Une belle fille à aimer [Joel & Irina]

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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeSam 25 Juin 2016 - 17:44
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Irina Calder, médicomage, 24 ans

27 septembre 2009, chez Irina

Face à son miroir, Irina guettait son reflet dans ses moindres recoins, à la chasse des traces d’imperfections sur sa peau hâlée, ou d’un débordement de son eye-liner. Elle venait de refaire son maquillage, en hésitant longuement sur certains produits -rouge à lèvres ou pas ?- car elle ne voulait pas non plus que ça soit trop voyant. Pourquoi se pomponnait t-elle d’ailleurs ? Il passait juste récupérer quelques affaires… Oui, mais elle voulait être présentable, et même, un peu plus que présentable. Sans se mettre sur son trente-et-un non plus, elle voulait être jolie et cela passait par des petites touches discrètes : un peu de maquillage, une robe noire toute simple qui pouvait passer pour une tenue quotidienne, une légère touche de parfum. Remettre bien en place cette mèche. Ses cheveux lui prenaient du temps d’ailleurs, s’aperçut t-elle, en palpant sa coiffure. Elle s’était coupé les cheveux tout récemment, elle avait eu envie de changer de tête et réduire un peu leur longueur. Elle aimait bien ce que cela donnait mais Joel ne l’avait pas encore vue ainsi, elle ne savait pas du tout si cela allait lui plaire… Mais est-ce qu’elle lui plaisait, déjà, de base ? Quelles idées était t-elle en train de se faire ? Est-ce qu’il allait même seulement remarquer ce détail ?

« Raaaah ! Allez, ça suffit. »

Cessant de murmurer pour soi-même, Irina sortit de sa salle de bain et se rendit vers son salon pour vérifier qu’il était à peu près rangé. Elle aimait bien prendre soin d’elle mais elle n’était pas non plus de ces personnes qui pouvaient passer trois heures à se regarder dans le miroir et se lamenter sur leurs moindres petits défauts. Au fond, Irina avait même plutôt confiance en elle. Pas particulièrement complexée, elle se trouvait jolie quand elle faisait quelques efforts, elle savait qu’elle avait quelques atouts qui avaient fait leurs preuves. Par le passé en tout cas… Cela faisait un certain temps qu’elle n’avait pas connu de relation amoureuse. Elle s’était trouvée trop préoccupée par ses études, et plutôt, elle n’était tout simplement tombée sur personne qui lui avait suffisamment plu pour qu’elle s’en détourne. Joel était pour elle un coup de coeur qu’elle n’avait eu pour personne depuis un certain temps, et c’était peut être pour ça qu’elle était un peu nerveuse, malgré sa confiance en elle…

Elle arrangeait un coussin sur son canapé lorsqu’elle entendit la sonnette, et elle dut se retenir de en pas se précipiter dessus. Un peu de tenue, se souffla t-elle intérieurement. Se remémorant les conseils que lui avait prodigués Juliana la dernière fois, elle inspira un petit coup, lissa ses vêtements et marcha jusque sa porte d’entrée. Son visage était rayonnant lorsqu’elle l’ouvrit sur son invité.

« Salut ! Comment ça va ? Entre, je t’en prie, le salon est sur la droite, installe-toi. »

Elle laissa le jeune homme -ou plutôt la jeune femme, sous fausse identité- pénétrer dans son appartement, puis referma la porte derrière eux. Elle aperçut le regard de Joel faire le tour des lieux, c’était après tout la première fois qu’il venait ici. Revenant à sa hauteur, elle proposa tranquillement :

« Tu peux faire tomber le masque si tu veux, il n’y a que moi ici. »
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeSam 25 Juin 2016 - 23:34
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Joel Hudson, résistant, 24 ans

"J'y vais, Julia !", lança Joel à travers la grande pièce. L'air absorbée par sa tâche, Juliana s'efforçait de faire léviter les tables et les chaises de leur nouveau restaurant, pour les mettre en place. Les paroles de Joel la déconcentrèrent l'espace d'une demi-seconde, suffisamment pour que les meubles ne s'effondrent au sol en un grand bruit. Joel esquissa un sourire amusé avant de prononcer quelques mots d'excuses. Juliana avait encore du mal à se faire à la baguette magique d'Anya, qui n'appréciait guère d'être brusquée. Manier une baguette qui n'était pas la sienne n'était jamais aisé, mais c'était bien nécessaire. Leurs propres baguettes devaient rester sagement rangées à l'appartement, car la milice avait bien dû mettre la main sur leurs caractéristiques depuis le temps. Alors ils devaient se faire au maniement de plusieurs baguettes, une pour le combat, une pour la couverture, et cela rajoutait encore quelque chose à gérer en cette période occupée.

Le grand jour de l'ouverture approchait et il leur restait encore pas mal de choses à faire, mais Joel devait faire un saut chez leur médicomage attitrée afin de récolter des médicaments. Leur restaurant n'était pas le seul à ouvrir au premier octobre, le Dark Panther Pride commencerait également ses activités. Or, qui disait résistance, disait combats, et potentielles blessures. Il leur fallait donc prévoir une pharmacie des plus conséquentes, et il devait reconnaître que la fratrie Calder s'était montrée particulièrement utile à ce sujet.

"C'est Anya !", rétorqua sa meilleure amie en se détournant de son ouvrage. "On va devoir s'appeler comme ça tout le temps alors autant commencer à en prendre l'habitude, même entre nous !"

Sentant la tension qui habitait sa meilleure amie, Joel approuva sans protester. Juliana évacua sa frustration en un soupir et posa sur son meilleur ami une expression indéfinissable.

"Tu vas chez Irina ? Ok, amuse-toi bien alors, passe une bonne soirée !", lui dit-elle, soudainement souriante.

"Euh... Mais je reviens t'aider ensuite, je passe juste prendre les médocs... T'as déjà oublié son patronus ce matin ?"

Il avait pourtant marqué Joel, ce petit colibri venu pépier gaiement à leur oreille au petit déjeuner. C'était un messager agréable, qui lui avait permis de prendre la journée du bon pied.

"Non non... Mais j'ai bientôt fini ici, je n'ai pas besoin de toi pour déplacer trois tables. Tu devrais en profiter pour passer une soirée tranquille, profite d'Irina si elle n'a rien de prévu !"

Fronçant les sourcils, Joel fit quelques pas dans la direction de Juliana et planta les poings sur sa taille, l'air profondément soupçonneux.

"T'as prévu de voir Calder, c'est ça ? Tu veux l'appart pour faire des cochonneries ?"

"Non, je n'ai pas prévu de voir Roy. Je pense juste que tu devrais en profiter, pour passer ta soirée en meilleure compagnie que la mienne, c'est tout", répondit Juliana d'une voix légère. Elle avait une idée derrière la tête, Joel aurait pu en parier sa Coupe de Bavboules, elle avait l'air bien trop innocente et pressée de l'éloigner pour que ce soit honnête. Mais quelle idée ? Allez savoir, avec elle...

"Hmm. Ok", capitula-t-il. "T'as raison, et puis peut-être qu'avec un peu de chance, un miracle va arriver et que l'appart' va se ranger pendant mon absence !"

Il évita de justesse la tape que Juliana tentait de lui administrer et courut à moitié vers la sortie en riant. Joel vérifia que son collier lui conférant une apparence féminine était bien accroché avant de sortir, puis se hâta dans les rues de Manchester. Avec toutes ces bêtises, il s'était presque mis en retard, et ce n'était pas bien de faire attendre leur bienfaitrice !

Sans plus attendre, il transplana directement dans Londres. Qu'il était - étonnamment - agréable de retrouver les sensations du transplanage, après tous ces mois confinés à Bristol, à devoir se déplacer comme un moldu ! La liberté que leur conférait Manchester était plus qu'appréciable. Joel attrapa un morceau de parchemin dans la poche de son pantalon, pour se rappeler de l'adresse, puis traversa quelques rues avant de trouver sa destination. C'était la première fois qu'il venait chez Irina et il éprouvait une certaine impatience à l'idée de découvrir son intérieur. C'était une façon de mieux la connaître, que de pouvoir l'imaginer dans son environnement habituel. Pourtant, alors qu'il s'apprêtait à frapper sur le battant de sa porte, Joel ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain malaise, causé par le comportement étrange de Juliana.

Elle lui avait posé tout un tas de questions étranges, ces derniers temps, plus ou moins subtilement. Joel avait bien vu son petit manège. Il la connaissait trop bien pour ne pas savoir lorsqu'elle tentait de soutirer une information de lui, et sa manière de tourner autour du pot sans vraiment l'interroger frontalement l'avait surpris. Ce n'était pas exactement le style de Juliana et c'était le signe qu'elle lui dissimulait quelque chose. Quelques réflexions étranges au sujet d'Irina - comme cette insistance pour qu'ils passent la soirée ensemble - avaient achevé de lui mettre la puce à l'oreille : il y avait Strangulot sous roche. Pour l'instant, il ne comprenait pas exactement - ou refusait de comprendre - où Juliana voulait en venir, mais il sentait que ça avait un rapport avec la belle médicomage...

S'efforçant de mettre ses interrogations de côté, Joel frappa à la porte et attendit que son hôte vienne l'accueillir. Il ne s'agissait que de récupérer quelques médicaments, il n'y avait pas matière à disserter ! La porte ne tarda pas à s'ouvrir sur une Irina rayonnante, dont la beauté frappa Joel un instant. Ce n'était pas qu'il ne l'avait jamais remarquée, bien sûr, Irina était sans nul doute une jolie femme, mais c'était la première fois qu'il était réellement happé par ses yeux sombres et rieurs, intimidé par son sourire et bercé par sa voix mélodieuse. Son regard s'arrêta un instant sur ses épaules dénudées, sur sa taille fine et ses jambes satinées qu'une robe seyante laissait entrevoir, et il sentit une certaine gêne l'envahir. Il leva légèrement la tête pour lui faire la bise et tenta d'ignorer les effluves du parfum qui parvenaient à ses narines, en priant pour qu'elle ne remarque pas son trouble passager.

"Salut", lança-t-il gauchement avant de la suivre dans l'appartement. "Ça va très bien, et toi ?"

