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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving]

Irving Whitaker
Irving WhitakerCupipi décédé
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Profil Académie Waverly
Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeMar 4 Juil 2017 - 9:22
3 janvier 2010

Les bras chargés de pains spéciaux, Irving se fraya un chemin au milieu des clients de la boulangerie de sa sœur afin de quitter le petit commerce bondé. Il y avait bien un boulanger de qualité à Mallowsweet mais l'ancien Gryffondor ne faisait pas d'infidélité au clan Whitaker: Il se fournissait -et se fournirait- toujours à la Cité Nimbus dans la boulangerie de son beau-frère. Et il n'était pas le seul ! A en juger par la queue  qui s'était formée à l'extérieur, le commerce de Sue rencontrait un franc succès. Elle avait su trouver sa clientèle en misant sur le coté traditionnel avec sa baguette "La Nimbusienne" dont raffolaient les Cosmopolitains - sous entendus les bobos qui colonisaient peu à peu le centre ville de la Cité.

Hipsters barbus, vegans convaincus,... Ils étaient facile à reconnaitre avec leurs barbes parfaitement taillées et leurs bonnets à peine enfoncés sur leurs cranes. Irving aurait presque pu se faire passer pour l'un d'entre eux s'il n'avait pas porté sa barbe hirsute et son bonnet résolument rivé sur ses boucles brunes !  En ce jour de décembre à la Cité Nimbus, les températures étaient négatives et la neige tombait sans discontinuer depuis deux jours,  il portait donc  un couvre-chef uniquement pour se tenir chaud aux oreilles et non pas pour avoir l'air branché ! Cela ne semblait pas être le cas des clients de sa sœur... songea-t-il en passant un côté d'hommes lookés comme pour un défilé de mode patientant en file indienne le long de la boulangerie.

La population du centre ville s'était particulièrement renouvelée ces derniers mois. Si les familles avaient élues domicile dans les nouveaux lotissements de la ville, la jeunesse underground et arty du pays avait délaissé Bristol et son blocus pour s'emparer avec passion des pentes de la Cité.  Les anciens appartements ouvriers étaient transformés en lofts industriels, en galeries d'art, en épiceries fines ou encore en magasins de balais vintages.

Les ouvriers de l'Usine, quant à eux, étaient petit à petit  dépossédés de leurs espaces et poussés vers la périphérie de la ville... Irving constatait à chacune de ses visites prolongées à la Cité que le phénomène de gentrification gagnait du terrain. Le cœur ouvrier de la ville s'était déplacé vers l'extrémité du  quartier du Plat qui résistait encore -difficilement mais vaillamment- aux assauts des entrepreneurs... et à ceux du régime.

En effet, le Lexit avait implanté une cellule résistante dans ces terres dont Tara, la sœur d'Irving, faisait activement partie. Si l'ancien Gryffondor avait pris un peu de distance avec ces réseaux depuis l'attentat il se tenait tout de même informé des dernières actions  du collectif.

Il disposait justement d'un peu de temps devant lui pour aller rendre visite à sa deuxième sœur et aller au devant des dernières nouvelles. L'Auberge était pleine en cette période de fêtes mais les clients étaient tous partis en randonnée à la journée le matin même pour aller découvrir les licornes du parc. Irving leur avait promis qu'un repas gargantuesque les attendrait à leur retour mais il avait encore toute la journée pour s'y atteler. Enfin, presque toute la journée: Il avait rendez-vous à 14h avec Emma Winston, une médicomage de Sainte-Mangouste, pour parler de son... problème.

Irving chassa cette pensée de son cerveau- il aurait tout le loisir de se torturer avec ça tout à l'heure- et s'engouffra dans une étroite ruelle qui remontait vers le Plat. Il resserra le col de sa veste bucheron sur son cou et bifurqua pour passer devant son  ancien immeuble. Il ne voyait pas sa fenêtre de toit depuis la rue mais celles de Klemens,  à l'étage inférieur, étaient éclairées. C'était étrange de se dire que d'autres personnes vivaient là dorénavant et qu'ils étaient ici chez eux...
Le jeune homme ne s'attarda pas plus de quelques minutes et reprit le chemin en direction de la maison familiale.

Le petit jardinet des Whitaker était caché sous une épaisse couche de neige et l'allée n'était pas encore dégagée. Visiblement Tara n'avait pas pris le temps de s'en occuper ! Il faut dire qu'entre ses gardes à Sainte Mangouste et ses actions pour le Lexit, il lui restait peu de temps pour l'entretien de la maison.  Irving sortit donc sa baguette afin de se frayer un  passage jusqu'à l'entrée -il était passé maitre dans ce genre de Sortilège depuis qu'il vivait à Mallowsweet- puis il toqua à la porte, attendant une réponse de sœur. Visiblement Tara n'était pas chez elle, constata-t-il au bout de quelques minutes... Soit ! Il lui souhaiterait la bonne année de vive voix un autre jour, se dit-il en enfonçant son menton dans le col de sa veste. Alors qu'il s'apprêtait à transplanter pour rentrer à l'Auberge, une silhouette familière attira son attention dans la rue. Se pouvait-il que ce soit elle ?

Irving fit quelques pas dans l'allée, fronça les sourcils et se dérida finalement lorsqu'il fut sûr de lui :

"Harper ? Mais qu'est-ce que tu fiches ici ?" lança-t-il alors avec un léger sourire.


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Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeJeu 6 Juil 2017 - 0:40
Le regard de Cassandre suintait de mépris et tout chez elle criait l’hostilité. Dans l’encadrement de la porte, Elizabeth tint la confrontation quelques secondes avant de se détourner et battre en retraite dans le couloir. La discussion était complètement rompue entre la mère et la fille, puisque les seuls mots que Cassandre daignait lui adresser étaient des reproches voire des insultes à peine voilées. Elizabeth avait essayé de protester, au début, de se défendre mais devant la tempête de rage que représentait sa fille, elle avait abandonné. Les choses étaient très tendues chez les Harper, l’ambiance était pesante et lourde depuis des mois. Même les fêtes de Noël n’avaient pas suffit à alléger l’atmosphère. Ils s’étaient rendus en famille aux événements mondains auxquels ils étaient invités, refusant de revenir sur ce qui avait bouleversé leur vie quelques mois plus tôt. La seule chose un peu positive était la relation entre Cornélius et Cassandre, qui n’avait jamais été aussi proches. On aurait pu croire qu’apprendre qu’il n’était pas le père de sa fille aurait été plombant dans leurs liens mais au contraire : après l’annonce d’Elizabeth, ils avaient eu une longue discussion, profonde, comme ils n’en n’avaient jamais eu. Il lui avait assuré que, peu importait qu’il ne l’ait pas conçue, elle était sa fille unique et le resterait. Elle avait eu besoin de cette conversation, c’était la seule chose qui lui avait permis de ne pas exploser.

Elle avait en revanche décidé de ne jamais pardonner à sa mère. Peu importait que cela paraisse puéril, elle avait gâché sa vie et celle de son père, elle avait menti toute sa vie. De même, elle n’avait fait aucun véritable pas envers les Marchebank. Elle n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’ils étaient liés, que Dave Marchebank était censé être son frère. Que Kessy Brooks était censée être sa soeur. Pire, que Leopold Marchebank soit son père. Elle ne savait pas quoi faire de cette information et vivait très bien dans le déni. Elle pouvait faire cela toute sa vie. Elle avait vécu dix-sept ans très bien sans le savoir et ils avaient vécu dix-sept ans sans elle. Soupirant, elle lâcha son livre et roula sur le dos sur son lit. Ça y est, sa mère avait gâché son après-midi lecture à venir taper à la porte de sa chambre comme cela. Elle pensait de nouveau à toute cette histoire alors qu’elle avait réussi à se détendre. Et elle était censée passer des ASPICS avec tous ces événements ? Sa mère avait vraiment tout gâché. Elle jeta un coup d’oeil à son réveil et décida de sortir prendre l’air. Avec la chance qu’elle avait, Elizabeth l’attendait en bas de l’escalier pour « discuter de la situation ». Bien décidée à éviter coûte que coûte sa mère, elle se redressa, attrapa son manteau à carreaux, enfila ses chaussures et dévala les escaliers sans un regard pour le reste du salon. Elle claqua la porte derrière elle et sortit dans l’allée encore un peu enneigée.

Elle avait hâte de revenir à Poudlard - et elle ne disait pas cela souvent - pour fuir la maison. Si seulement son père déménageait, elle l’aurait suivi… Mais Cornélius tenait absolument à maintenir les apparences de leur mariage. Du moins, c’est la conclusion qu’elle en tirait vu qu’il n’avait jamais évoqué le divorce. Il l’avait assurée de son amour mais avait toujours refusé de parler des relations avec sa mère. Elle était assez mûre pour comprendre, pourtant, songea-t-elle en remontant l’allée. Mais encore une fois, on la tenait à part de toutes les choses importantes de sa vie ! Vivement l’année prochaine, songea-t-elle. Elle prendrait enfin son indépendance. En attendant, elle devait survivre jusqu’au Poudlard Express pour enfin repartir tranquillement à l’école. Pourtant, pour une fois, la Cité Nimbus lui était moins désagréable avec tous ces nouveaux commerces, ces nouveaux habitants, elle avait moins l’impression d’être isolée dans le fond de chaudron du monde. Enfin, si elle, cela lui allait - ainsi qu’à ses parents qui avaient soudain l’impression d’avoir misé sur le bon hippogriffe, cela ne semblait pas être le cas de tout le monde, elle entendait régulièrement d’anciens habitants râler. Elle n’osait pas imaginer l’avis d’Irving sur l’état de son niveau quartier… Elle resserra un peu son écharpe autour de son cou alors qu’elle errait un peu au hasard dans les rues, remettant régulièrement ses cheveux nouvellement blonds derrière ses oreilles, comme pour s’approprier sa nouvelle couleur. Elle avait fait ça juste avant le Nouvel An, sur un coup de tête, pour mieux se différencier de sa mère, des Marchebank, de la manière dont on la connaissait. On prononça son nom et elle releva la tête, cherchant autour d’elle avant que ses yeux ne tombent sur une silhouette familière. Malgré elle, un léger sourire lui échappa et elle s’approcha d’Irving, les mains dans les poches.

- Je vis encore ici, malheureusement, répliqua-t-elle avec vivacité. Poudlard n’a pas encore repris, grand-père, signala-t-elle, mais derrière la pique, elle était heureuse de le revoir et cela transparaissait dans l'ouverture de son visage. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, cela avait été au mariage de Théo et Samael, avant qu’elle ne parte à Salem, soit plus d’un an. Mais toi, qu’est-ce que tu fais ici ? J’ai appris que tu avais déménagé dans un coin encore plus rural !

Elle avait retenu le « coin paumé », par gentillesse.


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Irving Whitaker
Irving WhitakerCupipi décédé
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeJeu 3 Aoû 2017 - 12:53
Fidèle à elle-même, Cassandre ne tarda pas à être caustique. Irving ne put contenir son sourire face à ses petites piques qui lui étaient désormais familières et dont il ne se formalisaient plus.  Il fut un temps où le "Grand père" lui aurait déclenché une grimace boudeuse et une tentative de  répartie cinglante en guise de réponse. Mais aujourd'hui Cassandre venait en paix, il pouvait le voir à son petit rictus amusé qu'elle réservait à de rares personnes. Ils avaient dépassés le stade de l'affrontement depuis longtemps tous les deux et il ne restait de cette période là que des petites chamailleries inoffensives.

Irving s'approcha d'elle et s'accouda sur la barrière qui les séparait avant d'ôter son bonnet. Il était réellement heureux de la voir et si elle avait été une toute autre ancienne connaissance il lui aurait probablement donné une franche accolade mais c'était Cassandre. Cassandre, le genre de fille à se raidir pendant une étreinte ou à ironiser devant le moindre geste d'affection.

"Alors ? Blonde ? souffla-t-il en désignant les ondulations qui tombaient en cascade sur son manteau à carreaux, Ça te va bien." C'était vrai. Irving avait toujours eu un faible pour les blondes et il devait reconnaitre que Cassandre était assez jolie pour porter n'importe quelle couleur de cheveux. Toutefois, il préférait de loin son châtain foncé naturel qui mettait si bien ses yeux en valeur.

