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“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.”

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MétamorphomageMoldu
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“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” Icon_minitimeDim 10 Jan 2016 - 23:20
15 Juillet 2009

“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” 1dErQ
Elizabeth Harper, 53 ans, mère de Cassandre, ancienne maîtresse de Leopold

Elizabeth avait appris la rumeur dans l'un des salons feutrés du manoir Harris, lors d'un des traditionnels thés de Helen. Une dizaine de femmes et de jeunes filles de bonnes familles, triées sur le volet, que la matriarche Harris réunissait une fois par semaine comme un examen réglementaire. Si vous osiez refuser l'une de ces invitations, vous étiez certaine de ne plus jamais être invitée et être persona non grata chez les Harris, c'est l'être partout dans la bonne société. Ne jamais contrarier Mémé Harris, comme l'appelaient les jeunes, jamais. En revanche, si vous faisiez bonne impression, Helen s'occupait de votre intégration, Rosaleen Lestrange, enfin, ex-Lestrange, en était la preuve.

Elizabeth, elle, était toujours invitée, malgré la déchéance de son mari. C'est Helen qui lui avait maintenu les portes du beau monde ouvert, tout simplement parce qu'elle était sa tante et qu'elle accordait un grand respect à la famille, elle qui avait perdu toute la sienne (pauvre cousin Edmund, une tragédie !). Assise au milieu de ce luxueux salon, entourées de ces riches ménagères, c'est comme si rien n'avait changé et Lizzie regardait avec un certain mépris la jeune Maisie McMillan au ventre rond, qui peinait encore à se faire sa place. C'était d'ailleurs elle qui avait lancé la phrase malheureuse, entre deux scones. « Avez-vous entendu la rumeur ? Le Ministre Marchebank aurait admis qu'il aurait une fille cachée et donnerait bientôt son nom ! » Elizabeth avait failli avaler de travers et avait senti un brusque vertige l'envahir. Il lui avait fallu toute sa force pour ne rien laisser paraître et laisser ses consœurs commenter la nouvelle. « En même temps, quand vous voyez le personnage... » « Oh, il a quelque chose de plutôt séduisant moi je trouve, surtout dans sa jeunesse ! » « Séduisant n'est pas le mot, mais il y aura toujours et il y a toujours eu des femmes pour être attirées par le pouvoir, regardez son épouse... » « Elle est charmante ! » « Je n'ai pas dis le contraire mais imaginez ses pauvres parents ! » « En attendant, elle, elle l'a épousé... Quelle femme peut répondre aux avances d'un homme marié ? Pauvre Meredith, quel déshonneur pour elle... Un divorce et puis cela maintenant ! » Et Elizabeth, mortifiée, de hocher la tête.

Cela l'avait hanté pendant des jours et des nuits, même si elle n'en n'avait rien dit à personne. C'était le secret le mieux gardé de son existence, la paternité de Cassandre revenait à Cornélius aux yeux du monde et cela devait rester ainsi. Elle ne pouvait pas imaginer la honte ! Reconnaître son adultère, devoir affronter Cornélius, devoir reconnaître qu'elle avait menti... Devoir affronter Cassandre ! Bouleverser le monde de sa fille, elle n'osait le faire, elle qui venait à peine de revenir au pays. Sans parler de l'héritage ! Elle était une Harper, elle devait hériter et diriger les investissements de la famille, Cornélius œuvrait pour cela depuis sa naissance. Elle était fille unique, elle n'avait ainsi donc rien à partager. Elizabeth ne pouvait lui retirer cela ! Surtout dans le contexte politique actuel, elle ne voulait pas relier sa fille au Ministre de la Magie si contesté chez les Sang-Pur. Cassandre était la petite-fille d'Helen Harris, elle était liée aux plus grandes familles qui le lui rendaient bien, elle ne voulait pas la mettre en porte-à-faux... Et surtout, elle ne lui pardonnerait jamais ce mensonge, jamais. Elizabeth ne supporterait pas de devoir affronter les conséquences de ses actes. Alors elle avait décidé de prendre les devants.

Ce matin-là, elle s'était levée comme si de rien n'était, juste avant son époux. Elle avait préparé le petit-déjeuner pour sa fille et lui, avant de se préparer. Cornélius l'avait embrassée, était parti travailler et Cassandre avait pris une cheminette pour les Harris, où elle passait beaucoup de temps l'été, surtout depuis la mort d'Edmund : cela faisait du bien à Helen et Daniel, de voir une petite-fille qu'ils chérissaient. Puis, comme si de rien n'était, elle avait fait un brin de ménage, de jardinage, avait fait quelques courses, saluer les commerçants de la Cité avec son grand sourire habituel et était rentrée. Elle avait revêtu sa robe la plus élégante, avait pris son sac et était partie pour le Ministère. Elle n'avait pas de rendez-vous mais avait prétexté rendre visite à son neveu Owen Harper pour pouvoir accéder aux ascenseurs, mais c'était au Niveau 1 qu'elle s'était rendu. Le Ministre ne recevait pas sans rendez-vous, lui avait affirmé la secrétaire, mais Elizabeth avait répondu de son plus joli sourire qu'il souhaiterait la recevoir. Et de s'assoir dans la salle d'attente, sous les yeux atterrés de la secrétaire, devant tant de culot. Elle ne s'était pas départie de son sourire, son petit sac sur ses genoux, adressant des regards réguliers à la secrétaire qui n'avait pas appelé la sécurité pour ce qui semblait être une fan qui se lasserait sûrement au bout d'un après-midi. Une heure était passée, puis deux, et des pas avaient retenti dans le couloir, une voix forte qu'elle connaissait bien. Elizabeth s'était levée, avait lissé la soie de sa robe, relevé le menton et fit quelques pas dans le couloir, ses yeux bleus posés sur Leopold.  

