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Leopoldgrad [Isobel, Abel, Leopold & Sofya]

Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Leopoldgrad [Isobel, Abel, Leopold & Sofya] Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 18:23
"L'architecture est la physionomie des nations."
Astolphe de Custine


25 mars 2009


"Sofya Sabina Belinski... Très ponctuelle. C'est un plaisir de vous voir."

Le visage sévère de Leopold se fendit de son habituel sourire carnassier quand la comédienne pénétra dans son bureau, précédée de sa secrétaire. Cette dernière se dirigea ensuite vers la table basse entourée de fauteuils et canapés qui trônait dans un coin de l'immense bureau de Leopold, et se mit à arranger des tasses de thé et de café pour la réunion, qui n'allait pas tarder à commencer. Abandonnant sa lecture, Leopold prit le temps de replier ses lunettes et de les poser sur son bureau avant de se diriger vers Sofya, dont il saisit la main pour y déposer un baiser. Le ministre adressa ensuite un mot de remerciement à Josie, qui sortit ensuite en refermant la porte derrière elle, l'air très importante dans son nouveau tailleur Chamel et avec sa nouvelle coupe de cheveux. Leopold avait toujours pensé qu'il était important de s'entourer de personnes loyales, dont on s'assurait la fidélité, aussi avait-il gardé Josie comme sa secrétaire après son élection. Ses fonctions étaient devenues plus importantes, et sans doute un autre ministre aurait-il remplacé cette sorcière à quelques années de la retraite par une jeune pousse élégante et dynamique, mais pas Leopold. Avec Josie, il était assuré d'avoir quelqu'un de fiable et discret et c'était important, oui, même pour prendre ses rendez-vous... Il s'était d'ailleurs arrangé pour qu'elle ait une augmentation de salaire confortable, et constatait avec plaisir que Josie fermait toujours les yeux sur les bizarreries de l'emploi du temps de Leopold. Il avait beau se montrer très prudent, il y avait des fois où il lui était compliqué de conjuguer ses activités de ministre respectable en apparences et corrompu sous la surface, de parrain lointain de la mafia londonienne et de futur père de famille...

Aujourd'hui, par exemple, il se trouvait à recevoir dans son bureau, au plein coeur du ministère, une trafiquante et espionne au service des Veilleurs. Heureusement, Sofya Belinski avait une couverture particulièrement pratique et efficace, qui lui permettait de se trouver vu avec elle sans que cela ne soulève trop de questions. Pourtant, ce n'était pas dans une atmosphère très travailleuse qu'ils avaient fait connaissance, puisque leur rencontre avait eu lieu lors de l'anniversaire de Roy, aux Folies Sorcières... Leopold était alors tranquillement occupé à espionner la conversation de Roy et de Hailey lorsque cette femme s'était installé à sa table, une bouteille d'alcool à la main - attirant immédiatement l'intention du ministre, donc - et s'était présentée comme "Sofya, une amie de Roy". Un sourire audacieux aux lèvres, le regard charmeur, Sofya avait fait la conversation avec Leopold un bon moment, bien décidée à se faire des relations, ce qui pouvait toujours s'avérer utile. Surtout auprès de quelqu'un comme le ministre de la magie, qui avait plus de pouvoir encore que le patron de Sofya, et qui se trouvait miraculeusement accessible ce soir là, loin de ses gardes du corps.

C'était au cours de cette discussion, qui avait notamment vogué vers les rivages glacés de Serliovka, le village natal de Sofya, que l'idée lui était venu. Une idée pour laquelle il allait avoir besoin de plusieurs collaborateurs, afin de l'élaborer, de la préciser et de voir s'il était possible de la rendre réelle. Car cette idée était un peu folle, assurément, mais s'ils la concrétiseraient... Eh bien, Leopold marquerait l'Histoire, c'était certain.

"Monsieur le Ministre... Vous avez fait vos recherches, à ce que je vois", commenta Sofya d'un ton approbateur, avant de prendre place dans l'un des fauteuils de cuir rouge. Elle ne lui avait pas donné son nom de famille ce soir là, et encore moins son deuxième prénom, mais son instinct lui soufflait que c'était loin d'être la seule chose que Leopold avait découvert à son sujet. Elle imaginait mal un homme tel que lui s'entourer "d'amis de Roy" - donc louches, par définition - sans se renseigner un minimum à leur sujet...

"Toujours", répliqua Leopold. Il s'apprêtait à ajouter quelques choses lorsque quelques coups furent frappés à la porte. Le visage jovial de Josie fit de nouveau son apparition, suivie cette fois par deux sorciers que Leopold accueillit avec un large sourire, témoignant de son plaisir en ouvrant grand les bras.

"Bonjour Isobel", s'exclama-t-il en français avant de se diriger vers la sorcière, impeccable comme toujours. "Merci de vous être rendue disponible pour cette petite réunion."