Il l'écouta évoquer Poudlard et hocha la tête à la mention des vacances. Il savait bien que c'était les congés -vu le nombre de client à l'Auberge- mais il devait avouer qu'il avait oublié que Cassie était de nouveau scolarisée au Royaume-Uni. Il s'était passé tellement de choses ces derniers mois qu'il n'avait plus vraiment de place dans son cerveau pour ce genre d'information et encore moins de place dans son emploi du temps pour ses anciens amis. Il n'avait pas vu Jeremy et Juliet depuis une éternité et il ne parlait même pas de Samael et Théo. Certes, le dernier ne faisait pas vraiment partie de ses proches mais il était indissociable de Sam. Il était sans nouvelle aussi de Samantha, de Donald et de tant d'autres...

Depuis quand était-il devenu si solitaire lui le garçon sociable et jovial ?

Depuis que tes amis tombent comme des mouches... Songea-t-il en guise de réponse.

La vision de Cassandre le ramenait des années en arrière, quand son souci le plus préoccupant était  de ne pas savoir aborder les filles. Pourtant il ne la connaissait même pas à cette époque mais elle était associée dans son esprit à l'Avant.

Avant que tout se mette à dérailler.

"Tu es bien informée à ce que je vois, répondit-il à ses observations, J'me suis installé à la campagne, dans le parc naturel du Dartmoor, j'sais pas si tu vois où c'est, souffla-t-il avant de se tourner vers la maison familiale, et j'venais rendre visite à ma frangine mais, de toute évidence, elle est pas là."

Il se retourna pour lui faire face et haussa les épaules avant de lui jeter un léger sourire.

"Ça t'dit un café ?" demanda-t-il alors d'un ton posé "histoire qu'on débrif' un an et demi de nos vies ?"

Enfin pas sûr qu'Irving puisse réellement lui révéler son quotidien depuis ce baiser qu'ils avaient échangé le soir du mariage de Samuel et Théo.

"Alors, je me suis engagé dans la résistance, j'ai fait d'la merde en tuant le numéro deux du régime, ca m'a couté mon amitié avec Chloé Hellsoft. Mon nouveau meilleur pote s'est suicidé, mes autres rares amis sont en cavale. Une tour de plusieurs centaines d'étage s'est effondrée sur moi et comme si ça ne suffisait pas mon couple bas de l'aile parce que je n'arrive pas à remonter la pente."

"C'était bien St-Andrews... ou St-Vinçent... demanda-t-il pour faire taire ses sombres pensées. Il ne se souvenait plus vraiment du nom du collège de Cassandre mais c'était l'intention qui comptait,...'fin l'école où t'étais quoi."


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Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeVen 25 Aoû 2017 - 23:59
Cassandre porta machinalement sa main gantée à sa chevelure claire lorsque Irving mentionna sa nouvelle coloration. Elle avait encore un peu du mal à s'y faire et avait un petit moment d'ajustement chaque fois qu'elle se regardait dans le miroir. Elle aimait bien pourtant, cela changeait un peu. Elle ne faisait pas ce genre de coquetteries d'habitude mais puisque, visiblement, elle avait du sang de K-Girl dans les veines... Évacuant cette pensée de peur de ressentir le besoin urgent de se taper la tête contre la barrière - histoire de mettre ses neurones au niveau de sa nouvelle soeur - elle se contenta de hausser les épaules.

- Ça m'a pris comme ça. Une crise d'adolescence à retard, sûrement.

Si seulement... Elle était presque reconnaissante à Irving d'agir normalement avec elle, d'agir comme avant. Il ne s'était pas mis à crier "hé c'est la fille de Marchebank". Ce n'est pas ce que les gens faisaient mais elle sentait bien que leur regard sur elle avait changé, depuis que les petits secrets de sa mère et du Ministre avaient éclatés au grand jour. Elle l'avait bien senti au Nouvel An de la Haute, elle l'avait bien senti à Poudlard. Des fois, elle craignait même que le regard de son père change. Elle n'avait pas osé lui en parler, elle n'avait pas posé les mots dessus mais elle n'osait plus le contrarier, plus oser la voix en sa présence. Comme si elle ne voulait pas lui donner d'excuse pour pouvoir la repousser. Cassandre n'avait jamais été tendre avec ses parents, du moins depuis quelques années, et elle était horrible avec sa mère mais Elizabeth était coincée avec elle. Cornélius, lui, avait le choix. Elle ne voulait pas qu'il en fasse un. Kessy Brooks avait gagné un père, elle le pérorait dans les médias. Dave se voyait rajouter deux demi-sœurs mais il avait encore un père. Cassandre, elle, prenait le risque d'en perdre un pour n'en gagner aucun. Tout le monde s'en fichait, de cela. Marchebank s'en était fichu, sa mère le lui avait bien dit. Alors elle avait besoin de se cramponner fermement à Cornélius, pour qu'il ne disparaisse pas. Il avait beau lui assurer que cela ne changeait rien, elle savait que les sentiments étaient parfois plus forts que les mots. Elle serra la barrière entre ses doigts, pour canaliser ses pensées et qu'elles ne dérivent pas comme elles le faisaient tout le temps en ce moment.

- Parce que c'était pas assez la campagne pour toi, ici ? répliqua-t-elle vivement. Elle adoucit son ton pour poser la question suivante, curieuse. Avec Nora ?

C'était étrange d'imaginer que des gens presque de son âge - pour Nora en tout cas - pouvaient vivre déjà en couple. Elle, elle était plus concentrée sur ce qu'elle ferait de son année prochaine. C'était sûrement parce que dans son milieu, on restait plus longtemps chez ses parents et surtout, on se fiançait généralement - voire mariait - avant d'envisager la vie commune, c'était de meilleur ton. Mais cela ne l'étonnait pas que ces deux-là se soient lancés dans ce projet, tout comme elle n'avait pas été surprise d'apprendre qu'ils étaient ensemble... Sa mère avait tendance à papoter avec le voisinage, notamment les Whitaker et c'était assez pour obtenir pas mal d'informations, toujours utiles à replacer. Quand Irving lui proposa un café pour débriefer leur vie - c'était toujours mieux d'avoir les informations à la source après tout - elle jeta machinalement un coup d’œil en arrière, comme pour voir si sa mère allait surgir pour la rattraper, de peur qu'elle ne sauve dans la nature. À la décharge d'Elizabeth, la dernière aventure de Vivi et Cassie à la Cité Nimbus s'était terminée par une visite du Ministère. Tout cela semblait à mille lieux d'ici, désormais...

- Avec plaisir.

Elle adressa un léger sourire à Irving, surprise par cet élan de nostalgie. Cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas parlés. Ils s'engagèrent dans la rue, côte à côte, les mains de Cassandre bien au chaud dans ses poches. Elle haussa un sourcil circonspect à la vague mention de son année américaine.

- Abigail Williams ? Il était vraiment à côté de la plaque. Oui, c'était bien. C'était mieux que Poudlard, à vrai dire. J'étais la petite nouvelle, tout le monde était sympa, j'ai pu faire plein de choses et découvrir les États-Unis... Au final, je ne regrette pas d'y être partie. Ça a été l'occasion de vivre un nouveau départ. Un peu cliché, je sais, mais quand personne ne te connaît... Tu es plus libre, il n'y a pas d'attendus sur toi.

Elle s'était fait des amis là-bas, elle s'était beaucoup amusée. Évidemment, elle n'avait pas bouleversé son caractère mais elle avait mis de l'eau dans son vin des elfes, pour s'intégrer, cette fois-ci. Cela avait fonctionné. Elle était revenue avec beaucoup de souvenirs.

- J'étais contente de revenir, au début. Puis j'ai réalisé que l'ambiance était spéciale ici... La presse internationale ne savait pas rendre la réalité des choses. Ça craint, résuma-t-elle avec élégance. Sur tous les plans. Des fois j'ai envie d'y retourner, ne serait-ce que pour arrêter de penser à tout cela.

L'ambiance tendue du pays, les violences, les attentats. Sa vie qui n'était pas la sienne, son nom qui n'était pas le sien. Elle donna un coup de pied dans un petit tas de neige.

- Et toi ? T'es tranquille dans ta campagne ? Tu y fais quoi exactement ?


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Irving Whitaker
Irving WhitakerCupipi décédé
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeMer 30 Aoû 2017 - 16:44
" C'est pas la campagne ici ! " s'offusqua Irving en grimaçant. Non, la Cité Nimbus était une charmante petite bourgade, n'en déplaise à Cassandre ! Tu es restée trop longtemps aux États-Unis, ajouta-t-il en secouant la tête, toutes nos villes anglaises vont te sembler ridiculement petites maintenant !"

Seule la grandeur de Leopoldgrad trouverait grâce aux yeux de Cassandre, et encore. Pour Irving, cette mégalopole était une abomination de la nature. Trop grande, trop peuplée, trop fragile... Un colosse aux pieds d'argile en somme. Il préférait de loin le charme et l'authenticité de la Cité, même avec son nouveau nom, ses quartiers réhabilités et ses habitants fraichement débarqués. La philosophie et  le mode de vie nimbusien existait toujours. Ce n'était pas pour rien si le LEXIT avait choisi d'implanter plusieurs cellules du réseau résistant en ville. Sous son apparente tranquillité, le cœur de la Cité rouge battait toujours alors que l'on ne pouvait pas en dire autant de celui de Leopoldgrad. (Si tant est qu'elle ait eut un cœur avant l'attentat qui l'avait foudroyé.  Cela restait à prouver.)

Irving hasarda un regard en direction de son amie se demandant justement ce qu'elle pensait de cette verrue, entièrement pensée par -et pour la gloire- de son géniteur. Comme tous les sorciers de Grande Bretagne, il avait appris la nouvelle par la presse. Cassandre était la fille illégitime de Leopold Marchebank. La demi-soeur de Dave et de Kessy Brooks. Honnêtement, la nouvelle l'avait laissé sans voix. Sur le coup, il n'avait pas su comment réagir. Il avait saisi un parchemin et une plume pour écrire un mot à Cassandre mais il s'était retrouvé devant sa page blanche sans vraiment savoir quoi lui dire. Il ne lui avait pas écrit une seule fois depuis qu'elle avait rejoint Abigail Williams -Et non pas St-Andrews, quel crétin- et il craignait que cette lettre ne tombe comme un cheveu dans la potion. Il était lui même plutôt pris par ses soucis, ses projets et ses problèmes si bien qu'il avait rapidement abandonné l'idée, remisant son parchemin -et cette information- au placard.

Pourtant aujourd'hui, alors qu'elle était en face de lui avec sa nouvelle chevelure blonde résultant d'une "crise d'adolescence en retard" Irving ne pouvait pas s'empêcher de regretter son geste. Il avait été si accaparé par ses ennuis, trop obnubilé par ses difficultés qu'il n'avait pas songé, une seule seconde, aborder le sujet avec Cassandre. Il savait bien comment son amie fonctionnait. Elle n'était pas du genre à parler de ses problèmes d'elle-même, ou alors en se montrant ironique ou piquante, comme elle l'avait fait un peu plus tôt en évoquant "sa crise d'ado". Quelque part, il se doutait que l'emploi de cette formulation passe partout n'était pas si anodine.

Comment le vivrait-il, lui, s'il apprenait que son père n'était pas véritablement le sien ? Il serait surement choqué, peut-être même très en colère contre ceux qui lui auraient menti, mais une chose était sûre: Bradley resterait son père à ses yeux, celui qui l'avait élevé et aimé durant toute sa jeunesse.  En était-il de même avec Cassandre ?  Comment vivait-elle cette annonce et surtout la nouvelle identité de son géniteur qui était loin d'être un illustre inconnu. Le Ministre en personne. Le nouveau dictateur du pays...

