute la haine de Magpie et il devait avouer que son amie avait su convoquer les bons arguments pour faire sortir cette vieille peau de ses gonds.

Le regard courroucé de la rédactrice en chef passait de lui à Maeva mais ils étaient assez loin l’un de l’autre pour qu’elle ne puisse pas les surveiller, tous les deux, dans le même temps. Virgil attendit donc que la romancière se focalise sur sa camarade pour lui assener un puissant informulé de désarmement. La baguette lui  sauta des mains pour atterrir au sol quelques mètres plus loin, aux pieds d’une coiffeuse roccoco. Sans attendre, Virgil  profita de la situation pour enchainer deux sorts : Un maléfice du saucisson  qui frappa Mildred dans les côtes juste avant que son sort de mutisme ne la réduise au silence.

Tout s’était passé très vite. Une seconde plus tôt Midred vociférait comme une furie et maintenant elle était debout, immobile et muette, en plein milieu de son salon. L’adolescent resta silencieux lui aussi durant de longues secondes avant de pointer son index juste devant son oreille comme pour inviter Mildred et Maeva à profiter de cette douce quiétude.

« C’est mieux non ? » dit-il à l’attention de sa camarade avant de reporter ses deux pupilles clairs sur Magpie. Ils y étaient. Enfin. Un sourire particulièrement mauvais éclaira le visage de Virgil. Il tenait sa revanche. Mildred allait payer. Il s’approcha lentement, sans la quitter des yeux, et vint se positionner à quelques centimètres d’elle, son visage au raz du sien. Son sourire s’agrandit alors :
« Maintenant, vieille truie, tu vas nous écouter bien sagement. » lâcha-t-il d’une voix doucereuse.


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Mildred Magpie
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeDim 29 Mar 2020 - 13:30
D'ordinaire ne lui suffisait-il pas de proférer de viles menaces aux élèves les plus récalcitrants, pour les voir détaler à toute vitesse comme des lapins affolés? Alors pourquoi diable ces deux petits monstres ne bougeaient pas d'un millimètre? D'où venait cette maudite assurance qui brillait dans leurs regards, alors qu'ils osaient dévisager la romancière furibarde sans une once de crainte? Quelle carte secrète cachaient-ils encore dans leurs maudites manches? Dans la partie de Poker menteur qui venait de s'engager, Mildred Magpie se sentait profondément démunie, littéralement à poil ; Sa stratégie pour contrecarrer le jeu éminemment offensif de ses adversaires ne reposant que sur une tentative de bluff aussi visible que la trouille qui soulevait frénétiquement son opulente poitrine, sous son peignoir rose transparent. La sorcière de Bristol avait beau brandir une baguette menaçante, arqués ses sourcils comme deux arcs bandés - Rien n'y faisait : Les rôles s'étaient inversés et Virgil et Maeva n'avaient plus peur.

Mildred éprouvait les pires difficultés du monde, à dissimuler les tremblements fébriles qui secouaient son avant-bras tendu et la pointe de sa baguette, qui s'avérait aussi inutile que son godemichet rose. Franchement, à quoi bon payer des gardes-du-corps, si aucun d'eux n'étaient là aujourd'hui pour lui venir en aide? Mildred se sentait piégée comme une vulgaire truie sur le point d'être conduite à l'abattoir. Son regard, ainsi que sa baguette, ne faisaient que sauter nerveusement de l'un à l'autre de ses assaillants nocturnes. L'impotente Mildred priait intérieurement pour que la confrontation ne dérape pas dans une humiliante lutte de sortilèges. N'usant de ses pouvoirs magiques qu'à des fins personnelles et pour améliorer son confort ; Elle espérait encore se sortir de cette impasse, par le biais de ses mensonges et de la joute verbale. Mais même dans ce domaine, elle allait cruellement déchanter. En effet, Maeva fut la première à placer de cruelles banderilles verbales, s'attaquant odieusement à la romancière sur son âge et les ravages lourds et dévastateurs infligés par sa monstrueuse grossesse! Certes le corps de Mildred Magpie était frappé de plein fouet par la gravité, mais sa langue demeurait encore alerte.  

"Tu n'as pas honte de t'attaquer à une mère encore dans la fleur de l'âge!? Tu n'as donc que ta jeunesse à offrir pour contrecarrer le poids de ta médiocrité? C'est tellement plus simple de m'attaquer sur mon âge quand on est juste une petite catin abandonnée par une traitresse de mère, et un alcoolique de père ! Je peux te certifier, que ta misérable existence sera aussi insignifiante que courte! Tu disparaitras, sans JAMAIS ne connaitre les délices de l'amour, ni même le combat d'une femme pour offrir la vie! Qui serait assez désespéré pour vouloir s’acoquiner d’une petite garce farouche et rebelle comme toi? Disparais de mon champ de vision! Immédiatement! "

Même si elle surveillait encore du coin de l'œil la position de Virgil ; L'essentiel de l'attention de la sorcière multimillionnaire était focalisé sur l'irrévérencieuse Maeva, alors qu'elle lui indiquait de son ongle écarlate la direction de la sortie. Mais la petite teigne n'était pas prête à disparaitre. Sans même prévenir, d'une voix aussi calme qu’assurée, Maeva extirpa un terrifiant et honteux souvenir des mémoires de la sulfureuse romancière. Un détail insignifiant de ses ébats sexuels que seule la sorcière nymphomane et son défunt amant secret pouvaient connaitre ; Un geste anodin dans lequel, brulant de se concentrer égoïstement sur son propre plaisir, elle retournait sans une once de culpabilité le portrait de la jeune Maeva. Bouche bée et déconfite, alors que ses pensées paniquées s'entrechoquaient les unes avec les autres, la pie décontenancée se mua alors en bécasse trop loquace.

"C'est impossible… NoOon… Co... Comment peux-tu savoir…? Tu étais planquée sous le lit ou bien…? " bredouilla-t-elle maladroitement alors qu'elle avouait, sans même le vouloir, son innommable et torride liaison avec feu James Smith ; L'époux infidèle de sa meilleure et seule véritable amie. Elle se sentais salie, alors qu'un tsunami de honte ensevelissait la libidineuse romancière, dont le regard perdu et terrifié à la fois, parcourait l'espace à la recherche d'une réponse à ce déluge humiliant. Ses joues empourprées par la honte contrastaient avec la peur livide s'inscrivant sur son visage blême. Après moults atermoiement ; ses yeux exorbités se posèrent sur l'armoire contenant son coffre à souvenir. Immédiatement, tout devint plus clair dans son esprit embrumé, alors que l'ébauche d'une intrusion machiavélique prenait forme. Les deux petites crapules avaient fouiné dans sa niche à souvenirs ; Ils lui avaient violé sa mémoire! Virgil et Maeva étaient désormais fixés sur ses secrets les plus inavouables de son passé. Sans cesse, elle avait martelé à ses apprentis journalistes de Multiplettes que le pouvoir résidait dans le fait de savoir… Alors qu'elle comprenait enfin d'où provenait l'attitude décomplexée et l'assurance omnipotente de ses deux tourmenteurs, elle se sentait prise à son propre jeu ; Celui du scandale.  

