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"Ma mémoire parle, et parle trop fort" [Constantine & Danielle]

Danielle Coleman
Danielle ColemanChef de la milice
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"Ma mémoire parle, et parle trop fort" [Constantine & Danielle] Icon_minitimeMer 27 Mar 2019 - 11:10
27 juillet 2010

Danielle n’était pas une personne nerveuse. Elle avait toujours eu suffisamment confiance en ses capacités pour ne pas douter de ses réussites et, surtout, elle considérait l’angoisse comme une perte de temps phénoménale, qui ne servait à rien d’autre qu’à entacher sa concentration. Alors, comme à son habitude, Danielle refoulait l’angoisse, les doutes, le stress, et gardait toutes ces émotions enfermées dans une partie de son esprit qu’elle ne visitait jamais. Car, si elle prenait le risque de s’y rendre, elle avait peur de s’y perdre à jamais.

Pourtant, assise face à Constantine, dans le désordre de son bureau, c’était bien une pointe d’angoisse qu’elle sentait naître dans sa poitrine et lui enserrait le cœur. Une pointe d’angoisse qu’elle n’expliquait pas et qui la déstabilisait. La cheffe de la milice ferma brièvement les yeux, laissant le silence paisible de la nuit l’envahir. D’un commun accord, ils avaient décidé d’un rendez-vous en plein milieu de la nuit, alors que le ministère était entièrement vide. Danielle avait quitté son bureau, après la rédaction de ses traditionnels rapports journaliers, pour gagner le département des mystères – et en empruntant les escaliers, s’il-vous-plait. Le bâtiment sorcier s’était vidé au cours des dernières heures, laissant le silence pénétrer les lourdes moquettes des couloirs, uniquement rompu par le bruit des petites notes volantes qui courraient de services en services, allant s’échouer contre des portes closes. Danielle avait savouré ce spectacle ; elle n’aimait jamais autant le ministère que lorsque la nuit tombait et qu’elle réalisait qu’il lui restait encore de précieuses heures avant le lendemain matin. Pour une fois qui n’était pas coutume, ces heures ne seraient pas employées à régler l’un des divers problèmes du corps d’élite qu’elle dirigeait, mais à explorer la mémoire détruite, brisée, du directeur des départements des Mystères.

Elle avait pénétré dans son bureau en observant les lieux avec curiosité et avait souri en remarquant les piles de livres entassées dans un coin dans un équilibre précaire, les liasses de papiers qui menaçaient de s’écrouler, les divers objets exposés dans les vitrines, son bureau en bois si encombré qu’elle ne pouvait même plus en distinguer la surface. « Constantine. » l’avait-elle salué en entrant. « C’est… » Elle avait essayé de trouver un adjectif pour qualifier son bureau, s’était ravisée, puis avait laissé un sourire narquois apparaître sur le coin de ses lèvres. « Ca te ressemble. »

Elle s’était avancée dans le bureau en ayant l’impression de pénétrer dans un lieu interdit, s’interdisant de laisser son regard divaguer vers les trop nombreux parchemins qui voletaient dans les airs ou sur ceux qui étaient répandus sur la moindre surface plane du la pièce. Elle avait lâché un éclat de rire. « Je comprends pourquoi on fait toujours nos réunions dans mon bureau. » avait-elle fait remarquer.

Ils s’étaient échangés quelques banalités – aussi banales que les choses pouvaient être en eux, puisqu’ils avaient notamment débattu d’Alessandro, le nouvel Alan de Leopold ; « Je préférais l’ancien Alan. » avait fait remarquer Danielle en acceptant une tasse de café, bien noir. Ils avaient évoqué la milice, très rapidement, le Département, tout aussi rapidement. Puis, Danielle l’avait observé avec son sérieux habituel et lui avait demandé : « Tu veux toujours qu’on fasse ça ? » Comme Constantine avait répondu par la positive, elle avait hoché la tête, lui avait indiqué de s’asseoir et s’était assise face à lui.

Après une longue expiration, Danielle ouvrit les yeux pour poser un regard presque soucieux sur Constantine. Elle connaissait son travail par cœur, elle avait déjà réalisé des procédures similaires des centaines de fois, elle connaissait le protocole sur le bout des doigts. Elle devinait déjà, juste en projetant sa conscience contre celle de Constantine, les limites et la forme que prenait sa mémoire ; elle pouvait presque la sentir pulser et onduler. Et, si elle connaissait aussi bien cela, elle avait également parfaitement conscience de l’effort que cela allait demander à Constantine de l’autoriser à pénétrer dans sa conscience, et de la douleur que cela pouvait engendrer chez lui si, comme il l’avait avancé, il lui manquait une partie de sa mémoire. L’Oubliator secoua doucement la tête comme pour chasser ces pensées parasites : Constantine avait pris sa décision et ce n’était pas à elle de la remettre en question. Il connaissait les risques et, malgré cela, il avait décidé de poursuivre cette démarche. Ce n’était pas elle qui allait le dissuader de le faire ; encore moins depuis qu’elle savait à quel point ce défaut de mémoire l’handicapait au quotidien.

« Tu es prêt ? » demanda-t-elle en vrillant ses yeux dans les siens.


"Ma mémoire parle, et parle trop fort" [Constantine & Danielle] 191118053138600908
Kit Nora ♥