Irving n'était pas sûr de pouvoir aborder ce sujet avec elle après un an et demi de silence. Du fait de son implication dans la résistance il devait aussi se montrer prudent. Même s'il avait une entière confiance en Cassie, elle était dorénavant la fille du Ministre et il y avait fort à parier que des membres de la sécurité du gouvernement soient dans les parages en train de les épier...

Irving balaya la rue déserte du regard - comme s'il s'attendait à voir un groupe de miliciens un peu plus loin- mais ce ne fut pas le cas. Il finit par répondre à l'interrogation de Cassandre en reportant son attention sur elle:

"Oui, avec Nora. Ça fait un peu plus d'un an qu'on est ensemble maintenant, dit-il avec un sourire tendre mais un brin mélancolique aux vues de la situation actuelle de leur couple, on a emménagé tous les deux cet été." poursuivit-il en passant le petit portillon pour rejoindre Cassie dans la rue, et on tient une Auberge dans le Dartmoor National Park. A Mallowsweet pour être exact. Il faut qu'tu viennes y passer une nuit d'ailleurs. Je suis sûr que l'air de la vraie campagne te f'ra l'plus grand bien !"

En effet, Cassandre semblait un peu à l'étroit dans sa vie. Elle ne paraissait pas du tout enchantée à l'idée de retrouver son quotidien en Angleterre où elle était cataloguée depuis pas mal d'années dans la case "Furie prétentieuse". De plus, elle devait maintenant composée avec cette nouvelle étiquette "Fille illégitime du Ministre" qui devait être bien lourde à porter même si Irving savait qu'elle y arriverait. Elle avait les épaules pour survivre à ça: Au carcan de Poudlard, aux messes basses sur son passage, au poids d'une politique dont elle n'était en rien responsable mais que certains n'hésiteraient pas à lui attribuer en tant que "fille de". Oui, Cassandre était capable d'encaisser tout ça. Mais à quel prix ?
Allait-elle se transformer de nouveau en reine des pestes agressive et méchante pour tenir les autres à bonne distance ?  Irving savait que cette part de sa personnalité existait toujours en elle mais il préférait, de loin, la Cassie qu'il avait côtoyé quelque temps avant son départ: Franche et mordante certes, mais aussi empathique, à sa manière bien à elle.

Irving laissa échapper un soupir lorsqu'elle avoua avoir envie de retourner aux Etats-Unis. Il se mettait aisément à sa place. Il avait envisagé fuir ce pays de fou au printemps dernier, peu après le meurtre de Dalhiatus mais il s'était finalement ravisé. Aurait-il dû aller au bout de sa démarche? Peut-être. Il n'aurait pas été là pour voir mourir Klemens et cet enfant à Leopoldgrad. Sa relation avec Nora aurait sans doute prit une autre tournure, plus positive, et il ne serait pas contraint, aujourd'hui, de suivre une thérapie pour retrouver le goût de vivre...

"Comme je te comprends, souffla-t-il en regardant ses chaussures qui avançaient en direction du café le plus proche, tout a foutu l'camps ici après le Bloody-Sunday. Ça n'a été qu'une série de catastrophes en tout genre, de la guerre des gangs de Bristol à l'attentat de Leopoldgrad..."

Et il ne parlait même pas des autres épreuves qu'il avait eues à endurer.

"Franchement, il te reste plus que cinq mois d'école et après, rien n't'empêche de repartir aux États-Unis, dit-il en reportant son attention sur elle,Tu seras surement mieux là bas. Tu pourras être celle que tu veux, loin de toute cette merde."

Non seulement elle n'était pas heureuse ici mais elle était surtout en danger -Irving était persuadé que nombre de résistants rêvaient de kidnapper la fille du Ministre pour le faire chanter. D'ailleurs, il ne comprenait pas  qu'elle puisse  se promener tranquillement avec lui sans protection apparente. Ce foutu Ministre faisait vraiment tout de travers ! Il n'avait pas intérêt à laisser tomber Cassandre maintenant qu'il l'avait compromise en l'associant à lui.

Enfin, peut-être que Cassandre ne partageait pas son analyse, aussi ajouta-t-il:

"Sauf si bien sûr, tu préfères rester en Angleterre et faire plus ample connaissance avec Ton père ? ton géniteur ? Môssieur le Ministre ? Leopold Marchebank. "

La fin de la phrase resta un moment en suspens. Il n'avait pas besoin d'en dire d'avantage: Quoiqu'elle choisisse de faire, Irving ne la jugerait pas.

"Ça change rien pour moi tu sais, finit-il par dire en s'arrêtant pour lui faire face, Que tu sois une Harper ou une Marchebank, j'm'en fous." avoua-t-il en toute sincérité.

Elle serait toujours Cassie à ses yeux.


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Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeLun 5 Fév 2018 - 1:35
- Tu plaisantes ? rétorqua Cassandre en haussant un sourcil lorsque Irving osa prétendre que la Cité Cosmos n'était pas la campagne. C'était absolument paumé ici, elle le maintiendrait jusqu'à la mort. Ça n'a rien à voir avec les États-Unis. T'as vu la taille du centre-ville ?

Il y avait des villes, en Angleterre. Londres. Et... Londres. Les sorciers avaient tendance à se rassembler en petites zones plutôt que de canaliser de grands espaces, du moins, au Royaume-Uni. Enfin, désormais, il y avait Leopoldgrad... Le nom la faisait toujours doucement sourire. Leopoldgrad. Hitlerland était déjà pris ? Même pas besoin de se reposer sur la politique de Leopold Marchebank pour donner son avis sur cette appellation : c'était ridicule. Quelle bonne idée de s'inspirer de l'URSS moldue, c'est vrai que ça avait marché de manière merveilleuse. Il fallait quand même avoir une sacrée insolence pour nommer une nouvelle ville de cette manière : le gouvernement devait compter sur l'ignorance d'une grande partie de la population pour que le nom passe. Toutes les communautés sorcières, les américains par exemple, avaient remarqué cette référence et l'avaient questionnée. En Angleterre, tout le monde regardait ailleurs. Le culte de la personnalité, c'était une chose, mais quand même : ils auraient pu faire semblant de ne pas le faire. Un peu de discrétion.

Elle fut sortie de ses véhémences mentales par l'expression un peu tendre d'Irving lorsqu'il mentionna sa petite-amie. Hum. Elle aurait pu se permettre une remarque un peu moqueuse à ce sujet mais elle s'abstint. Elle n'avait rien d'une romantique, bien au contraire, mais elle était plutôt contente pour eux. Ils étaient mignons même si elle n'avouerait jamais avoir eu cette pensée. Ils s'étaient tournés autour tellement longtemps qu'ils le méritaient bien, allez.

- Félicitations, glissa-t-elle avec un sourire en coin. Imaginer Irving en aubergiste lui tira un ricanement. T'as la barbe de la profession ! balança-t-elle. Tu tentes le style Hagrid ? L'invitation lui fit faire la moue, malgré elle. Hum, j'apprécie mais je suis certaine qu'il y a de la boue et j'ai pas de bottes adaptées ! Quoique, ça empêcherait ma mère de me poursuivre, elle y trainerait jamais ses talons...

Elle était un peu mesquine mais en réalité, pourquoi pas. Cela lui ferait plaisir de passer un peu de temps avec Irving et Nora, loin de ses parents et loin de tout. Dans un parc national dont elle n'avait pas retenu le nom, personne ne viendrait la traquer, personne ne viendrait lui parler de Leopold Marchebank ou de quoi que ce soit. Un break, loin de sa famille, loin de Poudlard... Porter des bottes en plastique semblait être un prix acceptable pour cette tranquillité. Elle donna un coup dans un petit tas de neige alors qu'Irving et elle se dirigeaient vers le café, songeuse. Son ami semblait préoccupé lui aussi, elle le sentait dans la manière dont il lui répondit sur la politique du pays. Elle avait eu de la chance, elle n'avait pas vécu le dernier attentat mais le reste, si. Le Bloody Sunday et le mouvement de foule. La guerre des gangs où Swann avait fauchée, brusquement. Ça donnait effectivement de partir très loin pour ne plus revenir. Ce pays semblait presque maudit. C'aurait été facile de faire sa vie ailleurs, aux États-Unis. Mais quelque chose semblait la retenir ici malgré tout. Après tout, ses parents auraient eu les moyens - enfin, plutôt, mémé Harris - de lui financer une dernière année à Abigail Williams et ses résultats lui auraient permis de rester. Elle aurait passé les tests d'admission aux universités et n'aurait plus eu besoin de poser un pied ici. Et pourtant... Elle était revenue. Elle ne devait pas être saine d'esprit. Son côté Kessy.

- C'est pour ça que toi, tu t'es exilé dans le fin fond d'une forêt ? interrogea-t-elle quand Irving valida son idée de repartir aux USA. Pour échapper à tout ça ?

Personne ne devait venir les embêter, Nora et lui, au fin fond du Dartmoor. Dommage que le style "Hagrid" ne lui aille pas aussi bien qu'à Irving... Qui avait visiblement hérité de la délicatesse du garde-chasse. À la mention de Leopold Marchebank, Cassandre se tendit. Elle enfonça ses mains dans ses poches et expira lentement. La mention de cette histoire déclenchait des colères terribles en elle. Pourtant, il ne pensait pas à mal, se répéta-t-elle. Irving était son ami. Il n'était pas l'une de ces pimbêches à l'affût d'informations croustillantes. Elle ne pouvait pas lui sauter à la gorge en lui lançant que cela ne le regardait pas ou qu'il n'avait qu'à lire les journaux pour avoir des informations. Il s'arrêta d'ailleurs pour lui faire face - mauvais plan de défense si elle avait décidé de lui lancer un sort, d'ailleurs, mauvais mouvement de sa part - pour affirmer que cela ne changeait rien. Qu'elle soit une Harper ou une Marchebank ne changeait rien, pour lui. Elle se sentit rougir de colère.

- Je suis pas une Marchebank.

Sa voix avait claqué, ferme, ses yeux clairs plantés dans ceux d'Irving. Elle finit par les baisser, de peur qu'il croit qu'elle allait l'égorger. Ce n'était pas sa faute à lui. Ça bouillait fort en elle, depuis des mois. Elle n'avait jamais vraiment eu l'occasion d'expliquer ce qu'elle ressentait, même auprès de son père, de peur de le faire fuir. Elle couvait, prenait sur elle. Cela ne lui avait jamais réussi. Elle gratta la neige du bout de sa chaussure humide, les poings serrés enfoncés dans ses poches.

- Je les connais pas, marmonna-t-elle, comme pour étouffer sa colère. C'est pas ma famille. Enfin, j'ai fais un stage auprès de Marchebank... Elle comprenait mieux ses allusions sur sa mère maintenant. Je suis sûre qu'il y a pris un malin plaisir. Mais je les connais pas. Même si je me suis battue avec Dave en juin... Enfin bref.

Elle releva le regard vers Irving, le souffle un peu court.

- C'est pas ma famille, répéta-t-elle. Mon père m'a élevée. Je veux pas que ce soit ma famille. Je sais pas pourquoi cette histoire est sortie. Kessy Brooks y gagne un riche papa pour aller avec son look, parfait, super pour elle. Dave perd rien. Mais moi ? Moi, on me dit que l'homme qui m'élève n'est pas mon père mais que, en même temps, l'homme qui est génétiquement mon père n'en n'a rien à foutre, de moi.

Elle était tant en colère qu'elle avait envie de hurler et de jeter des sortilèges à tout ce qui passait. Elle sortit ses mains de ses poches pour tordre ses doigts et calmer un peu son ressenti bouillonnant.

- J'ai décidé que ça changerait rien, pour moi. Je ne vais rien à changer à ma vie à cause de cela. Oui, elle était un peu dans le déni. Et... Tant mieux si ça change rien pour toi, que je sois un reliquat des coucheries de Marchebank.

Il y avait beaucoup de gens dont Cassandre se fichait de l'avis. Et puis il y avait ceux, les rares, qui avaient réussi à attirer son attention. Irving, qui l'eût cru, en faisait partie.

- Enfin c'est pas ça qui devrait te questionner. Ce qui devrait te faire fuir - elle pointa un index ganté vers lui - c'est que Kessy Brooks soit ma demi-sœur !