Détournant le regard, Joel examina l'endroit avec une curiosité non dissimulée. Suite à l'invitation d'Irina, il batailla un instant avec la fermeture de son collier et parvint à l'ôter. Aussitôt, sa longue chevelure châtain se raccourcit sur sa tête, sa barbe poussa sur ses joues, ses yeux se bleuirent et sa taille augmenta, pour son plus grand plaisir. Retrouver son propre corps était toujours le meilleur moment de sa journée. Pourtant, il appréciait Alyssa mais il avait toujours l'impression de jouer un rôle - ce qui n'était pas une simple impression - et, pour l'heure, il préférait rester lui-même.

Joel suivit Irina jusqu'au salon et s'installa dans un canapé confortable face à elle.

"C'est sympa chez toi", commenta-t-il en observant la décoration de la salle. La pièce à vivre était agréable et respirait la convivialité, semblant propice aux bons moments en bonne compagnie. C'était le genre d'atmosphère dans laquelle il se sentait à l'aise, et cela lui permit de se détendre un peu.

"J'aime bien ton patronus, aussi, il est mignon ce colibri. J'espère que mon ours ne t'a pas effrayé, il n'est pas vraiment discret, comme patronus, avec sa grosse taille", plaisanta-t-il. "Merci pour les médicaments en tout cas, c'est un souci en moins !"

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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeDim 26 Juin 2016 - 21:07
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Irina Calder, médicomage, 24 ans

« C’est vrai, ça te plaît ? J’ai refait la déco tout récemment justement. Tu peux donc admirer mon formidable coup de main pour la peinture ! » fanfaronna t-elle joyeusement.

L’appartement d’Irina était fidèle à sa propriétaire, dans des couleurs pétillantes de bleu et d’orange, un nouveau canapé débordant de coussins, et une bibliothèque bien fournie qui témoignait de l’élève studieuse qu’elle était. Il y régnait une bonne odeur, car elle allumait régulièrement des bougies parfumées, et d’ailleurs, la lueur de deux petites bougies aux fruits rouges léchait le mur d’une commode en bois clair. Elle suivit Joel des yeux pendant qu’il observait la pièce, visiblement décontracté. Son petit commentaire sur leurs patronus respectifs lui arracha un petit rire, et sa réponse sortit du tac au tac :

« Oh non, ce n’est pas un ours effrayant. C’est plutôt… un ours fort et attendrissant, qu’on a envie de câliner. »

Elle offrit un sourire à Joel, se permettant de croiser son regard et de l’observer un peu. C’était un compliment dont elle ne se cachait pas envers le propriétaire de ce patronus, qu’elle avait trouvé tout juste à son image : bien bâti, fort, mais dégageant une aura de douceur et de gentillesse. Ne souhaitant pas mettre mal à l’aise Joel après cette petite parole douce -c’était lui qu’elle avait envie de câliner, par Helga !- elle se détourna vers la commode qui trônait sur l’un des murs de la pièce.

« Je t’ai préparé une petite boîte du coup. J’espère que ça vous sera utile, j’ai essayé de mettre l’essentiel, n’hésite pas à me le dire si vous manquez de quelque chose. » Elle revint vers lui et lui tendit une boîte en métal qui contenait quelques potions anti-douleurs, baumes cicatrisants, pastilles d’énergie et autres produits utiles. Levant son regard vers lui, elle ajouta : « Tu as l’air en forme toi, en tout cas. Ca avance bien l’installation du restaurant ? »

Elle souhaitait volontairement engager la discussion afin de retenir un peu Joel. Elle ne savait pas quels plans il avait pour la soirée, elle espérait aucun, car elle en avait quelques uns… Elle espérait à vrai dire que Juliana avait eu la bonne idée de ne pas solliciter son attention pour la soirée, histoire de lui laisser le terrain libre. Effleurant le bras de Joel, elle lui fit justement une proposition :

« Tu peux rester un peu prendre un thé, si tu veux. J’ai fait un tiramisu hier, je t’avais promis que je te ferai goûter de ma cuisine donc… En fait, tu n’as pas le choix. »

Elle attrapa tout à fait son bras pour l’entraîner jusqu’à son canapé, et l’y installer sans lui laisser le temps de protester.

« Tututut, j’ai aussi une véritable collection de thé dont tu dois me dire des nouvelles ! » sourit t-elle triomphalement.
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeDim 26 Juin 2016 - 22:09
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Joel Hudson, résistant, 24 ans

La réponse d'Irina au sujet de son patronus plongea Joel dans un océan de stupeur et d'embarras, et il ne parvint pas à dissimuler sa surprise, ni le rouge qui lui montait aux joues. Le patronus était l'un des sortilèges les plus personnels pour un sorcier, car il puisait dans sa magie la plus profonde, la plus intime afin de former l'animal qui correspondait le mieux à sa personnalité. Qu'Irina affirme vouloir câliner son patronus sous-entendait plus ou moins la même chose vis-à-vis de son propriétaire, ce qui, ma foi... Faisait naître cette image inattendue dans son esprit. Irina blottie dans ses bras, les bras accrochées à ses épaules, son sourire espiègle aux lèvres... Il se sentit étrange à cette idée, et le souvenir du moment un peu ambigu qu'ils avaient partagé Irina et lui dans sa cuisine, quelques semaines auparavant, lui revint en tête.

Tout ceci l'emplissait de confusion et il fut reconnaissant à la jeune femme de ne pas laisser ce moment de flottement s'éterniser. Parler des médicaments n'était peut-être pas aussi intéressant, mais c'était un sujet neutre sur lequel l’ambiguïté était moins susceptible de naître. Il saisit la boîte qu'Irina lui tendait et en examina rapidement le contenu.

"Merci beaucoup, ça a l'air complet, ça va beaucoup nous servir", affirma Joel avec gratitude. Il s'anima aussitôt lorsqu'elle évoqua le restaurant, qui était la source de toutes ses préoccupations ces derniers temps.

"Merci, tu as l'air en forme aussi ! Ca avance, ça avance, il nous reste encore pas mal de choses à faire pour le jour J, et très peu de temps, mais ça devrait le faire. Maintenant qu'on a des employés pour nous aider, ça avance beaucoup plus vite. Ca doit être pour ça que Juliana m'a presque envoyé chez toi à coups de pieds au derrière", plaisanta-t-il en haussant les épaules pour souligner son incompréhension. "Soit disant qu'elle n'a pas besoin de moi. En tout cas, ça va rendre super bien, tu as fait du bon boulot avec la déco, merci encore."

Le week-end dernier, Irina était venue comme promis leur donner un coup de main pour la peinture et la décoration de leur restaurant. Sans doute avait-elle une âme d'artiste qui s'ignore, car cela rendait aussi bien que dans son propre appartement. Joel regretta quelque peu de lui avoir confié l'anecdote de Juliana quand Irina le kidnappa presque pour une tasse de thé. Ce n'était pas qu'il n'appréciait pas sa compagnie, bien au contraire, mais sans bien savoir pourquoi, il sentait une certaine appréhension à l'idée de prolonger sa visite. Tel le courageux Gryffondor qu'il était, et par souci de politesse, Joel décida néanmoins d'ignorer les avertissements de son cerveau et tenta de dissimuler ses réticences. Ce ne fut pas bien difficile, car au fond de lui, il avait paradoxalement envie de rester dans ce joli salon, à respirer l'odeur des bougies parfumées et à profiter de la conversation...

"Oh, tu es sure que ça ne te dérange pas ? Bon, va pour une tasse de thé alors. Je dois savoir si ton tiramisu est meilleur que celui que je compte servir au restaurant. Si c'est le cas, je te piquerai la recette !"

Joel s'installa confortablement dans le canapé, et observa Irina qui s'affairait pour préparer un goûter digne de ce nom. Bientôt, deux tasses fumantes infusaient sur la table, accompagnées de deux parts de tiramisu dans de jolies assiettes. En attendant que le thé soit prêt, Joel chercha un sujet pour alimenter la conversation, faisant la liste de ses points communs connus avec Irina. Soudain, l'un d'entre eux apparut comme une évidence, un sujet dont ils n'avaient pas encore eu l'occasion de parler ensemble :

"Tiens, mais je suis en train de réaliser qu'on se trouve entre témoins... On va être de la même famille toi et moi, ou presque. Juliana est comme ma soeur. On va pouvoir comploter, qu'en dis-tu ? Je sais que ça va être un tout petit mariage, avec peu d'invités, même pas officiel aux yeux de la loi et tout ça, mais je pense que c'est important pour Juliana. Je suppose que ça l'est pour... ton frère, aussi."

Mentionner l'existence de Roy sans l'insulter : il y avait du progrès.

"Je crois qu'on devrait faire un truc pour marquer le coup, une belle fête après la cérémonie, ou un enterrement de vie de jeune fille/garçon, peut-être... t'en pense quoi ? D'ailleurs, t'en pense quoi toi, de ce mariage, si ce n'est pas trop indiscret ?"

Guettant les réactions d'Irina, Joel marqua un temps d'hésitation pour se décida à préciser sa question. Irina connaissait son frère, cent fois mieux que lui, et sans doute avec plus d'objectivité que lui. Elle était donc mieux à même de juger de son engagement auprès de sa meilleure amie.

"Tu crois qu'il est... sérieux, cette fois ?", s'enquit-il, sans chercher à dissimuler son air préoccupé. Jamais il n'avait imaginé Juliana mariée à cet âge, dans ce contexte, ni avec un tel homme. C'était assez dur à avaler pour Joel mais il savait aussi lorsque quelque chose la rendait heureuse. Sa relation avec Roy la rendait heureuse, sans l'ombre d'un doute. Il était le seul à avoir su lui redonner le sourire et elle retrouvait une légèreté de vivre qui rassurait Joel. Sans doute serait-il plus rassuré encore si Irina voyait la chose d'un bon oeil...
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeLun 27 Juin 2016 - 1:14
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Irina Calder, médicomage, 24 ans

« Y a aucun souci, je suis contente d’avoir pu vous aider. Vous m’appellerez pour l’ouverture officielle de votre restaurant, je veux voir ça ! » lança t-elle avec entrain.

