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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil]

Virgil Forbes
Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto
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Profil Académie Waverly
Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeLun 16 Sep 2019 - 12:15
14 novembre 2010

« Hum hum ! Excusez moi les Gryffys !Puis-je avoir votre attention s’il vous plait ?  »

Une fois n’est pas coutume, les élèves de la pire promo de septième année Gryffondor que Poudlard ait connue étaient…en train de travailler. Tous sans exception. En cette fin d’après-midi, ils avaient pris place autour la grande table de la salle commune, pile sous le tableau d’affichage, et avaient laissé leur emplacement de prédilection –le canapé confortable et les fauteuils devant la cheminée- aux troisièmes années ravis d’avoir accès à cette place de choix.
Virgil planchait avec Damon sur leur devoir de Botanique. C’était une matière où son acolyte était largement meilleur que lui. Virgil se contentait de reformuler les réponses de son pote avant de les recopier sur sa copie. La situation s’inversait pour les  devoirs de potions, échange de bons procédés en quelque sorte. Phil était penché sur une carte du ciel compliquée qui prenait à elle seule la moitié de la table et les filles composaient sur leurs parchemins respectifs. Aussi, quand la voix stridente de Kristen White perça leur parenthèse studieuse, les six Gryffondor levèrent la tête et échangèrent  regards blasés et quelques soupirs.

Kasya posa sa plume, s’accouda sur son bureau, les mains jointes sous son menton, prête à écouter sa camarade de dortoir. Virgil et Damon échangèrent un regard et firent un quart de tour sur leurs chaises pour observer Kristen qui s’apprêtait à reprendre la parole dans leur dos.

« Comme vous le savez tous, notre chère enseignante, Mildred Magpie a été hospitalisée en urgence ce matin. »

Virgil ne le savait que trop bien. Il s'était livré la nuit dernière à une expérience avec Linnet Sneals - juste une petite malédiction de rien du tout- et il avait passé la journée à imaginer qu'ils étaient peut-être les responsables du malaise de Mildred. Machinalement, l'adolescent massa la cicatrice dans sa main laissée par le kriss de la Serdaigle. Tout ce qu'il craignait, en vérité, c'était que l'on puisse remonter jusqu'à lui et prouver magiquement sa responsabilité, si tant est qu'ils soient véritablement les artisans de l'hospitalisation de la romancière, bien sûr. Très honnêtement, Linnet n'avait pas  eu l'air de savoir ce qu'elle faisait et Magpie était une telle douillette qu'elle avait très bien pu appeler une ambulance pour un poil incarné sur son mollet.

Virgil avait scruté les réseaux sociaux magiques toute la journée pour avoir des informations, en vain. Il aurait voulu savoir si l'absence de Magpie était prévue sur plusieurs jours -auquel cas, il n'aurait pas tardé à prendre contact avec sa voisine, Maeva. Ils avaient un projet commun tous les deux, projet que Virgil ne perdait pas de vue...

« Je vous rassure tout de suite, ce n'est rien de grave, au contraire, c'est une excellente nouvelle.» Virgil échangea un regard dubitatif avec Maeva. "Rien de grave" et "excellente nouvelle", assurément, cela ne collait pas.
" Mildred Magpie vient d'être maman !" s'exclama Kristen d'un ton surexcité et emporté, semblable à celui d'un marcheur déclarant sa candidature à la Mairie de Paris

"Quoi ?" Virgil s'attendait à tout, sauf à ça. A en juger par la vague d'exclamations qui suivie cette annonce, il n'était pas le seul à être surpris.

« Mais elle n'était même pas enceinte ! » intervint Damon, une expression incrédule imprimée sur le visage.

" Mildred sait réserver les meilleures surprises à ses fans, expliqua doctement Kristen,Je n'invente rien, elle vient de publier à l'instant l'information sur son compte instamag !
"


Comme la plupart des autres Gryffondor, Virgil attrapa prestement son Pear pour vérifier l'information. Il se connecta à son faux compte de fan de Magpie et découvrit avec stupeur le faire-part, publié depuis quelques minutes à peine et déjà liké des centaines et des centaines  de fois.
" Elle a eu des jumeaux ?" s'étonna Damon penché au dessus du Pear de Virgil.
"Oui, Winifred et Vilfred, ils sont trop mignons !"

Des jumeaux. Mildred Magpie venait donc de se multiplier. Trois pour le prix d'une, Merci Linnet. Merci infiniment pour cette malédiction. Virgil secoua lentement la tête en signe d'incrédulité avant qu'une idée ne germe dans son esprit.

Qui disait "bébés", disait... "congé maternité".

Il tourna lentement la tête en direction de Maeva, croisa son regard et haussa un sourcil.

"Être mère est la plus belle chose qui soit au monde,
reprit Kristen les joues rosies par l'émotion, c'est un  statut merveilleux, qui se félicite. C’est justement pour cela que je prends la parole ce soir, poursuivit-elle en s’adressant à tous les élèves, Mildred va surement rester hospitalisée au service maternité durant quelques jours -Merlin, elle appelait Magpie par son prénom, l’horreur- …et j’ai pensé que nous, les Gryffondor, nous pouvions lui envoyer une carte de félicitation et un cadeau pour ses adorables jumeaux. »
L’adolescente sortit une petite bourse de son sac à paillettes et une enveloppe.
« Si vous le souhaitez, vous pouvez signer la carte et/ou déposer quelques mornilles dans la bourse. J’irais demain à Pré-Au-Lard acheter un cadeau pour les bébés. »
« On peut venir avec toi ? » demanda une élève de cinquième années flanquée de son amie.
« Moi aussi je veux venir, on pourrait acheter des doudous rouge et jaune par exemple! »s’enthousiasma une étudiante de troisième année.
« Ou un album de naissance ! »
« Ou des pilules contraceptives pour éviter que cette horreur ne se reproduise. » ricana Damon d’une voix forte.
« Ou alors un congélateur… proposa Virgil en se retournant vers les camarades de sa tablée, A ce qui parait les bébés font de looongues nuits particulièrement calmes là-dedans. L’adolescent secoua la tête et replongea le nez sur la copie de Damon. Il ne comptait pas donner une pièce pour la progéniture de Magpie même si cette « heureuse » nouvelle tombait à point nommé.

Ils allaient devoir agir vite avec Maeva. Peut-être même dès ce soir, s'ils avaient la possibilité de récupérer les clefs des appartements privés dans le bureau de Virtanen. Son amie, était-elle de ronde aujourd'hui ? Connaissait-elle l'emploi du temps de son beau-père ? Virgil s'apprêtait à le lui demander discretement par message interposé lorsque Kristen brisa une nouvelle fois la quiétude du petit groupe en se penchant au dessus de Virgil pour interpeler Lisa et Kasya.

« Les filles, vous voulez participer pour le cadeau ? »
Elle venait de faire le tour de la salle pour récolter gallions et mots doux.
« J’ai vraiment pas une thune Kristen. » assura Kasya en grimaçant.
« Fais pas comme si tu avais réellement envie de participer Kas… » souffla Damon en rivant ses mains derrière sa nuque.
Kristen ignora la remarque du joueur de Quidditch et poursuivit, le menton haut.
« Maeva ?»
En tant que préfète en chef, ne devait-elle pas donner l’exemple ? Virgil tourna lentement la tête en direction de sa voisine et , à l’abri du regard inquisiteur de White, et la gratifia de son incontournable sourire benêt avant de ricaner doucement. Il s’accouda alors sur son dossier et interpella Kristen au dessus de lui.
« Par contre je veux bien signer la carte. »
« Toi ? »
« Oui, moi. »
« Pas question. Tu vas écrire n’importe quoi. »
« Mais absolument pas. »
« Tu n’aimes pas Mildred, tu as balancé sur la toile une vidéo diffamante la concernant. » répliqua la directrice du fan club de la romancière.
« Ooohh Kristen, c’est de l’histoire ancienne ça. Je t’assure,  Magpie et moi on a enterré la baguette de sureau. Je lui ai présenté mes excuses et elle les a acceptées…Tout va bien entre nous maintenant, il tendit la main entre eux, je peux écrire un mot ? »
« Je ne te fais pas confiance. »
Virgil poussa un soupir et reporta son attention sur la carte que Kristen tenait entre ses mains. Incapable de résister à ses penchants poil à gratter, il poursuivit:
« Quel intérêt j’aurais à saccager cette œuvre d’art ornée de cœurs, de paillettes, et d’angelots dodus… Whaou ce papier rose associé à ce carton ondulé vert pomme c’est une sacrée trouvaille…C’est toi qui l’a faite ? »
« Te fous pas de moi, Forbes. » répliqua-t-elle, les doigts crispés sur le papier.
L’adolescent roula des yeux et choisit un autre angle d’attaque.
« C’est de la discrimination ce que tu fais là, Kristen. Uniquement parce que on ne s’apprécie pas tous les deux, fit-il remarquer en secouant la tête, mais tu vois, moi, je peux passer au dessus de ça. Au dessus de cette animosité réciproque, mais, toi, tu en es incapable. Même quant il s’agit d’apporter du bonheur et de la chaleur humaine à ta prof préférée. »
Kristen réfléchit quelques secondes et tendit la carte entre eux.
« T’as pas intérêt à écrire de conneries, toute la salle commune en est témoin. »
Satisfait, le Gryffondor s’accouda sur la table et trempa la pointe de sa plume dans son encrier. Il réfléchit quelques instants, la carte ouverte à plat devant lui, et finit par écrire distinctement son message :

« Félicitations. Prenez tout le temps qu’il vous
faudra avant de revenir.
Votre dévoué, Virgil.F. »

« Voilà c’était quand même pas si compliqué ! » souffla-t-il en secouant légèrement la carte pour faire sécher l'encre.  Il la transmis à Maeva pour qu’elle la fasse tourner autour de la table et pour qu'elle lise le message qui lui était en quelque sorte destiné.
Au final, Kasya et Phil se fendirent d’un commentaire et même Damon finit par se laisser tenter en esquissant un dessin.
« Toi, ça se voit que t'as pris des cours d'art avec Baker. » souffla Virgil en posant une main secourable sur l’épaule de son ami.
Ses nourrissons ressemblaient davantage à des limaces qu'à des bébés.
« Le professeur Baker est très compétent, objecta Kristen en récupérant la carte des mains de Damon, il a …dirons nous…ses méthodes –qui sont certes différentes de celles de Mildred- mais il est vraiment intéressant ! »
Sur ses mots, la jeune femme partit en quête d’autres signatures et dons bienvenus, laissant les septièmes années à leurs copies...et à leur projet de vengeance. L’appartement de Magpie était vide. L’occasion était trop belle.
L’adolescent posa sa plume et referma son encrier. Il s’accouda sur la table, réfléchit un  moment, et chercha finalement le regard de Maeva pour lui faire une proposition silencieuse.

Ce soir. Ils devaient se lancer. C’était maintenant ou jamais.


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Maeva Virtanen
Maeva VirtanenArchimage urbaniste
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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeSam 28 Sep 2019 - 19:58
Quand est-ce que Maeva était devenue travailleuse ? A la voir penchée sur son parchemin, sourcils froncés dans une expression sérieuse alors qu'elle feuilletait un  manuel d'études des runes, on aurait pu penser que la jeune fille avait toujours été du genre bûcheuse, à passer de longues soirées à la bibliothèques jusqu'à en avoir des crampes à la nuque, et à récolter les meilleures notes de sa promotion. La vérité était bien éloignée de cette image fantasmée par tant de parents - qui avait été celle des siens pendant de longues années.

Il était attendu que les enfants des professeurs aient une capacité inouïe à étudier de longues heures, à comprendre sans effort la moindre leçon, à intégrer en quelques minutes des quantités immenses de cours fastidieux. Comme si le métier de leurs parents les rendait subitement plus intelligents que la moyenne. Maeva, elle, n'avait pas hérité de ce don pour l'étude, mais plutôt d'un légendaire esprit de contradiction qui l'avait amené à développer une farouche opposition au système scolaire dans ses plus jeunes années. Là où tout élève appréhendait plus ou moins la séparation avec ses parents au début du mois de septembre, elle maugréait à l'idée de se retrouver coincée avec sa mère comme directrice de maison. Elle ne pouvait pas échapper à son regard perçant, ni à ses réprimandes lorsqu'elle était mise en retenue par ses autres professeurs, ou lorsqu'elle avait une mauvaise note ; sa mère savait tout. Cela avait été une véritable source d'injustice pour la jeune fille, qui avait donc décidé de négliger copieusement ses études dans le but d'agacer sa mère. Et ça avait fonctionné. Très bien fonctionné, même. Peut-être un peu trop, songeait-elle parfois en repensant à toutes ces disputes qui les avaient opposées alors qu'elles avaient eu finalement si peu de temps à passer ensemble.  

