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Comme un poison dans l'eau... [Virgil]

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Profil Académie Waverly
Comme un poison dans l'eau... [Virgil] Icon_minitimeMar 30 Avr 2019 - 10:06
Comme un poison dans l'eau... [Virgil] Norman11
Norman Glitterspoon
7ème Année Serpentard

Au crépuscule du Dimanche 24 Octobre 2010, à l'orée du lac de Poudlard.

Une immense ombre vint s'abattre sur la surface lisse et obscure du lac de Poudlard, signe que le soleil venait bel et bien de glisser abruptement derrière les hautes crêtes montagneuses encerclant Poudlard. La nuit comme toujours était sur le point de remporter son combat crépusculaire, dans un éclat sanglant qui allait virer en faveur des ténèbres. Il était temps de partir. Romantique dans l'âme, Norman Glitterspoon était venu tutoyer la beauté des éléments naturels et profiter du calme environnant, de manière à pouvoir répéter et s'imprégner une dernière fois des fabuleuses lignes de son texte. Une pièce de théâtre où il comptait bel et bien exceller, tant son rêve brûler les planches et de devenir un jour comédien. Une obsession viscérale qui lui brûlait au fer rouge autant l'âme que les entrailles.

Comment lui le simple fils d'ouvriers de feu Nimbus allait-il pouvoir assouvir des ambitions aussi nobles et artistiques? Comment briser les schémas préétablis qui vous enfermaient dans un carcan social, sans possibilité de pouvoir vous en détacher? Norman portait son nom comme un fardeau. Un lourd héritage familiale qui le condamnait à marcher dans les pas d'un père à la vie sans relief et routinière. Glitterspoon! Mon dieu! Qui oserait aujourd'hui s'appeler "Cuillère à paillette"? Quelle noble lignée de la maison verte et argent arborait un nom aussi ridicule? Pourquoi ce maudit choixpeau l'avait condamné à être un serpentard, lui l'enfant de si basse extraction. La vie s'était toujours jouée de lui. Comme dans une mauvaise pièce de théâtre, il était condamné à jouer les seconds rôles. Sans personne pour lui souffler de judicieux conseils, ou lui venir en aide. Du moins jusqu'à cette soirée mémorable du 24 Octobre 2010...

Le monde entier est un théâtre disait le grand William Shakespeare. Une mesquine et cruelle mise en scène qui plaçait le jeune Norman Glitterspoon dans la position tant redoutée de soliste et d'unique spectateur désemparé. Le serpentard laissa tomber ses lignes de texte sur la mousse humide et tourbeuse, tandis que ses yeux se plissait d'horreur en direction de la surface ténébreuse et subitement si lisse du lac de Poudlard. Il ne s'agissait plus de jouer la comédie alors qu'il tendait la main en direction de l'endroit obscure où il avait vu disparaitre celui qu'il ne connaissait pour l'heure que de nom, et que de vue. Pourquoi le placer dans le rôle du sauveur? lui qui ne savait pas nager. Comment le destin pouvait-il se montrer aussi effroyablement cynique? Norman le maudissait, autant qu'il se maudissait lui-même pour sa propre impuissance. Quel serpentard digne de ce nom, oubliait sa baguette dans son dortoir au moment où il en avait le plus besoin. La main tremblante en direction du lac ténébreux, il bredouillait comme devant son père, quand celui-ci était furieux et le fustigeait brutalement pour ses velléités artistiques.

Lui, Norman la mauviette, Norman la cuillère à paillette était en position de sauver quelqu'un d'une mort imminente...

"Non, je t'en prie, non... Tu vas te noyer... " balbutia-t-il inutilement à lui même.

La silhouette du Poufsouffle avait disparu dans la noirceur du crépuscule...

Doigts tremblants et tendus en direction de la surface du lac, Norman lutta contre sa propre indécision, avant de se décider enfin à passer à l'action. Courir! Aussi vite que possible afin de prévenir quelqu'un du danger. Trouver du secours avant qu'il ne soit trop tard... Avant qu'une tragédie ne se produise. Norman sentait l'air lui bruler les poumons, tandis qu'il slalomait entre les bottes d'herbes et remontait à vive allure la pente en direction de l'école de Poudlard. L'espace d'un instant, il se sentait comme les héros de ses romans préférés. Un chevalier émérite volant au secours d'une âme en détresse.

Sans sa baguette pour expédier un patronus, et ne comptant que sur sa propre foulée ; Norman savait qu'il manquait cruellement de temps. Peut-être cela justifia-t-il son choix un brin osé de se diriger en premier lieu vers les serres plutôt qu'en direction du trop lointain château de Poudlard. Mais ce coup de poker dangereux fonctionna miraculeusement alors qu'il pouvait discerner les contours salvateurs d'une silhouette accoudée au mur de l'enceinte végétale. Les dieux soient loués! Il n'était plus seule à devoir assumer le rôle d'acteur vedette, et il allait enfin pouvoir transmettre le flambeau de sauveur à ... Virgil Forbes. Mais comment allait-il réagir à l'annonce de ce drame en devenir? Comment allait-il digérer cette cette information si cruellement personnelle? Décidément, en cette soirée fatidique du 24 Octobre 2010, les coïncidences ne cessaient de s'accumuler, dans un scénario aussi incroyable que terrifiant. Norman sprinta comme un dératé en direction du Gryffondor, pour littéralement se jeter à ses pieds... Plié en deux, au bord de l’essoufflement, il tenta de se délivrer de son salvateur message.

"Vir... Virgil... C'est ho... horrible... Tu... Tu dois m'aider... Tu dois lui venir en aide... " Norman lutta pour reprendre son souffle syncopé du fait du dénivelé et de sa course. "C'est ton frère... Casey... Je crains qu'il ne soit sur le point de commettre une grave bêtise..." Le serpentard cracha un glaire au sol, avant de reprendre : "J'étais en train de répéter mon texte, à l'orée du lac... Quand ton frère est passé à coté de moi, en pleurs... Je lui ai demandé ce qui n'allait pas... Et il s'est contenté de descendre en direction du lac... Sans un mot... Sans même un regard... Il est entré tout habillé dans l'eau froide, sans que je puisse le retenir... Mon dieu, c'est horrible... " Norman secoua tragiquement la tête, tandis que des larmes perlaient déjà son regard épuisé. "Je ne sais pas nager... Je n'avais pas ma baguette... Je n'ai pas pu le retenir... Pardonnes-moi... Je l'ai vu disparaitre dans la pénombre du lac... Je m'en veux tellement... Dis-moi qu'il va bien... Je t'en prie, Virgil..." Cette fois-ci, Norman pleurait en torrent, réussissant tout de même à ajouter le réel but de son intervention : "Tu dois le sauver avant qu'il ne soit trop tard! "

Délivré de sa mission, Norman s'effondra à quatre pattes aux pieds de celui qui était sur le point de perdre un frère devenu trop fragile par sa faute...
Virgil Forbes
Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto
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Comme un poison dans l'eau... [Virgil] Icon_minitimeDim 5 Mai 2019 - 12:15
Virgil scrollait l’écran de son Pear paresseusement d’une main tout en tenant sa cigarette de l’autre. Les nouvelles défilaient sous ses yeux sans qu’il ne s’arrête sur une news en particulier. Il s’était octroyé une petite pause avant de remonter travailler sur son devoir de Runes qu’il devait rendre pour le lendemain. A vrai dire, il aurait préféré s’exercer à la légilimancie et à l’occlumancie mais il ne pouvait malheureusement pas faire l’impasse sur les matières scolaires. Tobias Stern avait été on ne peut plus clair lors de son dernier bilan : Le dossier de Virgil devait être excellent pour prétendre intégrer le Centre de Réhabilitation Mémorielle de Skye à sa sortie de l’école et l’adolescent ne devait négliger aucune matière, même optionnelle.

Le jeune homme savait qu’il devait se mettre assidument au boulot. Adieu les matinées foot dans le parc, les soirées glandes dans la salle commune… Son quotidien allait devoir ressembler à celui d’un Poufsouffle besogneux .
Il l’était déjà, parfois, notamment quand il s’agissait de préparer son esprit aux manipulations mentales magiques. Tous les samedis soirs, il s’exerçait avec son tuteur avant de rentrer à Poudlard, lessivé psychologiquement, mais satisfait des nouvelles techniques qu’il apprenait depuis septembre : Comment étendre son esprit vers ceux des autres, faciliter l’intrusion tout en protégeant sa propre psyché. Les enseignements de Stern s’avéraient précieux . Tobias lui avait dit qu’il pourrait surement tenter sa première incursion sur un patient au traumatisme mineur dès janvier et Virgil avait décidé de redoubler d’efforts en s’entrainant plusieurs heures par jours depuis. Il était bien décidé à montrer à Stern qu’il progressait de semaine en semaine et que le Traqueur de Conscience pouvait lui accorder sa confiance.
 
Bosser son histoire de la Magie ou ses Runes s’avérait nettement plus laborieux en comparaison. Autant Virgil n’avait aucune difficulté à s’impliquer dans ce qu’il aimait autant il peinait à se mobiliser pour traduire un texte du 12ème siècle en caractères runiques quasiment impossible à déchiffrer. La réminiscence du long parchemin rempli de symboles étranges lui tira un profond soupir et il ouvrit sa conversation avec Maeva pour tenter de la soudoyer. Elle était la seule de ses camarades à suivre cet enseignement. Sans doute avait-elle été forcée par ses parents de prendre cette option, comme lui, en troisième année :« L’études des Runes ouvre plus de porte  et tu te retrouvas dans un groupe d’élèves nettement plus studieux si tu choisis cette option ! »- L’argument ultime de Jonah et Agathe. Ils avaient étonnement fait front commun à l’époque pour contraindre leur cadet à intégrer ce module, alors qu’ils étaient pourtant en plein divorce.