- Monsieur le Ministre. Auriez-vous un peu de temps pour une vieille amie ?
Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” Icon_minitimeMer 2 Mar 2016 - 18:52
Quand il croisa le regard familier de Mrs Harper, Leopold ne manifesta pas le moindre signe de surprise. Il acheva sa phrase à l’attention de son collègue et ami du département des jeux et sports magiques, Gordon Bulstrode, prit congé de lui tout en adressant un signe de tête à l’égard d’Elizabeth et se dirigea vers le bureau de sa secrétaire pour lui demander d’inscrire une réunion à son programme. Après quelques échanges et plaisanteries avec Josiane, il fit volte-face pour se diriger vers son invitée surprise, qui attendait qu’il daigne lui porter attention, et serra sa main dans la sienne. Un sourire jovial aux lèvres, il lui répondit à retard, tout en se dirigeant vers son bureau d’un pas pressé :

« Elizabeth, quelle bonne surprise, mais bien entendu, vous savez que j’ai toujours du temps pour vous. Bien au contraire, vos visites se font trop rares ! », débita-t-il d’un ton rapide, ignorant le regard curieux de sa secrétaire. « Suivez-moi, je vous en prie. J’ai une demi-heure avant mon prochain rendez-vous, cela devrait être suffisant. Alors, comment vous portez-vous ? Que puis-je vous offrir, thé, café ? Josiane, soyez gentille, servez quelque chose à mon invitée. »

D’un geste rapide, il indiqua un siège à Elizabeth avant de s’installer dans son propre fauteuil, plutôt heureux d’avoir un large bureau entre elle et lui. L’air affairé, il farfouilla quelques instants dans un dossier qui trônait sur le meuble, en tira un parchemin sur lequel il gribouilla quelques mots, puis le rangea consciencieusement. Bientôt à court de raisons d’ignorer sa visiteuse, Leopold se laissa aller contre le fauteuil de son siège en poussant un profond soupir de lassitude. La journée était chargée, et voilà qu’il devait gérer « la rumeur »… Car il n’y avait pas mille raisons pour lesquelles Elizabeth Harper, qui avait plutôt tendance à l’éviter comme la peste, cherchait à obtenir une entrevue avec lui. En vérité, en dépit de sa surprise apparente, Leopold s’était attendue à sa visite – et l’avait redoutée – depuis qu’il avait lancé la rumeur, quelques jours plus tôt. La sorcière avait toujours veillé jalousement sur le secret de la paternité de sa fille Cassandre, n’en déplaise à son ancien amant, et il s’était attendu à ce qu’elle veuille le faire aujourd’hui… Las, ce secret n’en serait probablement bientôt plus un, qu’elle le veuille ou non.

Pourquoi cette révélation, après tout ce temps ? Plusieurs facteurs avaient influé sur la décision de Leopold, qui avait donc décidé de faire lancer cette rumeur dans la presse, avant de la confirmer à contrecœur. Le fait que ses deux filles soient désormais suffisamment grandes pour connaître la vérité et en supporter les implications avait joué, bien sûr, mais aussi la découverte de cette vérité par son fils, quelques jours plus tôt. Suite aux investigations de Dave, Leopold avait demandé à son meilleur espion d’investiguer pour savoir si le secret était en danger, et son rapport l’avait inquiété. Rien n’indiquait que l’opposition connaissait ce secret, en revanche, il était possible qu’il tombe aux mains de la résistance. Après tout, si Dave avait pu le découvrir, d’autres le pouvait aussi, et maintenant qu’il était ministre, son passé était beaucoup plus exposé qu’auparavant… Autant, dans ce cas, aller au devant des ennuis en maîtrisant la manière dont l’information serait exposée au grand public. Comme il l’avait fait, d’ailleurs, pour son mariage : il fallait transformer un scandale potentiel en une belle histoire susceptible de lui procurer une image sympathique. Leopold, homme de succès mais aussi de faiblesses, qui avait su obtenir sa rédemption en veillant sur ses filles dans l’ombre : en procurant un stage à l’une, une entreprise à l’autre, par exemple… Un père dissimulé, mais jamais absent…

Cette stratégie politique conviendrait à tout le monde, sauf aux Harper. Mais après avoir laissé Elizabeth mener la danse depuis la naissance de leur fille, Leopold ne comptait plus lui demander son avis. Aussi, s’il appréhendait cette rencontre difficile, Leopold ne cherchait pas à l’éviter. Il avait tout autant de détermination qu’Elizabeth, mais plus de ressources, et il était plus aisé de révéler un secret que de le préserver…

« Excusez-moi, je suis très occupé, vous savez ce que c’est…. Je suis désormais tout à vous. Que me vaut l’honneur de votre visite ? », s’enquit-il d’un ton innocent. L’air aimable qu’il affichait témoignait de son inaccessibilité, peu disposé à laisser Elizabeth l’atteindre, en dépit de ce qui avait pu les unir autrefois…

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“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” Icon_minitimeJeu 14 Avr 2016 - 0:05
“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” 1dErQ
Elizabeth Harper, 53 ans, mère de Cassandre, ancienne maîtresse de Leopold

Elizabeth ne savait pas à quoi elle s'attendait en allant revoir Leopold, devenu Ministre de la Magie, de manière si cavalière. Mais certainement pas à être ignorée de la sorte ! Il l'avait bien aperçue, elle avait croisé son regard au moment où elle s'était levée mais, comme si de rien n'était, il avait conversé avec sa secrétaire, échangé quelques badineries tandis qu'elle se tenait derrière lui, droite comme la justice. Légèrement contrariée - elle n'avait pas l'habitude d'être ainsi moquée - elle dû prendre sur elle pour sourire de nouveau lorsqu'il lui répondit. Dans son ton pressé et la façon dont il la guida vers son bureau, poliment mais en lui faisant clairement comprendre qu'il ne la recevrait pas longtemps, elle comprit que cette visite l'incommodait. Et bien tant mieux ! Elle n'aurait pas eu à le faire s'il n'avait pas décidé de gâcher tout ce qu'elle avait décidé de construire ces dix-sept dernières années. Mais face à la secrétaire privée du Ministre, elle ne montrait rien de ce genre de pensées, se contentant d'agir dans une cordialité aussi feinte que celle de son ancien amant.