Se tournant ensuite vers le troisième homme, il l'évalua un court instant du regard, avant de lui tendre la main.

"Monsieur Laveau, c'est un plaisir de faire votre connaissance. Je vous remercie également pour vous être déplacé, je me doute que vous devez avoir du travail avec Cosmos... Mais je pense que le projet dont nous avons à vous entretenir, avec miss Belinski que voilà, vous intéressera au plus haut point."

Sofya s'était levée pour saluer à son tour les nouveaux venus et glisser au passage un petit clin d'oeil à son amie, Isobel. Puis les quatre sorciers vinrent s'installer autour d'une tasse de thé. Installé dans un fauteuil, Leopold observa Isobel et Abel en silence, un petit sourire au coin des lèvres. Le ministre avait fait ses recherches, bien sûr, car il voulait le meilleur architecte et le plus créatif pour son projet. Or, quelle n'avait pas été sa surprise lorsqu'il avait lu le dossier constitué par ses espions sur ce mystérieux monsieur Laveau... Il s'avérait que ce dernier avait la même ville natale qu'Isobel, curiosité qui avait poussé Leopold à s'intéresser de plus près à Abel. Sa spécialité, les architectures cachées, correspondait parfaitement avec ce que Leopold avait en tête, et il ne lui en avait pas fallut plus pour se décider. Son regard virevolta de l'un à l'autre et il finit par les interroger, avec l'air réjoui de celui qui a fait une découverte juteuse.

"Excusez-moi de vous poser la question, mais... Est-ce que je me trompe, si j'avance le fait que vous vous connaissez déjà, tous les deux ?"
Isobel Lavespère
Isobel LavespèreChargée de communication
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Leopoldgrad [Isobel, Abel, Leopold & Sofya] Icon_minitimeSam 16 Mai 2015 - 1:43
Isobel était en retard et s'il y avait bien quelque chose que Isobel Lavespère détestait - à part le machisme, Mildred Magpie, les journalistes, les sénateurs républicains, le coven Lalaurie, les incompétents, les secrétaires qui perdaient les dossiers, le porridge anglais et le bourbon qui n'en n'était pas - c'était être en retard. Deux de ses collègues étaient malades et Isy avait fait la main-mise sur leurs dossiers les plus urgents - autant pour éviter que le service de com' ne soit empêtré, autant parce qu'elle aimait se rendre indispensable, c'était bon pour l'avancement de carrière - et était donc surchargée. Une réunion aux Catastrophes Magiques avait pris du retard - ils avaient attendu Jacob Dalhiatus mais il n'était jamais venu, lui qui ne ratait jamais ne journée de travail - et elle avait dû attendre l’ascenseur suivant pour revenir au niveau un. Elle pénétra dans le couloir de son étage d'un pas rapide, ses talons claquant sur le parquet tandis qu'elle rassemblait ses dossiers en soupirant. Un coup d’œil à l'horloge qui trônait au dessus du bureau de la secrétaire d'accueil du Département lui confirma qu'elle était encore plus en retard qu'elle ne le pensait - pas pour la réunion en elle-même mais elle aimait arriver en avance et devait repasser à son bureau - et elle accéléra le pas, retenant une porte avec son dos tandis qu'elle saluait quelques collègues d'un sourire.

L'open space du service de communication était agitée et elle se glissa jusqu'à son bureau pour déposer ses dossiers, en reprendre d'autres ainsi que des blocs de papiers et des crayons - elle n'avait jamais adhéré à la lubie rétro des anglais pour le parchemin - déposant sa veste au passage et adressant quelques informations sur la réunion de cette après-midi à Albert qui travaillait au bureau d'à coté. Elle prit deux secondes pour arrêter de s'agiter et inspirer un coup avant de repartir en direction du bureau du Ministre, suivant l'aiguille du regard. Elle releva la tête au moment où elle arrivait au bout du couloir, croisant le regard de Josie et apercevant une silhouette qui la fit s'arrêter net. Qu'est-ce que Abel faisait ici ? Devant le bureau du Ministre de la Magie ? Le cœur battant à toute allure, les hypothèses les plus folles passaient dans l'esprit d'Isobel. Il n'aurait pas... Non, c'était ridicule. Il n'était pas ici pour parler d'elle au Ministre, pour parler de la Nouvelle-Orléans, il n'aurait pas pu avoir accès à une si haute hiérarchie du Ministère juste pour cela. De toute manière, elle avait déjà parlé au Ministre Marchebank quelques mois auparavant mais... Ce dernier était curieux, un peu trop même. Aurait-il découvert les liens qui pouvaient l'unir à Abel ? Enfin, les liens...

