[St-Val] Pas trop mal ? (Mafalda)

14 Février 2006, St-Valentin, Bibliothèque, avec Mafalda Frigg.

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Avec un long soupir fatigué, Natasha posa son sac de cours sur une des tables et se laissa tomber sur une chaise. Elle se massa la nuque, ferma brièvement les yeux puis sortit ses parchemins de Métamorphose.

Les quatre heures de cours avaient été éprouvantes et un grand mal de tête lui vrillait le crâne. Elle passerait à l’infirmerie en allant à la Grande Salle mais pour le moment, il lui fallait finir ce devoir. Elle leva un instant les yeux vers Mafalda, qui s’était assise en face d’elle, et lui demanda, avec une grimace compatissante :

-J’espère que tu n’es pas trop éreintée à cause des cours. Tu n’as pas eu de chance, le niveau était assez élevé aujourd’hui. Ce qui est tout de même hallucinant, on aurait pu croire que les professeurs se contenteraient d’aborder des sujets basiques, accessibles à tous ou presque, avec ce qui se passe non ?

Natasha soupira longuement puis poursuivit :

-J’ai un devoir de Métamorphose à conclure, je devrais en avoir pour une demi-heure, tout au plus. On pourrait discuter après, si tu veux ? Histoire de passer le temps…

Elle réprima un bâillement, s’étira une nouvelle fois puis se leva promptement.

-Je vais chercher un bouquin, je reviens rapidement, s’exclama-t-elle distraitement.

La Serdaigle fit quelques pas en direction du rayon voulu puis s’arrêta brusquement, une douleur atroce lui tordant le ventre. Elle revint promptement vers Mafalda, le visage déformé par la douleur et jura silencieusement. Elle n’était vraiment pas habituée à avoir quelqu’un qui devait la suivre partout où elle s’aventurait.

-Pas trop mal ? grimaça-t-elle alors en s’excusant du regard.

Elle enjoignit ensuite la Poufsouffle à se lever, ayant réellement besoin de l’ouvrage qu’elle allait chercher. Elle retint un soupir, saisit le bouquin et reprit sa place d’origine. Natasha avait pour habitude d’utiliser une multitude de livres en faisant ses devoirs, souhaitant vérifier tel ou tel fait et elle pressentait que la demi heure à suivre n’allait pas être très amusante.

Comme elle l'avait imaginé, la matinée n'avait pas été des plus amusantes, et elle avait même failli s'endormir pour de bon pendant le cours d'Arithmancie. Enfin, au moins, elle aurait eu la confirmation qu'elle avait eu raison de ne pas choisir cette matière où s’enchaînaient des calculs sans fin, qui ressemblaient parfois davantage à une langue étrangère qu'à de l'anglais. Mais le pire restait le cours de Sortilèges, où tous les élèves avaient affiché une expression concentrée et où elle avait presque pu entendre la peau de leurs fronts se crisper, vu le silence qu'il y régnait.

-J’espère que tu n’es pas trop éreintée à cause des cours. Tu n’as pas eu de chance, le niveau était assez élevé aujourd’hui. Ce qui est tout de même hallucinant, on aurait pu croire que les professeurs se contenteraient d’aborder des sujets basiques, accessibles à tous ou presque, avec ce qui se passe non ?

« Oh, c'est plutôt toi qui doit être fatiguée, je me suis juste contentée de regarder les autres travailler. C'est vrai que cela aurait été plus agréable qu'ils choisissent des cours simples, mais je crois que les professeurs sont tout aussi dépassés que nous par la situation, et puis, ils ne peuvent pas forcément se permettre de prendre du retard. »

Comme pour répondre à la première phrase de Mafalda, la Serdaigle s'étira longuement, puis se leva pour aller chercher un livre concernant le devoir de Métamorphose qu'elle avait à finir. Mafalda se pencha sur son sac, à la recherche d'une plume. Mais comment se faisait-il qu'elle perde sans arrêt ce genre d'affaires ? A croire qu'elles disparaissaient toutes seules! Heureusement qu'elle avait pensé à rendre la sienne à Sophie, sinon elle aurait fini par … AÏÏÏÏÏE ! Pliée en deux par la douleur soudaine, elle grommela un chapelet d'injures espagnoles et anglaises qu'il vaut mieux ne pas retranscrire ici.