- Je me porte à merveille et vous, Monsieur le Ministre ? Un thé serait volontiers le bienvenue, je vous remercie. A la menthe, sans sucre, précisa-t-elle à l'adresse de Josiane.

Elle pénétra dans le bureau Ministériel avec une certaine curiosité. C'était bien la première fois qu'elle y venait ou bien qu'elle approchait même de cet endroit. Elle avait pourtant travaillé au Ministère à mi-temps quelques années après ses ASPICS, en attendant son mariage. Elle était au Bureau de la Coopération Magique Internationale, en tant que traductrice, puisqu'elle avait reçu la chance d'être éduquée sur plusieurs langues. C'était d'ailleurs ainsi qu'elle avait pu vraiment rencontrer Cornélius, alors employé prometteur de ce Département. Ils se connaissaient de vue, des réunions mondaines des Sang-Pur mais leurs années de différence, huit ans, ne leur avaient jamais donné vraiment l'occasion de parler. C'était ce travail qui lui avait permis de se marier et elle l'avait quitté après cette union pour se consacrer à son époux et aux enfants qui auraient dû en naître. Enfants qui n'était pas venus les premières années, enfants qu'elle avait attendu plus de dix ans. Elle avait même fini par reprendre une activité professionnelle pour pallier l'ennui qui la guettait, de nouveau à la Coopération Magique Internationale, en tant que secrétaire trilingue.

C'était ainsi qu'elle avait rencontré un autre homme, pas son mari cette fois-ci. Elizabeth se lassait de son mariage, de son mari, de son absence de famille. Cornélius et elle s'entendaient bien, avaient une union tendre et respectueuse, partageaient des choses mais elle avait envie de plus. Elle avait envie de sortir de sa vie si morne et si lisse, de la carrière politique de son mari qui n'avait cessé de monter les échelons à l'époque, de son rôle de parfaite maîtresse de maison acquis depuis l'enfance. Elle avait eu une aventure avec Leopold, qui avait duré quelques mois. C'était grisant, c'était nouveau, c'était ce qui manquait à sa vie si lisse. Et cela avait été la période la plus décisive de sa vie : au bout de quelques mois, elle était enceinte. Des années à l'attendre de son mari, cet enfant, sans jamais l'obtenir et en quelques mois, il était là. La décision avait été très vite prise : c'était l'occasion d'avoir la famille qu'elle souhaitait depuis son mariage. Leopold était marié de son côté et sa femme et lui avaient déjà un fils en très bas âge, Elizabeth n'attendait rien de lui, elle avait alors passé l'âge de croire aux contes de fées. Sans rien lui dire, elle était retourné auprès de Cornélius et Cassandre était venue au monde sous le nom des Harper. Son ancien amant n'était pas bête et savait bien compter : elle n'avait néanmoins jamais rien confirmé. Les miracles existaient, ce bébé aurait pu être de son mari. Depuis ce temps-là, elle avait évité Leopold, avait élevé sa fille et tout avait été bien. Jusqu'à cette rumeur.

Retenant un soupir devant la contrariété que lui procuraient ces pensées, Elizabeth abandonna sa contemplation distraite du bureau pour prendre place au Ministre qui était visiblement peu disposé à lui parler, au vu de la manière dont il fouillait dans ses papiers. Agacée, Elizabeth prenait pourtant sur elle, son sac sur les genoux, assise au bord de sa chaise. Elle lui sourit néanmoins - faussement - lorsqu'il lui donna enfin son attention, faisant mine de la questionner sur sa venue et n'abandonnant pas le vouvoiement.

- Puisque tu n'as pas beaucoup de temps, commença-t-elle en abandonnant les faux-semblants,[color:da4e=#008000 je serai brève. ]Je suis venue ici pour parler de ma fille. Le tout-Londres parle de cette infâme rumeur qui circule et je tenais à ce que les choses soient claires : Cassandre n'est pas ton enfant. Alors je ne sais pas ce que tu songes à faire avec ce genre de propos mais tu gaspilles ton temps. C'est une Harper.

Elle ne s'adressait pas au Ministre de la Magie : elle s'adressait à son ancien amant, elle s'adressait au géniteur de sa fille, pour lui dire que jamais il n'aurait ce titre, quand bien même il le voudrait.
Leopold Marchebank
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“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” Icon_minitimeVen 3 Juin 2016 - 15:56
Leopold comprit qu'Elizabeth n'était pas venue pour faire des ronds-de-jambe lorsqu'elle abandonna le vouvoiement pour lui parler d'ex à ex, avec ce fier caractère qui avait séduit Leopold dès le départ. Elle rentra pleinement dans le vif du sujet, en tentant de remettre les choses à leur juste place, mais n'obtint qu'un sourire tranquille de son interlocuteur. Le ministre s'efforça ainsi de maîtriser son agacement intérieur, ne voulant pas laisser à Elizabeth la satisfaction de voir que ses propos pouvaient le toucher.