Ils ne s'étaient pas recroisés depuis ce fameux trente-et-un décembre. Roy lui avait assuré quelques jours après qu'il s'était occupé de lui, suite à leur conversation, mais elle n'avait pas cherché à en savoir plus. Elle s'était mis des œillères et s'était plongée dans le travail, encore plus. Sa participation aux cercles officieux du pouvoir la maintenait assez occupée pour cela, surtout qu'elle n'avait rien perdu de ses ambitions pour décrocher un jour la tête du service de communication. Parallèlement à cela, elle avait renforcé sa pratique de la magie, sentant peu à peu les liens se dénouer au fil de sa pratique. La mort de Bill Griggs n'avait été que la première marche dans son sa véritable préhension des stades supérieurs de la magie vaudou. Elle avait les bases, évidemment, était une sorcière vaudou accomplie depuis ses seize ans ans mais elle n'était pas une prêtresse. Quitter la Nouvelle-Orléans avait mis fin à son apprentissage et durant des années, Isobel s'était contentée de pratiquer ce qu'elle connaissait sans vraiment aller plus loin.

Elle avait toujours eu le contact facile avec le spiritisme et une certaine aisance à jouer avec les esprits. La tradition voulait que chaque sorcière ait son domaine de prédilection et de nombreuses Lavespère s'illustraient dans le contact avec les plantes, l'ésotérisme ou la divination. Sa tante Isadora avait un excellent troisième œil mais Isobel ne s'était jamais épanouie dans ce genre de pratiques. Sa magie trouvait résonance dans des arts bien plus occultes et c'était en partie ce qui avait poussé son coven à la former au contact avec les ancêtres, pour mieux anticiper leurs réactions. Au Royaume-Uni, Isobel était loin des esprits de sa famille mais l'Angleterre était une terre ancienne qui avait son lot d'âmes tourmentées. Elle jouait avec une partie dangereuse de la magie, elle en avait bien conscience, surtout qu'elle le faisait celle et sans les enseignements et le soutien d'un coven. Elle n'arrivait pas à s'en détacher pour autant, c'était bien trop... fascinant. Les rites, les incantations, la magie qui coulait entre ses doigts comme des gouttes de sang... Elle avait longtemps méprisé sa mère mais maintenant qu'Isobel touchait du doigt ce qu'elle pouvait faire, elle mourrait d'envie d'en repousser les limites, encore et encore. Pour le moment, elle se retenait néanmoins, se protégeait du mieux qu'elle pouvait bien qu'elle sente parfois la morsure froide des sortilèges dans sa poitrine. Son sommeil était plus agité, elle avait tendance à cauchemarder et était plus souvent en colère bien qu'elle parvienne encore à se contenir.

Heureusement, Abel ne pouvait pas savoir tout cela, songea Isobel en essayant de calmer les battements frénétiques de son cœur. Il ne pouvait pas lire son aura, se répéta-t-elle, il n'avait pas assez appris à le faire. Personne ne connaissait les tourments qui l'agitait, si ce n'est Roy lorsqu'elle se réveillait en sursaut à ses cotés après un cauchemar. Elle maintenant les apparences, enfouissait tout cela en elle au moment où elle rangeait son autel et personne au Ministère ne pouvait soupçonner ce qui se cachait derrière la si sérieuse chargée de communication. Personne ne saurait. Elle ne laisserait personne savoir, elle avait bien trop à perdre. Elle sursauta lorsque Josie, la secrétaire du Ministre, prononça son prénom et elle en lâcha ses dossiers, croisant pour la première fois le regard d'Abel.

- Tout va bien, lança-t-elle avec un sourire à Josie qui s'était approchée pour l'aider, vous savez comment sont les longues journées !

Elle s'empressa de ramasser ses papiers et fit mine d'y mettre un peu d'ordre tout en se dirigeant vers la porte pour ne regarder Abel, jouant les indifférentes dans une parfaite façade qui cachait en réalité une tempête de sentiments contradictoires et d'angoisse. Les mains un peu tremblantes, elle prit une inspiration discrète - elle ne laisserait voir de son trouble - releva le menton et colla un sourire professionnel sur ses lèvres lorsque la porte s'ouvrit sur le Ministre de la Magie.

- Monsieur le Ministre, répondit-elle en français pour continuer sur le même ton, tout le plaisir est pour moi, c'est un plaisir de collaborer sur de nouveaux projets avec vous.

Quel genre de projet pouvait bien nécessiter la présence d'Abel - si ce n'est celui de la faire envoyer en prison pour magie noire - et celle de... Le regard surpris d'Isy se posa sur Sofya, assise sur l'un des canapés, la perturbant encore plus. Le Ministre, une des Veilleuses - oui, elle féminisait volontairement - de Roy, Abel et elle... Cette rencontre était plus qu'étrange. Elle adressa un sourire à Sofya lorsque son amie la salua, sans cacher son questionnement muet quant aux raisons de cette rencontre. Le Ministre les invita à s'assoir, Sofya reprenant sa place et... Abel et Isobel se retrouvant côte à côte. Évidemment. Avec une pensée peu amène pour tous les Lavespère et les Laveau qui les avaient précédés sur cette terre, Isobel prit place aux cotés de son ancien ami comme si de rien n'était - alors qu'il y avait de quoi composer une situation plus qu'explosive dans cette configuration - installant ses dossiers entre eux dans une barrière muette. Le regard que posait le Ministre sur eux était loin de lui plaire - il avait l'air de s'amuser fortement - et Isobel comprit immédiatement qu'il était parfaitement au courant de leur lieu de naissance commun et de leur faible différence d'âge qui faisait qu'ils se connaissaient forcément bien qu'il pose la question, plus comme une demande de confirmation qu'autre chose. Impossible de mentir dans cette situation, surtout avec Abel à coté d'elle, Isobel se contenta d'un sourire en coin qui la caractérisait dès qu'elle devenait plus impertinente.

