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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro

Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Icon_minitimeDim 3 Mar 2019 - 18:39

10 juin 2010

Je m’immobilise devant la porte,  lève la main pour frapper et m'interromps, pris d’une incertitude.  

Depuis la visite relativement avilissante de Mildred Magpie au Département des Mystères - visite qui devait avoir pour objet une transaction dans les normes et bénéfique à l’indépendance de nos recherches, mais qui s’est clôturé par quelque chose de beaucoup plus nébuleux et gênant,- l'événement me trotte dans la tête et transporte avec elle des questionnements que je ne pensais pas avoir à me poser un jour.

Des questionnements qui rechignent à me laisser en paix.

Je lève la main pour frapper et accomplit mon geste jusqu’au bout. A cet instant et lorsque, de l’autre côté de la porte, Leopold m’invite à entrer d’une voix qui semble indiquer qu’il est plutôt de bonne humeur, je n’ai pas dans l’idée d’évoquer Mildred. C’est un sujet curieux dont il n’est pas censé connaître l’existence. Je pénètre dans son bureau partiellement éclairé par la lumière déclinante du jour, uniquement dans le but de me délasser vingt minutes autours d’un verre, de profiter de la compagnie agréable d’un ami qui connaît une forme d’humour propice à se détendre, et achever cette entrevue en retournant travailler. « Salut, Leopold » dis-je en me laissant tomber dans l’un des fauteuil qui encadre la table basse. Mon attitude d’habitué ne m’empêche pas de jeter un coup d’oeil autours de moi, et je remarque une silhouette sombre, presque dissimulée dans un coin de la pièce, rigide et silencieuse. Je hausse un sourcil en le scrutant sans bien distinguer ses traits, lorsque soudainement un voile semble se lever, comme un nuage dégagerait une raie de lumière. Son visage s’éclaire alors que je remarque qu’il me renvoie mon regard et émet un sourire à mon attention, perclus d’un semblant de quelque chose que j’interprète comme de l’insolence.

Je détourne les yeux, un peu vivement, et cherche Leopold. « C’est ton nouvel Alan ? » fais-je en pointant le pouce en direction du garde du corps immobile. Je suis surpris de ne pas l’avoir remarqué plus tôt. « Tu l’as depuis longtemps ? »


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Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Icon_minitimeLun 4 Mar 2019 - 11:55
L'intrusion de Constantine fournit une pause agréable à Leopold entre deux lectures de notes. Pour une fois, le programme de sa journée n'était pas trop chargé et il en profitait pour avancer du travail en retard. Il avait donc le temps pour une petite pause en compagnie du directeur des mystères, avec qui il commençait à avoir de sacrés habitudes... ce qui tendait à alléger la solitude qu'induisait l'exercice de son pouvoir. Délaissant aussitôt son fauteuil de cuir et contournant son immense bureau, Leopold se munit de sa bouteille de Ragnarov et rejoignit Constantine sur le canapé. Son ami paraissait intrigué par la présence de Nouvel Alan, comme s'il le remarquait pour la première fois - ce que Leopold prit pour un signe positif, puisqu'il était à son service depuis maintenant un mois.

Tout en tendant un verre à Constantine, Leopold esquissa une moue amusée à l'entente de sa question. Il ne se serait pas adressé différemment à lui pour lui demander où il avait acheté son dernier Pear ou son nouveau costume. Levant deux doigts, il fit signe à Nouvel Alan de s'avancer, et lui tendit également un verre - il le savait friand de bonnes choses. Son employé s'en empara avec un signe de tête de remerciement.

"Je te présente Alessandro, il est à mon service depuis la mort d'Alan. Alessandro nous vient d'Italie, il a fait partie de leur équivalent du bureau des aurors, jusqu'à ce qu'un malencontreux événement ne l'amène sur nos terres anglaises... Un bon élément, bien qu'un peu indiscipliné."

L'ombre d'un sourire étira le visage d'Alessandro, qui le dissimula derrière son verre. Habitué depuis des années à la malléabilité et à la transparence d'Alan, il lui fallait désormais composer avec le caractère plus fougueux d'Alessandro. Qu'il exprime son individualité ne le dérangeait pas outre mesure du moment qu'il savait se faire oublier, et c'était quelque chose qu'il maîtrisait bien. L'homme était en réalité à son service depuis plus longtemps qu'il ne voulait l'admettre, puisqu'il avait été espion pour les Doxy Ness, et lui avait été recommandé par Johnny Kiss après la tragique disparition d'Alan. Alessandro connaissait parfaitement les rouages de la mafia anglaise, or Leopold cherchait à renforcer son contrôle sur son gang, dont il s'était profondément distancié depuis son élection. En revanche, l'homme de main avait encore tout à apprendre des rouages de la vie politique anglaise.

