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Mystère Freeze [Pv Constantine]

Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
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Profil Académie Waverly
Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeMar 18 Sep 2018 - 9:28
Dans la soirée du Dimanche 6 Juin 2010, dans l'ascenseur conduisant dans les tréfonds du Niveau 9 du Ministère de la Magie...

Toute de léopard vêtue, Mildred Magpie s’apprêtait à pénétrer dans le caisson obscur qui allait la conduire dans les profondeurs des mystères du Monde Magique. Signe de l’arrivée de l'ascenseur, une petite cloche retentit dans le hall du ministère, avant que les portes ne s'ouvrent sur l'habitacle quelque peu exiguë. Fort heureusement pour la sorcière presque quinquagénaire, il n'y avait guère de monde en ce dimanche soir, et elle n'allait point devoir jouer les sardines recroquevillée dans sa boite. Un bon point de gagné dans son opération discrétion. Car oui, pour une fois et contrairement à ses habitudes, la romancière espérait surtout ne point attirer l'attention sur elle ; Une volonté sournoise qui cachait une bien secrète intention ou un complexe inavouable. Mais que pouvait bien faire une sorcière aussi excentrique et indiscrète dans un lieu aussi teinté de secret? Mystère! Alors que l'ascenseur glissait dans les profondeurs, la coquète Mildred Magpie extirpa un petit miroir de son sac à main en peau de crocodile du Nil, afin de contrôler la qualité de son grain de peau. Car s'il y avait bien quelque chose qui effrayait davantage la sorcière ménopausée que les insignifiants travers de la misère du monde, c'était de voir un jour sa peau se friper sous le poids des années...

Une phobie dont l'origine ne trouvait pas son fondement dans un besoin narcissique, mais qui résidait plutôt dans la crainte mégalomaniaque de voir son immense carrière s'effondrer, le regard des autres changé, et son aura de méga vedette du Monde Magique se désagréger comme une vieille peau morte. Car il fallait bien se l'avouer, dans un monde aussi cruel et impitoyable que le star-system, l'apparence comptait pour beaucoup, surtout lorsque vous étiez une femme. Cruelle injustice qui se retrouvait dans les contes de fée, où il ne faisait jamais bon vieillir quand vous étiez une princesse en détresse : En effet, qui a-t-il de glamour à sauver une vieille rombière prisonnière d'une tour? Aujourd'hui sous les feux des projecteurs, rien ne lui garantissait encore un avenir aussi prospère ou de percevoir la même adulation de ses hordes de fans. Rien ne l'effrayait davantage que de devenir une vieille sorcière anonyme, ruminant sur son passé glorieux, et sans l'ombre d'un admirateur si ce n'était la tendresse d'un vieux boursouf aussi défraichi qu'elle. Car oui, il n'y avait rien de plus tragique et pathétique que de disparaitre dans le cimetière des artistes sur le déclin : La chute de la célébrité n'étant rien d'autre qu'une longue et mortelle agonie...  

Plutôt que de se laisser abattre comme une vieille vache ne donnant plus de lait, Mildred Magpie choisit d'écouter son âme persévérante de poufsouffle besogneuse. Quoi de mieux que de crouler sous les projets, pour retarder un déclin inéluctable? Dans chaque  problème résidait une solution... ou un miracle! Plutôt que de boire lascivement un Mojitroll dans un jacuzzi bouillonnant de son Palace, elle allait transformer ses vacances estivales en un élan salutaire pour sa carrière. Dans sa quête d'une seconde jeunesse : Mildred n'avait point hésiter à s'inscrire à Koh Mantra, la première émission Pear-Streamée du Monde Magique. Une leçon de survie et de modernisme qu'elle comptait bien remportée après avoir soudoyé et charmé l'animateur vedette, Ernie Grogniard. Une victoire et une mise en scène qui allait lui offrir une notoriété indiscutable auprès des jeunes adeptes du réseau magique Pear. Car dans ce cas de figure, c'était bien la jeunesse qu'il fallait séduire. La mégalomaniaque sorcière comptait également publier une biographie sur sa vie fastueuse, qu'elle comptait bien adapter en pièce de théâtre sur les planches de son cabaret ; Mais pour cela, fallait-il encore trouver une actrice digne de jouer son propre rôle, ce qui était encore loin d'être gagné. Il se murmure dans les couloirs des Folies Sorcières que malgré son inexpérience sur les planches, l'éclatante et gracieuse danseuse Joséphine Chevalier aurait les faveurs de la romancière. Sa mégalomanie ne s'arrêtant point là, Mildred Magpie comptait s'offrir les services et le pinceau d'une jeune artiste encore inconnue. Pourquoi ne pas offrir au musée de Leopoldgrad, un chef-d’œuvre immortel et un des plus beaux portrait d'elle-même qui soit? Mildred Magpie se voyait déjà devenir la nouvelle Mona Lisa du Monde Sorcier.

Mais au-delà de ces projets carriéristes, Mildred Magpie comptait bien soigner ses apparences et s'offrir une nouvelle jeunesse. Que valait le fond si vous n'y mettiez pas les formes? Forcée de constater que ses innombrables cours de zumba et de fitness magique ne lui octroyait pas la silhouette de rêve de Kessy Brooks : La sorcière fut contrainte de trouver une manière plus détournée de tricher sur son âge et ralentir la course effrénée des aiguilles du temps. La presque quinquagénaire chercha des solutions auprès de certaines artistes des Folies Sorcières, comme la célébrissime Magyline Munroe, qui malgré ses soixante ans passé continuait d'enflammer le cœur de ses admirateurs. C'est du coté des moldus que résidait son secret de conservation. Mais Mildred craignant plus que tout les aiguilles, elle devait se résoudre à abandonner l'infiltration de cette toxine vintage et moldue que l'on appelait vulgairement "botox". Très vite, elle laissa tomber cette solution pour frapper à la porte de la très controversée chirurgienne esthético-magique Karen Nightingale, qui n'était autre que la sœur de la responsable de la Santé Magique Meredith Kane. Si Karen Nightingale était une célébrité dans son domaine, certaines rumeurs sur des potions frelatées ne manquèrent pas d'effrayer la romancière : En effet, l'ancienne reine de beauté déchue, Ana Sorden, n'était-elle pas une cliente régulière de l'établissement Nightingale, et l'une des premières victimes des effets secondaires des dites potion de rajeunissement? Soucieuse de son bien-être et de sa santé, Mildred chercha une autre cure de jouvence...

Et si la solution tant espérée se trouvait derrière les murs du département des Mystères? Après tout ce département regroupait les meilleurs chercheurs et expérimentaliste du monde magique. Contre une somme rondelette, certain d'entre eux étaient peut-être susceptible de lui concocter des potions utiles dans sa mission de régénérescence esthétique. Il y avait même un sacré business à se faire dans lequel Mildred Magpie pourrait devenir l'égérie! Car qui ne rêvait pas d'une potion pour maigrir? Ou d'une autre étirant votre peau ramollie en une seule goulée? Si ce département n'était pas susceptible d'aider une femme dans sa peur de vieillir et de perdre son prestige, alors il fallait douter sérieusement de ses compétences! Voila pourquoi, Mildred Magpie avait écrit une longue lettre au Directeur du Département des Mystères afin de convenir d'un rendez-vous. Avec un nom tout aussi étrange et exotique que son département, le dénommé Constantine Égalité ne tarda pas à lui fournir une réponse favorable et une date de disponible dans son agenda surchargé. Alors que les portes de l'ascenseur venaient de s'ouvrir sur le niveau 9 du département des Mystères, Mildred Magpie n'était pas prête à manquer l'opportunité d'expliciter sa requête narcissique et mégalomaniaque auprès du chef qui devait diriger l'éminent et prestigieux cercle de chercheurs magiques.

Pour faire plus forte impression, Mildred Magpie avait bataillé comme jamais pour glisser son large postérieur dans une sublime et sexy combinaison moulante couleur léopard. Les joues creusées par l'effort et le souffle coupé comme après un maléfice du saucisson, elle pouvait presque sentir les coutures craquelées à chacun de ses mouvements. Mais au diable les désagréments, il fallait bien souffrir pour être belle, et s'attirer surtout les faveurs d'un inconnu qui devait probablement passer ses journées dans l'obscurité ennuyeuse d'un laboratoire. Nul doute que l'apparition d'une femme aussi sublime et pulpeuse allait faire basculer dans l'émoi un milieu aussi austère que les mystères. Bien que sur le point d'imploser, la tenue excentrique de Mildred allait sans conteste produire son petit effet et lui offrir une réponse favorable à sa requête. S'extirpant de l'ascenseur, Mildred prit soin de mettre en avant son décolleté qui n'était autre que sa plus subtile technique d'ascension sociale. Malheureusement pour la romancière, le chemin qui conduisait à son élixir de beauté retrouvée était pavé de danger! En effet, Mildred sursauta alors qu'une créature au long poil ténébreux jaillit de l'obscurité, pour lui barrer l'accès à la porte sombre des Mystères.

"Oh mon dieu! Qu'est-ce donc que cela? " s'exclama la romancière, incapable de s'enfuir à toute enjambée dans sa camisole léopard bien trop moulante.

"MeoooOOOooow! " répondit la créature qui n'était autre que le chat tigré du Ministre de la Magie. La fourrure ébouriffée et crachant son mépris au sol, Machiavel ne semblait pas apprécier du tout l'humaine Mildred Magpie déguisée en Léopard bipède. Cette dernière qui n'était pas la dernière à aimé les peluches vivantes, chercha toutefois à se réconcilier avec l'animal agressif au pelage sensuel.

"Oh mais ce n'est toi mon joli! La peur que tu m'as faite mon chaton! Viens voir maman que je te caresse! " Sourire et visage transis par une béatitude retrouvée, Mildred se pencha en avant pour caresser la fourrure soyeuse du chat Machiavel. Lui écrasant littéralement la tête sous le poids de ses caresses, elle ne s'empêcha point d'accompagner son geste de paroles mielleuses et infantilisante pour une créature aussi digne et vaniteuse que Machiavel.

"Chaaaaton! Chaaaaaton! Il est ou ton papounet? Tu t'es perdu? T'aimes ça les caresses, hein mon chatounet! " dit-elle en lui chatouillant le menton de ses longs ongles vernis. Machiavel répondit à l'affront humiliant en sortant lui même les griffes. D'un coup de pattes, il balaya les ongles de Pietasse du Léopard bipède. Mildred effrayée se redressa d'un bond, alors que le chaton furibard voulait s'en prendre à elle.

"Mais que t'arrive-t'il, mon chaton? Je ne veux pas te faire de mal? Je suis gentille... "

Tel un dragon dépourvu de flamme, Machiavel cracha sa rancœur, tandis que que sa queue balançait de plus en plus dangereusement. Terrorisée à l'idée que le félin enragé puisse lui faire un accroc à sa combinaison moulante, Mildred détala de manière grotesque, à petite enjambée, en direction de la porte sombre des mystères. Ni une ne deux, elle en tambourina la surface pour s'offrir une échappatoire alors que le chaton malfaisant lui barrait l'accès à l'ascenseur.  

"A l'aide! Je vous en prie, ouvrez-moi, cette créature est devenue folle! " gémit la romancière acculée.

Fort heureusement, la porte conduisant à la salle aux douze portes finit par s'entrouvrir sur une silhouette familière. Un bel homme aux visage ténébreux qui ne semblait pas tout à fait inconnu pour Mildred Magpie. Où l'avait-elle déjà rencontré? Était-ce le patron des mystères? Mildred chercha à se ressaisir en désignant de son index apeuré le félin qui feulait derrière elle.

"Dieu soit loué, vous m'avez sauvé des griffes de ce tigre! "

Mais très vite, elle se rendit compte en jetant un regard derrière elle que Machiavel avait disparut dans l'obscurité. Jetant sa chevelure en arrière pour retrouver de sa superbe, elle tendit sa main ciselé en direction de cet homme pas si inconnu de ses souvenirs.

"Je vous prie de m'excuser... Mildred Magpie. Et vous devez être Constantine Égalité, si je ne m'abuse? "

Maintenant que les flammes bleu de la salle aux douze portes éclairait mieux son visage, Mildred Magpie reconnut plus aisément celui dont elle avait littéralement fondu sur le fessier rebondit lors de procès de l'infâme Lauren McGowan. Que voulez-vous, il fallait bien se distraire un peu au milieu des longues et ennuyeuses plaidoiries des avocats... Et avec son physique d'apollon mystérieux, ce Constantine avait toutes les facettes d'un piège de séduction dans lequel il fallait surtout éviter de replonger, alors que le fantôme d'Adonis peuplait encore la mémoire et le cœur fissuré de la sorcière en mal d'amour.


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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeLun 24 Sep 2018 - 12:52
Certaines personnes sont impossibles à éviter. Même en vivant à demi enterré dans une grotte -comme c'est mon cas- il existe des personnalités à qui la popularité, l'excentricité, la vie, en fait, probablement, ont permis de trouver la recette pour se mettre en avant en permanence, pour attirer le regard, focaliser l'attention, monopoliser l'essence même des lieux où ils pénètrent, toujours, en toute circonstance. Ce type de caractères flamboyant qu'on ne peut ignorer même en y mettant toute la bonne volonté du monde, qui drainent votre énergie uniquement par le frôlement de leur regard ou l’écho de leur voix.

Bref, des gens bruyants et qui prennent beaucoup de place.

Mildred Magpie en fait partie. C'est à dire que tout le monde connaît Mildred. Même un homme aussi peu civilisé que moi a eu vent de ses dernières mises en scène, ou capté sa présence résolue dans tous les évènements importants qui se sont produits ces… Dix ? Vingt ? Dernières années (quelle âge a-t-elle, au fait ?) Impossible de manquer son entrée fracassante et sa présence pleine de diatribes acerbes au cours du procès de Lauren McGowan - un procès qui entre nous, me laisse plutôt un goût amer- Je me garde bien de porter un jugement hâtif sur les gens de son acabit, elle a probablement d'excellentes raisons de verbaliser aussi fort chacune de ses pensées, particulièrement dans des lieux qui s'y prêtent assez peu (j'ai admiré le sang froid de Kane, vraiment, cette femme mérite une médaille de patience.) Une enfance difficile. Des troubles de la personnalité, que sais-je. Je dois cependant convenir que Mildred, quelle que soit la vulgarité qu'on lui prête, possède réellement quelque chose de fascinant. Un tel degrés d'impunité et de cynisme mérite d'être salué avec autant de souplesse que sa capacité à conserver sa place dans la stratosphère absurde du pouvoir.

Mildred Magpie a beaucoup d'argent. Il est possible… Je dis bien possible, que cela lui rendre service. Mais je crois surtout cette femme douée de talents de négociations d'une valeur autrement plus intéressante que son engouement pour la véhiculassions de son image personnelle.

D'un regard atone, je considère la missive qui m'est parvenu quelques jours auparavant et dont très honnêtement, je ne sais pas bien quoi faire. Hasard amusant, encore plié négligemment sur le bord de mon bureau émerge, sous une pile de papiers et d'artefacts magiques éparses, un exemplaire de Multiplette - celui du procès, et j'ai une pensée fugace pour Dave et ses yeux remplis de douleur.- Il me faut prendre une décision. L'exposé de Mildred Magpie, pleins d'une véhémence toute littéraire qui me laisse fondamentalement d'une froideur égale, est extrêmement claire sur ce qu'elle attendrait, éventuellement, d'un entretient, même si je ne suis pas certains de bien capter le fond de sa pensée. Je ne suis pas certain non plus, pour le moment, de parvenir à satisfaire ses désirs compliqués - son rapport au temps qui passe et la trace qu'il laisse semblent prendre beaucoup de place dans sa vie et c'est un concept qui me dépasse quelque peu, je dois l'avouer.- Seulement il y a une chose ou deux dont je suis absolument convaincue : on ne rembarre pas impoliment un atout de l'envergure de Mildred. Cette femme possède dans le sein droit toutes l'information du monde, et dans le gauche plus d'argent qu'il n'en faudrait pour rebâtir trois fois le ministère. L'un dans l'autre, cela lui confère une puissance de frappe qui dicte clairement qu'avant de s'en faire une ennemie, il est très important de faire beaucoup d'efforts pour en faire une alliée.