Virgil venait de terminer son message lorsqu’une silhouette apparut dans son champs de vision. Quelqu’un courrait vers lui et il identifia rapidement un élève de son année –Glitterspoon- qu’il côtoyait peu. Normal, il avait zéro affinité avec ce gars. L’adolescent rangea son Pear dans sa poche et reporta son attention sur son camarade quelque peu étonné d’être, de toute évidence, le but de la course effrénée du vert et argent. Mais que pouvait bien lui vouloir cuillère à paillettes ?
Complètement essoufflé, Norman s’arrêta devant lui, rendant Virgil perplexe. Que se passait-il encore ? Virtanen venait-il de s’écraser au pied de la tour d’astronomie? Marchebank avait-il été victime d’un nouvelle tentative d’homicide ? Le nouveau prof d’études des Runes était-il absent demain dispensant, par conséquent, Virgil de ses devoirs?

Hum. Il y avait malheureusement peu de chance pour que cette dernière option se vérifie. Dommage.

Virgil gratifia son camarade d’une moue vaguement condescendante- Gliterspoon était plié et deux et crachait littéralement ses poumons sur les chaussures du Gryffondor – avant de lui dire une gentillesse dont lui seul avait le secret « Faut que t’arrêtes les frites Spoony. Tu peux plus te trainer.»

Sa remarque acerbe resta toutefois sans réponse.  En effet, Cuillère à Paillettes avait un tout autre message à délivrer. La mine revêche de Virgil se figea lorsque Norman mentionna Casey . Il eut un sourcilement et tourna légèrement la tête pour observer son camarade, les yeux plissés en signe de défiance. Son frère? Faire une bêtise ? Virgil chercha le regard du vert et argent comme pour le percer à jour.

« Quelle bêtise ? » demanda-t-il, dubitatif et quelque peu sur la défensive. Les explications du Serpentard ne tardèrent pas à arriver : Il avait vu Casey, en pleurs, entrer de plein gré dans le lac. Virgil n’esquissa pas le moindre mouvement et resta interdit. C’était tout bonnement impossible. Norman se fichait de lui.

« Arrête tes conneries Gliterspoon. » gronda Virgil en se redressant de toute sa hauteur. Non pas qu’il soit très imposant physiquement- il avait clairement l’air d’une allumette à côté de Damon- mais sa mine, peu engageante, trahissait très clairement le fond de sa pensée :  Si Norman lui faisait une blague de mauvais goût, il valait mieux, pour lui, qu’il arrête immédiatement. Malheureusement la version des faits du Serpentard ne varia pas et il ne revint pas sur ses propos, bien au contraire. Des larmes perlaient au coin de ses yeux tandis qu’il affirmait avoir vu Casey s’enfoncer tout habillé dans les eaux froides du loch écossais.

Le Gryffondor resta étonnamment immobile. Il n’avait aucune envie de croire Glitterspoon ni d’accorder le moindre crédit à ses propos fantaisistes. Habituellement, les événements coulaient sur Virgil sans qu’il n’y accorde trop d’importance : C’était la posture qu’il avait toujours eue et qu’il comptait bien conserver  mais quelque chose l’empêchait de se montrer si détaché cette fois. Il était question de son frère, de Casey, dont il avait deviné le mal-être ces derniers mois. Se pouvait-il que son frangin se sente si mal au point de vouloir attenter à sa vie ?

Virgil craignait de connaitre déjà la réponse.

« Où ça? » demanda-t-il alors.
Norman l’ignorait pour se lamenter comme un enfant, pleurnichant et gémissant.
« Où est-ce que tu l’as vu, exactement ? » insista Virgil, agacé. Il fit un pas vers son camarade « Conduis moi y. »
Mais Gliterspoon continuait son cinéma, il s’apprêtait à se jeter à quatre pattes au sol lorsque Virgil le rattrapa  par le col de sa veste pour l’empêcher de s’effondrer.  Il resserrer brusquement sa poigne et tourna légèrement  la main pour que l’écharpe du vert et argent entrave son cou. Ses yeux n’étaient plus que deux fentes sombres lorsqu’il lui prodigua un ultime avertissement.
« Si tu te fous de moi Norman, tu vas le regretter. »
Il relâcha son étreinte et emboita le pas claudiquant de Norman d’une démarche assurée. Un drôle de sentiment d’urgence se distillait lentement dans ses veines mais il refusait de se mettre à courir, comme si, par ce simple fait, il cédait à l’angoisse qu’il sentait grandir en lui. Ses pupilles s’étaient posées au loin, sur la surface du lac à peine troublée par endroit par une brise automnale. Il cherchait une forme, une silhouette, un indice. En vain.

Ils arrivèrent rapidement sur la rive, à l’orée de la forêt interdite, dans un coin marécageux et boueux où les broussailles se mêlaient à l’eau tourbeuse. Les joncs et les longues herbes aquatiques semblaient avoir été pliés par endroit. Le regard de Virgil remonta le parcours jusqu’à ses propres chaussures et il fit machinalement un pas en arrière.

Là, imprimé dans la terre meuble, on voyait distinctement des traces de pas s’enfoncer dans la vase en direction des profondeurs du lac.
Virgil sentit un poids tomber au creux de son estomac.

« Envoie un patronus à mon père. » ordonna-t-il en sortant sa propre baguette. Il avait déjà de l’eau jusqu’aux chevilles et suivait le chemin tracé par les herbes abimées. Pourtant il ne réalisait pas vraiment ce qu’il était en train de faire. Il s’enfonçait dans l’eau, guidé par une force souveraine, mais son esprit refusait encore d’envisager le pire. Ce n’était pas possible. Insensible à la fraicheur des flots, il progressa entre les joncs en les rabattant sur le côté. Son cœur s’était mi à battre plus vite et le sang pulsait dans ses tempes. Ce n’était pas possible. Il balayait la surface de l’eau du regard, à gauche, à droite, inlassablement. Ses yeux s’arrêtèrent alors sur une forme enchevêtrée un peu plus loin, coincée dans les dernières herbes aquatiques à la limite des eaux profondes.

Le Gryffondor détacha sa cape engorgée  qui l’entravait dans sa progression. L’eau passa sous son pull, sa chemise se cola sur son torse et sa respiration se fit plus saccadée tandis qu’il avançait à grandes enjambées dans l’eau froide jusqu’à l’écharpe de Poufsouffle abandonnée. Virgil déglutit en attrapant l’étoffe, Il claquait presque des dents lorsqu’il la fit défiler entre ses mains fébriles à la recherche du signe distinctif commun à tous les enfants Forbes.

Agathe avait cette fâcheuse manie de marquer leurs vêtements d’une étiquette à leur nom avant chaque rentrée scolaire. Si Virgil se faisait une joie de découdre les inscriptions nominatives de ses uniformes la veille même de prendre le Poudlard Express, il était certain que Casey les conservait religieusement sur chacun de ses habits.

Alors qu’il étudiait l’écharpe sous toutes ses coutures, son sang se glaça dans ses veines et ses gestes s’immobilisèrent.  Là,  dans l’angle inférieur de l’étoffe, un petit morceau de tissu gris indiquait la mention :   « C.Forbes. »
Non. Merlin non. Virgil n’était pas du genre à prier les grands mages ou les astres mais il sentait son sacro saint détachement l’abandonner pour céder le pas à une peur panique qui lui vrillait littéralement les entrailles. L’adolescent pointa sa baguette à la surface du lac.

« Levicorpus ! »

Rien. Sa respiration devenait de plus en plus désordonnée et chaotique.
« Homenum Revelio ! » lança-t-il d’un ton qui trahissait un certain affolement.
Toujours rien. Se pouvait-il que le sort ne détecte pas la présence de Casey parce qu’il était…

Virgil secoua la tête et ferma les yeux refusant tout bonnement d’envisager ce scénario funeste. Il voulait que Jonah arrive avec les autres professeurs pour l’aider à retrouver son frère. L’adolescent risqua un regard en direction de la rive où Gliterspoon l’attendait toujours, mais seul, malheureusement. Personne dans le parc non plus pourtant Virgil n’avait pas une minute à perdre.  Il n’attendrait pas passivement que les secours arrivent. L’adolescent pointa sa baguette en direction de sa bouche et s’appliqua un sort de Têtenbulle avant de plonger complètement . Le lumos qu’il lança pour éclairer l’obscurité fit détaler tout un tas de créatures aquatiques entre les algues mouvantes. Virgil fit quelques brasses en balayant avec anxiété les eaux troubles du regard et il déboucha alors au dessus d’un immense gouffre dont les eaux glaciales transpercèrent tout son être. Il fut prit d’un violent vertige en découvrant les profondeurs abyssales du loch qui se perdaient dans les ténèbres. Ses jambes battaient l’eau au dessus du vide, du néant. Autant chercher un botruc dans une botte de foin, songea-t-il avec détresse. L’image du corps sans vie de Casey, gonflé d’eau au fond du précipice  et flottant mollement au milieu des poissons se matérialisa dans son esprit et lui arracha une plainte.  La bulle d’air qui lui permettait de respirer se perça alors, laissant l’eau s’engouffrer dans sa trachée et  le força à regagner la surface pour reprendre sa respiration.