"Monsieur", salua l'homme de main en observant Constantine sous ses sourcils épais. Il finit son verre d'une traite et le reposa sur la table basse, avant de regagner l'ombre d'un coin de la pièce. Leopold oublia alors aussi vite son existence, puis reporta son attention sur Constantine :

"Comment vas-tu ?", s'enquit-il avec affabilité. Lui-même se sentait de relativement bonne humeur, bien que quelque peu fébrile. Son rendez-vous nocturne avec Clara Lorgan, un peu plus tard ce soir, n'y était peut-être pas pour rien...
Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Icon_minitimeLun 18 Mar 2019 - 22:25
Alessandro s'avance dans la lumière, se penche avec une furtivité de chat, s'empare du récipient et sourit finement derrière le verre translucide et l'ambre sombre de l'alcool. J'accroche son regard étonnement transparent. Pour un type dans son genre, fourré dans l'ombre, couverts d'épaisses boucles brunes, la peau tannée et les yeux assombris par des sourcils épais qu'il garde un peu relevé dans un tressaillement d'amusement dont la cause m'échappe, on s'attendrait à voir deux yeux noirs enfoncés profondément avec au fond de la pupille l'amas nauséabond de toutes les causes difformes et sales qu'il a dû embrasser tout au long de sa vie. Il nous sert au contraire un regard transparent comme de l'eau claire, profond, éblouie par une langueur d'amusement qui me rappelle irrémédiablement la souplesse des œillades de Volderêve lorsqu'une femme prête à louer ses services s'accoude à son comptoir, et la nonchalance de ses gestes se transpose sur l'attitude d'Alessandro.

J'aimerais baisser les yeux, gêné sans trop savoir pourquoi, et reporter mon attention sur Leopold qui m'introduit avec une sorte de gaité légère son nouvel homme de main. Mais quelque chose m'en empêche et je reste greffer à ses yeux, agressé. Je fronce imperceptiblement les sourcils en réalisant qu'il est probablement collé au derrière de Leopold depuis plusieurs mois sans que je n'y ai jamais prêté attention.

Comment ai-je pu échapper à un regard aussi perçant ?

- Un malencontreux évènements ? " Fais-je en haussant un sourcil, le ton lent, m'adressant à Leopold sans diriger mon regard vers lui. Il ne m'en dira peut-être pas plus mais je suis curieux de savoir où il dégotte ses porte manteaux. Alan n'a pas dû être facile à remplacer, de ce que j'en sais, il était excessivement compétent et profondément doué pour se rendre absolument invisible. Ca n'a pas l'air d'être autant le cas d'Alessandro qui nous vient d'Italie, occupé à siroter son verre sans décrocher.
- Un bon élément, bien qu'un peu indiscipliné.
- Monsieur. " Il me scrute, et j'ai du mal à soutenir son regard. Je cède enfin, affligé d'avoir à baisser les yeux face à un geste si insolent. Je crois que l'acte à duré une fraction de seconde mais j'en ressent une colère étouffée, comme s'il avait prouvé sa domination dans un jeu qui n'a aucun sens. Je me demande ce qu'il cherche. Peut-être qu'il n'a pas voulu engager cet échange. Peut-être que ne pas baisser les yeux lui a semblé très naturel. La voix de Leopold interromps mon questionnement et je parviens enfin à le regarder et à oublier le garde du corps qui a reposé son verre et s'est enfoui dans l'ombre. J'hésite une fraction de seconde.
- Hé bien… Me concentrer sur Leopold me fait remarquer quelque chose d'inhabituel dans son attitude, comme une sorte d'impatience qu'il arbore en général quand quelque chose d'excitant se prépare. " … J'ai eu un démêlé un peu étrange avec... heu… " Je m'interromps, incertains de devoir lui en parler. Je secoue la tête. " Laisse. Toi, tu as l'air d'attendre quelque chose de particulier… Comme si tu avais des plans. " Je le dévisage intensément.


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Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 12:32
Constantine avait l'air intrigué par son nouvel Alan, ce qui amusa le ministre qui ne s'en cacha pas. Son collègue vivait parfois dans son propre monde, au sens propre comme au figuré : lorsqu'il émergeait de son Département mystérieux, il semblait continuer de vivre dans son propre esprit, et pouvait mettre plusieurs semaines à visualiser ce qui se trouvait pourtant sous son nez. Enfin, Alessandro n'était de toute façon pas là pour être remarqué, et il prit grand soin à ignorer ostensiblement les questionnements indiscrets de Constantine. Qu'il se trouve donc ses propres sbires au passé douteux ! Alessandro était à lui.