Je suis circonspect cependant, parce qu'elle semble erratique, trouble, imprévisible, et un tout petit peu hors de ma portée, bien que son caractère m'interpelle : ma curiosité ne saurait résister à l'étude d'un spécimen original de son calibre. Elle possède cependant un autre genre de réputation, plutôt porté sur l'ardeur de relations que je ne suis pas certain de maîtriser.

J'expire lentement, prends ma plume et débute ma réponse.

***

D'un geste irrité je vérifie pour la sixième fois de la journée que nous sommes bien dimanche 6 juin, et dans mon carnet les tâches qu'il me reste à accomplir. Ma concentration est à peu près aussi égale que la constance de l'eau dans un verre qu'on agiterait très fort, et j'ai presque du mal à me rappeler ma soirée de la veille. Je ne supporte pas cette sensation de trouble qui envahit mon esprit par à coup et qui rend très difficile d'organiser une chronologie saine dans le déploiement de ma journée. Cela m'arrive régulièrement, pourtant, de plus en plus, même si j'essaie de ne pas trop y penser car me focaliser sur le problème ne semble que l'aggraver et que je crains par ailleurs l'anxiété et l'angoisse comme je crains les sautes d'humeurs de Danielle Coleman. Pour tenter de focaliser mon attention, je suis allé faire un tour dans les locaux presque vides du Département -quelques dévoués sont encore présents un dimanche soir, pour clore la semaine avec la certitude que leur vie de famille souffrira une fois de plus de leur dévouement.- Je suis excessivement satisfait de ma nouvelle position de directeur, mais je m'avoue à moi-même, en traversant les salles d'études silencieuses, que la paradoxale chaleur de ces salles me manque. Certes, le Département n'a pas toujours dégagé cette sensation de sécurité (la guerre avait veillée à en faire un lieu cruellement insatisfaisant), mais depuis que je suis en droit de choisir qui intègre notre famille, je m'y sens particulièrement à l'aise et aimerait, parfois, pouvoir retrouver mon poste de chercheur. Je ne regrette rien hormis la pratique. Remplir des paperasses six heures par jours n'octroie pas constamment un sentiment d'accomplissement total.

En passant près du poste d'Astrid, je remarque négligemment qu'elle rajouté trois cactus à sa collection déjà prolifiques de plantes en pots, et je me demande calmement combien de temps il lui faudra pour faire apparaître un potager entre deux étagères de prophéties, à l'insu de tout le monde. Doucement, je passe un doigt sur les épines, le regard perdu dans le vague, vaguement fatigué, vaguement ailleurs, et fais lentement tourner mon rappel tout entre mes doigts, machinalement. J'ai l'impression d'avoir oublié quelque chose. Quelque chose d'important…

Quelque chose… Comme… Une rencontre ? J'expire, exaspéré par mes trous de mémoires intempestifs et tâte mes poches pour constater que j'ai laissé mon carnet sur mon bureau. Je fais demi-tour, incertain. Je me connais, il faut que je le consulte, je suis probablement en train de passer à côté de quelque chose d'important.

J’émerge dans le hall où se dressent les douze portes du Département lorsqu'un bruit sourd frappé contre la porte qui mène à l'ascenseur attire mon attention. Je fronce les sourcils. Une clameur vague et paniquée me parvient de l'extérieur, le genre de clameur vague et paniquée qu'on entend assez peu dans ces recoins du ministère. D'un coup de baguette habilité, je déverrouille la porte et l'entrouvre. Un jet de chevelure rousse me heurte la vue tandis qu'une femme d'âge mûr se dresse devant moi, l'index pointé vers l'ombre. La pâleur de sa peau se découpe sur l'ombre aqueux des pierres et l'évidence me frappe brutalement.

Mildred Magpie !

Mon Dieu, c'est elle que j'ai oublié.

" Dieu soit loué, vous m'avez sauvé des griffes de ce tigre! " Je me déplace légèrement en ouvrant plus grand la porte, cherchant d'un regard concerné la terrible cause de sa terreur. Il n'y a strictement rien derrière elle, rien hormis les recoins sombres du hall et tout au bout, l'ascenseur éclairé et silencieux. Je pince les lèvres pour dissimuler un sourire, entre le soulagement d'avoir eu cette vaine indécente de n'avoir pas quitté le département plus tôt, et la gêne du comportement excentrique de Mildred. Très vite, elle reprend contenance avec une espèce d'habitude naturelle, comme s'il lui arrivait très souvent de passer d'un extrême de fantaisie au maintien de princesse qu'elle me sert à présent, la main tendu vers mon torse. Je baisse les yeux et y glisse précautionneusement la mienne pour la gratifier d'une poignée de main ferme et brève - les contacts physiques ne m'ont jamais mis très à l'aise- "Je vous prie de m'excuser, amorce-t-elle avec un ton à la fois professionnel et pressé. Elle a une espèce de façon d'occuper l'espace à la fois étouffant et subjuguant, à la manière de ces gens qui semblent partout chez eux. Mildred Magpie. Et vous devez être Constantine Égalité, si je ne m'abuse?

- Vous ne vous abusez pas du tout. Je suis Constantine Égalité. " Je me pousse poliment pour lui ouvrir le passage. " Je vous en prie, entrez. Vous serez probablement plus en sécurité de ce côté-ci de la porte, où qu'ai pu disparaître la… Heu… Chose qui vous a attaqué. " Je m'interdit de sourire, adoptant un air franchement concerné par son attitude passée : je suis absolument décidé à prendre très au sérieux tout ce que cette femme dira ou fera.

Et à me tenir sur mes gardes. Cet entretient promets beaucoup de rebondissements extatiques, mais Mildred Magpie me semble, de loin, être le genre de personne qu'on sous-estime facilement, mais qu'on ne devrait, justement, pas du tout sous-estimer. Je me compose un air dégagé et en parfaite maîtrise de moi alors que je pédale pour tenter de me remémorer les tenants de notre entretient, et guide mon pas jusqu'à l'une des portes. Je pose longuement une main sur la poignée de bronze qui en occupe le centre. La porte se déverrouille sous ma signature, et s'ouvre sur mon bureau dans lequel j'invite Mildred à pénétrer. " Je vous en prie, prenez un siège, mettez-vous à l'aise… " Je regrette instantanément d'avoir dit ça. Mildred semble naturellement déjà suffisamment à l'aise partout où elle va pour ne pas qu'elle se sente en droit de se mettre encore plus à l'aise. " Vous… Désirerez peut être un porto, ou un whiskey avant d'aborder… " Je jette prestement un coup d'œil à mon carnet, dont l'écriture codé de signes que je suis seul capable de déchiffrer me rappelle partiellement les raisons de sa venue. " Le sujet qui vous amène jusque chez moi. " Conclu-je sans risque. Il va à présent s'agir de s'adapter rapidement au caractère flamboyant de la plus scandaleuse rédactrice en chef du monde sorcier.
Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeMar 9 Oct 2018 - 9:26
Quel galant et plaisant gentilhomme que ce Constantine Égalité! Mildred Magpie était subjuguée par la politesse et la délicatesse que témoignait l'hôte des lieux alors qu'il l'invitait à rejoindre ses quartiers. Que ce soit son délicieux accent français aussi doux que le velours ou ses jolies fesses à croquer, le patron des Mystères lui faisait grande impression. Surtout lorsqu'il fit preuve d'une empathie remarquable à l'égard des craintes de la romancière, et du "tigre" tapît dans l'obscurité qui venait de l'attaquer. Bien que se sentant un brin ridicule de fuir devant un chat, Mildred ne tarda pas à lever l'identité de son agresseur.

"Oh ne vous inquiétez pas! Il ne s'agissait que du chat de notre vénérable et inestimable Ministre de la Magie. En me voyant, il est devenu comme fou et d'une bestialité sans nom! " Mildred ébroua sa longue chevelure de feu, avant de glisser avec malice : "Même si je suis habituée à enflammer les esprits, je dois avouer que j'étais quelque peu effrayée à l'idée que ses petites griffes puissent entailler l'étoffe de ma sublime combinaison... "

Mildred ne se fit pas prier pour franchir le seuil des Mystères, n'omettant point de balancer ses hanches et son postérieur rebondit sous le nez du galant français mystérieux. Bien entendu, cela n'était qu'un stratagème de séduction pour inciter le patron des lieux à accéder favorablement à sa future et importante requête narcissique. Car que l'on ne se trompe pas sur ses intentions, Mildred n'était pas venue se geler les miches dans les couloirs plein de courant d'air de ce département poussiéreux pour une simple visite de simple courtoisie. Il s'agissait bel et bien d'une rencontre d'affaire qui devait déboucher sur l'obtention d'un programme de recherche essentiel à ses yeux de sorcière vieillissante et soucieuse de son image publique.

En voyant, Constantine actionner la poignée magique à reconnaissance digitale de son bureau. Mildred s'extasia comme une sorcière adolescente devant un Boys Band magique.

"Ingénieux système! Il me faudrait la même chose pour protéger mon coffre à pâtisseries réfrigérées des éventuels gloutons susceptibles de les dérober ! Ou de moi-même le cas échéant... "

Depuis plusieurs mois maintenant, Mildred souffrait de violentes pulsions boulimiques qui l'incitait à se lever au beau milieu de la nuit pour ingurgiter toutes sortes de cupcakes ou autres choux à la crème du Paradis d'Eden jusqu'à s'en rendre malade. Souvent, après ses épisode de gloutonnerie nocturne, elle se sentait barbouillée et nauséeuse ; Ce qui n'était guère plaisant quand vous étiez une femme d'affaire aussi active et mobile que la rédactrice en chef de Multiplettes.  

Une fois à l'intérieur du bureau du chef de département, le regard acéré et curieux de la journaliste à scandale parcouru l'espace à la recherche d'informations susceptibles de l'éclairer sur la personnalité de son prestigieux résident. C'était plutôt austère, et cela manquait clairement de bibelots luxe et d’enluminure pour l’exubérante Magpie ; Mais l'espace demeurait plutôt agréable et pas aussi en désordre qu'elle aurait pu se l'imaginer. En gentilhomme soucieux du confort de sa prestigieuse invitée, Constantine l'invita à se mettre à l'aise : Chose dont elle ne serait point privée même sans l'accord de son gentil hôte. Ce dernier lui proposait aimablement une boisson. La diva finit par émettre une requête dont elle avait le secret :

"J'imagine que vous n'avez ni blanc d’œuf, ni jus de citron, ni sucre dans pareil taudis? Car dans le cas où vous disposiez de ces ingrédients, vous auriez pu me concocter l'un de mes cocktails préférés. Mais laissez tomber! Nous ne sommes pas aux folies sorcières! Et j'aurai grand plaisir à prendre la même chose que vous... " dit-elle en balayant les airs d'une main tranchante.
 
Quelque peu lasse de son trajet en talons aiguilles, Mildred Magpie se laissa tomber vulgairement dans un fauteuil en cuir de dragon, avant de dévisager sans une once de timidité le patron des mystères. Croisant ses jambes avec sensualité, pendant que ses longs ongles de panthère manucurée ricochaient sur la surface de l'accoudoir ; La romancière finit par dévoiler le fond de sa pensée.

"Je dois avouer que je suis assez surprise. En entrant ici, je m'attendais à quelque chose de plus fade et poussiéreux. J'imaginais même le responsable des Mystères comme un vieillard cabossé et vouté, et dont l'esprit de convivialité serait plus proche de celui d'un troll des cavernes que le merveilleux sens de l'hospitalité que vous me manifestez... " Ces longs ongles cessèrent de tapoter le cuir de son accoudoir, pour le griffer avec délice : "Vous dépassez mes attentes, et c'est un réel plaisir que d'avoir à m'entretenir avec un gentilhomme, aussi galant et disposé à me rendre un aussi précieux service... "

Constantine semblait farfouiller dans ses piles de carnet pour y trouver les raisons de la venue de l'exigeante businesswoman. Cette dernière leva un sourcil circonspect sur le remue ménage du directeur de département, avant de clore le suspense. Se tenant dans une attitude altière, et digne d'un sphinx gardant la sépulture de Cléopâtre ; Mildred exprima alors autant ses doutes que son intérêt pour le département des Mystères.

"J'ai entendu bon nombre de rumeurs au sujet de votre département et des recherches qui y sont menées... Info ou intox, il se murmure même que vous travailler en ce moment même sur un retourneur de temps d'un nouveau genre qui puisse nous aider à revenir durablement dans le passé. Remonter dans le temps, quoi de plus merveilleux! Surtout pour une femme de mon âge... " dit-elle avec une certaine mélancolie dans la voix. Des chercheurs qui avaient le pouvoir de remonter dans le temps, pourraient peut-être bien trouver un artifice lui permettant de remonter également sa poitrine alourdie par le poids des années. Une cure de jouvence qui puisse l'aider à étirer ses rides naissant, et gommer ses vergetures. Bref une solution pour paraitre toujours dans le coup et aussi rayonnante auprès de ses hordes de jeunes fans impitoyables.

"Monsieur Égalité... Laissez-donc tomber vos carnets une seconde, et regardez-moi! Je vous en prie, soyez sincère et dites-moi ce que vous voyez? Qu'est-ce que je vous inspire? " demanda-t-elle en prenant soin de bien bombée son opulente poitrine et étirer ses zygomatiques pour ne pas souffrir d'un constat trop cruel sur son âge.

Avant même qu'il puisse répondre, elle lui lança alors cette terrible conclusion personnelle.  

"Car pour ma part, je ne vois qu'une femme sur le point d'atteindre la cinquantaine, à la beauté déclinante, et qui ne rêverait que d'une chose pour sauver sa majestueuse carrière : Revenir dans le temps et retrouver l'éclat de sa jeunesse perdue, de manière à séduire encore et toujours les foules... "

Elle posa un regard implacable sur le chef du département des mystères, avant d'ajouter d'une voix empreinte d'espoir :

"Dites-moi que vous êtes en mesure d'accomplir ce prodige! "

Un silence pesant s’abattit, ne laissant entendre plus que le tic-tac mécanique de l'immense horloge niché dans un recoin du bureau.


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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeMer 17 Oct 2018 - 17:51
D'une vitrine murale coincé entre deux bibliothèques, j’extraie une bouteille de porto grand luxe, lorsque la requête de Mildred interromps mon geste hésitant. Je la cherche par-dessus mon épaule, déterminé à lire sur son visage s'il s'agit d'une forme d'humour choisit pour me mettre à l'aise. Debout au centre de la pièce, elle embrasse calmement de son regard clair l'espace de mon bureau. " Et j'aurais grand plaisir à prendre la même chose que vous… " Conclu-t-elle négligemment. Je la considère un instant en silence, la main suspendu au-dessus du guéridon, refermé sur le goulot de la bouteille. Je l'y dépose machinalement. Le verre contre le verre chuinte. Elle n'a plus pour moi un regard. Elle scanne, analyse, détaille avec une promptitude nocive. Ce qu'elle fait, je le pratique régulièrement. Elle interprète l'espace et tire des suppositions, des théories. Quel genre de personnage est Constantine Égalité ? La paranoïa s'éveille dans mes tripes alors que je retiens un sourire déformé derrière mes lèvres. Je ressens un instant de colère, brume lourde qui s'estompe presque aussitôt, contre moi-même qui n'ai pas su préparer ce rendez-vous. Comme un ennemi intime, ma mémoire me plonge dans l'incertitude d'une situation où je ne maîtrise pas tous les éléments. Si je n'avais pas oublié Mildred Magpie, j'aurai dissimulé à ses yeux de couleuvre tous ce dont elle pourrait tirer des conclusions. Mais c'est trop tard. Ma négligence lui livre sur un plateau l'effet de mon quotidien, sans à peu près, sans mise en scène, sans faux semblant, Constantine Égalité dans toute l'ampleur de son désordre, presque épanoui au milieu du capharnaüm de papiers, de livres, d'artefacts rares et de runes étranges, des piles de dossiers, des tasses de cafés et des guéridons emplis de verres couplés aux alcools forts. La lumière tamisée de la pièce, ocre et sienne, ne suffit pas pour entraver sa lecture des gros titres, et si les rapports sont bien dissimulés, eux, classés, cachés aux regards, je ne peux empêcher les morceaux de ma vie privée de s'étaler pour le plaisir de Mildred, qui en lape chaque gorgée sans en avoir l'air. Elle se laisse tomber dans un fauteuil, avec l'attitude suave d'une femme sure de ses qualités, ce qui est étrange, car cela lui confère une vulgarité théâtrale aussi offensante qu'intrusive, sans délicatesse mais qui déclenche chez moi une curiosité bridée par la nouvelle étude qu'elle engage à mon intention.