Elle était foutue! Mortellement foutue! Car au-delà du souvenir de ses fessées torrides administrées par le défunt James Smith ; Mildred Magpie craignait une raclée autrement plus définitive si le souvenir de sa délation aux Mangemorts tombaient entre les mains impitoyables de la justice magique. Ni ses galions, ni sa réputation ne la sauverait d'une haute trahison. Elle le savait… Marlène McKinnon était cette tache indélébile de son histoire, qui pouvait la conduire directement à l'échafaud. Mildred Magpie pouvait presque entendre l'écho de ses gloussements jubilatoires, émis lors de l'exécution de l'affreuse Lauren McGowan… Désormais, alors qu'elle pouvait se retrouver à cette même place, celle de la condamnée, c'est l'angoisse qui lui nouait la gorge. Tel un virus mortel qu'il fallait éradiquer immédiatement à la source, Mildred saisit toute l'importance de faire disparaitre les preuves. Virgil et Maeva ne quitteraient pas cette pièce sans que cette affaire de vol de souvenirs ne soit réglée d'une manière ou d'une autre. Vociférant comme un pangolin à l'agonie, Mildred cracha son trop plein de rage à la face de ses bourreaux sans scrupules.    

"Bande d'infâme petite crapules! Vous avez osé me violer ma mémoire! Sur mon âme, vous allez me le payer! Rendez-moi immédiatement mes souvenirs, ou je jure que je vais vous massaaa… "

Mildred n'eut pas l'occasion de terminer sa phrase, que sa baguette lui glissait déjà des mains sous l'effet d'un sortilège informulé. Aussi impotente en combat magique, qu'un âne sur un champs de course ; Mildred fixa bêtement sa paume de main ouverte, avant de jeter un regard aussi déconfit qu’outré en direction de celui qu'elle avait quitté une seconde de trop des yeux. Aussi félon soit-il, il n'allait tout de même pas oser s'attaquer à une sorcière de son rang, professeur de surcroit!?

"Espèce de petite ordure, tu vas meee… "

Encore une fois, elle fut coupée dans ses invectives. La bouche de Mildred s'arrondit alors de surprise et d'effroi, sans pour autant avoir l'opportunité d'émettre le moindre cri courroucé supplémentaire. En effet, un second sortilège vint la heurter et secouer son opulente poitrine, avant que son corps entier ne soit figé comme une vulgaire statue de sel. La sorcière voulut protester mais aucun son ne jaillit de sa bouche, alors que déjà un troisième sortilège de mutisme volait vers elle pour lui subtiliser son arme de prédilection : la parole.

Sans sa langue de journaliste à scandale et la liberté de ses mouvements ; La sorcière saucissonnée se sentait à la merci complète de ses deux tourmenteurs. Seuls les soubresauts haletant de ses narines, et ses pupilles dilatées d'horreur roulant dans ses orbites traduisaient le désarroi intérieur piégé dans son corps immobilisé. En voyant l'immonde petite crapule Virgil se gargariser d'avoir réussi l'exploit de lui faire fermer sa bouche ; Mildred sentit un violent vent de panique déferler en elle, sans qu'elle ne puisse le traduire corporellement parlant. Lorgnant de manière désespérée en direction de son Pear inatteignable qui reposait sur sa table de nuit : Mildred Magpie se sentait clairement en danger! Surtout lorsque Virgil le Vengeur approchait son faciès répugnant du sien, pour lui souffler une insulte aussi brulante que désobligeante. Un affront auquel, elle ne pouvait point répondre. Oui, elle était bel et réduite à la l'état de vieille truie bien grasse, dont la vie était suspendue à un maigre fil, et qui se morfondait dans l'attente de la piqure mortelle du couteau de son bourreau. L'image porcine de l'insulte la ramena à un portrait honteux qui avait fleurit quelques semaines auparavant sur une paroi de Poudlard. Un crime odieux pour lequel, la grande délatrice de Poudlard avait accusé injustement Linnet Sneals. Et si tout était la faute de Virgil?

Un petit filet de bave dégoulina de sa bouche ouverte et paralysée, alors que son regard horrifié cherchant à échapper à Virgil, se posait sur celui-ci non moins rassurant de Maeva. Allait-elle mourir? Allaient-ils la trainer jusqu'à son jacuzzi privatif pour la jeter et la laisser se noyer bouche ouverte dans son bain bouillonnant? Quoiqu'il en soit, jamais de toute sa vie, Mildred Magpie n'avait ressenti une telle peur panique…


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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeLun 30 Mar 2020 - 17:38
Les bégaiements de Mildred Magpie tirèrent un sourire victorieux à Maeva, satisfaite de son petit effet. La romancière se savait prise à son propre jeu, et c’était parfaitement délicieux de voir cela. Elle qui pointait le bout de sa plume à papote dès qu’elle voyait un moyen de créer un scandale pour se faire de l’argent, se retrouvait brusquement prise au piège par deux élèves – deux élèves qu’elle haïssait profondément. Et elle pouvait toujours s’égosiller, elle pouvait toujours les menacer, menacer leur famille, leurs amis, leur avenir, Maeva savait pertinemment qu’elle ne ferait plus rien pour leur nuire. Car ce que Mildred redoutait plus que tout – plus que la vieillesse, même – c’était de perdre la face en société. De voir sa popularité s’effondrer, de perdre cette jolie couche de brillance qui lui donnait l’impression d’être importante, adulée, et aimée de tous.

Personne n’aimait les collaborateurs, personne n’aimait ceux qui avaient aidé Voldemort à accéder au pouvoir et jamais la journaliste ne pourrait se relever d’un scandale pareil, même avec tous les appuis qu’elle avait aujourd’hui. Ses plus fidèles investisseurs seraient obligés de se détourner d’elle, pour se protéger, ses fans la laisseraient tomber… Elle n’aurait plus rien, et, comme elle ne vivait que par la possession, elle ne serait plus rien. Cette idée lui tira un sourire noir.

Au même moment, Virgil désarmait Mildred, qui était désormais aussi dangereuse qu’un bambin brailleur. Aussi, pour parer cette dernière caractéristique, il la fit taire d’un deuxième sortilège, et la ligota avec un troisième. Voilà qui était bien plus agréable, songea Maeva en échangeant un regard satisfait avec Virgil, tandis que Magpie écarquillait les yeux, sous le coup de la colère et de la surprise. Son camarade la somma de les écouter, et la préfète-en-chef sentit que la colère de la romancière se muait en une peur panique. Tant mieux ; qu’elle ait peur comme elle avait cherché à terrifier Casey pour se venger de Virgil.

« C’est toujours mieux quand on ne l’entend plus. » répondit Maeva en adressa un sourire lumineux à la journaliste.

Elle l’observa un instant en silence.