- Oh, vous savez, la Nouvelle-Orléans est une grande ville. Mais disons que nous avons eu l'occasion de nous croiser, il y a bien longtemps. Presque comme dans une autre vie, ajouta-t-elle dans un rire.

Ce n'était même pas un mensonge, c'était même la vérité tant leur enfance commune semblait loin et définitivement piétinée par leurs soins respectifs. Enfin, surtout les siens, devait le penser Abel.

- Mais je suppose que cette assemblée hétéroclite n'est pas réunie ici pour parler des charmes - certes incontestables - de la Louisiane ? enchaîna-t-elle avec un sourire pour Sofya et le Ministre.

Autant être fixée tout de suite.


« I never knew you were the someone waiting for me »
Sofya Belinski
Sofya BelinskiMembre des Veilleurs
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Leopoldgrad [Isobel, Abel, Leopold & Sofya] Icon_minitimeMer 20 Mai 2015 - 20:13
Confortablement enfoncée dans le fauteuil de cuir rouge, Sofya fixait Abel de son regard alangui. Des yeux gris et doux, un visage agréable, l'architecte dégageait une impression de calme et de placidité qui n'était pas pour déplaire à Sofya. Elle devinait un homme qui ne se laissait pas dévoiler aisément, aux émotions confortablement dissimulées derrière une bonne couche de nonchalance, et aux secrets tout aussi enfouis... N'en déplaise au ministre qui semblait décidé à les percer. Ces hommes là étaient les plus intéressants à découvrir. Un fin sourire approbateur apparut furtivement sur son visage et elle détacha son regard d'Abel, avant de le poser sur Isobel. Son amie semblait un peu trop pressée de changer de sujet, et elle vit à l'air réjoui de Leopold qu'il n'était pas dupe non plus. L'espionne, en bonne amie fouineuse, se promit de cuisiner Isobel en privé. Sentant le regard de Leopold peser sur elle, Sofya comprit que c'était l'heure de son entrée en scène.

Leopold préférait lui laisser l'honneur de présenter ce projet qui était né de ses récits. Ainsi pourrait-elle charmer Abel et Isobel comme elle avait séduit le ministre, par la beauté de cette ville fantasmagorique qui l'avait vu grandir, cette ville qu'elle avait quitté pour mieux, finalement, y retourner. La comédienne qu'elle était savait raconter les histoires, c'était d'ailleurs l'une des premières choses que l'on apprenait à faire à Serliovka. Les parents narraient de vieilles légendes du nord à leurs enfants pour les endormir. Les voyantes disaient la bonne aventure, courbées sur leur boule de cristal ou leurs jeux de tarot. Les enfants se chuchotaient des histoires qui font peur entre deux classes. Le soir, le vieux conteur s'installait au coin du grand poele sur la place du marché, et narrait ses fables poussiéreuses, faisant naître des étoiles dans les yeux de ceux qui l'écoutaient. Les visiteurs, les voyageurs de passage, les enfants du pays revenus au bercail le temps d'une nuit rapportaient leurs aventures et les nouvelles du monde, sous le regard mi-réprobateur, mi-émerveillé des petits vieux qui, nés à Serliovka, mourraient à Serliovka, sans jamais avoir mis les pieds ailleurs. Pourquoi bouger, quand la ville bougeait pour vous ?

Alors Sofya avait ensorcelé le ministre de ses récits comme elle captivait les foules, de sa voix chaude à l'accent exotique - il suffisait qu'elle parle de sa ville pour que sa prononciation redevienne russe, elle aussi. Et, une fois n'était pas coutume, ce n'était pas la femme qui avait enjôlé le vieux ministre. Non, il ne s'était pas laissé séduire par ce décoleté plongeant, par cette robe outrageuse qui laissait paraître deux jambes fines et musclées, pas plus qu'il n'avait prêté d'attention à ce regard plein d'espièglerie, à ces lèvres ourlées de rouge, à ce parfum capiteux. La plus belle femme du monde aurait pu se tenir devant lui que cela n'aurait pas été différent, car Leopold avait jeté son dévolu sur une beauté d'un tout autre genre - une ville. L'objet de ses désirs mégalomanes et enfiévrés, c'était Serliovka. Serliovka, la ville itinérante, la cité de toutes les légendes, de tous les fantasmes. Serliovka et ses petites ruelles poussiéreuses et labyrinthiques, ses maisons tarabiscotées, ses coins et ses recoins, ses passages secrets et, surtout, ses places où la vie battait son plein. Comment avait-il pu ignorer son existence ? Une lueur de convoitise dansait au fond du regard du sorcier, tandis que Sofya se tournait vers Abel et Isobel. Lui imaginait déjà comment il pourrait bâtir, à défaut de pouvoir la conquérir, une Serliovka à sa hauteur, remodelée à son goût. Leopold le Bâtisseur... Il aimait bien.

