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Tu as remarqué...? - Danielle [JR]

Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Profil Académie Waverly
Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeMer 13 Mar 2019 - 23:33
15 Juillet 2010

Je jette un coup d'œil au pear que je garde dans la main alors que l'ascenseur s'immobilise brutalement pour amorcer une ascension suffisamment violente pour décrocher les organes internes de n'importe qui. Le message de Danielle s'affiche avec un clignotement vaporeux " fallait prendre les escaliers, Égalité. Ca entretient ". Je souffle du nez avec un demi sourire et glisse l'appareil dans la poche de ma robe. Chevalerie, qui apprécie peu de devoir partager l'espace dans lequel il est logé, pousse le Pear d'une patte et me mordille un doigt pour m'informer de son indignation.

L'ascenseur s'immobilise à l'étage du Département de la justice magique et je pénètre l'open space de la Milice a peu près comme si j'étais chez moi avec, toutefois, un coup d'œil ingénu en direction des quelques retardataires, courbés sur des rapports, qui n'ont pas encore trouvé l'intérêt de prendre une pose et fuir l'aura glaciale de leur cheffe. Je me glisse jusqu'à la porte du bureau de Danielle, frappe deux coups pour bien mettre en avant ma politesse innée, et pousse la porte du bureau.

Nous ne nous sommes pas revu depuis cette soirée échangée au creux de la nuit. C'est assez étrange, car malgré la frustration profonde que j'ai pu en retirer sur l'instant, il ne m'en reste qu'un souvenir suave et doux, essentiel et évident, qui me fait retrouver Danielle avec la certitude que rien ne sera surprenant dans notre rencontre, ni désagréable. " Salut, Coleman, " dis-je en entrant dans le bureau ordonné. " N'hésite pas à descendre, la prochaine fois. Ca entretient pareillement. " Je lui adresse un haussement de sourcil vague quand soudain une sorte d'incertitude me frappe. Je me demande comment elle conçoit le rendez-vous que je lui propose, et je réalise que probablement pour la première fois de ma vie, je n'ai pas eu à tergiverser cent ans avant d'arriver à formuler une telle invitation. " Ha ! " Le début de questionnement qui commençait à m'étreindre disparaît aussitôt. " Je me souviens : tu as remarqué que réifier et ressasser fonctionnent comme des mots du types kayak… ? Et puis, je me suis probablement interrompu parce qu'en fait… " Un doute m'étreint " Tu ne parles pas français, Danielle Coleman ? "


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Danielle Coleman
Danielle ColemanChef de la milice
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeMer 20 Mar 2019 - 17:11
D’un mouvement de baguette, Danielle referma l’épais dossier qui s’étalait devant elle et l’envoya dans une armoire qui se referma à double tour. Un sourire satisfait étira ses lèvres et l’agréable sensation d’avoir accompli son devoir se répandit dans ses veines.

Quelques minutes – et quelques sorts de rangement – plus tard, son bureau était à peu près en ordre ou tout du moins, on parvenait à deviner le bois de la table sous les différentes liasses de papier.

« Danielle ? T’as deux minutes ? » lança Avalon en entrant en trombe dans le bureau. « Tu vas quelque part ? Ça ne va pas ? » ajouta-t-elle immédiatement en avisant sa supérieure qui semblait sur le départ.
« Je vais déjeuner. »
« Tu manges, toi ? » ricana Avalon. Danielle lui renvoya un regard mi-blasé, mi-amusé. « Je ne t’ai jamais vu sortir de ton bureau le midi. » se défendit la jeune femme en haussant les épaules.
« C’est rare, en effet. Tellement rare que je préférerai en profiter… De quoi voulais-tu me parler ? »
« Hum, oh, rien de très important, juste quelques tuyaux qu’on a reçu de nos informateurs. Mais ça peut attendre une heure ! » reprit-elle un peu précipitamment.
« Quarante-cinq minutes. » la corrigea Danielle, l’ombre d’un sourire sur les lèvres.
« Je me disais aussi. »

La jeune femme sortit de la pièce, non sans un dernier ricanement. Elle n’eut à patienter que quelques secondes avant que Constantine n’entre dans son bureau. « Constantine. » le salua-t-elle avec un sourire dans la voix. Elle haussa les épaules à sa remarque. « Je n’en n’ai pas besoin. »

Elle se leva de sa chaise, laissa son épaisse cape de milicenne sur le dossier et tourna vers son collègue un regard intrigué après son exclamation. Elle resta interdite quelques instants, fronça les sourcils, esquissa un sourire. « Un peu, j’ai appris quand j’étais plus jeune. » répondit-elle en français. « J’ai pris des cours de latin, surtout. » Elle laissa passer un cours silence. « Cela dit, si c’est pour te souvenir d’informations comme ça… T’es sûre que t’as besoin d’aide avec ta mémoire ? » Elle adoucit sa plaisanterie acide d’un regard et, d’un mouvement de tête, l’incite à sortir de son bureau.


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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 17:01
Danielle accuse une micro-seconde de silence qui me rappelle combien, peut-être, je devrais penser à me contenir. J'ai une réminiscence fractionnée du sentiment de répression, de frustration et de crispation qu'elle m'inspirait avant cette soirée échangée dans la douceur d'une étreinte - celle brutalement interrompue par Leopold -, mais ces reste de sentiments m'effleurent et disparaissent aussi vite, pour me rappeler au contraire combien brutalement, je ne crains pas le jugement de Danielle. J'ai pourtant un fond d'incertitude, de manque de confiance, saisissant, fragile. Je ne peux m'empêcher de me demander, en dévisageant Danielle et son bref silence, si elle a autant de bienveillance pour moi que je n'en ai pour elle, si elle a ressenti aussi cette évidence profonde et cette douceur absolue, si elle se sent aussi bien dans l'espace que j'occupe que moi dans le sien. " Un peu, j'ai appris quand j'étais plus jeune. " Dit-elle doucement. J'écarquille brièvement les yeux de surprise, étreint par son accent absolument charmant. " Comment n'ai-je jamais su ? " Réponds-je en français, tout en sachant parfaitement que je n'ai jamais su parce que nous n'avons jamais été proche. Et c'est étrange parce que j'ai l'impression, depuis Bristol, de la connaître intimement depuis toujours. Elle me jette négligemment un sarcasme mesuré d'un sourire, avant de sortir du bureau et je lui emboîte le pas en haussant les épaules. Je suis partiellement soulagé : c'est la première fois de ma vie que quelqu'un se permet de faire des blagues sur ma mémoire, et étonnement, même si mon cœur se sert un peu d'anxiété à l'évocation, une part de moi ressent cette attitude comme une dédramatisation qui me fait du bien. Je suis rassuré de constater que Danielle n'a pour moi aucune pitié. J'aimerais un instant la retenir à l'intérieur du bureau, l'obliger à me faire face et sentir son contact. Mais nous sommes déjà dehors et je ne peux que me contenter de la suivre. " Où est ce que tu as appris à parler français ? " Je ne demande pas pour le latin, ayant moi-même suivit des études approfondies : il existe des milliers de raisons pour lesquelles un sorcier voudrait apprendre le latin. Les mots formulés sont une base importante de la magie, et le latin y est si omniprésent qu'il est assez facile d'envisager pourquoi quelqu'un en suivrait l'enseignement. Mais je me découvre très curieux d'en apprendre plus sur elle, sur son passé, sur sa vie, ses goûts.

Après nous être extirpés du hall, nous parvenons au restaurant. J'ai laissé ma cape au Département, seulement vêtu d'un costume classique qui nous fait passer partiellement inaperçu au sein de l'entourage moldu qui nous étreint dans le calme relatif du restaurant. On nous désigne une table avec moins de cérémonie que dans le milieu sorcier, où nos visages sont connus. D'un geste un peu nerveux, je tapote le bois de la table, habité de l'appréhension que l'endroit ne convienne pas à Danielle. " Tu as l'air de très bonne humeur. " Dis-je lentement. " Ce qui est assez rare, te concernant. " Conclu-je avec une certaine ironie, et un sourire du type de celui qu'elle m'a adressé pour ponctuer sa pique, un peu plus tôt. Je prends conscience de l'aspect peut être un peu romantique du velours des banquettes, du son étouffé des voix. Je toussote en priant pour que Danielle ne remarque rien.



