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Something just like this [Isabel]

Isobel Lavespère
Isobel LavespèreChargée de communication
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Profil Académie Waverly
Something just like this [Isabel] - Page 2 Icon_minitimeJeu 13 Sep 2018 - 0:28
- Tout peut devenir étrange si on y réfléchit trop, assura Isobel quand Abel passa du « non, ce n’est pas bizarre » à « un peu ». Et tu as tendance à toujours trop réfléchir, ajouta-t-elle avec un brin d’affection.

Sur ce genre de choses, elle, elle préférait simplement profiter. Elle n’avait pas prévu qu’ils finiraient par passer la nuit ensemble, pas de manière platonique cette fois-ci, mais elle en avait eu envie et ne le regrettait pas. Elle avait aimé être avec lui, aimé être dans ses bras, aimé ce moment partagé à deux. Elle n’avait pas envie qu’il regrette ou vive cela comme quelque chose d’étrange. Elle avait trouvé ce moment entre eux trop fort, presque bouleversant, trop important pour qu’ils le regrettent : bien au contraire. C’était un souvenir dont elle voulait profiter. Elle espérait même que cela ne resterait pas au stade de souvenir : le meilleur moyen de s’habituer à tout cela, ces nouvelles sensations, c’était la pratique, non ?

- Il suffit d’en faire une habitude, souffla-t-elle d’un ton taquin avant qu’ils ne s’embrassent de nouveau.

Elle se laissa un peu aller contre lui et dans les draps chauds, trop bien pour envisager de bouger. Les mains d’Abel caressaient son dos dénudé et elle poussa un soupir de bien-être quand ils se séparèrent, sa tête venant se poser sur son oreiller. Elle était partagée entre l’envie de s’endormir contre lui et de faire une énorme grasse matinée - elle était fatiguée par sa semaine - et celle de rester éveillée pour saisir chaque seconde de ce moment précieux, pour que cette soirée idéale ne se termine pas. Les doigts d’Abel s’arrêtèrent au creux de son dos et il se redressa pour mieux observer les lignes noires qui y étaient tracées. Un vévé vaudou était encré sous sa peau, celui de Papa Legba, un des plus grands loas de leur religion. Il était la divinité qui gardait la frontière entre le monde des humains et le monde surnaturel, entre le monde visible et invisible. Toutes les sorcières vaudous vénéraient des loas différents, selon leurs spécialités mais Papa Legda était universel et pour elle, nécromancienne, encore plus important. Lorsqu’elle avait décidé de se faire tatouer, le choix avait été assez évident.

- Depuis… ma première ou deuxième année à l’université, je crois, répondit-elle lorsque Abel lui demanda depuis quand elle l’avait. Je l’aime bien aussi. Elle le voyait assez peu vu sa localisation mais elle se sentait rassurée par ces lignes délicates tracées sous sa peau. Je l’ai fait faire lorsque j’ai vraiment repris la magie. Quand j’ai quitté la Nouvelle-Orléans, je me suis retrouvée presque incapable d’en faire, comme une punition des ancêtres. Je n’arrivais plus à convoquer le moindre sort, j’ai même cru avoir perdu mes pouvoirs, à une période compliquée… Alors j’ai un peu laissé cela de côté. Et puis quand je me suis installée à la fac, même un peu avant, quand je me suis installée à Salem, je l’ai sentie… revenir. C’est dur à expliquer mais je savais que cela serait différent désormais. Alors j’ai repris ma pratique et j’ai fais ce tatouage.

Isy avait eu des hauts et des bas avec sa magie, c’était clair. Éclatante lorsqu’elle était enfant et adolescente, presque inexistante lorsqu’elle était partie. C'était le signe que ses pouvoirs était étroitement reliés à la terre de ses ancêtres, ils dépendait beaucoup de son rapport à sa famille, ses ascendants. Même en la reprenant à la fac, elle n’avait jamais retrouvé le niveau qu’elle avait avant, à la Nouvelle-Orléans : ce n’était que l’année dernière en lançant son sort contre Bill Griggs qu’elle avait vraiment replongé dans les arcanes du vaudou, avec pertes et fracas. Cela ne lui avait pas réussi, elle avait été punie, encore. Mais depuis qu’elle était revenue à la maison, qu’elle avait renoué avec son coven, qu’elle était inclue dans leurs sorts, elle ressentait de nouveau ses pouvoirs comme avant, comme il y a seize ans. Puissants, éclatants mais tranquilles, apaisés. Abel déposa un baiser sur son tatouage qui la chatouilla et elle eut un rire. Elle se retourna pour ne plus être sur le ventre et se redressa pour saisir son visage entre ses mains et l’embrasser. Elle avait envie de lui dire à quel point elle était bien, heureuse d’être avec lui à cet instant, qu’elle était contente qu’ils soient tous les deux mais elle n’avait pas les mots, rien ne lui semblait bien. Elle lui donna un nouveau baiser, comme pour combler ce manque. Pourtant, les mots lui échappèrent, d’un souffle.

- Je suis heureuse qu’on soit tous les deux.