Irina crut déceler un certain embarras chez Joel, mais puisqu’il accepta de rester en sa compagnie, elle ne s’en formalisa pas plus et fila préparer un plateau dans sa cuisine. Elle s’attendait à ce qu’il y ait un peu de gêne, comme la dernière fois, mais elle voulait croire que s’il ne la repoussait pas, c’était qu’il n’était pas complètement réticent non plus. Elle n’avait pas vu en Joel quelqu’un de spécialement timide, après tout, au contraire. Elle avait plutôt l’impression de le perturber, et ma foi, cela lui plaisait plutôt bien. Elle était également contente que Juliana ait visiblement rempli sa part, en lui libérant Joel pour la soirée. Elle avait dû tout de suite comprendre qu’elle profiterait de cette petite course chez elle pour passer plus de temps avec le beau cuisinier, et elle lui en était reconnaissante. Une complicité entre belles soeurs était en train de s’installer, et ce n’était pas pour lui déplaire !

Elle revint dans son salon avec un thé plein de saveurs épicées, et deux assiettes de tiramisu bien frais, pleine d’une adrénaline qu’elle avait du mal à réfréner. C’était l’effet que lui faisait Joel, elle avait envie de sautiller, de parler, de sourire, de plaisanter, de le regarder. Elle était tout simplement bien en sa compagnie, elle avait envie que Joel le soit aussi, alors elle faisait en sorte de ne pas trop l’embarrasser et le détendre. Elle comptait sur les gâteaux et sur une bonne discussion pour y parvenir. Elle fut un peu surprise mais plutôt contente qu’il lance le sujet du mariage secret à venir, un sujet qui l’enthousiasmait beaucoup mais pour lequel elle n’avait malheureusement pas tellement de personnes à qui en parler. A part les deux concernés, et Joel, justement.

« Je trouve que c’est une super idée ! s’exclama t-elle, avec un sourire non feint. On pourrait leur faire une petite surprise après la cérémonie, il faut réfléchir à quoi… Un enterrement de vie de jeune fille/garçon, c’est pas mal aussi, mais on regroupe les deux enterrements alors ! Ca serait une mauvaise idée de te laisser seul avec Roy, n’est-ce pas ? »

Elle le taquinait gentiment. Elle pouvait largement comprendre combien Roy pouvait agacer les gens, et Joel semblait assez bien placé dans le classement. Il n’y avait pas besoin d’être particulièrement observatrice pour noter qu’ils ne se supportaient pas, ces deux là, mais Irina avait rapidement décelé l’espèce de rivalité sous-jacente à leurs prises de bec. Rivalité à propos de quoi ? Leur proximité avec Juliana, sans doute, le meilleur ami et le petit ami, voilà qui ne faisait pas toujours bon ménage.

Joel lui demanda alors ce qu’elle pensait de ce mariage, et elle eut seulement le temps d’y réfléchir qu’il lui posait une autre question, celle qui sous-tendait toutes les précédentes, visiblement. Elle prit le temps de sucrer son thé, tout en l’observant du coin de l’oeil. Cette question, pourtant légitime, avait une réponse évidente aux yeux d’Irina. Mais sans doute était-ce parce qu’elle connaissait bien son frère, bien plus que Joel. Ce dernier ne devait d’ailleurs voir que la mauvaise surface de Roy, et comment l’en blâmer ? C’était ce que Roy lui avait montré, en particulier avec les débuts houleux de son histoire avec Juliana.

Saisissant sa tasse de thé entre ses mains pour en sentir la chaleur, Irina finit par prendre la parole, de ce ton doucement sérieux qui la caractérisait :

« Hum, je ne peux pas prétendre d’être dans le coeur de mon frère. Mais je le connais quand même assez bien pour voir certaines choses. Tu sais, Roy, c’est le genre de gars qui refuse de laisser qui que ce soit parmi ses proches se mêler de ses affaires. Il nous a tellement tenu à l’écart, moi, mes frères, mes parents de tout ce qu’il faisait toutes ces années, que ça a fini par l’éloigner de nous. Il ne fait pas ça parce qu’il ne veut pas recevoir de leçons. Pas seulement, disons , concéda t-elle. C’est sa façon de nous protéger. Il ne le verbalise pas, bien sûr, il est trop fier. Mais je sais que c’est ça. »

Elle ne l’avait pas toujours su, en revanche. Longtemps, elle lui en avait même voulu de prendre ses distances. Elle se souvenait avoir été assez proche de son frère quand ils étaient enfants. Roy était ce grand frère drôle, farouche, audacieux dont elle avait toujours eu envie d’attirer l’attention, quelque part. Cela n’avait jamais changé, même adultes, Irina n’avait jamais refusé de lui accorder ce qu’il demandait, même quand il le faisait dans des formes tout à fait discutables : en pleine nuit, ou dans un état de boule de nerfs, sans rien lui expliquer, bien sûr, il ne fallait pas rêver. Combien de fois aurait t-elle pu l’envoyer balader et combien de fois ne l’avait t-elle pas fait ? C’était plus fort qu’elle, il y avait toujours en elle cette petite fille qui admirait son grand frère et qui avait envie de s’attirer sa reconnaissance. Et surtout, ces petits moments étaient les rares qu’elle parvenait à avoir avec lui et où elle avait l’impression de pouvoir le toucher, un peu, derrière cette façade qu’il revêtait dans les réunions familiales.

En grandissant, en l’observant, en recoupant tous ces moments, leurs bribes de conversation, elle avait compris et elle s’était souvenu quel frère Roy avait été pour elle dans leur enfance, au-delà de ce petit garçon impertinent et égoïste toujours prompt à déclencher des bagarres. Justement, il avait volontiers cherché la bagarre à ceux qui l’embêtaient. Il avait toujours veillé du coin de l’oeil à ce qu’elle ne chute pas, quand elle le suivait dans ses frasques. Il lui faisait même parfois des petits cadeaux, sans qu’il y ait d’occasion particulière, simplement pour lui faire plaisir mais en faisant passer ça pour quelque chose d’anodin : « je suis tombé dessus par hasard ». Moins adorable, plus agaçant, il avait eu ce don pendant son adolescence pour connaître des détails sur les garçons qu’elle fréquentait, tant et si bien qu’elle s’était persuadée qu’il cherchait à contrôler ses relations. Si c’était une habitude irritante et mal placée qui lui avait valu pas mal de disputes avec Roy, c’était aussi le genre de détail qui avait confortée Irina dans ce sentiment qu’il était toujours quelque part dans les parages, à veiller sur elle. Elle avait fini par le comprendre, par mûrir elle aussi et mieux cerner la psychologie de son frère, et elle avait du même coup cessé de lui vouer de la rancoeur. Elle avait pris du recul, et décider de l’accepter comme il était : bourré de défauts, d’habitudes énervantes, qui couvraient un coeur moins noir que ce qu’il laissait croire.

« Et pourtant , reprit t-elle sur un ton presque nostalgique, depuis quelques semaines, j’ai appris plus sur ce qu’il faisait qu’en des années d’existence avec lui. Pourquoi m’avoir laissée pénétré dans ses secrets, alors qu’il me les verrouille soigneusement depuis si longtemps ? Parce que toi, tu t’es trouvé en danger. Toi, le meilleur ami de la femme qu’il aime, car c’est uniquement comme ça qu’il te voit, et ça a l’air de lui suffire pour piétiner des années de silence et m’appeler à la rescousse. En soi, il aurait pu faire appel à quelqu’un d’autre, je suis sûre qu’il a des gens plus ou moins louches qui s’y connaissent en médicomagie dans ses connaissances. Mais non, il voulait que ça soit une personne en qui il avait entièrement confiance, parce qu’il ne voulait pas envoyer n’importe qui vers Juliana et toi. »

Croisant le regard de Joel, elle avala une gorgée de thé puis observa un court silence, comme pour mieux réfléchir à la façon dont elle allait conclure.

« Je sais que vous n’êtes pas en super bons termes tous les deux. Je ne vais pas te forcer à voir les qualités qu’il possède derrière sa tête à claques de Scroutt à Pétard, après tout, je pense qu’il ne fait même pas l’effort de voir les tiennes de son côté. Mais il y a quand même une chose qu’il t’a laissé voir : c’est la sincérité de ses sentiments pour Juliana. S’il n’était pas sérieux… Il aurait pu te laisser souffrir , conclut t-elle avec une pointe de malice, en haussant les épaules comme s’il s’agissait là d’une banalité. Un rival en moins dans sa proximité avec Julia, non ? Après tout, il ne t’aime pas plus que ça. Mais il a quand même tout mis en oeuvre pour te soigner, parce que tu es important pour Juliana. Cette relation qu’il a, avec elle… C’est comme si elle effaçait l’égoïsme qui caractérise mon frère. »

Irina le disait tranquillement, comme un constat qui lui apportait du réconfort, et pourtant, elle sentait une petite piqure d’ego au passage. Car Juliana avait réussi là où ils avaient tous échoué… Irina balaya facilement cette petite sensation égoïste en elle. Elle ressentait à côté de ça un sincère contentement pour les deux tourtereaux.

« Je lui en suis reconnaissante à Julia, au fond. Parce qu’elle a ce pouvoir et cette influence positive que personne chez nous n’a jamais réussi à avoir sur lui. Ce n’est pas qu’elle l’a changé, c’est plutôt qu’elle lui fait se rappeler du bon qu’il y a en lui, et crois-moi, il y en a. Alors, je dirais que pour moi, cette union est sans doute la meilleure chose qui ait pu arriver à mon frère depuis des années. Quant à Julia, je ne la connais pas aussi bien que toi, mais j’ai l’impression qu’elle en est sincèrement heureuse aussi, et qu’elle en a besoin. »

Guettant du regard les réactions qu’éveillaient ses paroles sur Joel, Irina fit un petit sourire mystérieux puis avala une gorgée de son thé. Observer les gens, analyser et tenter de comprendre leur comportement, c’était une chose qu’elle aimait bien faire. Elle avait une certaine sagesse d’esprit et une finesse d’observation qui aurait pu l’envoyer à Serdaigle, mais c’était sa loyauté et sa combativité de Poufsouffle qui l’avait emporté.

« Pour répondre plus pragmatiquement à ta question, sache que Roy ne nous a jamais présenté aucune fille de toute sa vie. On savait qu’il avait un mode de vie… dissolu , dit t-elle poliment, donc on n’a jamais rien espéré, de toute façon. Je brûle d’envie de parler de Julia à nos parents, tellement ils seraient sous le choc , avoua t-elle avec un petit rire. Enfin bon… Roy agit parfois sur des coups de tête, c’est vrai, mais ça m’étonnerait que ça en soit un, cette fois. C’est vraiment pas le genre d’engagement sur lequel il pourrait se montrer impulsif, tellement ça lui était étranger comme idée, jusque là. »
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeSam 2 Juil 2016 - 17:34
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Joel Hudson, résistant, 24 ans

Joel éclata de rire quand Irina affirma qu'il serait une mauvaise idée de le laisser en tête-à-tête avec Roy. Elle avait bien cerné le problème - ce qui n'était pas trop dur, certes, tant il ne faisait pas d'efforts pour cacher son inimitié à l'égard de Roy.