"Je suis née dans une petite ville russe sorcière, du nom de Serliovka - peut-être en avez-vous déjà attendu parler."

Son regard se posa sur Abel, interrogateur, puis elle poursuivit : "Mais rien n'est moins sûr, car si les russes la connaissent bien, il s'agit de l'un de ces... secrets que l'Etat aime garder jalousement, pour diverses raisons, la principale étant que les origines de Serliovka sont si mystérieuses que l'on serait bien embêté si l'on voulait nous demander de les retrouver..."

Sofya n'eut même pas besoin de se tourner vers Leopold pour savoir qu'il souriait, frétillant sur son canapé à l'idée du challenge qu'il allait proposer au brillant architecte américain. Voilà qui allait faire grand bruit si c'était concrétisé, c'était certain, d'où la présence indispensable d'Isobel...

"On estime que sa fondation remonte environ au XIe siècle, mais divers incendies ont provoqué la perte des archives, et personne ne peut dire à ce jour comment la ville est devenue... Ce qu'elle est devenue. Si elle a été fondée comme cela, par un sorcier visionnaire, si elle a été enchantée par la suite, ou bien si un accident s'est produit... Certains disent qu'il s'agit d'une malédiction. Les habitants pensent plutôt le contraire. Vivre à Serliovka, ce n'est pas facile tous les jours, car la ville n'est pas privilégiée, mais c'est une vie particulière. Cette cité a une âme."

La cité Nimbus s'imposa à son esprit, et elle se dépêcha d'enchaîner :

"Serliovka est une ville itinérante", souffla-t-elle en glissant son regard sur l'archimage. "Elle se déplace, entièrement, magiquement, avec tous ses habitants, tous les treize du mois. Ni avant, ni après. Elle voyage ainsi sur le territoire russe, sans jamais en franchir les limites, depuis des siècles, sans que l'on puisse prédire sa prochaine destination ni trouver de réelle cohérence à ses choix d'emplacement. Il n'y a pas vraiment de logique, en réalité, ou alors personne ne l'a encore décelée..."

Comme toujours lorsqu'elle évoquait sa ville natale, Sofya se laissa envahir par les souvenirs de Serliovka, toujours aussi vivaces. Le froid mordant de l'hiver, les spectacles colorés sur la place, les festivals enchanteurs en été, les courses poursuites et les interminables parties de cache-cache dans les rues, le conciliabule des petits vieux, sa bande à elle, et même les brimades de son père, tout cela se rappelait à elle avec cette force de l'enfance, lui réchauffait le coeur et faisait rougir ses joues. Sofya se lança avec volupté dans une longue description détaillée de sa cité, mettant en avant ses particularités archimagiques, son essence si caractéristique, la façon dont toute la vie de Serliovka et de ses habitants s'était organisée autour de son itinérance. Elle finit par s'interrompre, à bout de souffle, se sentant aussi survoltée et envahie d'adrénaline que lorsqu'elle quittait la scène des Folies, après avoir tout donné pour Isadora. Convaincre son auditoire, elle y tenait - pas pour Marchebank, pas pour le FREE, dont elle n'avait cure, mais parce qu'elle rêvait de voir un bout de son enfance, de son foyer, être soufflé dans cette Angleterre qui manquait parfois singulièrement de fantaisie. Bristol lui apportait son lot d'aventure, mais... c'était parfois un bien pâle substitut, et il lui arrivait d'avoir le mal du pays.

Sofya s'était avancée sur le rebord du canapé inconsciemment, emportée par l'élan de ses explications, et finit par s'y enfoncer à nouveau. Sa tasse de thé à la menthe encore fumante entre les mains, elle laissa fondre ses deux sucres avant d'en boire une longue gorgée, tandis que Leopold prenait le relai.