Puis les années avaient passées, et Maeva avait mûri, sans trop le voir. Curieuse de nature, elle avait trouvé des intérêts improbables dans des matières qu'elle avait choisi un peu par défaut : l'étude des runes et l'arithmancie. Elle avait appris à apprécier la finesse des sortilèges, s'était surprise à dessiner, de temps en temps - et avait décidé de transformer cette dernière passion en quelque chose de réellement productif lorsqu'elle avait postulé pour un stage chez Laveau & Wells. Elle n'était pas parvenue à cette nouvelle étape de sa vie seule, elle devait bien le reconnaître, et l'influence de Noah n'y était pas pour rien. Elle avait eu profondément envie de changer, de quitter l'esprit rebelle de l'adolescente qu'elle n'était plus aujourd'hui, et le calme de son petit-ami l'avait aidé à y parvenir plus rapidement.

Plongée dans son travail, donc, Maeva releva la tête avec mauvaise grâce et posa son regard sur Kristen White, dont la délicieuse voix ne lui ravissait pas les oreilles. La mention de Mildred Magpie la tira définitivement de son devoir, et elle posa son menton dans la paume de sa main, désormais toute attentive.

"Quoi ?" répéta Maeva, en écho à l'expression de Virgil, visiblement tout aussi choqué qu'elle.
"Mais elle n'a plus l'âge, si ?" poursuivit Lisa, interloquée.

Le regard profondément méprisant que lui renvoya Kristen lui fit lever les yeux au ciel et les deux jeunes femmes s'empressèrent d'attraper leurs Pear pour vérifier la nouvelle. En contemplant la photo des deux nourrissons, Maeva se sentit profondément désolée pour leur venue au monde ; ces pauvres enfants n'avaient rien demandé, et encore moins d'avoir une mère comme Mildred Magpie... Mais il s'agissait, selon la présidente du fan-club de la romancière d'une formidable nouvelle, et que les félicitations étaient de mise. Maeva retint avec grand peine un ricanement lorsqu'elle proposa que les Gryffondor lui fassent parvenir une carte : quelle hypocrisie ! Heureusement, Damon et Virgil n'avaient pas perdu de leur humour, et Maeva ne put s'empêcher de rajouter à la liste des potentiels cadeaux, suffisamment bas pour garder cette plaisanterie pour Lisa et Virgil, assis à côté d'elle :  

"Ou le numéro des services d'adoption..."

Mais visiblement, sa phrase attira toutefois l'attention de Kristen, qui demandait à chaque élève s'il désirait mettre quelques mornilles dans le cadeau. Aïe, Maeva n'avait aucune envie de participer et Kasya venait d'utiliser la meilleure excuse pour éviter de participer.

"Je vais voir avec Nelly si on ne se charge pas de lui envoyer quelque chose de personnalisé. Tu sais, en tant que préfète-en-chef..." mentit-elle sans détourner le regard, tout en sachant parfaitement qu'elle ne parlerait jamais à sa binôme d'une telle idée.

Kristen parut avaler son mensonge parce qu'elle la laissa tranquille, pour reporter son attention sur Virgil, qui lui signifiait vouloir signer la carte adressée à Magpie, à la grande surprise générale. Après avoir négocié quelques instants avec Kristen, cette dernière finit par lui tendre la carte de mauvaise grâce, sur laquelle Virgil aligna quelques mots, avant de la lui passer. En silence, Maeva l'attrapa et la parcourut des yeux. Il y avait quelque chose, dans ces mots, qui avait un double-sens certain pour elle, et ce n'était pas pour rien que Virgil la lui avait transmise directement. En s'efforçant d'ignorer son camarade, Maeva trempa le bout de sa plume dans son parchemin, et écrivit à son tour :

Toutes mes félicitations pour cette nouvelle aventure,
Quelle chance ont ces enfants de vous avoir comme mère !
Bien à vous, Maeva H.


Si l'encre pouvait faire passer l'ironie, il était certain que ce message en suinterait, songea-t-elle en faisant passer la carte à Lisa. Toute la petite assemblée signa tour à tour, même Damon qui dessina deux bambins-limaces, sous les commentaires amusés de Virgil.

"Il est pas compétent, il est beau." souffla Lisa dans le dos de Kristen alors qu'elle s'éloignait. "Mais White est incapable de faire la différence, alors elle minaude pendant tout le cours. "Professeur Baker, professeur Baker ! Vous pensez que je dois utiliser un bleu cyan ou un bleu roi ?" fit-elle en imitant leur camarade et sa voix aiguë.
"C'est vrai qu'il est pas mal." lança Kasya avec un sourire, en jouant distraitement avec sa plume.
"De toute évidence." fit Lisa, un sourire en coin.
Damon souffla par le nez. "Arrêtez les filles, il a au moins trente ans !"

Peu intéressée par la conversation qui se tenait à côté d'elle, Maeva avait les yeux braqués sur Virgil. De toute évidence, il en était venue à la même conclusion qu'elle : ce soir, l'appartement de Mildred serait libre, et il n'y avait aucun moyen qu'elle puisse les surprendre, puisqu'elle était hospitalisée à St Mangouste. Les caméras de Vargas Corp n'était pas encore installée... C'était le moment où jamais d'agir. Discrètement, Maeva hocha la tête, comme pour approuver la proposition silencieuse de son camarade. Il restait maintenant à fausser compagnie à leurs amis, sans éveiller le moindre soupçon. Maeva observa sa montre : le couvre-feu était imminent.

Elle réfléchit quelques minutes, puis sortit son Pear et le déverrouilla, avant de tapoter quelques instants sur l'écran.

Se replongeant dans son livre, Maeva laissa cinq minutes s'écouler, avant de consulter sa montre et de prendre un air passablement paniqué :

"Merde Virgil, on devait pas y aller pour 21h ?"

Petite vengeance du jour où elle avait dû inventer un pari stupide entre eux pour le tirer d'un mauvais pas...


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Virgil Forbes
Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto
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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeLun 30 Sep 2019 - 14:31
Le pear de Virgil vibra tout contre sa cuisse. Il bascula sur les deux pieds arrière de sa chaise et tira son pear de sa poche pour consulter le message de Maeva qui faisait mine de travailler juste à côté de lui. Elle lui laissait cinq minutes pour élaborer un planafin de fausser compagnie à leur petit groupe de copains. L’adolescent  observa ses camarades par-dessus son écran. Lisa et Kasya échangeaient des messe basses au sujet de Magpie, Phil s’arrachait les cheveux sur sa carte du ciel et Damon, passablement avachi sur la table, venait de se perdre sur l’instamag de Kessy Brooks en vacances en Thaïlande. Le Gryffondor aurait aimé partager ses sombres desseins avec ses plus proches amis mais il savait qu’il valait mieux garder ce projet confidentiel. Maeva et lui s’apprêtaient à entrer par effraction chez Magpie…et dans le bureau du directeur. Même si Virgil aurait voulu pouvoir fanfaronner à ce sujet, il savait aussi que la réussite de leur entreprise dépendait de leur discrétion ce soir. L’adolescent rangea donc son Pear et se remit soigneusement au travail, reformulant la copie de Damon de son écriture en pattes de mouche jusqu’à ce que Maeva l’interpelle :

"Merde Virgil, on devait pas y aller pour 21h ?"

L’adolescent consulta sa montre qui indiquait presque et dix avant de pousser un long soupir.

«Bordel… j’avais oublié. » dit il en basculant la tête en arrière.
« Oublié quoi ? » s’étonna Damon.
« Oublié que c’était à mon tour d’inventer une excuse bidon pour m’éclipser seul à seul avec Maeva. »
Pour ponctuer ses propos, il haussa les sourcils de manière suggestive sous le regard inquisiteur de leur petite bande de copains.
« Virgil est donc candidat pour se faire couper les bijoux de famille. Première nouvelle. » commenta Kasya dubitative.
« Sérieux, vous allez où ? » insista Damon tandis que Virgil commençait déjà à rassembler ses affaires éparpillées sur la table.
« T’aimerais le savoir, hein, coquin. » répliqua-t-il en se levant, un vague sourire concupiscent imprimé sur les lèvres.
« C’est ça, fait le malin pendant que Noah n’est pas dans les parages. »
Virgil laissa échapper un léger rire et riva la bandoulière de son sac sur son épaule.
« Je ne fais pas le malin, je suis malin, répondit-il à la manière de Marceau Fayotsky. Il désigna Maeva et lui-même de l’extrémité de son pouce et poursuivit, vous oubliez que vous avez face à vous les deux  élèves de septième années Gryffondor les plus matures, les plus mûrs qui soient.  Damon eut un hoquet que Virgil ignora superbement, C’est normal qu’on vous abandonne à vos basses activités d’élèves dociles et obéissants.  Nous, nous sommes de la race des personnes qui prennent leur vie en main, qui construisent leur avenir professionnel, qui ont toujours un coup d’avance, qui… »
« Laisse moi deviner : vous avez rendez-vous pour votre apprentissage ? » le coupa Kasya d’un air blasé en inclinant légèrement la tête sur le côté.
Maeva et Virgil étant les deux seuls élèves de Gryffondor en apprentissage, il leur arrivait fréquemment d’avoir des réunions et bilans dont leurs camarades étaient dispensés.
Virgil laissa passer quelques secondes de silence avant de laisser retomber mollement ses bras le long de corps.
« Mouai. » avoua-t-il les yeux mi-clos. « Avec mon père. »
« Je me disais bien que Maeva ne pouvait pas avoir d’aussi mauvais goûts. » le chambra Lisa en l’observant de haut en bas comme un bout de viande bon marché. Ok, Virgil était loin d'avoir le physique de la bombe Baker mais cette chère Lisa commençait vraiment à prendre un peu trop la confiance.
« Tu peux parler répliqua-t-il avec le même air désobligeant, Et puis, je  veux pas dire mais elle sort avec Noah Forester. » contra-t-il comme si la simple évocation de son camarade de chambrée montrait à quel point les gouts de Maeva en matière d’homme étaient discutables.
Il gratifia d’ailleurs Maeva d’un bref regard -espérant secrètement une riposte de qualité- avant de prendre congé du petit groupe. Il traversa la salle commune en ébullition –l’annonce de la maternité de Magpie faisait beaucoup parler – puis il se tourna vers sa complice de la soirée.

« Je reviens. » souffla-t-il à son intention. Il monta quatre à quatre les marches jusqu’à  son dortoir et déboucha dans la chambre silencieuse, plongée dans la pénombre. Virgil déposa son matériel scolaire en vrac sur ses draps défaits et tira sa valise de sous son lit pour récupérer un minuscule porte-monnaie élimé qu’il observa quelques instants, au creux de sa main. Cet objet d’apparence anodine renfermait un véritable nécessaire digne de Skye, le tout camouflé par un sortilège d’extension indétectable : Des fioles stériles pour accueillir la copie des souvenirs, quelques échantillons de potions de fiabilité pour révéler la qualité d’une réminiscence et même un exemplaire de son manuel ressource, Manipulations Mentales Magiques. Au cas où. Il y avait un chapitre entier sur le traitement, la copie, la protection et la conservation de souvenirs déjà extraits. Cela pourrait toujours leur être utile.

Il était fin prêt. Dès qu’il serait en bas, face à Maeva,  il ne pourrait plus revenir en arrière. S’il devait renoncer à cette entreprise – qui, en toute objectivité, risquait très clairement de les envoyer  à Azkaban s’ils se faisaient prendre- c’était maintenant ou jamais. Les images mentales de sa famille et de Tobias Stern tournèrent quelques instants dans son esprit comme des parasites essayant de la faire douter de son engagement  mais elles finirent par s’atténuer, progressivement, jusqu’à disparaitre, complètement. Les cours du soir de son tuteur à Skye avaient au moins ce mérite : Virgil maitrisait de mieux en mieux sa psyché et ses pensées.
Sa décision était prise, depuis longtemps, et il allait tout faire pour mener sa vengeance à bien.
L’adolescent referma sa main autour du porte monnaie et le glissa dans la poche arrière de son pantalon.