"Zut, moi qui comptais l'abandonner dans un labyrinthe !", plaisanta-t-il en ajoutant un carré de sucre dans sa tasse fumante. "J'aime bien l'idée de la petite surprise après la cérémonie. Je me demande s'ils ont prévu un voyage de noces, d'ailleurs..."

Ce n'était pas comme si l'idée d'expédier Roy loin de lui pour quelques jours pouvait lui déplaire. Au-delà de ça, toutes les excuses pour permettre à Juliana de prendre un peu de bon temps et de vacances étaient bonnes à prendre. Etre résistant était un job à plein temps. Il fallait vraiment avoir les nerfs solides pour ne pas craquer sous la pression et les multiples drames qui émaillaient la vie d'un krakinet, alors toutes les occasions de se détendre et de profiter de la vie - qui risquait d'être courte - étaient les bienvenues.

Ecoutant avec attention la réponse d'Irina, Joel plongea ses lèvres dans le thé épicé et esquissa une grimace face à la sensation de brûlure. Le sentiment de déplaisir se renforça en entendant son interlocutrice lui dépeindre Roy sous des aspects positifs, ce qui n'était guère étonnant de la part de sa soeur. En soit, il se doutait que le jugement d'Irina devait être bon puisqu'elle le connaissait bien mieux, mais il était plus facile pour Joel de prétendre que Roy n'était qu'un pignouf sans coeur qu'il pouvait détester à loisir. Malgré tout, entre le mariage et le DPP, Joel avait conscience d'une chose : il allait devoir accepter de revoir un peu sa copie, et apprendre à tolérer Roy, au moins un minimum. Cela signifiait donc accepter que, oui, il pouvait avoir des bons côtés, ce qui ressortait du discours d'Irina. Malgré tout, c'était plutôt rassurant pour sa meilleure amie. Oh, il aurait préféré rester campé sur ses opinions à décréter que Roy ne méritait pas un once de leur confiance, et que le beau visage qu'il leur présentait n'était bon qu'à entourlouper Juliana. Mais au fond de lui, il rejoignait l'analyse d'Irina : ses sentiments pour Julia étaient sincères. Aucune personne n'était entièrement bonne ou mauvaise, et si sa meilleure amie parvenait à faire sortir le bon en Roy Calder, alors tant mieux, cela le rassurait un peu... Même s'il continuerait de le trouver insupportablement prétentieux, et hypocrite, cela n'empêchait rien.

Quand Irina s'aventura à donner son impression sur le bonheur de Juliana, Joel ne put que hocher la tête en signe d'approbation. Le changement opéré sur Juliana au fil des derniers mois était indéniable. Après avoir touché le fond au moment de leur départ du Kraken, il lui semblait que sa meilleure amie revivait. A quel point était-ce à cause de Roy, de leurs nouveaux projets, il ne le savait pas exactement. Sans doute était-ce un mélange de tout ça, ça et le soulagement d'avoir réussi à rebondir malgré les échecs. Quelque chose d'indéfinissable et de fondamental avait changé chez Juliana. Parfois, le temps d'un instant, comme un flash, il avait l'impression de retrouver la jeune fille du passé, celle qu'elle était avant la mort de son père. Cette vision, plus que toute réussite concrète de la résistance, suffisait à redonner de l'espoir à Joel... Car elle lui montrait que l'on pouvait se remettre de tout, revenir de tout.

Voilà pourquoi, au fond, ces fiançailles le rendaient heureux, malgré l'identité déplaisante du futur marié : car c'était un signe positif tant pour Juliana que pour Joel, celui qu'ils pouvaient encore rêver. Leur futur n'était pas forcément condamné. Résolument optimiste, contrairement à Juliana, Joel ne s'était jamais laissé aller à penser une telle chose, mais il devait reconnaître que l'attaque dans son restaurant lors de la guerre des gangs l'avait profondément ébranlé, jusqu'à l'emplir d'une terreur vertigineuse. Lui qui avait toujours aspiré à une vie tranquille s'était retrouvé embarqué dans la plus grande des aventures, et il ne parvenait toujours à croire que c'était bien son visage qu'il voyait placardé sur des avis de recherche dans la rue. Mais un jour, il retrouverait son quotidien anonyme et paisible, que ce soit dans cette ville ou dans une autre. Et Juliana serait à ses côtés, même si cela signifiait embarquer Roy avec. C'était pour cet idéal là qu'il se battait, après tout.

"Pourtant, Juliana m'a dis qu'il ne l'avait pas préparé, d'ailleurs il n'avait même pas de bague. Moi, le jour où je me fiancerai, j'aurai une bague, c'est la base !", affirma-t-il d'un air désapprobateur, avant de se pencher pour saisir sa part de tiramisu. Il prit son temps pour examiner le gâteau, planta délicatement sa cuillère dedans et la porta à sa bouche. Les saveurs délicates et la texture onctueuse lui tirèrent un sourire de félicité, et il abandonna un instant le sujet Roy pour commenter :

"Hmm, délicieux. Je vais vraiment finir par t'embaucher, Sainte Mangouste a assez de médicomages comme ça, tandis que moi, j'ai besoin d'une cuisto !"

Joel prit une seconde bouchée avant de revenir à leurs moutons : "Plus sérieusement, je suis d'accord avec toi, j'ai l'impression qu'il est sincère avec elle... Et pourtant, je ne le porte vraiment pas dans mon coeur ! Il faut dire que j'ai tendance à me montrer un peu... protecteur envers elle, et il l'a vraiment mal traitée lors de leur première relation, alors je reste sur mes gardes, tu comprends ? Au départ, je n'arrivais pas à croire que Julia, ma Julia féministe et indépendante, pourrait retomber dans les bras d'un type comme lui, un mafieux, qui lui avait tellement manqué de respect !"

Se rappelant qu'il parlait à la soeur dudit mafieux, il adressa un sourire d'excuse à Irina et ajouta : "Mais je dois bien reconnaître que oui, elle a l'air heureuse, et je n'étais pas sure de la voir comme ça de nouveau alors... Tant mieux."

Taquin, il conclut : "Assure-toi simplement pour être là en même temps que lui, comme ça il y a moins de chances qu'on se saute à la gorge !"
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeDim 3 Juil 2016 - 23:13
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Irina Calder, médicomage, 24 ans

La remarque sur la bague tira un rire à Irina qui hocha la tête comme pour approuver les dires de Joel.

« Que veux-tu, il n’avait pas prévu, donc il ne pouvait pas prévoir de bague. Enfin… C’est son excuse ! »

Elle ne doutait pas de la bonne foi de Roy quand il lui avait raconté cette histoire, mais elle aimait bien le taquiner à ce sujet, et ce serait un sujet de taquinerie pour l’éternité, ne lui en déplaise. Elle observa un moment Joel, qui avait laissé échappé une phrase qui avait l’air anodine comme ça, mais qui retenait l’attention d’Irina. Ainsi, il se projetait dans d’hypothétiques fiançailles… Au-delà de l’homme qu’elle avait choisi, Joel aurait pu penser que Juliana ne pouvait pas se permettre le luxe de se marier, vu la situation dans laquelle ils se trouvaient. Cela n’avait pas l’air d’être le cas, et rassurait plutôt Irina intérieurement. Cette petite remarque anodine prouvait qu’il était encore capable de penser aux choses de l'amour qui pouvaient paraître futiles en temps de guerre. Il était encore capable de s’imaginer un futur normal, où des fiançailles des plus classiques avec une bague trouveraient leur place.

Le compliment qu’il lui fit sur son gâteau la tira momentanément de ses pensées. Elle prit à son tour sa part qu’elle avait délaissée le temps de leur discussion, plutôt fière d’avoir réussi son coup.

« Aha ! Je suis contente qu’il te plaise, déclara t-elle avec un doux sourire. Si je faisais un métier moins prenant, j’aurais pu travailler à temps partiel pour toi, mais j’ai comme l’impression que cuisinier est un travail aussi chronophage qu’être médicomage. »

C’était en tout cas l’image qui circulait sur la difficile tâche de tenir un restaurant. Irina n’aurait pourtant pas dit non à faire des petits plats en compagnie de Joel, mais quelque chose lui disait que c’était plus par attirance pour le beau cuisinier, plutôt que par amour de la cuisine elle-même…  Joel écarta leur parenthèse et revint sur le sujet de son frère, en faisant une remarque qui parut lui échapper car il tenta aussitôt d’arrondir les angles. Face à cette attitude, Irina eut un sourire indulgent, pas vexée le moins du monde par sa remarque. Joel avait raison, son frère était un mafieux et il avait effectivement manqué de respect à Juliana : la médicomage se souvenait encore avoir été choquée du récit de leurs premières amourettes !

