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L'importance d'être constant [Constantine]

Perséphone Harrington
Perséphone HarringtonAncien personnage
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Profil Académie Waverly
L'importance d'être constant [Constantine] Icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 18:38
24 Septembre 2010

Comme tous les midis, Perséphone prenait sa pause à douze heures vingt-cinq. Pas douze heures quinze ou douze heures trente, non. Douze heures vingt-cinq. Elle se levait de son bureau, rangeait sa chaise, ajustait ses crayons, fermait ses tiroirs et attrapait le petit sac isotherme bleu qui contenait son déjeuner. Elle traversait les couloirs d'un pas ni trop lent, ni trop rapide, souriait aux gens qu'elle croisait, disait bonjour de ce ton tranquille qu'elle utilisait souvent et se dirigeait vers la cafétéria. Tout était fait pour que les chercheurs du Département des Mystères n'aient pas à quitter leur étage, même pour se sustenter. Cela l'arrangeait puisqu'elle appréciait la quiétude de leur salle de pause. Elle en poussa la porte et se dirigea d'un pas d'automatisme vers sa place, celle qu'elle aimait occuper, celle qu'elle cherchait toujours du regard en entrant dans la pièce. Quand quelqu'un s'y était assis, elle avait toujours un temps d'arrêt, elle fronçait les sourcils, restait plantée quelques secondes dans l'encadrement de la porte, partagée entre une illégitime revendication et l'envie de crier puérilement au monde que c'était sa place. Sa bonne éducation prenait toujours le dessus, néanmoins, alors elle souriait, se rappelait qu'elle n'était pas propriétaire de cette si agréable chaise et s'en allait ailleurs. Heureusement pour elle, si les Langue-de-plomb n'aimaient pas croiser le reste de leurs compatriotes du Ministère, certains n'aimaient croiser personne tout court : la salle de pause était rarement remplie à ras-bord.

Perséphone put donc s'assoir à sa place, ouvrir précautionneusement son sac et en sortir deux boites en verre. Elle enleva le couvercle de celle qui protégeait sa salade, ouvrit une petite fiole de potion qui renfermait en réalité de la vinaigrette et dispersa le tout avec harmonie sur son repas. Ses couverts étaient soigneusement entourés dans la serviette en tissu qu'elle déposa - après l'avoir pliée - sur ses genoux. Elle fit venir à elle un verre de la réserve de la cafétéria et le remplit d'eau en tapotant sa baguette magique sur le rebord. L'outil fut posé à droite de ses couverts, qui encadraient sa boite, positionnée sous le verre. Tout son déjeuner était installé. Elle pouvait donc manger. Elle murmura le bénédicité pour elle-même, se signa discrètement et finit par planter férocement sa fourchette dans une tomate cerise, qui expira en explosant, répandant du jus partout, jusque... sur Constantine Égalité, qui avait eu le malheur de s'approcher de la table à ce moment là. Séphy releva sur lui deux yeux confus et resta figée quelques secondes, ses doigts crispés sur sa serviette dans un geste interrompu.

- Je vous présente mes excuses, finit-elle par dire devant le pantalon éclaboussé. Vous en avez... par là.

Vague geste de la main pour désigner des zones qui échappaient à une approbation biblique.
Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
Messages : 382
Profil Académie Waverly
L'importance d'être constant [Constantine] Icon_minitimeDim 21 Avr 2019 - 18:33
« Et donc ça fait douze fois qu’on recommence - non mais littéralement douze vous le savez aussi bien que moi - pour le même résultat.

N.B : si ça peut vous remonter le moral, Flaquemare a fait un très beau match hier soir je suis certain que vous apprécierez mieux ce replay que celui de cette recherche qui n’avance pas. »


J’expire. Profondément. En abaissant le rapport avec un cillement résigné. Balthazar n’a jamais été un exemple de méthodologie. Il est même d’une excessive dissidence lorsqu’il s’agit de formuler administrativement un papier. Je sais qu’il en est capable, mais à mon image, il ne fait aucun effort. Et même si son ton familier peut être plaisant à lire à certains moments précis de l’avancée d’une expérience ou d’une recherche, lorsque le rapport concerne une salle entière dédiée à un sujet aussi vaste que l’amour et qui se heurte depuis un mois à la répétition probante d’échecs constants, l’humour se trouve légèrement dépouillée de son aspect agréable. Il reste juste une sorte de résignation, et de colère.