"Vous me voyez peut-être venir, monsieur Laveau, mais figurez-vous que j'aimerais que nous nous inspirions de cette ville de légendes. Le principe est intéressant, ne trouvez-vous pas ? Il se trouve que la population anglaise a explosé ces dernières années. Le baby-boom post-guerre, l'augmentation du niveau de vie des sorciers, et maintenant la génération Chaudrillon... La demande en logement n'a jamais été aussi grande, ce qui explique aussi pourquoi nos archimages sont débordés. Je sais que vous travaillez déjà sur les chantiers Cosmos, mais tout est en bonne voie là-bas, et j'aimerais, si cela vous intéresse, que vous creusiez cette idée. Voyez si cela serait réalisable : fonder une nouvelle ville, itinérante elle-aussi, en Angleterre... Un deuxième village sorcier, après Pré-au-Lard, que l'on ne peut étendre à l'infini sans perdre son charme authentique. Un village inspiré de Serliovka, mais repensé pour les besoins de ce pays, de cette population."

Et de ce gouvernement, ajouta-t-il intérieurement, tout en sondant Abel d'un regard perçant.

"Qu'en pensez-vous ? Pour le nom, en hommage à l'inspiration russe..."

Ses yeux amusés s'échappèrent du côté d'Isobel.

"J'avais pensé à Leopoldgrad."



Leopoldgrad [Isobel, Abel, Leopold & Sofya] Batch_10
Abel Laveau
Abel LaveauArchimage urbaniste
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Leopoldgrad [Isobel, Abel, Leopold & Sofya] Icon_minitimeDim 31 Mai 2015 - 18:51
La veille, quand la secrétaire de l’agence avait pris Abel à part pour l’informer que le ministre souhaitait le rencontrer, Abel avait tout d’abord cru qu’il s’agirait de parler de l’avancement du projet Cosmos. Mais il avait assez vite écarté cette hypothèse : il n’était pas le chef de ce projet, seulement l’un de ses participants, en toute logique, il n’était pas le premier sur la liste pour représenter le projet Cosmos auprès des sphères politiques. Pourquoi lui ? C’était la question qui avait occupé son esprit jusqu’à arriver au moment du rendez-vous. Un instant, il s’était demandé pourquoi avoir cultivé le mystère autour de cette demande, et ne pas avoir précisé tout de suite les tenants et les aboutissants de cette réunion. En rencontrant Leopold Marchebank et en avisant la façon dont il avait de se mouvoir, de regarder un à un ses interlocuteurs avec un petit sourire au coin des lèvres, de mener l’échange, que ce soit par les gestes ou les mots, Abel comprit qu’il avait face à lui un homme qui avait le sens de la théâtralité, qui aimait asseoir son savoir et son autorité, très certainement. Abel s’était contenté de répondre un « Enchanté également » de circonstance, avant de s’asseoir sur le fauteuil qu’on lui désignait, désireux d’en savoir plus sur les raisons de sa présence ici. Ses intuitions sur la personnalité du ministre furent confirmées, à la question qu’il posa à lui et la jeune femme assise à ses côtés. Jeune femme qui n’avait pas de nom, dans sa tête, alors même qu’il la connaissait très bien. Parfaitement impassible, Abel avait ressenti de l’étonnement, évidemment, en voyant qu’Isobel faisait partie de la rencontre, mais il avait aussitôt détourné le regard pour se concentrer sur autre chose. L’indifférence. Isobel ne méritait rien d’autre de sa part. Après leur rencontre aux Folies Sorcières, après qu’elle ait même eu l’audace de lui envoyer un mafieux pour le dissuader de l’approcher de nouveau -comme s’il en avait encore envie- le mépris d’Abel n’avait fait que grandir.

S’il se blindait derrière une carapace de dédain, Abel ne pouvait pas complètement se vanter d’être détaché. Il ressentait encore une pointe d’agacement face à sa présence, une irritation entêtante, une envie de lui tourner puérilement le dos, simplement pour lui montrer son mépris. Il ne pouvait pas dire qu’il était indifférent, quand cela lui importait de faire savoir à Isobel qu’il la détestait en cet instant précis, n’est-ce pas ? Elle l’agaçait avec ses manières. La voilà qu’elle parlait français avec le ministre, comme si cela devait la qualifier auprès de lui. Tiens donc. N’avait t-elle pas renié pourtant son héritage ? Pourquoi en faisait t-elle une qualité auprès des autres ? *Menteuse, espèce de menteuse manipulatrice.* Sa mâchoire se crispa à la réponse qu’elle fournit au ministre, avec un rire cristallin ô combien insupportable. Une autre vie, hein. Les charmes incontestables de la Louisiane, bah voyons. Il sentit que l’on attendait sa réaction, une seconde, Abel faillit leur rétorquer de s’occuper de leurs oignons, mais il se rappela bien vite en présence de qui il était, et même si la curiosité déplacée de ce ministre anglais ne lui plaisait pas, il n’était pas fier d’être américain au point de faire un bras d’honneur à un homme de cette importance.

« C’est cela, en quelque sorte. » répondit-il laconiquement.

*Desserre les dents, Abel, tu ne vas pas lui faire le plaisir de lui montrer ta contrariété, non plus.* Non, il ne ferait pas ce plaisir à Isobel. L’indifférence, il avait dit.