Si Cassandre n'était pas reconnue comme une Marchebank, c'était uniquement parce que sa mère avait décidé de continuer les faux-semblants avec son mari insipide. Si elle avait fait un choix différent, Leopold aurait certainement reconnu sa paternité bien plus tôt et n'aurait pas aujourd'hui à faire subir une telle révélation et ses conséquences à ses enfants. Car il était bien plus aisé d'expliquer que Kessy avait dû être élevée parmi les moldus dans l'incertitude de ses pouvoirs, que de justifier le mensonge que les Harper et Marchebank avaient perpétré auprès de la haute société. Là résidait le vrai scandale.

"Désolé de te contredire", répondit-il d'un ton pas désolé du tout, "mais Cassandre est autant ma fille que la tienne, cela s'appelle la génétique. Ce n'est pas parce que tu as choisi de lui imposer une vie de mensonge et que tu as souhaité me tenir à l'écart que je ne suis pas son père. Père biologique, j'entends bien, mais père tout de même."

Leopold avait vu la petite Cassandre grandir au loin, à travers les multiples évènements mondains dans lesquels il l'avait croisé. Aussi loin qu'il s'en souvienne, il l'avait aimé comme un père, effrayé à l'idée qu'il lui arrive quoi que ce soit, heureux lorsqu'il apprenait ses réussites et ses joies. Il avait eu peur lorsqu'elle avait failli perdre la vie en Laponie, s'était langui de son absence au cours de l'année écoulée, et avait appris à la connaître de loin, grâce à un stage dans son ministère. Non seulement Leopold était un père pour Cassandre aux yeux de la science, mais surtout, il s'était toujours senti comme tel...

"Je n'ai pas l'intention de t'enlever ta fille, ni à ton mari", continua-t-il en haussant un sourcil, tout en songeant qu'il en aurait parfaitement le pouvoir s'il le souhaitait. Qu'elle porte donc cette bataille face au Magenmagot, tribunal dont il était le haut-mage, qu'il s'amuse un peu ! Mais Cassandre était surtout une adulte aux yeux de la loi et un tel duel judiciaire n'aurait donc aucun intérêt - d'autant plus que ce n'était pas aux yeux de la loi qu'il avait envie de gagner. Ce qu'il avait toujours désiré, ardemment et à moitié consciemment, c'était que Cassandre apprenne la vérité et le voit comme un père... Peut-être n'obtiendrait-il jamais ce dernier voeu, mais peut-être verrait-elle un jour Dave et Kessy comme des frères et soeurs, et cela suffirait déjà à le satisfaire. Il y avait peu de relations humaines que Leopold estimait, mais le lien fraternel en faisait partie, étant donné la connexion très forte qui l'unissait à sa propre soeur Coraline.

"Cassandre sait parfaitement qui l'a élevé, elle a l'air heureuse et je ne pense pas que tu aies à t'inquiéter à ce sujet. Elle est devenue une jeune femme admirable et je vous en suis reconnaissant", ajouta-t-il sans malice. Il avait beau mépriser l'époux d'Elizabeth, il avait néanmoins conscience de l'admiration que Cassandre lui portait. Elle avait grandi dans un foyer stable et aimant, et c'était la seule chose qui avait réellement empêché Leopold de réclamer sa paternité plus tôt. Un foyer stable pour Dave comme pour Cassandre, séparés, valait mieux que deux familles déchirées par des divorces et des luttes pour la garde des enfants.

"Je souhaite simplement que la vérité soit rétablie, pour le bien de nos enfants. Mon fils a appris la vérité au sujet de Cassandre et il est désormais trop tard pour repousser cela plus longtemps. Cassandre n'est plus une enfant, elle est capable d'encaisser la nouvelle et ses retombées, et peut-être même en retirera-t-elle même le bonheur d'avoir un frère. Quoi qu'il en soit, je n'imposerais pas à Dave de garder le silence, et je serais bien en mal de le faire même si je le voulais, d'ailleurs. Ils sont tous deux adultes et aptes à faire leurs propres choix. Maintenant, j'estime qu'il est préférable que Cassandre l'apprenne de toi et moi, plutôt que de la presse, donc nous pouvons peut-être convenir d'un moment pour lui révéler la vérité."

Leopold conclut sa proposition d'un sourire sans animosité, bien conscient cependant qu'Elizabeth allait sans doute l'envoyer sur les roses. Qu'importe, elle pouvait s'épuiser autant qu'elle le souhaitait, il ne plierait pas...
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“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” Icon_minitimeVen 29 Juil 2016 - 20:21
“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” 1dErQ
Elizabeth Harper, 53 ans, mère de Cassandre, ancienne maîtresse de Leopold

Le ton serein de Leopold agaçait particulièrement Elizabeth, qui ne pouvait s'empêcher de penser qu'il ne voyait qu'en elle une source supplémentaire d'amusement. Elle était venue lui parler de sujets sérieux, elle était venue obtenir quelque chose et n'appréciait pas vraiment la manière dont il prenait les choses et surtout le fait qu'il ne l'ait pas démentie au sujet de cette rumeur. L'idée que cette scabreuse affaire puisse devenir publique l'horrifiait. Elle n'osait imaginer les retombées sur sa fille, qui ne s'attendait pas à une telle bombe dans sa vie si protégée, et, elle devait l'avouer, elle n'imaginait pas les retombées sur elle. Comment expliquer la chose à Cornélius ? Comment le prendrait-il ? Comment pourrait-il admettre qu'elle lui avait menti pendant tant d'années ? Il n'était pas idiot, il comprendrait bien qu'il ne pouvait pas être le père de leur petite fille. Ils avaient essayé pendant tant d'années sans rien... Leur mariage avait manqué de se rompre sur cette triste constatation : ils ne seraient pas parents. Elle travaillait à mi-temps au Ministère à cette époque, pour s'occuper plus que par besoin d'argent, son mari étant encore dans une carrière prometteuse à cette époque. C'est là qu'elle avait rencontré Leopold. Elle avait trompé l'ennui autant que Cornélius lors de cette aventure et quand elle était tombée enceinte, elle avait vu là l'occasion d'obtenir pour eux la vie qu'ils voulaient. Elle l'avait fait pour la bonne cause... Mais ni Cassie, ni Cornélius ne le verraient ainsi. Elle n'osait même pas penser non plus aux réactions de la petite société Sang-Pur en apprenant cela... Ils auraient des ragots pour les années à venir. Que se passerait-il également du côté de l'héritage de Cassandre ? Les Harper étaient une grosse fortune...

