Esther Malefoy

Qui est Esther? Eh bien, cela dépend à qui vous demandez. Selon elle-même, elle est une jeune femme travailleuse, persévérante, loyale et fidèle - une vraie Poufsouffle, d'ailleurs, c'est bien là qu'elle a fait sa scolarité! Selon ses anciens professeurs ou son employeur, Esther est une personne dynamique, efficace, intelligente et sûre d'elle. Selon sa famille, c'est une jeune femme qui manque d'ambition par peur de l'échec. Et selon ses ex, amis ou amoureux, c'est une fille hyper possessive dotée d'une jalousie maladive et d'une tendance un peu trop prononcée à la méchanceté.

De façon plus objective, Esther est une personne qui souffre d'un gros manque de confiance en elle. Si la plupart des gens arrivent à le dépasser ou à vivre avec, ce n'est pas son cas et ce trait de sa personnalité en est devenu tellement pathologique qu'il guide toutes ses actions. Elle n'en est, bien sûr, pas consciente, et si par hasard vous essayiez de lui signaler, vous vous heurteriez à un mur. En effet, Esther s'est forgée à l'adolescence une image de l'humain parfait (ouvert d’esprit, tolérant, cultivé, sincère, responsable, honnête et loyal) et se persuade qu'elle vit selon ces principes. Elle se complaît dans une image très positive d’elle-même et refuse toute remise en question. Mais la vérité est autre: tout ce qu'elle fait est guidé par l'envie de paraître, car l'apparence est une chose primoriale pour elle.

On ne parle ici pas d'apparence physique, mais d'apparence sociale. Esther veut passer pour quelqu'un de bien aux yeux des autres, car c'est dans leurs yeux qu'elle vit et respire, qu'elle se forge cette image aussi désirable d'elle-même. Elle est donc parfaitement sincère lorsqu'elle défend une cause ou se soucie de votre bien-être, et ses actes sont souvent louables. Les motifs, en revanche, le sont bien moins: elle ne fera jamais quelque chose qui ne lui apporte pas de satisfaction personnelle, ne lui renvoie pas l'image d'une bonne personne. Elle se détend d'être guidée par de telles pensées, trouvant toujours des justifications à tout ce qu'elle fait. Elle ne ment jamais éhontément, préférant les sous-entendus et les non-dits qui laissent place à l'imagination et peuvent être facilement réfutés si elle se retrouve coincée (ah, non, ce n'st pas du tout ce que je voulais dire, mais je comprends que tu aies pu mal l'interpréter!). Elle ne critiquera jamais la première, se rangeant à l'avis de la personne qui s'est lancée, aura tendance à influencer les gens pour les envoyer protester à sa place et se la jouer médiatrice le moment venu. Lorsqu'elle doit elle-même critiquer quelque chose, elle commence en prenant d'infinies précautions pour ne pas heurter son auditoire, et si elle se retrouve elle-même à adopter un comportement qu'elle a auparavant critiqué, elle aura toujours une bonne justification: la situation était différente, elle c'est une chose ponctuelle tandis que les autres font ça tout le temps, elle était particulièrement stressée par le boulot et elle n'a pas fait exprès, elle a eu la malchance de tomber sur un con sexiste et intolérant... Résignée à ne pas pouvoir être parfaite, Esther n'a aucun mal à admettre de nombreuses faiblesses car elles peuvent souvent lui servir de justification, mais elle s'évertuera ensuite à montrer qu'elle les dépasse. Elle ne n'entamera jamais une dispute à moins de pouvoir la légitimer auprès des autres ensuites, et n'assume jamais ses erreurs, préférant prétendre qu'elles n'ont jamais existé.

Pour être juste, on ne peut pas dire qu'Esther soit dénuée de qualités. Elle est intelligente, travailleuse, loyale et convaincue. Elle n'aime pas faire les choses à moitié et, si elle tente toujours de se débarasser de quelque chose qu'elle n'aime pas, elle le fera de façon irréprochable si elle ne peut y échapper, pour ne pas être prise en défaut. C'est une grande source de stress pour elle, le travail étant le seul effort qu'elle ait jamais appris à faire.Les critiques au travail étant souvent objectives et constructives, sans affect, ce sont les seules qu'elle accepte. Elle mise tout sur capacités intellectuelles, car elles sont la seule chose dont elle est certaine et qu'elle peut évaluer, et donc modifier sans trop se remettre en question. Elle n'a rien d'une aventurière même si elle se plaît à croire qu'elle l'est: elle n'acceptera jamais une promotion ou un travail sans s'être longuement assurée qu'elle sera à la hauteur, peu désireure de se retrouver dans des situations qui la dépassent.
Ayant eu une éducation complète, Esther s’intéresse à la société, à la culture et à la politique et ne prend pas position sur des sujets qu’elle ne maîtrise pas. En revanche, lorsqu’elle s’est forgée une opinion construite, elle n’hésitera pas à débattre et à défendre son point de vue, n’en changeant que si on lui prouve qu’elle a tort. En cela, Esther est d’une loyauté sans faille à ses proches mais également envers le régime Marchebank qui lui semble être la meilleure chose qu’il soit arrivé au pays depuis des années.