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Danielle Coleman
Danielle ColemanChef de la milice
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 20:43
Danielle nota la surprise de Constantine et un rire lui secoua les épaules. "Tu n'as jamais demandé." répondit-elle en quittant son bureau, son collègue derrière elle.

Elle verrouilla la porte d'un sort informulé et balaya l'openspace du regard. Avalon, calée contre le fond de son fauteuil, l'observait avec un sourire amusé. Danielle lui renvoya un regard de défi et bien rapidement la milicienne baissa les yeux vers un imposant rapport.

"J'ai appris à l'école, avant d'être scolarisée à Poudlard. Mon père parlait couramment français," précise-t-elle en quittant le ministère. Une légère brise d'été fait voleter son chemisier bleu. "on voyageait souvent en France, alors c'était impensable pour lui que je n'ai pas de base."

Son père était fasciné par la France et il avait toujours émis l'idée d'aller y vivre un jour. Sa mère avait refusé - toute sa patientèle était à Londres, arguait-elle. Alors ils s'étaient jurés de s'y installer pour leur retraite, d'acheter une belle maison au bord de la mer - et peut-être même un appartement à Paris disait sa mère, s'ils avaient envie de sortir un peu dans la capitale. Jamais Danielle n'avait connu la joie de rendre visite à ses parents, jamais elle n'avait pu les voir heureux sous le porche de leur jolie maison en bord de mer. Comme à chaque fois qu'elle laissait ses pensées s'égarer trop longtemps vers le passé, Danielle sentit une vague de nostalgie l'envahir. Elle ferma brièvement les yeux et la vague reflua instantanément. Cela faisait des années qu'elle luttait pour ne pas se laisser submerger ; elle avait lutté si fort et avant tant d'obstination qu'elle ne ressentait plus la peine, ni l'absence.

"Je ne vois pas de quoi tu parles." répondit Danielle en prenant place face à Constantine. "On ne vante pas ma bonne humeur éternelle dans les couloirs du ministère ?" Non, de toute évidence son regard noir était bien plus connu. "La milice connaît de bons jours." souffla-t-elle en baissant les yeux vers la carte qu'elle étudia un instant avant de relever les yeux. Lorsqu'elle croisa le regard de Constantine elle se sentit envahie par une bouffée d'apaisement qui la détendit instantanément. C'était la première fois qu'ils se retrouvaient seuls, hors d'un cadre de travail, depuis le moment qu'ils avaient partagé dans la cafétéria, malheureusement interrompu par Leopold. Cela aurait dû être étrange de le retrouver ainsi, parmi tant de couples qui échangeaient des banalités sur leur journée, à la lumière d'une journée ensoleillée. Cela aurait dû être étrange, et pourtant la situation lui apparaissait comme fondamentalement cohérente.

"Regarde, on mange à une heure absolument respectable, ailleurs que dans nos bureaux respectifs. A peu de choses près, on oublie qu'on ne quitte jamais le ministère avant deux heures du matin." railla-t-elle avant d'adresser un hochement de tête poli au serveur qui s'approchait pour prendre leurs commandes.


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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 7 Avr 2019 - 20:22
- On ne vante pas ma bonne humeur éternelle dans les couloirs du ministère ?"
- Ha ben, pas trop. "
- La milice connaît de bon jours. "

Je réponds à son sourire par un coup d'œil interrogateur et sceptique. La dernière fois que j'ai vue Danielle, c'était au fond du gouffre, sous les pâleur sourde de la cafétéria déserte du ministère, après quarante-huit heures dramatiques passées à courir après une horde de manifestants pacifistes. Évoquer cette soirée dans mon esprit ravive une sensation profonde au fond de mes tripes, qui me brûle le ventre et me fait me souvenir du désir violent que j'ai encore pour elle. Je baisse vaguement la tête pour dissimuler une brève montée de chaleur et me racle la gorge, soulagé de la voir concentrer son attention sur le menu. Lorsqu'elle relève la tête, elle accroche mon regard et je me laisse couler dans ses yeux, sans essayer de résister à la sensation de bien-être qui m'envahit et se mélange à l'envie que j'ai d'elle. Je lui souris vraiment cette fois, en glissant une main dans la poche de ma veste où se trouve mon rappeltout. J'hésite un instant, laisse courir un vague silence, et choisit de ne pas répondre à sa remarque, parce qu'elle m'incite à faire allusion à cette soirée où nos caresses se sont échangées bien plus tardivement. Je veux aborder ce sujet, mais je ne m'en sens pas encore tout à fait capable, et la présence du serveur qui vient vers nous fait pencher ma décision. Nous passons notre commande, elle avec exactitude, moi en changeant d'avis. " Alors, ton père aime la France, reprends-je une fois qu'il s'est éloigné. Où est-ce que vous alliez ? " Je sens le contact de son genoux, accidentel, si proche du mien qu'il me suffirait de le mouvoir un peu pour la sentir contre moi. Je ne bouge pas. " Ca te plaît, comme pays ? " Dis-je avec une fausse emphase.

Danielle Coleman
Danielle ColemanChef de la milice
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 7 Avr 2019 - 20:53
Danielle observe avec un sourire moqueur Constantine changer plusieurs fois d'avis avant de valider sa commande à un serveur passablement exaspéré qui s'éloigne à grands pas, comme s'il avait peur d'être rappelé d'un instant à l'autre. Retenant une pique moqueuse, elle porte son verre d'eau à ses lèvres pour s'en désaltérer d'une gorgée. Une gorgée qu'elle prolonge en entendant la phrase de Constantine.

Son coeur rate un battement, sa main se crispe légèrement sur la table, mais, très vite, elle parvient à reléguer ce désagréable sentiment qui s'immisce au creux de son estomac. Elle inspire doucement, détend ses épaules, et, comme à son habitude, l'émotion et les souvenirs refluent vers une partie de son esprit qu'elle verrouille soigneusement.

"Aimait." corrige-t-elle d'un ton neutre, en posant un regard tout aussi neutre - peut-être un peu sans vie - sur son collègue. Elle se reprend bien vite. "En Provence, surtout. Mes parents avaient toujours eu comme projet de s'installer là-bas." Elle hésite à rajouter quelque chose puis se ravise au dernier moment. Elle ne s'est jamais sentie à l'aise pour évoquer ses parents décédés ; sûrement parce qu'elle se refuse le moindre souvenir les concernant. La présence de Constantine, en face d'elle, parvient à la détendre mais sans pour autant la mettre suffisamment en confiance pour qu'elle se confie sur un sujet aussi intime de son existence. "Qui n'aime pas la France ?" rétorque-t-elle ensuite en français, un léger sourire sur les lèvres. "Toute ta famille vit là-bas ?" s'enquit-elle ensuite pour détourner l'attention de son collègue sur son histoire familiale - à la fois bien trop simple mais bien trop douloureuse pour qu'elle ne s'attarde dessus.

Le serveur s'approche d'eux avec leurs entrées et deux verres de vin. Il les dépose devant eux, leur souhaite poliment un bon appétit et s'éclipse en vitesse en évitant soigneusement le regard de Constantine. Danielle ricane.

"Et c'est de ma bonne humeur dont on se moque au ministère." Sans y prendre garde, son genoux frôle celui de Constantine avant de s'en éloigner. Elle pose sur lui un regard amusé.