Sans regarder une seconde la jeune femme, Abel reporta son attention sur les autres et fut soulagé de voir la conversation en arriver enfin au point qui les intéressaient tous. Ce fut à ce moment-là qu’il remarqua le regard assez insistant de l’autre personnalité féminine de la pièce. Abel la rangea presque immédiatement dans la catégorie des femmes séductrices -dont il fallait par essence se méfier- à la façon qu’elle avait de parler, notamment, et de ménager ses effets à chacun de ses tournants de phrases. Oh elle était une conteuse douée, il ne le niait pas… Abel resta silencieux et plutôt captivé par le récit qu’elle fit de sa ville natale. Il y avait des mots qui faisaient mouche chez le spécialiste des architectures cachées qu’il était. Abel finit d’ailleurs par comprendre pourquoi c’était lui qu’on avait convoqué ici, et non pas l’un de ses collègues. S’il s’agissait de bâtir un projet de ce genre, il était en effet le mieux désigné dans son agence.

Friand d’Histoire, Abel écouta sans broncher le récit de la russe. Il fallait bien le connaître pour lire la convoitise qui luisait dans son regard, derrière ses lunettes rondes et ses bras croisés. Son imagination commençait déjà à s’emballer, il fallait dire que Sofya décrivait avec moult détails la ville de son coeur, si bien qu’Abel la visualisait sans mal. Il avait déjà entendu parler de ce genre de villes, elles étaient sources de légende dans les pays de l’Est ou du Moyen-Orient, d’anciennes cultures nomades. Abel avait connu cela dans ses cours, ses lectures, mais il n’avait jamais eu l’occasion de creuser ce sujet fort intéressant. Ces villes itinérantes n’existaient pas en Amérique, et n’étaient les sujets de prédilection que d’obscurs doctorants. La curiosité d’Abel était très vite, et très facilement attirée, lorsque les sujets abordés parlaient à son imagination florissante, aussi hocha t-il la tête quand le ministre lui demanda de confirmer son intérêt. Il ne prit pas encore la parole, pourtant, le laissant finir jusqu’à ce qu’il se tourne vers Isobel. A ce moment-là seulement, Abel glissa un regard vers elle d’une seconde et demi. Voilà donc quel était son rôle dans ce projet, en faire toute la communication auprès du peuple anglais, comme elle avait vanté les mérites de Cosmos. Ce ne serait que le deuxième projet dans lequel ils devraient travailler ensemble, mais à cet instant, Abel était contrarié de devoir collaborer avec elle aussi frontalement. C’était la première fois qu’il se retrouvait à discuter d’un même projet dans le même bureau, ils n’avaient jamais eu à le faire jusqu’ici pour Cosmos.

Pour autant, il ne pouvait pas manquer une telle opportunité pour la simple raison qu’elle faisait partie du projet. Il s’arrangerait plus tard. Remontant les lunettes sur son nez, Abel bougea légèrement dans son fauteuil avant pour prendre la parole :

« J’avais déjà entendu parler de ces villes itinérantes, mais c’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui a vécu dans l’une d’elles. Son regard se posa brièvement sur Sofya. Aux Etats-Unis, elles passent plutôt pour des légendes… Son attention revint sur Leopold. Je dois être honnête avec vous, monsieur le Ministre, à l’heure actuelle, je ne dispose pas de la documentation nécessaire pour vous apporter des études à ce sujet. J’aurai besoin d’un peu de temps pour contacter des sources qui pourraient me fournir… Si miss Belinski dispose de quelconques documents, des plans, des textes ou des photos, je ne dis pas non, évidemment. A vrai dire j’ai surtout besoin d’archives sur la magie qui a produit cette ville. Même si elles ont disparu, il doit exister des analyses faites par des chercheurs à posteriori à ce sujet.  »

Abel était assez optimiste pour le moment, la recherche en architecture s’était beaucoup développée ces dernières années, il ne doutait pas que des bureaux d’études qui pourraient le renseigner devaient exister. Abel reprit la parole avec son calme habituel pour soulever un autre point, qu’il voyait davantage comme un problème :

« A titre purement personnel, je trouve que c’est un projet très intéressant qui mérite d’être creusé. En revanche, monsieur le ministre, si vous me le permettez, je doute que ce soit la meilleure réponse aux demandes actuelles. Comme vous le dites, il y a un réel besoin pressant de logements. En temps de crise, la population a tendance à se montrer frileuse et à chercher les solutions les plus stables… Puis, la population anglaise n’a pas la même culture et la même façon de concevoir l’habitat que les russes, qui sont volontiers plus nomades. Je ne sais pas si une ville itinérante rencontrerait le même succès. »

Le ton d’Abel ne montrait aucune présomption, il était tout à fait ouvert à une opinion contraire. A vrai dire, il était surtout curieux de savoir ce qui motivait le ministre à se lancer dans un tel projet, extravagant, il fallait le dire. Si cela titillait tout à fait l’intérêt de l’archimage, il n’en oubliait pas que l’essence de son métier n’était pas de satisfaire ses lubies personnelles. Qu’en était t-il de Leopold ?