« Roy est capable de s’enfoncer loin, quand il a décidé de s’y mettre, reconnut t-elle en haussant les épaules. Ce qui est plutôt rassurant, c’est qu’il est aussi capable de revenir de très loin. J’imagine qu’il a su montrer à Juliana qu’il avait appris de ses erreurs, sinon elle ne l’aurait pas laissé approcher. Elle m’a l’air d’avoir un sacré caractère. » souffla t-elle malicieusement, comme sur un ton de confidence. « Ne t’en fais pas, je ne vous laisserai pas vous écharper. Si je t’occupe tout le temps de la cérémonie, ça t’ira ? »

Ponctuant sa remarque d’un clin d’oeil, elle eut un sourire à la fois taquin et pas vraiment innocent à l’égard de Joel. Elle avait décidé de mener les choses de front avec lui, aujourd’hui, et tenter d’en savoir plus sur son éventuelle attirance pour elle. Pour cela, il n’y avait pas trente-six solutions : il lui fallait flirter un peu, sans brusquerie, et observer ses réactions. Amener le sujet doucement, l’air de rien, dans le fil de la discussion… Ce qu’elle fit sans laisser le silence s’éterniser. Une question lui trottait en tête et elle avait envie de confirmer ses hypothèses de tout à l’heure. Prenant un air plus sérieux, elle reposa sa tasse de thé presque vide puis demanda avec douceur :

« Et toi, qu’est-ce que tu penses de tout ça ? Tu ne penses pas que Juliana fait une erreur ? Je veux dire… Par rapport au fait que vous avez encore un combat à mener, tout ça. Toi à sa place, tu aurais préféré attendre ou tu l’aurais fait malgré votre situation ? »
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeVen 15 Juil 2016 - 20:05
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Joel Hudson, résistant, 24 ans

La remarque malicieuse d'Irina sur le caractère de Juliana tira un éclat de rire à son interlocuteur. Juliana, du caractère ? En voilà, un bel euphémisme... Mais cela faisait sans doute partie de la raison pour laquelle leur amitié fonctionnait si bien : Joel était là pour la temporiser, et Julia pour le galvaniser. A eux deux, ils formaient l'équipe parfaite, tandis que Roy et Juliana ne semblaient que vivre par la passion... Ce qui rimait fichtrement bien avec destruction. C'était un aspect de leur couple que Joel avait déjà eu l'occasion d'expérimenter, et qui lui avait coûté son restaurant, à sa grande amertume - mais il voyait aujourd'hui comment l'un et l'autre semblaient aussi capables de se tirer vers le haut. Restait à espérer que la dynamique ne s'inverserait pas de nouveau.

La conclusion d'Irina, ponctuée d'un clin d'oeil qui ne semblait pas vraiment innocent, tira brutalement Joel de ses pensées. Cette fois, il lui était difficile d'ignorer l'attitude aguicheuse de la jeune femme, et il se sentit brusquement envahi par une chaleur qui lui assécha la gorge. Irina avait-elle une idée derrière la tête ? Et s'il tenait là la clef de l'attitude étrange de Juliana ? Il fallait se méfier avec les femmes, qui avaient parfois tendance à communiquer... Roy en avait déjà été le dindon de la farce, lors de leur repas à quatre, il n'y avait pas de raison pour que Joel ne soit pas le suivant. Pour l'heure, il se sentait plutôt comme un lapin pris entre les phares du magicobus, piégé par une lumière trop brillante, incapable de fuir.

"Ça m'ira...", répondit-il finalement, sans détourner le regard, sans vraiment lui rendre son sourire non plus. Le mystère sur ses intentions n'était pas maintenu à dessein, mais bien parce que ses propres désirs lui semblaient obscures à cet instant... Heureusement, Irina ne poursuivit pas sur cette voie et réorienta la conversation sur le droit chemin. Joel se détendit un peu et laissa échapper un imperceptible soupir.

"Hum... Difficile à dire", répondit-il en grattouillant pensivement sa barbe de trois jours. "Juliana et moi n'étions pas dans le même état d'esprit, au cours des derniers mois. Elle avait renoncé à tout ça, à mes yeux, à toute vie personnelle en fait et c'est aussi pour ça que j'ai été surpris de la voir se mettre en couple. Mais si tu veux mon avis, ce n'est pas un mal. C'est déjà assez éprouvant comme ça d'être recherché dans tout le pays, de risquer la mort jour après jour, de prendre part à une guerre civile..."

Joel n'était guère expansif sur ses émotions et ses états d'âme, notamment vis-à-vis de leur combat, mais les confidences lui venaient facilement auprès d'Irina. Il avait le sentiment qu'elle pouvait l'écouter, mais aussi le comprendre sans le juger, ni lui mettre une étiquette de terroriste fou dangereux sur la tête. Ses avis étaient généralement pertinents et il se sentait en confiance, bien qu'elle ait paradoxalement le don pour le mettre physiquement mal à l'aise... Comme si elle tentait de le mettre face à une vérité qu'il n'était pas prêt à voir.

"Je dirais qu'au contraire, garder un minimum de liens sociaux et continuer à faire des projets, c'est ce qui nous permet de garder un certain équilibre aussi, et de rester sain d'esprit", ajouta-t-il avec une certaine dérision. "Après, les fiançailles, je ne suis pas sure qu'elle aurait accepté de se marier si vite si les circonstances étaient toutes autres, aussi. Peut-être qu'elle se dit qu'ils n'auront peut-être plus d'autres occasions, alors pourquoi attendre..."

Haussant les épaules, Joel but une gorgée de thé avant de reporter son attention sur Irina. Lui ne partageait pas le pessimisme de Juliana. Résolument optimiste, il était persuadé que la vie avait encore de belles choses à lui apporter : c'était le karma ! Joel avait beaucoup souffert et sacrifié au cours de l'année écoulée, mais les choses finiraient bien par se rééquilibrer. Et si ce n'était pas le cas, alors ma foi, il rejoignait Juliana sur ce point : il fallait profiter de ce que la vie avait à leur offrir en attendant, comme de délicieux tiramisu par exemple.

"Peut-être que ce combat durera toute notre vie, alors quoi ? Cela veut dire qu'on ne peut pas vivre autre chose aussi, qu'on doit tout sacrifier au nom de cette cause ? Je ne suis pas d'accord. Le peuple entier devrait se soulever, et se soulèvera peut-être ! Je ne suis pas qu'un résistant, un membre du Kraken... Je suis aussi un cuisinier, un joueur de Bavboules et si je rencontre quelqu'un, je ne vais pas attendre d'avoir fini la lutte, sinon je risquerais d'attendre longtemps ! Mais il faudrait aussi une personne qui m'accepte aussi en tant que résistant, parce que ça, c'est bien la seule chose que je ne peux pas laisser tomber..."
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeMer 20 Juil 2016 - 20:53
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Irina Calder, médicomage, 24 ans


Irina hochait la tête aux paroles de Joel, comme pour marquer son assentiment. Elle pensait peu ou prou la même chose, même si c’était plus facile pour elle de le penser, car elle n’était pas aussi impliquée qu’eux. Ils avaient renoncé à énormément de choses dans leur combat : leur tranquillité, leurs amis, leur train-train quotidien, leur ancienne habitation, leur travail… Jusqu’à leur identité. Comme le disait Joel, c’était suffisamment de sacrifices sans qu’ils ne s’interdisent d’éprouver des sentiments, d’avoir des rêves, de faire quelques projets. D’autres auraient peut-être considéré qu’il fallait au contraire tout sacrifier pour que la lutte mène à quelque chose, et Irina crut comprendre dans ses propos que cela avait été le cas de Juliana… au départ, du moins. Jusqu’à ce qu’elle se remette avec Roy, devinait la médicomage. Quant à Joel, il semblait s’être laissé une certaine souplesse dès le départ, ce qui rassurait un peu la jeune femme. C’était une chose déjà qu’il ne soit potentiellement pas attiré par les femmes, c’en était une autre qu’il ait décidé de s’interdire toute histoire pour mener à bien un combat politique qui la dépassait…

« C’est bien possible » souffla t-elle, alors que Joel émettait son hypothèse sur la précipitation de ses fiançailles.

Même Roy, elle ne l’aurait jamais cru se fiancer un jour, il était probable qu’il ait fait le même raisonnement dans sa tête : il pouvait perdre Juliana d’un jour à l’autre, alors pourquoi retarder ce qui pouvait être fait maintenant ? Roy avait des valeurs qui ne plaisaient pas toujours, mais c’était surtout un homme qui vivait profondément pour son présent, alors Irina n’était pas si étonnée de son choix, quand elle y réfléchissait.  

Elle eut un sourire lorsque Joel se qualifia passionnément de cuisinier et de joueur de Bavboules. Il avait une façon de discourir qui était paradoxalement humble. Quand les discours appelaient l’emphase, Joel lui restait toujours les pieds sur terre pour dire des choses justes, simples, voire maladroites, mais qui venaient indubitablement de son coeur. Irina se fit la réflexion que cela faisait partie des choses qu’elle aimait chez lui, tout comme cette touchante aptitude à dire tout à fait ce qu’il fallait sans le savoir. Elle baissa les yeux sur sa moitié de part de tiramisu, qu’elle repoussa sur la table, soudainement nerveuse. Elle aurait aimé mener la danse, telle une séductrice aguerrie, sans se laisser surprendre ou déstabiliser par d’éventuelles remarques de Joel, mais ce dernier avait le chic soit pour avoir des réactions floues, soit pour au contraire mettre les pieds dans le plat mais sans le faire exprès. Alors elle ne savait plus comment se positionner : elle pouvait faire preuve de beaucoup de subtilité si elle le souhaitait, mais maintenant, elle se demandait bien pourquoi faire. Pourquoi faire, quand Joel lui énonçait une phrase à laquelle elle avait juste envie d’agiter les bras et s’exclamer « Moi, je suis là, regarde-moi ! » ? Mais il ne la regardait pas, pas comme elle l’aurait voulu. Il n’avait pas remarqué sa nouvelle coiffure, et pourtant, il lui semblait qu’elle lui changeait le visage. Elle était stupide de s’attarder à cela. Il n’avait pas spécialement réagi à son petit commentaire enjôleur tout à l’heure, si bien qu’elle se demandait s’il avait noté quoique ce soit. Elle était stupide de s’être imaginé qu’elle allait lui faire de l’effet.

Cet abattement fut passager, car Irina se força à se raffermir. Elle s'était promis de faire disparaître ses doutes ce soir, pour le meilleur ou pour le pire elle ne savait pas encore, mais elle allait se tenir à cette résolution.

« Je comprends, commença t-elle par assurer. Je crois que j’aurais réagi comme toi, à ta place, je pense aussi que c’est vital de faire en sorte de ne pas tout sacrifier, au risque d’en perdre son humanité, tout simplement. »

D’ailleurs elle tenait ce discours depuis le départ, et c’était ce qui l’avait poussée à souffler cette idée de restaurant à Joel, et à les encourager sur cette voie salvatrice. Sans y rechercher une prétention, elle avait la sensation que ce projet les avait transformés positivement, depuis cette sombre soirée où elle avait été témoin de leur arrivée de réfugiés à Manchester. Elle était contente d’avoir contribué à apporter quelque chose de positif à ces deux-là, qu’elle tenait pour ses amis maintenant, et même, presque sa famille dans le cas de Juliana. Quant à Joel… Soudainement rosissante, Irina baissa les yeux l’espace d’une seconde, puis releva vers le jeune homme, décidée à prendre tous les risques et ouvrir son coeur.  