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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 7 Avr 2019 - 22:53
Il m'est quasiment impossible de ne pas voir le trouble qui heurte Danielle. Comme si ma question pouvait la déstabiliser profondément. Il m'a pourtant semblé aborder un sujet anodin - ou presque.- Quelque chose de sensiblement intime sans sembler absolument désespéré. Mais elle se ferme, se rétracte, se crispe face à moi. Cela ne dure qu'une fraction de seconde inerte pendant lesquels elle s'oublie, mais c'est suffisamment poignant pour que j'ai pu percevoir, comme un éclair, passer sur son visage un sentiment qui paraît profondément désagréable. Je sers les lèvres. Et la façon dont elle me corrige me fait entendre extrêmement clairement que son père est mort, et que ça l'affecte. Je me sens stupide une seconde, parce que j'aurai pu le deviner, peut-être, à la manière dont elle en a parlé il y a à peine deux jours. Mais je m'étais dit, naïvement… Rien. Je conviens avec amertume que je n'y avait tout simplement pas réfléchis. Elle poursuit, mais s’interrompt et je sens bien qu'elle aimerait conclure mais qu'elle préfère détourner la discussion. J'ignore si c'est par soucis d'équité, parce qu'elle préfère ne pas aborder le sujet, ou parce qu'elle meurt d'envie d'en parler, au contraire, sans oser se confronter à la douleur. J'ai connu cet état de déni. Je le connais encore, puisque je n'ai jamais abordé le sujet de la mort de Camille avec personne d'autre que Joséphine et que manifestement, ça ne me réussis pas vraiment.

Je souris un peu en acceptant qu'elle redirige le sujet vers ma propre famille, qui en tient une sacrée couche. " Oui. Je suis le seul… " J'hésite et prend une brève inspiration. " J'étais le seul à avoir quitté la… Patrie de mes ancêtres. Ou quelque chose comme ça. " Mon regard se porte sur les motifs de la nappe que je distingue attentivement. " Mes parents et mes deux frères aînés y vivent et y travaillent et puis… J'avais un frère plus jeune, qui est mort… " Comme à chaque fois que j'évoque Camille, une boule d'angoisse et de douleur se forme simultanément dans ma gorge et ma poitrine. Je souris et fais un vague geste de la main pour chasser cette déclaration. " Il m'avait suivi à Londres. " L'intervention du serveur me soulage d'une explication plus longue. Je bois instinctivement une gorgée de vin pour faire passer la douleur du souvenir, et lâche un rire bref en réponse à l'ironie piquante que me sers Danielle. " Il est probablement traumatisé. "Dis-je en désignant le serveur, avant de hausser les épaules, et m'apprête à faire une remarque lorsque le contact de son genoux me fait tressaillir. En suspendant mon geste, je la dévisage sérieusement. Et décide qu'elle a peut-être besoins de se confier à quelqu'un. " Danielle… Tu as perdu tes deux parents ? " Doucement, j'affirme le contact doux qu'elle a esquissé.
Danielle Coleman
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 7 Avr 2019 - 23:31
L'attention de Danielle est piquée par le récit de Constantine et elle se redresse pour l'écouter évoquer sa famille. Elle note cependant son hésitation, qui semble si semblable à celle dont elle a fait preuve une minute plus tôt. Elle se retrouve dans son ton, également, qu'elle sent presque dégagé alors qu'il semble aborder un sujet si intime de son existence. Cette impression se confirme à la mention de Camille, son jeune frère, dont elle apprend la mort. Le geste de Constantine la dissuade de prendre la parole, et elle le laisse conclure son récit.

Le serveur arrive à ce moment-là et pose devant elle un verre de vin qu'elle saisit dans ses mains. Elle sent un silence s'installer entre eux, prendre une place un peu trop importante après la déclaration de Constantine, après l'angoisse qu'elle a senti dans son expression. Mais, comme Danielle ne sait pas quoi dire, elle préfère changer de sujet en taquinant son collègue, tout en posant sur lui, presque discrètement, un regard doux. Elle hoche la tête avec un sourire. "Probablement, oui."

Elle porte son verre à vin à ses lèvres, et en avale une longue gorgée. D'un mouvement de sa part, elle effleure le genou de Constantine avec le sien, le sent frémir et s'écarte doucement. Elle veut esquisser un sourire, mais sent le poids de son regard sur elle et relève le regard vers lui. Elle est happée par son sérieux, par la tension qu'il dégage.

Surprise par sa question, elle le dévisage longuement et ne réagit qu'à peine en sentant le contact de sa jambe contre la sienne. Doucement, elle repose son verre devant elle, laisse traîner un silence qui s'étire en longueur le temps d'être certaine d'être en maîtrise totale de ses émotions. Puis, elle hoche la tête pour confirmer les paroles de Constantine.

"Mes deux parents sont morts dans un accident de voiture." énonce-t-elle avec un tel détachement qu'on a dû mal à croire qu'elle parle de son père et de sa mère. "Quand j'avais vingt-deux ans." rajoute-t-elle, plus faiblement. Un voile de tristesse passe brièvement sur son visage avant d'être refoulé, comme d'habitude, le plus loin possible de sa conscience. "Et je suis fille unique donc..." Donc elle n'a plus vraiment de famille, donc elle est seule depuis quinze ans, donc le mot "famille" n'a plus aucun sens pour elle. Elle balaie ses informations d'un geste de la main et offre un léger sourire à Constantine, qu'elle force un peu pour faire apparaître sur son visage. "Tu t'entends bien avec tes frères ?" s'enquit-elle en reprenant une gorgée de vin.

Elle n'a pas retiré son genou, qui est toujours pressé contre le sien. Elle tire de ce contact un réconfort dont elle ne souhaite pas se passer pour l'instant, prise dans un instant de vulnérabilité duquel elle souhaite sortir à tout prix.


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Constantine Égalité
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeLun 8 Avr 2019 - 0:10
Il y a des silence désespérément sombre entre nous, entre la palpitation de nos douleurs qui se mélangent. J'ai un aveux au bord des lèvres. Comme une nausée qui voudrait sortir depuis des années sans jamais trouver le chemin, que je retiens à grand peine, parce que j'aurais tellement besoins, probablement, que quelqu'un sache. Que quelqu'un qui ne sache rien de Camille, rien de nous, sache ce qu'il s'est passé, vraiment. Sache ce que ça me fait d'avoir senti la lame pénétrer la chaire, déchirer les muscles, s'enfoncer dans ses viscère, écarteler ses poumons, et son souffle de voix contre mon oreille qui…

Mes mains se crispent, sur mon rappeltout, contre ma veste, et je fais un effort profond pour ne plus y penser, pour chasser l'oppression du souvenir contre mes tempes parce que je ne parviendrais plus à ouvrir mes doigts si je me laisse atteindre. "Mes deux parents sont morts dans un accident de voiture." Dit Danielle, et je me focalise sur son contact, sur sa voix, en relevant brutalement la tête vers elle, je me sens heurté par le froid glaçant qu'elle place dans ces mots comme si elle ne ressentait rien. Parce que je sais, moi, qu'elle n'est pas indifférente. Je me souviens très exactement de cette impression d'insensibilité déroutante qui m'avait saisi après la mort de Camille. Lorsque sa tombe était descendue dans la terre. Là où il voulaient le laisser seul, dans le noir et le silence. Combien j'avais eu besoins de ne rien ressentir lorsque Fabre posait sa main sur mon épaule pour tenter je ne sais quel simulacre de soutient.

Je me serais probablement jeté dans la fosse en hurlant sur je n'avais pas éteint tout sentiment à l'intérieur de moi.

Et je vois dans les yeux de Danielle exactement ce déni profond sur lequel j'avais vécu, comme dans un rêve éveillée, toute cette cérémonie sordide, et les jours d'avant, et les jours d'après. "Quand j'avais vingt-deux ans." Je la fixe, et retient un mouvement instinctif qui me pousse à lui prendre la main pour la serrer. Elle n'a surement pas envie de sentir que je perçois à quel point sa distance me paraît construite. Elle est tellement belle, dans sa douleur. Mon cœur se sert à l'ombre de son regard baissé. Et je comprends si bien tout ce qu'elle conçoit dans ce " donc… " terrible. Parce que je me suis senti fils unique, sans famille, abandonné, lorsque Camille est mort. Je n'avais personne d'autre au monde que lui, au fond. " Pas vraiment. " Je ne tente plus de sourire. " Pas du tout. Saul est glacial et nous n'avons rien à nous dire. Fabre est un insupportable pédant très satisfait de se sentir meilleur que les autres. " Je ris, sans joie. " Avec mes parents non plus, je ne m'entends pas. En fait… Ca va peut-être te paraître un peu grandiloquent, formulé comme ça, mais ils ne me pardonnent pas trop d'être différent, il me semble… " Je secoue la tête avec un rictus d'amertume. " On ne se comprend pas du tout. " Je déplace un peu mon verre. Sa main est si proche, je pourrais la toucher, affermir un contact qui nous ferait du bien à tous les deux. " Quand Camille est… J'ai cru que j'étais seul au monde. En fait je suis juste allé chercher une famille ailleurs. " Je fixe mon regard sur elle, entendu. Je sais qu'elle comprend ce que je veux dire. Je sais ce que représente la milice pour elle. Et j'aimerais qu'elle comprenne, peut être et même si ça me fait peur, que je suis peut être aussi un morceau de cette famille qu'elle peut reconstruire où elle en aura envie. Si elle le décide.