« C’est fini. On sait tout. Ça ne sert à rien de nier non plus. » La prévint-elle en levant son index devant elle. « Comment vous avez vendu Marlene McKinnon, le courrier que vous avez rédigé… Comment elle est morte, avec l’intégralité de sa famille, par votre faute. » Elle secoua doucement la tête. « Et ça, ma chère Mildred, c’est très mauvais pour vos affaires, permettez-moi de vous le dire. Je veux dire, Virgil, tu aurais envie d’acheter le livre de quelqu’un qui a collaboré avec Voldemort ? » fit-elle d’une voix catastrophée. « Vous n’aurez plus rien. Absolument rien. On a la preuve de votre acte, et on peut la rendre publique à n’importe quel moment… » menaça-t-elle.

Elle s’écarta ensuite de la romancière. Ils avaient toutes les preuves dont ils avaient besoin, et, à vrai dire, ils étaient renseignés sur le cas Marlene McKinnon. Ils avaient veillé tard dans les rayons de la bibliothèque – un lieu qui ne leur était pas familier – et avaient pu rassembler suffisamment de documentation pour leur permettre de faire des liens avec le souvenir qu’ils avaient vu dans la pensine de la romancière. Mais elle savait que Virgil voulait vérifier que le souvenir n’était si altéré, ni incomplet. Maeva ne s’était pas opposée à ce plan, arguant seulement qu’elle ne serait pas d’une grande utilité à son camarade pour cette partie – elle n’avait, en effet, pas vraiment de compétences en legilimencie, contrairement à lui. Elle préféra alors s’effacer un peu, pour le laisser faire son travail.


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Virgil Forbes
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeJeu 2 Avr 2020 - 8:12
Pour le plus grand plaisir de Virgil, l’expression changea dans le regard de Mildred Magpie. Privée de sa principale arme – la parole- elle se retrouvait acculée, à leur merci et elle commençait seulement à entrevoir le potentiel pouvoir de nuisance des deux adolescents qui lui faisaient face. Elle semblait horrifiée.  

Le Gryffondor s’écarta légèrement pour laisser le soin à Maeva de terroriser un peu plus la romancière à scandales. Virgil avait bien conscience de se livrer à une activité abjecte et surtout passible d’une lourde sanction judiciaire.
Ce n’était pas un vulgaire manquement au règlement de l’école auquel  ils se livraient cette fois. Il s’agissait là d’un véritable délit : Séquestration, menace, chantage… Ils risquaient gros tous les deux  et seul le silence de Mildred Magpie leur garantirait de ne pas être inquiétés par la justice.

Pour cela, ils devaient lui faire comprendre qu’elle avait bien plus à perdre qu’eux dans cette histoire et Maeva convoqua sans mal les bons arguments.

« Je veux dire, Virgil, tu aurais envie d’acheter le livre de quelqu’un qui a collaboré avec Voldemort ? » demanda-t-elle sournoisement.

L’adolescent, bras croisés sur le torse, secoua lentement la tête de gauche à droite. « Plutôt crever. » répondit-il, ses yeux cernés plongés dans ceux de Mildred Magpie. Elle était coincée, faites comme un rat.

Désireux de faire monter la pression d’un cran, l’adolescent déploya les bras et jeta un sortilège de lévitation sur un guéridon rococo qui plana  jusqu’à lui. Mildred ne devait pas perdre une miette de ces préparatifs. Il sortit une série de petites fioles vides de sa poche et les aligna tranquillement les unes à côté des autres, tout en s’efforçant de contenir le sourire malsain que lui inspirait cette mise en scène macabre qui n’avait qu’un seul but, terrifier davantage Magpie.

Il se tourna d’ailleurs vers elle, un sourire tranquille posé sur ses lèvres fines, et défit ses boutons de manchette pour se mettre à l’aise et enrouler sa chemise sur ses avant-bras. Ce lent cérémonial visait à préparer l’esprit de Mildred à l’intrusion. Plus elle serait affolée et inquiète par anticipation moins elle parviendrait à mobiliser ses défenses psychiques. Logique.

Certes, ils avaient déjà une belle preuve de sa culpabilité dans l’affaire McKinnon mais Virgil estimait qu’il devait aller chercher l’information à la source, pour une qualité de souvenir optimale. Il avait eu la chance de pratiquer plusieurs intrusions à Skye, dans le cadre de son stage, et il se sentait dorénavant capable d’aller fouiner dans l’esprit d’une personne pour y localiser un souvenir bien précis, en l’occurrence, tout ce qui avait trait, de près ou de loin, à Marlene McKinnon. Ce soir, il espérait bien récupérer une série de réminiscences qui confondraient encore plus précisément la romancière dans cette affaire. Des preuves irréfutables pour la mettre à genou.
L’adolescent échangea un regard entendu avec Maeva et reporta son attention sur la sorcière saucissonnée. Il se racla la gorge :

« Mildred, il est l’heure, souffla-t-il d’une voie doucereuse, faussement tranquillisante. Il se positionna face à elle et pointa sa baguette droit sur son crane, l’heure de faire une petite promenade dans le passé. » Il ferma les yeux et lança le premier informulé.


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Mildred Magpie
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeLun 13 Avr 2020 - 17:13
En état de choc, le regard paniqué de la romancière pétrifiée ne cessait de jouer au ping-pong, passant frénétiquement de l'un à l'autre de ses deux bourreaux. Ce qui était sur le point de se produire, était tout bonnement inimaginable! Inqualifiable! Impardonnable! Comment deux élèves de Poudlard pouvaient-ils oser s'en prendre à une enseignante, de surcroit mère de famille!? Sans l'ombre d'un associé à leurs bottes, sans l'éclat d'une fortune amassée :  Cette tentative de vengeance n'était que de la folie pure! Avaient-ils conscience des risques? Pour sortir une telle carte de sa manche, il fallait forcément avoir du jeu ou être désespéré. Ok! On la voyait peut-être écrire une lettre crachant sa haine de Marlène McKinnon à un Mangemort, mais rien ne prouvait qu'elle l'avait envoyée. Mildred Magpie ne pouvait concevoir que des malheureuses petites fioles de souvenir subtilisée à son insu, puissent ébranler son puissant empire pavé de corruption! Et pourtant… En grande tragédienne, la sorcière influente pourrait très certainement faire jouer ses contacts, récuser ses accusations, mandater des tueurs à gages pour faire disparaitre ses odieux accusateurs! Mais cela serait-il suffisant pour éteindre l'incendie qui bourdonnait dangereusement dans les entrailles de son palais d'argent?

