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Peace building, peace keeping [Andrew & Marcus]

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Peace building, peace keeping [Andrew & Marcus] Icon_minitimeJeu 9 Juin 2016 - 20:26
Peace building, peace keeping [Andrew & Marcus] Ben_st10
Marcus Peyne, 54 ans, directeur du Département des Transports Magiques

7 septembre 2009

Une fois n’était pas coutume, le bureau du directeur des Transports Magiques était occupé par son propriétaire seul, en pleine lecture d’un rapport, et il n’y avait pas un bruit aux alentours. Désespérément forcé de plancher sur ce rapport, Marcus tournait une à une les pages en se faisait la réflexion qu’on avait du leur jeter un sort de multiplication qui ajoutait une nouvelle page pour remplacer la précédente. Marcus était un homme qui aimait parler avec les gens, ou se rendre directement sur le terrain, passer la journée au bureau était d’un ennui terrible pour lui. Plus son emploi du temps était chargé, et plus il était heureux. Mais malheureusement, ce jour-là semblait vide de toute activité pour lui et les coups de trois heures approchaient sans que rien ne vienne rompre son mortel ennui. Et pourtant, il était certain qu’il avait prévu quelque chose aujourd’hui… Mais quoi ? Il était incapable de tenir un agenda correctement, il était le genre de directeur dont la secrétaire était presque le prolongement de son cerveau, pour s’occuper toute la partie paperasse et organisation à laquelle il faisait un rejet physique.

Et justement, l’irruption de sa secrétaire, dont il entendit le pas traîner jusqu’à lui, arriva comme une distraction bienvenue, que Marcus accueillit d’un sourire presque soulagé :

« Ah, Lisa ! Je me demandais si vous étiez encore là ! Vous avez quelque chose pour moi ? Il nota les traits tirés de la jeune femme, et s’enquit sans la laisser en placer une. Oh vous avez une petite mine, alors qu’hier vous étiez toute resplendissante, qu’est-ce qui vous arrive ? »

C’était la phrase à ne pas prononcer et pourtant Marcus aurait du le savoir ! Il connaissait bien l’hypersensibilité et les humeurs quelques peu instables de sa secrétaire, qui se mit à fondre en larmes sous ses yeux, en se cachant derrière un dossier qu’elle portait. Dégainant la boîte à mouchoirs trônant sur son bureau, il la lui offrit toute entière.

« Il ne faut pas être triste comme ça, ma petite Lisa, que vous est t-il arrivé ?
-Mandévou… mafini yier unwrétin quiquiqui bouuuuuuuh
-Oh, ces hommes ! Vous trouverez chaussure à votre pied, je vous le promets ! Il ne faut pas pleurer pour des gens qui ne vous méritent pas, voyons , déclara un Marcus plein de compassion, en lui tapotant l’épaule.
-Suésolé…
-Allons, ne vous excusez pas. Vous voulez rester un moment ici avec moi ? »

Cette phrase parut faire redoubler les larmes de la jeune rousse, qui se moucha bruyamment dans un mouchoir, avant d’articuler un peu mieux la suite :

« Enfaitjevenaisvousrappelervotrerendezvousàlajusticemagiquevousallezarriverenretardsivousnepartezpasmaintenant…
-Merlin ! Je savais bien que j’oubliais quelque chose ! Merci, Lisa, vous êtes la meilleure secrétaire du monde. Reprenez vos esprits, vous pouvez rester ici, si vous voulez, il y a une boîte de biscuits dans mon deuxième tiroir, ça vous va ? » Lisa hocha piteusement la tête, et Marcus la conduisit jusque son fauteuil pour l’y asseoir galamment. Son regard rencontra l’épais dossier qu’il épluchait tout à l’heure et ce fut le moment où quelque chose dans son cerveau lui dit : allez, pourquoi pas ? « Je pense que vous devriez vous occuper l’esprit, je vous serais très reconnaissant si vous finissiez pour moi la lecture de ce rapport.
-Je vous ferai une note, monsieur. J’ai préparé les dossiers que vous devez emporter, annonça t-elle en lui tendant la pochette qu’elle avait apportée.
-Parfait ! A tout à l’heure ! »