Danielle Coleman
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 14 Avr 2019 - 19:43
Danielle ne parlait jamais de ses parents, à quiconque. Il fallait dire qu'à part Constantine Egalité, peu de ses collègues au ministère se risqueraient à lui poser une question aussi intime sur sa vie personnelle. Et, si elle ne les mentionnait pas d'elle-même, c'était parce qu'elle avait si bien appris à nier sa souffrance que, désormais, elle l'oubliait. Elle oubliait les souvenirs, les conversations avec son père - très tôt le matin, avant qu'il ne parte pour l'hôpital -, les premiers mercredi soirs du mois où ils se réunissaient pour dîner ensemble, les noëls interrompus par les urgences, les anniversaires abandonnés pour une opération. Elle oubliait les odeurs de son enfances - la pomme caramélisée que sa mère lui servait au goûter - et le peu d'images qui lui restaient de cette douce période de sa vie étaient floues, presque effacées. Cela lui convenait bien, parce que Danielle n'avait jamais été une personne nostalgique ; et parce que, si elle était complètement honnête, elle craignait de ce perdre dans ce sentiment, si jamais elle se laissait envahir par cette mémoire qu'elle avait tant réprimée.

Aussi préféra-t-elle se concentrer sur la réponse de Constantine qui semblait entretenir des rapports compliqués avec sa famille, comme il les lui détailla ensuite. Elle nota ses informations dans un coin de son esprit, les sourcils légèrement froncés en une expression de douce inquiétude mais surtout de pleine compréhension ; elle aussi s'était trouvée une famille au sein du ministère. Elle savait que nombreux de ses hommes ne la croiraient pas en l'entendant les qualifier ainsi. Et, comment leur donner tort ? Elle avait toujours été directe et autoritaire, ses propos frôlaient la froideur parfois, et tous savaient que son sérieux était légendaire, surtout au sein du ministère. Mais elle avait des gestes parfois - des gestes souvent minimes, d'ailleurs - qui montraient que, malgré ça, elle leur témoignait une affection plus grande que celle qu'une simple supérieure avait envers ses employés : sa manière de plaisanter avec Avalon, ses conversations avec Nasreen, l'indulgence dont elle faisait preuve envers Afghan, ses soupirs excédés échangés avec Galahad... Des moments qui ne duraient que quelques secondes parfois mais pendant lesquels son visage se réchauffait un peu. (Bien que, entendons bien que cela ne l'empêchait aucunement de se montrer dure et intransigeante avec ses hommes lorsqu'elle en ressentait le besoin - et elle en ressentait souvent le besoin).

En relevant le regard vers Constantine, Danielle saisit son air entendu et se figea imperceptiblement lorsqu'elle comprit ce qu'il sous-entendait avec ses paroles. Pudique, comme toujours lorsqu'il s'agissait de parler de ce qu'elle ressentait - et aussi parce qu'elle n'était pas tout à fait au clair avec cela - la milicienne se contenta de laisser fleurir un sourire sur ses lèvres en observant son collègue avec attention. Avec ces mots-là, difficile aussi de ne pas repenser à la soirée qu'ils avaient partagé ensemble quelques jours plus tôt... Et à laquelle il valait mieux ne pas repenser dans un lieu public.

"Eh bien, je comprends mieux pourquoi nous hantons ensemble le ministère sept jours par semaine." lança tranquillement Danielle en hochant doucement la tête. "Ce n'est pas comme si nous avions des impératifs dominicaux auxquels nous rendre." plaisanta-t-elle avec un léger sourire en coin.

Son verre de vin dans la main, elle s'adossa contre le dossier de sa chaise, les yeux fixés sur le visage de Constantine, dont les courbes lui étaient désormais familières.

"Je ne sais pas grand chose de toi, Constantine." constata-t-elle simplement en reprenant une gorgée de sa boisson.


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Constantine Égalité
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 14 Avr 2019 - 21:37
Je suis en train de comprendre, lentement, combien nos univers à Danielle et moi sont éloignés loin de l'autre, combien nous avons grandi, probablement, dans des milieux avec si peu de points communs et pourtant… Je ne m'étais pas senti aussi proche de quelqu'un depuis Camille. J'ai l'impression que je peux tout dire, tout partager, sans jugements, sans peur, sans risques d'être trahis. J'ai envie d'apprendre d'elle les plus infimes secrets, les plus petites politesses, les goûts insignifiants, en priant pour ne rien oublier d'elle. Dans des moments comme ça, ma mémoire est un calvaire. J'ai une part de moi qui bat sourdement, tétanisée par ces sentiments que je connais et dont j'ai peur mais à cet instant précis, j'accepte de ne pas me battre contre eux. Je veux juste apprécier cet instant, apprécier sa compagnie, apprécier le désir tendue entre nous que je sens exister, toujours, et cette curiosité réciproque que nous avons l'un pour l'autre dans la plus pure bienveillance. Je souris un peu à sa remarque, sans pouvoir m'empêcher d'être amer. Parce que je sais très bien que même lorsque c'était le cas, je n'ai pas été là pour les gens pour qui j'aurais dû l'être. Que même avec des impératifs, je ne quitterais probablement pas le Département. Que c'est pour ça que Camille s'est laissé embrigadé. " Je n'ai même pas cette excuse, dis-je, et je rate un peu ma plaisanterie car mon ton est beaucoup plus sombre que ce que je ne l'aurais voulu. Je crois que même si je pouvais choisir je… Je n'agirais pas autrement. " Un très bref instant, je me fais l'effet de quelqu'un d'horrible. Et ce sentiment me surprend profondément car jamais, jamais, penser en ces termes ne m'a donné une once de culpabilité. Il m'a toujours semblé essentiel que le Département passe avant tout. Est-ce le fait d'avoir revu Joséphine, de m'être confronté, une fois de plus, à ma propre culpabilité ? Je n'en sais rien mais je baisse les yeux avec un demi rire nerveux qui sonne faux dans le calme relatif du restaurant.
- Je ne sais pas grand-chose de toi, Constantine." Je redresse la tête.
- Bientôt tu en sauras probablement plus que tu n'aimerais, dis-je sur le ton le plus léger qu'il m'est permis d'avoir quand on sait qu'on parle d'un futur examen approfondit de ma mémoire qui me paralyse tellement qu'évoquer le sujet suffit à me faire reposer mon verre, l'appétit coupé momentanément. " Mais enfin si ce n'est que ça… Pose moi les questions que tu veux. Je répondrais le plus honnêtement possible. " Je souris. "En me réservant le droit de te retourner la politesse."


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Danielle Coleman
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 14 Avr 2019 - 22:14
La proximité qui s'installe entre Constantine et elle la surprend une nouvelle fois, bien qu'elle lui soit désormais familière. La conversation qu'ils ont eu, quelques jours plus tôt dans cette cafétéria déserte semble avoir semé les graines de cette relation qui se tisse doucement entre eux.

"C'est vrai." acquiesce-t-elle avec une expression sérieuse lorsque Constantine mentionne son prochain examen de la mémoire. "Mais ça ne compte pas vraiment." souligne Danielle.

Parce que Constantine sera forcé de lui livrer ses souvenirs, parce qu'il n'aura pas d'autre choix que de la laisser explorer son esprit dans les moindres recoins, à la recherche de l'élément perturbateur qui détériore ainsi sa mémoire. Et Danielle est parfaitement consciente de la difficulté de cette opération ; aussi souhaite-t-elle lui laisser également la possibilité de s'exprimer auprès d'elle sans en être contraint.