Sa réponse quelque peu hésitante attira aussitôt la vigilance de Leopold, qui observa son ami avec un peu plus d'attention. Constantine ne paraissait pas serein, et bien trop prompt à changer le sujet de conversation pour ne pas attiser sa curiosité. Un démêlé un peu étrange ? Quel démêlé un peu étrange ? Des conjonctures commencèrent aussitôt à se former dans son esprit à l'imagination fertile, avant d'être chassée par le regard inquisiteur de son interlocuteur.

"Je ne vois pas de quoi tu parles. J'ai toujours des plans, Constantine, tu devrais commencer à le savoir", répondit-il en chassant la remarque d'un geste, comme l'on chasse une mouche. Cependant, même s'il feignait le détachement, son sourire était un peu trop fripon pour être honnête. Bien sûr qu'il avait des plans, mais ces plans ne regardaient que lui - et Alessandro dont il lui semblait sentir le regard narquois sur sa nuque. Constantine n'avait pas besoin de connaître ses histoires de coucheries, après tout, car comme le disait si bien l'adage "pour vivre heureux, vivons caché". Cela lui avait toujours réussi jusqu'à présent... Alors il s'évertua à remettre la conversation sur le droit chemin. Comme dans une partie de ping-cognard, Constantine et lui se renvoyaient la balle.

"Raconte-moi donc ton démêlé un peu étrange. Tu as éveillé ma curiosité."

Leopold déposa son verre sur la table basse et s'enfonça dans le canapé en cuir, les bras croisés contre sa poitrine. Il avait comme l'intuition qu'il s'apprêtait à passer un excellent moment. Constantine avait le don pour être très drôle malgré lui, et cela faisait partie des raisons pour lesquelles c'était un bon ami...
Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 16:13
Leopold esquive la question avec une insolence confondante. Il ne se fend pas d'une excuse, d'une phrase, d'un mot, même, qui pourrait me faire comprendre qu'il ne souhaite pas aborder le sujet, mais se contente tout bonnement de ne pas répondre. Une vague frustration m'étreint mais je me fais remarquer instinctivement qu'au fond, le passé d'Alan second du nom m'importe peu. Je ne me suis jamais trop occupé des préoccupations du premier, je ne vois pas ce que j'irais chercher dans ce remplaçant à l'œil brillant, un peu moqueur.

Quelle importance.

Leopold se réajuste avec la témérité d'un enfant qui prépare un mauvais coup. Je me renfonce dans mon siège, sirote une longue gorgée en posant sur lui mon regard le plus suspicieux et accueil sa réponse en levant les yeux au ciel comme jamais. " J'ai toujours des plans, Constantine ", le singes-je d'un air exaspéré en notant parfaitement le sourire qu'il m'adresse. Ce petit enfoiré refuse encore de répondre avec une effronterie qui me donne profondément envie de savoir, contrairement à l'histoire probablement sordide de la vie d'Alessandro, ce qu'il peut bien avoir en tête pour laisser apparaître sur ses lèvres une telle expression de satisfaction malicieuse.
- Raconte-moi donc ton démêlé un peu étrange. Tu as éveillé ma curiosité." Je lâche un rire esseulé.
- Puisque tu as toujours des plans et que manifestement les informations se partagent à sens unique… " Je réfléchis un bref instant. " J'ai vécu une expérience très bizarre. " Je me tais à nouveau, incertain de la manière dont je peux présenter les choses. Cet évènement me perturbe toujours un peu sans bien parvenir à poser des raisons fermes dessus. Elle s'impose à moi comme un espèce de songe désagréable et particulièrement précis pour un souvenir, dont je ne sais pas trop tirer de conclusion et encore moins une analyse objective. " J'ai rencontré Mildred Magpie de visu, pour la première fois à vrai dire… Elle m'a fait une espèce de… Non pas une espèce. Elle m'a fait une déclaration d'amour, je n'ai pas tout compris mais… Enfin… " Je me sens tellement mal à l'aise à l'idée d'évoquer la partie impliquant le taser que je choisis pour le moment de ne pas en parler. " Elle fait ça souvent, je crois ? "



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Métamorphomage
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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Icon_minitimeDim 21 Avr 2019 - 11:21
Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Alessa10
Alessandro Vigliola, 40 ans, homme de main du ministre

Debout dans un coin de la pièce, le dos droit et les mains croisées devant lui, Alessandro restait parfaitement immobile. Il maîtrisait à la perfection l'art de se faire oublier, après toutes ces années à exécuter des missions pour Johnny Kiss et sa bande. Cette promotion auprès du ministre l'avait surpris, lui le premier, car il n'avait jamais soupçonné les liens qui unissaient Kiss et Marchebank : un chef au-dessus du chef... Et quel chef. Chaque jour, Alessandro découvrait de nouvelles facettes de la vie de Leopold Marchebank, et il s'en délectait. Son travail pouvait sembler ennuyeux à bien des égards, mais les nombreuses missions que lui confiait son patron suffisaient à rendre le quotidien savoureux - et c'était sans compter sur les multiples entrevues de Marchebank avec tout un tas de personnalités du monde magique.