Dave Marchebank, d'accord, elle pouvait tisser des points communs. Mais Brooks ?
HRP:


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Irving Whitaker
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeDim 11 Fév 2018 - 13:33
Cassie déclina avec humour son invitation à Mallowsweet-Inn arguant qu’elle n’avait pas les chaussures adéquates. Irving secoua la tête et leva les yeux au ciel devant tant de mauvaise foi.

« Merci de nous soutenir dans le projet de notre vie ! » souffla-t-il avec un sourire en coin pour contrebalancer ses propos qui pouvaient sonner comme des reproches.

Leurs anciens camarades de classe avaient souvent du mal à comprendre leur choix : Qui irait se terrer dans la campagne anglaise à tout juste 19 ans ?  Irving, lui-même, n’aurait jamais envisagé qu’il puisse vivre en ermite au fin fond d’un parc naturel. Pourtant, il s’était raccroché à ce projet, voyant là l’opportunité de prendre un nouveau départ après l’affaire Dalhiatus. Il s’était investi cœur et âme dans les travaux de réparations afin d’ouvrir l’Auberge dans les temps. Avec Nora, ils n’avaient pas compté leurs heures, s’efforçant de tenir les délais et le planning qu’ils s’étaient fixés mais l’effondrement de la Marchebank avait sérieusement bousculé leurs prévisions… La nouvelle chambre à louer -sensée équilibrer leur budget- n’était toujours pas terminée et Irving passait plus de temps à régler de la paperasse qu’à se concentrer sur ce projet…et sur son couple. Non seulement les séquelles physiques l’avaient empêcher d’effectuer les travaux de rénovation mais c’était surtout son moral qui était entamé depuis l’attentat.
Pourtant il y avait eu un électrochoc:Cette fameuse conversation avec Nora où sa petite-amie lui avait demandé de se faire aider, signe qu’elle ne supportait plus la vie qu’ils vivaient tous les deux. Depuis, Irving s’efforçait de se prendre en main. Il était suivi par Emma Winston et il essayait de prendre un peu de recul sur sa situation compliquée…
D’ailleurs, il n’était pas le seul à vivre une expérience difficile en ce moment. Cassandre devait composer avec les révélations sur l’identité de son père et ce ne devait pas être chose aisée… L’ancien Gryffondor tenta d’ailleurs de lui témoigner son soutien en lui affirmant qu’elle ne resterait toujours la même à ses yeux qu’elle choisisse de tisser des liens plus privilégiés avec sa nouvelle famille ou pas.

- Je suis pas une Marchebank.


La réponse claqua dans l’air et l’espace d’un instant Irving crut que Cassandre allait répliquer en lui assénant un sortilège. Elle était rouge de colère et semblait prête à l’égorger. L’ancien Gryffondor s’arrêta brusquement, confus et particulièrement ennuyé :

« Excuse-moi,…j’voulais pas…,
balbutia-t-il en secouant la tête, J’ai été maladroit. Oublie ce que j’viens d’dire. » souffla-t-il, particulièrement mal à l’aise.

Il baissa la tête, honteux. Bien sûr que Cassandre n’était pas une Marchebank. Qu’est-ce qui lui avait pris de dire ça ? Irving se morigéna encore quelques instants estimant qu’il avait cruellement manqué de tact. Il n’aurait jamais dût parler du Ministre et de cette sombre histoire d’enfant illégitime. Ce n’était pas à lui d’aborder ce sujet mais à Cassandre, seulement si elle en éprouvait l’envie et le besoin, te sens pas obligée de t’justifier auprès d’moi, enchaina-t-il lorsque Cassandre affirma que les Marchebank n’étaient pas sa famille.

Irving s’en voulait d’avoir plongé son amie dans cet état de colère. Il avait visiblement réveillé des sentiments très douloureux pour la jeune femme qui faisait  un effort immense pour ne pas exploser. Il releva timidement le regard vers sa camarade  tandis qu’elle s’efforçait de conserver son aplomb légendaire.  Pourtant sa belle assurance  se craquelait à chacun de ses propos et de ses gestes : Ses poings serrés, sa respiration haletante, ses mots durs teintés d’amertume, tout, dans son comportement montrait qu’elle était particulièrement affectée par ces révélations soudaines.

« Tu peux pas dire ça, t’es tout sauf un reliquat d’coucherie ! »


Dans les faits, Cassandre avait peut-être raison mais Irving refusait qu’elle se dévalorise de la sorte. Elle était blessée, fragilisée, il pouvait le comprendre mais elle était surtout le genre de fille à ne jamais se laisser abattre. Irving enviait sa capacité à ne pas flancher, à ne jamais douter et il voulait retrouver sa Cassie. Ils ne savaient pas qui avait révélé son lien de parenté avec le Ministre mais cette- ou ces personnes- ne se souciait pas de l’incidence de ce dévoilement sur elle.  Par orgueil, elle ne devait pas se laisser ébranler.

« Si t’as besoin d’passer tes nerfs sur quelque chose, ou quelqu’un-  j’uis là, il voulait bien jouer les punchingball si cela l‘aidait à extérioriser sa colère- mais  ne leurs fait ce plaisir, ne leurs montre pas que ça t’atteint.» ajouta-t-il en secouant la tête, Tu es Cassandre Harper, la fille de l’ancien Directeur de la Coopération Magique internationale » dit-il en lui donnant une petite bourrade dans l’épaule comme pour réveiller son esprit combatif de Gryffondor. Il était sûr que ce type d’ encouragement était nettement plus efficace auprès de Cassandre qu’un câlin qui ne ferait que la crisper davantage.


La réaction de la jeune femme ne tarda pas d’ailleurs et Irving esquissa enfin un sourire en entendant sa remarque méprisante à l’égard de Kessy Brooks. Voilà ! C’était la Cassandre qu’il connaissait et qu’il aimait. Celle qui pouvait se montrer piquante –voir carrément vexante- et qui utilisait l’humour comme une bonne carapace de protection.

« Je trouve qu’il y a un petit air de famille au contraire…, dit-il en reprenant sa marche en direction du café, plutôt satisfait de voir Cassandre plus détendue,  Je suis sûr qu’elle aurait peur pour ses bottines à Mallowsweet, elle aussi ! » répliqua-t-il avec un sourire en coin lorsque Cassie s’étonna que Kessy puisse être sa demi-sœur. Recouvrant alors son sérieux, il enchaina en fourrant ses mains dans ses poches «  Tu as eu l’occasion de les recroiser, Dave et elle, depuis ces révélations ? »


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Cassandre Harper
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeJeu 1 Mar 2018 - 21:13
Cassandra haussa les épaules quand Irving tiqua sur une expression particulièrement dure dans la diatribe de colère qu'elle avait eu à son égard. Le pauvre, quand même. Il n'avait rien demandé et à le voir s'excuser, il devait se sentir un peu coupable. Elle-même s'en voulait un peu de s'être emportée face à lui, qui n'avait pas dit ça pour la chercher, elle le savait. Certaines personnes étaient malintentionnées mais pas Irving : elle ne comprenait pas comment il avait échappé à Poufsouffle ! Un petit côté trop bougon, sûrement... Quoiqu'il en soit, si, elle était un malheureux accident de contraception, elle le savait maintenant. C'était un peu difficile à encaisser, sachant qu'elle avait été l'enfant chérie tant attendue de ses parents pendant longtemps. Après tout, Cornélius et Elizabeth n'avaient jamais eu d'enfants... Sauf elle, petit miracle de sa mère. À croire qu'elle l'avait fait exprès. C'était une possibilité : Elizabeth voulait être mère, les choses ne marchaient pas avec son époux légitime... Elle était allée se servir ailleurs pour obtenir ce qu'elle voulait, en bonne Serpentard. Au final, elle était sûrement un accident pour Marchebank mais elle restait l'enfant tant attendue de ses parents, celle qui avait été gâtée toute sa vie. Est-ce que son père regrettait, maintenant ? Il avait beau dire que non, qu'elle était son enfant, Cassandre ne pouvait chasser ces sombres pensées de son esprit. Est-ce que maintenant, il l'aimerait moins ?

Elle n'avait jamais osé évoquer ces pensées à qui que ce soit. À qui le ferait-elle ? Elle n'était pas du genre à se confier, cela ferait bizarre à tout le monde. Même Irving la poussait à la combativité et elle le comprenait : elle n'était pas vraiment du genre à se lamenter sur son sort, plutôt à tout envoyer valser pour réarranger les cartes à sa façon. Son père avait été destitué de son poste de Directeur ? Elle avait imposé sa place à Poudlard autrement, avec une redoutable baguette qu'elle n'hésitait pas à dégainer quand on lui cherchait des noises. Écrasée sous un plafond en Laponie ? Elle était revenue l'année d'après, comme si de rien n'était, cachant ses cauchemars à tout le monde... Sauf à Irving, qui avait vu son Épouvantard. Fille illégitime de Leopold Marchebank ? Et bien non. Elle allait prouver qu'elle restait Cassandre Harper et que rien n'y personne, même pas un Ministre qui s'y connaissait aussi bien en sortilèges de contraception qu'en gestion des crises sociales, n'allait changer cela. Elle secoua légèrement la tête, amusée, quand Irving lui proposa de passer ses nerfs sur lui.

- Comme si je t'avais déjà demandé la permission... persifla-t-elle.

Cassie et Vivi, le célèbre épisode où elle l'avait pourchassé dans les rues de la Cité en le malmenant juste parce qu'elle s'ennuyait... Belle époque. Avec le recul, les choses lui paraissaient plus simples et pourtant, c'était faux. Elle venait d'emménager à la Cité alors et cela la changeait bien de son manoir londonien, elle était en difficulté avec ses camarades de classe et en colère contre le monde entier. Un peu comme maintenant. À croire que toute sa vie n'avait été qu'une longue crise d'adolescence ! Néanmoins, une chose était différente, songea-t-elle en jetant un regard en coin à Irving. À une époque, elle pourchassait ses voisins et maintenant, ils étaient - enfin, une personne - volontaire pour l'aider et être là pour elle. Ce n'était pas désagréable non plus. Elle sourit de nouveau à sa boutade et à son léger coup d'épaule.

- Et maintenant, célèbre cadre commercial chez Cosmos ! plaisanta-t-elle aigrement en insistant sur le nom, qu'irving grince des dents.

Mais oui, elle était beaucoup de chose. Petite-nièce favorite de mémé Harris, brillante élève, préfète, un dossier scolaire aux notes irréprochables (qui regardait la partie appréciation pour lire les acides comptes-rendus de Chloé Hellsoft de toute manière ?), élève internationale après une année à Abigail Williams, distinguée, élégante, courageuse et déterminée : bref, elle ne manquait pas de qualificatifs pour faire son portrait, surtout si on oubliait la partie "fille illégitime" et "problèmes de socialisation". La pique sur l'air de famille d'Irving la fit redresser des yeux flamboyants vers lui, sans que son sourire ne disparaisse de ses lèvres.

- Ça, mon cher, ça s'appelle la distinction... Petit instant de réflexion. Oh Merlin, est-ce que je viens vraiment de dire que Kessy-Botox-Brooks était... distinguée ? Vas-y, achève moi maintenant, étrangle moi avec ta barbe de bûcheron.

L'humeur un peu plus requinquée que tout à l'heure, Cassandre reprit sa marche à côté d'Irving en direction du côté, baissant régulièrement les yeux sur le sol pour ne pas glisser. Elle haussa les épaules quand il lui demanda si elle avait eu l'occasion de les rencontrer depuis la "révélation".

- Kessy, non, et je n'ai pas cherché à la voir. Je ne vois pas vraiment ce qu'on aurait à se dire, honnêtement, nous n'avons pas le même niveau de conversation. Et puis, je ne sais pas si tu as lu ses interventions dans les "magasines" - elle avait mimé les guillemets - qui en parlent mais elle est absolument ravie de la situation. Enfin un compte en banque à la hauteur de ses aspirations...