Le directeur de département s’en alla d’un pas guilleret avec ses affaires, jusque l’ascenseur qui devait l’emmener au deuxième niveau. Il salua les collègues qu’il reconnaissait, prit le temps de papoter avec une vieille harpie de la Coopération Magique Internationale qui pestait contre le dernier rejet de loi en date à cause de « la frilosité de ces péruviens de gobelins » -il fallait bien passer le temps dans l’ascenseur- puis accéléra le pas vers le lieu de son rendez-vous. Il se fit arrêter au pas de l’antichambre qui précédait le bureau du directeur de la Justice Magique par un milicien à la mine grave. Les bras croisés dans son dos, il lui demanda d’un ton égal, sans autre forme de procès :

« Carte du Ministère ?
-Voici, jeune homme.
-Baguette ? »

Affichant un aimable sourire qui ne laissait pas voir ce que Marcus pensait de ces nouvelles mesures de sécurité -à savoir qu’elles étaient bien chiantes- , il tendit sa baguette au milicien. Il fallait bien faire bonne figure avec le plan de lutte contre le terrorisme récemment voté au Ministère, par le Magenmagot lui-même. Tout en scannant l’objet avec un appareil rutilant, l’homme poursuivit son interrogatoire sec :

« Que venez-vous faire ici ?
-J’ai une affaire très sérieuse de paris de Quidditch à mener avec le très estimé directeur de la Justice Magique , déclara Marcus d’un ton presque sérieux, mais la plaisanterie laissa son interlocuteur de marbre, tout juste perplexe. J’ai rendez-vous avec Mr. Sharp, dans ce bureau. »

Une fois que sa baguette eut confirmé son identité au milicien, Marcus la récupéra et poursuivit son chemin sans demander son reste. Ah, comme s’il n’avait pas déjà assez perdu du temps ! Il fit irruption dans le bureau d’Andrew, après avoir frappé poliment à la porte, même si sa façon de le saluer en entrant fut plus familière :

« Bonjour Andrew, j’ai combien de minutes de retard ? Il n’avait pas emporté sa montre avec lui, et se contenta de jeter un oeil à l’horloge du bureau. Ah ! Je te jure que j’aurais été pile à l’heure sans ton aimable vigile à l’entrée, tu devrais en embaucher un qui sait rire. »

S’approchant du bureau, il s’assit sur l’un des fauteuils libres face à Andrew, puis déposa sur ses genoux le dossier qu’il tenait sous le bras, sans l’ouvrir. Ils pouvaient bien papoter

« Je lui ai dit que je venais m’occuper de Quidditch avec toi. Il ne m’a même pas cru ! lança t-il, avec un air de se draper dans sa fierté, qui s’accentua lorsqu’il sortit quelques Gallions de sa poche pour les déposer sur le bureau du directeur. Pour la défaite de Kenmare en amical hier. Aha, ne ris pas ! L’Irlande du Sud aura un jour sa revanche, vous ne payez rien pour attendre. »

Que Ballycastle soit parvenu en finale du championnat national cet été avait déjà été une insulte suffisante pour Marcus, qui avait grandi non loin de Kenmare et avait par conséquent une certaine attache sentimentale à l’équipe sud-irlandaise… Même si elle touchait le fond du chaudron, ces dernières années.