Maintenant que l'attention du sous-directeur des mystères s'était tout à fait détournée de lui, Alessandro pouvait se détendre et reprendre son poste préféré, celui de l'observation. Ses pupilles claires, engoncées sous deux sourcils noirs et épais, ne quittaient pas Constantine, dont il dessinait mentalement les traits. Voilà une scène qu'il s'amuserait à immortaliser dans son petit carnet de croquis : Marchebank et Egalité, en train de se faire des confidences à l'issue d'une longue journée. Une scène à laquelle il avait été témoin plus d'une fois et dont la fréquence tendait à s'intensifier.

Le récit presque penaud de Constantine tira à Alessandro un rire malvenu, heureusement noyé par les grands éclats de son patron. Les mains sur les genoux, Marchebank se laissait aller à une hilarité à laquelle il se serait volontiers joint. Mais il se devait de faire preuve de professionnalisme... autant que possible. Difficile de discipliner totalement le frémissement à la commissure de ses lèvres, y compris lorsqu'il lui sembla que le regard de Constantine se perdait dans sa direction. Il fallait dire que la scène était cocasse : imaginer le directeur de département confronté à la poitrine opulente et aux affects généreux de la plus célèbre harceleuse du monde magique, il y avait de quoi rire.

"Si elle fait ça souvent ? Ah ah ah, oui, disons que tu n'es que sa soixante-dixième victime, personne ne t'a prévenu ?"

Alessandro avait déjà eu le plaisir d'accompagner Marchebank à divers évènements où se trouvait Magpie. Il s'amusait beaucoup à le voir réaliser un exercice d'équilibriste, la flattant et tentant de la conserver dans ses bonnes grâces, tout en essayant de contrôler ses appétits surdimensionnés. Marchebank avait joué les pompiers cet été en intervenant en soutien de la journaliste, afin d'étouffer le feu ronflant du scandale #MenToo... au détriment de son nouvel allié Constantine, visiblement.

"Si je te dis qu'elle a tenté sa chance avec moi, devant ma FEMME et un parterre de personnalités, ça te donne une idée du personnage. Magpie n'aime rien autant qu'un homme de pouvoir... et s'il est jeune et beau comme toi, c'est un bonus."

Le sourire d'Alessandro s'agrandit dans l'ombre. Comme Constantine observait de nouveau dans sa direction, et mû par l'instinct, il plissa l’œil gauche en un infime clin d'oeil, si furtif qu'il penserait sans doute avoir rêvé. Ah, Magpie aimait les jeunes hommes de pouvoirs... Dio mio ! Ce n'était pas lui qui irait la blâmer.

"J'espère que tu as été claire avec elle, Constantine ? Tu ne l'as pas encouragée ? Sauf si... enfin, peut-être qu'elle est à ton goût, bien sûr, je ne voudrais pas présumer de..."

Mais l'ironie qui transparaissait dans les propos du ministre était claire comme de l'eau de roche : si, il présumait des inclinations de Constantine - ou, en l'espèce, de l'absence d'inclination. Et il n'était pas le seul.
Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Icon_minitimeLun 22 Avr 2019 - 0:47
Je me sens légèrement stupide à l’instant éxacte où j’achève ma phrase et où, comme une bénédiction d’imbécilité, le rire de Leopold me ceuille avec une absence de bienveillance couverte par son hilarité. Il y a une autre voix discrète que j’entraperçois et je jette un coup d’oeil mauvais au garde du corps qui fait le piquet derrière son fauteuil, à moitié enseveli par l’ombre mais pas suffisament pour que j’oublie qu’il me scrute, d’une part, et qu’il se fou de ma gueule, d’autre part.