L'incorrigible Maeva fut celle qui brisa la barrière de déni derrière laquelle la multimillionnaire cherchait désespérément à se planquer. Sur l'échiquier de la vengeance, l'odieuse petite catin orpheline avançait cruellement ses pions pour encadrer une reine aussi isolée que privée du moindre mouvement. Certes, elle n'était pas encore échec et mate, et pouvait toujours espérer entrainer son adversaire dans sa chute… Mais indiscutablement, ce scandale de trop finirait par avoir sa peau, et l'œuvre de toute une vie. De l'image de star adulée des foules, Mildred Magpie basculerait inévitablement à celle de honte suprême du Monde Magique. La multimillionnaire deviendrait celle qu'il ne faut surtout pas prononcer le nom. Elle sombrerait dans l'horreur absolue, dans une cellule sans lumière d'Azkaban. Puis après des années d'un procès humiliant ; Elle serait brulée vive en place publique sous le regard comblé d'une foule assoiffée de vengeance! Une horde de fans déçus qui jetterait les pages de ses propres romans pour alimenter le brasier incandescent et raviver ses hurlements de douleur. Puis tout ce petit monde finirait par oublier qui elle était… Tout ce qu'elle avait bâti serait édulcoré… L'histoire oublierait les causes et les circonstances de cette tragédie, pour ne garder d'elle que l'image déplorable d'une horrible traitresse Mangemort. Responsable de la mort d'une famille entière…

Usant d'une formule de mépris employé par Virgil ; Mildred n'était pas loin de penser qu'il valait mieux "Plutôt crever" que de voir ses vieux démons du passé resurgir et la tourmenter à nouveau. Périr immédiatement dans un mensonge doré, plutôt que d'avoir à affronter l'ignoble vérité.

Malheureusement pour la sorcière saucissonnée, le cauchemar était très loin de s'achever rapidement pour elle. Au contraire. Ses deux tourmenteurs n'avaient aucunement envie de s'arrêter en si bon chemin. Signe d'une nouvelle étape dans l'horreur, ils s'apprêtaient à commettre un acte si odieux qu'il échappait encore à l'esprit pourtant machiavélique de la Diva de Bristol. Faisant valser un précieux petit guéridon jusqu'à sa position de bourreau, Virgil aligna méthodiquement de multiples et inquiétantes petites fioles devant le regard hagard de la multimillionnaire en panique. Que se tramait-il? Il fallu bien plusieurs longues secondes, avant que Mildred Magpie ne saisisse enfin toute la portée et l'abjecte finalité de cette troublante mise en scène. L'apprenti traqueur avait pour intention de s'introduire de force dans sa mémoire - lui dérober ses souvenirs sans son consentement - Bref, commettre un acte aussi monstrueux que destructeur!

Le regard mortifié et rendu aussi globuleux que celui d'une grenouille de laboratoire sur le point de se faire disséquer vivante la cervelle ; Mildred Magpie voulait hurler sa détresse, secouer la tête en guise de refus, et implorer la pitié de ses deux tortionnaire… En vain. Ce qui était sur le point de se produire n'était rien d'autre qu'un viol de mémoire en réunion. Un crime intolérable et justiciable, qui pouvait conduire directement les deux adolescents dans une cellule d'Azkaban! Alors que ces derniers échangeait un regard terrifiant et complice; Tous les espoirs de survie mémorielle de Mildred Magpie se braquèrent sur Maeva. Contrairement à l'impitoyable et vil Virgil, la Diva pétrifiée pensait pouvoir émouvoir la jeune fille qui n'avait, à ses yeux, point de griefs assez lourds à son encontre. Certes Maeva pouvait se sentir légitimement blessée dans sa chaire : Mais depuis quand une floppée d'insultes et une banale liaison adultère pouvaient justifier l'exécution d'un tel châtiment? Allait-elle se rendre complice d'un acte aussi ignoble? Voila pourquoi, les yeux implorants de la romancière recherchèrent une forme de compassion et de solidarité féminine dans le regard implacable de Maeva. Mais aucun pardon, aucune pitié, ne firent écho à la supplique silencieuse de la romancière ; tandis que Virgil l'invitait à faire une petite promenade dans le passé… Dans son passé. La sorcière en panique loucha de manière atroce et ridicule en direction de la pointe de baguette qui venait de se planter au milieu de son front.

Alors qu'elle plongeait tête première dans son indicible passé ; Mildred comprit que l'heure des confessions avait sonné...

Voyage mémoriel, dans les méandres du passé de Mildred Magpie…:

*****

Face à cette intrusion mémorielle contrainte et forcée, alors qu'elle était plongée dans les limbes de son subconscient : Les fréquences cardiaques de Mildred Magpie s'activèrent soudainement de manière brutale. Son corps entier semblait surréagir de façon anormale! Cherchait-elle à éjecter Virgil de ses souvenirs? A l'empêcher d'atteindre la vérité? Quoiqu'il en soit, alors qu'elle se retrouvait confrontée à son odieuse trahison impunie ; La respiration de Mildred Magpie s'accéléra à un rythme effréné ; Ses petites narines s'agitèrent comme les ailes d'un petit papillon piégé dans une tempête. Bien que déjà cloisonnée par les effets d'un maléfice d'entrave ; La silhouette entière de la romancière sembla se contracter sous l'effet de soubresauts inconnus, tandis que des filaments de bave s'épandaient de sa bouche à demi-close comme un nourrisson recrachant sa compote. S'il ne voulait point causer de graves troubles mentaux ; Virgil allait devoir interrompre rapidement son voyage dans le passé de la romancière. Signe d'un profond chaos interne ; Les pupilles de Mildred basculèrent subitement en arrière, conférant à son regard une blancheur aussi effrayante que cadavérique… Ooopsy! Sans le vouloir réellement ; Virgil et Maeva venaient-ils malencontreusement de réduire la diva de bristol à l'état de légume?


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Virgil Forbes
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeJeu 16 Avr 2020 - 7:05
Vu de l’extérieur, il ne se passait pas grand-chose dans ce luxueux appartement privé. Virgil et Mildred étaient immobiles au milieu du salon, yeux clos, la baguette de l’adolescent délicatement posée sur la tempe de la romancière. Pourtant sous les paupières closes du jeune homme on pouvait deviner le mouvement incessant de ses globes oculaires comme s’il passait en revue des centaines et des centaines de souvenirs. Il n’avait pas eut trop de mal à percer les défenses psychiques de la romancière tant elle était fébrile avant même d’avoir commencé. La priver de sa principale source de nuisance – la parole- l’avait plongée dans une forme de panique par anticipation l’empêchant de se défendre convenablement face à un sorcier pourtant débutant dans les manipulations mentales magiques.

Par cinq fois, Virgil interrompit ses recherches pour tirer un long filament de souvenir de l’esprit de Magpie. Par cinq fois, il le déposa dans une fiole stérile qu’il referma soigneusement pour ne pas l’altérer.  La réminiscence devait rester aussi pure et intacte que possible.

Toutefois, Mildred commença à montrer quelques signes de faiblesse : Des tressautements infimes d’abord, puis des soubresauts qui précédèrent de véritables convulsions saisissant tout son être, jusqu’à son esprit.  Cette crise se traduisit par une sorte de tremblement de terre psychique, d’énormes arcs électriques mentaux, empêchant Virgil de se concentrer pleinement sur sa traque de souvenir. Il dut finalement se résoudre à abandonner ses recherches alors que Mildred sombrait lentement dans un trouble épileptique.