Elle était sûrement ravie d'avoir trouvé un père aussi, mais Cassandre n'entretenait pas vis-à-vis d'elle et de Dave de charitables pensées. Ils n'avaient rien fait, pourtant, ils étaient tous dans le même bateau mais elle avait l'impression qu'en étant aimable avec eux, elle consoliderait ces pseudo liens de sang qu'ils étaient censés entretenir.

- Par contre, reprit-elle, j'ai croisé Dave aux fêtes sang-pur de fin d'année. Et bien nous nous sommes soigneusement ignorés. Je ne sais pas si c'est parce qu'il est aussi ravi que moi de cette situation ou parce que la dernière fois que l'on s'est vus, je lui ai mis une raclée en duel... Elle haussa les épaules. Je suis bien contente de l'avoir fait à ce moment-là, maintenant, on m'accuserait d'agression sur handicapé et il serait obligé de me rouler dessus pour se défendre...

Un peu d'empathie pour ce qui lui était arrivé à la March'bank ? Non, ça faisait trop famille.

- Quoique, maintenant que j'y pense, c'est peut-être pour ça que je n'ai pas fini en prison suite à l'agression du fils du Ministre... C'est pratique, commenta aigrement Cassie, maintenant je vais pouvoir déclencher des duels en toute impunité !


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Irving Whitaker
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeMer 7 Mar 2018 - 15:01
Cosmos. Brrrr !

Irving fronça légèrement le nez en entendant la nouvelle dénomination de son cher Nimbus mais il ne releva pas pour autant les propos de sa camarade. Il savait bien que Cassandre faisait cela uniquement pour l’embêter, il commençait à la connaitre maintenant ! Il fut d’ailleurs soulagé de retrouver « la Cassie » qu’il connaissait, celle que rien ne semblait pouvoir atteindre… et qui ne se gênait pas pour se montrer particulièrement acerbe envers ses camarades et notamment envers sa nouvelle demi-sœur, Kessy « Botox » Brooks. Irving haussa légèrement les sourcils –il se demandait quelle partie du corps de Kessy avait bien pu subir l’intervention d’un chirurgien magique- avant de reporter son attention sur Cassandre qui semblait enfin ragaillardie, moquant gentiment son apparence de  bucheron.

Irving esquissa un léger sourire tout en passant sa main dans sa barbe épaisse qui méritait belle et bien une petite taille. Il faut dire que son apparence physique passait clairement au dernier plan en ce moment. Il n’avait jamais été très porté sur son style, même  auparavant, mais  il ne devait pas perdre de vue qu’il recevait de la clientèle à Mallowsweet et qu’il se devait d’être un minimum présentable. C’était la deuxième fois que Cassie lui faisait remarquer son aspect quelque peu négligé (cf-« le style Hagrid ») aussi, Irving se promit-t-il d’envisager un rafraichissement dès son retour à l’Auberge. Il ne tenait pas spécialement à ressembler à l’homme des cavernes et tout laissait à penser qu’il s’approchait dangereusement de cette description.

Une fois cette résolution de prise, il fourra ses mains à plat dans les poches poitrine de sa veste canadienne et  observa Cassandre. Elle exposait, d’un air qui se voulait détaché, l’état de ses relations avec ses nouveaux demi frère et sœur. Relation inexistante dans le cas de Kessy. D’après les propos de Cassie,  Miss Monde Magique avait tout à gagner dans cette histoire : Une toute nouvelle notoriété qui tombait à point nommé alors qu’elle venait d’ouvrir sa propre salle de sport magique et un nouveau compte en banque bien garni…

« Tu penses que vous êtes concernées par l’héritage de Griselda Marchebank, toi et Kessy ? » s’enquit-il en shootant dans une boule de neige noircie de terre.

Tout le monde savait que l'arrière grand mère du Ministre était décédée dans l’attentat de Leopoldgrad et si Kessy touchait sa part du butin, Cassandre aussi, du moins si elle l’acceptait. Il y avait fort à parier que son amie refuse d’être affiliée, d’une quelconque manière, à la famille Marchebank. Toutefois  résisterait-elle à l’occasion de priver Dave d’une partie de ses legs  ? Rien n’était moins sûr ! L’inimité entre eux semblait réelle et Irving savait combien Cassandre pouvait se montrer machiavélique, pour peu qu’elle l’ait décidé… Elle était tout à fait capable d’accepter l’héritage –juste pour embêter Dave-  avant de  refourguer l’argent à une association ! Si elle choisissait d’aider « la Ligue contre la Consumeuse » Irving n’y trouverait rien à redire.

Toutefois, il  n’exposa pas le fond de sa pensée et préféra écouter Cassandre qui n’en finissait pas de cracher son venin sur Dave. Irving n’avait jamais trouvé le fils du Ministre très sympathique mais Samantha lui avait assuré, du temps où ils étaient ensemble, qu’il gagnait à être connu… Peut-être. Quoiqu’il en soit, l’Aubergiste n’avait jamais eu beaucoup d’atome crochu avec les garçons hautains du genre de Théo Nott ou Dave. Il faut dire qu’il ne remplissait pas les critères requis pour participer aux fameuses « fêtes sang purs de fin d’année » et honnêtement, Irving en tirait une immense fierté.
Malgré cela, il ne parvint pas retenir une exclamation de reproche lorsque son amie se moqua allégrement du nouveau handicap  de Dave. Aussi méprisant soit-il, Dave ne méritait pas ce qui lui était arrivé.

Personne ne méritait ça.

Pour avoir vécu l’attentat de l’intérieur, Irving avait beaucoup de mal à se montrer sarcastique sur le sujet. Il savait que certaines victimes arrivaient à dédramatiser, à prendre du recul, et même, pour certaines, à en rire mais, dans son cas,  c’était au dessus de ses forces. Il savait bien que Cassandre ne pensait pas à mal –elle ne savait probablement pas qu’ils avaient réchappé à l’effondrement de la banque de justesse, lui et Nora- mais il se sentait incapable d’abonder dans le sens de son amie, ne serait-ce que pour lui faire plaisir. A cet instant, il se sentait plus proche de Dave que de Cassandre, songea-t-il en bifurquant sur la droite pour prendre les escaliers qui desservaient les pentes.

Fort heureusement, la conversation dériva légèrement vers un autre sujet. Il ne savait pas si Cassie avait perçu son trouble ou si, au contraire, elle n’avait rien vu mais elle enchaina rapidement sur les pseudos avantages liés à son nouveau statut de fille du Ministre.

« Parce que c’était pas déjà le cas ? » s’enquit-il alors qu’elle lui disait qu’elle allait enfin pouvoir déclencher des duels en toute impunité. Comme si Cassie avait attendu d’être la fille du Marchebank pour se battre, baguette à la main ! Il gratifia la jeune femme d’un léger sourire complice et reprit, «Si ça se trouve, ça va être le contraire, tu vas plus avoir l’occasion de t'mesurer à qui que ce soit, … souffla-t-il en descendant une volée de marches recouvertes de flaques de  neige fondue, d’ailleurs c’est bizarre qu’Marchebank t’ai pas déjà collé un service de protection  rien que pour toi, ajouta-t-il en s’arrêtant pour regarder derrière lui dans les escaliers comme s’il s’attendait à voir déboucher un milicien, avec tout c’qui s’passe en c’moment c’est étonnant qu’il t’laisse te balader comme ça, tranquillement, avec un bucheron sorti d’nul part. » Cela sonnait comme une plaisanterie mais il y avait un fond de vérité dans les propos d’Irving alors qu’il venait tout juste de s’arrêter face à la devanture d’un nouveau café à l’allure arty.

Quelques toiles abstraites étaient exposées dans la vitrine et des hipsters cosmopolitains avaient pris place sur les fauteuils club à l’intérieur. L’aubergiste fronça de nouveau le nez – si ça ne tenait qu’à lui, il aurait préféré descendre jusqu’à la Grand Place pour boire un verre à l’Entrepot’es- mais il reporta son attention sur les chaussures de Cassandre qui n’étaient pas du tout adaptées à la marche dans la neige et la gadoue. Tant pis, il pouvait bien faire une petite infidélité à Jill en se rendant au… -il leva la tête pour lire l’enseigne-… « Cosmic Café »  -même son nom était nul.

Mais avant ça, Irving avait à cœur d’aller jusqu’au bout de son raisonnement et il tenait à ce que Cassandre l’entende. Elle était partie durant un an et elle sous-estimait peut-être l’état de tension dans lequel était plongé le pays. Elle vivait dans un environnement privilégiée, loin de la grogne populaire, et passait le plus clair de son temps à Poudlard, dans cette institution quasiment coupée du monde magique. Irving posa donc une main sur la poignée de porte sans pour autant l’ouvrir et reprit un ton plus bas, bien décidé à mettre en garde la jeune femme.

« J’pense que Marchebank est au courant qu’une partie de la population veut sa mort, commença-t-il, sans prendre de pincettes. J’trouve ça un peu gonflé de sa part qu’il t’associe à lui et qu’il t’entraine dans sa merde. Tu sais, il y a vraiment des personnes, opposées à sa politique, qui sont capables de tout , absolument tout, pour arriver à leurs fins et pour faire tomber l' régime, Il suffisait de penser aux dires de  Nahuel Munoz sur les dommages collatéraux lors de la réunion du LEXIT pour en être convaincu, ce nouveau statut t’expose, qu’tu l’veuilles ou non et j’espère que tu prends pas ces choses là à la légère. »

Il marqua une brève pause avant de reprendre.

« J’te connais un peu tu sais. Tu vas m’dire que tu es tout à fait capable de t’défendre toute seule, et j’le crois. Du moins j’l’espère, corrigea-t-il, mais…pour certains gros cognards, tu s’ras vue uniquement comme la fille de Marchebank et comme un moyen facile d’l’atteindre, lui, par ton intermédiaire. Il faut qu’tu gardes ça à l’esprit… » souffla-t-il alors. Tant pis s’il se montrait quelque peu alarmiste, il préférait être clair.


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Cassandre Harper
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeDim 11 Mar 2018 - 21:32
La question d'Irving au sujet de l'héritage prit un peu Cassandre de court et pourtant, elle y avait déjà pensé. Pas parce qu'elle courrait après l'argent mais vis-à-vis du sien, d'héritage. Les Bones, la famille de sa mère, étaient une grande famille et elle avait toujours su qu'elle ne serait pas forcément gâtée de ce côté. Les Harper, en revanche, étaient des investisseurs qui possédaient un intéressant capital, capital qui lui était promis depuis la naissance, au même titre que ses cousins, surtout qu'elle était la fille unique de son père. Le nouveau souci était... qu'elle n'était pas la fille de son père. Et que cela serait plutôt arrangeant pour certains que l'argent soit redistribué autrement. Alors Cassie voulait bien être une sang-pure moderne, travailler, faire carrière et bien gagner sa vie mais cela ne passait pas par être une sang-pure déchue : venir vivre ici était déjà suffisamment pénible. Si elle ne touchait pas d'héritage Harper, elle estimait qu'elle devait toucher le Marchebank : il y avait énormément de contraintes à cette révélation, sa vie toute entière était bouleversée, sa famille, peut-être même son avenir alors elle voulait au moins une compensation. Pour autant, rien n'était joué.

- Je ne sais pas, avoua-t-elle honnêtement, ce genre de choses prend du temps et honnêtement, je ne suis pas allée me renseigner. Kessy oui, je suppose, maintenant elle se fait même appeler Marchebank. En soi, cet argent, j'en veux pas sauf si je suis déshéritée du côté Harper. Je n'ai pas envie de partir sans rien à cause de tout cela, tu vois... ?

Elle se doutait bien que, pour quelqu'un comme Irving, cela pouvait sembler obscur voire superficiel mais les fortunes sang-pur se construisaient d'héritage, personne ne partait jamais de rien. Ils avaient des manoirs, des capitaux, des investissements et ils étaient formés à être des héritiers. Certains le restaient même toute leur vie, se reposant sur le travail de leurs ancêtres et en le faisant fructifier. Cassandre avait été élevée comme une héritière. Évidemment, elle ne comptait pas rester uniquement cela, elle avait l'intention de tracer sa propre voie mais elle n'imaginait pas partir de rien, comme... comme une personne normale. Faire des prêts à la banque pour acheter un studio à Londres. Aller à la CAFE. Avoir une carte de réduction pour le Magicobus. Beurk. Non, décidément, elle n'était pas faite pour cela ! Elle aimait bien trop appartenir à cette élite dans laquelle elle avait grandi, se sentir un peu au dessus des autres, au dessus des lois. Sa faculté à dégainer sa baguette magique pour se battre était sûrement issue de cela, d'ailleurs, de la vieille tradition de régler les choses en duel... La remarque d'Irving lui fit lever les yeux au ciel et lui tira un sourire en coin.