- Ca va, ça va. M’armones-je avec un demi sourire car je ne peux faire autrement que convenir, moi-même, de l’absurdité de ce que je leur décrit.
- Disons que tu n’es que sa soixante-dixième victime, personne ne t’as prévenu ? » Fait Leopold avec un sourire de crocodile. Je lui réponds par une grimace mielleuse pleine de fiel.
- Je vis dans une cave. » Leopold réplique avec un descriptif détaillé de sa propre expérience. « Hé ben. » Fais-je pour ponctuer ce récit dont les échos m’étaient parvenus mais sans que j’en ai le fin mot. Je ne suis pas forcément très attaché aux ragots, même si je dois convenir que dans la majorité des cas, s’y interesser de prêt peut s’avérer salvateur pour se tenir au courant. Mais il y a la vérité, et ce qu’on raconte, et si le fond reste le même, souvent les envolées lyriques de ceux qui s’amusent à colporter l’histoire n’a plus grand chose à voir avec l’origine des faits. Ceci à moins d’intêret. Je me suis donc arrêté, peut être à tord, sur la partie où Mildred se crée une opportunité, la loupe pesamment et se retrouve condamnée à des excuses publiques. Comme tout le monde, j’ai vu la vidéo. Par ailleurs, évoluant presque esclusivement dans les sous-sols du département, il y a de nombreuses choses qui m’échappent, et n’ayant que très peu de temps à perdre, et une patience extrémement limitée pour les ragots, il me semble que quelques informations étonnantes m’ont ésquivées entre temps. Quelques informations dont j’aurais peut être dû avoir connaissance, pour mon propre bien.
- Et s’il est jeune et beau comme toi, c’est un bonus. » Je hausse un sourcil.
- Tu me trouves jeune et beau, toi, maintenant. » Dis-je lentement, franchement un peu déstabilisé par sa manière de tourner les choses. Je vois très clairement Nouvel Alan plisser le regard et me faire un clin d’oeil d’une excessive fugacité. Je me redresse dans mon siège. Nos regards se croisent. Longuement. Je me sens pris d’une rage froide, brutale, qui disparaît aussi vite qu’elle est venue. « Formidable ». Fais-je lentement. Est-ce qu’il me fait de l’oeil ? Est-ce que je lui plaît ? Est-ce qu’il essaie de me faire passer quelque chose, à me fixer comme ça par dessus son sourire sans ciller avec un air un moitié satisfait, moitié désagréable ? Je ne comprends pas pourquoi, ce type devrait passer innaperçut et se contente de dégager quelque chose de franchement…

Je me concentre sur Leopold et l’ironie mordante qui file entre ses lèvres avec une satisfaction déroutante. « Mais enfin, bien sur que non. Je l’ai tasée. » Il y a un flottement et soudainement, j’explose de rire, comme si cette information absurde, dont personne d’autre que moi ne doit comprendre la signication avec un sens. Je tente d’expliquer entre deux crises de fou rire à quoi sert un taser. « Excusez-moi. Je me racle la gorge en reprenant un peu de contenance, sans savoir pourquoi je ne m’adresse pas uniquement à Leopold, comme j’en ai l’habitude. C’est tellement débile, comme situation. J’essuie une larme qui a roulé sur ma joue. « Attends, attends. Parce que le meilleur, c’est qu’elle n’a pas du tout réagis comme elle aurait dû elle a… » Je m’étouffe à nouveau dans une quinte de rire, incapable de poursuivre.


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Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Icon_minitimeLun 22 Avr 2019 - 18:47
Je l'ai tasée. Une telle déclaration n'aurait pas parlé à l'immense majorité du monde sorcier. Malheureusement pour Constantine, Leopold était à mille lieux de l'immense majorité. De ministre de la magie, il n'avait que le nom, le titre de ministre des moldus lui aurait certainement bien mieux convenu, et Lord Voldemort devait se retourner dans sa tombe inexistante. Parce qu'il avait quelque chose à compenser, Leopold s'était toujours intéressé à la technologie moldu, jusqu'à imaginer le concept de la Muggle Convention et il avait donc une assez bonne idée de l'apparence et de l'utilité d'un taser... et voyait mal ce qu'un tel objet venait faire dans une situation pareille.

La surprise chassa le sarcasme sur le visage de Leopold qui rebondit, interloqué :

"Tasée ? Comme dans taser ? Tu lui as donné un coup de taser ?"

Mais son interlocuteur, sujet à son tour à l'hilarité, peinait à lui répondre. Voilà qui soulevait de multiples questions, à commencer par la première, que faisait Constantine avec un taser ? Et qu'avait donc bien pu faire Mildred pour mériter un traitement aussi brutal ? La scène se dépeint dans son esprit et il sentit le rire le gagner de nouveau, par contagion. Si Constantine riait, nerveusement, certes, c'est que l'affaire n'avait pas dû se terminer si mal. Tant mieux, il comptait conserver la sulfureuse journaliste sous sa coupe et cela impliquait d'éviter un nouveau scandale sexuel...

Suspendu aux lèvres de son interlocuteur, Leopold lâcha un claquement de langue frustré quand Constantine repartit dans son hilarité, le laissant dans un insoutenable suspens.