- Je ne lui ai pas imposé une vie de mensonge, répliqua Elizabeth. Cornélius est son père, tu n'étais qu'un donneur. Son père, reprit-elle, est l'homme qui l'a élevée. Tu n'auras jamais ce titre et si tu crois pouvoir l'obtenir un jour, tu te trompes gravement.

D'autant plus qu'il pouvait parler d'une vie de mensonge, elle savait très bien qu'il n'était pas en reste. Elle ne parlait même pas de leur liaison, cachée à Meredith Marchebank, mais des autres qu'il avait dû entretenir, elle n'était pas stupide au point de croire qu'elle était son seul écart. En revanche, il avait été le sien. C'était une erreur qu'elle regrettait en soi, mais n'en regrettait pas le résultat puisqu'elle avait eu Cassandre, son plus beau cadeau. Leopold était un homme à femmes, il avait dû mentir mille fois plus qu'elle dans sa vie, des mensonges qu'elle ne pouvait même pas soupçonner, même en y réfléchissant profondément. Elizabeth refusait de croire qu'elle avait nui à sa fille en agissant ainsi. Cassie était une enfant chérie et entourée, elle avait grandi dans un foyer stable, auprès d'un homme bien. Ses relations avec son mari n'avaient pas toujours été simples, surtout depuis qu'il avait perdu son emploi, même s'ils s'étaient un peu remis sur pieds depuis. Quand ils s'étaient mariés, elle était encore toute jeune, lui, plus âgé. Au début, il ne lui plaisait pas, alors qu'elle n'était qu'une jeune fille et qu'elle le croisait dans les réceptions sang-pur. Il n'était pas très beau, pas très charmant, elle préférait la compagnie des garçons de son âge. Mais ses parents avaient insisté pour les présenter, arguant qu'ils s'entendraient. Elle avait découvert que Cornélius était un homme brillant, cultivé, plein d'humour, possédant un bon poste au Ministère. Très bien placé dans la famille Harper, un homme politique qui commençait à se faire connaître.

Elle l'avait épousé pour cela, pour la fierté de rentrer dans une grande famille, auprès d'un homme qui évoluerait bientôt dans les hautes sphères. Un mariage plutôt classique dans leur petit monde, encore plus à leur époque. Ce n'était pas de l'amour mais ils s'entendaient bien, Cornélius la traitait comme une princesse. Elle avait vécu les débuts de son mariage avec faste, un grand manoir, des bijoux, la jalousie dans les yeux de ses amies. Puis était venu l'ennui. Les chambres d'enfants étaient restées vides. Cornélius travaillait beaucoup pour monter les échelons et elle s'ennuyait dans sa vie de ménagère parfaite mais elle le respectait. Elle avait de l'admiration pour lui, pour sa culture, son esprit, son talent dans son travail, elle en avait eu longtemps. Tout cela s'était émoussé à son renvoi, quand ils étaient passés du magnifique manoir à la maison miteuse de la Cité Nimbus, quand Elizabeth avait quitté son monde de paillettes pour affronter la réalité. Son fiancé prometteur était devenu un homme déchu, qui ne semblait plus avoir la force de se battre. Il fallait ajouter à cela la lassitude des années, elle voyait maintenant dans son intelligence de l'arrogance, dans sa culture, des informations rébarbatives qu'elle connaissait pareil et dans sa carrière, un immense échec. Mais malgré tout cela, malgré son désintérêt pour son époux, Elizabeth savait qu'elle avait épousé un homme bien. Cornélius était quelqu'un de droit, d'honnête, d'affectueux, d'attentif. Il était le meilleur père possible pour Cassandre, il l'avait toujours soutenue, portée, serait toujours là pour elle, peu importe ce qui devait lui en coûter. Elizabeth n'avait pas imposé une vie de mensonge à sa fille. Elle lui avait donné le meilleur père possible. Elle retint une expression de mépris quand Leopold affirma qu'il n'avait pas l'intention de lui retirer sa fille. Comme s'il pouvait ! Elle n'oubliait pas qui était l'homme qui lui faisait face, l'homme le plus puissant du monde magique, mais il ne pourrait jamais lui enlever sa fille. Personne ne pourrait jamais forcer Cassandre à quoi que ce soit.

- Elle est devenue une jeune femme admirable, répéta-t-elle, et toi, par égoïsme, tu veux venir piétiner sa vie.