-Pas trop mal ?
« Hum, non, juste une légère impression qu'on me tordait, m'étirait et me remplissait simultanément l'estomac de lave en fusion et de lames de rasoir, plaisanta t-elle en souriant mais maintenant que tu es de retour, ça va beaucoup mieux. »

Sur ce, elle se leva pour suivre Natasha chercher son précieux ouvrage, se sentant légèrement idiote à devoir la suivre comme un petit chien à travers toute la bibliothèque pour qu'elle récupère la multitude de livre qu'elle comptait utiliser. De retour à leur table, elle attendit patiemment que la sixième année aie finit son devoir de Métamorphose, en s'occupant à gribouiller sur un bout de parchemin repêché dans son sac. Lorsqu'elle leva enfin le nez de sa copie et qu'elle commença à la ranger, Mafalda s'autorisa à poser la question qui lui brûlait les lèvres.

« Dis moi, tu ne saurais pas, par hasard, avec qui Jeremy Baker est tombé aujourd'hui ? Je demande ça par pure curiosité, hein, n'imagines pas que ... Elle s'interrompit dans son bafouillage. Elle qui aurait voulu prendre un air détaché, l'air de celle qui essaye juste de faire la conversation et qui ne s'intéresse pas tant que ça à la réponse, avait fini par rougir et balbutier en essayant de se rattraper. Pff, ridicule … Elle n'avait plus qu'à prier pour que son interlocutrice n'aie rien remarqué – ce qui était certainement peine perdue – et surtout pour qu'elle lui dise qu'il était tombé avec un autre garçon.

Avec un soupir de soulagement, Natasha posa le point final a sa copie. Elle la relut brièvement, le regard critique, corrigea certaines choses puis posa pour de bon sa plume. Elle sourit, satisfaite, et souffla un coup sur le parchemin pour bien faire sécher l'encre. Une fois que ce fut fait, elle entreprit de ranger ses affaires, songeant déjà au prochain devoir qu'il lui fallait faire.

Cependant, une voix d'élève lui parlait et Natasha releva brusquement la tête. Il s'agissait de Mafalda qu'elle avait, soyons honnête, complètement oubliée tant elle était plongée dans son travail. La Serdaigle se surprit a rougir, gênée d'avoir oublié Frigg qui avait du s'ennuyer énormément.

Cette dernière lui demanda si elle savait avec qui Baker s'était retrouvé, et assura en bafouillant que c'était pas simple curiosité. Natasha eut immédiatement un sourire narquois, dubitative. Elle se tut néanmoins, par respect pour son interlocutrice, mais son esprit s'enflammait déjà, inventant a toute allure tel ou tel scénario qui ferait de très bonnes rumeurs. Elle s'en voulut un instant d'avoir des idées de ragots sur une fille aussi sympathique et souriante qu'elle mais sa gêne fut rapidement dissipée. Elle se reprit brusquement et répondit enfin a Mafalda, grand sourire aux lèvres :

-Je ne sais pas avec qui il s'est retrouvé... Mais nous pouvons essayer de le deviner ! ajouta-t-elle aussitôt. Je sais que Swann est avec Aaron, je les ai vu ce matin. De même pour Darren et Harper... Et toi, tu as vu quelqu'un ? Un couple ? Ça nous permettrait de procéder par élimination !