"Que je veux ?" relève Danielle en haussant un sourcil amusé. "Parfait." fait-elle en posant son menton sur le dos de sa main, observant Constantine avec sérieux.

Qu'aimerait-elle savoir ? Beaucoup. Constantine lui apparaît à la fois comme infiniment proche et incroyablement loin ; elle a partagé avec lui des moments si intimes mais est incapable de donner sa date d'anniversaire ; elle a un sourire en songeant que la situation inverse est toute aussi vraie.

"Comment tu as réussi à te contrôler pour ne pas massacrer Leopold, la nuit dernière ? Elle sourit et souffle : "Ton expression parlait pour toi."


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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 21 Avr 2019 - 0:01
Danielle éstime que ça ne compte pas, pour moi, ça compte. Elle sait très bien à quoi s’en tenir : un examen de mémoire n’a pas grand chose en commun avec une discussion autours d’un verre de rouge. On ne s’expose pas, on ne trie pas les informations, on ne musèle pas consciencieusement les verrous de son passé pour éviter une intrusion, lorsqu’on choisit de discuter, et rien n’est semblable à la proximité nauséabonde qu’on ressent lorsqu’on se jette au coeur d’un souvenir qui ne nous appartient pas. La démarche n’est pas clémente, elle n’épargne aucune transformation, aucune interprétation, c’est le souvenir brut, sans décorum, sale, qui s’expose et s’exhibe et ensuite hé bien, on n’a plus qu’à vivre avec l’image qu’on a donné de nous.

Mais j’ai choisis Danielle. Et plus le temps passe, plus j’ai conscience, dans ma terreur, d’avoir fais le bon choix. Ça aussi, me terrorise. Imaginer que je puisse me sentir suffisament en confiance avec une femme que je connaîs à peine mais avec qui j’éprouve cette certitude absolue me retourne l’estomac. Je me suis promis de ne plus jamais tomber dans ce travers, de ne plus jamais lâcher la bride à mon besoins d’affection, à la douceur d’un sentiment fort partagé. Je sais où ça peut me conduire. Mais je n’arrive pas à lutter. Parce que je ne sens aucune résistance. Je me méfie, mais l’évolution, l’enchaînement des situation me semble si logique que je ne vois pas ce que je peux faire de plus que de m’observer vivre. Je ne me sens pas encore pris au piège du regard de Danielle, et c’est peut être ce qui me préserve de la crise de panique.

Ho, ho. » Réponds-je à son sourire en me demandant si je dois commencer à regretter ma proposition. Je vois son regard s’éclairer alors qu’elle me demande calmement par quel miracle je me suis abstenu de faire manger un coin de table à Leopold. J’ai une conscience aigüe d’avoir rougit, légèrement, et pourtant je suis heureux qu’elle mette ce sujet sur la table, littéralement. Je n’aurais pas pu me préserver des heures en tournant négligement autours. « Hé bien, dis-je, prosaïque. Il paraît qu’il est ministre, ça calme quelques ardeurs. » Je laisse flotter un silence de quelques secondes avant de reprendre. « Ecoute en vérité, je l’ai toujours en travers de la gorge. Si je puis dire. » Je regarde attentivement les motifs de ma serviette. « Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. Mais c’était bien. C’était logique. Et je ne suis pas exactement ravi d’avoir été interrompu... » Je suspend mon souffle, pris d’un excès de battement de coeur, secoue la tête et trouve son regard pour conclure avec un calme que je me félicite d’avoir : « J’ai plutôt très envie de toi. »


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Danielle Coleman
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 21 Avr 2019 - 12:35
Danielle esquisse un sourire en avisant les rougeurs qui parsèment les joues de Constantine et hausse un sourcil taquin. Elle a parfaitement conscience d’avoir mis sur la table un sujet qui gravite autour d’eux depuis ce moment hors du temps dans la cafétéria du ministère. L’évoquer ensemble, en pleine journée, a quelque chose de surréaliste, et pourtant Danielle n’en n’éprouve aucune gêne.

« Il paraît. » répondit-elle tout aussi calmement que lui en hochant la tête avec sérieux feint.

En réalité, si la situation à Bristol n’avait pas été aussi désastreuse, elle aurait probablement ignoré le message de Leopold. Ou, du moins, lui aurait-elle parfaitement fait comprendre qu’elle n’était absolument pas disposée à commencer une réunion en plein milieu de la nuit. Mais le contexte était tel qu’il était, et elle s’était retrouvée dans le bureau de Leopold, à quelques mètres de l’homme qui la déshabillait quelques minutes plus tôt, s’efforçant à adopter un air parfaitement neutre. Danielle étant Danielle, elle avait rapidement réussi à compartimenter ses émotions pour se concentrer sur l’ordre de leur réunion nocturne. Constantine, au vu de l’air revêche qu’il avait affiché d’emblée, semblait un peu moins doué pour ça.

« Ha. » répond Danielle en réprimant un rire, parce que, de toute évidence, l’expression que vient d’utiliser Constantine n’a rien de neutre.

Elle retrouve son sérieux lorsqu’il reprend la parole, visiblement très concentré par les motifs de sa serviette en tissu. Elle sent son regard plonger dans le sien, le soutien et reste silencieuse. Ces six derniers mots lancés dans un souffle, restent dans l’air une demi-seconde. Le silence, lui, est vite coupé par le serveur qui, visiblement témoin de la scène, récupère leurs assiettes avec maladresse avant de fuir à toute vitesse sous le regard amusé de Danielle. Elle finit par observer Constantine, presque pensive, trahie par ses yeux un peu brillants qui balayent les alentours – bondés par de jeunes travailleurs qui viennent déjeuner en vitesse.

« On en revient toujours à ce souci d’éthique publique. » commente finalement Danielle alors que son genou, sous la table, trouve celui de Constantine. Elle esquisse un sourire. « On aurait mieux fait de déjeuner dans ton bureau. »


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Constantine Égalité
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeMer 8 Mai 2019 - 0:07
J'évite soigneusement du regard le serveur qui emporte avec lui la gêne de mes derniers mots. J'hésite à trouver quelque chose à faire pour couper court, comme tousser dans mon poing si fort que je pourrais simuler un malaise. J'envisage une seconde de me lever et partir, tout simplement - mais ce n'est pas le genre de choses qu'on fait à Danielle Coleman- et je me ravise au moment où je sens son genoux contre le mien.

C'est clair. Concis. D'une incroyablement précision. Aucune confusion n'est possible sur l'intention de son geste : elle donne échos à ma pensée en cherchant contre elle ma chaleur exactement comme je cherche la sienne, désespérément, depuis cette nuit. Je saisis enfin dans son regard fébrile la même aigreur, la même avidité, la même envie et j'accueille un frisson discret le long de ma colonne vertébrale. J'esquisse un demi sourire incertain pour lui notifier que j'ai bien saisit la blague mais il y a quelque chose dans son attitude qui s'est légèrement modifié et mon cœur a accéléré avec une soudaineté qui ne me permet pas d'avoir l'air totalement à l'aise. A vrai dire, son contact, aussi doux, aussi éloigné, aussi divisé par les arpents de tissus qui gardent bien nos peaux de s'effleurer, m'évoque un autre genre de caresses brûlantes et ce souvenir, dirigé par le manque et le goût d'inassouvie, me prend aux tripes d'une manière beaucoup plus triviale que nos échanges de regards pleins de connivence incertaines.

J'ai du mal à réaliser que je suis à deux doigts d'avoir la trique, en plein milieu d'un restaurant, à cause de Danielle Coleman.

- On aurait mieux fait de déjeuner dans ton bureau. " J'inspire avec un rire tendu qui me fait pitié. Deux solutions entrent en confrontation dans mon esprit : celle de lui répondre directement en n'écoutant que l'envie terrible que je sens monter, monter, et monter encore, ou appeler ma rationalité. Me rappeler à l'ordre pour ne pas me laisser vulnérable, me souvenir de la promesse que je me suis faite de ne plus jamais céder à ce genre d'impulsions.