- Pas depuis une certaine mésaventure avec un Épouvantard...

Disons que cet épisode avait eu le mérite de calmer ses velléités de faire de la magie en dehors de l'école alors qu'elle n'était pas majeure. De toute manière, elle n'était pas si sauvage que cela même dans l'enceinte de Poudlard. Elle se tenait plutôt bien, comme l'attestait son dossier scolaire plutôt correct, et privilégiait souvent les duels verbaux que magiques. C'était d'un triste, d'ailleurs ! Quel était l'intérêt d'être des sorciers si c'était pour régler les choses calmement ? La magie n'était pas faite que pour récurer les vitres. Mais pour éviter de finir en prison, elle se pliait aux codes sociaux, avec quelques débordements parfois, comme la malheureuse petite bataille avec Dave l'été dernier. L'idée que plus personne ne puisse l'attaquer, parce qu'elle était soi-disant la fille du Ministre de la Magie, était plutôt décevante.

- Roh non, ça serait pénible, c'est mon sport à moi le duel !

Mais derrière ses plaisanteries, Irving mettait le doigt sur un point intéressant auquel Cassandre n'avait jamais pensé (et elle trouvait ça un peu vexant, honnêtement). Pas qu'elle ait envie de se balader avec un service d'ordre à ses trousses mais puisque maintenant, elle était directement affiliée au Ministre de la Magie, il y avait de quoi attirer certaines personnes malintentionnées. Après tout, en juin, quand elle avait croisé Dave, il était - vaguement - surveillé par des policiers. Bon, elle aurait pu l'assassiner trois fois mais l'idée était là. Elle se retourna en même temps que lui, comme si des agresseurs allaient se trouver juste derrière eux et, nerveuse, elle fronça un peu les sourcils alors qu'ils s'arrêtaient devant un café récent qui avait l'air bien plus sympathique que les vieux bars de Nimbus. Bras croisés sur sa poitrine, elle l'écouta exposer une situation qu'elle n'avait jamais envisagé et qui était plutôt inquiétante. Elle savait qu'il y avait des branches de résistance et de la grogne, c'était dans les journaux, mais de là à dire qu'une partie de la population voulait la mort du Ministre... Il y allait peut-être un peu fort.

Mais son propos n'était pas incohérent : même si, selon Cassandre, les gens normaux ne voulaient pas la mort du Ministre, il y avait de sacrés allumés dans les "résistants", comme ceux qui avaient fait exploser la March'Bank remplie de gens innocents. S'ils pouvaient faire cela, c'était facile d'imaginer ce qu'ils pourraient faire avec son crâne... Irving n'avait pas tort : elle était brusquement exposée, bien plus que lorsqu'elle était la fille d'un Directeur de Département. Brusquement angoissée, elle ouvrit la bouche pour répliquer qu'elle pouvait se défendre elle-même (même si elle le disait également pour se rappeler cet état de faits) mais il la prit de court, montrant qu'il la connaissait bien. Oui, elle savait se défendre mais... Elle n'était pas Harry Potter non plus. Nerveuse, elle tapa du pied devant la vitrine du café.

- Et je suis censée faire quoi ? interrogea-t-elle, les mains crispées sur son manteau. Aller voir Marchebank et exiger une part d'héritage et un service de sécurité ?

Elle donna un léger coup de pied dans un petit tas de neige gelée.

- Je peux pas soit rester enfermée à Poudlard soit chez moi ou dans un manoir de la famille en espérant que personne ne me trouve, je ne peux pas m'arrêter de vivre parce que je sers de pion dans je ne sais quel plan politique. Je n'ai pas vraiment le choix de me défendre moi-même, si vraiment il y a des risques...

Elle n'allait pas demander à sa grande-tante ou sa famille de lui financer un garde du corps, ça serait ridicule. Elle savait se défendre, elle était une excellente sorcière et elle pouvait encore travailler. Elle posa la main sur la porte du café, prête à l'ouvrir.

- Et au pire, mourir jeune, ça m'évite d'avoir des rides.

Elle passa la porte du café, s'adossant à cette dernière pour que Irving puisse la suivre.


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Irving Whitaker
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeMar 13 Mar 2018 - 11:57
Cassandre prit Irving de court lorsqu’elle lui demanda ce qu’elle était censée faire dans cette situation compliquée.

« J’en sais rien moi, c’est toi le cerveau ! » répondit-il en haussant les épaules, un brin sur la défensive.

C’était elle qui avait monté un véritable plan d’action  pour faire tomber les Nimbus de Pompadour dans l’affaire de la Consumeuse. Pas lui. Elle avait suggéré de contacter la presse et d’envoyer la pétition à tous les journaux du monde magique, elle avait même tenté de le persuader d’alerter  l’opinion publique avec son témoignage d’orphelin de père. Cassie avait planifié tout un programme en moins temps qu’il n’en faut pour le dire et elle voulait lui faire croire qu’elle n’avait pas réfléchi au meilleur moyen pour elle de vivre au mieux cette situation ?

Si elle disait vrai, cela voulait certainement dire qu’elle était plus chamboulée par cette histoire qu’elle ne voulait bien l’admettre. Irving avait clairement perçu sa réaction épidermique tout à l’heure, lorsqu’il l’avait qualifié de fille de Marchebank, mais les coups de colère de Cassie ne l’avait jamais empêché de réfléchir. Elle avait toujours su se montrer réactive face aux situations de crise hors, cette fois, elle semblait vraiment prise au dépourvu. Irving l’observa un instant d’un œil nouveau tandis qu’elle s’effaçait devant lui pour le laisser entrer dans le « Cosmic Café » puis il afficha une mine particulièrement contrarié lorsqu’elle ajouta d’un air insolent que mourir jeune lui éviterait d’avoir des rides.

« Dis pas d’bêtises…» grommela-t-il en passant devant elle pour pénétrer le premier dans le café.

Il n’avait peut-être pas d’humour aujourd’hui mais la mort prématurée de ses amis n’était pas une notion étrangère et lointaine. Il aurait tellement voulu que les figures de Danny et de Klemens se couvrent de profonds sillons, signe d’une vie bien remplie. Au lieu de ça, leurs visages resteraient à jamais figés dans leur jeunesse… Cassandre ne savait pas de quoi elle parlait et elle semblait minimiser les risques. Que pourrait-elle faire face à des forcenés suicidaires du genre de ceux qui avaient fait exploser la March’bank. Rien, absolument rien.

Irving hocha brièvement la tête pour saluer le serveur –un sorcier chauve avec une barbe taillée en pointe et des lunettes à la monture colorée et épaisse- puis il slaloma entre les fauteuils club pour prendre place sur une banquette, tout  près de la vitre qui donnait sur les escaliers qu’ils venaient juste de descendre. Il enleva son manteau et ses deux pulls superposés pour laisser apparaitre un vieux tee-shirt délavé et quelque peu détendu au niveau du col. Cassandre allait encore dire qu’il ressemblait à bucheron (voir même pire) songea-t-il en examinant sa mise. Il désolidarisa ses deux sweats qu’il avait enlevés en une fois et renfila le plus joli des deux, celui que Judy, sa sœur, lui avait offert à Noël.

« J'te d'mande pas d’arrêter de vivre, lâcha-t-il alors en reprenant la conversation à l’endroit où ils l’avaient arrêtée, j'te d'mande juste d’avoir conscience qu'cette menace est bien réelle. »

Il passa une main dans ses cheveux, tentant vainement d’ aplatir quelque peu sa tignasse électrique, avant d’attraper la carte posée sur un petit présentoir au coin de la table. L’horloge indiquait 16h30 –trop tard pour un café, trop tôt pour une gobière- aussi décida-t-il  de se rabattre sur une traditionnelle bièraubeurre… du moins si cette consommation était bien présente à la carte.

Green tea detox,
Jus de citrouille light
Eau à la canneberge
* eau à la canneberge ?Sérieusement ?*
Bièraubeurre zéro. » *Zéro ? Zéro quoi ? Zéro bièraubeurre ?*

Irving décida de se rabattre sur ce choix en espérant qu’on ne lui apporterait pas un verre vide. Il reposa  la carte à plat sur la table et poursuivit :

« Et puis, tu sais, j'trouve pas ça si bête l’idée d’aller voir Marchebank. commença –t-il,  Enfin, même si j’pense qu’c’est lui qui aurait du venir te trouver et faire le premier pas. Quel gougeât ! songea Irving en fronçant les sourcils. Comment pouvait-on se conduire ainsi ? Le premier Ministre avait-il une si haute opinion de lui-même pour qu’il ne daigne même pas solliciter sa propre fille pour lui demander une entrevue ?  L’aubergiste était particulièrement en colère contre cet homme qui, en plus de plonger le pays dans le chaos, maltraitait psychologiquement son amie.

« J'pense que t'es tout à fait en droit d'lui demander des comptes ! Il se doit d't’écouter et d’accéder à tes requêtes si elles sont justifiées, sans  rien exiger d'toi en retour. Il est responsable de cette situation, à lui d'la réparer. Tu poses les conditions et pas l’inverse. »

Irving glissa la carte des consommations  sur son présentoir qui permettait de la maintenir debout.

« Et puis, franchement,  tu comptes vivre encore longtemps comme ça, à faire l’autruche ? lui demanda-t-il en se penchant légèrement au dessus de la table. Il ne voulait pas être méchant, juste lui faire comprendre qu’elle ne pourrait pas rester dans le déni éternellement, Honnêtement, ça te ressemble pas. Il faut que tu saches où tu vas, et l'mieux, ça reste de poser les choses avec ce type…même si l’idée qu'tu l'rencontres en tête à tête  me réjouis pas particulièrement à vrai dire. » avoua-t-il avant de se taire à l’approche du serveur qui venait prendre leur commande.

« Bièraubeurre zéro ça veut dire quoi ? s’enquit alors Irving.
-Zéro sucre, monsieur, c’est bien meilleur pour la santé vous savez.
-Donc c’est une bièraubeurre pas sucrée ? répondit l’aubergiste, pas certain de bien comprendre le concept.
-non, elle est sucrée à vrai dire mais le sucre est remplacé par de l’Asparthame, un édulcorant. C’est moldu.
-Aaah. Irving hocha lentement la tête, Et ce truc… c’est meilleur pour la santé ? s’étonna-t-il visiblement peu convaincu.
-Oui, vous consommez zéro calorie.
L'ancien Gryffondor se laissa quelques secondes de réflexion avant de lever  les yeux vers le serveur.
-Je vais prendre un verre d’eau.... A l’eau, crut-il bon de préciser avant de reporter son attention sur  Cassandre pour qu’elle passe commande.


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Cassandre Harper
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeLun 23 Avr 2018 - 22:31
Cassandre était peut-être un cerveau - pas peut-être en fait, elle était certaine d'être un cerveau - il n'empêche qu'elle se sentait coincée dans cette situation compliquée. C'était facile de réfléchir à froid, de prévoir des choses et de tirer les bonnes ficelles sans être impliquée. Cette fois-ci, c'était plus compliqué que cela parce que cela englobait tellement de choses, des choses qu'elle ne connaissait même pas. Les conséquences la dépassaient largement et surtout, elle se sentait dépassée. Que Irving lui mette le nez dans le tas était loin d'être agréable, surtout qu'il venait de faire naître chez elle des angoisses qui n'étaient pas présentes avant, tout simplement parce qu'elle s'était interdit de réfléchir. Finalement, le croiser aujourd'hui à la Cité n'était pas une si bonne nouvelle. Toujours appuyée contre la porte pour le laisser passer, elle eut le regard un peu noir en répondant.