« I never knew you were the someone waiting for me »
Abel Laveau
Abel LaveauArchimage urbaniste
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Profil Académie Waverly
Something just like this [Isabel] - Page 2 Icon_minitimeJeu 13 Déc 2018 - 18:41
« Moi, trop réfléchir ? Pas mon style du tout. »

Sa taquinerie avait fait sourire Abel. Elle avait raison, il avait tendance à trop réfléchir. En digne héritier de la pensée cartésienne, il avait besoin de penser, rationnaliser, faire entrer les choses dans un système cohérent qu’il était capable de comprendre et de quadriller. Abel aimait à penser qu’il ne faisait jamais de choix non raisonnés ou non raisonnables. Parfois il se permettait une petite exception, il osait prendre un risque. Il se hasardait hors de sa zone de confort, quand quelque chose l’attirait trop fort. Le plus souvent, Abel restait très prudent, mal à l’aise à l’idée de se laisser attraper par quelque chose qu’il n’avait pas prévu, ou pire, qu’il ne comprenait pas. Il l’avait été avec Isobel et leur relation qu’il voyait prendre un tournant soudain en septembre. Au fond de lui, il avait encore un peu peur de se laisser complètement aller avec elle. Mais ce moment qu’ils venaient de partager était sorti du cadre, ouvrant une brèche dans ses protections inconscientes. Cela aurait pu l’effrayer, encore une fois, il aurait pu faire machine arrière. Il n’en avait aucune envie, il le savait. Il voulait plutôt s’enfoncer davantage dans cette brèche, s’aventurer dans cette relation entre eux, se laisser happer par tous ces délicieux sentiments qu’elle faisait naître chez lui… Et oublier toutes les questions qu’il aurait pu se poser. C’était arrivé, sans qu’il ne l’ait prévu, mais c’était une bonne chose, la meilleure chose même, alors il allait simplement en profiter.

Comme elle le disait, il suffisait d’en faire une habitude. Content de l’entendre dire ce qu’il espérait, Abel la serra contre lui, savourant une parfaite sensation de bien-être. La vie avait tout de même de drôles de tours dans son sac. Après l’éloignement, après les complications, après tout ce qu’ils avaient vécu, personne n’aurait pu prédire un tel revirement pour eux deux. Quoique… Vu les dernières rumeurs qui circulaient sur eux dans le Carré Français pendant Noël, quelque chose disait à Abel que certaines personnes là-bas se gargariseraient d’avoir un bon flair… Bon, personne n’était obligé de savoir pour le moment. Ils allaient plutôt garder ça pour eux, tant qu’ils le pouvaient encore. Leurs familles respectives les rattraperaient forcément, à un moment ou à un autre. Après tout, rien ne restait secret bien longtemps au sein d’un coven et sûrement pas ce genre de connexion qui pouvait se lire jusque dans leur aura.

Mais Isobel était partie suffisamment longtemps pour avoir vécu des choses qui leur restaient secrètes, encore aujourd’hui. Ce tatouage qu’Abel découvrait, lourd de significations, en était un témoignage. Il écouta attentivement son récit, en retraçant du doigt les dessins sur sa peau. Avec les lettres d’elle qu’il avait lues, il était capable de situer à peu près à quel moment de son parcours elle avait fait ce tatouage. Après son entrée à l’université, donc après la première chose qu’elle pouvait qualifier de réussite dans un début de voyage qu’elle avait décrit comme chaotique. Faire de grandes études, c’était un rêve d’enfant pour elle, il le savait, il devinait sans mal que cette victoire avait été salvatrice pour elle.

La magie vaudou était profondément liée à la terre natale, aux ancêtres, et cette histoire en était une nouvelle preuve. Quand elle avait quitté les siens, Isobel avait reçu une forme de punition en se retrouvant privée de sa magie, comme elle le disait elle-même, comme Abel l’aurait conclu tout seul. Puis, lorsqu’elle était entrée à Salem, lorsqu’elle avait réalisé son rêve, ses pouvoirs lui étaient revenus… Quelle interprétation tirer de tout cela ? Abel ne pouvait rien affirmer avec certitude. Sûrement que, à ce moment là, malgré sa faute grave, Isobel avait été pardonnée par ses ancêtres, au moins en partie, et reçu une forme d’aval à la nouvelle voie qu’elle suivait. Puis à son tour, elle avait fait un geste vers eux, en se rappelant à ses racines, avec ce tatouage symbolique qu’elle avait fait graver sur sa peau. Après un petit temps de silence, Abel cessa de retracer le dessin de ses doigts et livra ses pensées, dans un souffle :

« Je vois… C’est beau, comme symbole. »

Au-delà du fait que cela lui allait bien, c’était un geste fort, plein de significations, dont Abel se souviendrait. Même, cette histoire le rassurait quelque part : elle prouvait qu’Isobel n’avait jamais complètement renié ses racines, comme il l’avait longtemps cru. Elle était toujours restée attachée à eux, d’une certaine façon. Et c’était important, pour Abel. Ils venaient de partager quelque chose de fort tous les deux et cette jolie découverte venait comme une cerise sur le gâteau. Il pouvait le sentir, réellement, il avait retrouvé sa Isobel. Submergé par une puissante affection, il déposa un baiser au creux de sa hanche, puis un autre. Il pourrait le faire encore et encore. Leurs regards se croisèrent tandis qu’elle se relevait et il se laissa embrasser par ses lèvres souriantes. L’aveu qu’elle lui fit en reprenant son souffle, suspendue à lui, acheva de le conquérir. Tous les deux. C’était ce qu’il lui avait dit, quand ils avaient accepté de se rapprocher, qu’ils seraient « juste eux deux ». Elle ne regrettait pas, elle était heureuse, disait t-elle. Abel eut l’impression de voir au fond de son regard ce qu’elle ne lui disait pas tout à fait, mais qu’il ressentait aussi, cette intime et toute jolie tendresse qui flottait juste entre eux deux.

« Moi aussi. »

Il captura ses lèvres à nouveau en se penchant en avant, jusqu’à se retrouver allongé avec elle. Ils avaient l’air de se trouver sur la même longueur d’onde et c’était la meilleure façon de conclure leur belle nuit d’amour.

FIN DU RP


Abel Laveau
« We were just kids when we fell in love, not knowing what it was »