Et à la fois, qu'est-ce que me coûterait une après-midi de détente en compagnie de la plus belle femme qu'il m’ait été donné de côtoyer ? Certainement rien si je ne sentais pas déjà que je me mens à moi-même et qu'il est dangereux pour moi d'avoir plus envie d'être au lit à parler des petits hobbies de Danielle -qui ne doit pas en avoir des tas - que d'être au Département en train de faire ce que je fais de mieux : chercher des choses. Je sers les lèvres. Son genoux presse le mien et sa main et si proche de la mienne que je sens presque la chaleur qu'elle dégage. Je la sens encore sur mon torse, dans mon dos, sur ma…

- Ou bien, on pourrait aller terminer ce verre chez moi... " Dis-je d'un ton un peu précipité avec la sensation de tourner ma phrase comme un adolescent. Je sais qu'elle va dire non : il me semble inconcevable que Danielle puisse déserter son poste deux heures sans prévenir personne, et ma lâcheté se repose sur son refus. Je veux laisser cette décision au destin, mais ne pas regretter de ne pas avoir demandé. Je me fustigerai plus tard d'avoir céder à l'envie que j'ai d'elle, et de sa présence.



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Danielle Coleman
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeVen 10 Mai 2019 - 15:59
L'expression de Constantine se fige, comme s'il vient de prendre conscience de ses derniers mots et de leur portée. En face de lui, Danielle affiche l'assurance tranquille de celle qui ne se laisse pas déstabiliser. Elle n'a peur ni des paroles ni de leurs conséquences et, paradoxalement, la présence de Constantine décuple sa confiance en elle. Elle s'amuse presque de la situation, de cette conversation toute en ambiguïté, de la retenue de leurs gestes alors que leurs mots sont, eux, sans équivoque.

Puis, enfin, le geste accompagne la parole et la proposition de Constantine flotte un instant dans les airs et y reste suspendue, tandis que le poids d'une décision pourtant apparement anodine repose sur les épaules de Danielle.

Elle l'observe, songeuse, et note le ton empressé de sa voix, l'incertitude de son ton, comme s'il proposait une telle chose sans croire une seule seconde qu'elle puisse accepter.

Et il n'a peut-être pas tort ; le peut-elle vraiment ? Et le veut-elle réellement ? A cette deuxième interrogation, la réponse est claire, limpide et d'une telle évidence qu'elle en ressent un léger frisson. C'est un sentiment qu'elle n'a pas ressenti depuis des années qui lui paraît si intense qu'elle se demande même si elle l'a déjà ressenti un jour. Et c'est en prenant conscience de cela qu'une brève inquiétude teintée d'une peur irrationnelle se déverse dans ses veines. Parce que, concrètement, peut-elle abandonner son poste, en pleine journée, pour la simple et unique raison qu'elle désire Constantine bien plus que de raison ?

La réponse est compliquée, ne réside pas dans le choix A) oui ; ni dans le choix B) non. En réalité, c'est une question que Danielle n'a jamais eu à se poser parce qu'elle n'a jamais été confrontée à une telle situation. Pendant ces dernières années, sa vie a tourné autour de la milice, tant et si bien qu'elle en est devenue l'essence même de son existence. Elle lui donne tout, ses weekend, ses congés et même ses heures de sommeil qui ont drastiquement diminué. D'ailleurs, Avalon le lui a fait remarquer plus tôt ; c'est la première fois qu'elle la voit prendre une pause déjeuner ailleurs que dans son bureau ou dans la salle de détente des miliciens. Danielle ne voit absolument pas ces actes comme des sacrifices ; elle agit ainsi parce qu'elle aime son travail, parce qu'elle a à cœur les intérêts de la milice bien plus qu'elle n'avait à cœur ses intérêts personnels. En réalité, intérêts personnels et professionnels ne se sont jamais rencontrés.

Du moins, pas jusqu'à aujourd'hui. Comme toujours lorsqu'elle doit analyser une situation, Danielle tente de peser le pour et le contre, d'apporter des arguments rationnels à des questions qui ne le sont pas vraiment. Sa matinée a été bonne, et surtout hautement satisfaisante. La journée est relativement calme, les rapports qu'elle reçoit régulièrement de ses hommes qui patrouillent sont neutres. Les éléments semblent rassemblés pour qu'elle accepte la proposition de Constantine. Mais la culpabilité qu'elle ressent à l'idée d'allonger un peu sa pause déjeuner lui serre le ventre, la dissuade, la retient.

Puis, le contact de son genou contre celui de Constantine la ramène au présent et elle accroche son regard avec le sien. Finalement, le doute sur son visage laisse place à un air de défi quand elle lui répond :

"D'accord."

Elle dépose sa serviette à côté de son verre de vin tout juste terminé, et dévisage longuement son collègue, s'attarde bien plus longtemps que la bienséance ne l'accorde sur l'ourlet de ses lèvres, et finit par esquisser un sourire en l'interrogeant du regard.


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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 19 Mai 2019 - 21:13
- D'accord. "
Mon sourire se fige, je rate un battement de cœur. Je cherche dans son regard le démentit de ce qu'elle vient d'affirmer mais rien ne bouge dans le défis de sa voix et elle pose les yeux sur mes lèvres. Je déglutit lentement et esquisse un geste précipité pour rompre le silence qui s'est suspendu brièvement.

Ma main rencontre la bouteille de vin qui bascule, roule, glisse le long de la nappe échappe au désordre du geste que j'esquisse pour tenter de la retenir et échoue sur la moquette qu'elle arrose copieusement.

Évidemment.

Je laisse un temps à mon égo pour contempler la deuxième maladresse que je commets sous les yeux de Danielle en me demandant si ça lui a passé l'envie de poursuivre la discussion, et relève la tête vers elle avec un regard résigné. " Ne me juge pas. " Intimes-je un peu misérablement. La nappe est imbibée d'alcool mais par un vœux mystérieux et salvateur, nous n'avons été atteint ni l'un ni l'autre. Je soupir franchement fatigué de moi-même. " Désolé, dis-je lentement, en me retenant de sortir ma baguette car évidemment l'environnement ne se prête pas vraiment à un petit sortilège de nettoyage. Je m'apprête à tenter une plaisanterie si possible emplie d'auto-dérision lorsque le serveur surgit et pose sur les dégâts quelque chose qui ressemble à un savoureux mélange de réprobation et de consternation. " On partait, ne vous en faîtes pas. Dis-je avec un très vague sourire en extrayant de ma poche intérieur un portefeuille dans lequel je garde toujours un peu d'argent moldu. J'adresse un regard à Danielle pour l'inviter à m'attendre le temps que je règle l'addition.

L'air est frais dehors. Elle m'attend sur le trottoir dans son ensemble gris cintré, droite, le menton un peu haut, et j'ai instantanément envie de sentir sa peau contre mes lèvres. Je lui souris avec un reste de gêne, incapable de décrypter son regard, convaincu qu'elle va revenir sur sa décision. L'incident et la honte qui en résultent m'ont empêché un instant de réfléchir à ce que je suis en train de faire, à l'incertitude, à la peur d'une situation anormale pour moi et d'un schéma dans lequel je ne veux pas retourner. Je lui tends la main et elle la prend. Il nous faut trente secondes pour transplaner devant chez moi et une minute pour que je lui ouvre la porte de mon appartement. J'ai du mal à réaliser qu'elle en foule le sol, qu'elle regarde autour d'elle et je me sens brusquement pris d'un malaise indicible à l'idée qu'elle puisse penser que ce lieu que je déteste soit le reflet de quoi que ce soit chez moi. Je la laisse avancer, observer tranquillement les piles de dossiers et de livres qui grandissent prêt du fauteuil et de la table basse, les armoires remplis d'objets divers, de manuscrits, de vieux papiers débordants, le bar américain et la baie vitrée, je l'observe contempler ce décors, adossé contre la porte de l'entrée, figé, incapable de faire un pas vers elle. Je cherche désespérément une amorce, un geste, quelque chose enfin pour rompre le malaise brutal qui m'a envahi et tout ce que je parviens à dire, entre deux courtes inspiration, résonne brutalement : " Je déteste cet appartement. " Je me racle la gorge. " Tu… Veux quelque chose à boire ? " De fait, nous n'avons même pas déjeuné.