- Ouais bah c'est plus facile à dire qu'à faire.

Contrariée et soudain aux aguets comme si un des terroristes du Kraken allait bondir de derrière une congère et lui sauter à la gorge, elle tira sur son écharpe en rentrant dans le café, saluant à peine le tenancier à la barbe originale. Ils s'installèrent près d'une fenêtre et, alors qu'elle retirait son élégant manteau à carreaux, elle hésita quelques secondes avant de sortir sa baguette magique, qu'elle déposa sur la table. Voilà, elle allait devenir parano maintenant. Le pire était qu'elle savait qu'Irving n'avait pas tort mais... Qu'était-elle censée faire ? Marchebank n'en n'avait rien à faire d'elle et honnêtement, Cassie n'avait pas très envie qu'il se la joue papa gâteau. Ils reprirent leur conversation, à voix un peu plus basse et elle haussa les épaules, pleine de mauvaise volonté mais répondant malgré elle :

- J'en ai conscience, à peu près, marmonna-t-elle en fixant le dos de la carte que lisait Irving.

Elle avait juste essayé de ne pas y penser et il venait d'exposer clairement les faits. Elle ne pouvait pas faire semblant que le danger n'existait pas, cela serait encore plus dangereux. Il lui fallait simplement être plus préparée que ça et plus prudente. Comme si elle avait besoin que sa vie soit plus compliquée encore... Envahie par une énième vague de colère envers sa mère et Marchebank, elle commença nerveusement à faire rouler sa baguette entre la table et sa paume.

- Marchebank n'en n'a rien à faire de moi, répondit-elle à son ami qui reprenait la parole. Si je demande quoi que ce soit, il va me rire au nez. Et puis même, ajouta-t-elle en prenant la carte un peu rageusement, manquant de l'arracher de son support, je ne veux pas dépendre de lui. Ses yeux bleus parcouraient les lignes sans vraiment les lire. Je veux rien de lui, je veux rien d'eux. Je peux me débrouiller toute seule.

Ils n'étaient pas sa famille et elle n'avait pas envie de rentrer dans la dynamique "clan recomposé et heureux" que semblaient jouer les Marchebank, entre Rosaleen Lestrange et Kessy Brooks, qui s'épanchait dans les journaux sur sa vie merveilleuse auprès de son nouveau pôpa. Elle n'avait pas besoin de tout cela, elle, elle avait une famille. Demander des comptes à Marchebank, c'était reconnaître son lien avec tout cela et elle n'en n'avait pas envie. Elle était censée faire quoi ? Venir manger le gigot du dimanche avec eux toutes les semaines ? Participer à leurs messes médiatiques quand ils auraient un nouvel enfant avec la Première Dame (ou une autre révélation d'adultère ?) ? Très peu pour elle. Elle ne voulait pas faire partie de tout cela, elle ne voulait pas de liens avec eux. Alors Irving pouvait appeler cela "faire l'autruche", Cassie considérait que c'était un choix, son choix. On lui avait caché cette information toute sa vie, elle s'était construite sans et elle refusait de la prendre en compte maintenant.

- Je ne fais pas l'autruche, répliqua-t-elle froidement en vrillant ses yeux gris dans ceux d'Irving. Mais je n'irai pas jouer la gentille petite sœur de Brooks et Marchebank pour poser dans les photos de famille. Je veux pas le voir. Et d'ailleurs, je le connais déjà, ajouta-t-elle. J'ai fais un stage dans son service, c'est lui qui me l'a offert. C'aurait été l'occasion rêvée de me parler, non ? Et bien il n'a rien fait. Il s'en fout, Irving, c'est pas un "bon père de famille", c'est un type qui trompait sa femme et est incapable de jeter un sort de contraception. C'est tout.

Énervée, elle baissa les yeux sur un nœud du bois de la table alors que le serveur approchait. Elle avait beaucoup repensé à ce stage et à la fois où elle l'avait obtenu, quand sa mère avait croisé Marchebank à une réunion Warlock ou Bones, elle ne savait plus. Elizabeth était tendue et elle se rappelait de s'être demandée pourquoi. Elle savait maintenant... Leopold Marchebank avait dû prendre un malin plaisir à la faire tourner en bourrique, faisant monter la pression jusqu'à l'accueillir en stage dans son service, sûrement pour faire planer le doute dans l'esprit de sa mère. Elle ne savait pas pourquoi, une vengeance tordue entre ex-amants, sûrement. Mais quoi qu'il en soit, elle en retenait une chose : ce n'était pas un homme de confiance et Cassandre ne voulait pas lui confier quoi que ce soit. Elle releva le visage quand Irving passa - péniblement - sa commande, visiblement peu à l'aise dans ce genre d'endroits. Sa remarque finale lui tira un petit sourire et elle cala son menton dans sa main.

- Un jus de citrouille light, s'il vous plaît.
- Très bien.

Alors qu'il s'éloignait, Cassie poussa un soupir, sans cesser de fixer Irving.

- Ne t'inquiète pas pour moi. Ça ira très bien.


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Irving Whitaker
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeDim 13 Mai 2018 - 12:45
« Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit, s’offusqua Irving, quelque peu sur la défensive, je n’ai jamais dit que Marchebank était un bon père de famille, ni un type bien, loin de là ! »

L’adolescent bougonna un instant  et s’attaqua à l’addition posée sur la table  qu’il tritura en tous sens pour passer ses nerfs. Cassandre déformait ses propos. Elle était la reine pour retourner les paroles des autres à son avantage, quitte à les déformer quelque peu.  Il ne lui demandait pas de compléter le tableau de la parfaite famille recomposée, bordel de troll, mais simplement de faire valoir ses droits ! Elle n’avait pas besoin de poser en couverture de Multiplettes aux côtés de ses demi-frères et sœur.  Irving la respectait d’ailleurs pour ce choix mais il estimait que Marchebank avait des devoirs envers elle –notamment en terme de protection de la personne- et il ne comprenait pas que son amie s’obstine à vouloir gérer seule cette situation.
Il la savait rancunière et il se doutait que cette histoire de stage lui restait en travers de gorge. Marchebank l’avait recrutée dans son service et il ne lui avait rien révélé de leur lien de parenté –mais quel cognard- toutefois il n’était très certainement  pas le seul à blâmer. Qu’en était-il de la mère de Cassandre qui lui avait caché, depuis sa naissance, la vérité ?
Soucieux de ne pas réveiller la fureur de la préfète, Irving tut ses questionnements intérieurs et préféra s’enfermer dans un silence boudeur tandis que Cassandre affirmait que tout irait bien pour elle.


« Si tu le dis, grommela-t-il. La note était dorénavant réduite à un petit tas de papiers déchiquetés. C’est vrai qu’il n’y a aucun danger. Ce n’est pas comme si Marchebank venait d’échapper de justesse à un attentat.  Comme si sa grand-mère ne venait pas de mourir écrasée dans l’effondrement d’une tour. Comme si son propre fils ne se retrouvait pas handicapé à vie suite à une attaque terroriste. »
Lui aussi il savait manier le sarcasme, parfois.

Irving secoua la tête et passa une main lasse sur son front. Il était à fleur de peau en ce moment. La famille Marchebank n’était pas la seule à avoir souffert de l’attaque de Leopoldgrad et il avait encore beaucoup de mal à gérer les émotions vives que cet événement suscitait en lui.

« Ce que je veux dire par là, c’est que ton orgueil ne doit pas t’aveugler. Je sais que tu n’aimes pas que je dise ça mais c’est vrai ! s’empressa-t-il d’ajouter,  sentant venir sur lui un fameux regard noir de sa camarade, Tu n’arriveras pas à me faire taire juste parce que tu n’as pas envie d’entendre mon point de vue. » Ajouta-t-il en secouant la tête. Ce n’est pas juste une histoire entre toi et Marchebank. Si ça avait été le cas, je t’aurai dit : « T’as bien raison, ignore-le ce vieux croulant ! » mais je ne peux pas. »

Il y avait tout un contexte politique très lourd autour d'eux que Cassandre ne pouvait pas ignorer. Irving se pencha au dessus de la table et poursuivit, un ton plus bas:

« Je suis assez bien placé pour savoir qu’il provoque des réactions très violentes parmi ses détracteurs. »

Il ne pouvait pas vraiment rentrer dans les détails de ses réunions du LEXIT en plein milieu d’un café écolo de Nimbus mais il tenait à faire comprendre à sa camarade qu’il était plutôt bien informé.

« Tu es partie un an Cassandre. Un an, c’est long. La politique de Marchebank a suscité de vives oppositions durant ton absence : La colère est montée dans les villes, à Bristol et  ici-même, mais la rébellion a été maté de la plus dure des manières :  Bristol a été soumise au blocus et ici, il y a eu des rafles. Plusieurs opposants politiques ont disparu lors d’une réunion syndicale –je le sais j’y étais- mais  la presse n’en a pas vraiment parlé… L’affaire a été étouffée, comme si de rien n’était. Les gens ont peur de lui. Ils s’organisent dans l’ombre et attendent la meilleure occasion pour le faire tomber. Le meilleur moyen pour l’atteindre. »

Cassandre était, à son insu, l’un de ces moyens.

« Je n’ai aucune envie que les… terroristes –il avait failli dire résistants- t’associent à lui et, crois moi, je préférerai que tu restes le plus loin possible d’un type pareil, mais c’est trop tard maintenant. Que tu le veuilles où non, il t’entraine avec lui. Certes tu ne t’affiches pas avec le clan Marchebank mais tu ne t’opposes pas non plus frontalement. Certains auront tôt fait d’y voir une posture de connivence. »

Si elle ne souhaitait pas bénéficier d’un service de sécurité gracieusement offert par le Ministre peut-être devait-elle prendre ses distances, publiquement.  Honnêtement, Irving ne savait pas quelle était la meilleure solution pour sa camarade. Ce qu’il savait, par contre, c’est qu’il ne voulait pas qu’elle soit une énième victime collatérale de la politique du gouvernement. Comme Danny, comme Klemens, …comme tant d’autres.


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Cassandre Harper
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeMar 21 Aoû 2018 - 19:54
Cette conversation tendait profondément Cassandre qui avait les jointures blanches à force de serrer ses mains. Elle était profondément contrariée et perturbée par ce que disait Irving, qui tentait de la forcer à affronter la réalité des choses. Sauf qu’elle ne voulait pas. Elle refusait de voir sa vie être bouleversée par cette information, elle refusait de perdre le contrôle. C’était déjà bien assez compliqué comme cela. Elle devait déjà recomposer ce qu’elle savait de son identité, qui avait explosé à cause de cette révélation. Cassandre s’était construite en fonction d’une certaine famille, en fonction des Harper, de son père. Apprendre que tout était un mensonge était déjà douloureux. Elle ne voulait pas non plus bouleverser son quotidien. Elle voulait garder le cap et oui, mettre la tête dans le sable pour l’instant. Elle ne se sentait pas prête à affronter tout cela, tout simplement. Elle ne voulait pas confronter Marchebank ou sa famille, voire même sa mère, au sens de comprendre ce qui était arrivé il y a dix-sept ans, elle voulait juste essayer d’être normale. Ce que Irving, qui déchirait rageusement leur addition, semblait refuser de comprendre. Lorsqu’il énonça tous les dangers qui planaient sur la famille Marchebank, les dégâts qui étaient arrivés, le regard bleu de Cassandre se refroidit et elle fixa Irving comme pour le forcer à se taire.

- Arrête.


Sa voix avait claqué. Elle ne voulait pas penser à cela. Qu’est-ce qu’il lui disait ? Qu’elle avait intérêt d’agir si elle ne voulait pas se retrouver en fauteuil comme Dave ? Massacrée comme Griselda Marchebank ? Elle devrait vivre sous la peur ? Elle devrait plier face à des terroristes qui voulaient justement effrayer la population et dicter leurs manières de vivre ? Froidement, elle se recula dans son siège.