Andrew Sharp
Andrew SharpDirecteur de la Justice Magique
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Peace building, peace keeping [Andrew & Marcus] Icon_minitimeLun 13 Juin 2016 - 12:46

La journée d'Andrew Sharp promettait d'être outrageusement chargée. Le matin, il enchaînait une réunion avec les chefs de services du département, puis une allocution à la radio. L'après-midi, il avait prévu de se consacrer à l'étude du dossier de la surveillance de la circulation magique et avait ajouté un rendez-vous avec Marcus Peyne, qui dirigeait le département des Transports Magiques, en conséquence. Andy était un véritable bourreau de travail : aussi à l'aise avec l'administratif qu'avec le travail de terrain à cause de sa longue expérience au ministère, il était polyvalent et hyperactif. Il fallait presque l'obliger à se reposer, sans quoi il eut probablement passé sa vie au ministère, enchaînant avec aisance discours enflammé sur l'intérêt de son travail, participation aux actions de son département (ce qui était une plaie pour ses subordonnés : comment expliquer à son chef qu'il n'est pas réellement possible qu'il participe à une opération commando pour intercepter des trafiquants de drogues sorcières parce qu'il serait ennuyeux que le directeur du département de la Justice Magique soit tué lors d'un échange de sorts ? ) et propositions de lois sans jamais faire de pause. Tout le monde lui disait qu'il travaillait trop, de son médecin à William en passant par ses enfants. Mais Andrew ignorait cela : il avait cinquante-trois ans, il était jeune, et il avait bien trop de choses à faire pour s'arrêter. Même ses loisirs tenaient plus ou moins du travail : sa présidence du club des supporters des Chauves-Souris de Ballycastle dévorait du temps avec une vitesse impressionnante.

Avec tout cela, malgré ce qu'il avait promis à son frère, il ne pensait pas exactement avoir le temps de déjeuner avec Ray. Il fronça les sourcils en regardant son agenda ; il était huit heures du matin et il venait d'arriver au travail, mais cette annulation quasiment obligatoire l'ennuyait. Raymond filait un mauvais coton, d'une part, et Andy voulait absolument voir ce qui clochait chez lui, pour l'aider, tout simplement, parce que Ray était son fichu petit frère et qu'il ne pouvait pas le laisser tomber – c'est un idiot, aimait-il à dire, mais c'est mon idiot, je suppose. L'intention n'était pas totalement altruiste non plus : Ray ne paraissait avoir aucune affection pour le régime Marchebank, ce qui dérangeait un peu Sharp. Le directeur du département de la Justice Magique estimait qu'il n'avait pas besoin d'un autre scandale après son divorce, encore récent. Il pensait à sa carrière, oui, il l'avouait, mais il en avait tellement bavé pour arriver à son poste, il s'était tellement battu qu'il estimait que sur ce plan là, il avait bien droit à un peu de tranquillité. D'autant que les calomnies et autres attaques allaient encore pleuvoir dès qu'il annoncerait qu'il allait se marier avec William. D'ailleurs, il était moins inquiet pour lui que pour Will lui-même. Andrew avait l'habitude de gérer ce genre de situations, mais Wade n'avait jamais été aussi exposé que lui à ce genre de cas. Il espérait que tout se passerait bien.

Citation :
Juliet, vous ferez passer un message à mon frère, dites lui que s'il veut bien, il serait mieux de reporter notre déjeuner dans une semaine. 

A.T.S

Andrew ne se souciait guère de parler à sa secrétaire, une vieille fille avec des cheveux gris, particulièrement acariâtre et qui disparaissait des heures dans les bureaux du département, pour médire avec d'autres collègues – de lui, sans doute. A vrai dire, elle lui faisait un peu peur et il préférait lui laisser des messages. Sa réunion fut des plus constructives. Il râla copieusement sur ses subordonnés, fit apporter des gâteaux pour faire passer la pilule, et réussit comme toujours à imposer son point de vue. Personne ne disait qu'Andy était un patron insupportable : s'il râlait, c'était parce que ça faisait essentiellement partie de son caractère, c'était son mode d'expression quotidien. Il n'humiliait pas les gens, il pensait juste être dans le vrai et martelait son point de vue jusqu'à ce qu'on cède. Repeat endlessly, tel était son credo, sans doute.