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Danielle Coleman
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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeLun 20 Mai 2019 - 8:46
Dehors sur le trottoir, Danielle sent une nervosité plutôt inhabituelle la gagner. Elle d’ordinaire si stoïque doit se faire une violence pour rester immobile. Les maladresses de Constantine, un peu plus tôt, ont toutefois contribué à lui faire garder le calme olympien dont elle a le secret. Elle laisse un léger sourire étirer ses lèvres et suit du regard son collègue qui s’avance vers elle, une lueur de défi au fond des yeux. Sans trop réfléchir aux conséquences de ses actes, Danielle pose sa main sur celle de Constantine et ferme les yeux pour ne pas voir le paysage se brouiller autour d’elle.

Moins d’une minute plus tard, il lui ouvre la porte de son appartement dans lequel elle pénètre avec curiosité. La situation est parfaitement incongrue, songe-t-elle en observant, un sourire en coin, les piles de dossiers qui s’entassent dans chaque coin du salon. A peine cinq minutes auparavant, elle se
trouvait dans un restaurant moldu, une table en bois massif la séparant de Constantine. Lorsqu’elle se retourne vers lui, elle est un peu surprise de découvrir que, désormais, l’éloignement de leurs corps n’est dépendant que de leur volonté.

" Je déteste cet appartement. "
Danielle fronce les sourcils. « Et encore, tu n’as pas vu le mien. »

Elle n’y met jamais les pieds et, de fait, il ressemble meuble pour meuble à un de ces biens qu’il est possible d’acquérir clefs en main. Elle se demande brièvement si l’impersonnalité de son appartement la dérange mais écarte rapidement cette question de son esprit en avisant l’air gêné que Constantine aborde quand il lui propose de boire quelque chose. Un brin amusée, Danielle sourit. Depuis qu’elle sait que cette nervosité qu’elle ressent est partagée par son collègue, elle se sent bien plus calme et plus sereine ; comme si agir de la sorte lui garantissait une certaine maîtrise de la situation qui, elle le sait au fond d’elle, lui échappe complètement.

Elle dépose sa veste sur le canapé, lisse un pli de son chemisier bleu ciel et se rapproche de Constantine, toujours adossé à la porte d’entrée.
« Je n’en n’ai pas vraiment envie, non. » répond-t-elle avec un sourire en
coin. Au fur et à mesure qu’elle se rapproche, elle sent une envie grandissante s’emparer d’elle. Elle
s’arrête face à lui.

La frustration qu’elle a ressenti quelques jours plus tôt surgit encore plus forte, si bien que Danielle, un peu déstabilisée, laisse une expression de surprise passer sur son visage. Elle prend pleinement conscience de ces sensations qu’elle veut retrouver ici, maintenant, tout de suite ; de la bouche de Constantine sur la sienne, sur son corps, de ses mains contre ses hanches, sur sa taille, entre ses jambes. Elle sent son cœur rater un battement alors qu’elle pose sur lui un regard devenu brûlant.

« Et puis je n’en n’ai pas vraiment le temps non plus. » souffle-t-elle avec impertinence.

Il ne lui faut qu’une demi-seconde pour se décider à se pencher vers lui et venir trouver ses lèvres. L’étreinte est enfiévrée, Danielle glisse ses mains dans le dos de Constantine, puis sur ses hanches.
Elle se presse contre lui, désireuse de sentir son corps contre le sien et désireuse de faire taire cette
frustration si intense pour la satisfaire, cette fois, pleinement. Elle oublie, dans cette étreinte, tous
les doutes qui l’ont assailli quelques minutes plus tôt. Toutes ces questions qu’elle a fait taire avec
cette habitude insolente. Elle les oublie parce que, une nouvelle fois, elle se sent parfaitement à
l’aise, parfaitement à sa place.

Ses caresses se font plus pressantes et plus insistantes, alors que sa bouche quitte les lèvres de
Constantine pour se perdre dans son cou où, brièvement, Danielle pose son front, le souffle court, le cœur battant la chamade. Ses doigts glisse sous la chemise de Constantine, la dégage de son
pantalon, effleure le bas de son ventre au passage et entreprend de défaire les trop nombreux
boutons qui ferment ce vêtement. Ses mains sont brûlantes contre sa peau glacée et ce contraste lui
tire un sourire alors qu’elle croise son regard.


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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeSam 5 Sep 2020 - 17:27
Danielle est là, en face de moi, coulante et douce, d'une douceur un peu piquante, qui glisse jusqu'à mon cœur et fais trembler mes certitudes. Elle a accroché au sien mon regard et suspendu mon souffle à ses lèvres qui murmurent, moqueuses, et que j'admire sans oser les prendre. Un instant suspendu, presque rien, le reflet incongru de ses sentiments qui passe et s'efface dans mon silence, je surprends sur ses traits désirables une surprise contrite. Son regard intense se perd, me perd, elle se déconnecte pour se retrouver en elle dans ses pensées, c'est presque rien, une seconde à peine, qui me semble durer des heures car pendant ce temps elle me laisse seul, ne me regarde plus, m'impose l'expectative. J'hésite à la toucher lorsqu'elle revient à elle, se débarrasse de ce sous-entendu de doute. Je fronce les sourcils sans bien comprendre ce qui se passe dans son esprit, mais de plus en plus conscient de moi-même. Chaleur salée au creux des reins. Bruissement d'ailes effarouchées dans l'estomac. Des années ont passées sans que je sois agité de ces sensations, de cette envie dévorante d'un être similaire, du besoin intensif de proximité, dévorant, dévorant, dévorant. Elle souffle, elle se moque, son haleine chaude m'effleure, mon cœur se soulève en battements.

Et ses lèvres.

Comme un oiseau de proie elle fond, me capture, m'annihile. Ses mains sur moi sont des traînées de poudre qui s'enflamment, son souffle sur ma peau la source de ma soif, elle m'effleure, me touche, introduit la proximité de son être dans tous les interstices que j'ai malgré moi laissé ouvert pour elle.

J'oublie de penser.

Dans ses cheveux j'ai glissé mes doigts en cherchant la brûlure de la profondeur de ses baisers. Je ne fais aucun effort pour entretenir le brasier qui naît entre nous, la sentir si pressée, si proche, et le désir communiqué de se fondre l'un dans l'autre. Son contact est chaud, elle me sourit, insolente. Je détruis son sourire en le prenant entre mes lèvres, en le mordant doucement. Mes doigts dégringolent sur sa silhouette avec l'assiduité d'un explorateur avide de découverte, vallées douces, creux délicieux, je réalise, sur le tissu, la tendresse de sa chaire, la souplesse de ses seins. Un instant lorsqu'elle va découvrir ma peau à son regard, j'hésite et la retiens en prenant ses mains entre les miennes. Excès stupide de pudeur. J'ai peur qu'en me voyant elle ne me désire plus, j'ai peur qu'en me voyant elle découvre dans toute son aigreur ma vulnérabilité imbécile et s'arrête. J'ai peur que sa beauté ne se heurte à l'inexactitude de mes difformités et éteigne en elle le désir si vif dont elle me transperce. Alors lentement, je reprends le contrôle, me défais moi-même de ma cape, de ma chemise, lui découvre mon torse avec un geste incertain et maladroit. Je m'accroche au mince voile de sueur qui caresse sa tempe et ne rencontre ses yeux qu'après m'être découvert. Ils brillent dans la pénombre. Je m'approche d'elle, glisse mes doigts sur son chemisier dans lequel je crée des plis pour le plaisir de désordonner sa mise intouchable. J'ouvre les boutons à mon tour, en prenant mon temps, en entretenant le plaisir de découvrir de minuscules particules de chaires rose et chaude. Puis j'écarte les pans de tissu comme un voile qu'on retirerait à la figure d'une peinture renaissante. L'obscurité du sous-vêtement qui dissimule la partie si avenante de son corps échauffe en moi l'impatience que je retiens du talon, durement. Délicatement j'embrasse la courbe tendre de sa poitrine qui plonge dans le soutien-gorge, en touche la cascade lourde que je devine velouté sous l'épaisseur du tissu. J'ai posé l'autre main au creux de ses cuisses et doucement je relève la tête, trouve son cou, le goût de sa peau saline, et murmure : " le lit est juste là… Et il n'y a aucun téléphone dans cette chambre pour nous arrêter. "


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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeJeu 24 Sep 2020 - 11:20
Les lèvres de Constantine s’écrasent contre les siennes et témoignent du désir vif et acéré qui les anime. Contre lui, Danielle aussi s’anime, se révèle sous un jour différent. Ses gestes sont brûlants, ses yeux brillent, elle soupire. Il y a longtemps qu’elle n’a pas senti une telle chaleur s’emparer d’elle ; un temps qui se compte en mois ou peut-être en années, pas tant par manque d’envie que par désintérêt. Danielle se ferme aux autres, vit dans un espace où le vide est rempli de solitude, et où sa curiosité est éveillée par des domaines qui ne concernent pas les rapports humains. Si Danielle a connu des hommes et des femmes dans sa vie, elle ne garde d’eux qu’un souvenir vague et un peu las.