Côté vie privée, Esther semble également être un exemple à suivre. Elle a peu de proches, mais leur est totalement dévouée, prenant des nouvelles en permanence, se souvenant de tout ce qu'on lui dit, toujours prête à aider et à faire plaisir. Elle n'hésite pas à donner des conseils lorsqu'on lui en demande, pronant toujours la diplomatie et la modération, faisant preuve de beaucoup d'empathie et de tact. Mais ce dévouement relève de la nécessité égoïste: l'amour et l'admiration qu'elle lit dans le regard de ses proches est sa seule façon d'exister. De plus, sa sincérité et son abnégation se payent très chers. Esther s'applique inconsciemment à se rendre indispensable pour isoler ceux qu'elle aime, persuadée que n'importe quelle autre relation éloignerait les autres d'elle-même par le jeu de la concurrence. Elle est donc extrêmement jalouse et possessive. Elle se sent blessée par la moindre de vos erreurs, va le prendre personnellement et vous le faire payer au centuple. Néanmoins, ne souhaitant pas se voir attribuer le mauvais rôle, Esther préfère prétendre faire preuve d'une grande empathie et tolérance envers tout le monde et pique rarement des crises de colère où de jalousie. Elle préfère bouder et, lorsqu'on viendra lui demander pourquoi, prétendra que l'on se fait des idées, grand diable, qu'il est vexant de la croire susceptible à ce point! Pourtant, susceptible, elle l'est, et beaucoup trop. Le moindre acte qui ne lui va pas est interprété comme un signe de trahison et se paie au centuple. Ah, vous êtes allé voir Machine sans l'avertir? Eh bien, débrouillez-vous tout seul avec votre déménagement, elle, elle a Quidditch. Bien sûr, elle ne vous dira jamais qu'il s'agit d'une vengeance, voyons, elle avait vraiment Quidditch et c'était prévu depuis longtemps! Qu'allez-vous imagine, franchement, qu'elle n'a que vous dans la vie? Vous devez être bien malheureux.

Ceux qui ont essayé de la remettre en question ont tous essuyés de cuisants échecs devant sa mauvaise foi. Il est impossible d'affronter Esther en combat singulier, vous perdrez toujours tant elle saura retourner vos propres paroles contre vous: si vous n'aviez pas été si méchant ou égoïste en premier lieu, elle n'aurait pas eu besoin d'exprimer son mal-être ou de vous remettre à sa place, alors ne vous en prenez qu'à vous même. Si vous arrivez finalement à la prendre en défaut, elle vous accusera de voir le mal partout. En reine du chantage affectif, elle se méfie des gens francs et courageux comme de la peste, les percevant inconsciemments comme dangereux pour son bien être et n'hésitant pas à les pousser à la faute pour faire prévaloir son attitude, son mode de vie ou son point de vue. La discussion avec Esther est totalement impossible, et le seul moyen de la forcer à faire quelque chose sera donc de lui présenter de manière à ce qu'elle ne puisse refuser sans passer pour quelqu'un d'égoïste, de paresseux ou de malhonnête.

Au final, Esther s'avère donc être une personne toxique pour son entourage, et cela ne s'arrange pas avec les années. A trop voir les relations humaines comme un rapport de force, elle en vient à imaginer le bonheur comme quelque chose de matériel et quantifiable, et à être jalouse de celui des autres. Elle a toujours eu tendance à se réjouir du malheur des autres, et le temps passant, elle commence même à le provoquer...