L’épilepsie était l’une des conséquences liée à la traque de souvenir mémoriel. Tobias Stern l’avait expliqué à Virgil. A Skye, les traqueurs plaçaient leurs patients sous solution médicamenteuse  calmante plusieurs heures avant l’intrusion afin de préparer au mieux la psyché mais Virgil n’avait pas put bénéficier de ce luxe ici.
Il quitta donc l’esprit de la romancière à contrecœur et observa ses yeux révulsés et sa bouche écumeuse sans l’ombre d’un regret. Complètement insensible. Virgil n’était pas connu pour être la personne la plus empathique du monde à la base et il avait l’impression que cette caractéristique s’était affirmée considérablement alors qu’il observait le visage tordu et crispé de la romancière. Il ne ressentait absolument rien : Ni remords, ni peur à l’idée d’être allé trop loin... Rien.

Une petite voix au fond de son esprit lui soufflait que cette absence d’émotion n’était pas vraiment normale. Il aurait du ressentir quelque chose… mais quoi ? Le jeune homme se tourna vers Maeva et croisa fugacement son regard. Etait-elle dans le même état d’esprit que lui ? Estimait-elle qu’ils étaient allés trop loin ou qu’au contraire Mildred ne récoltait que ce qu’elle méritait ? Que pensait-elle de ce sordide spectacle ? Était-elle choquée ? Satisfaite ?

Certes ils avaient convenus ensemble de ce plan mais il y avait parfois un profond décalage entre la planification – abstraite- et le passage à l’acte –terriblement concret. Peu désireux de poursuivre cet examen de conscience, Virgil remisa, comme souvent, ses questionnements à plus tard – voir, à jamais. Il pointa sa baguette sur Mildred et invoqua une série d’incantation apprise à Skye visant à lui rendre pleine conscience.

« J’ai ce qu’il nous faut. » finit-il par dire à Maeva le temps que Mildred reprenne ses esprits.

« Prépare toi, c’est bête à manger du foin, souffla-t-il en rangeant soigneusement  les fioles dans la poche intérieure de sa cape, Magpie était accroc au mec de McKinnon, un certain Ethan Luther. Elle a pas supporté que le gars en question soit amoureux de Marlène alors elle a dénoncé son ancienne camarade de classe à Travers qui l’a faite tuer. Et, oups,  il haussa les épaules, paumes tournées vers le ciel, Luther est aussi mort dans l’assaut. »

Virgil secoua la tête de dépit. Il passait volontairement sur les côtés les plus attachants de Mildred qu’il avait pu entrevoir dans ses souvenirs, se contentant de retranscrire les faits, et simplement les faits, à sa binôme.

« On va pouvoir passer à l’étape deux… » souffla-t-il à l’attention de Maeva tandis que Magpie revenait progressivement à elle. L’adolescent s’approcha  lentement de la romancière, l’observa de son regard cerné et décida finalement de lui rendre l’usage de la parole.

« Alors, comment allez-vous Mildred ? demanda-t-il d’une voix doucereuse, ce petit voyage dans le passé vous a plu ? Il fit mine d’attendre sa réponse avant d’ajouter, Moi j’ai adoré. Surtout le passage où vous dites que vous êtes la pire des traitresses, un monstre, une sorcière sans honneur. C’était vraiment très touchant. Il laissa fleurir un sourire malsain sur son visage ravi à l’idée de la plonger dans une peur panique. Ça c’était pour Casey,  Je suis sûr que la Fondation de la Dernière Chance va beaucoup apprécier ce témoignage… »

Cette organisation internationale aidait les gouvernements à faire comparaître les criminels de guerre devant la justice. Aucun doute, les membres de la Fondation seraient particulièrement intéressés par  les souvenirs compromettants glanés dans l’esprit de la journaliste à scandale. Virgil n’était pas un expert en politique mais il estimait que Maeva et lui détenaient un moyen de pression inestimable. Même si la romancière figurait parmi les proches de Marchebank, le ministre ne pourrait pas résister à la pression internationale. Il n’était pas stupide au point de compromettre ses alliances à l’étranger pour protéger Magpie, une vulgaire journaliste à scandales,  qui  trainait déjà derrière elle de nombreuses casseroles.

Ils la tenaient, mais ils devaient aussi s’assurer de sa loyauté envers eux. Ils ne pouvaient pas prendre le risque qu’elle cherche à les réduire au silence.

C’est là que Maeva entrait en jeu…


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Maeva Virtanen
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeMer 22 Avr 2020 - 11:13
Silencieuse, Maeva observait Virgil, qui avait fermé les yeux au moment où il était entré dans l’esprit de Mildred. Sous ses paupières closes, elle devinait le mouvement de ses globes oculaires, signe qu’il était plongé dans un travail difficile et délicat, duquel il ne valait mieux pas l’interrompre. Aussi, la jeune femme resta immobile, et détourna son regard pour le poser cette fois-ci sur Mildred. La romancière n’était pas en grande forme, comme le témoignait les tremblements qui commençaient doucement à secouer son corps. La préfète-en-chef fronça doucement les sourcils, lorsque ces simples tremblements se transformèrent en véritables convulsions, alors que de l’écume coulait de sa bouche entrouverte.

De la magie de l’esprit, Maeva n’avait que quelques vagues notions de ses cours de Défense Contre les Forces du Mal – le professeur Corrigan leur avait surtout expliqué qu’il s’agissait d’un art très difficile à acquérir, et qu’il ne valait mieux pas se risquer à le pratiquer sans supervision d’un sorcier expérimenté. En tout cas, elle n’avait pas le souvenir qu’une excursion dans l’esprit d’autrui puisse provoquer de tels symptômes. Mais un regard vers Virgil – qui ne paraissait pas inquiété le moins du monde – la rassura ; il était bien plus calé qu’elle en la matière, aussi devait-il avoir prévu un élément comme celui-ci.

Ses yeux croisèrent alors ceux de son ami, alors qu’une question muette flottait dans la pièce silencieuse. Etaient-ils allés trop loin ? Le cœur de Maeva, pas complètement à la souffrance infligé aux autres, balançait entre la satisfaction et la culpabilité. Elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une légère pointe de gêne à la vision de la romancière, effondrée sur le sol. Pour autant, elle ne bougea pas pour l’aider, ou pour la réveiller, car, bien rapidement, la satisfaction prit le dessus. Mildred Magpie n’avait que ce qu’elle méritait, au fond. Et, si Maeva avait été à sa place, allongée inconsciente à ses pieds, jamais elle n’aurait ressenti la moindre once de culpabilité envers son geste. Forte de cette certitude, Maeva laissa un léger sourire fleurir sur ses lèvres.

« Donc elle a vendu aux Mangemorts une famille entière par déception amoureuse ? » souffla Maeva en secouant la tête. « Mais quelle… »

Aucun mot n’était assez fort pour exprimer le dégoût qu’elle ressentait actuellement, aussi elle ne termina pas sa phrase, mais le regard qu’elle porta sur Mildred en disait long sur ses sentiments.