Elle ne voyait pas ce que cela pourrait être, sinon, pour quelles raisons Leopold aurait-il décidé de révéler ce secret vieux de dix-sept ans. Était-ce le pouvoir qui lui montait à la tête ? Il suffisait de voir les pressions politiques exercées sur le monde des sang-pur pour comprendre que oui : il attaquait le monde dont il était issu, dont son épouse était une fière représentante. Helen Harris l'avait d'ailleurs bien compris, songea-t-elle, à la manière dont elle avait refermé ses serres sur la jeune Rosaleen pour la maintenir dans leur cercle... Mais son explication du pur égoïsme de son ancien amant fut malmenée lorsqu'il lança que son fils Dave était au courant. A cette nouvelle, Elizabeth pinça les lèvres si fort qu'elles disparurent presque. Le discours de Leopold la laissa profondément agacée, agitée et surtout, inquiète. Elle n'aimait pas la tournure que prenait cette conversation, elle avait l'impression de sentir un piège se refermer sur elle, sans qu'elle ne puisse rien y faire... L'idée d'expliquer à Cassandre la vérité sur sa naissance, en compagnie de Leopold, comme si c'était quelque chose de normal, lui tira un rire jaune, qui dissimulait mal sa colère.

- Heureuse d'avoir un frère... Tu ne la connais décidément pas, cracha Elizabeth. Tu vas lui gâcher la vie. Cassandre est heureuse, ainsi, tout ce que tu vas faire, c'est lui ruiner sa vie et son avenir. Elle est bien avec nous, avec son père. Tu penses vraiment qu'elle abandonnera tout cela pour venir déjeuner chez toi le dimanche midi, avec ton fils qu'elle connaît à peine, ta femme-enfant et toi ? Tu te trompes. Penses-tu vraiment qu'elle puisse retirer quelque chose de positif de tout cela ? Tu vas chambouler sans vie. Sans parler du reste de sa famille. C'est une héritière Harper, elle est bien placée, tu vas lui arracher cela sans la moindre considération pour elle ? Si vraiment, tu te te considères comme son père, alors fais le choix d'un vrai père, laisse là être heureuse. Je sais combien tu aimes le chaos dans la vie des gens, mais dans celle de Cassandre ? Comment oses-tu ?
Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” Icon_minitimeMar 4 Avr 2017 - 18:12
Leopold commençait à perdre patience face aux allégations d'Elizabeth Harper, dont le ton hystérique l'agaçait prodigieusement. Etait-elle obligée de parler d'un ton si mélodramatique de ce que la plupart des gens ne verrait que comme une simple affaire de moeurs ? A l'écouter, il s'apprêtait à planter un poignard dans le coeur de Cassandre, qui serait mis à jamais au ban de la société dans son entier et verrait sa vie entière ruinée à jamais... Merlin, ce qu'il ne fallait pas entendre ! Elizabeth réalisait-elle seulement à quel point le sorcier moyen se fichait du nom de Harper ? "Héritière Harper", "bien placée", voilà qui ne voulait plus rien dire dans le monde d'aujourd'hui et il était temps que cette bourgeoise sans attrait ni esprit s'en aperçoive. Comment diable avait-il pu être séduit par ses charmes par le passé ? Rosaleen, était peut-être une "femme-enfant" mais elle n'était pas une femme-trophée, elle, et elle était sans doute plus femme que Mrs Harper ne le serait jamais.

"Elle s'en remettra !", claqua-t-il, impitoyable. "Tu devrais vraiment sortir de ton petit milieu étriqué un peu plus souvent, la plupart des gens ont d'autres préoccupations dans la vie que de savoir si telle gamine est la fille légitime de tel obscur ex chef de département ou non. Cela semble t'avoir échappé mais plus personne ne s'inquiète de la pureté du sang depuis la chute de Voldemort et votre nom de famille a autant de valeur que le mien, c'est-à-dire celle qu'on acquiert par ses actes et non pas par le poids de tradition vétustes et poussiéreuses."

Sa patience avait des limites et cette femme avait atteint les siennes, en se permettant de s'inviter ainsi dans son bureau pour venir l'importuner comme une mouche incessante. Si elle souhaitait entrer dans un rapport de force avec lui, alors elle allait être servie, mais il n'était jamais bon d'entrer en conflit direct avec lui. Les derniers qui s'y étaient risqué avaient fini carbonisés dans leur beau manoir.

"Mon opinion, c'est que tu accordes bien peu de crédit et d'intelligence à ta fille pour penser qu'elle mènera la même vie étriquée que toi et qu'elle ne sortira jamais de votre cercle. Pour l'avoir eu en stage, je vois bien plus qu'une héritière en Cassandre, moi, mais après tout, tu as raison, je la connais très mal, et on sait tous les deux pourquoi."

Son ton était ironique et accusateur, car il n'appréciait guère qu'elle l'accuse de mal la connaître alors qu'elle était précisément la raison de cet état de fait.

"Je ne dis pas qu'elle ne sera pas furieuse, peut-être même qu'elle ne voudra jamais entendre parler de nous mais c'est un choix qu'elle a le droit de faire et tu as bien tort si tu penses que ma famille n'a rien à lui apporter. Quoi qu'il en soit, je suis désolé mais tu n'as tout simplement pas ton mot à dire. Cela va sortir, que tu le veuilles ou non, tout simplement parce que mes opposants sont sur sa piste. A toi de décider comment tu souhaites aborder la situation."