Il poursuivit avec son allocution à la radio où il put exprimer tout le mépris qu'il avait pour ses adversaires politiques et envers les journalistes – ne m'interrompez pas, Lewis, est-ce que vous savez simplement de quoi vous parlez ? Non ? Bon, alors fermez là, on ne vous demande rien ! Vous êtes au service d'un pseudo-système qui refuse la réforme...ect. Du grand Andrew Sharp sur toute la ligne. Il pensait ce qu'il disait et il disait ce qu'il pensait. Cela lui jouait des tours. Les services de communications du ministère étaient toujours sur son dos. Il devait les désespérer complètement et être devenu leur bête noire. Des générations de communicants devaient s'être arrachés les cheveux depuis qu'il occupait des responsabilités au ministère, et il en exerçait depuis presque trente ans. Cela faisait sourire Andrew, et il avait simplement appris à négocier avec la com' pour qu'on ne déforme pas trop ses propos. D'un autre coté, ce tempérament était devenu une sorte d'atout. Sa franchise, son vocabulaire, témoignaient de ses origines populaires, ce qui participaient à le rendre sympathique.

Il déjeuna sur le pouce dans un fish'n'chips, avant de regagner le ministère où un vigile l'arrêta devant son propre bureau.

« Carte et baguette, s'il vous plait.

-Enfin...qu'est-ce que c'est-ce que ce cirque ? Bill...c'est bien Bill votre nom ? »
Il lorgna sur le badge du vigile. « Je suis votre directeur, espèce de gargouille mal dégrossie ! Je vous ai recruté, moi, et c'est mon bureau, vous n'allez tout de même pas m'interroger moi ?
-Les mesures sont applicables à tout le monde, je regrette, monsieur. »


Il avait volontiers envie de le frapper, mais s'abstint. Il savait, au fond, qu'il était bien possible qu'un terroriste s'introduise dans le ministère sous une fausse identité, et que même lui n'était pas à l'abri d'être victime de cette supercherie. Andrew avait défendu le projet devant le Magenmagot pour cette raison, et s'exécuta finalement de mauvaise grâce, obtenant ainsi le droit d'entrer dans son bureau. Le reste de l'après-midi se passa lentement, dans un calme à peine troublé par les passages irréguliers de sa secrétaire, à étudier des dossiers. Vers quinze heures, Andy releva la tête et daigna appeler Juliet :

« Juliet, est-ce que monsieur Peyne a prévenu qu'il annulait ou qu'il serait en retard ?

-Il n'y a rien eu, monsieur Sharp.
-Vous en êtes certaine ?
-Évidemment, ne commencez pas à crier, je connais mon travail, voyons ! »

Elle retourna à son propre bureau en grommelant à propos de ses mauvaises conditions de travail. Peu après, on frappa à sa porte : Marcus se décidait enfin à pointer le bout de son nez.

« Hello, Marcus. »
Il leva le nez de son dossier : « Un quart d'heure à peine, tu n'as pas battu ton record. » La remarque de Peyne sur le vigile fit sourire Andrew : « Ah, ne m'en parle pas, il me contrôle moi aussi, tu te rends compte ? Je sais que les temps sont durs, mais tout de même...
- Moi aussi, ils me contrôlent, jugea utile de préciser Juliet depuis son bureau. « Et c'est tout bonnement SCANDALEUX. Moi qui suis une honnête fonctionnaire, cinquante ans de service...
- Merci, Juliet. » Andrew préféra couper court. « Personne n'avait requis votre avis. Préparez donc nous plutôt un café. » Il lança un regard interrogateur à Peyne : « A moins que tu ne veuilles autre chose, Marcus ? »