Contrairement à son caractère, qu'elle fantasme complètement, Esther est plutôt réaliste quant à son physique. Pis que réaliste, sévère et complexée serait plus juste. C'est que son obsession pour les apparences se heurte à l'impossibilité de se mentir face aux miroirs ou de tricher face au regard des autres. Quant à faire du sport pour se sculpter un corps de rêve, c'est au dessus de ses capacités: trop d'investissement et de temps qui la feraient passer pour obsédée par son apparence, et si elle a déjà essayé, les résultats n'étant pas immédiats, elle s'est vite découragée. Esther a donc renoncé depuis longtemps à améliorer un corps qui ne correspond pas aux canons de beauté et compense en revendiquant son droit de s’habiller comme un sac à patates si elle en a envie. Cela ne l’empêche pas d’être coquette, comme toute personne lambda, de se mettre en valeur et d’essayer inlassablement son pouvoir de séduction sur les autres pour se rassurer.

Esther est une personne plutôt banale. De visage, elle n'a pas grand chose d'une Malefoy. Ses cheveux, quoique blonds, sont plus foncés que ce que son nom de famille laisse présager. Si elle a de beaux yeux noissettes chaleureux, son nez busqué et ses lèvres trop fines lui donne un air un peu pincé qui, dit tante Narcissa, lui rappelle la famille Black. Sa taille se situe dans la moyenne basse et son tour de hanches dans la moyenne haute, ce qui lui fait des poignées d'amour sur lesquelles elle complexe beaucoup. Elle trouve sa poitrine trop petite alors que le regard des hommes indiquerait plutôt le contraire. Elle se tient toujours droite en public, mais ne fais que peu d'effort lorsqu'elle est entourée de proches et s'avachit joyeusement dans un canapé et des vêtements confortables. Bien qu'enviant l'extravagance vestimentaire de nombreuses personnes, sa peur du ridicule fait qu'elle s'habille toujours de manière sobre et simple, quoique qu'élégante.

Dans l'imaginaire collectif, la famille Malefoy représente l'archétype du Sang-Pur vieille génération. C'est sans doute car ses membres ont toujours mis en avant ceux qui faisaient son orgueil et cachés dans les alcôves - ou dans les caves - tout ce qui ne brillait pas. Patience, soeur de Lucius Malefoy, fait partie de ce qui ne brille pas. Elevée, comme son frère, dans le culte de la culture Sang-Pur et de la famille, elle ne s'est jamais faite à la place qui devait lui échoir en temps que femme. Aussi fière qu'entêtée, elle n'a jamais cédé à la pression de son père, pourtant terrible, à se trouver un mari dès sa sortie de l'école, éconduisant les prétendants d'une manière toute malefoyenne. Pis, elle se paya même le luxe de tomber enceinte sans être épousée, et ne dévoilà jamais le nom du géniteur.

Il n'en aurait tenu qu'à Abraxas, Patience aurait été envoyée au fin fond des USA pour y enfanter en secret. Mais la jeune femme connaissait son père et n'attendit pas qu'il mette sa décision en oeuvre pour prendre la poudre d'escampette. Patience termina sa grossesse chez un ami sang-mêlé, Lewis Rosebury, malgré le danger que cela représentait en pleine 1e guerre. Deux jours après la chute du Seigneur des Ténèbres, elle fut emmenée en catastrophe à la maternité de Ste-Mangouste par le frère de celui-ci, Charles. Ce fut donc dans un pays en liesse que naquit la petite Esther.

Patience resta une longue semaine à la maternité, profitant de la bienveillance du personnel en cette période de renouveau. Elle ne souhaitait pas retourner vivre aux crochets des Rosebury maintenant que Voldemort n'était plus, mais savait qu'elle ne serait pas la bienvenue chez les siens non plus. La sage-femme finit tout de même par l'orienter vers une assistante sociale pour trouver une solution. Ce fut dans la salle d'attente qu'elle rencontra Agnès Fletcher, tenant dans ses bras un bébé de six semaines. Bien que venant de deux mondes complètement opposés, Agnès et Patience sympathisèrent du fait de leur situation de mères célibataires, et Agnès proposa à Patience le poste d'assistante de son père, herboriste dans l'allée des Embrumes. Son frère Mondingus venait encore de disparaître avec une partie du stock, mettant le paternel dans une fureur noire. Patience accepta. Son orgueil de Malefoy avait trop souffert depuis l'annonce de sa grossesse pour qu'elle s'offusque de la charité d'Agnès, et grâce à son salaire, elle pourrait vivre sans dépendre de personne.