Quelques instants plus tard, il arpentait les couloirs de l’école en compagnie de la préfète en chef. Ce n’était pas encore tout à fait l’heure du couvre feu si bien qu’ils n’étaient pas le seuls à se promener dans l’école. De nombreux élèves cherchaient à rejoindre la salle des quatre maisons ou encore la bibliothèque. La nouvelle de l’accouchement de Magpie semblait s’être rependue comme une trainée de poudres aux vues de l’agitation qui régnait au sein de l’établissement.
« C’est pas vrai ! »
« Siii j’vous dis ! Des jumeaux ! »
« Des jumeaux ? »
« Oui, une fille et un garçon. »
Les élèves de quatrième année qui discutaient au milieu du couloir se turent subitement et s’écartèrent pour laisser passer leurs deux ainés. Alors qu’ils s’éloignaient en direction de l’aile des professeurs ,Virgil réfléchissait. Maeva doutait-elle du bienfondé de leur action ? Souhaitait-elle revenir sur sa décision ? Craignait-elle de décevoir le peu de famille qui lui restait ?  Avait-elle peur ?
Il avait beaucoup de questions en tête mais –fidèle à lui-même-  il n’en verbalisa qu’une seule, pour le bien de leur mission :
« Tu penses que le père c’est le Calamar Géant ? »


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Maeva Virtanen
Maeva VirtanenArchimage urbaniste
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Profil Académie Waverly
Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 27 Oct 2019 - 10:27
Maeva faisait semblant de travailler, tout en jetant de réguliers coups d'oeil sur sa montre. La situation l'amusait beaucoup, elle voulait bien l'avouer, et elle se trouvait déjà bien aimable d'avoir laissé à Virgil le temps de préparer une excuse - c'était bien plus que ce qu'elle avait eu, la dernière fois qu'il l'avait désigné, devant tous leurs amis.

"Merde Virgil, on devait pas y aller pour 21h ?" lança-t-elle, pile à l'heure, curieuse de savoir quelles manigances son camarade avait bien pu inventer pour leur permettre de fausser compagnie à leurs amis.

La jeune femme resta silencieuse, un léger sourire flottant sur ses lèvres. Elle capta le regard curieux de Kasya - qui lui avait souvent dit qu'elle la trouvait vraiment très proche de Virgil, et secoua doucement la tête, comme pour lui confirmer que Virgil ne disait que des conneries. Elle songea cependant qu'elle préférait que Noah ne soit pas là, pour ne pas avoir à lui expliquer véritablement pourquoi elle devait s'éclipser avec Virgil, une fois le couvre-feu passé. La véritable excuse trouvée par Virgil et formulée par Kasya était cependant parfaitement valable : il n'était pas rare que les deux élèves soient convoqués pour le suivi de leurs stages respectifs. Ils avaient régulièrement des rendez-vous, en soirée, dans le bureau du professeur Forbes - ce qui ravissait Virgil - pour évoquer les difficultés qu'ils rencontraient, ou les apports de leurs stages sur leurs études. Maeva se prêtait au jeu avec bonne volonté - lorsqu'elle se souvenait de l'heure des rendez-vous, parce qu'elle était tout sauf ponctuelle.

L'énième pique de Virgil sur Noah lui fit lever les yeux au ciel. "Ce qui prouve mon bon goût en matière d'hommes, en effet." rétorqua-t-elle. "Allez dépêche-toi ou  je dis à ton père que si on est en retard c'est parce que tu étais occupé à traumatiser les premières années."
"Maeva !" s'offusqua Damon. La jeune femme tourna la tête vers lui. "N'attribue pas tout mon mérite à Virgil !" Le petit groupe partit d'un grand éclat de rire, alors que Maeva traversait la salle commune, dont la majorité des élèves étaient en train de discuter de la maternité de Magpie. Elle hocha la tête à l'intention de Virgil, qui montait rapidement les escaliers en direction de son dortoir, et passa le portrait de la Grosse Dame pour l'attendre à l'extérieur.

Le silence qui régnait dans le couloir tranchait drastiquement avec les éclats de rire de la salle commune, ce qui laissa à Maeva tout le temps de réaliser ce qu'elle s'apprêtait à faire. Entrer dans le bureau de Peter, illégalement. Voler la clé d'une professeur de Poudlard et pénétrer dans son appartement, tout aussi illégalement. Elle sentit une légère pointe de stress gagner son estomac, mais l'étouffa bien vite sous une résolution bien plus forte : Magpie ne pouvait pas continuer à agir impunément. Et si pour cela, elle devait faire justice elle-même, tant pis.

Lorsque Virgil la rejoignit, elle avait déjà fait taire ses doutes en se remémorant sa conversation avec la romancière, et était dans un état bien plus propice pour mener un tel plan. La remarque de son camarade lui tira un sourire amusé.

"Je ne vois pas qui d'autre pourrait bien vouloir d'elle, honnêtement."

Maeva, à son tour, se garda bien de verbaliser ses questions - dont la plus grande restait : "qu'est-ce qu'on fait si jamais on se fait prendre ?". Elle préférait ne pas envisager la chose : si elle ne l'envisageait pas, alors cela n'arriverait pas, c'était aussi simple que ça.

Bien vite, les deux élèves arrivèrent non loin de l'aile qui abritait les appartements des professeurs. "Reste là, je reviens." souffla-t-elle à Virgil, avant de rentrer dans l'appartement privé de Peter, duquel elle détenait une clé, puisqu'elle venait plusieurs soirs par semaine. Il était vide et silencieux ; pas étonnant : à cette heure-ci, Peter devait être avec Lou et Rachelle, à l'infirmerie. Il la récupérait souvent le soir, au moment des premières rondes des préfets. Il ne tarderait pas à rentrer, aussi Maeva n'hésita pas une seule seconde. Elle savait où il laissait le double des clés de son bureau, tout simplement parce qu'il n'avait jamais cherché à s'en cacher - sûrement ne pensait-il pas que sa belle-fille les utiliserait un jour. Elle s'en empara, fit une copie des clés à l'aide du sortilège de protéiforme, et sortit sans attendre de l'appartement pour rejoindre Virgil.

"Etape 2." souffla-t-elle après avoir refermé la porte de l'appartement. Ils partirent d'un pas tranquille vers le bureau du directeur, avec l'air de ceux qui ont parfaitement le droit d'être là - le seul avantage était qu'ils connaissaient relativement bien les lieux, puisque leurs parents y habitaient, et que cela leur donnait en effet la légitimité nécessaire pour s'y rendre sans éveiller trop de soupçons. "Ok, alors." fit-elle en se retrouvant devant la porte du bureau. Un "Hominum revelio" lui indiqua que Peter était bel et bien partit chercher Lou, et elle enfonça la clé dans la serrure pour dévérouiller la porte. Avant d'y entrer, elle prit soin de se désillusionner, bien consciente que, à Poudlard, les murs avaient des oreilles... Et des yeux. La plupart des tableaux n'étaient heureusement pas dans leurs portraits - généralement, ils préféraient passer la soirée avec leurs amis dans les autres tableaux de Poudlard, surtout quand le directeur n'était pas là. Certains dormaient déjà, et ouvrirent un oeil vitreux lorsque la porte s'ouvrit. Maeva sentit des frissons lui parcourirent le dos et elle s'efforça de calmer sa respiration. Le plus doucement possible, elle se dirigea vers la petite amoire dans laquelle les doubles des clés de Poudlard étaient rangés. Les étiquettes lui permirent d'identifier rapidement ce qu'elle cherchait, et elle prit la clé pour en faire une copie, qu'elle replaça sans attendre avant de refermer l'armoire. Elle rangea la clé dans sa poche et se dirigea vers la sortie, le coeur battant la chamade. Un dernier regard circulaire pour la pièce apaisèrent ses craintes, puisque, visiblement, les tableaux n'avaient pas repéré sa présence - ou du moins, rien ne laissait présager cela. Elle se retrouva face à Virgil, pointa sa baguette sur lui, et le désilusionna à son tour, plus par prudence qu'autre chose, puisqu'ils n'avaient pour le moment croisé personne.

"C'est bon." souffla-t-elle. Elle lui tendit la clé. "A toi l'honneur, je te suis."

HRP:


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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeLun 28 Oct 2019 - 9:23
Les deux adolescents arrivèrent devant la porte des appartements privés du directeur où Maeva s'engouffra, non sans avoir demandé à Virgil de l'attendre devant. Le Gryffondor patienta sagement dans le couloir même s’il aurait bien aimé pouvoir visiter en toute impunité le lieu de vie de Peter Virtanen. Qui sait, il aurait même pu glaner un petit objet lui appartenant pour compléter sa collection.
L’adolescent alla se positionner à l’intersection du couloir desservant l’aile des professeurs. S’il tombait sur un enseignant, il pourrait toujours prétexter être venu voir son père. Mais il ne croisa personne et Maeva ne tarda pas à ressortir avec le fameux sésame. Ils prirent le chemin du bureau du directeur en silence, tout les deux concentrés sur leurs taches respectives pour mener à bien leur entreprise. Pour le moment, Maeva remplissait sa part du contrat avec brio et Virgil tenait à être à la hauteur lui aussi .

Ils s’arrêtèrent devant la gargouille en pierre gardant l’entrée du bureau  et Maeva s’éclipsa une nouvelle fois. Virgil resta à proximité pour faire le guet, guettant des bruits de pas éventuels dans les escaliers desservant la tour. Cette infraction avait quelque chose d’irréel. Virgil était habitué à enfreindre le règlement mais il n’était jamais allé aussi loin. Pourtant, tout cela semblait étonnamment facile. La barrière entre le bien et le mal se franchissait sans aucune difficulté…et sans aucun remord. Le Gryffondor était persuadé du bien fondé de leur action et même si les moyens pour y arriver étaient discutables, sa conscience ne le travaillait pas particulièrement. Au contraire, il ressentait même une forme de fierté adolescente à duper le directeur de Poudlard en personne. Lorsque Maeva descendit du bureau avec la clef des appartements de Magpie, Virgil laissa fleurir un vague sourire en coin sur ses lèvres fines. Il attrapa la clef que sa camarade lui tendait et se laissa désillusionner sans rien dire.

"A toi l'honneur, je te suis." Dit-elle.

Virgil hocha la tête et  prit exactement  le chemin qu’ils venaient d’emprunter en sens inverse. Il marchait à pas de loup, attentif à ne pas claquer des pieds et avait rabattu sa cape autour de lui pour ne pas être trahi par le bruit d’un froissement de tissu.  Les deux adolescents ne s’arrêtèrent qu’une seule fois dans leur progression, quant ils croisèrent un groupe de cinquième années braillards. Ils furent contraints de se presser contre un tableau –vide heureusement- pour laisser passer les élèves sans encombre.

Enfin, il gagnèrent l’aile des professeurs faiblement éclairée par des chandeliers haut-perchés.  Virgil jeta un regard à la porte close de l’appartement de Jonah et avança deux portes plus loin.

D’un coup d’œil, il s’assura que le couloir était bien désert puis il enfonça la clef dans la serrure avant de la tourner légèrement dans un cliquetis caractéristique. Contrairement à toutes les portes de Poudlard, celle-ci ne grinça pas lorsqu’elle s’ouvrit pour les laisser entrer. Virgil songea ironiquement que Mildred Magpie avait du huiler les charnières avec du lubrifiant. L’adolescent referma doucement la battant derrière eux et sortit sa baguette pour convoquer un lumos qui éclaira violemment la pièce de mille feux.

« Bordel de troll… » lâcha-t-il en découvrant la salle principale au mobilier ostentatoire et à la décoration clinquante qui contrastait résolument avec le style austère et gothique du château. Virgil tira les rideaux occultant d’un sortilège –il ne tenait pas à être repéré de l’extérieur- et avança doucement dans la pièce en se réillusionnant. Le sol était recouvert de tapis couteux aux couleurs chatoyantes, les murs ornés de frises ouvragées recouvertes de feuilles d’or et le baldaquin paré d’une couverture léopard du plus mauvais gout…

L’adolescent fit un tour sur lui-même en écartant les bras et s’arrêta face à Maeva, un franc sourire imprimé sur les lèvres.

« On y est. » dit-t-il d’un air particulièrement satisfait « Avoue que ça aurait été dommage de rater ça, ajouta-t-il en attrapant une décoration kitsch parmi tant d’autres posées sur de la table de chevet. Virgil se fendit d’un rire moqueur  et se laissa tomber les bras en croix sur le lit de la romancière dont il testa l’élasticité quelques instants.

« Il est plus confortable que celui de mon dortoir. » fit il remarquer en se relevant sur un coude. Du revers de la main, il caressa la couverture féline d’une douceur et d’une laideur inégalées. L’adolescent poussa un soupir et poursuivit son investigation dans la salle de bain qui jouxtait la chambre et qui lui tira une nouvelle exclamation.

Il revint au bout de quelques minutes dans la pièce principale et appuya son épaule contre le chambranle de la salle d’eau.