Sa tête fendit les flots. Il cracha, hoqueta plusieurs secondes pour reprendre son souffle. Il  essuya son visage de sa main libre et s’apprêtait à  retourner à l’assaut lorsque son cœur rata un battement…


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Comme un poison dans l'eau... [Virgil] Icon_minitimeDim 12 Mai 2019 - 19:19
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Norman Glitterspoon
7ème Année Serpentard

Pourquoi y retourner? N'était-ce point déjà trop tard pour le malheureux Casey? Ne valait-il pas mieux alerter la direction de l’école Magique plutôt que de jouer les héros solitaires? Pourquoi s'imposer le traumatisant spectacle d'un corps inerte et tout gonflé flottant à la surface de l'eau? Si Norman mourait d'envie de mettre de la distance entre lui et le lac fatidique, les liens fraternels unissant Virgil et Casey dépassaient toutes conclusions funestes. Virgil ne pouvait se résoudre à l’inéluctable, et envisager la perte du plus fragile des Forbes. Norman allait très vite l'apprendre à ses dépends, quand s’agrippant violemment à son écharpe verte et argent, le fougueux Gryffondor lui intima l'ordre de le conduire à l'endroit exact où il avait vu pour la dernière fois disparaitre son frère. Secouant frénétiquement la tête, Norman obtempéra d'une voix enrouée par son écharpe nouée contre sa gorge.

"Ok, c'est bon... Je vais t'y conduire... Mais lâches-moi... Là, tu m'étrangles... "

Face au regard déterminé et tranchant du Gryffondor, il se sentit bien obligé d'indiquer la berge et l'endroit précis où il avait vu Casey glisser dans les eaux sombres du lac. Après tout, c'était la meilleure solution. La luminosité baissant, chaque seconde de gagnée pouvait augmenter les chances de retrouver vivant l'inquiétant et désespéré frangin. Virgil finit par relâcher son étreinte sans toutefois omettre de lui asséner un dernier avertissement. Quel manque évident de gratitude envers celui qui avait le choix de s'impliquer dans ce drame familial! Norman répondit à l'invective sur un ton ne souffrant aucune discussion sur son degré de sincérité.

"Tu fais chier, Virgil! Tu me prends pour qui? Qui oserait raconter ce genre de mensonge? " éructa-t-il alors que ses larmes se transformaient en reproche "Suis-moi, je vais te montrer le chemin. Mais je te préviens tout de suite, je ne sais pas nager, alors inutile de compter sur mon aide pour aller repêcher le... ton frère. "

Norman allait dire "le corps de ton frère", mais se retint de le faire à la dernière seconde pour ne pas souffler tout espoir de pouvoir le retrouver vivant. Mais Virgil était-il aussi naïf pour ne point voir la finalité funeste de ce bain nocturne improvisé? Sans courir, il emboita le pas au guide Norman. Une longue marche triste et silencieuse, comme si les deux septième année savaient déjà à quoi se résoudre, et quelle horrible découverte les attendait en contrebas. Le spectacle de la surface du lac embrasé par les lueurs crépusculaires finit par s'offrir à eux, et Norman se dirigea vers un recoin tourbeux de la rive, sur lequel jaillissaient d'innombrables joncs et autres nénuphars. Le chant des batraciens s'estompa quand les deux jeunes garçons se précipitèrent à la lisière de l'eau. D'un index tremblotant, le serpentard désigna des traces de pas qui s'enfonçaient dans la boue. Puis d'un ton grave, il prononça une terrifiante sentence.

"C'est là... L'endroit où il a disparu... "

Sans ciller, Norman contempla le valeureux Gryffondor s’enfoncer tête baissée dans les hautes herbes pour tenter de repêcher son frère disparu. Une tentative certes louable, mais vouée à l'échec, tant la surface lisse et obscure du lac ne divulgait aucun indice du passage de Casey. Aussi rigide qu'une statue du sel, Norman ignora presque les recommandations de Virgil quand celui-ci lui soumit l'ordre d'avertir son père par Patronus.

"Tu peux compter sur moi... " finit-il par souffler en guise de promesse.

Mais était-il véritablement en mesure de tenir ces belles paroles? A l'instar de Virgil lui-même, Norman venait tout bonnement d'édulcorer le fait qu'il n'avait pas de baguette en sa possession. Et qu'il était donc aussi inutile qu'un poney sur un champ de course. D'ailleurs, en terme d'utilité.. Qui l'était vraiment en pareille situation? Comment retrouver un frêle poufssoufle au milieu de cette immensité liquide? Le visage aussi blême qu'un linceul, le serpentard semblait pétrifié par le spectacle désolant et surréaliste du si arrogant Virgil pataugeant dans les eaux tourbeuses du Lac de Poudlard. Étouffant un rire nerveux infligé sans conteste par la panique, Norman finit par quitter d'un pas chancelant les berges marécageuses, pour avancer en direction d'un promontoire surplombant l'étendue lisse et majestueuse du lac de Poudlard. Peut-être cherchait-il à prendre un peu de hauteur pour aider Virgil dans sa traque morbide? Dans tous les cas, ce choix semblait omettre sa mission de trouver du secours en urgence, comme si Norman venait de réaliser qu'il était plus utile auprès de Virgil que l'inverse. N'était-ce point risqué? Faute de Patronus ; Pourquoi ne cherchait-il point à se hâter de rejoindre aussi vite que possible l'enceinte de l'école magique? Avait-il conscience de ses responsabilités?  

Mais en vérité, Norman n'avait jamais été aussi lucide qu'en cette nuit étoilée. Pour la première fois de sa vie, il savait exactement comment avoir l'étoffe de l'un ces héros légendaire qui le faisait tant rêvé depuis qu'il était en âge de lire. Le serpentard incompris entrevoyait enfin les lignes de son propre rôle : Celles qui allaient donner un sens à son existence et faire de lui l'homme auquel il aspirait depuis toujours devenir. Voila pourquoi, plutôt que de poursuivre sa route en direction de Poudlard ou inciter Virgil à l'abandon de ses dangereuses recherches ; Norman bifurqua sur sa gauche, de manière à contourner un bosquet obscur derrière lequel émanait un bruissement singulier. Était-ce le signe d'une aide providentielle? Plutôt que de se précipiter vers le paternel des Forbes, Norman obliqua en direction du talus dominant le lac, comme s'il savait exactement où dénicher l'aide salvatrice qui lui faisait tant défaut. Désormais, son regard ne trahissait plus aucun émoi, mais une solide résolution, tandis que le frémissement sonore se changea très vite en gloussement saccadé. La silhouette voluptueuse de ce secours inespéré finit par se détacher dans la pénombre, alors que Norman s'avançait timidement dans sa direction. Sourcil frétillant d'anxiété, il osa alors poser la question qui lui brûlait les lèvres :

"Ai-je été à la hauteur de vos espérances? "

Tandis que la réponse se faisait si ardemment attendre, Norman replongea en arrière, au moment exact où tout avait définitivement basculé dans sa vie, avec le souvenir de cette rencontre providentielle qui allait propulser sa vie sans relief vers les sommets enneigées de ses rêves les plus fous...

*****

Une semaine auparavant, dans la salle des Arts de Poudlard...

Norman poussa lentement la porte de la salle des Arts, pour glisser timidement sa tête ronde dans l’entrebâillement de celle-ci. Comme prévus, rien n'y personne ne venait troubler le silence des lieux. A l'image de la quiétude éphémère de cette soirée automnale, la salle des arts semblait s'être figé comme un panier de fruits dans un tableau de nature morte. Norman n'en demandait pas moins, tant il cherchait à se retrouver seul. A cette heure de la journée, l'épicentre artistique de Poudlard était déserté par les élèves, offrant donc au jeune serpentard le loisir de pouvoir y flâner librement. En parfaite osmose avec le décor harmonieux et esthétique de la Salle d'Art, il n'était pas rare que Norman en oublie même la course du temps, au point de confondre cet endroit magique avec son propre dortoir.

Franchissant enfin le seuil de la salle d'art, le regard ébloui de Norman ne savait où se poser tant multiple merveilles peuplaient ce paradis artistique. Un tableau de la reine des lieux accueillit le jeune visiteur régulier d'un clin d’œil, tandis qu'un autre lui adressa un sourire chaleureux. Comment Poudlard avait-il bien pu se passer des services de la légendaire Mildred Magpie? Gage de son admiration, Norman inclina respectueusement la tête en direction des portraits. Par ses précieux romans, la nouvelle enseignante artistique avait généré un jardin secret salvateur dans lequel Norman adorait se perdre pour oublier la dureté de son quotidien. Loin des ravages d'un père agressif et machiste qui voulait faire de lui un réparateur de balai magique, il s'envolait vers des contrées fantastiques et inexplorées. Il quittait l'enveloppe charnelle terne de "Monsieur Cuillère à Paillette" pour incarner un héros légendaire et adulé. En effet, au gré de ses lectures, il s'évadait en enfilant la cape d'un preux chevalier comme Féodor, et devenait un prince à même d'embrasser les lèvres délicates de la sublime Peggy Black. Bref, il devenait quelqu'un d'autre, et cela suffisait à le sauver de sa réalité ô combien morose...

Son père Drufus Glitterspoon ne lui pardonnait aucune sensiblerie, ni aucun délire artistique. Fier de son dur passé de labeur au sein de l'entreprise Nimbus, l'ancien ouvrier magique se noyait désormais dans l'alcool et les dettes de jeu. Profondément aigri par les tumultes de la vie et la perte de sa femme, Drufus avait la main plutôt leste quand il s'agissait de corriger les écarts de son fils. Norman se devait alors de filer droit, de suivre les attentes imposées par son père, et surtout d'oublier ses rêves farfelus de devenir comédien. Jamais il n'incarnerait le Prince Féodor sur les planches des Folies Sorcières. Jamais il ne ferait la réplique à la divine et merveilleuse Sofya Belinski. Il en était presque arrivé à s'y résoudre quand un évènement déclencheur bouleversa ses tristes et mornes certitudes pour le remettre en selle sur le sentier de ses rêves. Ce bouleversement radical avait un nom, celui de Mildred Magpie.