Leopold la jaugea du regard, sans chercher à cacher tout le mépris que lui inspirait cette conversation. Les secrets étaient faits pour être mis à jour, c'était le jeu. Elizabeth avait joué, elle avait perdu, il était inutile de faire les mauvaises joueuses...
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“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” Icon_minitimeMar 11 Juil 2017 - 23:27
Elizabeth Harper, 53 ans, mère de Cassandre, ancienne maîtresse de Leopold

Les mains crispées sur son petit sac en cuir, Elizabeth fulminait de rage et tressaillait d’inquiétude face à cette situation qui lui échappait. Elle avait l’impression que son monde basculait et elle refusait que cela arrive. Elle avait tenu ce secret durant dix-sept longues années et elle comptait bien l’emmener dans la tombe : l’explosion de la vérité ruinerait tout. Sa réputation si bien construite tomberait en lambeaux, Cornélius la quitterait sûrement et pire que tout : Cassandre ne lui pardonnerait jamais. Elle connaissait sa fille et son caractère entier, elle savait qu’elle portait son père en haute-estime. Elle était si jeune, elle ne comprendrait jamais, elle ne pouvait pas encore réaliser les problèmes que l’on pouvait rencontrer dans un mariage. Elle se pensait adulte, elle était encore naïve et idéaliste. Elizabeth ne voulait pas prendre le risque de perdre sa fille à cause de l’égoïsme de Leopold. Si cette révélation avait pu avoir un impact positif sur Cassie alors elle aurait pu l’envisager mais cela ne serait que destruction. Elle était si fière d’être une Harper, si fière d’être la fille de son père, lorsqu’elle était jeune, elle n’avait eu de cesse de le revendiquer ! Cette nouvelle allait dévaster les bases sur lesquelles sa vie était construite et Elizabeth s’y refusait. Les piques de Leopold, qui semblait traiter cette histoire avec légèreté ne faisaient que renforcer sa colère et sa voix tremblait de plus en plus au fur et à mesure qu’elle montait dans les aigus.

- Qu'est-ce que tu en sais ? répliqua-t-elle quand il lança qu’elle s’en remettra. Et il est inutile de me sortir ton discours politique d’égalité entre les sorciers, je ne parle pas de la « plupart des gens », je parle du milieu que fréquente Cassandre et qu’elle aime, un milieu que tu connais bien ! Un milieu que ta femme fréquente et un milieu qui ne s'en fichera pas !

Sa fille avait beau être ambitieuse et désireuse de mener carrière, elle restait attachée aux valeurs dans lesquelles elle avait été élevée, Elizabeth le savait très bien. Elle aimait les belles choses, les beaux manoirs, les réceptions, le poids de l’histoire sur ses épaules. Cassandre aimait appartenir à une grande famille, à la famille dans laquelle elle avait grandi et quand bien même elle voulait tracer sa propre voie, ces choses-là comptaient encore. Elles compteraient toujours. Elle ne faisait pas partie de ces jeunes gens ingrats qui envoyaient au vent les valeurs de leurs familles pour aller vivre une vie « moderne » : elle respectait les contraintes inhérentes à leur position sociale. Elizabeth savait au plus profond d’elle que Cassandre ne serait pas une déception. Elle n’était pas une Arthur Bones ou une Théo Nott, elle était brillante, noble et loyale. Et Elizabeth ne voyait pas en elle qu’une héritière, comme le disait Leopold avec mépris et elle savait très bien qu’elle ne se contenterait pas d’un mariage comme elle-même l’avait fait. Dans un sens, elle le lui souhaitait. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle agirait comme Leopold, à attaquer leur milieu, leur histoire, leur place dans la société magique ! Au contraire : elle la consoliderait en traçant sa propre voie. Cassandre sera une fierté. Elle ne voulait pas qu’on lui prenne cela, c’était la seule chose qui lui restait. Elle ne fléchit pas devant le ton accusateur de son ancien amant : elle ne regretterait jamais d’avoir fait grandir Cassandre auprès de Cornélius et loin de lui. Jamais son époux n’aurait fait quelque chose qui puisse nuire à leur fille, jamais. Il faisait toujours passer son intérêt premier au dessus du sien, ce que Leopold semblait incapable de faire.

- Penses-tu vraiment que je vais m’allier avec toi pour expliquer calmement à ma fille que tu veux gâcher sa vie pour ta satisfaction personnelle ?

Voyant que l’attitude d’autorité qu’elle avait adoptée ne menait à rien, Elizabeth décida de changer d’attitude pour obtenir gain de cause :

- Ça va la détruire. Tu vas la détruire. Si vraiment tu te revendiques comme son père, je t’en prie, fais ce qu’un père ferait : protège Cassandre. Tu penses que cela a rendu ton fils plus heureux, de savoir cela ? Qu’il s’en porte mieux dans sa vie ? Ne lui fais pas ça à elle, laisse-la. Je t’en prie. S’il te plaît, Leopold. Fais-le pour elle, fais-le pour son bonheur.
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“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” Icon_minitimeMar 15 Aoû 2017 - 17:52
"Ne me parle pas de Dave."

La voix de Leopold cingla dans la pièce, et il se leva pour poser les mains sur son bureau. Ses mâchoires contractées par la colère, il gronda :

"Mon fils m'en veut précisément parce que je lui ai imposé ce secret toutes ces années, non pas ce que ça te concerne. Élève donc ta fille comme tu le souhaites, et puisque tu m'as privé du statut de père, ne vient pas t'en servir quand ça t'arrange."

D'agacé, il était devenu passablement énervé par la façon dont Elizabeth tentait de le manipuler, en jouant sur la corde sensible et en tentant de le faire culpabiliser. C'était bien mal le connaître que de penser pouvoir l'avoir ainsi, et elle se trompait largement sur son compte, d'autant plus qu'il ne partageait pas son opinion. Au fond de lui, Leopold était persuadé que sa fille était bien assez forte et courageuse pour surmonter cette épreuve. Peut-être qu'Elizabeth continuait de la voir comme la petite-fille à son papa qu'elle avait élevé, mais Leopold avait suffisamment suivi Cassandre pour savoir qu'elle avait déjà affronté adversaire plus coriace, à commencer par la glace de Laponie.