« Je suis contente de pouvoir vous épauler toi et Julia pour votre restaurant, j’ai l’impression que ça vous fait du bien. Pour être honnête, moi aussi ça me fait du bien. Je… Elle replaça une boucle rebelle derrière son oreille, nerveuse. Tu vois, quand je viens vous rendre visite, je me sens toute légère, c’est la bonne nouvelle de la journée, le petit truc de mon week-end que j’ai attendu toute la semaine. Quand je passais à ton appartement pour voir comment allait ton bras, ça me faisait plaisir aussi. Mais c’est pas juste le sentiment agréable de faire quelque chose de bien, c’est… »

Ah les mots lui manquaient. Au secours, elle qui était toujours adroite à l’oral pourtant ! Mais elle venait de se perdre quelque part entre les deux yeux bleus de son interlocuteur et elle prit conscience d’à quel point il serait facile de s’en approcher. Juste l’espace d’un battement de cil… Prise d’une impulsion, Irina cessa de réfléchir et se redressa légèrement de son fauteuil, tout juste de quoi se rapprocher assez de Joel pour déposer un baiser sur ses lèvres. Un baiser comme une caresse éphémère, comme une timide question. Quand elle revint sagement sur son siège, le regard qu’elle posa sur Joel était d’un noir d’encre vacillant. La suite de sa phrase lui vint alors, dans un murmure :

« Je peux pas encore me vanter de bien connaître le joueur de Bavboules, mais… J’ai vu à l’oeuvre le cuisinier et le résistant, et je crois bien que les deux me plaisent. »
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeJeu 28 Juil 2016 - 22:50
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Joel Hudson, résistant, 24 ans

Aux joues rosies d’Irina et à son attitude hésitante, Joel comprit que la jeune femme s’apprêtait à lui offrir une confidence. Se redressant légèrement dans son fauteuil, il posa ses coudes sur ses genoux et l’observa de son regard franc, prêt à lui offrir toute son attention. Apprendre que les visites d’Irina lui étaient agréables fit plaisir à Joel, car le sentiment était largement réciproque. Pourtant, s’il était aisément compréhensible que les deux résistants reclus aiment la compagnie d’une personne extérieure, Joel trouva plus surprenante l’impression de légèreté qui s’emparait d’Irina à l’idée de les retrouver… On pouvait imaginer meilleure compagnie que deux ex-krakinets, et façon plus agréable d’occuper son temps, mais peut-être qu’Irina avait trouvé auprès d’eux un écho à ses propres désirs et pensées : peut-être qu’elle s’identifiait à leur combat, comme ils le soupçonnaient depuis le début…

Pourtant, cette pensée s’envola Irina perdit ses mots, visiblement hésitante. Une alarme s’alluma encore une fois dans l’esprit de Joel, comme un pressentiment qui se trouva bien vite confirmé lorsque la belle se rapprocha, pour lui octroyer un baiser… Joel eut le temps de la voir venir et, pendant un dixième de seconde, eut la possibilité de s’écarter mais, pour une raison qui le dépassait, il n’en fit rien. Figé comme une statue grecque, les yeux écarquillés, il laissa les lèvres douces et chaudes d’Irina caresser les siennes, et tressaillit lorsqu’une mèche brune vint chatouiller son visage. Joel ne réagit pas plus lorsqu’elle s’éloigna pour expliquer ce qui, de toute manière, se passait de commentaires… Joel lui plaisait.

Un mélange d’émotions s’empara de lui à cette pensée, entre plaisir, appréhension et incertitudes. Ses entrailles remuèrent et il s’agita un peu sur son fauteuil, son regard se fixant partout ailleurs que sur Irina. Ah, Merlin ! Dans quelle situation s’était-il fourré ? Ce n’était pourtant pas faute d’avoir voulu éviter cette décision, qu’il avait plus ou moins pressenti sans vouloir le reconnaître. S’il avait été honnête avec lui-même, Joel aurait pu voir les signaux envoyés par la médicomage et marquer plus de distance, mais était-ce vraiment ce dont il avait envie ? Joel n’avait pas su chasser le naturel, et s’était montré poli et agréable envers une jeune femme qu’il avait envie de découvrir d’avantage, lui aussi. Il souhaitait faire d’Irina une alliée et une amie, c’était certain, mais plus ? Joel ne parvenait à le dire… En lui s’affrontaient le désir et la raison. Cette dernière lui dictait de fuir une histoire avec la sœur d’un homme qu’il méprisait, relation complexe au plein cœur de la guerre qui bousculerait de nouveau ses certitudes sentimentales… Comment Irina pourrait-elle lui plaire, lorsque son dernier coup de cœur s’appelait Klemens ? L’exemple de Juliana lui revint en tête et acheva de l’emplir de doutes, et il baissa le regard sur ses mains, hésitant. Non, les raisons de repousser la belle Irina ne manquaient pas… Et pourtant.

Pourtant, il ne pouvait nier être troublé par cette jeune femme qui était entrée dans sa vie comme un rayon de soleil après des mois d’obscurité. Son sourire qui donnait du baume au cœur, son regard d’encre son attitude optimiste et leurs nombreux points communs lui plaisaient indéniablement, et son baiser lui avait laissé une cruelle sensation de frustration : trop rapide pour sentir quels désirs dominaient en lui…

« Irina, je… Je suis flatté de te plaire, vraiment, je suis chanceux », répondit-il avec un sourire presque étonné, étonné d’avoir attiré les faveurs d’Irina. Avec franchise, et se sentant un peu penaud, il révéla : « Mais il faut que tu saches que je ne suis pas très… fixé sur mes attentes à ce niveau là. Je ne peux pas te promettre de belle histoire, avec une demande en mariage sur la plage et tout ça…  Je ne sais pas trop de ce dont j’ai envie, en fait, à ce niveau là, et je ne sais pas si j’ai grand-chose à t’offrir.  Sans doute que tu mérites mieux qu’un résistant en fuite qui ne sait pas trop où il en est… au niveau de son orientation sexuelle. »

Sans trop savoir pourquoi, il se sentit honteux à cette révélation et baissa de nouveau le regard, tout en priant pour ne pas perdre l’estime d’Irina à cause de ça. Soucieux de s’expliquer d’avantage, il ajouta : « En fait, j’ai eu quelques petites copines à l’école ou après mais ces deux dernières années, la seule personne qui m’a plu était un mec et du coup je ne pensais pas forcément… Enfin… Je pensais que j’étais gay. En fait, je ne sais pas ce que je suis. Ca doit te paraître bizarre, cette incertitude, mais du coup... Tu me plais beaucoup mais je ne sais pas si tu me plais comme ça. »

Cette formulation, qui ressemblait beaucoup à un rejet, emplit Joel lui-même d’un mélange de tristesse et de déception. Pourquoi se sentait-il obligé de dire non, alors qu’il se sentait paradoxalement curieux d’essayer ? Après tout, elle était désormais prévenue, et rien ne l’empêchait de le repousser si elle ne voulait pas de son incertitude… Un sourire d’excuse aux lèvres, il tendit la main pour capturer celle d’Irina dans la sienne, comme pour la retenir auprès de lui. Ce contact le ragaillardit et il se perdit un instant dans ses pupilles noires, tandis que son rythme cardiaque augmentait par anticipation. Se décidant enfin, il souffla en se rapprochant à son tour :

« J’imagine qu’il n’y a qu’une seule façon de le savoir… »

Sa main libre vint caresser doucement le visage fin d’Irina, repoussant une mèche de cheveux derrière son oreille puis se calant sur sa nuque. Joel rapprocha son visage du sien et s’arrêta à quelques millimètres de ses lèvres pour lui laisser l’opportunité de s’écarter si elle le désirait. Puis, enhardi par le parfum capiteux de la jeune femme qui lui chatouillait les narines, Joel captura finalement ses lèvres en un baiser plus franc, tous ses sens en éveil pour profiter de l’instant...
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeJeu 28 Juil 2016 - 22:54
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Irina Calder, médicomage, 24 ans


Irina sentait son coeur cogner comme si elle passait l’examen de sa vie. Elle n’avait pas senti Joel s’écarter, elle ne l’avait pas non plus senti répondre, mais il fallait dire que son geste avait duré deux secondes. Juste de quoi lui faire comprendre ce qu’elle voulait dire, pas tellement de quoi le laisser réagir. Alors elle attendit qu’il parle avec une certaine appréhension dans le creux de son estomac, osant à peine soutenir son regard, mais elle s’y força. La première phrase la fit sourire presque nerveusement. Elle aurait du lui faire plaisir, mais s’il commençait comme ça, avec cet air hésitant peint sur le visage… Eh bien, elle ne pouvait s’empêcher d’attendre le « mais » qui viendrait tout casser.

A ses premières objections, Irina ouvrit la bouche pour dire qu’elle s’en moquait, qu’elle n’attendait pas l’histoire à l’eau de rose, les belles promesses et qu’elle ne réclamait rien qu’il ne pouvait lui offrir. Mais elle décida de le laisser finir, surtout lorsqu’il évoqua son orientation sexuelle. La question, la fameuse. Heureusement que Juliana l’avait prévenue, elle se prit à se demander comment elle aurait réagi, présentement face à Joel qui lui annonçait ça de but en blanc, si cela n’avait pas été le cas. Elle le laissa prudemment finir, hocha la tête lorsqu’il répéta qu’il n’était pas sûr de savoir ce qu’il voulait. Au fond, elle n’attendait pas de lui qu’il soit sûr : simplement qu’il soit prêt à risquer. Or la fin de son discours sonna à ses oreilles comme l’aveu qu’il n’y était pas prêt.

Cette fois-ci, Irina rompit le contact visuel et baissa la tête, sentant quelque chose se briser à l’intérieur d’elle. Aïe, le faux espoir… Elle lui plaisait beaucoup, mais elle ne lui plaisait pas assez, interprétait t-elle. Peu importait comment il tournait ses phrases, le résultat était le suivant : elle venait de se faire repousser. Il n’avait pas conclu par « tu me plais beaucoup alors je veux bien tenter quelque chose », il avait dit « tu me plais beaucoup mais peut-être pas comme tu l’attends ». Et cela faisait mal. Sa main resta molle dans celle de Joel lorsqu’il l’attrapa, tant elle se sentait abattue. Elle posa les yeux sur leurs doigts noués, se demanda ce qu’il essayait de faire : la réconforter ? Elle voulut retirer sa main et trouver une façon de reconstituer son auto-défense, comme changer de sujet ou autre, mais Joel eut le geste qui acheva de la rendre confuse. Elle le vit arriver, et il lui laissa même tout le temps de s’écarter si elle le souhaitait. Elle n’en fit rien, déjà prise au piège de son odeur et de ses lèvres qui effleuraient maintenant les siennes.