Ces deux directeurs là s'entendaient bien. Ils étaient sympathiques, ouverts, et plutôt porté sur l'action. Tous les deux fidèles de la première heure de Marchebank, leur collaboration se passait très correctement. Peut-être n'y avait-il pas assez de méfiance l'un envers l'autre : chacun avait, au fond de lui, ses propres ambitions, dissimulées, pour le long terme, et chacun ignorait sans doute celles de l'autre, même si, à force de travailler ensemble, Andrew avait fini par comprendre que comme lui, malgré son air débonnaire,Marcus Peyne possédait le sens du sacrifice, y compris celui de ses alliés s'il était nécessaire. Néanmoins, tant qu'ils ne se retrouvaient pas ennemis, il pensait pouvoir compter sur lui, et espérait ne pas avoir besoin de l'affronter un jour. En attendant, il empocha les gains de son pari et lança avec un grand éclat de rire :

« Oh, je ne compterais pas trop là-dessus si j'étais toi, pas tant qu'on sera deuxième. Et pas tant que mon fils y jouera, tiens !» Il
avait une confiance absolue en son équipe. Il se pencha ensuite vers Marcus sur le ton de la confidence : « Au fait, j'ai quatre places pour le match des Frelons contre les Flèches. Si tu veux venir avec Verena, William dit qu'il serait ravi de vous avoir à dîner. » Juliet revint à ce moment là et posa brutalement le plateau avec les boissons sur le bureau avant de repartir. Andrew eut tout juste le temps de sauver ses dossiers du café qui se renversait en partie. Il sourit d'un air amusé : « Elle n'aime pas beaucoup Will, je crois qu'elle pense que nous sommes des dépravés... »

Mais peu lui importait. Choquer les vieilles rombières amusait beaucoup Andrew Sharp, et il le vivait plutôt bien. Sirotant son café, il ouvrit son dossier et ajouta :

« Bien, si on s'y mettait, qu'en dis-tu ? »


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Peace building, peace keeping [Andrew & Marcus] Icon_minitimeMar 26 Juil 2016 - 17:57
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Marcus Peyne, 54 ans, directeur du Département des Transports Magiques

Le petit échange sec entre Andrew et sa secrétaire arracha un petit sourire à Marcus. Souvent, il assistait à de petites prises de bec entre ces deux-là. Tout le monde n’avait pas la chance d’avoir une secrétaire à son goût, et même s’ils étaient chefs de département, ils ne pouvaient pas licencier n’importe qui sous n’importe quel motif, en l’occurrence, cette Juliet avait l’air d’être une fonctionnaire bien accrochée à son poste grâce à son ancienneté.

« Un café c’est parfait, ça va me réveiller, j’étais en train de m’endormir sur un dossier tout à l’heure. » avoua t-il à son collègue et ami.

Un café et un entretien en bonne et dûe forme avec Andrew, voilà qui allait donner un petit coup de jus à sa fin de journée. Mais il lui fallait d’abord régler une affaire hautement importante de Quidditch, et il grimaça un peu à la réponse du chef de département.

« Ton fils est bon, je l’admets. Mais une nouvelle saison commence et Kenmare a prévu de faire des nouveaux recrutements, je ne serai pas si confiant à ta place » lança t-il férocement.

L’irruption brutale de la secrétaire le coupa au moment où il allait répondre à l’invitation de son collègue. Marcus attrapa sagement sa tasse de café en suivant la vieille femme du regard qui s’en retournait à son bureau d’un pas sec, sans comprendre tout de suite le motif de cette soudaine mauvaise humeur. Le commentaire d’Andrew l’éclaira et lui tira un bref sourire, tandis qu’il répondait sur le même ton :

« On dirait que les mentalités vieillissantes ne sont pas l’apanage des Sang-Purs, notre bon vieux Leopold a encore du boulot dans ce pays… » Il se souvenait de Leopold lui disant qu’il avait légalisé le mariage homosexuel à moitié pour faire grincer des dents la population sorcière vieux jeu, et pour s’amuser de créer le choc, joueur qu’il était. L’autre moitié, présumait Marcus, celle qui était politicienne, devait songer à l’électorat qu’il pouvait s’attirer par cette réforme progressiste. « Je ne puis refuser une invitation de Quidditch et de dîner chez les dépravés que vous êtes, j’en parlerai à Verena » promit t-il avec un sourire complice.