« Comment tu me trouves ? » demanda-t-il à Maeva d’une voix suave. Il avait revêtu par-dessus son uniforme la robe de chambre hideuse de la romancière et faisait tourner  tout près de sa hanche la ceinture  en soie rose, « Beau gosse, n’est-ce pas ? »

Bon, son  petit tour des lieux était particulièrement amusant mais ils avaient d’autres hippogriffes à fouetter. Virgil commença donc à passer en revue chaque rangement à la recherche des fioles.
« Tu te souviens dans quoi elle conservait ses souvenirs coquins ? » demanda-t-il, les deux mains posées sur les portes ouvertes d’une immense armoire remplie de tenues extravagantes.

« Accio souvenirs ! » tenta-t-il, en vain.
Virgil se tourna alors vers Maeva et traversa la pièce pour rejoindre un immense dressing à chaussures et sacs à main. Il attrapa une paire sur l’étagère et la présenta à sa camarade :

« J’aimerai tellement te voir porter ce petit bijou … Tu veux pas l’essayer ? »
suggéra-t-il, goguenard.


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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeMer 13 Nov 2019 - 9:41
Le cœur de Maeva battait la chamade alors qu’elle suivait Virgil dans les couloirs de l’Aile Sud. Elle en connaissait chaque recoin et pouvait parfaitement visualiser le chemin qu’ils allaient emprunter jusqu’à l’appartement de la romancière. A plusieurs reprises, elle cessa de respirer, priant pour que les différents individus qu’ils croisaient dans le château ne les repèrent pas. C’était le souci avec le sortilège de désillusion : il était facilement repérable pour peu qu’on prête attention aux mouvements de l’air autour de la personne invisible ; problème que la cape d’invisibilité, par exemple, permettait d’éviter.

Finalement, ils furent dans le couloir qui abritait les appartements des professeurs de l’école. Maeva jeta un regard vers la porte close de l’appartement de Peter, et se retrouva bien vite devant une porte bien trop familière. Elle se souvenait sans mal du jour où Mildred Magpie avait emménagé dans les locaux, et où elle s’était violemment opposée à elle. Les propos de la journaliste étaient gravés dans sa mémoire, et se retrouver sur les lieux ne fit que les raviver. C’est donc toute à sa vengeance que la préfète-en-chef pénétra dans les appartements privés de la romancière, sans ressentir le moindre remord.

Visiblement, Magpie avait terminé seule son installation, après que Maeva l’ait planté en brisant la moitié de ses affaires. Sûrement avait-elle soudoyé un autre élève, un peu – beaucoup – plus patient qu’elle qui s’était exécuté sans rechigner. Le résultat, sans trop de surprise était… Ecœurant. La jeune femme avait presque l’impression d’être entrée à l’intérieur d’un cupcake beaucoup trop sucré – dont la décoration avait été faite par un enfant de trois ans. Tout était trop : trop rose, trop bouffant trop lourd, trop sucré, trop mielleux, trop… Trop Mildred, finalement. En même temps, il fallait reconnaître que la romancière avait su décorer son appartement à son image ; sans aucun doute, personne d’autre qu’elle n’aurait pu vivre ici.

Maeva observa Virgil découvrir la pièce, un sourire amusé étiré sur les lèvres. C’était jouissif, en effet, de pouvoir se moquer de la romancière sur son lieu de vie, alors qu’elle n’était pas présente. Moins entreprenante que le jeune homme, elle se contenta de faire un tour de la pièce, observant avec curiosité les bibelots exposés dans les armoires. Elle se retourna quand Virgil, ayant visiblement terminé son exploration, revint dans la pièce principale… Etrangement vêtu. Le spectacle était si ridicule que Maeva n’y tint pas et partit d’un grand éclat de rire.

« Ca souligne tes formes, ça te va à ravir… » Puis, n’y tenant pas, elle rajouta, malicieuse : « Tu te rends compte que Magpie a été nue, sous cette robe de chambre ? Voire pire, tu te rends compte qu’elle a peut-être perdu les eaux là-dedans ? »

Elle fronça le nez, peu enthousiaste à l’idée d’imaginer une telle scène, et préféra observer les lieux pour repérer ce qu’ils étaient venus chercher. Mais c’était peine perdu : chaque tiroir qu’elle ouvrait regorgeait de vêtements extravagants qui, selon elle, ne devraient jamais voir la lumière du jour sur la peau d’une femme de plus de 45 ans.

« Ils étaient dans des cartons quand j’y étais, je n’ai aucune idée de l’endroit où elle voulait les mettre après, je suis partie avant cette étape-là. » expliqua-t-elle avec une grimace en ouvrant un placard qui ne contenait rien d’intéressant pour leur mission.

Son attention fut attirée par l’immense dressing à chaussures que venait de découvrir Virgil et elle s’approcha avec curiosité. La paire de chaussures présentée par Virgil lui tira un éclat de rire et elle ôta ses baskets sans utiliser ses mains pour saisir les escarpins noirs. « Oh Merlin oui, donne-moi ça, j’en rêve. » lança-t-elle en enfilant les chaussures. Elle n’avait jamais porté des talons aussi hauts – globalement, elle portait peu de chaussures à talons, déjà parce qu’elle n’en n’avait pas vraiment l’occasion et ensuite parce qu’elle avait un très mauvais équilibre. Elle dût d’ailleurs battre des bras pour se maintenir debout et fit quelques pas dans la pièce avec l’attitude d’une funambule  peu assurée.

« C’est le seul moyen qu’elle a trouvé pour avoir des hommes à ses pieds. » commenta-t-elle en baissant les yeux sur les chaussures. Elle finit par se laisser tomber sur une fauteuil rose et blanc et ôta les escarpins pour retrouver avec plaisir ses baskets qu’elle laça magiquement.

« Bon. » fit-elle en se relevant, les poings sur les hanches. « On parle de Mildred Magpie, elle ne peut pas avoir été suffisamment maligne pour cacher ses souvenirs, on va bien finir par mettre la main dessus. »

Elle repartit à la recherche, fut confrontée à des horreurs qu’elle ne souhaitait pas voir (des sous-vêtements, notamment. Elle fut prise d’une telle frayeur en mettant la main sur un string en bonbons qu’elle le lança à Virgil pour s’en débarrasser). Après quelques minutes supplémentaires de fouille, elle parvint à ouvrir une lourde armoire blanche, dans laquelle une grande pensine dorée était exposée.

« Je crois que j’ai trouvé... » lança-t-elle à son camarade en cherchant du regard les petites fioles caractéristiques des souvenirs…Incapable de mettre la main dessus, son regard dévia vers un coffre en bois. Elle tendit la main pour effleurer la matière et essaya de faire sauter le loquet, sans succès. Un coffre fermé, juste à côté d'une pensine, il y avait de grandes chances qu'il contienne les fameux souvenirs qu'ils convoitaient tant. "Regarde ça." lança-t-elle à l'intention de Virgil en lui désignant l'objet.


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Virgil Forbes
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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 17 Nov 2019 - 14:18
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Virgil avait quitté sa robe de chambre rose avec dégout à la simple mention du terme « perte des eaux » mais il était ravi de voir Maeva se glisser à son tour dans la vie de Magpie, et plus précisément dans ses horribles chaussures à talons qu’il lui avait tendue. La démarche peu assurée de sa camarade lui tira un sourire moqueur  mais ce fut sa punchline de qualité qui le fit franchement rire.
« Oh non, pourquoi tu les enlèves ? Tu es si sexy avec ! » commenta-t-il ironiquement, les bras croisés sur son torse.
S’il s’était écouté, il aurait probablement vidé les placards de Mildred et essayé tous les vêtements juste pour le plaisir de l’imaginer en train de découvrir son appartement ravagé par des inconnus. A vrai dire, il en mourrait d’envie mais il du se résoudre à reposer la paire de chaussures exactement à l’endroit où il l’avait prise.
Maeva et lui avaient d’autres niffleurs à fouetter, l’adolescent  reprit donc ses investigations méticuleuses de chaque tiroir de l’immense dressing. Puffy vint même le saluer en se frottant tout contre sa cheville mais Virgil le chassa d’un mouvement du pieds, agacé. Il était occupé à faire léviter une série de boites de rangement des étages supérieurs vers le sol lorsque Maeva lança un objet indéterminé dans sa direction, objet qui lui fouetta le visage avant de s’accrocher à son oreille.

« Qu’est ce que… ? » commença-t-il en attrapant le collier de bonbons déjà à moitié rongé. Il observa l’objet quelques instants avant de le déployer et pris conscience, seulement à cet instant,  qu’il ne s’agissait absolument pas de ce qu’il croyait initialement.

« Argh ! » éructa-t-il avec une mine de dégout. Retour à l’envoyeur !

Virgil savait bien qu’ils allaient tomber sur tout un tas de choses étranges chez Magpie mais s’il pouvait éviter que son visage entre en contact direct avec les sous-vêtements coquins de la romancière, il préférait.

Maeva fut finalement la première à mettre la main sur ce qu’ils cherchaient, du moins, en partie. Elle trouva dans une grande armoire une pensine dorée et un coffre fermé à double tour. Virgil rejoignit sa camarade alors qu’elle tentait de déverrouiller magiquement la malle, en vain.

« La clef ne doit pas être loin. »
commenta-t-il en inspectant l’espace du regard. Comme le disait Maeva, Magpie n’était pas suffisamment maligne pour cacher efficacement ses souvenirs chez elle, là où elle se croyait parfaitement intouchable. Les yeux bleus de Virgil balayaient chaque recoin  de l’armoire lorsque Puffy choisit ce moment pour venir câliner une nouvelle fois ses souliers. L’adolescent fit claquer sa langue contre son palais –merci bien, ses chaussures n’étaient pas une femelle boursouf- et il chassa l’animal avec plus de vigueur que précédemment. « Mais dégage toi !» gronda-t-il.

Il baissa les yeux sur le boursouflet et constata alors qu’il portait, autour de son cou poilu, un collier associé à une petite clef.

L’adolescent afficha un sourire mauvais. Il aurait dû y penser plus tôt. Mildred tenait énormément à son animal de compagnie, c’était parfaitement logique qu’elle lui confie la garde de ses souvenirs érotiques.  Virgil attrapa la peluche ambulante, décrocha la clef et se tourna vers Maeva :

« Moi aussi je crois que j’ai trouvé. »
fanfaronna-t-il avant de glisser le clef dans la serrure. Un cliquetis significatif retentit et la malle s’ouvrit sur un nombre incalculable de fioles colorées aux noms évocateurs.
« Nuit torride à Koh mantra. » lut Virgil en attrapant la première. Il en saisit une seconde qui tinta contre ses voisines« Plus on est de fous, plus on crie ! »

Le regard passablement dégouté du jeune homme passa de la fiole à Maeva. L’activité qu’il s’apprêtait à réaliser  fleurait bon le supplice psychologique mais ils allaient tout de même devoir se lancer s’ils voulaient trouver un moyen de pression sur Magpie. Parmi toutes ces sauteries, il en existait forcément une, plus honteuse que les autres.  

Virgil prit une longue inspiration et  tira la pensine entre  lui et Maeva. Leurs visages respectifs se teintèrent d’une lueur argenté et fantomatique. Cela lui rappelait ses séances de travail avec Nelly dans la salle sur demande, quelques mois plus tôt. Les pensées de Virgil vagabondèrent quelques instants vers la préfète de Serpentard mais il s’efforça de se re-concentrer sur sa tache. Nelly avait le don pour lui embrouiller le cerveau, mieux valait la tenir à l’écart de son esprit aujourd’hui.
Le Gryffondor déversa donc le liquide argenté de la fiole rouge à l’intérieur de la pensine. Il releva les yeux vers Maeva et demanda :

« Prête pour dire adieu à ton innocence ? » Il attendit la réponse de sa camarade avant de plonger, tête la première dans le souvenir…

Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] 00000013
Souvenir :


Finalement, c’était moins pire que ce qu’il avait imaginé, songea Virgil en se redressant pour faire face à Maeva.  Le seul problème résidait dans le fait qu’ils n’avaient rien appris de nouveau sur Magpie : Tout le monde savait déjà que la romancière n’avait aucun talent et qu’elle était terriblement surcoté ! Cela n’avait rien d’un secret ! D’ailleurs cette réminiscence était nettement plus compromettante pour Lockhart qui cherchait à acheter le silence de Mildred,  que pour Magpie elle-même. Virgil estimait que  ce souvenir ne méritait même pas une copie. Bien sûr, on devinait le potentiel de Mildred en tant que maître-chanteur mais ce  n’était pas assez percutant pour être vraiment exploitable...
« On continue ?  suggéra Virgil en laissant le soin à sa camarade de choisir le souvenir suivant, Je ne sais pas toi mais je trouve que ce souvenir ne fait pas assez cauchemarder. Je suis sûr qu'on peut trouver pire.»