Natasha semblait enthousiaste, plus que ravie d'avoir une raison pour mettre ses devoirs de côté. Cependant, elle devait s'avouer être très curieuse sur le pourquoi de l'intérêt de Mafalda pour Jeremy. Il n'était pas de la même maison, ni de la même année, c'était étrange. Elle ne voyait pas comment ils pouvaient se connaître, s'ils se connaissaient seulement ! Natasha s'enquit alors, mettant au placard sa décision de ne pas insister sur cela :

-Mais dis-moi, pourquoi t'interesses-tu a cela... ? Enfin non, c'est évident que tu t'intéresse a Baker, ma question est stupide. Réponds plutôt a celle-ci : vous êtes ensembles ? Tu as peur qu'il se soit retrouvé avec une pouf et qu'il te trompe ? Venant de lui, ça ne m'etonnerais pas, j'ai toujours pensé qu'il sauterait sur n'importe qui, profitant de sa beauté -quoique je ne le trouve pas d'une beauté transcendante... Enfin bref, que disais-je ? J'ai une folle tendance a m'eparpiller dans mes propos, c'est incroyable, ça me fait le coup a chaque fois. A croire que c'est une maladie, ou que sais-je ! fit-elle en riant doucement. Donc, que disais-je, au tout départ ?

Il y eut un instant de flottement et Natasha rougit, se trouvant hautement ridicule. Finalement, elle s'exclama :

-Oui, c'est vrai ! Baker et toi ! Comment ai-je pu oublier !

Elle avait cependant la sensation que Mafalda ne lui en aurait pas voulu si elle ne s'en était pas rappelée.

-On va passer la journée ensemble, il faut qu'on alimente la discussion, et quoi de mieux que de discuter coeur ? Si tu veux tout savoir sur moi, pour qu'on soit sur un plan d'égalité, sache que j'ai fortement envie de faire craquer Darren O'Connor, par pur fantaisie - je ne ressens rien pour lui de plus qu'une simple amitié, et encore ! Donc voilà, je sais, ma vie amoureuse n'est pas des plus intéressante. Elle rit a nouveau, tout bas, mais son rire sonnait faux.

Oui, ses histoires de coeur n'étaient pas nombreuses, malgré ce que pouvait penser les gens. Natasha ne se liait pas facilement et tombait encore moins aisément amoureuse, ce qui rendait les relations légèrement difficiles. Elle attendait de plus en plus impatiemment l'homme a qui elle accorderait toute sa confiance et son coeur, comme elle l'avait déjà fait avec Swann et Jonathan, en amitié cependant.

Elle secoua la tête, sourit paisiblement a Mafalda et reprit :

- J'arrête de parler maintenant, a toi de tout me raconter... S'il te plait...J''ai vraiment aucune envie de recommencer a bosser. Et, promis, on cherchera avec qui Jeremy est ! ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.

A la vue du petit sourire qu'afficha Natasha, il n'y avait aucun doute qu'elle avait compris ce que Mafalda avait tenté de dissimuler sans succès. Cependant, contrairement à ce qu'elle craignit un instant, la Serdaigle ne lança aucune remarque narquoise ou médisante, et malgré le fait qu'elle ne sache pas avec qui Jeremy allait passer la journée, elle proposa de procéder par élimination. Ainsi, il n'était ni avec Swann Twilift ni avec Cassandre Harper, ça éliminait déjà deux jolies filles.

« Je sais qu'il ne peut pas être avec Georgiana Wright puisqu'elle a eu la chance de tomber avec Danny Sneals, plaisanta t-elle avec un petit rire, ni avec Lorena Seroso, de Gryffondor, ou Rachel Wodds, de Serpentard, puisqu'elles sont ensemble. »

Cela ne laissait plus beaucoup de filles de l'âge de Jeremy, et tant mieux. A moins qu'il ne soit tombé avec la « sulfureuse » Kelsey Lorgan … Mafalda ne comprendrait jamais ce que les garçons pouvaient bien lui trouver. Rien qu'en la voyant, on devinait que la seule chose que l'on pouvait trouver entre ses deux oreilles, c'était le vent qui s'y engouffrait. Entre cette nymphomane et cette limace de Danny Sneals, il ne fallait pas s'étonner que les gens aient une mauvaise opinion des Poufsouffles ! D'ailleurs, tout ce qui justifiait la présence de Miss Lorgan dans cette maison, c'était le côté « Pouf », rien d'autre.