Si du fait de son père, Norman ne faisait pas partie du club d'art, l'enseignante artistique avait finit par le surprendre en mainte occasion en train de fureter autours de sa salle. Soucieuse depuis l'affaire Virgil de préserver sa sécurité et son cadre de travail de toute intrusion intempestive, elle avait convoqué le serpentard afin qu'il puisse s'expliquer sur son étrange manège. Craignant de recevoir une beuglante et la colère de son père, Norman avait finit par tout avouer à la Diva de Bristol : Que ce soit ses rêves de comédiens inaccessibles, la détermination de son père à lui empêcher de rejoindre le club d'art, ainsi que son admiration pour ses chef-œuvres littéraires. Amatrice de contes de fée, dans lesquels les vilains crapauds se changeaient en doux prince ; Mildred Magpie entrevit l'incroyable potentiel du jeune serpentard, ainsi qu'un savant stratagème pour s'acquérir un allié digne de confiance. Voila pourquoi, elle n'envoya point de beuglante, mais une bourse pleine de galions au père de Norman, de manière à éponger ses dettes et sa soif d'alcool, tout en exhortant celui-ci de laisser son fils rejoindre le club des arts. Une aide sonnante et trébuchante qui éclaira certes l'horizon artistique du serpentard, mais qui le rendait désormais tributaire de la calculatrice Mildred Magpie.

Éminemment reconnaissant envers la romancière, Norman Glitterspoon comptait bien s'acquitter de cette dette, et gagner l'estime de la cogérante des Folies Sorcières. En effet, dans sa quête personnelle pour devenir comédien, il était bel et bien décidé à se comporter pour la première fois de sa vie en véritable serpentard arriviste. Voila pourquoi, il se retrouvait en ce jour dans la salle des arts, avec un cadeau à offrir à sa romancière préférée. Un présent bien singulier qu'elle lui avait elle-même suggéré lors d'une précédente entrevue, pour se venger d'une humiliation publique qui lui entravait encore sérieusement la gorge et qui visait nul autre personne que l'infâme Virgil Forbes. Bien que Norman éprouvait certaines réticences à s'en prendre à autrui, souvent par lâcheté ; Il voyait en ce "service", une formidable opportunité d'atteindre son rêve.

Le regard avide d'être un jour sur le devant de la scène, Norman effleura les nombreux et soyeux costumes qui demeuraient suspendus sur un pan du mur de la salle d'art. L'étoffe rouge et or du costume de Féodor alerta son attention, et retint sa main... Quand la voix familière de la reine des lieux brisa ce moment de contemplation.

"Assurément, tu ferai un très beau Féodor... " Mildred marqua une seconde avant d'ajouter : "Mais le costume ne fait pas tout, encore faut-il le mériter... "

Quelle apothéose cela serait pour lui que d'endosser ce rôle ; Lui l'insignifiant qui rêvait de devenir un prince. Norman émit un léger sourire empreint de modestie, avant de se tourner vers sa dramaturge préférée.

"Je n'en doute pas une seconde, Miss Magpie, et je suis parfaitement conscient du travail que cela nécessite d’intégrer un rôle aussi magistralement écrit. En attendant, même si ce n'est que peu de chose... J'ai le cadeau que vous m'aviez demandé. "

Mildred Magpie arqua un sourcil circonspect, avant de clore la porte de la salle des arts pour se prémunir de toute oreille indiscrète.

"Vraiment? Tu as réussit à dérober un objet personnel appartenant au frère de celui dont on ne devrait même plus prononcer le nom... Saches que ta motivation m'impressionne! " s'étonna la romancière, aux ange de pouvoir porter un énième coup bas à celui qu'elle détestait si viscéralement.

"A vrai dire, ce n'était pas très compliqué... " soupira Norman, avant d'extirper un morceau d'étoffe jaune de dessous sa veste d'uniforme. "Casey oublie une fois sur deux son écharpe sur les bancs de la bibliothèque. Ce poufsouffle oublierait sa tête, si elle n'était pas fixée sur ses épaules. Quel étourdi! "

Mildred gloussa comme une dinde, tandis qu'elle éprouvait moult sympathie pour ce très utile et loyal serpentard. Malgré cela, elle étudia de près l'écharpe, afin de s'assurer de sa provenance. Ses doigts crochues finirent par découvrir un petit imprimé cousu à la main, et arborant le nom du frère du félon.

"Bien joué! Mais surtout, tu gardes cela pour toi! Personne ne doit savoir pour cette écharpe, ou tu peux dire adieu à mon aide! Est-ce bien clair? "

Norman fit semblant de ne rien comprendre, et haussant les épaule se contenta d'ajouter :

"De quelle écharpe parlez-vous? Moi, je ne vois aucune écharpe. J'entrevois seulement quelqu'un qui va regretter de vous avoir un jour trainer dans la boue... "

Mildred leva un ongle tranchant pour interrompre son jeune disciple, et prendre la parole sur un ton acide.

"Oui, quelqu'un que je vais trainer à mon tour dans la boue... Mais pour cela, je dois compter sur les compétences d'un très grand comédien. Un comédien en mesure de jouer le rôle phare de Féodor dans ma prochaine comédie musicale. Te sentirais-tu en mesure de pouvoir tenir ce rôle? "

Un long frisson parcourut l'échine du serpentard, alors qu'il saisissait toute l'importance de cette question. Enfin, il tenait son audition. A lui de ne pas la gâcher. Voila pourquoi, Norman avec sa verve naturelle, osa rassurer la romancière sur ses compétences théâtrales.

"Vous savez, miss Magpie ; Le monde entier est un théâtre, - Et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs... Donnez-moi les lignes de mon scénario, et je le réciterai. Dîtes ce que vous attendez de moi, et je m’exécuterai. "

Satisfaite de la réponse de son nouveau sbire préféré, les lèvres écarlates de Mildred Magpie s’étirèrent sous le joug d'un large sourire carnassier. Elle enserra sous son aile protectrice le jeune serpentard, avant de se pencher sournoisement vers son oreille.

"Tu veux que je plante le décor? Alors soit! Voila brièvement en quoi consistera ton premier rôle de composition ; Si tu joues bien ta partition, alors cette vermine de Virgil sera tout aussi ridicule qu'un têtard jeté au centre d'une arène de combat! "

Le récit et les recommandations de la romancière s'estompèrent au fur et à mesure que le souvenir laissait place à la réalité.

*****

Revenant à la situation présente, Norman sentit la main chaude de la romancière venir tapoter délicatement ses joues froides, en signe de congratulation. Peu nombreux étaient ceux réussissant à berner la méfiance quasi-naturelle de Virgil, et nul doute qu'il méritait un Merlin d'Or pour sa performance d'acteur-studio. Mildred peinait à contenir le sentiment d'ivresse et de joie qui la submergeait, tandis qu'elle pouvait discerner la silhouette de Virgil patauger dans les eaux grises du lac. Se tournant vers celui qui deviendrait assurément dans un futur proche un comédien des Folies Sorcières, elle le gratifia d'un sincère compliment sur sa performance, avant de lui donner sa parole d'honneur sur une éventuelle contribution artistique.

"C'était brillant! Magistral! Que dis-je? Merveilleux! Norman... Je vais te rendre la monnaie de ta pièce de théâtre, et te tailler un rôle à la mesure de ton talent. Bientôt les planches de mon Cabaret auront le plaisir d'accueillir une nouvelle vedette! Même s'il faudra assurément faire quelque chose pour gommer tes affreux sourcils en forme d'accent circonflexe, mais cela n'est qu'un détail... La gloire t'attends! " Mildred tourna un regard attentif en direction des berges boueuses, que l'immonde naufragé cherchait à rejoindre. Sans perdre une seconde, elle intima une consigne à son nouveau comédien en culotte courte. "Vite! Le show de ce soir est loin d'être terminé. Hâtons-nous de rejoindre les autres avant que cette vermine ne rejoigne le bord. C'est l'heure du "boue-quet" final! "

Étrangement, alors qu'il n'avait jamais été aussi proche de donner la réplique à la sensuelle Sofya Belinski ; Norman éprouvait un certain malaise à l'idée d'avoir jouer un rôle dans ce piège immoral. Pourtant, il emboita le pas à la vile sorcière de Bristol, afin de rejoindre un petit groupe d'élève du club d'art, venus sur les berges du lac pour peindre les dernières heures du jour. Mais ce que les artistes appelaient communément la "Golden Hour" allait très vite se transformer en "Golden Shower Froide" pour le malheureux Virgil. Plutôt que de rejoindre la rive, ce dernier s'évertuait pour l'heure à plonger et replonger, jaillissant de l'eau comme un vieux dauphin exténué. C'était pathétique et malaisant à la fois...

Souveraine, les mains posées sur les hanches, Mildred vint s'installer en amont du groupe d'élèves, Norman se plaçant judicieusement à ses cotés. Trop accaparés par leurs ouvrages artistiques, les apprentis peintres n'avaient point remarqué l'absence de leur enseignante, ni même celle du fourbe serpentard. Un plan savamment huilé et dans lequel Virgil n'était pas le seul à s'embourber. Pour l'heure, Mildred semblait être la seule à véritablement se délecter du spectacle, tandis que les autres élèves de l'atelier peinture demeuraient encore plutôt incrédule face aux élucubrations aquatiques du Gryffondor. La première à s'indigner de ce spectacle indigent fut la brillante et non moins belle Kanza Sauerkraut. Tapant dans le coude de sa voisine et amie Kristen White, elle l'interrogea tandis que son chignon aérien balançait dangereusement au dessus de sa tête :

"Non mais sérieux, il nous fait quoi là??? " s'indigna-t-elle.