Peu de choses me mettent fondamentalement mal à l'aise. L'eau profonde et opaque. Les types qui prennent des photos au service communication du ministère. Danielle Coleman. Et les regards insistants chargés d'une lourde couche de sensualité. Insultez ma famille, mes ancêtres, ma copine. Manquez moi de respect ouvertement, rien ne me déstabilisera. Par contre. L'air charmeur et profond des hommes et des femmes qui ont hissé la séduction au rang d'Art de vivre, et qui vous regardent par en-dessous, avec des effets de cils, avec des yeux scrutateurs qui ne déterminent pas vos forces morales ni votre détermination mais la valeur de votre cul ou la courbe de vos hanches, instantanément, me trouble, me pousse à bafouiller, parfois à rougir, et c'est au prix d'un violent effort de volonté que je garde le dessus pour ne rien laisser voir des perturbations qui court-circuitent l'élan de ma pensée. Lorsque Mildred Magpie croise les jambes avec un geste dégoulinant de sensualité, je fais demi-tour lestement et me concentre sur mes verres en cristal, que je rempli méticuleusement de porto en tâchant d'oublier qu'elle a toujours le regard vissé sur moi. Sa verve s'éveille et le crissement de ses ongles sur le cuir de lézard, comme ses mots terriblement directes, manquent de me faire renverser la bouteille. Mon geste brusque, dissimulé par le fait que je lui tourne le dos, m'arrache un soupir contraint, dents serrées. Je respire profondément pour retrouver un semblant de maîtrise, bien que peu surpris par une maladresse qui me suit depuis l'enfance. Mildred Magpie serait probablement très déçue d'apprendre qu'en terme de trolls des cavernes, on se défend plutôt pas mal, au Département. " Vous m'en voyez ravi. " Aussi étrange que cela puisse paraître, nous avons eu notre quota de vieux hommes cabossés au Département, parti pris du fait que nous accordons assez peu d'importance au physique et à l'âge des gens que nous employons. Concept qui semble assez différemment perçut par l'esprit de Mildred Magpie. Il n'y a pas besoins de la regarder longtemps pour conclure que chez elle, l'apparence à son importance. Ce que je ne contredit pas. Je pince les lèvres avec un demi sourire suspicieux en lui tendant son verre de porto. " Le précieux service, mais oui… " Qu'est-ce que je lui ai promis ? J'esquive le fauteuil pour tenter de trouver la page de journal qui correspond à cette entrevue. J'aimerai beaucoup parvenir à mettre la main sur ce que je lui ai promis malgré moi dans les lettres que nous nous sommes échangés. " J'ai entendu bon nombre de rumeurs au sujet de votre département et des recherches qui y sont menées...
- Ha oui ? Incroyable. " Où est cette fichue page ? La lettre est forcément quelque part, quelque part pas loin des informations concernant Mildred Magpie…
Info ou intox, il se murmure même que vous travaillez en ce moment même sur un retourneur de temps d'un nouveau genre qui puisse nous aider à revenir durablement dans le passé. " J'interromps ma fouille brutale pour relever la tête vers elle, les sourcils arqués. Je me demande toujours par quel processus incroyable les gens forment sur les mystères les bruits de couloirs qui filent entre les groupes de population et créent des mythes, parfois pas si éloignés de la réalité. " Remonter dans le temps, quoi de plus merveilleux! Surtout pour une femme de mon âge... "
- Retourner dans le temps et rajeunir sont deux choses sommes toutes relativement différentes, figurez-vous… " La lettre s'extrait enfin d'entre deux piles, j'y jette un coup d'œil en diagonal, avec la sensation de ne l'avoir jamais lu mais certains d'y avoir répondu. " Vous ne voudriez pas prendre le risque de remonter dans le temps, croyez-moi. " Dis-je, le regard rivé au parchemin. Si elle savait toutes les catastrophes que le Département a essuyé dans cette branche. Des catastrophes mortelles, la plupart du temps. Retourneur de temps et prophéties sont par ailleurs un sujet relativement sensible : une certaine bataille scandaleusement inconsidérée entre nos murs n'en a pas épargné la moitié et la collecte pour en reconstituer certains est passablement longue et coûteuse pour nos chercheurs.
- Monsieur Égalité..., M'invective Mildred, et je relève la tête pour de bon dans un sursaut. Sur son ordre, je dépose la missive et considère Mildred, alanguit dans son fauteuil, le verre en cristal négligemment agité entre ses doigts manucurés. Je vous en prie, soyez sincère et dites-moi ce que vous voyez? Qu'est-ce que je vous inspire? "

Hoooo non. Non, non non. Je la regarde, sans savoir quoi répondre, immobile. Pourquoi me pose-t-elle cette question à moi ? Qu'est-ce que je dois dire pour ne pas la froisser ? Est ce qu'elle me demande un avis favorable sur son physique ? Une réponse sincère ? Est-ce que je n'ai pas exactement l'air de la dernière personne capable de lui donner une réponse satisfaisante ? Est-ce que je n'ai pas l'allure d'un type qui passe la majorité de son temps le nez rivé sur des piles de papiers à discuter avec mon animal de compagnie plutôt qu'à de vraies personnes ? Est-ce qu'on ne se connaît pas depuis manifestement beaucoup trop peu de temps pour que je me sente à l'aise avec l'idée de juger sa prestation physique alors que son décolleté tendu vers moi donne déjà de bonnes indications sur l'estime qu'elle a de son corps ?

A mon grand soulagement, elle répond à ma place, avant que j'ai pu formuler un début d'hypothèse polie. J'aurai trop peur de lui dire la vérité : le tact n'est pas toujours exactement mon fort lorsque sorti d'un contexte politique. Je suis cependant assez étonné du jugement qu'elle se porte. Mildred Magpie ne supporte pas de vieillir : son attitude, ses gestes et plus particulièrement sa façon de s'habiller et de se maquiller en témoignent avec une force plutôt cruelle. " Dites-moi que vous êtes en mesure d'accomplir ce prodige! "

Silence.

Un silence un peu long, un peu pesant.

- Vous vous jugez durement, Miss Magpie, débutes-je prudemment. Vous n'avez probablement pas autant besoins de… "

Je réalise subitement que je suis en train d'essayer de faire changer d'avis une multimillionnaire prête, peut-être, à déplacer une bonne part de sa fortune dans ce projet délirant. Mes pensées filent à mille à l'heure, calculant les intérêts du département à conforter Mildred Magpie dans le fait que, moyennant un marché plutôt arrangeant, nous serions peut-être à même de lui fournir certaines potions, onguent, et autres formules capable de lui rendre un teint de pêche. J'estime posément comment tourner cette mission auprès de mes chercheurs, qui ont bien autre chose à faire que trafiquer des recettes à l'intention d'une journaliste qui porte mal le fardeau de son âge, tout en sachant pertinemment que placer Mildred dans ma poche pourrait fort bien, à terme, m'obtenir une rentrée d'argent parfaitement indépendant du Ministère. Et même si cela ne plaira peut être pas à mon précieux Leopold, une telle opportunité d'indépendance n'est pas négligeable. Lentement, je viens prendre place dans le fauteuil qui fait face à celui de Mildred et boit une gorgée de porto. L'alcool me brûle la gorge et propage une douce chaleur dans mon esprit.

- Mildred…" Une pause dramatique me permet de chercher son regard et de m'y encrer profondément. " Je veux être honnête avec vous. Nous n'avons pas de cure de jouvence éternelle. Ce que je peux vous proposer, ce sont des artefacts. Mettons, des soins crées spécialement pour vous et qui vous revitaliseront temporairement, tant que vous en prendrez. Pour le moment. " Je la scrute, à l'affut de la moindre contraction musculaire, chose peu aisée à déterminer sous ce masque qu'elle s'est construit. " Vous vous doutez que ce genre de recherches sont très longues à mener, et très coûteuses. Évidemment, avec un investisseur, il y a certaines choses qui pourraient prendre de l'essor… " J'aimerai beaucoup savoir jusqu'où Mildred Magpie se sent capable d'aller pour redorer son image, quelle qu'elle soit.


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Spoiler:
Danielle Coleman
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeDim 21 Oct 2018 - 19:59
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Mildred Magpie
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeLun 29 Oct 2018 - 13:19
Dans l'attente d'un éventuel prodige temporel, un long et cruel silence s'imposa alors que Constantine laissait murir sagement sa réponse dans son esprit. Le regard de Mildred survola un court instant l'espace du bureau, se posant tout d'abord sur les aiguilles de l'horloger qui ne cessaient d'avancer inexorablement, avant de revenir se planter dans les yeux vifs de son interlocuteur. Elle fronça les sourcils alors qu'un tourbillon de questions venaient bousculer les parois de sa cervelle. Le roi des Mystères était-il en mesure de vaincre le dieu Chronos? Pouvait-elle s'offrir la jeunesse éternelle et vaincre sa cellulite? Combien de Gallions faudrait-il investir pour acquérir un tel don? Nul doute qu'un effort de recherche aussi exigeant et ardu ne serait point gratuit. Mais telle une statue de marbre, Mildred Magpie se contenta d'attendre les suggestions du chercheur au fessier gracieux plutôt que d'avancer immédiatement ses pions financiers. Peut-être n'aurait-elle même point besoin d'en arriver jusqu'à de telles extrémités, tant les hommes pouvaient se montrer parfois sensible à ses charmes et sa notoriété. Les joues de la romancière se creusèrent alors que sa bouche s'avança en direction de ce beau prince des mystères ; Celui-ci faucha rapidement ses espoirs de jeunesse éternelle, tout en conservant certains égards bienveillant et élogieux. Imperceptiblement, bien que cachées sous une épaisse couche de blush magique, les pommettes de la romancière rougirent du compliment. Ne venait-il pas de dire qu'elle n'avait guère besoin d'artifice de beauté? Qu'elle se jugeait trop sévèrement? Sans le savoir, le prévenant Constantine venait de réchauffer le cœur et les ardeurs perdues de la romancière.

"Quel flatteur vous faites, monsieur Égalité! Mais tout ceci n'est que pure délicatesse de la part d'un galant gentilhomme, qui n'a point à affronter le froid reflet lucide d'un miroir me renvoyant les effets dévastateurs du temps sur ma peau et mon corps dénudé... " En tragédienne, elle poussa un profond soupir mélancolique, avant de soupeser sans une ombre de pudeur ses gros obus fatigués par une guerre trop longue contre l'attraction terrestre  : "Croyez-moi, il n'y a rien de pire pour une femme que de voir sa beauté se flétrir peu à peu. De grâce, dites-moi qu'il existe bien un remède contre l'odieux pouvoir de la gravité, ou pour anéantir les rides qui creusent d'affreux sillons sur ma peau jadis si parfaite! Donnez-moi un peu d'espoir, de manière à retrouver la volonté de survivre en ce bas monde... "

Tous les jours des enfants mourraient de faim ou de déshydratation dans le monde, des familles entières étaient décimées par les maladies, d'innocents libertaires étaient lobotomisés dans les tréfonds de Skye, pendants que d'autres camouflaient d'horribles meurtres sous le couverts d'un faux verglas printanier ; Le monde entier pourrissait d'injustice et de cruauté! Et pourtant, il y avait encore des personnes nombrilistes comme Mildred Magpie dont la plus grande préoccupation résidait dans le fait de voir sa poitrine s'affaler en direction de son nombril. Mais derrière ce caprice de star narcissique et superficielle voulant préserver son image, se cachait en vérité une volonté de séduire ce prince charmant qui se faisait si ardemment désirer. Était-ce égoïste que de vouloir continuer à plaire? Maintenir l'illusion d'une fraicheur retrouvée pour rester à la page était devenu une nécessité autant professionnelle que sentimentale. Une obsession...

Voila pourquoi, Mildred apprécia tout particulièrement l'attitude soucieuse de Constantine. Ce dernier paraissait plus que déterminé à l'idée de trouver une issue favorable au problème tendu par la vieille peau en mal jeunesse. La romancière écouta avec le plus grand intérêt le chercheur lui exposer des solutions temporaires, et une jeunesse éphémère sous forme d'artefacts magiques. Sans doute des lotions et des crèmes magiques qui entretiendraient formidablement l'illusion que le temps n'avait point d'emprise sur elle. Mais sans surprise, cette solution et les recherches qu'elle nécessitait avait un prix. Et au visage sombre du Prince des Mystères, cela n'avait pas l'air donné...

La bouche de Mildred Magpie se pinça alors que le chercheur caressait insidieusement l'éventualité d'un investissement. D’ordinaire Mildred Magpie poussait les limites de l'avarice à son paroxysme : Aussi bien capable de refuser une mornille à un jeune mendiant affamé de Bristol que de laisser mourir son défunt père pour n'avoir point à débourser un gallion en soin. Mais dans le cas présent, les choses étaient différentes ; La femme d'affaire entrevoyant les prémices d'une collaboration aussi fructueuse que bénéfique pour son image. Scrutant minutieusement le Directeur de Département qui venait s'asseoir en face d'elle, Mildred caressa délicatement son verre avant d'en boire une longue gorgée. La gorge réchauffée par la douce saveur du Porto, la voix mielleuse de la milliardaire balaya bien vite toutes ambiguïtés.

"Il va de soi que l'argent n'est pas un problème pour moi. Je vous fournirai toute l'aide financière dont vous aurez besoin pour mener à bien vos recherches. Mais vous devez savoir que je me montrerai intransigeante sur la qualité! Car aussi belles soient-elles, je n'hésiterai pas à vous coller un procès aux fesses dans le cas où je me sentirai flouée... "

La romancière vida son Porto d'un trait, tout en fixant dangereusement les réactions du beau chef du département. Était-ce les effets de ce chaud breuvage, ou le regard incroyable de Constantine, mais la romancière se laissa envahir par une attirance irrésistible. Déshabillant du regard le chef de Département, la romancière chercha à deviner les contours mystérieux de son corps dénudé. Était-il célibataire? Son cœur était-il à prendre? Mildred se morfondait de voir la plupart des meilleurs partis du Monde Magique déjà capturés par d'autres femmes. Mais fort heureusement pour elle, en pareil endroit, Constantine devait plus caresser la poussière que de belles courbes féminine. Ses paupières fardées s'agitèrent comme les ailes d'un papillon, alors qu'elle le dévorait des yeux.  

"MwaAah! " gémit-elle avec délice. "Merlin que ce Porto est exquis! Cherchez-vous à me faire boire ou est-ce l'un de vos divins remèdes contre le mal qui me ronge? Après tout, ne dit-on pas que l'alcool rend les femmes plus belles? Je vous en prie, laissez-moi vous resservir... "

Sans même demander la permission, Mildred se servit un autre verre, avant de remplir à ras bord celui de son hôte devenu malgré lui l'invité. Experte dans l'art de renverser les rôles et de passer d'une chose à une autre, la milliardaire presque quinquagénaire cessa de minauder pour revenir à des questions visant l'éventuel et fructueux business que pouvait générer cette rencontre.

"Monsieur Égalité... Une idée merveilleuse vient de se glisser dans mon esprit. Je suis persuadée que votre département et moi-même, nous avons tout à gagner dans la mise en place d'une étroite collaboration commerciale. Admettons que j'accepte de financer vos recherches... Pourquoi ne pourrions-nous pas commercialiser nos lotions de rajeunissement à l'intégralité du monde magique? Ainsi je deviendrai votre égérie, et nous pourrions profiter à part égale des formidables recettes engendrées par ce fructueux business esthétique. Qu'en pensez-vous? "

Afin de le convaincre à rejoindre l'aventure, la pointe effilée de l'escarpin de luxe de la romancière vint effleurer sensuellement le tibia du patron des mystères.

"Voyons? Pourquoi se priver d'une manne financière aussi salvatrice que inespérée pour offrir une seconde jeunesse à votre vieux département? Rassurez-vous nous ferions cela dans les règles de l'art, avec un contrat soigneusement étudié et signé pour qu'aucun des deux partis ne cherche à lésé l'autre. De mon coté, le ciel m'en est témoin, je peux vous jurer que jamais je ne chercherai à vous baiser de quelque manière que ce soit... "

Le Porto était-il le principal fautif? Mais la romancière se montrait de plus en plus outrancière et grivoise avec le beau chef du département. Le pied de la sorcière lubrique et impudique se fit d'ailleurs plus audacieux, remontant dangereusement le long de la jambe du séduisant Constantine, tandis qu'elle plongeait un regard ambiguë dans celui de son éventuel partenaire sexuel... commercial.