Elle ne gagnait pas beaucoup, et eu du mal à se faire à la vie de jeune mère et de travailleuse, mais elle s'estimait plus heureuse que lorsqu'elle devait se terrer chez Lewis. Elle avait d'ailleurs entamé une relation avec son frère Charles deux mois après la naissance de sa fille, bien que celui-ci soit déjà marié et père de deux enfants. De plus en plus amie avec Agnès, elle se faisait déjà à l'idée que sa fille, rejetée par sa caste, trouverait au moins une camarade en la personne de la fillle d'Agnès, la petite Mabel. Pendant deux ans, Esther vécu donc dans un petit appartement au dessus de l'allée des embrumes.

La situation changea le jour où Lucius Malefoy manqua de mourir étouffé en reconnaissant sa soeur derrière le comptoir de l'herboristerie. La famille était quelque chose de sacré chez les Malefoy, et Lucius, malgré l'influence d'Abraxas, n'avait jamais rejeté sa soeur. Patience, présumant à tort de sa réaction, avait coupé les ponts d'elle-même. Lucius ne l'avait que peu cherché, trop occupé à sauver sa peau des purges anti-Mangemort organisées par le Ministère. Mais la situation au jour de leurs retrouvailles avait bien changé: Abraxas était décédé trois mois plus tôt des suites de la dragoncelle et la chasse aux Mangemorts prenait fin. Parce qu'il travaillait dur à conserver son image et son influence, Lucius ne toléra pas que sa soeur continue à se salir les mains sur "un travail de gourgandine". Il lui trouva un appartement sur le chemin de Traverse et lui versa tous les mois de quoi subvenir à ses besoins. Si Patience et Esther furent quelque fois conviées au manoir, cela restait secret: les Malefoy étaient déjà vu d'un mauvais oeil par la Haute, inutile d'en rajouter une couche en s'exposant publiquement avec la pécheresse.

Patience ne s'offusqua pas de l'autoritarisme de son frère, étant presque soulagée de retrouver un train de vie décent. Elle commença à gâter démesurément sa fille pour compenser ces années de privation, pour reprendre ses propres termes. Elle ne resta cependant pas inactive, devenant comptable pour le compte de Charles Rosebury. Charles qui divorça de sa première épouse pour épouser Patience alors qu'Esther allait sur ses quatre ans, et la nouvelle famille déménagea à nouveau, deux immeubles plus loin, dans un grand appartement donnant sur Gringotts.

Bien qu'elle ne garde que de vagues souvenirs, ces déménagements successifs perturbèrent Esther, lui donnant une impression d'instabilité. Cela fut exacerbé par l'arrivée d'Edward, son frère, quelques mois après le mariage de ses parents. Ce fut la première fois qu'Esther compris que Charles, qu'elle appelait papa depuis toujours et qui la traitait comme sa propre fille (voir mieux que ses propres filles), n'était pas vraiment son papa. Cela n'avait jamais été un secret, Patience ne souhaitant pas lui mentir, mais l'enfance et l'adolescence de la jeune Malefoy furent marquées par cette prise de conscience. Toute sa famille portait le nom de Rosebury, tandis qu'elle-même gardait le pseudonyme des Malefoy, qui pourtant, à son impression, ne voulaient pas vraiment d'elle. Et si elle décida de se faire appeler Rosebury lorsqu'elle entra à Poudlard, cela n'empêcha pas Minerva McGonagall de l'appeler selon son état civil pour la Répartition.

Persuadée d'être la cinquième roue du carosse, Esther n'en était néanmoins pas malheureuse. Choyée par ses parents, ne manquant de rien, dotée d'une belle-famille imposante qui contrastait avec ses cousins maternels, et surtout liée d'une amitié indéfectible avec Mabel Fletcher, elle eu une enfance heureuse. Ce qui se révèlerait être, avec les années, la source de complexes destructeurs ne s'exprimait que par le biais de son imaginaire surdéveloppé. Mabel et elles passaient des heures à se prétendre soeurs, filles de Merlin où demi-soeurs d'Harry Potter, dresseuses de Boutefeux chinois ou pourfendeuses de mages noirs.

Les choses se compliquèrent à son entrée à Poudlard. Déjà ébranlée par le choix de sa baguette, Esther se consolait en espérant être envoyée dans une maison noble: celle de son cousin Drago, qui l'émerveillait par son assurance et sa répartie. Ou celle du héros, Harry Potter, les Gryffondors courageux et sans peurs! Mais il n'en fut rien: après avoir un moment hésité avec Serpentard, le Choixpeau décida de l'expédier à Poufsouffle tandis que Mabel se retrouvait à Serdaigle. Séparée pour la première fois de sa presque soeur, Esther pris très mal la capacité de Mabel à se lier immédiatement d'amitié avec ses camarades de dortoir, éprouvant un sentiment de rejet qu'elle n'identifia jamais comme de la jalousie. Sentiment d'autant plus intense que ses colocataires à elle restèrent dans un premier temps à l'écart, effrayées par son patronyme. Heureusement, les enfants de onze ans ont la mémoire courte. Quelques sourires timides et trois "je suis une Rosebury" plus tard, Esther commença enfin à nouer des liens. Rien de bien difficile, mais si on lui demande, elle se rappelle d'un début de scolarité "très éprouvant".