Et il ne croyait pas si bien dire.


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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 17 Nov 2019 - 22:27
Etait-elle prête à dire adieu à son innocence ? Maeva avait acquiescé avant de plonger résolument dans la pensine, sans une once d’hésitation. Elle s’était engagée dans cette vengeance avec Virgil et ne s’imaginait absolument pas baisser les bras maintenant, alors qu’ils venaient enfin de mettre la main sur les souvenirs de Mildred Magpie, aux noms plutôt évocateurs – comme celui intitulé « Boules de noël », sur lequel elle préférait ne pas s’attarder pour le moment.

Son appréhension redescendit d’un cran lorsqu’elle fut tirée hors de la pensine après avoir observé le souvenir de la romancière sur Gilderoy Lockhart. Elle n’était pas vraiment surprise d’apprendre que la journaliste avait manipulé quelqu’un pour obtenir une certaine renommée – ce n’était pas son talent qui allait la placer en haut de l’échelle, loin de là. « Les Hauts de Hurlelune » était objectivement un navet, qui n’avait même pas la décence d’être écrit correctement. Il fallait au moins un chantage pour parvenir à en tirer quelque chose…

« Je me sens encore parfaitement saine d’esprit, et après avoir visité un souvenir de Magpie, c’est assez étonnant. » approuva-t-elle en observant un à un les flacons. Elle en choisit un au hasard et versa le contenu dans la pensine. « C’est reparti… »

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Souvenir:

Maeva resta un moment silencieuse, un peu perplexe quant à l’interprétation du souvenir auquel elle venait d’assister. Elle n’avait que le point de vue de la romancière mais quelque chose lui paraissait particulièrement étonnant dans ce « rapport » ; à vrai dire, elle n’avait pas l’impression qu’il y avait vraiment eu de rapport sexuel – si elle était même tout à fait honnête, elle n’était même pas certaine que Constantine Egalité ait posé une main sur la romancière. Sa réaction semblait alors toute disproportionnée, et les soubresauts qui avaient agité son corps semblaient venir de nulle part. C’était comme si elle avait tant fanstasmé ce rapport qu’elle avait atteint un genre d’orgasme avant même qu’il ait vraiment commencé. Maeva fronça le nez, finalement peu enthousiasme à l’idée de passer en détail ce souvenir pour en chercher l’interprétation exacte. Quoiqu’il arrive, il n’était pas non plus très compromettant pour la journaliste : elle avait toujours eu une réputation un peu sulfureuse et son érotomanie était connue de tous depuis qu’elle avait déclaré sa flamme au ministre de la magie lors de la St Valentin.

« C’est quand même encore très soft. » commenta-t-elle en observant les flacons de couleurs qui étaient soigneusement disposés dans le petit coffre en bois. « Surtout que je ne pense pas que ça lui fasse honte, elle a l’air réellement persuadée d’avoir passé le meilleur moment de sa vie. » Maeva ne put retenir un rire moqueur. « Ne perdons pas la main, » décida-t-elle en choisissant un flacon multicolore, juste à la gauche de celui qu’elle venait de renverser dans la pensine. Elle observa un instant les tourbillons dans le liquide, « Prêt ? » Elle attendit la réponse de Virgil, et se laissa entraîner à nouveau dans les souvenirs de la romancière, qui, cette fois, prenaient place dans un décor qu’elle ne connaissait que trop bien…

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Souvenir-WARNING IMPORTANT:


Si Maeva avait identifié la voix – reconnaissable entre mille – dès les premiers mots, sa conscience avait violemment refusé d’accepter la scène à laquelle elle était en train d’assister aux côtés de Virgil. Elle resta immobile parmi les volutes colorées qui composaient le souvenir de Magpie, les yeux rivés sur un visage qui paraissait si vivant qu’on aurait presque pu oublier, le temps d’une seconde, que l’homme en question était décédé deux mois auparavant. Maeva sentit son estomac se tordre sous le choc, alors que son père, qui ne la voyait même pas – dévorait des yeux la romancière.

Souvenir-suite – WARNING TOUJOURS AUSSI IMPORTANT:


Raide, yeux résolument secs malgré son envie de fondre en larmes, Maeva fixait sans le voir une tâche de crayon sur la table de la cuisine. C’était Felicity qui avait dessiné, sans le vouloir, hors de sa feuille. Maeva, qui était censée la surveiller, s’était confondue en excuses auprès d’Eden, qui l’avait rassuré sur le caractère insignifiant de la bêtise. James Smith, quant à la lui, n’avait pas été aussi clément, visiblement furieux qu’elle ait été un peu trop distraite – son épaule lui avait fait mal pendant deux jours, parce qu’il l’avait violemment tiré par le bras pour la faire quitter le canapé du salon et l’envoyer dans sa chambre – comme elle avait son permis de transplanage, elle était partie sans demander son reste chez Lisa.

Souvenir-suite – WARNING TOUJOURS AUSSI IMPORTANT BIS:

Maeva recula en trombe et s’écarta de la pensine, comme si ce geste allait lui permettre de mettre de la distance avec le souvenir auquel elle venait d’assister malgré elle. Son regard était vide, son teint pâle comme si elle venait de voir un fantôme. Elle ne bougea pas. Elle se sentait comme anesthésiée, comme si elle bloquait résolument toutes les émotions qui l’assaillaient pour ne pas les ressentir. Elle sentait seulement poindre une nausée très sévère, et s’aperçut, lorsque sa tête se mit à lui tourner, qu’elle avait retenu son souffle depuis un long moment. Elle prit alors une grande inspiration, et cacha son visage dans ses mains. Les yeux fermés, la scène se rejouait inlassablement devant ses paupières closes, quand bien même elle avait toujours mis en œuvre pour se concentrer sur des détails insignifiants, loin de l’acte principal du souvenir.

Elle ne savait pas ce qu’était le pire, et préféra finalement ne pas hiérarchiser les éléments de cette scène, tant elle préférait les tenir à l’écart de son esprit… Mais c’était peine perdue. Les cris de Magpie, les paroles de son père, celles de la romancière, profondément méprisante de la notion de « respect »… Elle avait besoin d’air, réalisa-t-elle brusquement en relevant la tête pour chercher frénétiquement des yeux un endroit où respirer. Elle allait se pencher sur une fenêtre lorsqu’elle se rappela qu’elle n’était pas censée être là. Aussi se laissa-t-elle simplement tomber à côté d’une fenêtre qu’elle entrouvrit. Les genoux tremblants, elle prit le soin de reprendre doucement sa respiration.

Le vent frais qui s’engouffrait dans l’ouverture lui faisait du bien, et semblait chasser peu à peu sa nausée, pourtant tenace. La jeune femme considéra Virgil un instant, incapable de former le moindre son – alors une phrase, ce n’était même pas la peine ! Elle laissa passa deux secondes, pleines et entières, avant de lâcher, cynique :

« Mon innocence a été assassinée. »
Et, comme l’humour noir était la meilleure attaque, elle rajouta : « Je n’aurais jamais l’occasion de dire à mon père que j’ai enfin réalisé mon complexe d’Œdipe. Quel dommage. »



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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeMar 19 Nov 2019 - 9:56
Virgil plongea dans le second souvenir avec espoir. Constantine Egalité était un directeur de département, une personne influente au sein régime, il y avait peut-être quelque chose à tirer de cette réminiscence. L’adolescent contourna le couple pour avoir un autre angle de vue sur la scène  et haussa les sourcils, circonspect, en découvrant l’orgasme rapide et intense de Mildred Magpie. Lorsqu’il regagna le dressing de cette dernière, où Maeva l’attendait déjà avec la même impression d’étrangeté, il releva les yeux vers elle et révéla :
« Je crois que….elle s’est fait taser. »
Il avait distinctement vu un petit arc électrique entre un objet moldu tenu par Constantine Egalité et le bas des reins de la romancière à succès. Un sourire moqueur se dessina alors sur ses lèvres.
« J’en suis même sûr. C’est peut être une adepte de sadomasochisme… Ce qui expliquerait Cinquante nuances de Green. » souffla-t-il en attrapant chaque fiole pour y chercher un souvenir à base de cuir et de moustache. En effet, ce souvenir qu’ils venaient d’observer n’était pas encore assez exploitable, ils devaient poursuivre leur investigation. Alors oui, l’orgasme de Mildred était assez cocasse -voir même carrément dérangeant- mais Egalité n’était même pas marié et visiblement consentant pour se livrer à ces petits jeux d’adultes. En soit, rien de bien méchant.

Virgil s’occupa d’archiver cette fiole à sa place tandis que Maeva en renversait une nouvelle dans la Pensine puis il se laissa happer par le liquide argenté et tourbillonna jusqu’à une scène particulièrement malaisante.

Ok. On attaquait fort avec ce souvenir.

De là où il était, Virgil ne voyait que les deux chaussettes de l’homme sous la table et Magpie, jambes écartées, tressautant de plaisir. Heureusement qu’il n’avait pas encore mangé ce soir ! L’adolescent chercha le regard complice de Maeva mais un coup d’œil à sa camarade lui suffit à comprendre qu’elle était réellement choquée par cette vision. Allez quoi, Noah avait bien dû se livrer à cet exercice auparavant, non ? songea Virgil en contournant la table pour adopter le même point de vue que sa camarade au cas où un détail important lui aurait échappé.

Ce fut seulement lorsque le visage de l’homme, coiffé de la nappe, apparu entre les cuisses de Magpie qu’il compris. Ce sorcier, il l’avait déjà vu : en couverture de quidditch magazine quelques années auparavant, et plus récemment en Une de la Gazette, illustrant un article qui  annonçait sa mort.Il s’agissait de James Smith, le père de Maeva.

En train de gloutonner le string bonbon de Mildred.

Virgil posa une main sur sa bouche autant pour cacher son choc que son rictus amusé. Il devait réprimer ce tic nerveux que cette scène insolite lui inspirait. C’était le rire inconvenant, le rire des soins palliatifs et des enterrements, qui menaçait de sortir de sa bouche à cet instant.

"Jamais, tu ne m’attraperas, vilain garçon! "

Virgil baissa les yeux devant les fesses nues de Mildred quittant la pièce  et scella ses lèvres entre ses doigts. Ne pas rire. Ne pas rire.

*Ne. Pas. Rire.*

Montrer un peu d’empathie, imaginer son propre choc si Jonah avait été sous cette table à la place de James. Virgil aurait probablement ressentit un profond dégout et, surtout, une colère sourde doublé d’un sentiment de trahison. Maeva ne méritait pas cela. Pas après ce qu’elle avait enduré ces derniers mois. Elle avait fait face à toutes les situations critiques que la vie lui imposait, admirablement même, usant d’un cynisme salvateur la plupart du temps mais elle semblait sur le point de se briser en morceau devant le spectacle de son père cravachant le fessier gélatineux de Mildred. Le coup de la photo fut la goutte de polynectar qui fit déborder la fiole : Maeva quitta en trombe le souvenir manquant de percuter le coin de l’armoire en s’éloignant de la pensine. Virgil l’observait, silencieux, les deux mains posées sur le rebord du réceptacle doré qu’il venait lui aussi de quitter. Pour être honnête, il craignait la réaction de sa camarade : allait-elle hurler ? Tout fracasser dans cette pièce ? Quitter les lieux en trombe sans se soucier de rester discrète ?
Les deux adolescents restèrent immobiles de longues et interminables secondes, Virgil ne sachant pas quoi dire. Généralement, sa seule manière d’être empathique était de garder pour lui les paroles acerbes qui lui venaient tout naturellement à l’esprit : « Ok, t’as gagné, tu as la pire famille et   haut la   main ! ». La méchanceté lui venait bien plus spontanément que la bienveillance et pourtant, il pressentait que son amie avait besoin d’un peu de sollicitude. Lorsqu’il la vit cacher son visage derrière ses mains et fuir pour trouver un peu d’air frais, il en fut même convaincu.

Étonnamment, son cœur s’étreignit durement devant cette scène : Il n’aimait pas voir Maeva si mal. Le visage blafard, le regard perdu et son corps vidé de toute son énergie débordante. Il fallut encore un peu temps à la Gryffondor pour reprendre contenance et se fendre, évidemment, d’une remarque cynique, comme pour maintenir une distance avec l’indicible. L’impensable.