Natasha se lança dans un long monologue, qui passait franchement du cocatris à l'hippogriffe, mais qui confirmait qu'elle avait bel et bien deviné qu'elle s'intéressait au beau blond. Elle lui apprit également qu'elle ne le trouvait pas si beau que ça, mais surtout, qu'il ne devait pas être en couple, sinon, la Serdaigle l'aurait su et n'aurait pas imaginé qu'ils puissent être ensemble. Lorsqu'elle s'arrêta enfin, Mafalda ouvrit la bouche pour parler, mais elle n'eut pas le temps de répondre que son interlocutrice reprit sa tirade.

Cependant, elle avait raison en disant qu'il allait bien falloir alimenter la conversation toute la journée, et, sans faire de généralisation, il était vrai qu'un des sujets de conversations les plus prisés des filles étaient les garçons et les affaires de cœurs. Ce fut avec étonnement qu'elle écouta Natasha lui dire que sa vie amoureuse n'était pas des plus intéressantes. Elle avait beau prétendre vouloir être sur plan d'égalité, Mafalda était persuadée qu'elle n'avait simplement pas envie de lui confier tout cela, c'était impensable qu'une fille aussi magnifique et populaire n'aie pas un nombre incalculable de prétendants.

« J'arrête de parler maintenant, a toi de tout me raconter... S'il te plait...J''ai vraiment aucune envie de recommencer a bosser. Et, promis, on cherchera avec qui Jeremy est ! »

Tout lui raconter ? Comment lui avouer qu'il n'y avait rien à dire ? Elle ne le connaissait même pas, et ne lui avait jamais adressé la parole de sa vie.

« Hum, en réalité, il n'y a pas grand chose à raconter, tu sais. Il me plaît, c'est vrai, mais je ne lui ai jamais parlé. Je ne pense pas qu'il saches que j'existe, de toute façon.

Quand Mafalda lui annonça qu'en fait, il n'y avait rien de concret entre eux; vu qu'ils ne s'étaient jamais parlés, elle resta un instant hagarde puis soupira longuement, se laissa coula sur la chaise et bougonna :

"C'est pas drôle, comme ça." Elle releva alors les yeux vers la Poufsouffle, posa une main sur son menton et l'observa sans gêne : "Vous formeriez un couple atypique, tous les deux. Le blond, la brune..." Elle ferma alors les yeux, comme pour mieux les visualiser, et hocha la tête: "Vous seriez plutôt mignon, même ! Mais, dis-moi...." Elle rouvrit brusquement les paupières et fronça les sourcils: " Comment peut-il te plaire, si tu ne lui as jamais parlé ? C'est une simple attirance ? Plus que ça ?"

Elle laissa glisser ses coudes sur la table et cala son visage entre, soupirant longuement :

"Honnêtement, je ne comprends pas comment quelqu'un peut nous plaire comme ça. Je sais, l'amour nous tombe dessus, ça ne se décide pas, blablabla. Mais, je dois pas être une grande romantique, parce que je n'y crois pas. Si tu ne connais pas quelqu'un, tu ne peux pas l'aimer; c'est de son image que tu tombes amoureuse." Natasha fronça alors les sourcils, grimaçant dédaigneusement : "Et, sincèrement, je ne vois pas comment on pourrait tomber amoureuse de l'image de Baker...Enfin, je dis ça, mais je ne le connais pas des masses, tout compte fait, alors je ne devrais pas juger. "

Elle offrit un petit sourire à Mafalda, puis joua distraitement avec sa plume avant de reprendre doucement :

"Enfin bref, j'avais dit que je t'aiderai à trouver avec qui il passe sa journée, non ? Tu me disais qu'il n'était pas avec Wright, Seroso ou Figgs, ça laisse pas grand monde de dangereux pour toi...