Maeva était, au fond, une personne très manichéenne, qui voyait la vie en noir ou en blanc ; les nuances de gris, au milieu, lui paraissaient très floues. Mildred était – et cet ultime souvenir le prouvait encore plus – une personne abjecte, détestable, prête à sacrifier n’importe qui si cela pouvait bénéficier à sa vie personnelle ou professionnelle. Elle avait insulté Maeva à de multiples reprises, salit la mémoire de ses parents, torturé le petit-frère de Virgil, et était coupable de l’assassinat d’une famille entière de nés-moldus lors de la Grande Guerre. Et encore, ce n’était que la surface, songea-t-elle en secouant doucement la tête. Aussi, forte de ces informations, Maeva ne prendrait pas la peine de chercher à Mildred des excuses, des circonstances atténuantes. Chercher le bon chez quelqu’un de mauvais était, à son sens, une façon de dédouaner la personne.  

« Maintenant que nous avons tout ce qu’il nous faut pour vous incriminer aux yeux de l’intégralité de la société magique, vous allez nous écouter très attentivement, n’est-ce pas ? » intervint Maeva à la fin du discours de Virgil. Elle s’avança vers la journaliste, sans la quitter des yeux.

« Mais on commence malheureusement à vous connaître, Mildred. » soupira Maeva. « Et je suis prête à parier qu’au moment où je vous parle, vous êtes en train de chercher un moyen de vous venger, de nous faire payer, de nous réduire au silence… » Elle fronça les sourcils. « Alors, nous allons faire un pacte. » annonça-t-elle, d’un ton qui ne souffrait d’aucune contradiction. « Vous allez vous engager à ne rien tenter contre nous, nos familles, nos proches, d’une quelconque manière. Vous allez jurer de ne pas chercher à nous blesser, à nous tuer, à nous faire chanter. Mieux que ça, vous allez vous assurer de notre confort de vie, en mettant, par exemple, à notre disposition, les nombreux privilèges dont vous jouissez dans le monde Magique. » Elle laissa quelques instants à Mildred, le temps qu’elle comprenne tous les enjeux de cette promesse. « J’aimerais vous dire que j’ai confiance en vous pour tenir cette promesse, et que, en échange de celle-ci, nous garderons votre petit secret, mais je ne suis pas suffisamment naïve. » Mildred était puissante et surtout, très malhonnête. « On va donc faire un Serment Inviolable, vous et moi. Virgil sera notre Enchanteur. »


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Mildred Magpie
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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeSam 9 Mai 2020 - 12:06
Combien de temps était-elle restée à la merci de ses bourreaux ? Mildred Magpie ne saurait la dire alors qu'elle retrouvait sa conscience et la pleine liberté de ses mouvements. À la vue de son faciès déformée par une peur panique venue d'un autre âge, la romancière peinait véritablement à se remettre de ce plongeon terrifiant dans les pires heures de son passé. Telle une marionnette à qui l'on venait de couper les fils, elle retomba lamentablement à quatre pattes au sol. Ses épaules suivant le rythme effréné que lui dictait son souffle haletant. La sorcière tourmentée fixa longuement une latte de son plancher, avant qu'un petit filet de bave ne vienne s'échapper de sa bouche écumante. Du revers de sa main tremblante, Mildred voulut s'essuyer maladroitement les lèvres sur la manche de sa nuisette transparente. Une décision qui ne fit qu'étaler son rouge à lèvres en un affreux sourire sanguinolent digne du Joker. La Diva divaguait dans les méandres de son âme tourmentée, alors que les souvenirs du monstre qu’elle avait été, lui était revenu à l’esprit aussi violemment qu’un boomerang tranchant en pleine figure. L’air de rien, ses deux persécuteurs disséquaient ses actes passés, sans une once de remord pour la torture mentale qu’ils venaient de lui infliger. Non, ce n'était pas qu'une simple déception amoureuse, ou une sordide jalousie d'adolescence. Luther était bien plus que cela. C'était l'homme qui avait chaviré son cœur, et contrebalancer toute l'histoire de sa vie.

Qui sait? Sans cette odieuse trahison amoureuse, Mildred Magpie serait peut-être devenue une femme admirable, aussi généreuse que bienveillante… Et non ce mot ordurier en six lettres que se retenait de lui cracher à la figure, la vengeresse Maeva. Se relevant sur ses genoux ; La romancière joignit ses deux mains sur son visage baigné de larmes. Mais très vite ses pleurs et ses soubresauts larmoyant furent interrompus par une sentence impitoyable du Vil Virgil. Le visage effaré de la multimillionnaire jaillit de ses deux mains, tel un diable bondissant de sa boite.

"L'étape deux??? PardoOon? Mais de quoi parlez-voOous? " croassa-t-elle en panique.

Virgil se rapprocha d'elle, aussi lentement qu'un affreux crotale sur le point d'envenimer une proie piégée. De peur ou de rage, la lèvre inférieure de Mildred frissonna alors que son ennemi juré osait lui demander sadiquement dans quel état d'esprit elle se trouvait actuellement. Que répondre à cela? Dans l'état actuel des choses, la romancière avait l'impression d'être suspendue au-dessus d'un lac de lave, ses jambes battant l'espace pour éviter les flammes de l'enfer venant lui lécher les fesses? Bref, elle était en piteuse posture. Mais plutôt que de s'en arrêter là, ce diable cerné comptait pousser encore plus loin l'ignominie. Après lui avoir littéralement violer la mémoire, il comptait utiliser sa petite récolte de souvenir compromettant pour cette-fois : Déchirer sa vie, détruire son empire et ruiner le souvenir de son existence. Était-il sérieux? Allait-il oser la dénoncer à la Fondation de la Dernière Chance? Si tel était le cas, alors cela revenait à signer son arrêt de mort.

"Non, pitié! Pour l'amour de dieu, ne faites pas cela! Cela pourrait me conduire directement à l'échafaud! Je le devine ; Vous n'êtes point des meurtriers, n'est-ce pas? Je suis certaine que vous ne voulez pas me voir mourir condamnée? Cela ne vous ressemble pas, non? " Visage livide et même en papillonnant des cils, Mildred comprit immédiatement que pour sauver sa vieille peau, cet argument n'était peut-être pas des plus judicieux. À en juger par leurs regards, ils rêvaient de la voir danser au bout d'une corde, ou même vociférer de douleur sur un bucher. En jouant les tragédienne grecque, elle chercha à s'attirer les faveurs et l'empathie de ce jury diabolique : "Je vous en supplie… Si vous saviez comme je regrette mes erreurs du passé. J'étais jeune et amoureuse. Une bécasse, bien plus qu'une traitresse meurtrière! Je vous en prie croyez-moi! Epargnez-moi! Que celui qui n'a jamais péché par amour me lance la première pierre. Non, ok, oublions les pierres. C'est un mauvais exemple. Répondez juste à cette question : Pourquoi n'aurai-je point le droit d'avoir une seconde chance? "