Elizabeth était prête à tout pour éviter que son sale petit secret ne soit exposé à la face du monde, mais Leopold, lui, n'en avait cure. Qu'avait-il de plus important à perdre que l'estime de Dave ? Rien, et cette étape était déjà franchie, alors il n'allait pas en plus lui imposer un secret à conserver, pas plus qu'à Kessy. Ce qu'il advenait de Cassandre, c'était désormais à Elizabeth de s'en préoccuper, elle l'avait bien assez rappelé. Quant à sa carrière politique, il avait des secrets bien plus sombres et bien mieux cachés à deviner. Si celui-ci restait le seul à être découvert au cours de son mandat, alors il s'en tirerait bien.

"Tu ne m'auras pas par les sentiments, Elizabeth, donc si c'est ainsi que tu prends les choses, je pense que cette conversation peut en rester là. Ma décision est prise, et rien de ce que tu peux dire ne me fera changer d'avis."

Son ton était sans appel, et son regard implacable la défiait clairement de tenter quoi que ce soit pour s'opposer à lui. Se redressant, il contourna le bureau et traversa la pièce à grandes enjambées. Il ne tenait pas à rester une seconde de plus en compagnie de cette femme qui ne lui inspirait plus que du mépris. Tout en elle appartenait au passé, son mode de vie, ses grands principes hypocrites, et même sa façon de se vêtir et de se coiffer. Elle était d'un autre temps, d'une autre époque de sa vie qu'il ne tenait pas à revivre et elle n'était pas la bienvenue chez lui.

"Cassandre n'aura qu'à prendre ses propres décisions. Comme tu sais si bien le faire.", conclut-il d'un ton cynique.
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“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” Icon_minitimeMar 3 Oct 2017 - 14:56
“Une maîtresse est aussi embarrassante qu'une femme, quand on n’en a qu'une.” 297fc2ec5eedc311f805a1622556a9c6_400x400


Elizabeth Harper, 53 ans, mère de Cassandre, ancienne maîtresse de Leopold

Elizabeth ne baissa pas les yeux face à la colère de Leopold, mue par sa propre agitation. Elle commençait à réaliser qu'elle ne parviendrait pas à sauver la situation et à éviter le drame, peu importe ce qu'elle pourrait dire. Il avait déjà pris sa décision, égoïstement : le secret allait éclater, ruinant sa vie et celle de Cassandre. À quoi aurait-elle pu s'attendre ? Leopold Marchebank n'était pas quelqu'un de bien, elle l'avait toujours su. C'était peut-être même cela qui l'avait attirée, au début, le fait qu'il soit si différent de son mari, de Cornélius et de son caractère altruiste. Il se fichait de Cassandre, il lui reprochait de ne pas lui concéder sa paternité mais il ne faisait rien pour la mériter, pour montrer qu'il pouvait faire passer les intérêts de quelqu'un avant les siens. Leopold Marchebank n'était pas un père. La seule consolation qu'Elizabeth pouvait avoir était qu'il n'ait pas eu sa fille : elle avait pris la meilleure décision du monde en lui retirant Cassandre. Elle avait pu grandir auprès de quelqu'un de bien, quelqu'un qui la ferait toujours passer avant tout, quelqu'un qui l'estimait plus qu'il ne s'estimait lui-même. Elle avait eu de la chance. On ne pouvait pas en dire autant de Dave Marchebank.

- Tu n'aurais jamais pu être un bon père pour elle, cracha Elizabeth avec hargne, toute retenue oubliée.

Et elle s'assurerait que sa fille ne s'approcherait pas de cet homme nocif, qu'elle ne refasse pas les mêmes erreurs qu'elle. Le secret éclaterait, parce qu'elle n'avait aucun moyen de l'empêcher. Cette idée la terrifiait. Mais Elizabeth se raccrochait à la dernière chose qu'elle pouvait faire : Cassandre ne l'apprendrait pas dans la presse, elle lui parlerait. Elle allait lui dire, le dire à Cornélius et assumer les conséquences de ses actes. Mais ce qu'elle n'allait pas oublier de dire à sa fille, c'est comment elle avait cherché à la protéger quand le seul objectif de Leopold avait été de lui nuire, de faire passer ses petits intérêts avant tout. Elle lui raconterait à quel point il s'en fichait, à quel point la vie de Cassandre n'était qu'un dommage collatéral pour lui. Elle s'assurerait que sa fille déteste Leopold Marchebank autant qu'elle le détestait. Elle ferait en sorte que jamais elle ne l'approche, lui et sa famille.  Elle alimenterait les braises de cette colère, quitte à se compromettre elle-même auprès de Cassie : c'était déjà trop tard de toute manière. Elle allait perdre. Mais elle ferait en sorte que Leopold perde aussi.

Elizabeth se leva brusquement lorsque son interlocuteur lui désigna la porte, pour mettre fin à leur conversation. Le regard flamboyant, elle saisit son sac. Elle ne s'attarderait pas une minute de plus auprès de cet homme qui ne valait pas plus qu'une raclure de vieux fond de chaudron. À sa dernière pique cynique, elle répliqua d'une voix chargée de poison :

- Si tu crois que tu pourras t'approcher d'elle après toute cette histoire... Son regard brûlait d'une colère à peine contenue. Tu l'as déjà perdue. Et tu perdras tout le reste, crois-moi. Et j'ai hâte d'y assister.

Elle ouvrit brusquement la porte et sortit à grandes enjambées du bureau Ministériel, sous le regard surpris de la secrétaire. Non, il n'aurait pas Cassandre. Et elle espérait que tout cela finirait par se retourner contre lui, à force d'écraser tout le monde. Que son fils le déteste, que sa femme le délaisse, qu'il perde tout ce qu'il avait acquis : c'était le désir le plus cher d'Elizabeth.

FIN DU RP
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