Virgil connaissait cette mécanique de protection pour la pratiquer lui-même. L’humour noir avait la faculté de contenir les émotions trop violentes comme la colère et la tristesse infinie. Il avait envie de dire à Maeva qu’elle n’était pas obligée de jouer à ce jeu là aujourd’hui, qu’ils pouvaient très bien faire une parenthèse dans cette relation sarcastique qui les unissait habituellement. Mais Virgil étant peu porté sur la sincérité verbale, il préféra ignorer sciemment ses propos. Il refusait également de lui rendre la pareille en usant d’une répartie cinglante, ne tenant pas à ce qu’elle s’emmure complètement derrière les sarcasmes.  Il ne lui donnerait pas du grain à moudre. Pas dans ces conditions.
 
Virgil la toisa de son regard bleu et finit par s’éclipser en direction de la salle de bain. Il revint quelques seconde plus tard, un verre d’eau entre les mains, et finit par s’accroupir, juste devant elle.

« Je peux surement trouver quelque chose de plus fort si tu préfères. »
dit-il en lui tendant le verre. Honnêtement, il n’était pas sûr que cela soit une bonne idée mais si Maeva le lui demandait, il accepterait de lui servir une grande rasade du whisky-pur-feu que Magpie gardait dans le meuble de l’entrée.

Virgil resta quelques instants face à la préfète, à l’observer. Il aurait voulu pouvoir lui dire qu’il était désolé de ce qu’elle avait découvert, sincèrement. Il aurait voulu tendre la main pour  presser doucement la sienne, parce que, parfois –rarement, dans son cas- c’était ce que les amis faisaient les uns pour les autres. Toutefois,  il ne céda pas aux consignes que lui dictaient son cœur et garda ses mains jointes entre  ses cuisses.

« On est pas obligé de reparler de ça. » Ni même d’y repenser. Il jeta un coup d’œil en direction de la pensine à l’autre bout de la pièce, poussa un soupir  et reporta de nouveau son attention sur Maeva. Il devait poursuivre leurs recherches, coûte que coûte, mais  Virgil ne pouvait pas, non plus, abandonner sa camarade après ce puissant traumatisme. Il hésita quelques instants, véritablement tiraillé entre  la solution de facilité –dire à Maeva de rentrer au dortoir pour retrouver Noah- et l’autre solution qui laissait la porte ouverte à un dialogue sincère. Il tergiversa encore un peu et planta finalement son regard cerné dans celui de sa camarade :

« Sauf si tu le veux,… bien sûr. »


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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeMar 19 Nov 2019 - 20:41
Maeva frissonna violemment et leva les yeux pour fixer résolument un point invisible sur le plafond aux moulures dorées de l’appartement de Mildred Magpie, sans prêter attention aux déplacements de Virgil. Jamais elle n’aurait imaginé assister à ça, jamais elle n’aurait cru que l’image de son père pouvait être encore plus salie dans sa mémoire qu’elle ne l’était déjà. Jamais elle n’avait été tant soulagée qu’il soit mort.

Cette pensée, qui l’envahit brusquement, l’effraya. Elle était aux prises de tant d’émotions qu’elle luttait pour ne pas se laisser submerger. Elle était en colère ; une rage bouillonnante qui ne demandait qu’à être enfin libérée. En colère contre son père qui n’avait jamais su aimer quiconque autre que lui, en colère contre Mildred qui s’illustrait encore une fois par une attitude méprisante. Et triste, si triste de voir que sa famille n’avait été qu’une vague mascarade, et bien plus que ce qu’elle ne s’était imaginée jusque-là.

Lorsque ses parents avaient divorcé, Maeva avait mis longtemps à retrouver une stabilité émotionnelle dans le cadre familial. Et puis il y avait eu Peter, et Eden, qui étaient venus compléter ces deux bouts de famille avec lesquels elle s’efforçait de composer, puis Lou et Felicity. Elle avait retrouvé un semblant de paix auprès du clan Hellsoft-Virtanen, un équilibre à peu près stable qui lui avait permis de s’épanouir – puis, Chloé les avait abandonnés. Chloé était partie ; sa mère l’avait laissé. Dans un même temps, ses relations avec son père s’étaient considérablement dégradées. Elle qui, plus jeune, l’avait adulé comme un héros le craignait désormais un peu plus chaque jour. James Smith était devenu mauvais, irritable, violent, et la désillusion avait été immense. Au fond d’elle-même, Maeva n’avait jamais réussi à se défaire de l’idée qu’elle y était pour quelque chose ; que les accès de colère de son père étaient majorés par sa faute. Elle ressemblait trop à sa mère, elle lui rappelait trop de mauvais souvenirs – il lui avait dit lui-même –, elle ne collait pas avec l’image de la famille parfaite qu’il aspirait à présenter à la société.

Alors il y avait eu les remarques, un peu perfides. Elle devait faire attention à ce qu’elle mangeait – n’avait-elle pas pris du poids, ces derniers temps ? Si elle avait une morphologie comme celle de sa mère, il fallait qu’elle commence à surveiller de très près son alimentation. Celles sur son orientation professionnelles étaient, elles aussi, régulières. Elle ne parviendrait jamais à tenir la pression d’une alternance dans un cabinet d’architecture. Pas qu’elle n’était pas douée, mais ces métiers demandaient des nerfs solides – en bref, une attitude plutôt masculine. Et, très vite, tout s’était enchaîné. Les piques et les gestes violents. Mais James Smith s’excusait, toujours, se répandait en excuses et Maeva n’arrivait pas à se résoudre à ne plus l’aimer. Elle gardait, au fond d’elle-même, l’espoir qu’un jour les choses s’arrangent ; que l’alcool cesse de l’assombrir et qu’il redevienne le héros de son enfance.

Mais ce jour ne venait jamais et, un beau matin, son père fut retrouvé mort. Avec cette nouvelle, ses espoirs s’étaient envolés mais l’avaient aussi libéré de cette attente qui la dévorait lentement et de cette peur qui la consumait à l’approche de toutes les vacances scolaires. Elle avait été soulagée, et elle s’en était terriblement voulu pour ça. Elle avait étouffé sa peine, sans se remettre du décès de son père. Si elle prétendait aller bien, elle finirait par aller mieux ; elle en avait l’intime conviction. La vision à laquelle elle avait été confrontée aujourd’hui avait été la goutte de trop ; la vision du visage indifférent de son père avait été un parfait rappel de ce qu’il ressentait pour elle.

La jeune femme baissa les yeux vers Virgil, accroupit face à elle, et elle accepta son verre d’eau en souriant du bout des lèvres pour le remercier. Elle le porta à sa bouche et en avala difficilement une gorgée, tant sa gorge lui paraissait serrée. Elle secoua doucement la tête lorsqu’il lui proposa de lui trouver quelque chose de plus fort ; elle ne parvenait à ingérer quoique ce soit et doutait de l’effet de l’alcool sur son état actuel. Elle préféra garder le silence, face à un Virgil tout aussi muet qu’elle qui semblait la dévisager avec une sollicitude qu’elle ne lui connaissait pas. Elle ne soutint pas longtemps son regard et finit par baisser les yeux, blême, sur son verre d’eau qu’elle tenait entre ses mains tremblantes.

La tentation de mettre cette scène dans un coin de sa mémoire, et de l’oublier pour toujours ; voilà quelque chose qui lui parlait. Mais il ne lui fallut que quelques secondes pour s’apercevoir que c’était tout bonnement impossible ; à peine fermait-elle les yeux qu’elle revoyait déjà son père retourner négligemment sa photo pour reprendre ses ébats avec la romancière à succès. Ce n’était pas tant qu’elle avait envie d’en parler qu’elle en avait besoin. Sa parole se libéra d’elle-même, alors qu’elle relevait le regard vers les yeux bleus de son ami.

« Mon père est une ordure. » lâcha-t-elle sans préambule, d’une voix un peu faible, qui se renforça par la suite. « Etait. Est. Je ne sais plus trop, avec tout ça. » fit-elle en désignant d’un geste la pensine dorée. « Une vraie ordure, je veux dire. J’aurais dû m’en douter. En fait, je le savais. » sa ravisa-t-elle après un bref instant de réflexion. « C’était pas le papa un peu célèbre qui avait tendance à oublier les anniversaires et à se rattraper avec un gros cadeau. Ou peut-être qu’il était un peu comme ça, au début, quand j’étais petite. Puis il y a eu Eden, et je pense qu’être marié, ça a changé quelque chose chez lui. Ca a changé la façon dont les autres le regardaient – ça, et la fin de sa carrière à Flaquemare. Il est devenu mauvais, violent. Il buvait beaucoup. » expliqua-t-elle en haussant les épaules – en disant ça, elle se rendit compte qu’elle n’en n’avait jamais parlé à personne ; Noah excepté, qui l’avait déjà vu débarquer chez lui avec un œil noirci. « Envers moi, c’était une chose. Mais envers Eden aussi, je crois. Elle ne me l’a jamais vraiment dit. » Elle secoua la tête. « Et tu vois, on peut se dire qu’après tout ça, on ne s’attendrait plus à rien ? Eh bien si, on arrive quand même à espérer que c’était juste quelques mauvais moments, et qu’au fond, vraiment, ça allait. » Sa voix se fit plus dur et son regard s’assombrit. « Mais non. Non. C’était un sombre cognard qui n’en n’avait absolument rien à foutre de la vie des autres. Et qui – même mort ! – passait son temps à pourrir celle de sa famille. » La jeune femme lâcha un bref éclat de rire sans joie. « C’est quand même incroyable. Et cette pétasse de Magpie – c’est soi-disant la meilleure amie de ma belle-mère, tu savais ? – qui ose me faire des sermons sur mes parents alors qu’elle vaut pas mieux qu’eux ! Alors qu’elle baisait mon père, chez nous ! Et qui me dit après que j’ai bien mérité d’être une prostituée orpheline ? » La décence n’avait visiblement plus de limite – et quid du respect le plus primaire, le plus basique ?


La préfète-en-chef poussa un profond soupir et avala une nouvelle gorgée d’eau. Elle sentait une colère sourde gronder dans sa poitrine et devait se faire violence pour ne pas la laisser s’exprimer – en détruisant, par exemple, l’intégralité de l’appartement de la journaliste. Bien que tentant sur le moment, elle ne serait pas suffisamment satisfaisante.

« Elle va payer, Virgil. Je te jure qu’elle va payer. » souffla Maeva à son ami en laissant son regard s’égarer vers la pensine dorée. « Pour ton frère, et pour ma famille. »

Et, puisque son père était mort, Mildred Magpie ne pouvait assumer que seule les foudres de la jeune femme.


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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeSam 23 Nov 2019 - 7:39
Virgil accueillit les révélations de sa camarade en silence. Il avait toujours vu James Smith comme un homme charmeur, séducteur, plutôt drôle dans les interviews qu’il avait lues de lui dans Quidditch magazine mais l’homme cachait en vérité de bien sombres travers. Tromper sa femme était une chose ( pas très honnête, Virgil voulait bien l’admettre, mais au fond pas si grave que ça), violenter ses enfants et sa compagne s’avérait rédhibitoire.

Il n’aurait jamais pensé que Maeva puisse être victime de violences chez elle. Elle ne correspondait pas à l’image qu’il se faisait des enfants battus, qui, dans son esprit, s’apparentaient à des jeunes au comportement craintif, un peu comme Casey. Maeva était pleine de vie, drôle, souriante, à mille lieux de cette image erronée qu’il avait  des enfants victimes de parents maltraitants.

Comme Nelly, Maeva avait été amené à faire face à des situations d’une extrême gravité  au sein de sa propre famille. Et comme Nelly, elle avait fait face. Elles n’avaient pas coulé sous le poids de ces injustices, au contraire, elles avaient excellé. Décrocher un poste de préfète en chef, des notes brillantes aux derniers examens, un stage dans une entreprise d’architecture pour l’une et un statut d’artiste en devenir pour l’autre. Virgil ne pouvait pas s’empêcher de faire le lien entre ses deux amies qui avaient pris leur vie en main, en sachant, surement, qu’elles ne pouvaient compter que sur elles-mêmes.

Bien qu’il entretienne une relation compliquée avec son père, Virgil ne pouvait pas imaginer être  trahi de la sorte par ses propres parents. Au regard des récits de vie de ses amies, il se savait chanceux et il était désolé que Maeva ait eu à subir toutes ces horreurs. Vraiment.  Il imaginait à peine l’état émotionnel dans lequel elle devait être depuis la mort de James…et maintenant ça ! La goutte d’eau faisant déborder le vase. Mildred Magpie cul-nu sur le lit conjugal retournant son portrait d’un geste sec sans que son propre père n’y trouve rien à redire.

Rude.