"Elle a ? Elle a quoi ? Ne me dis pas que..."

Leopold interrogea Constantine de son regard impérieux, tentant de trouver confirmation de son hypothèse parmi ces rires nerveux.

"Ne me dis pas qu'elle a aimé ça ?", conclut-il en écarquillant les yeux. A la réaction équivoque de Constantine, Leopold comprit qu'il avait frappé juste. Un sifflement s'échappa de ses lèvres alors qu'il se laissait retomber contre le dossier de son fauteuil en croisant les bras. La scène était cocasse, voire absurde, et il comprenait en quoi son ami avait pu être déboussolé. Peut-être se trompait-il, mais il lui semblait que Constantine n'était pas l'homme le plus à l'aise avec sa sexualité qui soit. Voire même, qu'il était un peu coincé sur les bords, même s'il ne se serait pas permis de le lui dire.

"J'ai toujours pensé qu'elle pouvait avoir ce type de penchants...", commenta-t-il pour laisser à Constantine le temps de se remettre de ses émotions. "On devine vite que c'est une femme libérée."

Le sourire suggestif du ministre en disait long sur ce qu'il sous-entendait avec cet adjectif, qui tenait plus de l'euphémisme. En d'autres époques, alors qu'il était plus jeune et avec une image moins publique, Leopold aurait probablement goûté à se laisser entraîner dans les draps de soie de la truculente romancière, mais c'est vers une toute autre femme que son esprit et ses fantasmes s'égaraient aujourd'hui. Ses doigts se mirent à pianoter impatiemment sur les bras de son fauteuil, tandis qu'il vérifiait l'heure d'un coup d’œil furtif à son horloge.

"Donne-moi donc quelques détails", intima-t-il avec amusement, ravi de cette anecdote qui le divertissait aux dépends de Constantine.
Constantine Égalité
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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Icon_minitimeLun 29 Avr 2019 - 22:02
Je peine à reprendre ma respiration, les larmes coulent sur mes joues alors que je suis agité d'un rire hystérique et silencieux qui m'étouffe à moitié. Je n'ai pas ris comme ça depuis des lustres, et j'accueille avec plaisir la sensation d'une tension qui quitte mon corps, s'évacue, sans bien réaliser que je suis encore un peu choqué par ce que j'ai vécu avec Mildred. La situation me paraît si stupide, du fond de mon fauteuil et avec l’écho de rire de Leopold, que j'ai du mal à comprendre pourquoi elle m'a perturbé momentanément. "Ne me dis pas qu'elle a aimé ça ?" Je ne peux rien faire hormis lever une main pour réclamer un peu de patience et hocher affirmativement la tête, soulagé qu'il conclut pour moi une phrase au bout de laquelle je ne serais sûrement jamais parvenue. Lentement, je retrouve mon souffle, me redresse, essuie mes yeux. "Libérée, non mais tu penses, on est à un stade bien plus élevé que de la liberté, ho, bon sang. " Je prends le verre posé sur la table basse et qui attend patiemment de me servir de régime salvateur. Je retrouve une respiration normale, encore entrecoupée d'un fond de rire qui s'atténue et fini par disparaître. " Je crois que tu devrais t'éviter de trop réfléchir aux penchants de cette femme, Leopold. " Je lève vers lui un œil brillant avec au coin des lèvres un sourire que je ne parviens pas à faire disparaître. " Mais enfin, peut-être qu'elle est à ton goût, je ne voudrais pas présumer. " Je lui adresse un clin d'oeil moqueur avant de percevoir l'éclat d'un sourire dans l'ombre derrière Leopold et me redresse en cessant de rire. " Donne-moi quelques détails, m'intime-t-il avec une tranquillité de comptoir. Je hausse brièvement les épaules

- C'est essentiellement ça, dis-je. Je lui ai collé un coup de taser, elle s'est écroulée avec des spasmes vraiment… Bizarres. Après quoi elle m'a assuré que j'étais son meilleur coup et m'a fait une déclaration d'amour à tomber par terre. C'était surprenant et pittoresque. " Je tais le fais que loin d'être amusante et pittoresque, la situation avait plutôt, sur le moment, était choquante et m'avait plongé dans une panique qui avait mis quelques heures à disparaître. Et une partie de moi me chuchote que si je suis capable de parler ainsi d'une femme, ce qui n'est pas dans mes habitudes, c'est que vraiment, quelque chose dans cette histoire doit me déstabiliser. Je fais taire cette voix en secouant brièvement la tête. " Enfin, voilà. J'aurais dû m'en douter, je suppose. Je n'imaginais pas qu'elle me trouverait quoi que ce soit d'intéressant. A ce niveau, je veux dire. " Conclu-je lentement en évitant soigneusement de lever les yeux vers le regard que je sens scrutateurs, dans le fond de la pièce.