Natasha lui fit un clin d'oeil moqueur puis se laissa retomber sur ses bras, se lamentant brusquement, passant du Nargol à l'Hypogriffe.

"Je suis crevée, c'est fou ! Et, franchement, ce 14 Février est loin de tout ce que j'avais imaginé. Oh, j'ai rien contre toi, hein, mais bon...D'ailleurs, t'avais prévu de le passer comment, toi ?

Visiblement, sa réponse avait déçu la Serdaigle, qui s'attendait certainement à une histoire croustillante à base de rendez-vous secrets, d'ébats dans la volière ou Merlin savait quoi d'autre qui puisse être juteux et pouvant constituer une information émoustillante. Malheureusement, il n'y avait rien à dire à propos d'eux deux, et Mafalda n'était pas du genre à inventer quelque chose ou à amplifier le moindre détail pour se rendre intéressante.

Comme il n'y avait pas à disserter sur leur relation inexistante, Natasha se tourna vers un autre sujet de conversation, bien plus épineux et plus complexe, avec un ton plutôt accusateur, comme si elle lui reprochait de ne pas lui avoir donné de la matière pour lancer de savoureuses rumeurs. La Poufsouffle songea un moment à s'excuser, mais se rendit compte qu'il n'y avait pas de raison, après tout, elle n'était pas responsable du goût de la Serdaigle pour les ragots. Néanmoins, elle ne put s'empêcher de chercher à se justifier.

« Ah mais je suis totalement d'accord avec toi, tu sais, je ne suis pas amoureuse de Jeremy, il me plaît c'est tout. Par contre, je ne comprends pas ce que tu veux dire en parlant de son image, je veux dire, c'est quelqu'un de bien … Non ? »

Même si elle ne le connaissait pas vraiment, Mafalda était persuadée qu'il était quelqu'un de sympathique. Il avait beau être un Gryffondor, elle ne l'avait jamais vu prendre quelqu'un de haut ou manifester une once d'arrogance, ce qui était loin d'être le cas de Darren O'Connor, que la Serdaigle avait « fortement envie de faire craquer », selon ce qu'elle lui avait confié.

« Avec un peu de chance, il s'est retrouvé avec un garçon. Et puis de toute façon, ça ne me concerne pas vraiment, ce n'est pas comme s'il y avait quelque chose entre nous !

Natasha se laissa soudainement tomber sur la table, la tête entre les bras, faisant sursauter la Poufsouffle. Elle soupira qu'elle était fatiguée, ce qui n'étonna pas vraiment Mafalda. Elle avait l'air d'être le genre de fille qui se torturait l'esprit au point de ne pas dormir correctement et qui ne mangeait jamais à sa faim. Le genre de fille que Mafalda, qui n'hésitait pas à profiter de tout ce que la vie pouvait lui offrir, ne comprendrait jamais.

« Et, franchement, ce 14 Février est loin de tout ce que j'avais imaginé. Oh, j'ai rien contre toi, hein, mais bon...D'ailleurs, t'avais prévu de le passer comment, toi ? »

« Je pense que personne n'avait pensé passer cette journée lié de force à quelqu'un, de toute façon ! Je n'avais rien de prévu en particulier, mais certainement pas ça ! Et toi ? »

Quand Mafalda lui demanda si Baker était quelqu'un de bien, au final, Natasha répondit en souriant doucement :

-Comme je te l'ai dit, je ne le connais pas vraiment, on s'est simplement affronté une ou deux fois au Quidditch, peut-être. Mais...Comment dire ? Les blonds ne sont pas trop mon type, voilà pourquoi son image ne me plairait pas plus que ça.