Virgil faisait rarement preuve de compassion. Il pouvait entendre des discours tragiques, horribles, s’il ne connaissait pas vraiment la personne  qui les racontait, il avait bien du mal à ressentir une quelconque empathie pour elle. Au mieux, il restait insensible, les bras croisés, les yeux mi clos, au pire, on pouvait déceler sur ses traits un drôle d’intérêt malsain. Par exemple, il se souvenait très bien de la fascination morbide qu’il avait éprouvée lorsque Nelly lui avait narré l’épisode du ciseau avec sa mère. Merlin, il avait agit comme un sombre idiot. A cette époque, il n’avait aucun lien avec la Serpentard et il avait accueillit cette histoire sans vraiment faire preuve d’ humanité à l’égard de celle qu’il appréciait beaucoup aujourd’hui.

Toutefois, les choses étaient différentes avec Maeva. Il avait appris à l’estimer et au fil des mois ils étaient même devenus plutôt proches. Assez proches en tout cas pour entrer par effraction chez Mildred dans le but de lui voler des souvenirs.
Les révélations intimes qu’elle venait de lui faire le touchaient véritablement et il avait à cœur d’alléger les tourments de sa camarade. Elle n’était pas obligée de lui parler de la violence de James Smith et pourtant elle s’était livrée auprès de lui comme jamais auparavant. Virgil avait bien conscience du caractère exceptionnel de la chose. C’était surement le premier échange sincère –sans second degré, ni ironie- qu’ils entretenaient ensemble depuis qu’ils se fréquentaient. Même quand il avait évoqué l’agression de Casey, il s’était caché derrière un ton détaché, presque désinvolte, comme si cela ne l’affectait pas.

« Le passé c’est le passé. On ne peut pas revenir dessus. Il faut juste…  Virgil secoua la tête et haussa vaguement les épaules, vivre avec. Et avancer. Surtout avancer. »

Vivre avec le fait que son père ait été un gros porc violent. Ou que son petit frère soit traumatisé par sa faute.

Ils avaient chacun leur croix à porter mais ressasser le passé n’y changerait rien.

« Par contre tu as raison sur un point. Magpie va payer, reprit-il alors,  on va la faire payer. Toi et moi.» insista Virgil sans quitter des yeux Maeva. Nous allons trouver ce souvenir compromettant et on l’exploitera de la meilleure des manières. »
Ce n’était peut-être pas la réponse que Maeva avait espérée en se confiant à Virgil mais ce dernier estimait que Noah allait surement lui apporter le soutien affectif dont elle avait réellement besoin : Les « je suis désolé pour toi. », les « Ton père était un cognard. », les« tu peux compter sur moi. » et autres cajoleries qui étaient indéniablement réservées à son petit-ami.  Toutefois, Virgil se permit  quand même un  geste tendre envers Maeva. Au diable la pudeur. Avisant le verre vide qu’elle tenait entre les mains, il l’attrapa, posant momentanément sa main sur la sienne. C’était sa manière à lui de lui signifier son soutien . Qu’elle ne méritait pas les épreuves qu’elle venait de traverser mais qu’il avait confiance. Confiance en sa force, en sa capacité de résilience. Il resta quelques instants ainsi et se fendit d’un imperceptible sourire sans aucune malice cette fois. Un sourire gentil, optimiste. Il fit doucement  glisser le cristal des mains de la préfète et se leva pour déposer le verre sur un guéridon en marbre à côté d’eau.  Il se pencha légèrement et referma la fenêtre que Maeva avait entrouverte.

« On ne doit pas se faire repérer. » expliqua-t-il, visiblement désolé de la priver d’un peu d’air frais.

« Si tu veux, je peux continuer tout seul le temps que tu digères ça et je t’appelle si je trouve quelque chose d’intéressant. »


Il tendit la main dans sa direction pour l’aider à se relever…


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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeSam 23 Nov 2019 - 11:15
Le souffle court de la tirade qu'elle venait de faire, Maeva vida la fin de verre d'eau d'un trait. Elle avait eu besoin de décharger ce qu'elle avait sur le coeur et était plutôt rassurée d'avoir pu le faire devant Virgil. De tous leurs camarades - excepté Noah - il était celui qui était le plus à même de réagir d'une façon qui ne l'insupportait pas. Maeva détestait qu'on la plaigne, qu'on lui donne de la fausse sympathie, qu'on la cajole en lui assurant que tout ira mieux. Elle avait cela en horreur, parce qu'elle savait, au fond, que c'était faux. Que rien n'irait mieux (et il n'y avait que ceux qui n'avaient jamais rien expérimenté de vraiment douloureux qui pouvaient tenir de tels propos). Rien ne pouvait aller mieux : son père était et resterait à tout jamais un sombre cognard qui ne s'était jamais préoccupé de rien si ce n'était de sa petite personne. Sa mère était toujours portée disparue, elle les avait probablement abandonné pour aller soutenir elle ne savait quelle noble cause à laquelle elle avait toujours préféré dédier sa vie. Mildred resterait toujours une sale vicieuse qui trouvait son bonheur dans l'acte de torturer les autres. Rien de tout cela n'allait changer, donc rien n'irait mieux.

Il fallait simplement qu'elle avance, comme le disait justement Virgil. Qu'elle laisse derrière elle ce passé dont elle ne pouvait plus rien tirer et qu'elle avance. Si elle se laissait abattre par ce qu'elle avait vécu - parce qu'elle vivait encore aujourd'hui - alors sa vie était finie. Elle ne pourrait jamais rien faire d'autre que de se lamenter sur son sort et celui de sa famille éclatée. Et Maeva n'avait rien d'une femme qui baissait les bras, bien au contraire. Elle avait développé cette faculté à garder la tête haute, à encaisser tous les coups qu'elle recevait et à ressortir, pas forcément plus forte, mais au moins vivante. Elle noyait ses blessures sous une épaisse couche de confiance en elle et de courage, et avançait sans jamais se retourner. Ce n'était peut-être pas la manière la plus saine d'exister. Peut-être aurait-elle dû suivre les conseils de Rachelle Silvester et discuter de la mort de son père avec un psychologue. Peut-être aurait-elle dû s'arrêter un instant sur les sentiments qu'elle ressentait vraiment, au fond d'elle. Peut-être, mais elle trouvait parfaitement son compte dans son mode de fonctionnement et, pour l'instant, c'était le principal.

"Magie va regretter le jour où elle est née." souffla Maeva en soutenant le regard de Virgil, alors que celui-ci lui assurait qu'ils allaient lui faire payer son attitude.

Et c'était, pour le moment, tout ce dont elle avait besoin d'entendre. Maeva n'avait pas envie d'explorer ses sentiments, elle avait besoin de se venger. De rendre au centuple tout ce que Magpie venait de lui infliger - et de faire payer, au passage, son père qui avait eu la décence de mourir avant qu'elle ne soit témoin d'une telle scène. Elle savait qu'il en allait de même pour Virgil, qu'il ne souhaitait rien de plus que de venger son petit-frère, qui avait été agressé sur ordre de Mildred. Ils devaient faire quelque chose pour l'arrêter, parce que la romancière était capable de tout pour arriver à ses fins. Elle vivait à seulement quelques pas de Lou et Peter - son unique famille désormais - et elle ne pouvait pas envisager une seule seconde qu'elle s'en prenne à eux pour se venger d'elle.

Maeva prit une profonde inspiration pour calmer les battements affolés de son coeur, encore sous le choc de toutes les émotions qu'elle avait ressenti en l'espace de quelques secondes. Elle posa son regard sur Virgil, qui venait de tendre la main vers elle pour s'emparer de son verre en cristal désormais vide de tout liquide. Il posa un instant sa main sur la sienne et la jeune femme l'observa longuement, parfaitement consciente de ce que cet échange silencieux signifiait. Virgil savait. Il savait qu'elle était suffisamment forte pour s'en sortir, malgré tout ce qu'elle avait vécu. Il avait confiance en elle, et lui témoignait, de cette façon, son soutien. Maeva répondit à son sourire par le même petit sourire franc, bien loin de ceux, moqueurs, qu'ils avaient l'habitude d'échanger. Elle sentait que leur relation venait de prendre un tournant dans cette chambre aux couleurs douteuses. Que de simple camarade avec lequel elle partageait un humour un peu trop noir, Virgil était devenu réellement un ami et quelqu'un qu'elle estimait beaucoup.

Finalement, le jeune homme se releva, déposa le verre sur un guéridon et referma la fenêtre en lui expliquant qu'ils ne pouvaient pas se permettre de se faire repérer. Elle hocha la tête pour approuver ses paroles, puis avisa ensuite sa main tendue vers elle. Elle hésita une demi-seconde avant de la saisir et de se relever à ses côtés.

"Et te laisser tout le plaisir de replonger dans les souvenirs de Magpie ? Jamais." fit-elle en se dirigeant doucement vers la pensine. Elle observa les souvenirs avant de souffler : "De toute façon, rien ne pourra être pire que ça, alors..." Un sourire en coin, ironique, vint étirer son visage alors qu'elle saisissait au hasard un flacon pour verser le contenu dans la pensine.

Ils assistèrent à nombre de souvenirs sexuels qui leur tirèrent des grimaces dégoûtées et, souvent, des rires nerveux. Ils pouvaient se mettre d'accord sur le fait que tous étaient compromettant, évidemment, mais pas suffisamment pour qu'ils en soient complètement satisfaits. Ils avaient besoin de plus, de quelque chose de nouveau - car, malheureusement, l'intégralité du monde magique savait déjà que la sexualité de Mildred Magpie était plus que limite. Virgil et Maeva versèrent plusieurs flacons dans la pensine, échangeant parfois des regards résignés, et d'autres fois des fous rires monumentaux - ceux qui allaient avec la gêne qu'ils ressentaient au fond d'eux. Un peu au hasard, Maeva saisit un flacon et jeta le contenu dans la pensine, avant de se laisser aspirer par les souvenirs de la romancière...

Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] 0010
souvenir Mildred:

Le souvenir s'effaça peu à peu et Maeva et Virgil regagnèrent l'appartement de la romancière. Aucun détail sexuel dans ce souvenir, si bien qu'il méritait véritablement qu'on s'arrête dessus. Maeva fronça les sourcils - le nom de McKinnon ne lui disait rien, mais la mention de la "Nation Sang-pur" ne lui disait rien qui vaille.

"Tu sais qui es Marlene McKinnon ?" demanda Maeva en coulant un regard circonspect vers Virgil. "J'ai l'impression que c'est un souvenir qui date de la Première Guerre." souffla-t-elle ensuite.


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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeDim 24 Nov 2019 - 11:40
Virgil savait bien que Maeva était une fille combattive et il ne fut pas vraiment étonné de la voir prendre la direction de la Pensine et retrouver le ton ironique qu’ils partageaient si souvent. Il la suivit des yeux –mi inquiet mi amusé de la voir passer si rapidement à autre chose- puis il la rejoignit finalement sans émettre la moindre remarque. Elle était assez grande pour savoir ce qui était le mieux pour elle. Après tout, on pouvait difficilement faire pire que le contenu de la dernière fiole, affirmait Maeva.

« Méfies-toi, on parle de Magpie, là. » lâcha Virgil en reprenant place, face à sa camarade, de l’autre côté de la Pensine dorée. Il posa ses deux mains sur le rebord et plongea, tête la première, dans les réminiscences lubriques de la romancière.

Les autres souvenirs qu’ils découvrirent par la suite furent au moins aussi glauques que celui de James mais ils eurent le mérite de ne pas mettre en scène des membres de leurs familles respectives. Aucune trace de Peter ou de Jonah –Merci infiniment Merlin. Virgil, qui était pourtant loin d’être innocent dans ce domaine, découvrit bon nombre d’accessoires insoupçonnés et de jeux érotiques dont il ignorait jusqu’alors l’existence.  Magpie pouvait se montrer drôlement…inventive parfois, se dit il en oscillant entre le rire et la nausée.
Mais quand allaient ils enfin tomber sur quelque chose de réellement compromettant ?

Virgil commençait presque à douter de leur plan lorsque Maeva convoqua un souvenir quelque peu différent des autres…

Le Gryffondor parcourut la pièce du regard et se focalisa sur la Mildred Magpie du souvenir, à l’allure si juvénile qu’on ne la reconnaissait quasiment pas. Elle était occupée à dicter un courrier à sa plume à papote, sagement installée tout près d’un feu dans une ambiance calme et posée qui contrastait résolument avec ce qu’ils avaient pu voir auparavant dans cette pensine. Virgil échangea un regard avec Maeva attendant qu’un jeune apollon entre en trombe dans le salon où que Mildred trouve des boules de geisha sur le rebords de la cheminée…En vain. Aucune vision scabreuse de canard gluant. Pas de trace de la baguette d’un sulfureux Tony.  Rien. Il ne se passait absolument rien dans ce souvenir. Mais pourquoi Magpie le gardait-elle si précieusement dans son coffre ? Quelque chose clochait. Virgil fronça les sourcils et s’approcha lentement du bureau pour lire le contenu de la missive. Il eut à peine le temps de déchiffrer ces quelques lignes que le souvenir s’évanouit au profit de la chambre grandiloquente de la romancière.