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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Icon_minitimeSam 4 Mai 2019 - 17:41
Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Alessa10
Alessandro Vigliola, 40 ans, homme de main du ministre

Ainsi donc, Constantine Egalité était devenu le meilleur coup de Mildred Magpie à coups de taser. Cet homme était surprenant, songea Alessandro avec une ironie tranquille, en continuant d'écouter les confessions du directeur de département. Il rit intérieurement à son humble conclusion. Constantine était visiblement inconscient de l'effet qu'il pouvait produire sur autrui, effet d'ailleurs décuplé par cette façon timorée de ne pas considérer le sexe comme une éventualité. Bien évidemment, le travail d'Alessandro impliquait la plus grande des discrétions et il aurait été plus galant de sa part de fermer des oreilles pudiques sur cette conversation, mais tout aussi évidemment, il n'en perdait pas une miette. Faire le poireau derrière Leopold pouvait s'avérer peu gratifiant, quand son patron oubliait de l'envoyer en mission car il faisait un "garde-du-corps présentable", donc il compensait en profitant de ces charmantes petites scènes du quotidien dont il pouvait bénéficier.

"J'éclairerais volontiers ta lanterne, Constantine, mais je ne comprends pas non plus", taquinait Leopold lorsque quelques coups furent frappés à la porte. Aussitôt, Alessandro se mit en alerte, mais il ne s'agissait que de Josie la secrétaire. Alessandro appréciait Josie, avec son affabilité, et appréciait la voir exercer son autorité naturelle sur chaque membre de ce ministère, directeurs et ministres compris. Même Leopold pouvait en prendre pour son grade, s'il refusait de manger les salades qu'elle lui apportait lorsqu'il oubliait de se nourrir. Avisant la petite silhouette ronde de l'assistante, Alessandro baissa la garde et reprit son observation silencieuse de Constantine.

"Monsieur le ministre, monsieur Bultrode vous attend."

Leopold se frappa le plat du front, d'un air agacé. "Ah, oui, j'oubliais ! Merci Josie."

Abandonnant là son verre, Leopold se leva tout en faisant signe à Constantine de ne pas bouger : "Attend-moi donc ici, veux-tu, j'en ai pour dix minutes tout au plus... et je n'ai pas fini de me moquer de toi."

Sur cette dernière taquinerie, il s'éloigna dans le sillon de Josie. Alessandro fit mine de lui emboîter le pas, mais Leopold l'arrêta d'un geste. Son garde-du-corps affrété par le ministère - ce que n'était pas Alessandro - l'attendait de l'autre côté de la porte et puis, il aimait avoir son intimité avec Gordon. Sans doute devaient-ils parler de quelque sujet urgent, comme les derniers résultats du championnat de Quidditch, songea Alessandro en une pensée peu charitable.

Le ministre referma la porte derrière lui, laissant les deux hommes dans le silence le plus complet. Alessandro reprit son poste, impassible, et pas complètement mécontent de la situation.

Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Icon_minitimeMer 8 Mai 2019 - 13:07
Leopold se moquait encore lorsqu'on frappe à la porte du bureau. Quatre coups secs qui s'ouvrent sur le visage avenant de Josie. Je ne manque pas de noter, du coin de l'œil, la tension subtile qui anime Leopold au moment où il doute. Comme une réminiscence d'une crainte ou l'attente d'une nouvelle catastrophe. Je hoche la tête avec un sourire en coin pour toute réponse, bien conscient que je n'ai pas fini d'essuyer mon quart d'heure d'humiliation mais franchement peu émue par ce que cela implique - moi aussi, à un degrés nerveux, la situation me fait rire - et observe Alansandro emboîter le pas de son ministre.

Lorsque l'improbable se produit.

Leopold lui fait signe de rester dans la pièce, rejoint par le garde du corps affrété par le ministère. J'ai un moment d'incertitude scandalisée et réalise que le regard poussif d'Alessandro me pèse réellement depuis le début de la conversation. Son attitude insolente me met sur les nerfs et je n'ai aucune envie de me retrouver seul avec lui, ce qui me fait m'interroger. Jamais je n'ai eu cette sensation avec Alan : le laisser dans un coin, droit, immobile et silencieux, ne m'impressionnait pas plus que d'avoir à faire à un pot de fleur très discret. Mais celui-là dégage quelque chose qui l'empêche de disparaître complétement et je n'arrive toujours pas à démêlé son air moqueur. On dirait qu'il me veut quelque chose mais est-ce seulement mon imagination ?