Il faut dire qu'outre la nouveauté de l'école, Esther n'avait pas bien choisi son année pour entrer à Poudlard: outre les affreuses histoires sur la chambre des secrets dont parlait les journaux l'année précédente, voilà que maintenant Sirius Black gambadait dans la nature et que l'école était encerclée par les Détraqueurs. Si elle parle maintenant de la nuit où toute l'école du dormir dans la Grande Salle comme d'une grande aventure, elle n'en menait pas large à l'époque. Seule la perspective de passer une nuit aux côtés de Mabel effaça quelque peu sa peur, et elle fut rassérénée de voir que son amie lui accordait son attention exclusive, retrouvant brièvement leur complicité d'enfance.

Sa deuxième année fut, elle, marquée par le tournoi des Trois Sorciers. Comme toute sa maison, Esther fut ravie de la sélection de Cedric Diggory qui mettait enfin les Poufsouffle à l'honneur, et conçu une certaine rancoeur pour Harry Potter qui lui volait la vedette. Elle fut d'ailleurs l'une des premières acheteuses des badges de soutien créés par la bande de son cousin Drago. Choquée par la mort de Cedric, elle compris néanmoins vite, du haut de ses douze ans, que Harry Potter avait été dans le vrai lorsqu'il affirmait son innocence, et fut bientôt assurée du retour de Voldemort: durant l'été, aucune visite au manoir Malefoy n'eut lieu. Narcissa passait seulement en coup de vent, l'air sombre, alors que Drago se pavanait plus que jamais. Cet été marqua le début de la prise de conscience politique d'Esther, perdue entre les discours de son cousin, ceux de sa mère qui se voulaient légèrement plus tolérants (les nés-moldus ne valent quand même pas les meilleurs sorciers qu’ils sont, mais bon, ce n’est pas une raison pour les tuer et puis il faut bien que la population magique se renouvelle!), et les mensonges des journaux officiels.

C'est donc une Esther perplexe qui rentre entre 3e année, accompagnée d'Edward qui sera réparti à Serpentard. Parce que les journaux du ministère mentent sur le retour de Voldemort, elle décide qu'elle pensera "comme Harry Potter" et se méfie instinctivement de Dolorès Ombrage, bien qu'elle fasse profil bas pour ne contrarier personne. Elle achète immédiatement des badges de la S.A.L.E., car elle est une grande admiratrice d'Hermione Granger à laquelle elle s'assimile: pas forcément très jolie, mais intelligente, travailleuse et surtout courageuse et loyale. Elle aimait secrètement à penser que, si elle avait eu deux ans de plus, elle aurait pu être elle.

Sa quatrième année fut particulièrement chargée. Pourtant peu encline à croire un ministère qui préférait mentir plutôt que d'empêcher sa population d'être assassinée, elle doit également faire face à l'arrestation de son oncle Lucius et à la détresse de son cousin Drago, qu'elle voit errer dans les couloirs, toute superbe envolée. Elle développe alors une réelle antipathie pour le Seigneur des Ténèbres, qui humilie sans scrupule ceux qui échouent pourtant en défendant sa cause. Son racisme latent sera définitivement guéri en cinquième année, lorsqu'elle verra des Sang-Purs, ces prétendus être supérieurs, se livrer à des actes de barbarie sur ses camarades.

Esther du également faire face à sa première grosse dispute avec Mabel, lassée de subir le chantage affectif de son amie. La jeune Serdaigle avait bien essayé de lui faire comprendre son malaise, mais Esther se réfugiait perpétuellement derrière des prétextes: "tu es si agressive quand tu dis ça", "oui mais je n'étais pas bien ce jour-là, "si tu n'avais pas fait ça, je ne me serai pas sentie aussi mal et je n'aurai pas fait ça!". Renonçant à toute discussion, Mabel décida purement et simplement de ne plus parler à Esther. Celle-ci le pris particulièrement mal et passa des mois à remâcher sa rancoeur, d'autant plus qu'elle commençait à connaître ses premiers émois amoureux et voyait Mabel parler à un garçon qui lui plaisait... sans pouvoir faire de même. La querelle se vida finalement lorsque Mabel décida qu'Esther avait du comprendre le message et recommença à lui parler comme si de rien n'était - choix sûrement influencé par la mort de Dumbledore. La rancoeur de la jeune Malefoy se cabra la première fois, souhaitant implicitement une revanche, mais la peur d'être seule l'emporta et elle accepta finalement cette trêve tacite.