Virgil cligna des yeux et resta un instant silencieux. Le nom d’Ethan Luter ne lui disait strictement rien mais celui de McKinnon ne lui était pas étranger… Il leva la paume vers Maeva pour l’inviter à patienter tandis qu’il fouillait sa mémoire, absolument certain d’avoir déjà entendu ou lu ce patronyme quelque part… McKinnon… ennemis de la nation pure… Monsieur Travers… Travers !

La vérité le frappa de plein fouet et il se redressa subitement pour chercher le regard de sa camarade. « Putain, je crois qu’ on la tient ! » souffla-t-il en sortant son nécessaire à souvenir. Il posa une  fiole stérile sur le rebord de la pensine et attrapa sa baguette dans la poche de sa cape, prêt à effectuer une copie précise de cette réminiscence.

C’était le souvenir qu’ils attendaient depuis le début, constata Virgil fébrile. Il  en était quasiment persuadé mais Maeva peinait visiblement à aboutir à cette conclusion. Le Gryffondor capta le regard circonspect de sa camarade et interrompit  brusquement ses préparatifs.

« Travers. McKinnon, répéta-t-il en insistant du regard. Il attendait visiblement que Maeva fasse le lien d’elle-même, La première guerre des sorciers. Non ? Toujours pas ? Virgil afficha une moue choquée,  Ne me dis pas que je suis plus attentif que toi en Histoire de la Magie ! »

Peut-être que si. Il faut dire que cet épisode de l’histoire anglaise avait passionnée le jeune Virgil. Il avait lu à peu près tous les ouvrages retraçant l’histoire et les crimes des mangemorts, surtout ceux qui impliquaient le massacre de familles entières.  C’était tout bonnement fascinant !

Soucieux d’apporter des réponses plus claires à son amie, l’adolescent posa sa baguette et sortit son Pear de sa poche. Il pianota le nom de Travers sur les touches et activa le mode projection de son PearTwo pour montrer à sa camarade l’hologramme d’un grand sorcier mince aux cheveux gris et au long nez pointu.

« C’est Travers. Un mangemort partisan de Voldemort durant la première et la deuxième guerre des sorciers.  Il a été jugé coupable pour le meurtre de Marlène McKinnon , expliqua-t-il en cherchant une image de la Marlène en question. Si Virgil retenait plus facilement la tête des vils mangemorts, Maeva était peut-être plus sensible au facies de leurs victimes. Il afficha une photo du premierordre du Phoenix –projeté lors du cours de Wembley en cinquième année- et zooma sur la sorcière en question. C’est elle. Elle a été massacrée, avec  toute sa famille. »

Virgil inclina la tête sur le côté.

« Si elle avait survécu elle aurait sensiblement l’ âge de Magpie aujourd’hui. » En effet , les deux femmes étaient de la même génération, mais… elle n’a pas survécu. » Virgil observa le sourire timide de Marlène McKinnon sur la photographie et reporta son attention sur Maeva, Et je crois qu’on sait tous les deux pourquoi. »


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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeLun 2 Déc 2019 - 21:58
Maeva n'avait pas vraiment pour habitude que Virgil utilise un ton savant avec elle et elle remarqua intérieurement qu'il ressemblait drôlement à celui de Jonah lorsqu'il expliquait patiemment à sa classe à quoi servait les multiprises moldues. Elle garda cette pensée pour elle, et se concentra plutôt sur les propos de son ami. Le nom de Travers lui disait bien quelque chose, mais elle ne parvenait pas vraiment à mettre le doigt dessus. Lorsque Virgil insista dessus, Maeva lut au fond de son regard qu'elle aurait dû, elle ne savait trop comment, le remettre bien plus vite. Lorsqu'enfin il mentionna l'histoire de la magie, un éclair de compréhension passa dans les yeux de la jeune fille.

Si elle était parfaitement honnête, elle devait avouer qu'elle n'avait jamais été particulièrement attentive en histoire de la magie - surtout parce qu'elle avait toujours eu cette matière juste après le déjeuner et qu'il s'agissait d'un excellent créneau pour faire la sieste. Travers était le nom d'un Mangemort, Maeva s'en souvenait maintenant - aussi hocha-t-elle la tête lorsque son visage s'afficha sur le pear de Virgil. Le rapport avec les McKinnon, quant à lui, restait plutôt fou - elle n'apparaissait pas dans le "Top 10 des pires morts attribuées aux Mangemorts ; ces gens-là n'étaient définitivement pas sympas" qu'elle avait lu quelques mois plutôt sur son Pear.

L'image d'une jeune femme aux cheveux noirs jais apparut alors, et Maeva fut frappée par la douceur de son visage et ses grands yeux bruns. Massacrée avec toute sa famille. Un long frisson lui parcourut l'échine - les histoires de résistance, en ce moment, avaient tendance à l'angoisser véritablement - surtout depuis son entretien avec la milice au sujet de sa mère. Sa mère était en fuite, et elle savait, au fond d'elle, qu'elle pouvait connaître le même sort funeste que Marlene McKinnon...

Le rapport entre Marlene et Mildred, désormais, était plutôt simple à faire, comme le sous-entendait Virgil. Mildred avait écrit à Travers pour dénoncer Marlene McKinnon et toute sa famille - elle était responsable de sa mort. La jeune femme secoua doucement la tête, abasourdie. Elle savait Mildred mauvaise, méchante, mesquine, cruelle... Mais de là à tuer pour se venger ? La jeune femme se rendit vite à l'évidence : oui, la romancière en était parfaitement capable.

"Magpie a fait tuer Marlene McKinnon, et toute sa famille." souffla-t-elle - le dire à voix haute rendait la chose encore plus horrible. "On la tient."

Elle ne voyait pas d'autres raisons pour que Mildred garde ce souvenir. Elle devait craindre qu'on ne découvre ce petit secret, et pour cause : un tel crime était passible de mort, maintenant que cette peine avait été réinstaurée par Leopold Marchebank. Les guerres des sorciers étaient encore récentes, tout comme la menace Mangemort. Des personnes qui avaient connu Marlene McKinnon étaient encore en vie aujourd'hui. Si le monde magique apprenait ce que Magpie avait fait, sa réputation tomberait en morceaux, ainsi que tout ce qu'elle avait construit.

"Il va falloir qu'on se blinde, si on veut utiliser ça contre elle." commenta Maeva en fronçant légèrement ses sourcils. "On a peut-être ce souvenir, mais on devrait peut-être essayer de faire des recherches sur ce meurtre, et sur les raisons qui ont conduit Magpie à la dénoncer aux Mangemorts. Elle n'aurait pas fait ça pour rien, elle a forcément une explication égoïste pour ça." Maeva remit le souvenir dans la fiole et la tendit à Virgil pour qu'il en fasse une copie, avant de replacer l'originale dans le coffre. "Et quand on aura toutes ses informations..." Elle échangea un regard avec Virgil, à la fois sombre et satisfait, "Elle va regretter d'avoir vu le jour."


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Fortune favors the brave [Maeva & Virgil] Icon_minitimeMer 4 Déc 2019 - 16:22
« On la tient. »

Virgil était arrivé exactement à la même conclusion.  L’adolescent braqua ses yeux clairs dans ceux de  Maéva et esquissa un sourire  mauvais. Il entendait bien exploiter cette piste au maximum et ne rien laisser au hasard.   D’ailleurs, il devait commencer par ne pas se laisser griser par cette découverte inespérée.  Canaliser l’état d’euphorie dans lequel ce souvenir venait de le plonger était primordial.
Rester méthodique et organisé. Il savait faire, se dit-il en retrouvant subitement une expression nettement plus sérieuse.

L’adolescent sortit une fiole stérile de son sac et s’installa calmement devant  la pensine. Sa copie devait être en tout point parfaite. Restituer le moindre détail afin que personne ne puisse les accuser d’avoir falsifié cette preuve de culpabilité. Tobias Stern lui avait appris la technique : Restituer toutes les réminiscences sensorielles :  visuelles, olfactives, tactiles…

Virgil se concentra quelques instants en silence, de manière  étrangement studieuse. Enfin, il pointa sa baguette sur la réminiscence argentée et formula, à voix basse, l’ incantation de duplication utilisée pour ce protocole précis.   L’onde magique pénétra le souvenir, se mêla à lui pour s’en imprégner longuement. Virgil agita sa baguette, d’un mouvement sec du poignet,  comme s’il cherchait à ferrer un poisson. Un filet argenté, en tout point identique au précédent par sa couleur et sa texture se matérialisa dans les airs. Il n’eut qu’à le faire léviter jusqu’à la fiole pour le récupérer et l’enfermer précieusement.  Il n’avait même pas besoin de revisionner le souvenir pour être sûr d’avoir réussi. Son stage à Skye lui permettait maintenant de reconnaitre un souvenir défectueux ou lacunaire rien qu’à son aspect extérieur.

« C’est bon. » souffla-t-il avec une pointe de soulagement au fond de la voix. Il rangea précieusement la fiole dans la poche intérieur de sa cape. « J’en ferai une autre copie et je te la donnerai. » dit-il en commençant à ranger les différents effets personnels de Magpie qu’ils avaient éparpillé un peu partout.

Les parties de jambes en l’air de la romancière resteraient malheureusement gravées  dans sa mémoire -et surement encore plus durement dans celle de Maeva - mais c’était un mal pour un bien. Cette incursion dans les souvenirs de Mildred leur permettait de détenir l’arme ultime.  De quoi les venger, eux et leur famille.

Virgil hocha la tête en écoutant les conseils de Maeva qui les invitait toutefois à la prudence. Pour le coup, ils étaient totalement sur la même longueur d’onde. Virgil ne tenait pas à gâcher cette incroyable opportunité en se précipitant bêtement ou en sous-estimant Mildred. Il la savait impitoyable et il entendait bien la surpasser dans son domaine de prédilection.

« Je vais faire des recherches de mon côté. » promit-il en rangeant les fioles visionnées dans le coffre. Il allait emprunter tous les livres de la bibliothèque traitant de la première guerre des sorciers ! L’adolescent se saisit finalement de la petite bouteille renfermant le souvenir de James Smith et de Mildred. Il jeta un bref regard à Maeva et  glissa la fiole, à sa place, entre les autres réminiscences coquines de la romancière. Ils ne pouvaient pas se permettre de jeter cette horreur à la poubelle. Même si Maeva en avait surement très envie, elle savait aussi que Mildred ne devait pas soupçonner leur effraction.

Les deux adolescents rangèrent donc la totalité de l’appartement. Virgil se chargea gentiment de remettre à sa place le string en bonbons mâchouillés par égard pour son amie puis ils quittèrent l’aile des professeurs comme ils étaient venus, sous sortilège de désillusion.

Lorsqu’ils pénétrèrent dans leur salle commune, tous élèves étaient déjà allés se coucher. Le feu de cheminée dans le foyer ronronnait paisiblement et la pièce était plongée dans une douce obscurité. Virgil n’avait pas eu l’impression de passer tant de temps dans les souvenirs lubriques de Magpie mais un coup d’œil à l’écran de son Pear lui appris qu’ils étaient restés quasiment deux heures là-bas.

« Bon. Un silence passa,  Bonne nuit.» dit-il en faisant face à Maeva. Il n’était pas sûr que cela soit judicieux de remettre l’épisode James Smith sur le tapis. Ils en avaient parlé, pas la peine d’en remettre une couche, si ce n’est en faisant preuve d’un peu d’ironie : «  Je t’aurais bien dit « fais de beaux rêves » mais ça risque d’être compliqué ce soir. » commenta-t-il sans parvenir à contenir un vague rictus.  Il avait très envie d'ajouter un « Jamais, tu ne m’attraperas, vilain garçon! » -complétement hors de contexte, certes, mais si drôle en même temps- toutefois  il préféra sceller ses lèvres entre elles et faire voeu de silence. C’était trop tôt. Trop frais et trop douloureux dans l’esprit de Maeva. Il s’éloigna donc à reculons en direction de son dortoir et haussa vaguement les épaules en signe d’impuissance avant de prendre les escaliers.

Promis, il attendrait demain pour se moquer.

RP Terminé.


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