"Et vous, monsieur Égalité? Vous n'êtes pas ce genre d'homme mesquin? Vous n'oseriez pas me baiser, n'est-ce pas? " demanda-t-elle d'une voix aussi suave que nasillarde.

Trempant ses lèvres dans le porto pour escamoter un sourire lubrique et espiègle, elle n'hésita point à lâcher un clin d’œil complice à l'homme dont le fessier musclé hantait ses songes de manière inavouable depuis trop longtemps... L'espace d'un instant, elle oublia tous les hommes qui s'étaient joués cruellement d'elle et de ses sentiments, pour se laisser à nouveau aller au désir et au jeu de séduction. Constantine allait bientôt cédé à ses avances. D'ailleurs? Était-ce le pear one de du prince des mystères qui vibrait depuis la poche de son pantalon ou autre chose de plus excitant?  


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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeLun 5 Nov 2018 - 19:15
Mildred Magpie fait preuve d'une promptitude déconcertante et interprète mes propos équivoques avec un acharnement troublant. Il ne lui a fallu qu'une excessivement brève seconde pour décider que je lui fais du pieds, et ignorer superbement le demi malaise qui se glisse insidieusement entre chacun des mots que je prononce. Flatteur. Délicatesse. Galant gentilhomme ? J'ignore si elle est réellement enjouée par mes propos ou si c'est une façon très personnelle de se montrer polie, car considérant ma réputation, j'ai du mal à ne pas imaginer la charge d'ironie que portent ces adjectifs lorsqu'ils me sont adressés. Sagement, je ne réponds pas, et hausse un sourcil à ma propre intention sur son affirmation. Si elle savait -et mieux vaut qu'elle ne sache pas, vu ce qu'elle serait capable d'en faire- ce que je vois dans le miroir lorsque je m'y confronte.

Je dois cependant lui donner raison sur un point : je ne fuis mon reflet que par problématique moral, et me soucis assez peu des rides qui commencent tranquillement à s'installer entre les creux anxieux de ma peau. Contrairement à elle qui s'adresse une diatribe emprunte de violence. Une violence dirigée vers…

Son corps dénudé ?

J'avale posément ma salive de travers et retient de justesse une toux nerveuse, couvert par mon sourire le plus délicat. Évidemment, même au plus profond du Département, nous connaissons les rumeurs qui circulent sur Mildred Magpie, la mangeuse d'homme, l'attrapeuse de jeunes sorciers, la scandaleuse journaliste prête à aspirer n'importe quel suc -littéralement n'importe lequel- pour se nourrir, le vortex insondable de scandale, de fric et de luxure mêlée. Elle est un tel personnage public que sa vie n'a plus grand chose d'un suspens dont on attendrait la résolution. Tout est écrit sur son visage et dans ses manières, mais étrangement, en posant mes yeux sur elle -réellement- dans le clair-obscur de mon bureau en désordre, j'ai surtout l'impression de faire face à une femme seule, triste, au bord du désespoir, peut-être un peu folle sur les bords, comme nous le sommes tous, et obsédée par des but de vie pressurisant qui me passent très clairement à des kilomètres au-dessus de la tête. Je tente de la rassurer avec le peu d'adresse dont je dispose lorsqu'il s'agit de mettre à l'aise une femme qui me fait du charme, sentiment relativement renforcé par le fait que Mildred se touche tranquillement les seins.

Une subjuguante absence de pression.

Un mélange de fascination et de rejet s’abat sur moi. Je ne peux nier que j'ai la sensation rassurante de trouver dans son imprévisibilité un trait de caractère commun, qui promet des rebondissements à n'en plus finir - outre ceux de sa poitrine qui retombe lestement lorsqu'elle choisit enfin de la laisser vivre sa vie.- Mildred me promet de grands moments que je ne suis pas certain d'avoir envie de vivre, et à la fois... Et puis, on ne renâcle pas à se sacrifier à une cause si enrichissante.

Je veux dire, littéralement.

Elle pince les lèvres, subtile tension de ses pommettes déjà excessivement tendues, lorsque j'évoque le coût éventuel à engager dans le genre de projet qu'elle réclame. J'imagine aisément le tiraillement qui doit se faire sous le front obsédé de la journaliste alors qu'elle considère la contrepartie. J'ai peu de doutes sur sa réponse, même si la tension que crée son hésitation me fait presque croire qu'elle pourrait revenir sur sa décision. Je commence à savourer l'excitation que me procure la réussite d'un nouveau marchandage, sensible à l'adrénaline qu'apportent inévitablement les transactions commerciales et politiques. Je retiens ma satisfaction en voyant sa physionomie changer, alors qu'elle me scrute et qu'elle déclare, après avoir bu, son désir d'investir pour la bonne cause. Je lui souris franchement lorsqu'elle conclue, sans parvenir à m'empêcher de m'interroger sur le degrés de conscience qu'elle a de son emploi systématique d'un champ lexical lié à une anatomie plutôt, somme toute, intime.

- Vous conviendrez qu'il serait assez stupide de ma part d'engager une transaction avec quelqu'un dont la voix est aussi écoutée que la votre. " Dis-je posément, en plaçant dans ces mots toutes l'honnêteté dont je suis capable. Ce que je suis, sur le fond. L'argent de Mildred m'intéresse bien au-delà de ce qu'elle pourrait investir pour des produits de beauté, mais il me semblerait excessivement dangereux et stupide de ne pas lui rendre pleinement satisfaction avant de tenter de détourner quoi que ce soit. On ne prend pas de haut une journaliste à scandale aussi réputée, non plus qu'une milliardaire prête à laisser couler son argent dans votre direction.

Mon sourire se tord légèrement lorsque je réalise qu'elle me fixe soudain avec une intensité nouvelle, et d'un regard que je ne sais plus vraiment interpréter. Ou que je n'ai pas envie d'interpréter, je ne sais pas trop. Je bois pour me donner contenance, assez certain que son esprit tortueux se déconcentre de notre affaire mais sans pourvoir certifier vouloir savoir quel genre de train de pensée dissimule les yeux humide qu'elle pose sur moi avec une intensité si vive que je me sens totalement déshabillé du regard.

- On dit ça ? " Avant d'avoir eu le temps d'applaudir mon manque de réparti, mon verre se rempli à ras bord. Tant mieux. Il me semble que j'ai clairement besoins de boire plus qu'un coup serré pour achever cet entretient sans hurler. " Heu, merci. " Je bois. Que me reste-t-il d'autre ? Mildred se rassoit lestement dans un bruit d'or très cher qui se percute, en même temps que son idée percute mon esprit et que son pieds percute sensuellement mon tibia.

Bénéfice du doute.

Peut-être qu'elle n'a pas voulu ça. Peut-être qu'elle a simplement croisé les jambes et malencontreusement effleuré ma personne. Je me concentre sur ses mots, sur l'aspect professionnel de ce qui se passe entre nous, absolument décidé à ne pas entrer dans son jeu de charme au-delà de ce qui est nécessaire. J'ai relativement peu l'habitude de traiter avec des femmes charnellement hyper-disponibles. Danielle, Isobel, Astrid, ne sont pas de franc exemples de chaleurs sensuels. Et je dois convenir que ce brusque revirement d'intérêt, alors que Mildred semble soudainement considérer que je fais partie du lot de choses agréables dont elle peut profiter au sein du ministère, me perturbe suffisamment pour me rappeler que je n'ai pas profité de la chaleur d'un corps depuis longtemps.

Depuis Husni, probablement, à moins que je l'ai oublié, ce qui est tout à fait possible.

Passé le traumatisme, je dois convenir que son idée est réellement alléchante, même si quelques facteurs obligent une petite réflexion. Développer une salve de produit à destination des sorcière quinquagénaires - ou quelques soient les femmes désireuses de les utiliser-, Mildred Magpie, modèle probables de bon nombre de vieilles femmes riches et avides comme fer de lance d'une nouvelle marque, permettrait effectivement au Département de profiter, si le projet fonctionne aussi bien que son concept, d'une rentrée d'argent qui me fait saliver depuis le fond de mon fauteuil. Seulement, les Mystères ne sont pas exactement connus, ni supposés, se métamorphoser en producteur officiel de cosmétique de luxe.

Cependant. Créer une entreprise qui se chargerait de l'image, faire oublier au public que le Département compte quelques petites mains capables de créer ces recettes, les transférer à un service qui pourrait se permettre d'en faire une industrie, récupérer les bénéfices pour les Département… Cela ressemble, du fond de mon porto, à une entreprise à considérer sérieusement. L'appui financier d'une Mildred Magpie en garantie… Je hoche la tête lorsqu'elle émet les termes de contrat, conscient que le réel marchandage n'existera qu'à l'établissement de ce papier, si j'accepte de me jeter dans la procédure. J'ai quelque doute sur sa sincérité profonde, et je trouve l'adjectif " vieux " utilisé pour qualifier mon Département presque vexant, mais sa proposition me laisse entrevoir des possibilités qui…

- je peux vous jurer que jamais je ne chercherai à vous baiser de quelque manière que ce soit...
- Pardon ? " J'ai redressé brutalement la tête. Quelque chose rampe le long de ma jambe. Je baisse les yeux pour découvrir le pieds de Mildred très franchement engagé, bien au-delà de ma cheville, bien au-delà aussi de toute possibilité de faire comme si ce n'était pas en train d'arriver.
- Et vous, monsieur Égalité? Vous n'êtes pas ce genre d'homme mesquin? Vous n'oseriez pas me baiser, n'est-ce pas? " Demande-t-elle en ponctuant sa phrase d'un clin d'œil qui m'assèche la bouche. Il est très étrange de réaliser mon abstinence par le contact absolument déplacé du pieds de Mildred Magpie sur moi. Ce contact me rappelle à la fois tout ce qu'il peut avoir d'agréable, absolument sans l'être. Ce n'est ni le lieu, ni le moment et surtout, j'aimerai connaître Mildred moitié plus pour accepter cette proximité.
- Vous baiser, dans quel sens ? " Les mots ont franchis mes lèvres trop vite, il me semble que j'ai paniqué, brièvement. Comment lui expliquer que je ne vais pas la prendre sur mon bureau, là, tout de suite ? J'ai du mal à saisir si elle pense qu'elle a besoins de m'appâter physiquement sans réaliser que le gain qu'elle représente est très largement suffisant, ou si elle s'octroie ce petit plaisir pour elle, parce qu'elle veut mon cul, excusez mon français. " Non, Mildred, me reprends-je avec un sang-froid ridicule. Peut-être suis-je mesquin mais je me suis exprimé sur la question, je ne crois pas très malin de tenter de vous baiser, vous particulièrement. Dans un sens comme dans l'autre. " J'espère qu'elle va saisir le sous-entendu, mais comme elle ne retire pas son pieds, je me sens obligé de préciser : " Votre pieds est sur ma jambe, Mildred. " Et je prie profondément pour ne pas l'avoir vexée.


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Mildred Magpie
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeMer 21 Nov 2018 - 9:21
Dans un réflexe d'auto-défense aussi innocent que attendrissant, Constantine osa s’interroger sur le sens véritable de sa question. Que c'était mignon de voir un homme si affriolant douter à ce point de son sex-appeal et n'oser imaginer qu'une femme aussi audacieuse et lubrique que Mildred Magpie puisse lui faire du rentre-dedans. Haussant les sourcils de manière suggestive en guise de réponse, la romancière sans scrupule se délecta de la gêne occasionnée dans le regard de celui pour qui elle éprouvait plus qu'un sérieux béguin. La bouche en cœur alors que la pointe de son Louboutin venait caresser délicatement son vicieux objectif, l'insatiable quadragénaire ne cherchait qu'à déclencher l'étincelle de désir qui puisse faire dérailler définitivement toute raison dans l'esprit de son si adorable interlocuteur. Le gardien des mystères n'avait absolument aucune idée de son potentiel attractif, et d'être devenue l'une des cibles privilégiées de l'impatiente milliardaire dans sa quête de mariage avant sa cinquantième année.

Si Mildred Magpie se fichait éperdument d'avoir dépasser sa limite de péremption en matière d'horloge biologique, elle ne pouvait se priver d'un fastueux mariage qui l'aiderait aussi bien à faire exploser sa côte de popularité que de vaincre son affreux sentiment de solitude. En vérité, elle ne se voyait pas moisir toute seule dans son palace doré, avec pour seules et maigres compagnies son canard vibro-magique et son boursouf. Plutôt mourir que de vivre une telle décrépitude! Au plus vite, il lui fallait trouver un homme digne de pouvoir lui ravir sa main! Un prestige que le beau Constantine Égalité pouvait s'accorder, tant il disposait de sérieux atouts...  

Véritablement, le patron des mystères cochait bien des cases dans la liste des attentes faramineuses de l'exigeante milliardaire en mal de romance ; En effet, en plus d'avoir un fessier à croquer, une gueule d'ange, dix ans de moins et un incroyable regard pénétrant ; l'impudent flegmatique cœur à prendre disposait d'un poste prestigieux et ronflant au Ministère. Une aubaine que ne voulait pas laisser filer la bouillonnante célibataire! Voila pourquoi, elle se montrait aussi incroyablement abusive dans sa technique d'approche. Soit dit en passant, en matière de séduction, Mildred n'avait jamais réellement œuvré dans la dentelle. Aussi vulgaire que aguicheuse, sa méthode d'abordage était invariablement la même depuis son adolescence. En effet, sorcière se cantonnait souvent à respecter plusieurs étapes : Comme celle de placer ses obus en avant, de réduire la distance pour engendrer une promiscuité troublante, d'établir un contact physique et charnel, de papillonner du regard avec lubricité, ou encore de creuser ses joues et d'avancer sa bouche en cœur pour récolter un baiser... Une méthode certes grossière, mais qui avait l'art de faire perdre -du moins pour un temps - leurs moyens aux hommes. Malheureusement pour elle, sa recette ne semblait pas fonctionner cette fois-ci avec le beau Constantine qui se raidissait, mais pas de la bonne manière. Avec sérieux, il précisa le sens de ses intentions qui n'allait nullement dans celui que désirait la torride romancière. Mais Mildred semblait bien décidée à ne pas glisser de l'échelle du désir, et chercha à désarmer la trop vertueuse distance du patron des Mystères.

"Voyons monsieur Égalité... Ne soyez donc pas si sérieux! Pourquoi ne pas allier l'utile à l'agréable? Pourquoi se priver d'un moment délicieux qui viendrait égayer votre journée ennuyeuse. Laissez-vous aller... " lui chuchota-t-elle bouche tendue alors que son pied ne cessait de remonter et descendre le long de la jambe du chef de département des Mystères. Mais ce dernier ne tarda pas à exprimer son violent désaccord en formulant une précision des plus cinglantes pour l'égo narcissique de la romancière. Oui, c'était bien son pied sur sa jambe. Mildred leva un sourcil perplexe, avant de baisser un regard mi-amusé, mi interloqué en direction de l'objet du délit.

"Oui c'est mon pied... Et alors? Cela vous déplait-il? " demanda-t-elle un brin surprise.

Assurément oui... A en juger par l'attitude du joli poisson qu'elle cherchait à pêcher ne voulait pas mordre à l'hameçon. Mildred éprouvait toujours les pires difficultés à comprendre que l'on puisse refuser son regard. Cela l’outrageait, tant elle passait des heures devant son miroir doré à peaufiner sa gestuelle et sa technique de séduction. Comment pouvait-on se refuser à elle, alors qu'elle trouvait son propre reflet éminemment désirable? Constantine Égalité était-il gay? Si pressée de partager un coup de foudre mutuel, la romancière n'arrivait pas à discerner que le problème venait essentiellement d'elle-même. Trop vaniteuse pour affronter la vérité en face, elle préférait jeter la faute sur autrui que d'en assumer la responsabilité. Voila pourquoi, vexée par le refus prononcé par le patron des Mystères, Mildred recula immédiatement son pied pour se réfugier dans une attitude capricieuse. Les bras croisés sur son opulente poitrine, la Diva de Bristol détourna son regard froissé de l'homme qui venait de refuser ses avances. Mais au delà d'être piquée dans son orgueil, Mildred ressentit surtout un affreux doute teinté de tristesse venir lui cisailler le cœur :  Celle de n'être assez bien pour personne...