L’exhortation d’Andrew le ramena aux considérations plus pragmatiques qui l’avaient amené ici. Il se souvint de la pochette qui attendait sagement sur ses genoux et la posa sur le bureau. Il en extirpa les papiers que Lisa avaient mis en évidence, et reconnut quelques accords qu’il était sensé faire signer à Andrew pour leur projet commun.

« Le Service de Contrôle des Déplacements, encore et toujours , énonça t-il. Tu dois connaître le dossier par coeur, maintenant, ça va faire un mois qu’on a ouvert le service de notre côté. C’est encore en test, et on n’a pas fini d’équiper les Cheminettes du pays, pour l’instant seules Bristol et Leopoldgrad sont surveillées. On a signé la semaine dernière la poursuite du plan de lancement selon le zonage prévu : Cosmos et les villes alentour, puis Londres, et plusieurs autres grandes villes. L’étape suivante c’est d’étendre le système à tout le Royaume-Uni. Là où on a quelques soucis… -il tendit quelques feuilles faisant état d’une carte et d’un rapport- c’est en Ecosse. Tu connais le système clanique des sorciers qui occupent les îles écossaises, ils tiennent farouchement à leur indépendance… »

Le ton était entendu, car le Ministère avait eu plusieurs fois affaire à ces groupes indépendantistes des Hébrides, des Shetland et des Orcades. La moindre pénétration des Aurors sur leur terrain, sans entente préalable, était vu comme une insulte, cela s’était vérifié par le passé. Susceptibles, particulièrement sensibles à toute forme d’autorité du Ministère, même quand celle-ci était fondée sur des questions de sécurité, les chefs de clans sorciers écossais étaient connus pour nouer des relations diplomatiques délicates. Une certaine neutralité avait été trouvé comme terrain d’entente : l’un ne marchait pas sur les platebandes de l’autre tant que chacun respectait les accords établis et le Ministère se montrait relativement conciliant avec ces clans qui avaient assez de puissance et d’influence pour qu’ils préfèrent les laisser tranquilles. Le souci était que le gouvernement avait décidé de durcir sa politique face à la recrudescence de mouvements terroristes dans le pays, et face à cela, le Ministère ne pouvait se permettre de faire des exceptions pour ménager les egos. En tout cas, c’était l’avis de Marcus qui n’avait guère envie de tolérer des points de faiblesse dans le programme qu’il avait mis en place.

« Bref, tu imagines bien que l’idée de nous laisser surveiller leurs Cheminettes ne leur plaît pas trop. Le souci c’est que le statut de ces îles en fait un potentiel asile important pour des terroristes. Forcément, s’il n’y a aucune transparence, si on ne peut rien surveiller là-bas, ça va juste devenir la planque idéale pour des criminels recherchés, si ce n’est pas déjà le cas. Comme tu me connais et que je n’aime pas faire les choses à moitié , glissa t-il avec un sourire, je compte bien tout faire pour que le service que nous mettons en place soit le plus efficace possible, et donc, il est hors de question de céder encore une fois face aux chefs de clan. Nous devons leur faire comprendre que la situation dans le pays est grave, et qu’ils doivent faire preuve d’un peu plus de coopération que ça, après tout, ils font toujours partie du Royaume-Uni aux dernières nouvelles. Et donc , finit t-il par déclarer en rassemblant ses papiers, je serai gré à la Justice Magique de m’aider dans cette tâche. On peut continuer les négociations avec eux, même si ça n’a pas donné grand-chose pour le moment. Ou opter pour une action plus ferme : un arrêté du Magenmagot, une circulaire, une intervention des Aurors… Je ne sais pas, qu’en penses-tu ? »

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