J’inspire. Je sais qu’il n’y est pour rien, que comme tous les chercheurs du Département assignés à ces recherches, il donne de son temps, de son energie et fait profondément de son mieux pour arriver à des résultats. Balthazar est sûrement un de mes éléments les plus fiables. Et je sais très bien lire au travers de ses mots la frustration et la déception auxquelles il doit faire face chaque jours, depuis un mois, en constatant que l’angle d’attaque n’est pas le bon et que personne n’arrive à rien. J’ai un très vague sourire fin à l’idée des septs personnes expirant leur désarroi dans une salle dédiée aux sentiments les plus positifs. Je me passe une main sur la nuque pour m’étirer avec un grognement, avise la tasse de café vide qui traîne sur mon bureau, coincée en vrac entre deux piles de rapports, des brochures de journaux et le taser qui est resté là. Je le considère un moment en silence avant de le repousser un peu de la main et me lève. Je baille. Un grondement raisonne au creux de mon estomac. « Bon. » Dis-je pour moi même en lissant les plis de ma chemise. Je n’ai pas de solutions, besoins d’une pose, et commence à assumer que je suis mort de faim. J’enfile ma robe. « Chev. » Mon furet redresse le museau qu’il avait enfouie sous sa queue et cligne un oeil ensommeillé dans ma direction. « Tu viens ou tu dors ? » Il s’étire en baillant de toutes ses dents et trottine jusqu’à la poche que j’ouvre à son intention. Il se glisse dedans et me mordille le bout des doigts parce que je laisse ma main enfoncée dans ma poche, occupé à gratouiller machinalement les surface de poils doux que je rencontre.

La cafétéria n’est pas remplie. Un bruissement informe la traverse, résidus des quelques conversations qui s’agitent calmement aux quatre coins de la salle. Il est rare que les chercheurs déjeûnent aussi tôt, encore plus rare que je passe le nez dans cette partie du Département à une heure pareil. Je meurs d’envie d’un croissant, mais je sais qu’en angleterre, ça ne vaudra pas grand chose alors je me replis sur un scone et une sorte d’accompagnement à base de saumon. Dans un coin de la pièce, à une place qui semble bien précise, il y a Perséphone occupée à aligner ses tupperware comme si le sort du monde en dépendait. Je ne suis pas vraiment surpris de la voir : tout le monde au Département sait qu’elle a des habitudes réglées à la minute. Mais j’ai l’impression de ne pas l’avoir croisé depuis des lustres. Tranquillement, je m’avance vers elle dans l’idée d’échanger quelque mots entre deux tranches de raisins concassés, lorsqu’une giclée de tomates m’atteind parfaitement à l’entre-jambe. Je hausse un sourcil en considérant les dégats alors qu’elle me désigne d’un geste vague sans oser nommer le lieux du massacre.

Une floppé de blagues vaseuses me viennent à l’esprit. Une floppée que je retiens difficilement avec un sourire contrit. Je sais que Perséphone est mal à l’aise avec ce genre de sujets. Qu’elle est très, mais vraiment très, catholique. Du genre à apprendre les terminaisons de son propre corps environ dix ans après l’âge légal. Et je dois me retenir parce qu’avec la finesse d’un enfant de quinze ans, je ne peux m’empêcher de trouver hilarant qu’elle vienne de m’asaisonner la bite dans le plus grand des calmes. Je fais disparaître son forfait d’un coup de baguette. « C’est une façon plutôt directe de dire bonjour. » Lâches-je et vraiment, c’est le minimum que je puisse faire. « Mais je suis désolé, on ne s’est pas croisé depuis un moment et je ne n’imaginais pas que le fait de vouloir prendre de tes nouvelles me vaudrait un tel accueil. » Je ris un peu, à part moi, et me glisse en face d’elle. D’un mouvement je force l’assiette qui gravitait derrière moi, ainsi que la tasse de thé fûmante, à se poser sur la table. « Je suis navré, vraiment. » Dis-je en cherchant son regard, l’oeil brillant, un sourire scotché sur les lèvres.


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I've been throwing stones, waiting by the river, I've been on my own, praying like a sinner, and you've been gone too long, I'm waiting out the winter, I've been on my knees, praying like a sinner© by Sun, avatar by hedgekey

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