Jambes entrecroisées dans une attitude de replis, son pied ne cessait de battre la mesure de sa contrariété. Que devait-elle faire pour trouver âme qui l'aime? Comment faisait les autres femmes pour toutes trouver un mari aimant? Mildred était propulsée dans les abysses de la désillusion, allant même jusqu'à s'interroger sur le fait de savoir si même le beau Toni, son human-sex-toy, refuserait ses avances si elle cessait de le monnayer. Bouche crispée, la romancière dépitée attendit un long moment avant de se décider à troubler le silence déstabilisant qui s'était emparé des lieux. Elle libéra alors sa frustration.

"Je vois! Je ne suis peut-être pas assez bien pour vous! Après tout, qui voudrait d'une vieille peau de presque cinquante balais??? Pourquoi diable devriez-vous quitter votre existence tranquille pour vous embarrasser la vie avec les trépidations sentimentales d'une milliardaire en mal de tendresse? Je me le demande encore! " s'offusqua-t-elle avec passion.

Pour exprimer aussi sincèrement ses émotions et son ressenti, il fallait que Mildred Magpie soit profondément blessée dans sa chair. Et ce qui n'était au départ qu'un vulgaire crush pour un joli fessier musclé prenait alors tout son sens : Mildred était tombée amoureuse de Constantine. Même si depuis ses trop nombreuses désillusions amoureuses, elle évitait scrupuleusement à son cœur d’artichaut de s'emballer... Pour l'heure, celui-ci tambourinait violemment dans sa poitrine. Comme avec Leopold Marchebank, elle devait fuir le théâtre de cette humiliante déconvenue. Tirant son sac à main sous son aisselle, elle finit par reposer son verre de Porto sur la surface du bureau.

"Je crains que nous n'ayons plus rien à nous dire, et de vous avoir fait perdre votre temps. Veuillez m'excuser, mais je suis une femme très demandée... du moins en affaire. Je dois vous laisser... " frémit-elle en se levant.

En effet, comme sa voix, les lèvres de Mildred frémirent de désolation au moment de prononcer le si terrifiant "et je dois vous laisser". Combien d'hommes allait devoir laisser avant de trouver enfin la perle rare? D'ailleurs existait-il vraiment une perle rare dans ce maudit Monde Magique? Pour l'heure Mildred Magpie ne faisait que se heurter à la carapace d'huitres cloisonnées, n'offrant aucune possibilité d'ouverture...


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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeSam 24 Nov 2018 - 18:49
- Oui c'est mon pied... Et alors ? Cela vous déplait-il ? "

Je ne sut que répondre. Je dévisageais Mildred, indéchiffrable, et considérait sa question très sérieusement. Son contacte me déplaisait-il ? Je me sentais gêné, pris en otage, probablement, décontenancé, certainement. La douceur de son geste et la précision avec lequel elle le menait témoignait d'un savoir-faire maint fois mis en pratique et en elle-même, la caresse n'était pas brutale. La question se posa résolument dans mon esprit : serais-je capable de céder à ses avances ? En avais-je envie ? Je baissais à nouveau les yeux sur son pieds. Sa présence était chaude contre moi. N'étant pas quelqu'un de tactile par nature, il me sembla que je n'avais pas senti la proximité de cette chaleur humaine depuis très longtemps et j'en subit soudainement un manque dont je n'avais pas eu conscience jusque-là. Ce sentiment subit me surprit et me déstabilisa un instant, suffisamment pour que j'imagine les sensations que Mildred me proposait avec un affront contraignant. Entourer son corps voluptueux, sentir le goût de ses lèvres, s'imprégner de son ardeur et faire taire la soif.

Je redressais lentement la tête, rencontrais son regard, le pénétrais. Et me sentis froid.

Je savais que je n'y arriverai pas. Malgré son désir tendu vers moi, aussi palpable, soudainement que si elle m'avait agrippé par la nuque pour m'attirer contre elle, malgré l'envie sirupeuse qu'elle manifeste de me posséder, je me sens froid. Réaliser que je plaît à une femme est toujours un choc, même aujourd'hui. Il me semble redécouvrir à chaque nouvelle occasion que j'en suis capable, que je possède quelque chose - j'ignore quoi - que des gens, d'autres personnes, peuvent me trouver attirant. Peuvent me désirer. Ce constat me plonge toujours dans une incertitude étrange, comme si je prenais conscience d'un pouvoir que je ne maîtrise pas et qui ne me ressemble pas particulièrement. Je suppose que c'est une des raisons pour lesquelles j'ai besoins d'un contexte. Un contexte doux, rassurant, ou propice. Un contexte construit sur un passé, ou un apprivoisement de l'autre qui aurait laissé le temps à ma nature sauvage de m'habituer à sa présence. Mais dans mon bureau, en pleins Département, sans douceur, dix minutes après nos premières paroles, je ne peux faire autrement que de sentir tout mon être se braquer instinctivement contre le viol brutal de mon intimité. Comme un animal, ma conscience se rétracte, cherche un trou où se tapir et montre les dents.

Et je réprime cette réaction en lui imposant une volonté féroce, parce qu'en face de moi, Mildred se braque violemment, se dégage, croise les bras, fuit mon regard, et je vois la fin de notre transaction prendre forme avec une vitesse qui me coupe la respiration une fraction de seconde.

Je calcule mes options.

Céder, ou ne pas céder.

Céder et subir une proximité que je me sens incapable d'accepter sereinement et avec plaisir. Céder et me sentir absolument à la merci de cette femme qui décide, malgré elle -peut-être- de m'imposer le chantage odieux de mon corps contre son engagement professionnel. J'ai du mal à comprendre comment la situation a pu déraper aussi vite, ni pourquoi Mildred, qui semblait avoir la première besoins des compétences de mon Département, choisit soudainement de me repousser, oubliant ses intérêts dans la vexation que représente, pour elle, mon refus. Céder et comprendre ce que ressentent ces femmes forcées de se donner pour obtenir un contrat engageant.

Ou ne pas céder et risquer de voir l'affaire s'effondrer, le courroux de Mildred Magpie s'abattre sur moi pour toujours, et ne plus jamais connaître le repos.

Je me sens pris au piège d'un chantage sexuel qui me plonge dans une profonde incertitude. Il me semble que c'est la première fois de ma vie qu'une femme me désire au point de m'imposer un tel ultimatum. Je mets place bien évidemment cet état de fait sur le compte du caractère de Mildred, niant par réflexe mon propre charme et n'imaginant pas une seule seconde que des sentiments puissent s'être glissés malgré moi dans cette équation dangereuse.

Sa furieuse accusation me laisse stupéfait. Je la dévisage, les yeux agrandit par la surprise, incapable de comprendre d'où lui vient cette passion soudaine et violente contre elle-même et contre moi. J'ai l'impression de l'avoir éconduite intimement alors qu'il me semble, dans les fait, lui avoir simplement signifié que son geste était légèrement déplacé au vue des circonstances. Il me semble assez clair que la situation me dépasse, et qu'il me faut prendre une décision très rapidement.

Je n'ai plus qu'une seule certitude face à la réaction de Mildred : il ne faut pas qu'elle quitte cette pièce avec en elle ce sentiment de colère blessée.

- Je crains que nous n'ayons plus rien à nous dire, et de vous avoir fait perdre votre temps. Veuillez m'excuser, mais je suis une femme très demandée... du moins en affaire. Je dois vous laisser... " Mildred se lève, frémissantes, comme si une plaie brûlante venait de s'ouvrir en elle. Je me lève spontanément à sa suite.
- Mildred, attendez. " J'ignore totalement ce qu'il se passe dans son esprit, pourquoi elle semble si profondément blessée par mon attitude, je sais juste que la seule manière de récupérer quelqu'un qui se sent heurter sans qu'on en connaisse la cause est de prendre la responsabilité sur soi. J'inspire vivement silencieusement, et amorce un discours dont je n'ai aucune habitude : " Ce n'est pas vous, c'est moi. Je ne suis pas… Nous sommes sauvages, au Département. Votre approche n'est pas commune pour moi, et j'ai été surpris, c'est tout. " Je m'entend parler, spectateur externe de mon propre jeu, absolument conscient de mettre dans mes mots et dans mes yeux toute l'honnêteté suffisante pour paraître crédible. Il ne m'a fallu qu'une brève seconde d'hésitation pour choisir entre moi et le Département. " Mildred… " Dis-je d'un ton doux, " dites-moi ce que vous attendez de moi. Vous l'aurez. Mais soyez clair, je ne maîtrise pas bien les sous-entendus. " C'est absolument faux. Je ne les maîtrise pas bien uniquement lorsqu'ils touchent au sentiments. Hors actuellement, je ne sais pas à quoi ils touchent. Je suis juste convaincue d'être en train de donner à Mildred Magpie une emprise sur moi que je pourrais regretter.


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Spoiler:
Mildred Magpie
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeMar 27 Nov 2018 - 8:10
Parfois il fallait savoir fuir pour mieux conquérir ; Et à ce petit jeu de dupe, Mildred excellait dans l'art de jouer les comédiennes faussement outragées. Alors que son cœur lui hurlait de rester auprès du beau et tendre Constantine, ses jambes moulées dans le motif tacheté de sa combinaison léopard fuyaient l'épicentre de sa passion. Un petit jeu du chat et de la souris venait de s’amorcer, dans lequel la romancière ne souhaitait point donner sa langue au chat mais bel et bien son corps entier. De manière impérieuse, la scandaleuse Diva du Monde Magique abandonna son séant pour tourner rapidement le dos à l'élu privilégié de son cœur. Une stratégie bien réfléchie qui n'avait en vérité que pour but de couvrir le champ de vision du chef de département des Mystères et focaliser toute son attention sur son imposant fessier galbé. Telle une bouteille de champagne ayant trop longuement séjourné dans une cave abandonnée, elle espérait pouvoir faire lentement mais surement monter en pression les ardeurs de ce chercheur errant depuis trop longtemps dans la solitude de son département poussiéreux. Voila pourquoi, alors qu'elle se dirigeait à pas de panthère vers la sortie, la sournoise sorcière balança éhontément son postérieur de gauche à droite dans ce qui pourrait s'apparenter de prime abord à un vulgaire signe d'adieu, mais qui au contraire n'était rien d'autre qu'un violent appel aux vices...

Car derrière le motif louable d'un partenariat commercial pour devenir l'égérie d'une lotion de rajeunissement, se cachait en vérité un objectif plus romantique et langoureux : Celui de trouver l'homme de sa vie, celui qui lui offrirait un mariage sans commune mesure. Dans sa précieuse et courte liste rose de prétendants digne de ses charmes voluptueux, Constantine Égalité figurait en excellente position. Certes le chemin était encore très long avant de convaincre cet homme libre de lui glisser une bague en diamant autour de l'annulaire, mais rien qui n'effrayait la Poufsouffle besogneuse et déterminée qui sommeillait en elle. Elle espérait simplement qu'une autre femme plus jeune et plus belle ne viendrait pas encore une fois s'immiscer dans son œuvre séductrice. Dans l'incapacité d'oublier les cuisantes humiliations de sa vie sentimentales, Mildred avait encore en travers de la gorge l'odieux souvenir de sa face dépitée alors qu'elle découvrait son Caldounet en train de copuler avec cette diabolique vipère de Lavespère... Ou pire encore, la claque magistrale qui avait ponctué ses miaulements de plaisir, quand ce traitre d'Adonichou avait pourri à jamais sa Saint-Valentin, en lui révélant vouloir ce marier avec une autre grognasse aux origines plus pures. Bref, Mildred Magpie s'était jurée dans son for intérieur, de ne plus JAMAIS connaitre pareille désillusion!

Était-ce une erreur de jugement, mais du peu qu'elle le connaissait, Constantine lui inspirait une certaine confiance. L'homme était courtois, et il émanait une certaine droiture de sa personne. Quand à savoir s'il était fréquentable... Mildred Magpie se devait de le découvrir, elle qui ne fonctionnait qu'à l'instinct. Oubliant sa déconvenue récente avec Leopold Marchebank, la sorcière demeurait persuadée que cette fois-ci, ses sens lui indiquait enfin la bonne direction ; Celle d'un Amour partagé. Comment imaginer que les sentiments puissants et jusqu'alors dissimulés qu'elle éprouvait envers Constantine puissent être à sens unique? Impensable! Il lui fallait seulement le convaincre qu'il n'y avait pas meilleur choix que sa gracieuse personne dans le Monde Magique. Et puis franchement : Qui oserait refuser les avances d'une milliardaire aussi glamour que Mildred Magpie? Pour l'heure les choses semblaient abonder dans son sens alors que le chef des département s'excusait littéralement d'avoir froissé l'âme de la sorcière en mal de tendresse. Que c'était touchant et excitant à la fois d'entendre autant de confusion, et de compassion à l'endroit de son cœur blessé. De façon à dissimuler tous signaux extérieurs trop palpables de son désir, la romancière mordilla délicieusement sa lèvre inférieure afin d'étouffer un soupir de ravissement.

La tragédienne jouait sa partition à la perfection, alors qu'elle faisait mine d'accepter et comprendre le refus de son hôte d'accepter ses avances.

"Inutile de vous justifier Monsieur Égalité. Vous n'êtes en rien responsable de mon erreur de jugement. Je pensais naïvement avoir une chance de vous séduire... J'osais imaginer qu'une belle histoire puisse naitre de notre rencontre... Mais manifestement, je me suis trompée... Il n'en ai rien..." confessa-t-elle avec mélancolie et amertume.

Suspense! Intérieurement, Mildred compta les secondes qui la séparait encore de la réponse tant attendue du chef du Département des Mystère ; Allait-il la prendre en pitié? Voler à son secours? Quand celui-ci prononça son prénom avec une douceur sans nulle pareille, Mildred comprit immédiatement que son petit jeu de séduction avait fonctionné. C'était tout bonnement délicieux! Un long frisson glissa le long de son échine alors que l'homme ardemment désiré tombait tête première dans son piège de séduction. Constantine avait-il réellement conscience de ce qu'il venait de dire? Savait-il qu'il venait de poser un pied dans la fosse aux léopards? Manifestement non, alors qu'il osait donner carte blanche au moindre des désirs de la torride romancière en mal d'Amour. Toujours le dos tourné, un sourire aiguisé naquit sur le visage pâle de la diabolique séductrice, tandis qu'elle soulevait un sourcil en guise d'exquise surprise. L'homme était prêt à accepter la moindre de ses doléances. Quelle aubaine! Ses pommettes saillantes s'empourprèrent alors qu'elle ressentait la divine sensation de se retrouver en face d'un Djinn venant tout juste de jaillir de sa lampe magique.

"Sérieusement? Vous répondrez à toutes mes attentes? Quelles qu'elles soient? " demanda-t-elle avec une fausse délicatesse, alors que tout son corps brulait de se jeter sur l'offrande tendue.

Spirale flamboyante de chevelure rousse, la tornade Mildred Magpie fit volte-face pour figer un regard de braise sur son si séduisant interlocuteur.

"Je peux vraiment tout vous demander? " répéta-t-elle d'une voix aussi suave que sensuelle, alors qu'elle avançait lentement et assurément en direction de Constantine. Ce dernier se rendait-il compte qu'il était devenue une proie? Un vulgaire gibier? Car en effet, il brillait dans le regard de la sulfureuse quadragénaire, le même éclat que celui d'une louve ayant dénichée un daim égaré au fin d'une clairière perdue. Bref répit avant l'assaut, la cougar en mal de tendresse se figea dans une pause aguicheuse alors qu'elle se trouvait à moins d'un mètre du roi des Mystère. Une main posée sur ses hanches, l'autre démêlant une mèche tortueuse de sa chevelure de feu ; Mildred finit par prononcer le vœu qui lui brulait ardemment les lèvres.