- Je n’irai pas me cacher parce que des fous furieux ont décidé qu’ils tueraient pour obtenir ce qu’ils veulent. Je n’irai pas me réfugier dans les robes de Marchebank en pleurant parce que ces gens-là font tout pour effrayer la population. Qu’ils viennent, au pire ! Mais je n’irai pas changer ma vie à cause d’eux.

Elle s’entrainerait, voilà tout. Elle savait se battre et elle se battrait encore mieux. Ils voulaient s’en prendre à elle ? Très bien, qu’ils essayent. Mais Cassandre avait toujours fait sa vie comme elle l’entendait et elle ne comptait pas arrêter maintenant. C’était de l’orgueil, comme disait Irving, sûrement. Peut-être même de l’orgueil dangereux, mais tant pis. Elle secoua la tête quand il lança qu’elle n’arriverait pas à le faire taire. C’était bien dommage. Elle ne voulait pas entendre tout cela, loin de là. Elle se pencha un peu vers lui quand il fit de même, les sourcils toujours froncés. Je suis bien placé pour le savoir… Pour savoir quoi ? Que des gens voulaient l’assassiner parce qu’elle était l’un des nombreux bâtards de Marchebank ? C’était stupide, d’ailleurs, au passage. Il était bien évident qu’il n’en n’avait rien à faire d’elle. Irving était bien placé… Elle avait peur de voir dans cette phrase un sous-entendu qu’elle ne comprenait pas. Est-ce qu’il venait d’avouer que… ? Qu’il faisait partie de tous ces gens qui agitaient le pays ? De ces terroristes ? C’était difficile de penser à lui comme à un terroriste qui pourrait déclencher l’attentat de la March’Bank. Il avait été blessé là-bas, elle le savait.

- Comment est-ce que tu sais tout ça ? murmura-t-elle. Pas le truc sur la politique, balaya-t-elle d’un geste de la main. Le reste.

Que les gens s’organisaient dans l’ombre. Qu’ils attendaient. Évidemment, il y avait l’attentat, les groupes terroristes connus, Juliana McNeil mais elle avait l’impression qu’il parlait d’autre chose.

- Sauf que je n’ai pas envie de faire de choix maintenant moi. C’est mon affaire, c’est mon histoire et… Elle eut un soupir brusque et cacha son visage dans ses mains, brièvement. Tu parles comme si c’était facile et évident. Ça ne l’est pas. Je n’ai pas envie de prendre position politiquement ou de me rapprocher de Marchebank. Je veux juste vivre ma vie tranquillement, tu comprends ?


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Irving Whitaker
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeJeu 23 Aoû 2018 - 12:15
« Arrête. »

La voix de Cassandre claqua dans l’air et fit taire Irving instantanément.

.Quant elle reprit la parole pour défendre son point de vue, le jeune Aubergiste se revit, un an et demi plus tôt, défendre ardemment ses idées avec la même volonté de ne pas se laisser imposer ses choix. Rester debout, fier, face aux oppresseurs.
Ils partageaient la même soif de liberté, elle et lui, à  un détail près, bien sûr : Ils n’étaient pas d’accord sur l’identité de l’oppresseur. Pour Cassandre, les résistants s’apparentaient tous à des terroristes alors que pour Irving, le seul véritable responsable de ce chaos s’avérait être Léopold Marchebank. Le père biologique de son amie.

Retenant un soupir las, l’aubergiste secoua doucement ses bouclettes brunes en reportant son attention sur la note déchiquetée en morceaux. D’une certaine manière, il comprenait la vision des choses de Cassandre mais il lui semblait qu’elle n’avait pas pleinement conscience de la dangerosité de sa situation. Elle était cernée de toute part. Que ce soit par son père ou par certains résistants qui voyaient en elle un moyen d’atteindre le Ministre. Comment le lui faire entendre… Devait-il lui parler du LEXIT ? Lui ouvrir les yeux sur ce réseau et ses multiples facettes ? Bien sûr, de véritables terroristes avaient rejoints les rangs de la résistance –les auteurs de l’attentat pour ne citer qu’eux-  mais d’autres membres luttaient quotidiennement pour un monde meilleur. Ils essayaient de le faire, avec leurs petits moyens, à leur échelle. Pouvait-il révéler à Cassandre qu’il était lui-même dans cette démarche ?

Comme si elle avait lu dans son esprit, la jeune femme le  questionna subitement sur ses connaissances en la matière. Il resta interdit quelques instants –hésitant sur la marche à suivre- avant d’ hausser brièvement les épaules.

« J’suis pas stupide. J’vois bien c’qui s’trame dans le pays. »


Irving avait toujours fait confiance à Cassandre. Depuis l’histoire de l’épouventard, elle s’était révélée être un soutien indéfectible dans sa vie. Elle l’avait aidé à maintes reprises au cours des différentes épreuves qu’il avait traversé, et pourtant, il ne pouvait pas se résoudre à être totalement franc avec elle aujourd’hui.
Peut-être parce qu’elle était partie, un an, loin de l’Angleterre et qu’elle avait manqué des étapes importantes de la descente aux enfers du pays…
Ou parce qu’elle se révélait être la fille de l’homme qui les mettait tous à genoux.
Ou, tout simplement,  parce qu’elle semblait plus ébranlée qu’à l’accoutumée et moins sûre d’elle.


Il ne savait pas vraiment quelle était la cause véritable mais Irving pressentait, au plus profond de lui, que Cassandre n’était pas prête à entendre ses révélations. Son intuition fut confirmée lorsque la jeune femme laissa enfin tomber le masque. La tête entre les mains, elle lui avoua qu’elle voulait juste vivre sa vie tranquillement.

On aurait dit les paroles d’une enfant -« Laissez moi tranquille ! »- et Irving en eut un coup au cœur.
Il avait presque oubliée que Cassandre puisse être faillible.

Il était surement le mieux placé pour appréhender son ressenti pourtant. Lui aussi, parfois, il se nourrissait d’illusions. Il faisait comme s’il embrassait réellement une vie simple et tranquille à Mallowsweet loin des tourments qui agitaient la nation.  Mais la cruelle réalité s’était toujours rappelée à lui, surtout ces derniers mois, avec la mort de Klemens, l’attentat ou encore sa discussion sans concession avec Nora au moment des fêtes de fin d’année quelques semaines plus tôt.  

Pour toutes ces raisons, il ne souhaitait pas tourmenter Cassandre davantage. A quoi bon chercher à la mettre mal ?  Elle allait être rattrapée par  ce contexte lourd tôt où tard -Irving en était persuadé, c’était inévitable- mais il n’avait pas à enfoncer le clou de la sorte. Il l’avait mise en garde –c’était son devoir en tant qu’ami, estimait-il- mais il devait aussi savoir se taire.
Cassandre avait surement besoin d’un peu de temps pour  prendre du recul sur la situation et digérer tout cela. Peut-être reviendrait-elle vers lui, un jour, pour en savoir davantage sur le LEXIT. Ou peut-être pas… Quoiqu’il en soit, le moment était venu de clore cette conversation.


« Je comprends... finit-il par dire en relevant les yeux vers elle,  Excuses moi, d’avoir été si lourd…dit-il en passant une main dans ses boucles brunes.

Il afficha un maigre sourire contrit et reporta son regard sur la vitrine ouverte sur l’extérieur. Les habitants montaient les escaliers de la Cité en tachant d’éviter les flaques de neige fondue sauf les enfants, bien sûr, qui se faisaient une joie de sauter dedans à pieds joints provoquant des grandes gerbes de neige molle et brune. Irving esquissa un vague sourire en voyant un petit nimbusien descendre toutes les marches en rebondissant de la sorte, de flaques à flaques,  puis il reporta son attention sur Cassandre, toujours assise en face de lui. Elle n’aimait pas  qu’on la plaigne et avait toujours semblée allergique aux grandes démonstrations d’amitié et de soutien  alors Irving resta silencieux, un long moment. Il termina son verre d’eau et attendit que Cassandre ait fait de même pour lui demander, après un léger sourire à son encontre :

« Alors, il était bon ce jus de citrouille light ? »

Hors jeu:


Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] 20022510495774479
Cassandre Harper
Cassandre HarperSeptième année
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Nos (très) chers voisins [Cassandre & Irving] Icon_minitimeVen 24 Aoû 2018 - 22:15
Cassandre fixa Irving quelques secondes lorsqu'il répondit simplement qu'il voyait ce qui se passait dans le pays. Elle aussi, elle lisait les journaux. Et pourtant, c'était comme s'ils ne parlaient pas de la même chose. Mais avait-elle envie de savoir, dans le fond ? Voulait-elle connaître la teneur des discussions que Irving pouvaient avoir avec d'autres gens, ceux visiblement qui étaient prêts à tomber pour faire tomber Marchebank, y comprendre s'en prendre à elle ? Non, décida-t-elle après quelques instants. Elle ne voulait pas savoir. Parce que savoir, c'était se forcer à affronter ce qu'elle voulait absolument fuir. Elle avait besoin de temps encore, elle n'avait pas décidé. Pour ce qui devait être l'une des premières fois de sa vie, Cassandre ne savait pas quoi faire. Elle qui avait toujours des avis tranchés sur tout, elle qui était toujours sûre de tout, ne savait plus rien. Même quand son père avait perdu son emploi, qu'ils avaient été déclassés, qu'ils avaient fini ici après la vente du manoir pour rembourser leurs dettes, que tout le monde s'était retourné contre elle à Poudlard, elle avait su quoi faire. Elle avait relevé le monde et avait affronté le monde comme une Harper. Et maintenant qu'elle était juste Cassandre, qu'était-elle censée faire ? Elle ne savait pas. Et sûrement qu'elle trouverait, sûrement qu'elle s'en sortirait. Mais pour l'instant elle avait besoin de faire comme si sa vie était normale, comme si tout allait bien, comme si elle pouvait continuer d'avancer. Elle voulait garder le cap jusqu'aux ASPIC, s'absorber dans ses études, protégée par le cocon de Poudlard.

Et ensuite, elle choisirait.

Irving sembla comprendre ou du moins, il renonça, elle le vit dans son regard. Elle lui en fut reconnaissante. Elle n'avait pas envie de se battre contre lui, elle n'avait pas envie de rajouter des soucis supplémentaires dans sa vie. Ils n'étaient visiblement pas d'accord sur le sujet. Elle doutait qu'ils le soient un jour. Il présenta même ses excuses et elle secoua la tête, ses nouvelles boucles blondes balayant ses épaules. Ce n'était pas la peine.

- C'est rien. Mon cher Vivi a juste trouvé son caractère, il était temps... Elle eut un sourire malicieux, baissant les yeux sur son jus de citrouille.

C'était un autre temps, cela paraissait si lointain. Il avait changé en un an. Elle avait peut-être changé aussi, elle ne réalisait pas tellement. Mais il y avait vraiment quelque chose de différent chez lui, sans qu'elle ne puisse dire quoi (en dehors évidemment de la barbe d'Hagrid et le look "ermite bûcheron, j'ai des enfants dans ma cave). Ses prunelles bleus se tournèrent vers la fenêtre aux carreaux givrés, regardant un peu l'animation dehors. Elle n'avait pas envie de rentrer chez elle... Elle irait peut-être au manoir Harris. Elle aimait cet endroit, c'était hors du temps (et la présence de Mémé Harris n'y était pas pour rien). Elle y serait tranquille, loin des Harper, des Marchebank, du reste de l'Angleterre. Elle reporta son attention sur Irving à sa question et haussa les épaules.

- Bof. Je nierai si tu le répètes mais la Cité, c'était quand même bien mieux avant.

Comme tout le reste, d'ailleurs. Elle n'aimait pas ce nouveau présent. Elle plongea sa main dans la poche de son manteau pour en ressortir sa bourse et déposa quelques Mornilles sur la table.

- Je t'invite.

Et ne résistant pas, elle eut un vague geste de la main vers le visage d'Irving.

- Je sens que tu as besoin de cet argent pour le barbier, un jour on retrouvera Nora coincée là-dedans, j'te jure.

Parce que bon. Elle n'était peut-être plus Cassandre Harper mais elle restait Cassandre tout court. Elle n'allait pas être trop sympathique non plus.

FIN DU RP

HRP:



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