Même Voldemort avait eu le droit à une seconde chance, après tout? Non? Mais bien plus qu'une seconde chance, Mildred Magpie ne cherchait qu'à gagner du temps et trouver une solution de repli pour se débarrasser efficacement et le plus rapidement possible de ces deux moustiques mortels sur le point de contaminer tout son être. Le nom enchanteur et exotique d'IgnacioOo résonnait dans sa boite crânienne, comme le refrain d'une prière providentielle pouvant lui permettre de sauver ses précieuses miches. Elle se donnerait alors un plaisir immense à voir leurs carcasses disparaitre dans les eaux saumâtres du port de Bristol. Mais c'était sans compter sur l'étape deux, et sur l'inflexible Maeva qui s'approchait d'elle pour lui réciter la suite de son calvaire. Ou plutôt ses devoirs. En effet, sourcils froncés, la jeune Gryffondor lui énonça les bases d'un engagement, dans lequel la sorcière multimillionnaire devait de résoudre définitivement à ne plus rien entreprendre de négatifs contre ses deux tortionnaires, mais aussi de subvenir à leur besoin. Et puis quoi encore!? Elle allait leur masser les pieds en leur chantant des sérénades? décidemment, Maeva et Virgil étaient bien naïfs s'il pensait pouvoir la faire chanter de la sorte! Faisant mine d'intégrer toutes ses informations, Mildred se saisit le menton avec gravité, avant d'osciller la tête à l'affirmative. En reine de la fourberie, elle leva alors sa main droite en l'air en signe de promesse éternelle, et posa sa main gauche sur sa poitrine là ou battait son cœur.

"Vous avez ma parole! Jamais plus je n'entreprendrai quoi que ce soit d'hostile contre vous et vos proches, et je subviendrai également à tous vos besoins et votre confort. Je vous le jure sur la tête de mes deux précieux jumeaux! "

Jurait-elle sur sa poitrine opulente ou sur la tête de ses deux enfants? Dans tous les cas Mildred se réjouissait d'avance de pouvoir duper ses ennemis. A peine auraient-ils tourner les talons qu'elle contacterait IgnacioOo pour lui soumettre un contrat en or massif! Le genre de proposition qui ne se refuse pas, et qui éradiqueraient sur le champ ces deux vermines! Mais au grand dam de la Diva des Folies Sorcières, Maeva et son complice ne semblaient plus disposer à croire la moindre baliverne émanant de sa bouche perfide. Le temps des fausses promesses était révolu pour laisser place à quelque chose d'inqualifiable! Un serment inviolable! Mildred mit un temps considérable à ingérer cette terrible information, et ce que celle-ci sous entendait. La vie entière de la romancière s'en trouverait chamboulée, et ne tiendrait qu'à sa capacité de retenir sa langue haineuse. Jusqu'à la fin de ses jours, elle allait devoir protéger et tenir un secret qu'elle jugeait irrecevable! Se retenant de justesse à un guéridon, la sorcière manqua tomber à la renverse. Elle préférait mourir que d'avoir à subir les affres de pacte ignoble! Elle braqua un regard de biche affolée sur Virgil, avant de lui soumettre les questions qui lui brulaient les lèvres.

"En plus d'être criminel, c'est un pacte intenable! Comment voulez-vous que je ne me trahisse point? Ma fortune est étroitement surveillée au Galion prêt! Chaque jour, je dois rendre des comptes à mes banquiers! On me surveille, moi aussi! Même si je tiens parole, comment pourrai-je me soustraire à tous ceux à qui je dois rendre des comptes? Je ne peux pas vivre éternellement avec un couperet au-dessus de ma tête! Autant me condamner à mort que d'avoir mes fesses posées dangereusement entre deux chaises! " Une lueur de dégout scintilla dans son regard, avant qu'elle n'ajoute : "Virgil! Tu n'es qu'un monstre au sang froid! Tu veux juste me tuer à petit feu… Me voir souffrir. "

Mildred n'attendait plus rien de Virgil. Toujours agenouillée, elle enserra alors les mains de Maeva entre les siennes, alors qu'elle représentait sa toute dernière chance de survie. Son ultime carte à jouer.

"Je t'en prie, Maeva! J'implore ton pardon, pour tout le mal que j'ai pu te causer… Les propos blessant que j'ai pu prononcer… Les monstruosités que j'ai perpétré par le passé… Tu n'avais pas à subir cela… J'en suis immensément désolée… Jamais plus je ne causerai le moindre tort… Ma vie entière ne sera que rédemption… " Secouée par des sanglots terrifiés, Mildred usa de sa dernière flèche pour convaincre Maeva de se soustraire à ce pacte inviolable. "Tu sais depuis que je suis devenue mère… Tout a changé. Je ne suis plus la même personne. Ma vie entière est dévouée à mes deux adorables petits jumeaux : Vilfred et Winifred… Si tu voyais comme ils sont mignons quand ils tètent leurs petits pouces… Je ne veux pas les perdre." Mildred secoua la tête avec tristesse avant de prendre une longue inspiration, et d'ajouter dans un dernier souffle : "Maeva... Tu sais le vide et la douleur que cela représente d'être orpheline… Ne condamne pas mes enfants… Ne prends pas le risque de priver mes enfants d'une mère … Je les aimes si fort…  Sans moi, ils n’auront plus personne… Ils seront perdus… Qui leur donnera le sein?  Si tu ne le fais pas pour moi ; Fais-le au moins pour Vilfred et Winifred, mes adoOorables petits bébés! "

Cette supplique émouvante allait-elle lui éviter les turpitudes d'un pacte inviolable? Mildred pleurait toutes les larmes de son corps dans l'attente du verdict.  


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The Avengers [Maéva, Mildred & Virgil] Icon_minitimeSam 16 Mai 2020 - 11:17
Mildred déblatérait un flot de paroles ininterrompu. Virgil était presque tenté de la remettre sous sortilège de mutisme tellement sa voix et ses suppliques l'incommodaient. Il préférait largement quant elle se taisait et qu’elle ne cherchait pas, par tous les moyens, à réveiller une once d’humanité chez ses deux élèves. Peine perdue ! Aucun des arguments qu’elle employait ne faisaient vraiment mouche sur le Gryffondor. Que ce soit ses regrets vis-à-vis de ce qu’elle avait fait subir à Marlène McKinnon pendant la guerre  ou ses promesses quant au fait qu’elle n’entreprendrait absolument rien d’hostile contre eux, Virgil n’accordait aucun crédit à la parole de Magpie.

Et Maeva non plus. Sa camarade ne se gêna pour verbaliser ce qu’il pensait tout bas. Oui, Mildred était surement déjà en train de fomenter un plan d’attaque pour inverser le rapport de domination entre eux mais les deux Gryffondor ne comptaient pas se laisser abuser cette fois. Ils avaient décidé ensemble d’un plan infaillible et ils entendaient bien le mener jusqu’au bout.