"Mais je ne désire qu'une chose, Monsieur Égalité... " Sa main ciselée quitta alors ses cheveux, pour venir caresser délicatement la joue de l'homme qui concentrait tous ses désirs. Aussi audacieuse que passionnée, elle exprima, on ne peut mieux ses intentions :  "Vous! Je ne désire que vous!" Sourire malicieux, elle agrémenta sa déclaration d'une petite boutade ironique à l'égard de Constantine et sa maitrise partielle des sous-entendus  : "Le message est-il assez limpide pour vous, monsieur Égalité? " Puis la malice se transforma en passion enflammée alors qu'elle reprenait ses troublants aveux : "Vous croyez au coup de foudre, Constantine? Car moi, oui! Je suis tombée amoureuse de vous dès l'instant où j'ai croisé votre regard! " Certes il s'agissait d'un demi vérité puisque la première chose qui avait réellement attiré le regard de l’affriolante sorcière n'était autre que le fessier musclé du beau Constantine. Mais quoi qu'il en soit, les lèvres de la torride romancière commençaient déjà à s'entrouvrir dangereusement ; Dernière alerte avant qu'elle ne se jeta goulument sur l'homme désarmé pour l'embrasser avec une fougue impressionnante! La distance était brisée alors que ses obus vinrent s'écraser magistralement contre le torse du gardien des Mystères, et qu'un bruit de succion salivaire accompagna sa langue de pie venant s'enrouler passionnément autour de celle du pauvre Constantine capturé. Comme dans un pas de tango argentin, l'un des cuisses de la libidineuse sorcière se souleva pour glisser sensuellement le long de la jambe offerte par l'hôte des lieux. N'était-ce point le début d'une merveilleuse romance? L'arrivée tant attendue du grand Amour dans la vie si solitaire de Mildred Magpie?

L'interminable baiser s'acheva dans un claquement sonore impressionnant, alors que la romancière ne voyait plus d'entrave à son désir.

"MwaaAAAa! Constantiiine! Si vous saviez combien j'attendais cet instant! Vous disiez être un sauvage : Alors prouvez-le moi sur le champ! Faisons l'amoOour comme si nous n'étions que deux bêtes sauvages! " éructa-t-elle avec une ardeur aussi brulante que les flammes de l'enfer.

Ivre de désir, la torride romancière poussa sans ménagement Constantine sur la surface de son propre bureau, sans même prendre le temps d'en enlever les nombreux et précieux documents qui s'y trouvaient éparpillés.

"Mon beau et mystérieux Constantiiine! Je vous veux pour MOI! Rien que pour MOI! Pourquoi se soustraire à l'évidence? Nous sommes faits l'un pour l'autre! Imaginez juste tous ce que je suis en mesure de vous offrir... "  

Face à ce corps masculin étendu et si délicieusement offert, Mildred n'était plus en mesure de réfréner ses pulsions. N'ayant plus de temps à perdre, et sa combinaison léopard n'offrant guère de facilité quand il s'agissait de s'en démunir ; Elle déchira fougueusement le haut boutonné en poussant un geignement de bête sauvage. Violemment éjecté, un bouton du corsage léopard vint frapper en pleine tête le malheureux Constantine, alors que la cougar, obus au vent, s’apprêtait à bondir sur lui...

Constantine allait-il définitivement passer à la casserole? Ou trouver la ressource et le temps de formuler une dernière volonté avant que le sorcière ne fonde sur lui ? Dans tous les cas, il n'y avait plus le moindre mystère quant aux intentions de la scandaleuse et sulfureuse romancière...  


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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeDim 2 Déc 2018 - 16:33
Un éclair bref et le type tombe au sol après une série de spasmes.

- Qu'est-ce qu'il lui a fait ? " Je scrute l'écran avec une attention curieuse. Du fond du canapé, lové contre moi, Husni me dévisage avec un sourire amusé, incertaine.
- Il l'a tasé. Je fronce les sourcils.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? "

Husni découvre à peine que la magie existe, dans un coin de son univers dont elle n'a aucune conscience. Elle prend lentement conscience, moldue élevée par des moldues, des raisons de mes comportements déplacés et du gouffre abyssales de lacunes qui constitue mon rapport à son monde à elle. Je suis subjugué, chaque jours depuis que je la côtoie, de découvrir combien leur société est riche et combien nous n'y sommes pas du tout adapté.

Je peux me permettre librement désormais d'être curieux de tout, du système de branchement du frigidaire jusqu'à la télévision que nous regardons actuellement. Je suis subjugué par leurs journaux fixes, par l'ingéniosité de leurs outils électroménagers. Je découvre un peu leur culture, leurs films, leur musique, et suis scandalisé de la perte que cela représente pour un monde sorcier autocentré sur lui-même.

- C'est une boîte qui génère des impulsions électriques. Ça fait mal, et ça paralyse le système nerveux.
- C'est quel genre de sensation ? " Elle hausse les épaules.
- Je ne me suis jamais fais taser de ma vie, figures toi. Ça doit ressembler à… Tu te souviens pendant notre weekend, quand on est allé faire un tour dans les champs et que tu as touché la barrière ?
- J'ai hurlé. Comment l'oublier ? Husni rigole avec un air moqueur. Comment voulait-elle que je devine qu'ils enfermaient leurs animaux dans des enclos protégées par des câbles capable de provoquer de la douleur quand on les touche ?
- Décuple ça très fort et peut être que tu approcheras de la vérité. " Conclu-t-elle en se tournant vers la télévision. Je la sers doucement contre moi, songeur.

***


Les dents qui mordent sensuellement la lèvre inférieur de Mildred Magpie auraient clairement dû me mettre sur la voix. Il me semble inconcevable, à postériori, de n'avoir pas su me méfier de ses balancements de hanches irrévérencieux, de ses regards par en-dessous, de ses battements de cils suppurant, des mouvements audacieux de sa bouche dans ma direction.

Lire les signes, Constantine. Interpréter les signes. En tirer des conclusions.

Mais non, incapable, incapable Constantine qui même après vingt ans d'expérience est encore incapable de comprendre ce que les femmes attendent de lui. Même si, comme Mildred Magpie, elles lui agitent des drapeaux rouge sous le nez où lui mettent des coups de pieds dans les genoux. Je me convainc assez moi-même que, résolu à ne rien voir, je fais très bien semblant qu'il ne se passe rien. En fait, il paraît que la vie ne fonctionne pas comme ça. Et je regrette instantanément l'ouverture que je permets à Mildred.

Mais qu'est ce qui m'a pris ?

Je vois le frisson ostensible qui parcourt son échine pulpeuse. J'ai un instant de confusion lorsqu'elle se retourne. Il me semblait lui faire une proposition presque décente, claire, concise, qui était censé nous donner du temps pour apprendre à nous connaître en douceur, ce qui m'aurait probablement permis à terme d'accéder à ses désirs.

- Sérieusement ? Vous répondrez à toutes mes attentes ? Quelles qu'elles soient ?
- Heu. " Dans un geste qui m'évoque vaguement la présence d'une figure horrifique possédée par un esprit dérangé, elle se retourne lentement. J'ignore très franchement à cet instant ce que je trouve le plus terrifiant : parler à son dos, où constater le changement de son visage. Une alarme s'allume dans mon cerveau et j'étouffe un rire nerveux alors que Mildred ondule vers moi, en répétant sa question sur un ton qui indique qu'elle ne souhaite plus parler commerce.

Si j'ose dire.

J'ai du mal à déterminer, en fixant ses yeux, si elle a hâte de s'accoupler avec moi, ou plus simplement de me cannibaliser. Une interrogation qui me tire un sourire sobre. Concilier ces deux états semble mener à un compromis relativement gênant, en ce qui me concerne. Le terme " bouffer " prend un sens qui me pousse à contourner le bureau pour le mettre entre nous. Et si je lui jetais un objet au visage avant qu'elle ne soit trop proche ?

Peut-être qu'elle le prendrait mal.

Je respire à nouveau lorsqu'elle s'immobilise d'elle-même. J'ignore par quel procédé incroyable elle parvient à me faire sentir la couche suppurente de sexe qu'elle dégage, mais je la sens beaucoup trop proche à mon goût. Elle serait parfaite, de l'autre côté de la porte. Farouche, elle glisse une main dans ses cheveux, me toise, et déclame un préambule sonore qui me fait tressaillir : " Mais je ne désire qu'une chose, Monsieur Égalité... Ho, non. Vous! Je ne désire que vous ! " Je cligne des yeux plusieurs fois comme un imbécile. " Le message est-il assez limpide pour vous, monsieur Égalité?
- Nickel. Je commence tranquillement à suer. Je ne comprends pas ces femmes qui n'ont pas la patience et le charme de ce concept vraiment rassurant qu'on appelle la séduction délicate. Mildred esquisse une moue incroyable et m'achève en trois phrases :
- Vous croyez au coup de foudre, Constantine? Car moi, oui! Je suis tombée amoureuse de vous dès l'instant où j'ai croisé votre regard!
J'ai un mouvement de recul et retient une exclamation d'incompréhension. A-t-elle vraiment prononcé les mots que je pense l'avoir entendu prononcer ? J'ouvre la bouche pour tenter de la raisonner malgré le vide abyssale qui s'est créé dans mon esprit à l'instant exacte où les notion d'amour ont franchis ses lèvres pour me heurter brutalement.

Je ne rêve pas, c'est bien la première fois que je la rencontre réellement ?

- Mais enfin… " L'impact du corps chaud de la romancière interromps brutalement ma pauvre tentative. J'ai à peine le temps de suffoquer qu'elle force le passage, introduit sa langue dans ma bouche, colle sa cuisse contre la mienne et son genoux à une proximité paralysante de mes parties génitales. Il me semble qu'un espèce de cris étouffé tente de se frayer un passage dans l'échange imprévu de salive et meurt pitoyablement en pleins effort. Je ferme un peu la bouche et réprime de justesse un réflexe de défense brutal, à deux doigts de lui mordre profondément la langue pour qu'elle recule.

Ho mon dieu, suis-je en train de me faire abuser sexuellement ?

Je n'ose pas bouger sur le moment. J'ai peur que ses mains rentrent en contact avec quelque chose, ou pire, sentir l'appointement de sa rotule remonter encore plus loin. Je ne suis pas sûr de pouvoir garder mon calme si cette sensation venait à exister. Au moment où je pense vaguement à mourir asphyxié, incapable de bien comprendre comment autant de salive a pu se retrouver dans ma bouche aussi promptement, Mildred romps l'étreinte. J'inspire, esquisse un geste pour me dégager, accuse une déflagration sonore très proche de mon tympans. Je ferme les yeux sans comprendre pourquoi elle hurle mon nom.

- Vous disiez être un sauvage : Alors prouvez-le moi sur le champ! Faisons l'amoOour comme si nous n'étions que deux bêtes sauvages! "
- Mais…

Non, ce n'est absolument ce que j'ai dit ! Fascinante capacité à interpréter un mot qui n'a absolument plus rien n’a voir, je suis convaincue qu'elle SAIT qu'elle a modifié le contexte. Mais quel culot. Retourner un aveux si franc contre moi de cette manière mériterait que je la gifle.

Je l'aurais probablement fait - probablement - si elle ne m'avait pas vivement poussé contre mon bureau (et si un tel geste n'impliquait pas de dire adieu à son argent à tout jamais.) Ma réflexion se paralyse totalement. Je l'entends me hurler des choses qui semblent vaguement cohérentes, mais issue d'un contexte excessivement trouble et dont je n'ai pas très envie de faire partie. Très vaguement, dans le lointain de ma conscience, je me demande comment je suis censé réagir, ce qu'il est à propos de faire lorsqu'on se fait agresser sexuellement par une femme. Il me semble que ce sont des situations assez rares, et je ne crois pas connaître de ligne de conduite pratique à appliquer dans ce genre de cas. Je me surprend d'ailleurs à en chercher une, moi qui ne suis pas conçu pour respecter la norme. Un bruit de déchirure me fait cligner des yeux et je baisse instinctivement la tête lorsqu'un projectile non identifié me heurte sous l'arcade sourcilière. J'ai à peine le temps de déterminer si oui ou non, la douleur vive qui a traversé mon œil est un dégât qui mérite qu'on s'y attarde que quelque chose d'autre heurte mon regard avec nettement plus de violence.

Mildred me présente ses seins.

Dans l'appareil le plus simple.

C'est à dire sans appareil du tout.

Mon Dieu. J'ai créé un monstre.

Je suffoque, tâtonne derrière moi, acculé, à la recherche d'un objet, n'importe quoi, à mettre entre elle et moi. Ma baguette, par exemple. Ma baguette de sorcier. Ma main heurte une pile de feuille. Incapable de réfléchir, mon corps bouge tout seul dans un élan de panique, assaillit par le clignement de la suprême urgence, parce que le corps demi-nu de Mildred se rapproche et que tout mon corps est raidit, sauf la partie qui devrait l'être pour assumer une situation pareille. Sous une pile de dossiers désordonnés, je sens une boîte dure, qui traîne sur mon bureau depuis des années probablement. Mes doigts se referment dessus.

Le taser crépite, hésite un instant, perturbé, et éjecte brutalement une salve amoindrit par les flux magiques puissants du Département et un manque d'utilisation. La décharge repousse Mildred et se déverse en partie dans mon propre organisme, conduit par le contacte de la peau de la journaliste. Sonné, je sers les dents tandis que Mildred chancèle en face de moi.

- Mildred… ! " Je me redresse en chassant les fourmis électriques qui parcourent mon bras et en remerciant je ne sais qui d'avoir empêché le pistolet de se décharger à pleine puissance. Mildred étendu, inconscient sur mon parquet est définitivement la dernière chose que je souhaite. Mais ne plus la sentir contre moi est un soulagement. Je m'empêche de tendre la main, de peur de rencontrer une partie de son anatomie que je n'aurais pas désiré contre moi. " Merlin, Mildred, je suis désolé. " Je m'approche un peu en trébuchant, sincèrement horrifié. Elle va probablement me tuer sur place, ou ne plus jamais accepter de traiter avec moi. " Je suis désolé, c'était un réflexe malheureux. " Un peu agité nerveusement, j’interdis le fou-rire hystérique qui escalade ma poitrine de jaillir. " Mon dieu, je suis sincèrement… Ca va ? " Je lui prends doucement l'épaule pour tenter de voir son visage.

Faites qu'elle ne soit pas adepte de la douleur dans le plaisir je ne suis pas capable d'assumer ça.


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Mildred Magpie
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeMer 19 Déc 2018 - 9:30
Les signaux étaient clairs, alors que Constantine libérait son corps entier de toutes entraves protectrices, en étirant  notamment ses bras derrière lui en signe d'offrande ; D'un geste de la main, il éjecta même une pile de feuille qui obstruait leur futur terrain de jeu charnel. Porté par son instinct, le patron des mystères voulait le faire là, tout de suite, sur la surface même de son bureau! Comment résister à pareille friandise masculine si gentiment offerte? Mildred s'en pourléchait ses lèvres protubérantes à l'idée de goûter à ce fruit mystérieux. Rythmant les derniers pas la séparant encore de sa gâterie étendue, les seins énormes de Mildred rebondissaient dangereusement par dessus son corsage explosé. L'homme était enfin à portée de ses griffes de cougar. N'écoutant alors que sa violente pulsion sexuelle, Mildred bondit, cuisses ouvertes et corps à moitié dénudé, sur le si désirable et torride Constantine. Que se passa-t-il alors? Même Mildred ne saurait le dire, alors que la définition même du coup de foudre s’exécutait au sens propre comme au sens figuré. De toute sa vie de sorcière délurée et lubrique, elle n'avait éprouvé un orgasme à la fois si violent... et si rapide.

En effet, aussi insensé que cela puisse paraitre, la romancière n'eut à peine le temps d’atterrir et d'entrer en contact avec le sensuel Constantine, que le décollage fut immédiat et prodigieux. Une décharge sensationnelle envahie la carcasse de la journaliste à scandale, comme si un million de fourmis électriques venaient d'envahir sa fosse innommable pour l'embraser depuis l'intérieur. Se raidissant mécaniquement comme un suricate à l'agonie, le corps entier de Mildred finit par s'ébrouer de façon burlesque ; Chacune des secousses électriques étant accompagnée de puissantes vocalises, où s’entremêlaient à la fois les miaulements exaltés d'une chatte en chaleur et les bêlements terrifiés d'une chèvre voyant pour la première fois un loup pénétré dans son enclos. Combien de temps dura ce prodige électrique? Une seconde? Une éternité? Même Mildred Magpie ne saurait le dire, alors que ses lourdes fesses se trémoussaient malgré elle, dans ce qui s'apparentait à un twerk inqualifiable. Sa chevelure de feu ébouriffée au dessus de son crane, Mildred finit par écarter ses bras comme une cavalière fusillée en pleine cavalcade. Bouche ouverte immense, elle poussa un dernier et vibrant miaulement tandis que ses pupilles dilatées glissèrent sous ses paupières ; Puis dans un dernier arc électrique, elle s'effondra en arrière sur le parquet ciré des Mystères... Le corps aussi flasque qu'une vieille méduse jetée sur le sable fin de Corse.  