Et l'année suivante, les deux amies eurent plus que jamais besoin l'une de l'autre face à l’investissement de l’école par les Carrow. Patience, inquiète ordonna à sa fille de reprendre le nom de Malefoy, mais dans un élan de courage insensé, celle-ci refusa, se contentant de donner, lorsque l'on lui demandait, son nom composé: Malefoy-Rosebury. Elle échappa cependant aux punitions, mais se sentit particulièrement impuissante lorsque Mabel, de nature plus têtue, fut attrapée une fois. Elle resta avec son amie toute la nuit à l'infirmerie pour la rassurer, mais s'enfuit le lendemain matin pour accuser le choc, ce que Mabel ne compris pas. Lors de la bataille finale, Esther, n’étant pas majeure, fit partie des évacués. Une fois à l'abris à Pré-au-Lard, elle protesta vigoureusement, tentant de vaincre ses tremblements, et se proposa pour guider les plus jeunes élèves à l'abri. Elle tire une immense fierté de cet acte, dont elle parle souvent.

Durant l'été suivant la fin de la guerre, Esther eu du mal à participer à la liesse ambiante, tant sa situation familiale fut ébranlée. La jalousie qu'elle couvait à l'encontre de son demi-frère éclata lorsque celui-ci reçu un balai pour son anniversaire, et termina de convaincre Esther qu'il était plus aimé qu'elle. Elle trouva donc refuge dans sa famille maternelle. Devant leur hébétude, due à la défaite de leur camp, Esther ne ménagea pas sa peine pour les aider. Elle réadopta uniquement le nom de Malefoy, d'abord par vengeance envers ses parents, mais officiellement pour soutenir son cousin dans la défaite et montrer qu'un nom ne définissait pas une personne. C'était sa version de la crise d'adolescence, et cela dura assez longtemps.

Les deux dernières années de sa scolarité se déroulèrent dans un calme bienvenu après l'année des ténèbres. Elle eu ses ASPICs haut la main grâce à un travail acharné. La peur définitivement éloignée, Esther pu enfin se consacrer à son adolescence. Elle se questionna sérieusement sur l'identité de son père biologique. Si la question la taraudait depuis plusieurs années déjà, elle n'était jamais allée au fond du problème durant la guerre de peur d'être une Sang-Mêlée. Mais, le danger  désormais éloigné, elle commença à interroger sa mère qui se refusa à dire quoi que ce soit, arguant que la biologie ne faisait pas tout et que son père était celui qui l'avait élevée, à savoir Charles. Ce ne fut jamais qu'une nouvelle source de conflits entre la mère et la fille.

Parallèlement, Esther commença à désespérer d'avoir un petit ami avant sa sortie de l'école. Cela ne lui arriva pas, contrairement à Mabel qui eu une brève histoire avec un garçon de leur année - encore une cause de dispute entre les deux jeunes filles tant la possessivité d'Esther connu des sommets en cette période. Bien qu'elle prétende le contraire, Mabel ne lui a jamais vraiment pardonné d'avoir mené son premier couple droit à l'échec. Cette rancoeur perdure d'autant plus que, lorsque l'année suivante, à leur sortie de l'école, Esther eu son premier petit ami, elle délaissa complètement Mabel au profit de son couple et ignora les reproches de l’ancienne Serdaigle, qu'elle interpréta comme de la jalousie (et qui la réjouissait intérieurement). L'histoire ne dura pas, Esther jugeant que le jeune homme peu intéressant, et elle le quitta sans état d'âmes.

Elle passa sa première année hors de l'école comme secrétaire de rédaction à Multiplettes, poste que son beau-père avait trouvé pour elle, et en profita pour partir du domicile parental. Néanmoins, peu attirée par le métier, elle quitta son poste au bout de six mois tout en conservant son appartement. Malgré les injonctions de ses parents, qui payèrent pour elle le loyer, de retrouver un autre travail rapidement, Esther n'en fit rien, prétextant ne pas avoir d'opportunités. En réalité, elle n'en cherchait pas, heureuse de passer quelques mois à ne rien faire d'autre que s'amuser, enchaîner les conquêtes et de mener la belle vie sans effort. Les menaces parentales de lui couper les vivres n'étant jamais mises à exécution, elle ne les pris jamais au sérieux.