« Alors, nous allons faire un pacte. » annonça d’ailleurs son amie.

Un pacte qui allait sceller le destin des deux adolescents à celui de la romancière. Un pacte à vie :  Un serment inviolable.

A cette idée, Virgil expira lentement afin de se mettre dans de bonnes conditions mentales pour réussir cet enchantement.  Il appliquait exactement le même processus de conditionnement qu’avant un exercice de légilimancie. Il cherchait à trouver l’état de grâce qui garantirait la réussite du sortilège :   Calme, concentration et détermination.

S’il avait déjà réalisé plusieurs intrusions mémorielles , il n’avait jamais pratiqué le sortilège qu’il s’apprêtait à convoquer ce soir. Maeva et lui s’étaient beaucoup documentés sur le sujet et ils avaient passé plusieurs heures à la bibliothèque pour étudier cette forme de magie. Théoriquement, le serment ne semblait pas si compliqué  à réaliser mais Virgil avait à cœur de le réussir parfaitement. Ils avaient décidé, d’un commun accord, qu’il serait l’enchaineur et que par conséquence,  Maeva serait l’enchainée.

Fidèle à la relation qu’il entretenait avec son amie, Virgil l’avait longuement chambrée à ce sujet affirmant que Mildred et elle allaient devenir des BFF pour la vie. Liées pour l’éternité jusqu’à ce que la mort les sépare : Trop mignon ! Ils avaient écrit ensemble les différentes clauses du serment et Virgil s’était entrainé à travailler la gestuelle et à convoquer l’enchantement.

Il s’estimait prêt pour cet ultime exercice et les plaintes de Magpie n’y changeraient  absolument rien. Virgil était ainsi fait : Sa décision était prise et il n’en dérogerait pas.

" Tu n'es qu'un monstre au sang froid! Tu veux juste me tuer à petit feu… Me voir souffrir. "

« Hum… » L’adolescent fit mine de réfléchir un instant avant de reporter son attention sur Mildred : « C’est vrai. Tout à fait. » Pour une fois, il était plutôt d’accord avec les dires de la romancière.

Il rêvait de la voir payer pour les horreurs qu’elle leurs avait fait subir à tous. A son père, à Casey – victime collatérale de leur affrontement-, à Maeva et à lui, aussi. L’adolescent se fendit d’un sourire mauvais et commença à échauffer son poignet en le faisant tourner sur lui-même.

Mildred sentait un dénouement en sa défaveur approcher dangereusement aussi convoqua-t-elle son ultime argument. Celui de la mère de famille dévouée, élevant seule ses deux adorables jumeaux. Elle se jeta littéralement à genoux devant Maeva et enserra ses mains dans les siennes. Même si Virgil avait du mal à imaginer Magpie en mère attentive et aimante il observa cette scène  de suppliques jusqu’au bout. La voix entrecoupées de sanglots, les yeux brillants,  les larmes dévalant ses joues, l’image convoquée des deux chérubins innocents…
Elle l’aurait presque convaincu.

Presque.  

« Bon, on s’y met ? » la coupa-t-il  en s’adressant à Maeva. Il faut que vous joigniez vos deux mains droites, dit-il en s’approchant des deux femmes. Il reporta alors son attention sur le visage ravagé de la romancière.

« Mildred, si vous ne voulez pas que vos deux adorables petits bébés – comme vous dites- finissent à l’orphelinat vous avez plutôt intérêt à faire ce que je vous dis. »

Il se positionna entre les deux femmes et pointa l’extrémité de sa baguette sur leurs mains jointes. Il laissa passer un bref silence pour se concentrer et prit finalement la parole au bout de quelques instants :

« Mildred, vous engagez vous à ne rien tenter contre nous, nos familles, nos proches ? A ne pas chercher à nous blesser, à nous tuer, à nous faire chanter ? » demanda-t-il alors avant de préciser avec un regard insistant pour la romancière, - nos familles, au sens large du terme. »

Virgil avait longuement réfléchi aux personnes qu’il voulait voir protégées dans ce pacte. En priorité, il avait placé ses trois frères, évidemment. Il ne supportait pas l’idée que Magpie puisse de nouveau s’en prendre à Casey ou à Gabriel par sa faute. Virgil était loin d’être le meilleur des grands frères, il le savait parfaitement. Au lieu de réconforter Casey après son agression, il l’avait rudoyé et  contraint au silence. Leur relation était très tendue depuis cet événement et les deux frères s’étaient éloignés. Ils n’échangeaient plus que quelques mots, de temps en temps et ne partageaient quasiment plus aucun moment ensemble, tous les deux.

A défaut d’être de nouveau proche de son cadet, Virgil tentait de réparer ses erreurs à distance. Maladroitement, certes, mais il essayait. Il était incapable d’admettre de vive voix ses manquements toutefois  il tâchait de prendre les bonnes dispositions pour les siens. Il n’aimait pas l’admettre mais il n’était pas aussi ingrat que ce qu’il voulait bien laisser croire…

« Ce pacte inclut des personnes comme Eden Rosburry, Peter Virtanen,  Thelma Corrigan ou encore Marlène Barclay. »

Pour les deux dernières, Virgil s’arrangerait pour qu’elles ne soient jamais au courant de cet arrangement. Dire qu’il cherchait à protéger Marlène. Marlène quoi ! Bordel mais qu’est-ce qui lui arrivait ?

Il pouvait encore changer d’avis après tout  même s’il savait parfaitement qu’il ne le ferait pas. Il avait été obligé d’envisager la protection de son nouveau cercle familial élargi. Que se passerait-il si Magpie décidait d’agresser Marlène ?  De jouer de ses contacts  pour nuire à Thelma ?

Agathe et Jonah, ses parents, seraient purement et simplement anéantis . Cela engendrerait des répercutions bien réelles sur ses frères, et sur  lui-même. Virgil ne tenait pas à voir l’histoire se répéter. Il vivait avec la culpabilité d’avoir contribué indirectement à l’agression de Casey, il ne tenait pas à revivre une expérience similaire pour avoir négligé sa famille recomposée… Même s’il ne portait pas forcément tous ses membres en haute estime.

Il attendit donc que Magpie approuve cet partie du pacte  pour convoquer une flamme qui étincela au bout de sa baguette. La flammèche s’enroula étroitement autour des mains des deux femmes.

Il restait maintenant la partie la plus amusante du serment. Maeva et lui avaient décidé de s’accorder un petit bonus personnel dans cette histoire. Une sorte de réparation, des dommages et intérêts en guise de compensation vis-à-vis des préjudices qu’ils avaient subis l’un et l’autre.

« Vous engagez vous à assurer notre confort de vie, en mettant à notre disposition les nombreux privilèges dont vous jouissez dans le monde Magique et en nous allouant une rente financière  de 100 galions par mois, chacun.  »

Mildred n’eut pas d’autre choix que d’accepter.  Une nouvelle flamme s’entortilla alors autour de la précédente et scella, à jamais, leurs trois destinées.


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