Kristen White réussit l'exploit du combo ultra-méprisant, alors qu'elle soupirait et laissait rouler ses yeux dans leurs orbites en signe d'agacement.

"Ce mec ferait vraiment n'importe quoi pour se faire remarquer! Il est pathétique! Faisons semblant de ne pas le remarquer... "

Les deux chipies du club d'art tentèrent de se concentrer sur leurs pinceaux, ce qui n'était pas le cas de Marceau Fayotsky qui sortit son Pear pour immortaliser la scène. Dodelinant de la tête pour ébrouer sa splendide tignasse de gendre idéal, il interpella la nageur solitaire.

"Hé Virgil, tu te prends pour un crachalot ou quoi? T'es ridicule, mec! Fais-moi un dernier plongeon, histoire que je fasse le buzz sur mon compte Instamage! "

Kristen et Kanza pouffèrent à la blague du bel apollon. A ses cotés, loin des bravades de son camarade condescendant, le désormais très sage Curtis Montgomerry n'émit aucune remarque, préférant se concentrer sur le croquis d'une corneille à trois yeux qui s'endormait lentement sur une grosse tige de jonc.

"J'aime l'automne. J'aime l'odeur de la mousse fraiche... " se borna-t-il à dire, signe que son passage à Skye avait bien réussit à éradiquer tout sentiment de révolte en lui.

La plus silencieuse des révoltés demeurait Linnet Sneals, qui secouant la tête en signe de mépris, jeta un regard électrique à la fois sur l'étrange naufragé du lac et l'immonde dinde Magpie qui gloussait dans son dos. D’ordinaire impassible et totalement aseptisée à toute forme d'émotion, elle vivait très mal cette humiliation aquatique. Dans ses souvenirs psychotiques, elle se rappelait de la fois où elle avait percé le corps gonflé d'eau d'un chaton noyé ; Ce dernier avait éclaté aussi délicieusement que du popcorn. Mais aussi étrange que cela puisse paraitre, elle ne voulait pas assister à ce spectacle morbide de corps tout gonflé avec Virgil. Se tordant les mains avec anxiété, elle interpella l'enseignante artistique hilare.

"Madame? Vous ne craignez pas qu'il se noie? Ne devriez-vous pas lui venir en aide? "

Mildred réajusta sa cape en poil de zibeline, ainsi que pantalon en cuir de basilic qui glissait sur son ventre quelque peu rebondit ces derniers mois. Elle secoua la tête, avant d'ajuster un regard moqueur, en direction de la jeune serdaigle :

" Et bien en voila une surprise! Miss Sneals qui s’intéresse enfin à quelqu'un! Sérieusement, pourquoi devrai-je me salir les mains pour aider ce vulgaire et entêté têtard! Ne vois-tu donc pas qu'il ne cherche qu'à faire son intéressant? Laissons le donc patauger dans la boue, jusqu'à ce qu'il se lasse lui-même de sa propre blague... "

La mâchoire de Linnet se contracta, mais plutôt que de se donner elle-même en spectacle, elle se concentra sur son dessin qui représentait Mildred sous la forme mythologique de la Méduse, le regard écarquillé de stupeur alors qu'elle venait tout juste de lui trancher la tête. Les rires s'accentuèrent tandis que Virgil venait enfin d'atteindre la berge, et de nombreux quolibets jaillir de la bouche des élèves les plus moqueurs du club d'Art.

"Alors ce bain de minuit, Virgil? Rafraichissant? Je pourrai éventuellement te lancer un sortilège de sécheresse... Mais ooooops, je crains d'avoir oublier la formule... " glissa Kanza.

"Mais non, laissons-le comme ça! Il est bien moins vilain et arrogant avec son masque de boue! " répliqua méchamment Kristen.

"Alors mon têtard, personne ne t'as prévenu que c'était la fin de la période des amours pour les grenouilles? Comme je te plains! Quelle honte! ça craint! " jubila précieusement Marceau Fayotsky avec son accent so frenchy.

Mais tandis que Norman se cachait derrière sa planche de dessin, Mildred avança d'une démarche féline en direction de sa proie préférée. Avant de se soucier du sort du naufragé du lac, elle ne manqua pas l'occasion d'asséner une banderille dans l'égo du Gryffondor.

"Silence, je vous prie. Plutôt que de le brimer ; Vous feriez mieux au contraire de féliciter monsieur Forbes pour son excellente interprétation théâtrale de licheur se roulant dans la boue. " ironisa-t’elle, puis se tournant vers Virgil, elle ajouta : "Si j'avais su que vous aviez un tel talent pour jouer les animaux aquatique, je vous aurai poussé à rejoindre mes cours. Bien que hors-sujet en terme d'élégance et de subtilité, vous sembliez parfaitement dans votre élément, comme un poisson dans l'eau, si je peux dire... "

Sans trop savoir pourquoi, Curtis imita un poisson en gonflant ses joues et faisant claquer ses lèvres. Un rire contagieux emporta alors le groupe entier d'élèves, à l'exception de Linnet qui demeurait prostrée sur son dessin. C'est alors que Norman dévala la petite butte pour venir se flanquer aux cotés de l'infecte Mildred Magpie. Le serpentard chercha alors à lui offrir une aide aussi sournoise que méprisable, en lui tendant une serviette en poil de mouton.

"Tiens Virgil, je t'en pris! Il commence à faire froid. Sèches-toi ou tu vas attraper la mort à rester tremper de la sorte. "

Mildred esquissa un sourire complice à Norman, avant de pousser le mépris encore plus loin.

"C'est vraiment adorable de votre part, monsieur Glitterspoon. " Puis la bouche avancée en signe de vile satisfaction, elle se tourna vers Virgil : "Plutôt que de perturber et distraire mes cours, vous feriez mieux de remercier ce charmant jeune homme pour son aide charitable. "

"Oh vous savez, madame Magpie, c'est bien normal d'aider son prochain, surtout quand celui-ci se trouve dans la mouise... "

Norman arbora un air délicieusement angélique, tandis qu'il tendait la serviette en poil de mouton en direction du Gryffondor.
Virgil Forbes
Virgil ForbesGrande Prêtresse d'Aresto
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Comme un poison dans l'eau... [Virgil] Icon_minitimeVen 21 Juin 2019 - 8:41
La tête de Virgil fendit la surface miroitante du lac. Il hoqueta plusieurs secondes pour reprendre son souffle et  essuya son visage dégoulinant de sa main libre. Il s’apprêtait à  sonder de nouveau les profondeurs aquatiques  avec l’énergie du désespoir lorsque son cœur rata un battement : Là, à quelques mètres de la rive, Gliterspoon venait enfin de trouver une aide salutaire … en la personne de Mildred Magpie. Virgil aurait reconnu sa silhouette plantureuse et sa crinière rousse entre mille. La romancière était immobile, les mains posées sur les hanches et ne semblait pas particulièrement alarmée de le découvrir en si fâcheuse posture . Certes l’inimité entre eux n’était plus à prouver mais il était tout de même question de la vie d’un élève, Magpie ne pouvait pas rester totalement inactive qui plus est devant Norman ! L’incompréhension de Virgil se mua lentement  en mauvais pressentiment. L’adolescent déglutit et se concentra sur la romancière : Malgré la distance, il put rapidement deviner son sourire horriblement satisfaisait éclairé par le soleil couchant…

Non. Elle n’avait quand même pas osé faire ça.

Ce fut seulement à cet instant que l’adolescent remarqua le petit groupe d’artiste à l’orée de la foret. Aucun de ses camarades n’était inquiet, bien au contraire. Leurs mines moqueuses et leurs remarques désobligeantes lui arrivaient maintenant aux oreilles et ce cognard de Fayotsky était même en train de le filmer.
Personne ne craignait pour la vie de Casey. Personne. Pas même Gliterspoon planté à côté de Magpie tel un caniche aux pieds de sa maîtresse.
La supercherie apparut alors à Virgil avec une clarté limpide : Les larmes de crocodile de Norman, l’apprenti comédien, l’écharpe au nom de son frère savamment positionnée dans les roseaux, les suppliques de cuillère-à-paillettes :

« Je t'en prie, Virgil…Tu dois le sauver avant qu'il ne soit trop tard! "

Tu dois le sauver. Lui et personne d’autre.  

Il s’agissait d’un piège et Virgil s’était fait avoir comme un bleu. Le Gryffondor se vit alors de l’extérieur, plongeant désespérément dans les eaux froides du lac tout habillé. Buvant la tasse comme un gamin qui apprend tout juste à nager, percé à jour dans ses peurs les plus intimes. Magpie avait osé mettre en scène le suicide de Casey uniquement pour lui nuire, pour le ridiculiser.

Il la savait capable d’ignominies mais cette manœuvre abjecte lui fit perdre ses nerfs. Oubliant tout principe de précaution qu’il s’imposait à lui-même depuis qu’il avait décroché son apprentissage à Skye l’adolescent revint vers le rivage avec la furieuse envie d’en découdre. La peur l’avait définitivement quitté pour céder la place à une colère froide qu’il peinait à contenir lui qui était habituellement si prompt à garder ses nerfs. Comment pouvait-il laisser de tels agissements impunis ? Il n’avait rien tenté contre Magpie depuis l’agression de Casey sur le chemin de Traverse – respectant la mise en garde imposée par l’agresseur de son frère- mais force était de constater qu’elle n’arrêterait jamais. Elle ne se lasserait pas de le tourmenter. Même s’il s’efforçait de faire profil bas.