La Poufsouffle lui annonça ensuite qu'elle espérait que Jeremy se soit retrouvé avec un garçon et Natasha étouffa un rire. Jeremy avec un mec, c'était trop bon ! A noter, cela pouvait resservir

Puis, quelques instants plus tard, alors que la Serdaigle demandait à Mafalda comment elle avait prévu de passer sa journée, initialement, la Poufsouffle répondait :

« Je pense que personne n'avait pensé passer cette journée lié de force à quelqu'un, de toute façon ! Je n'avais rien de prévu en particulier, mais certainement pas ça ! Et toi ? »

Natasha ferma les yeux et soupira. Qu'avait-elle prévu de faire, hm ? Elle rouvrit les yeux et fit :

-Absolument rien, à vrai dire... Surement un bouquin au coin du feu, ou peut-être que j'aurais passé la journée avec Jonathan, comme deux désespérés de l'amour ! ajouta-t-elle en riant gaiement.

Elle se reprit rapidement, sentant le regard mauvais de la bibliothécaire sur elle et redevint silencieuse. Elle attendit quelques instants que le cerbère s'en aille, rassuré sur leur cas, et reprit à voix plus basse :

-D'ailleurs, je me demande avec qui Jo' a fini...Si c'est quelqu'un qu'il n'aime pas, il va m'en parler pendant des siècles !soupira-t-elle. C'est vraiment étrange comme blague...Si on peut appeler ça une blague, ajouta-t-elle dédaigneusement. Je me demande qui en est à l'origine...Tu as une idée, toi ? s'enquit-elle en levant les yeux vers Mafalda, curieuse.

Lorsque la Serdaigle lui déclara qu'elle aurait pensé passer cette soirée à lire près d'un feu de cheminée ou avec un de ses amis, Jonathan Cassel, un grand roux, Mafalda fut septique. Pourquoi vouloir lui faire croire qu'elle était « une désespérée de l'amour », alors que c'était tout sauf crédible ? Comme si elle ne savait pas que ses yeux bleus et ses longs cheveux bruns de poupée attiraient tout les regards ! Néanmoins, elle ne releva pas, peu désireuse d'engager une dispute pour quelque chose d'aussi futile, avec quelqu'un à qui elle ne reparlerait sans doute jamais.

De toute façon, Natasha, qui semblait définitivement douée pour faire la conversation, était déjà repartie sur un autre sujet, qui donnait matière à discuter. En effet, l’identité de la ou des personnes responsables de ce beau charivari intriguait tout le monde, et chacun possédait sa propre théorie. Cela allait des plus banales – un sortilège d'amour qui avait mal tourné – aux plus farfelues – Vénus qui entrait dans la douzième maison ou Merlin-savait-quoi que seuls les férus de Divination pouvaient comprendre-, de ce que la Poufsouffle avait pu entendre. Si Mafalda trouvait ça plutôt amusant, son amoureuse d'un jour semblait trouver la plaisanterie de bien mauvais goût, ce qui n'était pas si étonnant.

« Je dois dire que je n'ai pas trop d'idées, je suppose que c'est un accident, un sortilège qui a été trop bien effectué. Franchement, qui aurait fait ça pour rire et aurait la capacité magique et la connaissance nécessaire pour lancer un sort si puissant et si réussi ? »

Du peu que Mafalda connaissait aux enchantements, il fallait quelqu'un d'expert en la matière pour réussir une prouesse telle que le sort qui agissait sur le château entier. Et à part un professeur … Mais quel professeur se risquerait à faire cela, au risque de perdre son poste ? Le seul membre du corps enseignant qui n'avait pas à craindre de perdre son poste était la directrice, mais il paraîtrait vraiment incongru que McGonagall fasse ce genre de farces.