Ce fut également une période de rapprochement entre Mabel et elle. La jeune artiste traversait une période difficile. Il s'agissait en fait d'une crise de confiance qui s'ennuyait dans ses études de Médicomagie et peinait à se faire de nouveaux amis, peu encline à garder contact avec les innombrables copains qu'elle avait à Poudlard. Elle vivait aussi une situation difficile avec sa mère, souvent absente depuis ses dix ans, qui refusait également de lui dévoiler l’identité de son père. Encore une fois, les situations similaires d’Esther et Mabel les rapprochait, et la jeune Malefoy ne ménagea pas sa peine pour l’aider à surmonter son « épisode dépressif » comme elle l’appelait : elle l’invitait à tous les évènements auxquels elle se rendait, l’écoutait vider son sac pendant des heures et l’aida à trouver un poste au musée d’Oxford qui lui convint bien plus que sa formation à Ste Mangouste. Cela effaça une grande partie des rancœurs accumulées pendant l’adolescence, Mabel redécouvrant tous les côtés positifs de son amie d’enfance, Esther se sentant enfin sur un pied d’égalité avec elle, rassurée sur les anciens sentiments qui les liait.

Hélas, si Esther a un caractère difficile, il faut aussi reconnaître que le destin ne l’aide pas. Alors que tout allait pour le mieux, elle découvrit par hasard l’identité du père de Mabel, surprenant une conversation entre Agnès et le père de celle-ci. Il s’agissait d’un petit malfrat ayant purgé une peine d’un an à Azkaban juste après qu’Agnès soit tombée enceinte. Esther passa de longues journées à savoir quoi faire de cette découverte. Le dire? Ne pas le dire? Elle choisit finalement de se taire au prétexte que l'homme n'était pas fréquentable, et ne souhaitant pas ajouter un nouveau motif de dispute entre Mabel et sa mère, ni inclure son grand-père dans l’histoire. En réalité, la peur de voir Mabel prendre contact avec son géniteur alors qu'elle-même restait dans l'ignorance, de voir celle qu'elle considérait comme sa presque soeur avoir une famille complète dans laquelle elle n’était pas inclure, cette peur guida grandement son choix.

En septembre 2002, Esther entreprend une licence de communication à l'université magique de Dublin. Cela permet d'apaiser ses relations avec ses parents, relations qui ne reviendront définitivement à un état cordial que lorsqu'elle devient indépendante financièrement, un an et demi plus tard - elle terminera son diplome en alternance, et se fait embaucher au service de communication du ministère. Elle y reste jusqu'à aujourd'hui, et est depuis quelques mois en charge de l'attribution des logements à Leopoldgrad.

Sa vie privée est cependant bien plus tumultueuse que sa vie professionnelle. Si ses relations familiales se sont nettement améliorées, il n'en va pas de même dans sa vie amoureuse. A 24 ans, lors des élections qui ont vu la victoire d'Alan Fiennes, elle rencontre au bureau de vote un charmant garçon du nom de Neil Ziegler. Après quelques semaines de flirt intense, Neil se déclare et le couple se forme. Si, dans les premiers mois, tout se passe pour le mieux, la nature complexée d'Esther finit vite par reprendre le dessus. Complètement amoureuse, elle se voit déjà emménager avec lui au bout de 5 mois de relation, ce que Neil refuse et qui la blesse profondément, prenant cela comme un rejet alors qu'il veut juste vivre leur relation à un rythme plus tranquille. Elle l'accuse d'avoir peur de l'engagement, se met à soupçonner ses amis de ne pas l'apprécier et de mal l'influencer, se plaint qu'il passe trop de temps en compagnie de ses amies, réclame de le voir en permanence et le rend responsable de la solitude qu'elle ressent. Après un an et demi de relation, Neil décide de la quitter. S'il tente d'être diplomate pour éviter un esclandre, sa stratégie échoue lamentablement face à la réaction complètement démesurée d'Esther, qui apparaît dévastée et lui promet de rester amis. Neil commence par accepter avant de réaliser qu'elle ne le laissera pas souffler une minute et espérera le récupérer tant qu'il n'aura pas pris le large, chose qu'il fait subitement, trois mois plus tard, coupant tout contact sans explications. C'est bien trop beau pour Esther qui peut l'accuser impunément de tous les torts sans réaliser une seule fois que son comportement a causé la perte de son couple. Si aujourd'hui elle prétend aller mieux, elle ne cesse de ruminer cet échec et semble incapable de passer par dessus pour entamer une relation sérieuse.