Ralenti par le poids de ses vêtements et la tourbe dans laquelle il s’enfonçait, Virgil mit de longues secondes à sortir des eux marécageuses du lac. Il arriva, trempé et boueux, face au petit groupe d’artistes qu’il traversa d’un pas décidé , ignorant leurs quolibets et leurs moqueries. Il aurait dû trouver une réponse percutante à chacune de ces bravades pourtant : Clouer le bec à Kristen White, rabaisser Sauerkraut,  humilier Fayotsky, … mais il était dans un tel état de fureur qu’il n’était focaliser que sur un seul objectif : Magpie. Il aurait le temps, plus tard, de s’occuper des autres, se promit-il.

Mildred, qui s’était approchée pour lui faire face, fit taire les moqueurs d’un geste avant d’ironiser méchamment sur ses capacités indéniables à incarner un licheur se roulant  dans la boue.
Effectivement, il se tenait là, devant elle et devant ses camarades, dans sa tenue souillée de fange. Seule Linnet Sneals ne semblait pas prendre à malin plaisir à cet avilissement. Il était clair maintenant que Magpie avait absolument tout manigancé, de A à Z . Cette humiliation publique était surement le meilleur scénario qu’elle n’ait jamais écrit ! Les poings du Gryffondor se mirent à trembler d’une colère qu’il peinait à contenir. Le fluide magique irradiait tout son être et convergeait  vers sa baguette. Virgil avait beaucoup de mal à se raisonner et à lutter contre son désir d’une vengeance violente et immédiate.

Une petite voix dans son esprit lui soufflait que Mildred n’attendait que ça : qu’il perde patience, qu’il sorte de ses gonds devant témoins et qu’il l’agresse. Alors, elle pourrait le blâmer. Jouer les dramaqueens – comme elle l’avait fait avec Maeva- et le faire virer. Ruiner son avenir si prometteur.

Adieu les ASPICS. Adieu Skye.

Virgil serra sa baguette. Son esprit était encore trop embrouillé par la fureur et l’humiliation subie qu’il était incapable de se montrer si raisonnable. Elle lui avait fait croire que Casey était mort. Mort. Les yeux clairs de l'adolescent n’étaient plus que deux fentes sombres braquées sur Magpie lorsque Gliterspoon les rejoignit pour lui proposer une serviette de son ton mielleux et faussement angélique.

L’informulé frappa Norman sans qu’il ne puisse anticiper le moindre geste.  Le diffindo fendit ses lèvres de haut en bas d’ une profonde incision presque chirurgicale. Le sang jaillit abondamment  de la plaie et dégoulina le long du menton de Glitterspoon souillant de rouge sa chemise immaculée…


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Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
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Comme un poison dans l'eau... [Virgil] Icon_minitimeMer 26 Juin 2019 - 10:21
Si la vision de son ennemi juré contraint malgré lui de s'extirper de la vase se révélait déjà en soi un spectacle purement jubilatoire ; Mildred n'était pas encore arrivée au terme de ses réjouissances vengeresses, tandis que son plan machiavélique prenait une tournure grandiose. Quel incroyable moment de félicité! Tombant tête première dans son vil piège sournois, Virgil allait en effet devoir se confronter aux affres de l'humiliation publique. Justice était rendue, tandis que l'infâme petite crapule sans scrupule expérimentait à son tour ce que cela faisait d'être ridiculiser aux yeux de tous! Humilié, comme le fut jadis la romancière devant la foule atterrée de la Saint-Valentin ; La Gryffondor était obligé de se frayer un chemin sous les quolibets et les huées d'un public tout acquis à la cause de l'exubérante enseignante artistique. Mildred ne pouvait que savourer secrètement l'incroyable et monumentale claque qu'elle venait d'infliger à son tourmenteur en culotte courte. L'empoisonneur de chou à la myrtille n'ayant absolument plus une once de révolte en lui, au moment où son insolence naturelle et son égo surdimensionné venaient de choir lamentablement dans la boue du lac. La multi-millionnaire rancunière était convaincue de sa victoire totale, et du fait d'avoir dompter à jamais cet odieux et facétieux énergumène de la maison rouge et or...  

Du moins le pensait-elle, jusqu'à ce Virgil ne se décida encore une fois à laisser s'exprimer son incroyable et inaltérable potentiel d'insoumission. Aussi réfractaire que inconscient, la vermine boueuse leva honteusement sa baguette pour jeter un maléfice tranchant au faussement trop charitable Norman Glitterspoon. Le serpentard demeura un long moment le regard écarquillé, alors que le sortilège informulé venait de lui fendre les lèvres en un affreux bec de lièvre improvisé. Une ultime provocation, et très certainement le geste de trop qui allait forcément conduire à son éviction définitive de Poudlard. Comme à l'unisson, une exclamation secoua la petite assemblée réunie, tandis qu'un mince filet de sang vint dégouliner sur la chemise propre du serpentard. Mortifié, ce dernier laissa glisser l'étoffe de sa serviette en poil de mouton entre ses doigts, pour diriger une main tremblotante en direction de son entaille sanguinolente. Le regard abasourdi de Norman jongla entre ses doigts ensanglantés et le visage déterminé son agresseur, avant de composer un énième couplet de sa tirade d'acteur studio.

"Pourquoi, Virgil? Pourquoi? " frémit-il alors que son visage devenait aussi blême que la surface argenté de la lune.    

Si en matière d'art dramatique, Norman avait très certainement du talent à revendre ; Que dire de la performance de comédienne de Mildred Magpie? Comme estomaquée, cette dernière plaqua brusquement sa main manucurée sur sa bouche ouverte et rendue immense par l'ampleur de sa stupeur. Ses longs cils poudrés et immobiles ne semblaient plus en mesure d’humecter ses prunelles écarquillées, alors qu'elle dévisageait sans vergogne cette insaisissable vermine de Virgil Forbes. Certes, elle avait élaborer tout un odieux stratagème pour justement le pousser à la faute, mais jamais elle n'aurait osé imaginer que le Gryffondor en viendrait à user un sortilège sur son loyal et dévoué serviteur. Un geste fou qui le condamnait assurément, mais qui témoignait également du fait préoccupant qu'elle n'avait pas encore réussit à dompter sa nature imprévisible. Après la leçon infligée et gravée à même la peau de son jeune frère, Mildred pensait avoir définitivement dresser ce jeune chiot rebelle de Virgil... mais assurément elle s'était fourvoyée, alors qu'il montrait une énième et une fois de trop les dents.  

"Mais c'est affreux! HoOorible! Absolument honteux! Quel monstre faut-il être pour frapper la personne qui vous vient en aide!? Mais dans quel monde vivons nous??? " hoqueta la romancière comédienne, avant de braquer une ongle tranchante en direction du Gryffondor. "Virgil!!! N'aggrave point ton cas, et baisse immédiatement cette baguette, si tu ne veux pas faire immédiatement tes adieux à Poudlard... "

Se rendait-il au moins compte des répercussions de son geste impulsif? En vérité, il venait de se griller tout seul ; Franchissant la limite interdite qui allait abattre ses derniers espoirs de finir sa scolarité à Poudlard et toute éventuelle carrière dans le prestigieux centre de réhabilitation mémoriel de Skye. Si Mildred Magpie avait toutes les raisons du monde de se réjouir... Quelque chose la dérangeait dans cette victoire faussement expéditive. Certes à sa plus grande joie, l'avenir de Virgil s'assombrissait indiscutablement, mais elle n'avait point réussi à étouffer totalement la flamme de révolte qui vacillait encore en lui. Par expérience, elle savait qu'il n'y avait rien de plus dangereux qu'un ennemi invisible et hors de contrôle. L'exclure de Poudlard, c'était assurément le perdre de vue, pour le voir resurgir un jour, au détours d'une ruelle obscure. Et un ennemi qui n'a plus rien à perdre pourrait très bien la découper en rondelle à l'instar du malheureux Norman. Le simple fait qu'il puisse encore lever sa baguette sur l'un de ses loyaux pions, signifiait clairement qu'elle avait faillit dans son ambition de le mater définitivement. Bref, elle devait réfléchir à un énième coup fourré qui puisse le rendre aussi inoffensif que cet agneau lobotomisé de Curtis Montgomerry. Peut-être trouverait-elle une faille à exploiter dans sa mission secrète de surveillance de Poudlard... Qui sait?

Mais pour l'heure, l'urgence était de venir en aide au malheureux Norman, qui comme un soldat fusillé sur le champ de bataille venait de choir pathétiquement sur ses genoux. Le grand blessé gémit comme un dauphin échoué, tandis que Mildred Magpie se précipita à son chevet. Plus soucieuse du sort de Virgil que de la blessure du serpentard, Mildred afficha un certain dégout alors qu'elle posa timidement ses mains sur les épaules de son sbire agenouillé. Fort heureusement pour la plantureuse romancière, ses deux imposants obus l'empêchaient d'avoir une vue plongeante sur les lèvres sanguinolentes et le visage défait de Norman. Tapotant l'épaule de ce dernier, comme elle l'aurait fait avec un brave chien venant de lui rapporter son os ; L'enseignante prit la parole, pour enfin prendre les décisions qui s'imposaient en pareille circonstance.