Ce qu'elle venait de ressentir et d'éprouver, tenait littéralement du prodige! Que dis-je? Il s'agissait d'un miracle sexuel! Le genre de prodige surnaturel qui dépassait l'entendement, et qui ne pouvait être accompli que par une entité supérieure. Jamais un homme ne lui avait procuré un tel plaisir, à la fois aussi brutal et délicieux. Bien plus qu'un orgasme en mode ultra accéléré, il s'agissait avant tout d'une révélation pour la sorcière presque quinquagénaire. Constantine Égalité était l'incarnation même du coup de foudre! Comme quoi à tout âge, la vie pouvait encore réserver de merveilleuses surprises et de divine rencontre. Le visage encore étiré, non par ses liftings mais par la tension générée, Mildred éprouvait les pires difficultés du monde à émerger de son nuage électrique. Surgissant des limbes, la romancière entendit une voix prononcée son prénom. Entrouvrant légèrement ses paupières closes, elle se demanda un instant ce qui venait de lui arriver, tandis que le visage soucieux de Constantine se penchait sur elle.

"OoOoh mon Dieu! Constantine... " gémit-elle d'une voix encore chevrotante. Glissant sa main de manière alanguie dans sa chevelure rousse hérissée, Mildred peinait à retrouver ses esprits. C'était le trou noir total. Comme foudroyée par ses ébats avec le patron des Mystères, elle cherchait à comprendre les origines d'un tel prodige. En plus d'être un gentleman attendrissant, Constantine se révélait profondément altruiste alors qu'il s'excusait presque de lui avoir procurer un plaisir si intense. Quelle empathie! Quelle classe! Quel homme! Mildred Magpie tombait sous le charme de ce mystérieux personnage, qui se révélait définitivement sous les traits de ce prince maintes fois attendu et espéré ; Celui qui dans les contes de fée, osait d'un baiser extirper les princesses de leur longue torpeur enchantée. En le voyant se s'excuser et se lamenter comme un jeune chiot abandonné, Mildred se demanda si Constantine cherchait à se rassurer où s'il était véritablement à son premier coup d'essai... N'avait-il jamais vu jouir une femme? Éprouvait-il un déficit de confiance sur ses compétences sexuelles ? Ou était-il encore puceau à son âge? Rien ne pouvait attester une chose plus que l'autre, si ce n'était qu'il était particulièrement attentionné alors qui se souciait de l'état de santé de sa partenaire, en posant une main délicate sur l'épaule de Mildred.

"Mais pourquoi vous excuser? En quoi est-ce un réflexe malheureux que de rendre heureuse une femme? C'est plutôt à moi de vous remercier pour ce prodige... C'était tout bonnement fantastique, et si surprenant... " Mildred posa sa main encore frémissante sur la joue de l'homme prodigieux, avant de lui faire un incroyable aveu. "De toute ma vie! Jamais un homme ne m'avait procuré un plaisir aussi soudain et intense! Jamais je n'avais ressenti un tel sentiment d'osmose, un désir aussi partagé, comme si nos deux corps étaient foudroyés l'un à l'autre! C'était magique... "

Nul doute que si Mildred serait furibarde si elle venait à découvrir les dessous de ce coup de foudre, qui ne résultait en vérité que de l’intervention électrique d'un taser. Si ce dernier ferait un malheur dans sa collection de sex-toys, Mildred n'était pas prête à entendre la vérité. Malgré son réflexe d'auto-défense parfaitement compréhensible, l'utilisation du-dit objet risquait de plonger le malheureux Constantine dans une terrible bataille judiciaire. Une bataille que finirait tôt ou tard par remporter Mildred Magpie, tant la justice du Monde Magique était corrompue à la cause du plus offrant. Le patron des Mystères se retrouvait au centre d'un terrifiant dilemme dont lui seul détenait la réponse. Allait-il cracher la vérité à la face de cette hyène lubrique et obsédée? Où allait-il chercher à tirer profit de ce quiproquo électrique?

Pour l'heure Mildred Magpie cherchait vainement à couvrir ses imposantes mamelles en tirant sur le motif léopard de son corsage sauvagement déchiré. Autant habillé un géant avec les vêtements moulant d'un nain! Malgré ce spectacle pathétique, la romancière s'accouda et fixa longuement l'homme encore à son chevet. Elle finit par lui poser la question qui lui brulait les lèvres.

"Constantine? Quel est votre secret? Je veux dire... Jamais un homme ne m'avait procuré un plaisir aussi soudain et intense, et je m'interroge si nous serions pas fait l'un pour l'autre. Je suis consciente que nous ne nous connaissons à peine... mais parfois le corps et le cœur expriment ses propres vérités. " Elle marqua un léger temps d'arrêt, se mordillant avec délice la lèvre inférieure. "Vous voulez que je vous dise? Bien plus qu'un prodige, je pense que ce que nous venons de vivre relève de ce que l'on appelle communément : Un coup de foudre... "

Pauvre Mildred... Constantine allait-il jouer les témoins de mariage et lui présenter son Taser, afin de les unir l'un et l'autre jusqu'à la mort et la batterie électrique les séparent?


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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeMer 6 Fév 2019 - 0:30
Évidemment lorsque je pose la main sur l’épaule tremblante de Mildred Magpie, une partie de moi refuse strictement de faire face à la situation.

Les soubresauts ponctués de spasmes, les élancements névralgiques appuyés de gémissements bestiaux qui n’évoquent rien qui ne soit gênant, la torsion sirupeuse des lèvres de ma si précieuse journaliste, tous ces signes excessifs sont filtrés et analysés par mon cerveau comme une forme somme toute normale, banale, de réagir à une électrocution. Je ne peux pourtant endiguer totalement la sensation profonde de malaise qui commence à m’envahir, parce que je sais bien malgré moi que la réaction de Mildred ne ressemble absolument pas à ma propre expérience, encore moins aux représentations que j’ai analysé de gens foudroyés par un taser, et même si je conçoit logiquement que le choc n’a pas dû être aussi douloureux qu’il aurait dû, il est malheureusement inconcevable que les trémoussements de Mildred soient une réaction commune. La diversité et les octaves abordées cependant durant l’acte qui ne dure, me semble-t-il, que quelques brèves secondes d’une longueur terrifiantes, rendent l’interprétation de la scène qui se déroule littéralement sous mes yeux – Mildred ramone le parquet avec une précisions dévastatrice- quelque peu difficile.

Quand j’y repense à postériori il me semble évident qu’elle ne criait pas de douleur, mais franchement sous le choc, je n’aurais pu me défendre d’émettre un doute. L’idée qui me traverse l’esprit au moment où je me penche vers elle, et qui me souffle qu’éventuellement elle vient de passer un excellent moment d’épanouissement physique, est aussitôt rejetée par mon besoins absolu de ne pas partager ce scénario avec elle. Lorsqu’elle ouvre les yeux sur moi, j’ai encore le très vague espoir qu’elle n’a pas eu trop mal, mais qu’elle a compris le message.

Déplorable naïveté.

- OoOoh mon Dieu ! Constantine… » frémit-elle en fouillant le plafond du regard avec l’assiduité d’un toxicomane en plein trip de MD. Ce ton ne me dit rien qui vaille, et j’assume assez mal qu’elle trouve de la décence dans le plaisir de m’appeler par mon prénom. Je tente un sourire qui se fige en une grimace probablement informe de stresse et d’envie de ne pas être là. Elle fourrage dans ses cheveux électrisés, se tortille avec la décence de Joséphine dans ses meilleurs jours, et je recule méthodiquement en la voyant ouvrir la bouche. Ses paroles ont sur moi un effet terrible. Il me faut un certain temps pour assimiler le déluge d’absurdité qu’elle me jette avec la volupté d’une femme comblée et satisfaite. Très bien, je ne suis pas expert, mon corps est biologiquement assez peu propice au fait de comprendre réellement comment fonctionne le plaisir d’une femme, mais il y a deux trois choses que j’ai apprises et il me semble vraiment impossible qu’une décharge de 6000 volt puisse, d’une manière ou d’une autre, provoquer un orgasme. Je saisis dans son regard trouble comme une forme incertaine les questionnements qui la traversent et n’ose la toucher de peur d’en éveiller la conscience. J’espère, dans le secret de mon coeur, que Mildred va trouver seule la force de se lever et quitter mon bureau assez prestement pour que je puisse me remettre de mes émotions. Mais elle reste négligemment couchée par terre, étalée comme une bienheureuse qui découvre qu’au fond le plancher n’est pas si mal, et qu’elle s’y plairait d’autant mieux si je me donnait le peine de lui servir d’appuie-tête. Étrange considération s’il en est. J’ai retiré ma main de son épaule, je la scrute, incertains, et anticipe ce moment effrayant où je vois ses lèvres se remettre à bouger. « Ha mais... » Mildred pose sa main sur ma joue. Pour la énième fois, ma phrase ne trouve pas sa fin, et j’accueil avec la vacuité du désespoir une résignation profonde alors qu’elle epelle langoureusement sa tirade dytirambique sur mes supposées compétenses.

Je suis surpris. Je ne crois pas avoir fais défaut à mes anciennes amies -à moins que je ne l’ai jamais su- mais imaginer une seconde qu’une femme aussi active que Mildred Magpie qui a probablement dû sauter la moitié du monde magique, consentant ou non, puisse me décrèter un talent si au-delà de l’ordinaire, est un choc. Je reste coi, en tâchant de respirer profondément avec la grâce du silence, cherchant despéremment un moyens de me tirer de ce mauvais pas. Mildred tente d’une main de couvrir sa poitrine avec les lambeaux de vêtements qui lui reste, se redresse et m’empêche de réfléchir en amorçant un nouveau discours qui se conclue magistralement par une assertion qui me fait souffler du nez.

Je pourrais lui dire la vérité. Elle serait simple, directe et peut être un peu douloureuse mais aurait le mérite de faire cesser céant tous faux espoirs. Je pourrais lui glisser sous le nez le petit boîtier moldu et le lui proposer comme jouet pour ses futurs plaisirs solitaires, la renvoyer ainsi dans ses humiliations et faire en sorte qu’elle ne remette jamais les pieds dans mon bureau -et surtout sa langue dans ma bouche,- mais nous savons tous que ce serait le meilleur moyens pour entendre parler de Mildred Magpie comme jamais je n’en ai entendu parler auparavant.

Mildred a détruit des réputations. Et la sienne implique clairement qu’on ne lui dit pas non.

Par ailleurs, je vois toujours dépasser son portefeuille, quelque part. Et puis, je me demande.

Je me demande ce qui peut pousser ce genre de femmes, qui ont tout, à se comporter comme si elles n’avaient rien. Je me demande à quel degret le manque d’affection profond de Mildred Magpie est-il réel pour qu’elle s’imagine aussi vite épanouie dans les bras d’un homme qu’elle connaît si peu. C’est assez étrange, car malgré ce qu’il vient de se passer et la certitude foncière que je ne veux plus jamais sentir contre moi la chaleur de son corps, elle m’inspire une sorte de bienveillance et -oserais-je le dire- d’attendrissement.

Peut être ne s’agit-il que de mon égo, qui répond à sa solitude par le plaisir de se sentir aimé, je n’en sais rien. Mais il y a quelque chose de la Mildred que j’ai entraperçut quelques -quoi, minutes ?- auparavant, celle qui désirait passer un marché et négociait avec l’avidité d’un serpent ou d’une lionne ayant toujours eu le pouvoir de se débrouiller seule, qui laisse sur la silhouette pathétique étendue à mes pieds une éspèce de curiosité comme celle qu’ont les enfants pour quelque chose de dangereux et d’un peu repoussant. Quelque chose qui, par définition, attire irréstiblement mon intêret et me donne envie de voir de quoi il est question. « Mildred. Amorces-je avec ce ton absolument docte qu’adoptent tous les hommes qui se sentent le devoir d’expliquer aux femmes pourquoi elles se trompent. Nous nous connaissons peu. Qu’avez-vous entendu de moi, hormis les bruits de couloirs pleins de mensonges qu’on rencontre entre les murs du ministère ? Pensez à votre position. Réfléchissez à votre image. Ne vous oubliez pas dans l’instant d’une sensation accidentelle. Vous ne pouvez vous permettre de vous afficher si vite dans une relation qui pourrait vous décevoir profondément si vous n’y prenez pas garde. Je vous mets en garde, car étant moi même issue d’un milieu où la réputation peut ôter la vie d’un homme, je ne peux vous permettre de vous jeter tête baissée dans quelque chose que vous ne maîtriserez pas et qui pourrait mettre en danger l’empire que vous avez construit autours de vous. Apprenez à me connaître, donnez vous du temps. Ne commetez pas l’imprudence de la précipitation. » Je clos mon discours en otant doucement sa main que je tiens dans la mienne quelques secondes. Je suis excessivement mal à l’aise mais rien ne transparaît sur mon visage que le calme absolu et le désir profond de lui vouloir du bien. Mon hypocrisie est enterrée en moi si profondément qu’elle se garde bien de passer au travers de mon regard, alors que je donnerai probablement la vie de Fabre pour me trouver ailleurs et ne pas tenir ces propos.

Je n’ai aucune idée de ce dans quoi je m’engage. Je ressens juste profondément, attaché à mes tripes comme un poisson au bout d’une ligne, la certitude que tout ce que je pourrais dire ou faire sera une très mauvaise idée.


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Mildred Magpie
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeJeu 14 Mar 2019 - 9:26
Constantine... Constantine... Constantine... La simple évocation de ce prénom à la fois mystérieux et exotique résonnait comme le gage d'un voyage extraordinaire. La promesse d'une aventure fusionnelle qui dépassait les mornes collines anglaises pour conduire dans les sphères merveilleuses du nirvana. Dans l'intime promiscuité qui ponctuait le fabuleux orgasme électrique, la romancière émoustillée ne pouvait que s'abandonner au désir ; Tandis que son délicat prince se prosternait devant elle et retenait sa main volontairement prisonnière dans les siennes. Quel était ce doux parfum qui flottait dans les airs? N'était-ce pas la divine senteur de l'Amour qui venait enivrer ses sens à jamais échauffés par le feu de la passion? Les lèvres encore frissonnantes sous l'effet de ce délicieux supplice, les pommettes toujours irradiées d'une jouissance inaltérable, et son cœur ne cessant de bondir sous l'amas prodigieux de son opulente poitrine dénudée... Plus que jamais auparavant, Mildred était persuadée d'avoir rencontré le véritable et grand Amour ; Le Prince tant attendu qui allait enfin éclairer une existence faite de solitude, et électrifier ses vieux jours...

Certes le discours empreint de raison et d'empathie de Constantine l'incitait à la plus grande prudence. C'était tellement adorable de voir comme il cherchait à la protéger, à sécuriser son empire et sa réputation des affres d'une passion incontrôlable. Mais comment retenir un coup de foudre? Comment ralentir un cœur qui ne cessait de battre la chamade? Comment lutter contre son propre désir? Ne devrait-elle pas tôt ou tard mettre en péril son Empire pour pouvoir enfin s'abandonner dans l'ivresse de l'Amour véritable? N'était-ce pas le prix à payer? Plus les années défilaient devant elle, et plus la fortunée quadragénaire se rendait compte du vide affectif et existentiel qui ponctuait son quotidien. Dans son immense et désert palace doré de Leopoldgrad, elle se surprenait parfois à jouer les soliloques. Plongée entre les bulles chaudes de son jacuzzi ; Combien de fois n'avait-elle pas miaulé des vibrants "je t'aime" plein d'espoir pathétique à son canard vibro-magique. Dans son labyrinthique dressing, elle devait posséder pas moins d'une centaine de milliers de tenues, toutes plus luxueuses et aguicheuses les unes que les autres. Mais à quoi cela servait-il d'en posséder autant? Sans l'ombre d'un homme pour l'admirer et lui chuchoter sincèrement des compliments, Mildred se sentait bien seule face à son reflet. Telle une princesse abandonnée dans sa haute tour en cristal. Et voila comment, elle se retrouvait au beau milieu de la nuit, à engloutir de manière boulimique des dizaines de délicieux cupcakes, en pleurnichant sur son sort...