« En tout cas, j'espère que les professeurs arriveront à lever ce sort. Non pas que ta compagnie m'ennuie ou m'importune, mais je commence à rêver de rejoindre ma salle commune et retrouver ma liberté ! »

La Poufsouffle sembla hautement dubitative quand Natasha lui fit part de ses projets initiaux pour la St-Valentin. Elle ne releva pas, soupirant intérieurement. Quand les gens comprendraient-ils que ce n'est pas parce qu'on est un minimum agréable à regarder que toute la gente masculine est à nos pieds ? De ce que savait Natasha, Darren était le seul qui soit un minimum intéressé, puisqu'il avait accepté un rendez-vous. Et encore, ce n'était même pas lui qui avait pris l'initiative.

Natasha soupira une seconde fois, toujours intérieurement, ne montrant pas son agacement à la jeune fille lui faisant face, et enchaìna sur l'identité des idiots-puisqu'on ne pouvait les nommer autrement- qui avait déclencher toute cette "blague". La Poufsouffle lui fit savoir qu'elle n'avait aucune idée de la personne mais que, à son avis, il s'agissait plutôt d'un sortilège raté. En effet, qui était assez doué magiquement parlant pour créer un sort d'une telle ampleur pour, simplement, rigoler ? Mauvaise, Natasha murmura :

-Je te parie que c'est un prof. Leur vie sont tellement ennuyeuse qu'ils ont décidé de s'éclater un peu en pourissant les notres. Elle leva les yeux vers Mafalda et poursuivit, avec une légère moue ennuyée : Ne le prends pas personnellement, évidemment.

L'enthousiasme précédant et la bonne humeur de la Serdaigle se fanaient lentement, laissant place à une irritation immense et, surtout, à un besoin de solitude et de silence. En effet, la jeune fille aimait plus que tout rester seule, simplement accompagnée du silence le plus profond- quand elle n'était pas avec Jo ou Swann. Seulement, elle tentait de faire un effort pour Mafalda, qui semblait d'un naturel chaleureux et extraverti. Cette dernière fit justement la remarque, souhaitant quelque peu retrouver son terrier de Poufsouffle et sa liberté. Natasha sourit faiblement et répondit :

-Je te comprends ! Je n'ai, très franchement, qu'une envie. Etre seule, sans aucuns bruits m'entourant. Elle poussa un long soupir et, grimaçant, s'enquit : As-tu l'heure ? J'espère qu'ils lèveront ce fichu sortilège avant le couvre feu... Ce sera, excuse-moi du terme, franchement chiant sinon. Je n'ai aucune envie de passer la nuit ailleurs que dans mon lit !

Honnêtemment, l'idée de ne pas pouvoir retrouver son dortoir, son matelas moelleux, et sa chère salle commune avant Merlin savait quand effrayait considérablement Natasha. Elle secoua la tête, èloignant ces pensées peu réjouissantes-pour elle- de son esprit. Elle prit une plume dans son sac, commençant à jouer avec, puis fit avec un petit sourire :

-Bon, il nous reste bien une partie de l'après-midi à passer... Que proposes-tu que nous fassions ? Parce qu'honnêtement, je ne me vois pas discuter encore trois bonnes heures... ajouta-t-elle avec une grimace désolée, quoique ne sachant pas trop pourquoi elle s'excusait. C'était son droit, non, de ne pas vouloir papoter non stop pendant des heures ?

Mafalda ne put s'empêcher de sourire lorsque la Serdaigle marmonna qu'elle était persuadée qu'il s'agissait d'un professeur, qui, ennuyé par sa vie monotone, avait souhaité se divertir en « pourrissant les leurs ». Elle avait elle même envisagé cette éventualité, mais il ne faisait pas l'ombre d'un doute qu'elle était fumeuse. Aucun des professeurs n'aurait risqué sa place pour une plaisanterie d'aussi mauvais gout, à part peut-être le vieux Dérébusor. Il était le seul à être assez aigri pour oser cela, mais elle l'imaginait mal mettre cette stratégie en place.