Je n'aime pas du tout être dévisagé.

Je me renfonce dans mon fauteuil en espérant qu'il se décide, maintenant que Leopold n'est plus là, à fixer un point du mur en révisant sa vie. Pour ma part, je me concentre sur le verre, les reflets de la table basse ouvragée de nacre. Je bats vaguement la mesure de mon pieds, un peu nerveux. Glisse mon regard vers lui pour vérifier qu'il a détourner le regard, et rencontre ses yeux.

Je cille et regarde ailleurs, exaspéré. Leopold a dit qu'il ne prendrait pas plus de dix minutes. Je peux tenir dix minutes avec le regard narquois de ce type braqué sur moi comme s'il attendait quelque chose. Je suis absolument certain d'être capable de ne pas desserrer les lèvres, de m'occuper en, par exemple, regardant les petits objets qui parsèment le bureau de Leopold, ou en marchant un peu dans la pièce…

- Qu'est ce que vous voulez, à la fin ? " Mon ton est sec quand je m'immobilise, une figurine en ébène entre les doigts, exaspéré.

J'ai tenu deux minutes.


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Où la passion est un fruit (défendu) - Leopold/Alessandro Icon_minitimeLun 27 Mai 2019 - 22:18
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Alessandro Vigliola, 40 ans, homme de main du ministre


Depuis qu'il était entré au service direct de Leopold Marchebank, Alessandro avait pris l'habitude d'être ignoré. Il n'était pas difficile de s'effacer derrière l'aura que dégageait cet homme, tantôt rassurant, tantôt inquiétant, qui ne laissait personne indifférent. Le ministre aimait à jouer de son charisme ou de son influence et à éclipser son entourage, en bon mégalomane. Alessandro se pliait aisément à ce rôle d'homme de l'ombre, qu'il avait fait sien depuis bien des années maintenant. Cela avait été difficile pour lui au début, surtout dans une société aussi policée que la société magique britannique, mais il avait dû se faire oublier quelques temps et laisser derrière lui, à Rome, les bénéfices d'une position sociale et d'un statut prestigieux. Alors Alessandro avait appris à tolérer la vacuité et l'indifférence des regards que l'on posait sur lui, et avec le temps, il n'en souffrait plus. Il s'était même pris au jeu de ce rôle de seconde main, qui lui conférait l'immense avantage de pouvoir observer sans être vu. Le confort d'une position sociale et l'ivresse du pouvoir lui manquaient, néanmoins, et c'était bien pourquoi il avait accepté de remplacer Alan à ce poste.

Il n'y avait rien de tel qu'il n'appréciait plus qu'observer un homme de pouvoir. La fascination qu'exerçait sur lui Constantine Egalité aurait dû, et pu, rester totalement discrète, si cet homme n'avait pas été curieusement attentif à ses signes d'intérêt. Habitué à être considéré comme une plante verte, Alessandro constata avec étonnement la nervosité dans laquelle Constantine semblait être plongé. Extrêmement attentif à la moindre de ses réactions, il s'efforça difficilement de ne pas le suivre du regard, mais la tension était suffisamment palpable pour que le directeur finisse par réagir.

Les muscles de son front tressaillirent lorsqu'il éructa d'un ton excédé. Aussitôt, Alessandro sentit sa prudence naturelle s'éveiller, car il n'était pas certain de savoir ce qui avait énervé Constantine au juste, et ce dont il était capable. Se méfier des hommes politiques, aussi attrayants soient-ils, et inoffensifs en apparence, constituait la plus élémentaire des prudences.

Aussitôt, Alessandro tourna un visage grave vers Constantine, pour s'assurer qu'il était bien en train de s'adresser à lui - après tout, cette exclamation paraissait fort excessive considérant le fait qu'il n'avait pas bougé ni prononcé le moindre mot. Pourtant, il n'y avait pas lieu de se méprendre sur la situation, il était bien la cible de la colère du directeur... Allons-bon. Voilà qu'il s'était fait remarquer. A croire qu'il ne pouvait s'en empêcher. Il était donc temps de rétropédaler. Alessandro aimait à titiller, mais pas au point de perdre sa tête au passage.

"Je ne veux rien, monsieur le directeur", répondit-il d'une voix basse, sans bouger d'un millimètre. "Pardonnez-moi si ma conduite vous importune d'une quelconque façon."

Ses pupilles anthracites semblèrent interroger brièvement celles de Constantine, avant de se baisser vers le sol en signe de soumission. Mains croisées dans son dos et tête courbée, il s'emmura dans le silence en attendant que Constantine se détourne.
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