"Mon pauvre lapin, comme cela doit faire mal. C'est odieux... " susurra-t-elle dans un excès de familiarité, avant de se raviser et tourner un regard faussement inquiet en direction d'une autre de ses chouchous, l'adorable Kristen. "Miss White? Vous seriez un ange de bien vouloir conduire monsieur Glitterspoon auprès de l'infirmière Bloomwood. Je vous en remercie. "

Kristen ne manqua pas cette occasion de faire du zèle auprès de son idole littéraire, et aida le blessé de guerre à se relever sur ses jambes flageolantes. Tout en s'éloignant, la jeune fille jeta un violent travers à Virgil, tandis que ses lèvres prononcèrent un inaudible "gros crétin". Une fois Norman évacué, Mildred voulait désormais se concentrer sur ce qui représentait à ses yeux l'épicentre de ses préoccupations ; A savoir si le "poison" Virgil avait bien comprit le message transmit par l'agression de son jeune frère, et s'il comptait encore se révolter contre l'autorité suprême et dangereuse de la reine des Folies Sorcières? Voila pourquoi, elle fondit sur lui d'un pas décidé, posa ses mains sur ses larges hanches dans un excès manifeste de confiance, avant de le dévisager froidement.

"Virgil! Tu vas bien sagement m'écouter : Saches que ce qui vient de se produire ne restera pas sans conséquence! Je vais émettre un rapport des plus salé à ton directeur de Maison, afin qu'il convienne d'une sanction adaptée à ton comportement ô combien ignoble, et indigne d'une aussi prestigieuse école que celle de Poudlard! Exclusion ou non, je veillerai à ce que tu présentes tes excuses auprès de ton camarade, monsieur Glitterspoon. Est-ce bien clair? " Mildred luttait contre l'immense sentiment d'auto-satisfaction qui l'envahissait alors qu'elle faisait une leçon de morale et humiliait publiquement l'ignoble garnement. Gonflant sa poitrine d'orgueil, elle posa alors la question qui lui brulait les lèvres, et qui allait déterminer de la suite à tenir.

"Maintenant, j'aimerai que tu m'expliques les raisons qui t'ont poussé à user de ta baguette contre ton camarade sorcier? Ainsi que le pourquoi du comment, tu te retrouvais à patauger dans les eaux boueuses du lac, à une heure aussi tardive? Allez! Je t'écoutes! "

Lèvres pincées, regard courroucé ; L'intention première de Mildred était de tester la docilité de celui qui avait réussit l'exploit d'ébranler son empire et sa quiétude de multi-millionnaire. Allait-il sagement jouer le jeu et faire profil bas? Ou allait-il encore encore devoir subir une leçon? Linnet Sneals qui était jusqu'alors profondément absorber par sa toile - et sa représentation toute personnelle du lac de Poudlard sous la forme d'une "fosse innommable" dans laquelle venait disparaitre toutes une flopée de matelots - posa délicatement son pinceau magique, avant de relever un regard empreint d'espoir et d'intérêt en direction de Virgil. Devait-elle lui venir en aide? Et révéler, que assise au dernier rang, elle avait vu de ses propres yeux le fourbe Norman s'éclipser de l'atelier peinture crépusculaire? Pour la première fois de sa jeune existence, alors qu'elle ne vivait que dans sa bulle égoïste et solitaire ; Linnet ressentait de la crainte pour quelqu'un... Et cela la donnait une nausée presque aussi innommable que l'origine du monde qu'elle venait mettre en peinture.  


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Virgil Forbes
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Comme un poison dans l'eau... [Virgil] Icon_minitimeDim 30 Juin 2019 - 11:07
Contre toute attente, le regard écarquillé de surprise de Glitterspoon n’apporta aucune forme de satisfaction à Virgil, bien au contraire. Il regretta immédiatement son informulé, fâché contre lui-même d’avoir aggravé son cas avec cette agression devant témoin. A la vision du sang dégoulinant le long du menton de Cuillère à paillettes, l’adolescent ferma les yeux pour se morigéner intérieurement.
Stop. Il devait arrêter ça, et tout de suite. Il ne pouvait pas laisser libre court à sa colère. C’était tout ce que Magpie attendait. Qu’il pète les plombs et qu’il s’en prenne à elle.

« Mais c'est affreux! HoOorible! Absolument honteux! »

La voix de crécelle de cette vieille piétasse lui tapa immédiatement sur les nerfs, faisant vaciller ses fraiches résolutions.  Magpie méritait un châtiment à la hauteur de l’outrage qu’elle venait de lui faire subir, c’était incontestable, mais le prix à payer pour ce retour de bâton était lourd. Très lourd. Mâchoire contractée, Virgil mit plusieurs secondes pour rouvrir les paupières. Il  gratifia la romancière de son regard le plus sombre, peinant réellement à maitriser  la colère qu’elle lui inspirait. Pourtant, il savait qu’il devait rester maitre de lui-même tant il était déjà allé trop loin en s’en prenant à Norman mais garder son calme devant un tel numéro de mauvaise foi s’avérait être une tâche particulièrement ardue.

« Mais dans quel monde vivons nous??? »

Il n’allait pas pouvoir. Clairement. Le sang pulsait dans ses tempes signe qu’il n’était plus vraiment maitre de lui-même, lui qui pourtant s’enorgueillissait si souvent de ne pas perdre son calme facilement. L’adolescent  esquissa un pas pour se détourner de Mildred. Il ne pouvait pas rester devant elle, il allait finir par déraper, se dit-il en secouant la tête, bien décidé à quitter les lieux et à la planter là en l’ignorant superbement. C’était un moindre mal face à l’envie extrême de lui balancer un doloris en plein visage pour qu’elle se torde de douleur. Il se retrouva alors nez à nez avec tous les membres du club des arts qui ne perdaient pas une miette de cet échange houleux.  Si Virgil partait en snobant Magpie, ils allaient  incontestablement s’empresser de raconter à Virtanen qu’il s’était soustrait à l’autorité professorale. Se battre avec un camarade, c’était une chose, ignorer sciemment un membre de l’équipe pédagogique, en était une autre. Virgil croisa le regard lourd de jugement de Sauerkraut, celui narquois de Fayotsky,  et il finit par prendre une grande inspiration. Lentement, il se retourna, rengaina docilement sa baguette dans sa poche  et releva la tête vers Mildred.

Il n’avait pas d’autre choix. Il était condamné à subir cette humiliation s’il voulait pouvoir garder sa place au sein de l’école et trouver un moyen de mettre Magpie hors d’état de nuire. Droit comme un i, dégoulinant dans ses vêtement boueux, il n’esquissa pas le moindre mouvement lorsque Kristen White passa devant lui pour l’insulter de gros crétin. La Gryffondor avait été dépêchée par Magpie pour accompagner Gliterspoon à l’infirmerie. Virgil observa les deux silhouettes s’éloigner avant de reporter son attention sur Mildred qui le dévisageait froidement.

« Saches que ce qui vient de se produire ne restera pas sans conséquence! »


Virgil ne bougea pas d’un iota. Il connaissait le refrain : Comportement ignoble et infâme, rapport d’incident, sanction disciplinaire… Ce discours il l’avait maintes fois entendu par le passé mais c’était la première fois qu’il ressentait un tel sentiment d’injustice et de colère face à ce type de remontrances. Sentiment qu’il s’efforçait de canaliser du mieux qu’il pouvait en convoquant des arguments pour tempérer sa fureur.

Stern avait insisté pour que son livret scolaire de 7ème année soit irréprochable. Virgil venait déjà de compromettre ses chances d’entrer à Skye en affrontant Glitterspoon, il ne pouvait pas rajouter une nouvelle ligne à son parchemin pour insolence ou même violence envers un enseignant.

« Exclusion ou non, je veillerai à ce que tu présentes tes excuses auprès de ton camarade, monsieur Glitterspoon. Est-ce bien clair? "

« Très clair, professeur. » répondit-il mécaniquement.
*Docile.*
Il déglutit et croisa de nouveau le regard courroucé de la romancière lorsqu’elle lui demanda d’expliquer les raisons de son différent avec Norman. Virgil pinça sa lèvre inférieure entre ses dents pour se contenir. Il avait envie de lui hurler au visage qu’elle savait très bien pourquoi il était hors de lui. Elle était la responsable de cette machination, de ce traquenard dans lequel il était lamentablement tombé. Elle lui avait fait croire que Casey avait tenté de se suicider !

Virgil baissa la tête.

« Gliterspoon m’a fait une mauvaise blague, répondit-il d’une voix rauque en regardant ses chaussures gorgées d’eau, Il m’a dit que mon petit frère Gabriel venait d’avoir un malaise dans l’eau après être tombé de la jetée en chahutant avec des amis. »

Il refusait d’évoquer le mal être actuel de Casey devant tous ses camarades, et encore moins auprès de la principale responsable des tourments de son cadet.  Virgil ne releva pas le visage. Il ne voulait pas que Mildred perçoive la lueur vengeresse au fond de ses yeux bleus.  

Des gouttes d’eau dévalaient ses cheveux et son nez pour se briser sur le sol mais il resta immobile.

« J’ai mal réagi, j’en ai conscience, reprit-il après quelques instants, j’aurais du m’en remettre à vous , et à votre autorité, plutôt que de vouloir rendre justice moi-même. »

L’adolescent frissonna et replia ses bras contre son torse. Le soleil était quasiment couché maintenant et il faisait frais mais c’était plutôt l’idée de s’en remettre à l’autorité toute puissante de cette folle qui l’avait fait trembler.

« Est-ce que je peux sortir ma baguette pour me sécher avant d’aller voir le professeur Londubat ? » demanda-t-il alors en essuyant d’un revers de la main l’eau sur son visage.