Natasha lui confia qu'elle aussi ne rêvait que d'une chose, rejoindre le calme de son dortoir, et Mafalda se dit que cela constituait un de leurs rares points communs. L'idée de devoir passer la journée avec une seule et même personne ne la dérangeait pas tant, mais la Serdaigle et elle appartenaient à deux mondes bien distincts l'un de l'autre. Cela ne servait à rien de se mentir, la bonne humeur habituelle de la jeune espagnole commençait à être mise à l'épreuve. La fatigue et la lassitude menaçait sérieusement de l'envahir.

Visiblement, elle n'était pas la seule à penser cela. Natasha semblait elle aussi réticente à l'idée de passer encore trois heures, si ce n'était plus, à tenter de meubler la conversation. Il était sûr qu'il fallait qu'elles trouvent une occupation, ou elles allaient littéralement mourir d'ennui. La seule chose qui enchanterait réellement Mafalda serait d'aller se défouler à l'extérieur, en sprintant un bon coup, mais malgré le fait que la Serdaigle fasse partie de l'équipe de Quidditch de sa maison, elle ne semblait pas une grande sportive. De plus, il était presque impossible de courir avec les uniformes de l'école. Ce n'était définitivement pas une bonne idée.

« Je ne me vois pas non plus rester à bavarder jusqu'à la fin de la journée, mais je dois avouer que je n'ai rien à proposer … Si tu as d'autres devoirs à faire, ça ne me gêne pas du tout que tu t'y mettes, je trouverai quelque chose pour m'occuper. Et sinon … Tu as peut-être une idée ? »

Quand Mafalda l'informa qu'elle n'avait, elle non plus, aucunement envie de passer la journée à parler, Natasha eut un petit sourire satisfait qui disparut bien vite en entendant la suite des propos de la jeune fille. En effet, cette dernière n'avait aucune stricte idée de quoi faire à la place et lui proposait même de, si Nat le voulait, se remettre au travail. La Serdaigle secoua aussitôt la tête, se pincant les lèvres d'horreur (assez de travail pour aujourd'hui; les Serdaigles étaient certes sérieux, mais tout de même pas workholic !) et, quand Mafalda lui demanda si elle avait une idée, Natasha entrouvrit la bouche et murmura :

" Peut-être que nous pourrions..."

Elle se tut aussitôt, n'ayant aucune idée de ce qu'elles pourraient faire. Peut-être que si elles commençaient à se trouver un point commun, une passion partagée... ?

" Tu joues au Quidditch ?" s'enquit-elle alors, levant les yeux vers Mafalda. " On pourrait aller voler. Ou bien courir, il me semble que tu aimes courir ? Un sortilège rapide de métamorphose et je peux faire en sorte que nos jupes deviennent des shorts, ce sera plus pratique. " Elle fronça les sourcils puis, réalisant qu'elle s'était peut-être emballée, que peut-être la jeune fille n'en avait aucune envie, elle reprit : "Enfin, ce sont de simples suppositions, évidement. Nous pourrions aussi mettre les activités physiques de côté et retrouver des amis communs, quoique cela risque d'être compliqué vu nos différentes maisons et années d'études. "

Surtout parce qu'elle n'avait jamais adressé la parole à la Poufsouffle auparavant et que cela prouvait bien qu'elles n'avaient aucune connaissances communes.

" Oh, je ne sais vraiment pas ! Tout, n'importe quoi, mais sortons de cette bibliothèque, faisons quelque chose, ce sera bien mieux que de rester là, tu ne penses pas ? "

Natasha en était, elle, persuadée. Tout serait mieux que cette bibliothèque qui commençait à lui donner mal à la tête, -ou bien était-ce le charismatique bibliothécaire qui lui faisait tourner la tête ?. Quoiqu'il en soit, il leur fallait sortir. Peut-être qu'ainsi, la journée passerait plus rapidement...