Le jeune et fougueux Toni avait beau être là. En patch anti-solitude, il donnait clairement de sa personne, jusqu'à frôler l'épuisement. Mais cela n'était et ne restait que du sexe, et non de l'Amour. Au delà de son gout immodéré pour la chose sexuelle, Mildred Magpie voulait ressentir l'aura protectrice et l'amour sincère d'un homme à ses cotés. Au creux de la vague, elle voulait pouvoir exprimer ses doutes en toute liberté, et ressentir cette nécessaire et rassurante présence. Comme cette maudite Isobel Lavespère, elle voulait partager d'incroyable clichés heureux de vacances sur Instamage, et faire jalouser toutes les femmes de la terre. Dans la lumière du matin, après avoir miauler à l'unisson, elle voulait entendre un homme lui susurrer à l'oreille ô combien il l'aimait et la trouvait belle. Pour ses cinquante balais, Mildred voulait s'offrir un mariage inoubliable et légendaire qui resterait à jamais graver dans les mémoires collectives du monde sorcier. Mildred voulait simplement rencontré l'homme de sa vie. Des décennies, elle avait espéré et guetté cette formidable éventualité? Combien de prétendants et faux espoirs avaient-elle dû endurer? Combien de Saint-Valentin maudite l'avait flagellée dans sa chair? La romancière n'en pouvait plus d'attendre! Voila pourquoi, elle jeta un regard de biche éplorée en direction du beau Constantine, quand celui-ci osa lui conseiller de se montrer patiente, prudente... et de prendre son temps. Car justement, le temps, elle n'en avait plus beaucoup à gaspiller.

"Constantine... Si vous saviez, combien de temps j'ai espéré que ne vienne le grand Amour. Je suis si lasse d'attendre... Si malheureuse dans l'infinie solitude que représente ma vie... " Sa voix tressaillit d'émotion, tandis que les larmes inondaient subitement son regard attendri par une sincère dévotion. "Pourquoi devrai-je dissimuler mes sentiments? Taire mes émotions? Depuis la toute première fois où mon regard s'est posé sur *votre fessier* vous, vous hantez ma mémoire et mes nuits. Alors au diable la raison et mon empire, si j'ai la chance de pouvoir bâtir quelque chose de merveilleux avec vous... "

Rarement Mildred ne s'était mise autant à nue devant un inconnu ; Du moins, du point de vue de l’expression de ses sentiments et de son ressenti intérieur. Ce coup de foudre avait réveillé en elle, quelque chose qu'elle pensait mort depuis ses dernières violentes désillusions de la Saint-Valentin. Tel un phénix, elle sentait le feu de la passion renaitre en elle et le désir dangereux de s'impliquer. Certes, elle savait qu'elle s'exposait, et que les hommes comme le disait souvent Roy était sa plus grande faiblesse. Mais comment résister aux attentions délicates de Constantine? Comment ne pas céder à ce charme électrique? Comment refuser la présence d'un aussi joli fessier dans l'immensité désolée de son palace doré? Signe de son déchirement intérieur et de sa respiration haletante, les obus de la romancière amoureuse, qui ne cessaient de se soulever d'émotion, firent craquer encore davantage les coutures de sa combinaison léopard. A ce rythme, elle allait devoir traverser tout Londres en tenue d'Eve... Mais plutôt que de s'attacher à des questions bassement matérielles, Mildred s'élança dans la déclaration la plus sincère d'une vie pourtant pavée de mensonges.

" Je vous prie de m'excuser pour avoir abuser de votre amabilité. Je suis désolée d'avoir manquer de sincérité avec vous. Mais si je suis venue ici, ce n'était ni pour financer vos recherches sur une lotion de beauté, ou pour établir une passerelle commerciale avec votre département... Certes j'aspire à retrouver de ma beauté et de ma fraicheur originelle, mais... " Mildred prit une longue inspiration, avant d'ajouter dans un souffle : "Mais tout cela n'était qu'un prétexte pour vous voir... Vous séduire... et nous aimer... "

C'était la fin du mystère concernant ses intentions. Mildred venait d'ouvrir son cœur, à celui qu'elle envisageait d'ores et déjà comme l'homme de sa vie...


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Constantine Égalité
Constantine ÉgalitéDirecteur du Département des Mystères
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeDim 24 Mar 2019 - 19:18
Je suis à genoux. Le corps frémissants de Mildred prêt de moi diffuse une chaleur profonde et je sens l'effluve de son parfum chaque fois qu'elle s'agite. Je suis à genoux, enfoncé dans la moquettes, inerte. Je suis à genoux, enfoncé dans la moquette, inerte, et je ne comprends pas un traître mot de ce que Mildred me raconte. Je n'ai qu'une conscience très aiguë de la panique profonde qui remonte lentement dans ma poitrine. J'ai un vide derrière les yeux, un néant abscons qui m'empêche totalement de réfléchir correctement à une réaction propice, une formulation, quelque chose, enfin, qui pourrait me tirer de cette situation. Mildred Magpie est toujours couchée près de moi, sa poitrine nue à l'avant de tout ce que mon regard pourrait capter et sur laquelle je prends soins de ne pas poser les yeux. Je suis déconcerté par l'enchaînement des événements, et le sens de ses mots fait très lentement son chemin jusqu'à moi. Un voile est tombé entre elle et mes perceptions. Je la dévisage sans parvenir à trouver une logique à son attitude. Je suis terrifié par la sincérité que je lis dans son regard, par la certitude qu'elle a d'être en train de vivre quelque chose de formidable, par la profondeur évidente de son affection et l'espoir dévorant qu'elle déverse sur moi, et toutes les attentes, tous les désirs, tous les instincts de vie auxquels elle aspire, et je ne comprends pas pourquoi je me retrouve au centre de tout ça, submergé par l'émotion brutale qui la transcende.

Incapable d'imaginer qu'elle ment, je ne parviens pas non plus à concevoir d'être devenu, en l'espace de quelques minutes, de quelques jours isolés et inconnus de moi, l'être suprême auquel Mildred aspire pour combler ses manques. Je ne vois pas comment je peux lui donner le bonheur qu'elle semble chercher désespérément dans l'immense abysse de sa solitude. Elle est dévorée par la faim et je suis ébranlée, profondément, parce que je vois en elle ce que j'étais près de dix ans auparavant au départ de Kathleen, qui était mon monde, mon univers, mon seul appuie pour ne pas sombrer dans l'abandon d'un vague espoir, vivant au travers d'elle, accroché à sa présence, présence qui s'était évaporée brutalement avec l'avoeux brûlant de son infidélité. Je vois précisément déborder de la voix brisée de Mildred le désespoir profond que j'avais ressenti dans l'isolement lorsqu'elle avait quitté l'appartement en me laissant seul avec la mort de Camille, l'incompétence, l'ennuie, l'angoisse, la terreur sourde du sang que je sentais encore sur mes doigts. La solitude contenue dans l'espoir de cette femme qui git à mes pieds me rappelle cette douleur lancinante que j'avais ressenti et j'ignore totalement comment la rejeter d'un bloc, terrorisé de me sentir aussi empathique. Je ne réponds rien pendant un long moment alors que sa voie s'est tue. Elle me dévisage, et je meurs d'envie qu'elle quitte ce bureau pour me permettre de reprendre mes esprits. J'ai encore le goût de sa langue dans la bouche, la sensation de la chaleur de son corps lascif contre mien et des restes d'électricité qui agite mes nerfs en même temps que les siens, par intermittence.

Je suis gêné par ces sensations, gêné par son discours, gêné par la situation, oppressé par ses attentes et à deux doigts de l'assommer.

Je fais un énorme effort de volonté, à la place, pour absorber un rire hystérique. " Excusez-moi. " Dis-je en me relevant. Je trébuche à moitié et doit me rattraper au coin de mon bureau pour ne pas m'écrouler, les jambes coupées. Lentement, j'esquisse un demi-tour, retrouve mon verre, le rempli bien au-delà du raisonnable, en renverse à côté, bien évidemment. Boit à grands traits et repose le verre avec un soupir de soulagement. L'alcool brûlant fouette mes nerfs et je frissonne avant de me retourner vers Mildred qui me dévisage depuis sa position abandonnée, dans l'attente probablement terrorisée de ma réponse. La vérité, c'est que je ne sais toujours pas quoi lui répondre. Elle n'a pas vu le taser, je n'ai pas eu le courage de lui dire et quelque chose me bloque toujours.

Je suis incapable de gérer correctement ce genre de situation.

Je ne sais pas le faire.

J'en suis incapable. J'en ai toujours été incapable.

- Ca va trop vite. Ca va trop vite. " Dis-je sans réaliser que j'ai répété ma phrase, instantanément et spontanément. " Je ne sais pas… Je ne comprends pas… Vous avez… Mais enfin, on ne… " Je m'empêtre dans mes mots, incapable de formuler que sa déclaration me paraît absurde, précipitée, qu'on ne se connaît pas, que je ne comprends pas ce que je ressens actuellement mais rien d'agréable et que j'aimerai juste pouvoir y réfléchir deux minutes, seul. Mon inadaptation profonde aux relations sociales ressurgit brutalement entre nous.

Je ne comprends rien à la situation.

- J'aimerais réfléchir. Seul. " C'est tout ce que je parviens à conclure. J'espère mon ton tranchant et un peu froid, comme pour annoncer le début d'un refus en bloc, mais ne suis pas bien certain de ce que fais passer mon attitude. En vérité, je suis incapable de déguiser quoi que ce soit. Rien ne me semble profondément dramatique et à la fois, tout me semble aussi profondément anormal. A ce stade, je n'arrive même pas encore à me dire consciemment que cette histoire de traité doit prendre un terme, que je ne pourrais jamais faire affaire avec Mildred, et qu'elle m'a manipulé. Je nage dans la confusion d'un genre de situations que je ne veux absolument pas vivre et commence à sentir maladroitement que l'intimité qu'elle m'a imposé brutalement me gêne profondément.


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I've been throwing stones, waiting by the river, I've been on my own, praying like a sinner, and you've been gone too long, I'm waiting out the winter, I've been on my knees, praying like a sinner© by Sun, avatar by hedgekey

Spoiler:
Mildred Magpie
Mildred MagpieLe loup garou bizarre
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Mystère Freeze [Pv Constantine] Icon_minitimeMer 27 Mar 2019 - 9:30
Constantine hésitait. Tel un petit gnou assoiffé qui tergiversait à boire l'eau d'une rivière, de peur de se faire happer le museau par la mâchoire acérée d'un crocodile ; Mais pourquoi diable tortillait-il encore du fessier, alors qu'il venait littéralement d'exploser de plaisir en elle? Si déterminé et diaboliquement efficace quelques minutes auparavant, voila qu'il jouait désormais les timorés. A quelle fin? Pourquoi? Cet homme était une véritable énigme sur pattes, et maitrisait à merveille l'art de se faire désirer. En sphinx de l'Amour, il semblait chercher de la hauteur et évaluer sa position, tout en conservant son aura de mystère. Mildred sentait bouillir le désir aux tréfonds de son âme, à moins que ce ne soit la peur d'un cruel refus. Peut-être savait-il Ô combien Mildred était exigeante en matière d'homme. Doutait-il malgré ses exploits? C'était insensé au vue de son exceptionnel et dernier numéro de voltige électrique. Quelle performance! Même un Toni, au meilleur de sa forme, n'avait jamais à lui arracher un aussi intense et jouissif râle de plaisir. Cet exploit ne pouvait pas demeurer sans suite! La légende personnelle de Constantine & Mildred devait perdurer et s'inscrire dans l'éternité! Pour se rassurer, Mildred se remémora le gout du délicieux baiser échangé. Tout cela n'était que le début d'une formidable aventure. Suspendue aux lèvres de celui qui d'un seul "oui" pouvait d'électrifier à jamais sa vie, la romancière guetta un éventuel genou sur le point de se ployer. Mais point de genou pour aujourd'hui, le petit gnou timoré restait sur sa réserve et ne voulait point rejoindre les flots tumultueux de l'amour partagé...

Plutôt que de l'interrompre, la milliardaire en mal d'amour écouta les justifications floues et bancales que lui servait le patron des mystères. Elle leva même un sourcil circonspect, quand celui-ci manqua trébucher pour se rattraper in-extremis à l'angle de son bureau. Cela ne faisait plus l'ombre d'un doute : Constantine était littéralement fauché par les vertiges de l'Amour. Comme ivre, il titubait sur les bordures d'une fosse innommable, sans oser encore faire le grand saut et plonger dans le délice de la passion. Mais était-ce sa faute? Comme il osait le confesser lui-même : Tout ce déluge de bonheur merveilleux arrivait beaucoup trop vite, et il lui était devenu presque impossible de contenir les battements affolés de son petit cœur. Foudroyée elle-même dans cette tempête du désir, Mildred ne pouvait que confesser l'exceptionnelle fulgurance de cette rencontre, qui était passée du stade "inconnu", à celui "d'associé en affaire", pour s'achever en 'Amants fougueux et électriques". Pourquoi s'empresser? Pourquoi ne pas savourer? N'avait-elle pas attendu près de trente longues années qu'un prince vienne frapper à la porte de son donjon? Ne pouvait-elle pas attendre quelque jours, semaines, voir quelques mois de plus?

De plus, cet endroit était beaucoup trop bordélique et poussiéreux pour recevoir les honneurs d'une déclaration d'Amour. C'était indigne du conte de fée qui était en train de se tisser dans sa tête. Où était le romantisme dans cette caverne d'homme célibataire? Ou se trouvait le fameux coucher de soleil en arrière plan? A moins que ce ne soit la lumière tamisée de la lune se reflétant sur la surface de l'eau? Où diable étaient donc passés le galop enchanteur des licornes, les dauphins bondissant, les ailes de papillons frétillantes? Non, non et NON! Après une vie à attendre cet instant magique, Mildred était en droit d'espérer un cadre plus enchanteur! Si Constantine devait ployer le genou devant elle, il le ferait sur un tapis de roses écarlates et parfumées! Pour toutes ces délicieuses raisons, Mildred Magpie était prête à accepter le temps mort imposé par l'élu de son cœur. Ce dernier devait retrouver ses esprits, encore obstrués par la vision dénudée des imposantes mamelles de la lubrique Diva de Bristol. Autant de sex-appeal dévoilé en si peu de temps, cela devait forcément le bousculer dans son for intérieur. Il voulait du temps pour réfléchir seul? Soit! Il en aurai...

Avant de délivrer sa réponse ; Mildred prit une longue inspiration, qui n'eut pour résultat que de faire craquer encore davantage sa combinaison moulante, dont le décolleté lorgnait à présent jusqu'à son nombril. Mais cela ne semblait gêner nullement l'impudique sorcière...

"Je vous comprends. Je ressens moi-même le besoin de laisser murir le fruit de cette fabuleuse rencontre. Une telle osmose ne se vit pas tous les jours, et je peine également à me remettre de mes émotions... " Son regard se plissa de compassion, avant que ses lèvres ne formule le même souhait  que Constantine : "Oui. Donnons-nous du temps pour mieux réfléchir... " Avant d'ajouter son grain de sel, et exprimer son obsession possessive : "Du temps pour mieux concevoir le prodige qui vient de se réaliser. Un répit pour nous remettre de cet incroyable coup de foudre... "

Sans même en demander l'autorisation au propriétaire des lieux, Mildred se dirigea vers l'angle du Bureau des Mystères, où trônait un porte-manteaux bien garni. Dès lors, la romancière culottée saisie une cape à sa convenance, qu'elle enroula autours de son courbes mises à nue. Inutile de provoquer une émeute, ou d'inciter d'autres hommes que Constantine à fondre pour ses charmes voluptueux. Soucieuse de produire son petit effet, elle fit onduler une dernière fois son bassin alors qu'elle se dirigeait sensuellement vers la porte du bureau ; Posant sa main de panthère sur le loquet, elle jeta un dernier regard fougueux par dessus don épaule dénudée, pour délivrer une dernière recommandation à l'homme qu'elle conduirait de gré ou de force devant l'autel de son mariage.

"Mais ne soyez pas trop long à vous décider, tout de même... Car mon corps entier brûle de désir pour vous. "

Elle ajusta un dernier clin d’œil à SON Constantine, tandis que sa langue humectait avec délice les parois vernis de ses lèvres aguicheuses. La prochaine fois, il n'aurait d'autres choix que de céder à ses avances! Le Constantimoré allait céder la place au Constantélectrique! Et ce jusqu'à la mort les sépare! Après ce dernier message sensuel, gage de lendemains enchanteurs, Mildred disparut dans un dernier craquement d'étoffe de sa combinaison léopard...

[Rp Terminé]


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