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Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
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Comme un poison dans l'eau... [Virgil] Icon_minitimeMer 10 Juil 2019 - 10:30
Même si Mildred était au fait de l'odieuse vérité, et connaissait parfaitement les crapuleuses raisons ayant poussé le fougueux Gryffondor à user de sa baguette contre son fidèle complice. L'impitoyable romancière prenait un malin plaisir à tourmenter celui qui fut jadis un ennemi d'envergure. Un adversaire en mesure d'ébranler son image publique et son empire commercial. Mais que restait-il maintenant de ce redoutable insoumis? Plus rien... Un vulgaire rejeton bien servile qui baissait les yeux face à l'autorité. Un animal en cage bien apprivoisé qui s'écrasait pitoyablement au sol dès que le premier claquement sonore du fouet de sa dompteuse venait à retentir. Mildred Magpie pouvait savourer sa victoire, alors que Virgil s'avançait dans des excuses et reconnaissait enfin son autorité suprême.

Mais pourquoi s'en arrêter là? Pourquoi se priver de mets onctueux et d'un dessert quand on entamait tout juste la caviar en entrée? Après cette claque magistrale qu'elle lui avait infligé, Virgil venait peut-être de toucher le fond du lac ; Mais l'insensible et cruelle multimillionnaire ne voulait point s'en arrêter là, au contraire elle jubilait à l'idée de le voir s'enliser encore et encore dans la vase. Aussi rancunière que haineuse, Mildred rêvait du jour où déambulant dans un bas quartier d'une cité magique notoire, elle croiserait le chemin pavé de défaites d'un mendiant nommé Virgil. Quelle jubilation cela serait alors pour elle que de le voir croupir dans sa propre médiocrité, et de lui jeter une pitoyable mornille en guise d'ultime humiliation...

Que ce soit dans la vengeance, en matière de sexe, dans l’appât du gain ou même dans les affaires ; Mildred était d'une nature gourmande, voire profondément gloutonne. Une boulimique insatiable qui ne cherchait qu'à dévorer sa victoire jusqu'à la toute dernière miette d'autosatisfaction personnelle. Bref, elle n'était absolument pas prête à lâcher le teigneux Virgil maintenant qu'elle venait de trouver un angle pour le mordre dans sa fierté. Baissant le regard en direction de ses chaussures trempées, il était tout bonnement pathétique. Loin d'être stupide en matière d'imposture, il devait réaliser avec amertume à quel point il venait encore une fois de se faire fourvoyer par celle qui tirait les ficelles. Allait-il s'écraser ou s'offusquer? Là était la question... Mais très vite, plutôt que de dénoncer la vile romancière, et la cabale dont il était la victime ; Virgil s’aplatit comme la queue plate d'un castor bien sage... Mais plutôt que de la suivre dans son mensonge calculé, Mildred chercha à l'égratigner encore davantage dans le peu d'amour propre qu'il lui restait encore.

"Virgiiil ! Que tu reconnaisses enfin mon autorité et ma supériorité est une chose... Mais par la sainte barbe de l'archimage quand vas-tu enfin cesser de me mentir!? " Le regard faussement ulcéré, Mildred savourait chaque gramme de sa vengeance personnelle. Buvant le calice jusqu'à la lie, Virgil allait très vite comprendre qu'elle ne souhaitait pas s'en arrêter là. L'enseignante allait transformer sa vie en un inextricable marécage du ridicule dans lequel il viendrait chaque jour s'enliser encore plus profondément.

"Ce très cher Glitterspoon que tu as molesté sauvagement et que tu accables ignominieusement de tes mensonges, n'est en rien responsable de tes pitreries grotesques! Dans un énième délire loufoque de ta part, tu t'es toi même ridiculisé, sans que personne ne te pousse à la faute! Est-ce bien clair, Virgiiil? " Les sourcils soigneusement soulignés de Mildred s'arcboutèrent de manière menaçante, alors qu'elle faisait une nouvelle fois démonstration de son incroyable potentiel en matière de mauvaise foi. "Une mauvaise blague, dis-tu? Alors daignes m'expliquer comment Monsieur Glitterspoon qui se trouvait à mes cotés tout du long de notre séance artistique, ait pu se retrouver par un étrange miracle à tes coté pour te conter des sornettes? Aurait-il alors un don d’ubiquité? Ou est-ce plutôt une énième démonstration de tes talents de pipoteur, dans laquelle tu cherches une fois de trop à justifier l'injustifiable? Qu'as-tu à répondre à cela? "

En vérité, l'enseignante artistique se fichait éperdument des justifications du Gryffondor, tant son désir de l'humilier et d'asseoir son autorité supplantait toutes autres conclusions vaseuses. Voila pourquoi elle plaqua soudainement son long index sur la bouche encore humide de Virgil pour l'empêcher de piper un mot de plus.

"Et puis non! Pourquoi devrions-nous encore subir tes odieuses balivernes? Sans tes mensonges, tu n'es rien d'autre qu'un gamin méprisable et puéril qui ne cherche qu'à s'en prendre aux plus fragiles d'entre nous! Il serait peut-être temps de prendre conscience de ta propre médiocrité, plutôt que d'accabler d'autres personnes plus altruistes que tu ne l'as jamais été! J'aimerai savoir : Derrière qui vas-tu encore chercher à te cacher? Derrière l'innocente et frêle silhouette de ton petit frère Gabriel? Tu n'as pas honte? " Mildred secoua la tête, avant de décrocher son index des lèvres de Virgil. " Tu veux savoir, bien plus que du dégout, actuellement, ce que tu m'inspires n'est rien d'autre que de la pitié. Voila pourquoi, aussi méprisable soit ton action, je ferai en sorte que mon rapport ne t’exclus pas du dernier endroit qui peut encore t'accorder de la stabilité et un refuge contre les affres de la vie adulte... "

Mildred tendit sa main en direction de Virgil pour lui soumettre un ultime camouflet, indigne de tout sorcier qui se respecte.

"Maintenant, tu vas essayer de te comporter comme un brave garçon, et me remettre bien gentiment ta baguette. Elle te sera confisquer jusqu'à nouvel ordre, et je laisserai à monsieur Londubat le soin de décider de quand il sera bon de te la restituer. Maintenant ouste! Je ne veux plus te voir! Files dans ton dortoir et en vitesse! "

Le loup s'était-il transformer en agneau? Une chose est certaine Virgil semblait avoir perdu de sa superbe révolte, ainsi que le respect de certains de ses camarades... Pour combien de temps?    


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Comme un poison dans l'eau... [Virgil] Icon_minitimeJeu 11 Juil 2019 - 8:52
Mildred Magpie était insatiable dans l’art d’humilier les gens. Virgil avait beau avoir fait tous les efforts du monde pour apparaitre le plus docile possible à ces yeux, la romancière ne comptait pas en rester là. Elle voulait le rabaisser plus bas que terre, l’avilir publiquement.

Ce n’était qu’un mauvais moment à passer, tentait-il de se rassurer,… mais quel moment. Il bouillonnait intérieurement d’entendre les remontrances de l’instigatrice de ce piège. Elle se fichait éperdument de ses potentielles  explications, tout ce qui importait pour elle était de cracher son venin devant sa cours de sous-fifres.
Encore dégoulinant d’eau, Virgil releva le regard sur la romancière pour lui faire face scrutant son visage en détail pour ne rien oublier de ce moment : ses babines retroussées se tordant en une horrible grimace, son regard courroucé, ses rides creusées par le dégout qu’il lui inspirait. Elle ne le laisserait jamais tranquille. Jamais. Virgil n’oublierait pas cet instant. Il allait le garder en mémoire pour ne pas flancher. Le convoquer dans ces moments de doute. Rien, absolument rien n’arrêtait cette femme. Quoiqu’il choisisse de faire -qu’il cherche à se venger ou qu’il fasse profil bas- elle ne se lasserait pas de le malmener, de menacer sa famille et de s’en prendre à ses proches. Ils étaient allés trop loin pour en rester là, l’un et l’autre. Soit. Il était temps que Virgil prenne les décisions qui s’imposaient.
Il se promit à lui-même que sa vengeance serait à la hauteur de l’enfer qu’elle venait de lui faire vivre. Il finirait pas trouver cette faille dans laquelle s’engouffrer : Il creuserait jusqu’à ce qu’elle le supplie d’arrêter, en vain.

Lorsqu’elle posa son doigt manucuré sur sa bouche pour le contraindre au silence, Virgil se raidit perceptiblement. Il ne voulait pas qu’elle le touche mais au lieu de se dérober il ne bougea pas d’un pouce décidant d’aborder cette ultime bravade comme un  exercice de maitrise de soi.

Tobias Stern le lui répétait assez souvent. Il devait savoir faire preuve de sang froid, résister à des pressions extrêmes.  Qui d’autre que Mildred Magpie pouvait éprouver ainsi sa résistance nerveuse ? Le Gryffondor s’efforça d’appliquer les conseils de son tuteur. Faire le vide, remiser ses sentiments et ses émotions dans un coin de son cerveau et  se concentrer sur la tâche à accomplir, cette vengeance future- et tout mettre en œuvre pour arriver à ses fins.  

Poser sa respiration. Polariser son attention et rester focus.

L’adolescent expira lentement avant de plonger sa main dans sa poche pour en sortir sa baguette. Il l’observa quelques instants et la fit tourner dans sa main afin d’offrir le manche à Magpie. Il devait se résoudre à en passer par là.
La romancière se saisit de l’artefact magique et l’autorisa finalement à rejoindre le château. Virgil ne demanda pas son reste, il essuya d’un revers de la main les gouttes d’eau qui dégoulinaient sur son visage – Magpie ne l’avait pas autorisé à se sécher- puis il prit la direction du bureau de son directeur de maison, porté par un seul et unique but : Sa vengeance future.

RP Terminé


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