Constantine a fait irruption dans sa vie, dans son quotidien, armé de toutes ses maladresses, de toutes ses imperfections qu’elle a appris à aimer. Elle voit quelque chose chez lui qui parvient à faire écho en elle et y résonne depuis déjà plusieurs jours. Ce sentiment est étrange, nouveau, déroutant et s’empare d’elle avec force lorsqu’elle croise le regard de Constantine qui immobilise ses mains. Elle l’observe, silencieuse, et le laisse se dévêtir seul. Ses yeux courent sur son torse dénudé, glissent de ses épaules à son ventre où elle appose ses mains à plat. La vulnérabilité de Constantine est belle.

Mais cette image lui échappe car alors c’est à son tour de se révéler au regard de Constantine. Elle se tient droite, conserve le contact de ses paumes contre sa peau glacée, ravale la nervosité qu’elle sent poindre au creux de son estomac. Danielle, dans toute sa fierté insolente, ne dévoile pas cette marque de fragilité ailleurs que dans son regard troublé qu’elle offre à cet homme qui a fait naître chez elle des sensations oubliées. Inconnues.

Elle soupire, la peau traversée par un long frisson, et ses doigts se crispent contre Constantine. Les quelques mots qu’il murmure à son oreille lui tirent un sourire tendre et moqueur. Elle glisse sa main dans sa nuque, dans ses cheveux, puis se détache de lui. Son visage est assuré, son regard nerveux et pressé. Elle l’attire à elle, vers cette pièce qu’il lui a indiquée. La lumière du jour filtre par les volets entrouverts, le silence est doux. Danielle observe Constantine une brève seconde, grave dans sa mémoire les contours de son corps dans la pénombre. Puis la distance entre eux devient insupportable et Danielle la réduit d’un seul geste. Elle embrasse Constantine, et sent une passion dont elle est peut coutumière s’emparer d’elle, la dévorer. Des vêtements tombent, des corps se révèlent, Constantine et Danielle unissent leurs solitudes dans une étreinte qui réchauffe leurs cœurs et animent leurs yeux.

***

Le silence est troublant, brisé uniquement par deux respirations erratiques qui peinent à s’apaiser. Les jambes de Danielle sont emmêlées à celles de Constantine, sa main s’est logée contre sa joue en une dernière caresse qu’elle fait durer. Il y a beaucoup à dire et, paradoxalement, aucun mot n’est prononcé. Lorsqu’elle lève les yeux sur Constantine et qu’elle trouve son regard, Danielle sourit. Après cette étreinte évidente, les joues de Danielle se sont réchauffées, ses cheveux ont perdu de leur rigueur.

Le silence s’éternise un moment, avant qu’elle ne se décide à le rompre. Poussée par cette assurance tranquille qui la caractérise, Danielle souffle :

« Il y a peu de choses qui arrivent sans que je les prévoie véritablement et qui me plaisent, Constantine. » Un sourire passe dans ses yeux. « Mais tu en fais partie. »


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Tu as remarqué...? - Danielle [JR] Icon_minitimeDim 4 Oct 2020 - 19:45
Je suis couvert de la sueur, de l’odeur, de la tendresse de Danielle Coleman. Dans l’obscurité brisée par le rayon de jour qui filtre des volets, je vois les courbes de son corps souple comme du velours qui se découpe sur le clair-obscur. Il y a mes mains encore posées sur ses hanches chaudes et le long de mon corps, de mon ventre, de mon bassin, de mes jambes, sa peau à elle qui termine de se désolidariser lentement après l’union partagée.

Une union incroyable.

Et terrifiante.

Doucement le bout de mes doigts chutent le long de la courbe de son épaule, frôleurs. Elle a sur le corps un duvet blond et invisible, délicat et doux qui fait sur sa peau un reflet blanc presque lunaire. J’ai du mal à réaliser que j’ai posé sur cette peau mes lèvres, que j’ai exploré de mes mains ce corps, que j’ai mélangé à ce souffle mon souffle et ressentit dans notre échange un plaisir aussi grand. Ce n’est pas mon genre, et ça me fait peur, parce que je ne peux m’empêcher de réfléchir à ce que ça signifie, pour moi, pour elle, et que je ne veux pas entrer là-dedans. Nous sommes deux êtres libres, deux êtres indépendants qui trouvons le plus grand plaisir dans l’isolement de notre travail. Qui partageons des moments de douceur dans la simplicité la plus évidente, sans interrogations, et surtout sans attentes. Et j’ai besoins, terriblement, de cette certitude. Je ne sais pas si j’y crois. Je ne sais pas ce que Danielle à comme pensées derrière ses yeux qui me scrutent avec une douceur que je ne leur ai jamais vue. Une douceur qui m’empli d’un sentiment de sécurité terrible. Un regard qui, l’espace d’un instant, apaise partiellement la douleur sourde qui reste agrafée à mon cœur.

Je ne comprends pas pourquoi Danielle m’apaise. Il n’y a aucune raison particulière à ce que sa présence puisse avoir sur moi un effet aussi salvateur. Aucune connexion spécifique, aucune intimité cohérente, aucun point commun certifié. Juste l’évidence absolue du calme total qui se déploie lorsqu’elle pénètre mon espace, qu’elle s’y impose, calmement, qu’elle y dépose sa présence. Elle est le rocher profondément enraciné contre lequel s’échoue mes vagues, perpétuelles et impuissantes.

J’ai peur de l’érosion que je peux créer. J’ai peur d’entamer grains par grains l’affection étrange que je lis dans ses yeux, de réduire en sable fuyant sa patience.

Je souris. Ça n’a pas d’importance. Nous sommes deux êtres libres, deux êtres indépendants.

- Il y a peu de choses qui arrivent sans que je les prévoie véritablement et qui me plaisent, Constantine. Mais tu en fais partie. » Longuement je la dévisage, incertain, surpris, et touché par ses paroles. Des paroles que j’ai du mal à réaliser qu’elle me destine, voir qu’elle prononce, elle toujours si froide et si distante. Je comprends lentement que j’ai accès désormais à un autre aspect d’elle, un aspect que, je crois, elle montre peu.
- Moi, je ne prévois jamais rien… J’imagine que pour quelqu’un comme moi c’est la seule façon de se retrouver sur la route de Danielle Coleman. » Doucement je repousse une mèche de cheveux qui a glissé contre sa joue. J’ai peur qu’elle veuille parler de ce qui se passe entre nous. Et en même temps une partie de moi est déjà convaincue qu’elle ne le fera pas. Qu’elle se satisfera aussi de ce flou atypique et confortable. De cette possibilité de fuite toujours ouverte. « J’ai encore un peu du mal à réaliser qu’on fait l’école buissonnière ensembles. Mais je crois qu’à un endroit, ça me plaît bien. » Doucement je me redresse pour caresser ses lèvres de mes lèvres. Les joindre et transformer cette caresse en baiser d’une tendresse terrible.

Je redécouvre que j’ai encore de l’amour à donner.
FIN DU RP


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I've been throwing stones, waiting by the river, I've been on my own, praying like a sinner, and you've been gone too long, I'm waiting out the winter, I've been on my knees, praying like a sinner© by Sun, avatar by hedgekey

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