Presque comme un réflexe, elle répondit avec la même tendresse à ce baiser que lui offrait Joel, les neurones anesthésiés. Elle ne comprenait pas vraiment ce qui arrivait, compte tenu de ce qui venait de se produire, mais ma foi, elle allait se contenter d’en profiter avant de poser des questions. C’était une sensation irremplaçable, celle des premiers baisers réussis, qui lui chatouillait la poitrine et multipliait l’acuité de ses sens. Sa main glissa sur sa nuque puis dans ses cheveux tandis qu’elle en demandait encore plus. Elle s’efforça de transmettre dans ce baiser entreprenant tout ce qu’elle lui avait dit assez maladroitement tout à l’heure, comme s’il s’agissait là de son dernier argument. Si après cette étreinte qui venait de la retourner complètement, Joel n’était pas troublé à son tour, elle ne savait plus quoi faire…

Quand ils se détachèrent, les deux pupilles noires d’Irina tremblotèrent dans celles de Joel, comme si elle cherchait une réponse dans ses yeux. Elle avoua dans un souffle, avec un sourire un peu piteux :

« Maintenant c’est moi qui suis confuse… »

Confuse, parce que ce baiser était parfait alors qu’elle avait eu l’impression que Joel la repoussait juste avant. Elle tenta un instant de se mettre à sa place, un peu plus qu’elle ne l’avait fait jusqu’à maintenant. Il lui avait tout de même avoué à demi-mot qu’elle lui plaisait, d’une façon suffisamment perturbante pour lui faire formuler ses doutes sur son orientation. Elle ne pouvait pas exiger de lui qu’il lui donne une réponse claire, quand elle était finalement ce qui le faisait vaciller dans ses certitudes passées. Maintenant qu’elle prenait un peu de recul et qu’il y avait ce baiser pour peser dans la balance, elle comprit qu’elle avait encore ses chances, et que son geste était une façon de les lui donner. D’un geste doux, Irina passa sa main le long de la nuque de Joel, comme une caresse, tandis qu’elle le regardait avec tendresse.

« Je savais déjà tout ça, avoua t-elle. Si tu as des incertitudes, ce n’est pas grave. Je n’attends pas de toi que tu saches tout de suite, j’ai juste besoin de savoir si tu es prêt à… explorer la possibilité. » Elle se mordit la lèvre, hésitante. « Alors, je te plais comment pour l’instant ? »
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeMar 2 Aoû 2016 - 0:58
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Joel Hudson, résistant, 24 ans

Irina avait un goût de tiramisu. Telle fut la première impression de Joel, bien vite remplacée par l'exaltation qui lui enflait la poitrine. Ce baiser, il n'en avait pas rêvé, bien au contraire, il avait tout fait pour s'empêcher d'avoir ce genre d'idées, et pourtant il ne se rappelait pas en avoir connu de meilleur. Il se sentait fiévreux, et amplement conscient qu'il était en train d'embrasser la pétillante et séduisante Irina, ce qui ne faisait qu'accentuer l'euphorie qu'il ressentait. Joel tressaillit lorsque les doigts de la jeune femme caressèrent sa nuque et il se rapprocha d'elle inconsciemment, comme pour prolonger l'étreinte. Quand celle-ci finit par se terminer, Joel rendit à Irina un regard fébrile et troublé. C'était la première fois qu'un simple baiser lui faisait un tel effet, jusqu'à le chambouler complètement, et il resta silencieux en tentant de remettre de l'ordre dans les battements de son coeur.

Les choses avaient le mérite d'être plus claires. Des baisers, il en voulait d'avantage. D'Irina, il voulait d'avantage, ses barrières intérieures avaient sauté et il se laissait désormais envahir par des désirs qu'il n'avait plus connu depuis longtemps. Il avait tenté de ne voir qu'une simple camarade en Irina, une bonne copine qui guérissait les corps et nourrissait les estomacs avec lui... Mais il ne pouvait plus nier l'attirance qu'il éprouvait à son égard, pas alors que ses pupilles se noyaient dans son regard envoûtant, pas alors que ses lèvres n'aspiraient qu'à retrouver le contact de celles d'Irina. Ses lèvres, joliment dessinées et titillées par un mordillement hésitant, perdirent Joel quelques instants dans des rêveries dont il finit par se déprendre. Ne venait-elle pas de dire quelque chose d'important ? Interloqué, il ne répondit pas tout de suite à sa dernière question.

"Tu étais au courant ?", répéta-t-il en fronçant les sourcils, momentanément perplexe. "Mais co..."

Les indices amoncelés se rappelèrent brusquement à lui, et la lumière apparut dans son visage, détendant ses traits.

"Juliana !", lâcha-t-il, d'un ton qui exprimait surprise et indignation. Au fond de lui, il se sentait vaguement manipulé, mais ne parvenait pas à s'en sentir réellement fâché : ce n'était pas comme si l'issue lui déplaisait. Pour la forme, il grommela tout de même : "Ça y est, ça roucoule avec du Calder et ça veut que tout le monde fasse pareil !"

Joel secoua la tête puis sourit à Irina, pour l'assurer qu'il ne lui en tenait pas rigueur. Cela avait sans doute mieux valut, puisqu'il avait été aussi adroit qu'un manchot, ainsi Irina n'avait-elle pas été trop étonnée. Malgré tout, il aurait aimé qu'elle s'adresse directement à lui plutôt que de mettre sa meilleure amie au courant de ses intentions avant. Juliana allait être insupportable d'auto-satisfaction, si tout ceci se concrétisait ! Mais pour cela, il fallait encore qu'il répondre à Irina...

"Tu me plais beaucoup", la rassura-t-il avec plus de douceur, en caressant tendrement sa joue. "Je suis prêt à explorer la possibilité, j'en ai même très envie, maintenant que tu sais dans quoi tu t'embarques... Allons-y doucement, et puis on verra."

Déjà impatient de reproduire l'expérience, Joel fit glisser sa main dans le dos d'Irina et l'attira contre lui, pour pouvoir l'embrasser encore. On n'était jamais bien sûr avec une première fois, il en fallait bien une deuxième, non ? Et puis, jamais deux sans trois...

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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeMer 3 Aoû 2016 - 20:54
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Irina Calder, médicomage, 24 ans

La réponse de Joel lui tira un rire presque autant nerveux qu’amusé. Elle avait craint une seconde en voyant l’incrédulité se peindre sur son visage qu’il allait lui en vouloir d’avoir gardé pour elle les informations qu’elle avait appris sur lui, et l’avoir mené à des aveux qu’elle connaissait déjà. Mais heureusement, Joel le prit avec cet humour qui faisait partie des choses qui lui plaisaient tant chez lui.

« Eh bien, oui, car Juliana a compris quels étaient les bons choix dans la vie » répliqua t-elle avec un large sourire, de ce petit ton fier typiquement Calder.

Elle se sentait tout à coup libérée d’un poids qu’elle n’avait pas eu complètement conscience de porter. Avoir été sincère avec Joel, être allée au bout de sa démarche, constater qu’il ressentait lui aussi quelque chose pour elle, et pouvoir même rire ensemble de leurs questionnements respectifs, voilà qui la rendait capable d’aborder beaucoup plus sereinement la situation. Cela ne lui paraissait plus si problématique que Joel ait des doutes sur son orientation, maintenant qu’il lui confirmait qu’il avait envie de tenter quelque chose avec elle : c’était tout ce qui comptait. Une bouffée d’affection et de soulagement la prit à cette déclaration d’ailleurs, et une joie pétillante se lut dans ses prunelles.

« Faisons comme ça, alors. »

Irina n’eut pas l’occasion d’en dire beaucoup plus, à vrai dire, elle n’avait pas forcément envie de s’éterniser davantage en bavardages. Tout comme Joel, la sensation de leur précédent baiser lui manquait déjà. Elle sentit d’ailleurs son empressement dans la façon qu’il eut de la rapprocher de lui et prolonger leur contact, et elle ne put s’empêcher de sourire contre ses lèvres.

« Doucement, tu as dit ? » souffla t-elle pour le taquiner.

Elle n’en était pas mécontente, au contraire, et cela se lut dans sa réponse à son étreinte. Avec une certaine audace, elle s’installa à califourchon sur ses genoux, bras noués autour de ses épaules, pour l’embrasser avec la même ardeur. Elle s’aperçut avec délice que Joel était autant capable de paroles douces que de gestes beaucoup plus affirmés, et elle se prit à rêver de cette ferveur, dans d’autres gestes, à d’autres endroits… Frissonnante, sa main glissa le long de sa chemise pour en taquiner timidement les boutons. Une seconde, elle détacha ses lèvres de celles de Joel, pour se laisser le temps de respirer, à lui comme elle. Se montrait t-elle trop entreprenante ? Elle ne voulait pas tout gâcher en allant trop vite, elle ne savait pas si Joel avait les mêmes envies qu’elle à cet instant. Elle comprendrait qu’il préfère s’assurer de ce qu’il ressentait d’abord. Après tout, il avait dit « allons-y doucement »… Comme souvent lorsqu’elle était en proie à un dilemme, elle se mordit la lèvre et rabattit ses courtes mèches derrière son oreille. Son regard silencieusement interrogateur se leva vers Joel.
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeLun 29 Aoû 2016 - 18:19
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Joel Hudson, résistant, 24 ans

Joel étouffa un rire contre les lèvres d'Irina. Effectivement, il ne respectait pas sa propre bonne résolution, à savoir de prendre le temps avant de se jeter dans les bras d'Irina... Oui, mais était-ce si dramatique, au fond ? Se laissant envahir par ses émotions et ses désirs, Joel glissa ses bras sur les épaules dénudées d'Irina et ébouriffa ses mèches brunes, tandis qu'elle s'installait sur lui. Dès lors, il n'y avait plus l'once d'une réflexion en lui, et ce n'était sans doute pas plus mal : à quoi bon se mettre des barrières, s'il en avait autant envie qu'elle ? Et c'était ce dont il avait envie, il n'y avait plus vraiment de doute là-dessus quand elle s'attaqua aux boutons de sa chemise, avant de l'observer avec un air à la fois sexy et adorable.