Aujourd’hui, Esther est cependant dans une situation plutôt stable, sans autre source de stress que le travail, pour lequel elle ne se ménage pas – elle est sortie major de promo de sa licence – et est donc assez fréquentable. Mais, instable comme elle est, un événement insignifiant pourrait faire pencher la balance.

Patience Rosebury, née Malefoy - Mère
Jeune sœur de Lucius Malefoy, elle a été éduquée comme telle et, malgré son parcours compliqué, a gardé quelques traces de son éducation, dont sa tendance à être rapidement cassante. Elle est cependant très famille et ouverte d’esprit, et aide son mari dans la gestion de ses portefeuilles financiers. Patience a soutenu son frère depuis la fin de la deuxième guerre. Elle n’a jamais voulu révéler à sa fille le nom de son père, estimant qu’elle n’en avait pas besoin et ne voulant pas ouvrir une boîte de Pandore enterrée depuis des années.

Charles Rosebury - Beau-père / père adoptif
Esther le considère comme son père à part entière puisqu’il a carrément assisté à sa naissance. Charles adore sa (belle) fille, avec qui il a de bien meilleures relations qu’avec Alice et Lucy, qui n’ont pas bien pris du tout l’adultère de leur père puis son divorce d’avec leur mère. Après quelques années post-Poudlard en temps que petit dealer (pendant ses études à l’université magique de Londres), Charles a eu l’occasion d’acheter des actions dans différentes entreprises : Multiplettes, mais aussi le label KMP. Ancien haut fonctionnaire du ministère, il n’a aujourd’hui plus qu’un titre honorifique et passe la majorité de son temps à gérer son portefeuille financier.

Edward Rosebury - Frère cadet
Esther et Edward se sont toujours très bien entendus en dépit de la jalousie d'Esther, car elle ne blâme pas son frère mais ses parents pour cette situation. Edward n'a pas le parcours exemplaire de sa soeur et vit actuellement à Bristol, où il ne dit pas grand chose de ses activités à sa famille.

Mabel Flechter - amie d'enfance
Mabel est une artiste, avec une imagination débordante, aucune peur du ridicule et pas rancunière pour un sous. C’est une personne très extravertie, qui noue facilement des liens avec les gens en apparence. Cependant, il lui faut beaucoup de temps pour qu’une personne soit réellement importante à ses yeux et ses amitiés sont donc souvent éphémères, se faisant et se défaisant au gré des circonstances. C’est notamment pour cela qu’elle n’arrive pas à se détacher d’Esther. C’est la personne avec laquelle elle a vécu le plus de choses, et si elle a réussi à prendre de la distance, elle souffre beaucoup de la possessivité d’Esther, qui répond présente une fois sur deux lorsqu’elle en a besoin, minimisant ses problèmes, mais se vexe si elle ne s’occupe pas d’elle dans la minute où elle le réclame. Elle a également une relation difficile avec sa mère, qui ne veut pas lui révéler l’identité de son père et a tendance à être un peu démissionnaire. Heureusement pour elle, son travail de chargée des relations publiques dans le musée d'Oxford la satisfait pleinement, et elle songe à avoir un enfant avec son petit ami depuis 4 ans (chose qu'Esther vit, évidemment, comme une insulte personnelle).

Eden Rosebury - Cousine
sans aucune doute, la cousine préférée d’Esther. Sa naïveté fait qu’elle ne se sent jamais menacée par elle, et en même temps Eden est une oreille attentive, maternelle et cajolante, qui comprend toujours ses griefs et la supporte de façon quasi inconditionnelle.

Drago Malefoy - Cousin
Esther et Drago n’ont pas été proches du tout pendant leur enfance, Drago méprisant un peu sa cousine de père inconnue et de deux ans de moins. Ils ont commencé à se rapprocher après la fin de la seconde guerre, lorsqu’Esther et Patience se sont vraiment investies pour permettre à la famille Malefoy de garder la tête hors de l’eau. Peu habitué à montrer de la gratitude, Drago a malgré tout apprécié leur gentillesse et les deux cousins se voient désormais régulièrement. Esther aime à penser que c’est parce qu’Astoria était une de ses amies de promo que Drago l’a rencontré.