Captant son regard interrogateur, Joel la rassura d'un sourire confiant et l'incita à poursuivre de mille caresses et baisers. Sans avoir nécessairement l'intention d'aller plus loin, il ne se refusa pas pour autant à elle et, les choses en menant à une autre, ils se retrouvèrent finalement allongés sur le canapé, leurs vêtements éparpillés sur le sol. Joel savoura cette étreinte inattendue avec d'autant plus d'ardeur et de passion qu'il pensait avoir renoncé aux femmes et découvrait, au contraire, que toutes ne le laissaient pas indifférent. De plus, il avait l'impression de combler enfin un gouffre de solitude en lui qu'il n'avait même pas conscience de ressentir jusqu'alors, et les caresses d'Irina étaient comme autant de baumes sur les cicatrices émotionnelles que sa lutte au Kraken avaient laissées. Joel réalisa alors à quel point il avait besoin de chaleur humaine et de toute l'affection dont Irina pouvait le couvrir, et il savoura pleinement cette étreinte surprenante, sensuelle et maladroite, au cours de laquelle ils apprirent à se découvrir sous bien d'autres facettes.

Après s'être livré à elle sans retenue, Joel sentit sa timidité et sa réserve revenir au galop lorsqu'ils se séparèrent. Le corps nu d'Irina, blottie sur son torse, l'émerveillait mais le laissait également un peu embarrassé, comme s'il avait perdu l'habitude d'une telle intimité avec quelqu'un, en particulier quelqu'un qu'il connaissait encore peu. Ses pensées revinrent affluer en lui, tandis qu'il jouait distraitement avec les cheveux de la belle, et il cogita pendant qu'un silence apaisé s'installait entre eux.

"Bon, finalement, c'était plutôt rapide", plaisanta-t-il finalement pour se détendre, avant d'ajouter doucement : "il faut croire que tu me plais bien comme ça. Vous êtes une femme surprenante, miss Calder..."
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeLun 29 Aoû 2016 - 19:46
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Irina Calder, médicomage, 24 ans

Décidée à se laisser complètement aller à ses instincts, sans se soucier de si c’était raisonnable ou non, si c’était le bon moment ou pas, Irina s’abandonna à une étreinte qui finit par la laisser pleine de félicité et de douceur. Tout à son aise, elle cala sa tête quelque part entre le torse et l’épaule de son amant et se laissa aller à un silence tendre. Elle avait envie de fermer les yeux et s’assoupir dans cette agréable position, mais elle voulait encore un peu profiter de cette toute nouvelle conscience qu’elle avait de la présence de Joel. Elle voulait se sentir serrée dans ses bras puissants, et flotter sur son nuage encore un petit moment…

La petite remarque de Joel la tira de sa bulle, et bien qu’elle devinait à quoi il faisait référence, elle ne put s’empêcher de le titiller :

« Qu’est-ce qui était rapide, l’abandon ou l’action elle-même ? »

Elle redressa son visage pour croiser son regard, et son expression facétieuse se teinta de sérieux. Elle avait l’impression de lire une réelle sincérité sur le visage de Joel, mais elle demanda tout de même, pour achever de se rassurer :

« C’est vrai, tu ne regrettes pas ? »

C’était en effet rapide, alors que Joel avait exprimé l’envie de prendre son temps, pour être certain de ce qu’il désirait. Irina n’avait pu s’empêcher de se laisser aller, et voyant qu’il répondait favorablement, avait poussé leur étreinte plus loin. Elle avait eu la sensation qu’ils s’étaient parfaitement trouvés mais qu’en était t-il de Joel ? Avait t-il lui aussi cette sensation d’être à sa place ? Irina pouvait comprendre qu’il ait des doutes, c’était normal dans sa situation. Elle espérait simplement ne pas avoir précipité les choses, elle voulait croire que leur moment l’avait aidé à y voir plus clair dans ce qu’il ressentait et c’était ce que Joel semblait lui dire. Les yeux plongés dans les siens, Irina remonta sa main près de son visage et fit courir ses doigts sur sa joue dans une lente caresse.

« J’espère que je ne t’ai pas brusqué… souffla t-elle, hésitante. Si elle-même avait eu des doutes sur son orientation, aurait t-elle accepté de les mettre à l’épreuve de cette façon, ou aurait t-elle refusé toute remise en question ? Elle n’en savait trop rien, elle ne s’était jamais retrouvée dans une telle position, elle n’avait jamais connu ce genre de crise identitaire et c’était peut-être ce qui lui faisait voir un certain courage dans l’attitude de Joel. Tu es surprenant toi aussi. Je m’étais à moitié convaincue que je n’avais aucune chance avec toi, tu sais. Tu es bien un Gryffondor… Courageux et spontané. » conclut t-elle en inclinant la tête pour poser sa joue sur son torse, un doux sourire aux lèvres.
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeDim 25 Sep 2016 - 23:19
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Joel Hudson, résistant, 24 ans

"Hééééé !", protesta Joel quand Irina le taquina au sujet de la longueur de leurs ébats. Du bout des doigts, il lui chatouilla les côtes en guise de vengeance. Si mademoiselle n'était pas satisfaite, il se ferait un plaisir de repartir pour un second round... Il ne partagea pas cette pensée, néanmoins, car le ton de la discussion redevint vite sérieux.

La question d'Irina, et son expression concernée et hésitante lui tirèrent un sourire attendri. A la voir s'inquiéter de l'avoir brusqué, il sentait sa réserve fondre comme neige en soleil, sans qu'il puisse vraiment se l'expliquer. Quelque part, Irina lui inspirait confiance et lui donnait envie de croire qu'il pouvait dépasser cette impression de bizarrerie qu'il éprouvait à se tenir ainsi avec une femme, comme s'il prétendait être ce qu'il n'était pas. En réalité, Joel se sentait aussi à l'aise, et à sa place auprès d'Irina qu'il l'avait un jour été dans les bras de Klemens. Simplement, cela bousculait l'idée qu'il s'était fait de lui et de sa sexualité, et l'idée de devoir se remettre encore en question était un peu décourageante. Pourtant, il n'avait ni l'envie, ni la force de repousser Irina par paresse, alors pourquoi s'obstiner ? Pour mener son combat, Joel avait besoin d'être bien dans sa peau et sûr de lui, de ce qu'il était de de ce sur quoi il pouvait compter. Cela incluait de toujours être honnête avec lui-même, et de ne jamais se mentir, et cela s'appliquait à tous les aspects de sa vie...

"Oui, on est comme ça, à Gryffondor", parada-t-il un instant en bombant le torse. Plus sérieusement, il entreprit de la rassurer :

"Je ne regrette pas du tout, tu ne m'as pas brusqué, loin de là, je crois que ça a le mérite d'éclaircir certaines choses... Au moins, je ne vais pas tergiverser pendant des jours à me demander si je suis en train de te mener en bateau ou pas, de si j'ai envie d'aller plus loin ou pas, c'est fait et c'était... Plus qu'appréciable."

Un sourire en coin, Joel déposa un baiser sur les lèvres d'Irina, puis conclut : "Je ne sais pas trop où cela me laisse, mais... j'imagine que tout ça s'éclaircira au fil du temps. Ne t'en fais pas, je ne vais pas m'envoler."

Comme pour appuyer ses dires, il resserra quelque peu son étreinte sur son corps lové contre le sien. La somnolence commençait à l'envahir et il s'enfonça dans un silence paisible, sans plus s'inquiéter de rien.
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Une belle fille à aimer [Joel & Irina] Icon_minitimeVen 30 Sep 2016 - 18:46
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Irina Calder, médicomage, 24 ans

Les mots de Joel apaisèrent les quelques doutes qui avaient refait surface chez Irina. Elle s’en serait voulu si la façon dont elle avait accéléré les choses avait porté préjudice à leur relation naissante, mais visiblement c’était plutôt l’inverse. Elle ne demandait pas mieux que l’avoir aidé à y voir plus clair, elle s’en sentait rassurée de son côté. Pour le moment, tout portait à croire que Joel appréciait leur moment, et surtout, ne le regrettait pas, ce qui aurait parfaitement pu être le cas.

« Tant mieux, je suis rassurée alors. » souffla t-elle lorsqu’il conclut en disant qu’il avait apprécié.

Elle répondit à son baiser puis reposa sa tête entre son épaule et son torse, toute souriante. Le commentaire suivant lui tira un petit rire coupable et elle dut reconnaître :

« J’espère bien. Je ne compte pas te laisser filer comme ça, de toute façon. »

Pas après ce qu’ils venaient de partager, qu’Irina avait senti sincère et intense. Elle noua son bras autour du cou de son amant, se laissant apprécier le paisible silence quelques minutes, des images plein la tête de leurs derniers moments. Cela faisait un certain temps qu’Irina ne s’était pas sentie aussi transportée pour un homme, elle n’avait que peu trouvé le temps au cours de ses dernières années d’études pour les amourettes. Maintenant qu’elle avait son diplôme, un emploi plutôt stable à l’hôpital, un travail dans lequel elle s’épanouissait complètement, elle se sentait un peu mieux avec elle-même, plus libre de ses mouvements et plus curieuse de ce qui l’entourait. Retrouver Joel après leur passé commun à Poudlard avait été une surprise, et elle avait encore moins prévu de craquer aussi vite pour lui, surtout en voyant ce qu’il était devenu et les objectifs difficiles qu’il s’était fixé. Elle se sentait plutôt chanceuse qu’il ait répondu à ses avances, et elle comptait bien savourer cette chance autant que possible. Au bout d’un moment, elle lança dans un murmure, dans le silence de sa chambre :

« Tu veux rester dormir ici ? »

Mais elle n’eut pas de réponse, ce qui la fit se redresser légèrement. Un doux sourire se glissa sur ses lèvres en constatant que la respiration qu’elle avait sentie devenir profonde et régulière chez Joel s’expliquait tout bonnement par le fait qu’il s’était endormi. Elle allait prendre cela pour un oui… Elle se recoucha à ses côtés, en emportant ses draps et sa couverture sur eux, et ne tarda pas elle non plus à se laisser transporter dans de doux rêves avec son bel amant.

FIN DU RP
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