Abel Laveau
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Isobel Lavespère
Isobel LavespèreChargée de communication
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Leopoldgrad [Isobel, Abel, Leopold & Sofya] Icon_minitimeMar 15 Sep 2015 - 0:12
Si la présence d'Abel tendait Isobel, la voix et le récit de Sofya eurent le mérite d'occuper son esprit et de la transporter. Elle écouta attentivement tous les détails de cette ville aux abords enchanteurs qu'elle leur décrivait, ne pouvant s'empêcher malgré elle de faire le rapprochement avec la Nouvelle-Orléans. Ils n'étaient peut-être pas itinérants à l'image de Serliokva mais les deux villes semblaient baignées de légendes, possédées par un esprit qui marquait ses habitants et les visiteurs qui avaient la chance de pouvoir s'aventurer dans leurs rues respectives. Elle ne prit même pas de notes cette fois-ci comme elle en avait l'habitude à chaque réunion, se contentant de porter une oreille attentive à la voix de Sofya, comprenant avant même que les choses ne soient verbalisées ce qu'ils faisaient tous ici. Elle commençait à connaître le Ministre de la Magie à force de travailler sur ses projets et avec lui parfois et qu'il veuille construire une ville était loin d'être étonnant lorsque l'on voyait le personnage. Tous les politiciens cherchaient à marquer l'Histoire de leur nom, beaucoup faisaient d'ailleurs de la politique pour cela : l'attrait du pouvoir allait souvent avec celui d'une image immortelle. Certains d'entre eux se contentaient de donner leurs noms à divers lois et décrets, d'autres étaient bien plus ambitieux, à l'image de leur Ministre.

Une ville itinérante... Bien évidemment que le projet était attirant. C'était novateur dans leurs contrées d'habitudes si traditionnelles, l'Occident manquant singulièrement d'imagination pour sortir des cadres strictes contrairement à d'autres populations magiques plus fantasques qui marquaient les imaginations grâce à leurs inventions. Elle ne savait pas si c'était véritablement réalisable, les documentations ayant été perdues selon Sofya mais si cela l'était, il était certain que cela rentrerait dans la légende. Si elle avait laissé libre cours à sa mauvaise foi - et Dieu savait qu'elle en mourait d'avis - elle aurait pu songer que n'importe quel architecte ferait l'affaire mais pour un projet de cette envergure, il fallait assurément quelqu'un qui puisse porter l'idée. Isy n'avait pas connu la fin des études d'architecture d'Abel, elle était partie avant, mais elle l'avait connu avant et savait à quel point il aimait cela, à quel point il pouvait se passionner par une simple rue cachée par la magie. Elle l'avait beaucoup écouté sur le sujet, pendant des heures, bien que cela ne soit même pas sa tasse de thé, tout simplement parce qu'il en parlait avec tant de passion, un peu à l'image de Sofya et Serliovka, que cela valait le coup d'entendre.

Mais si entendre Abel et Sofya parler de leurs passions était plus qu'intéressant, elle n'était pas certaine que la population du Royaume-Uni soit du même avis. Certes, les arguments apportés par le Ministre était tous recevables - le baby-boom, la hausse du niveau de vie - et elle pouvait en trouver bien d'autres avec un peu de réflexion mais ce qui la questionnait surtout, c'était le coût. Une telle dépense - pas foncièrement nécessaire si ce n'était pour contenter le Ministre - ferait forcément jaser dans les chaumières qui estimaient que les fonds publics seraient mieux dépensés ailleurs. La fermeture du DOM avait suffit pour financer la Milice et la nouvelle organisation du Ministère, une grosse partie des fonds de l'université avait été redirigée vers Skye - ce qui était un relatif secret - et si le Ministère était dans l'ensemble à l'équilibre, une telle construction... Voilà quelque chose que le service communication aurait du mal à faire passer, elle le savait avant même de s'être penchée sur le dossier en détails. Le regard amusé que vrilla le Ministre sur elle en annonçant le patronyme de la future cité tira un léger sourire à Isobel, qui ne put y voir là qu'une - certes délicieuse - tentative de provocation si coutumière et si affectionnée par Monsieur Marchebank. Avec un tel nom, difficile de cacher la véritable volonté qui poussait le Ministère à lancer ce projet : un vrai culte de la personnalité, le mot était dit. Pourtant peu encline à aller dans le sens d'Abel - ne serait-ce que par un principe - elle hocha la tête à ses propos, pesant soigneusement le moindre de ses mots pour exprimer son avis sans pour autant que le Ministre pense qu'elle n'allait pas dans son sens : Isobel ferait son travail dans tous les coups, avec tout le cœur qu'elle pouvait - et savait - mettre à l'ouvrage.

- Je rejoins A... - réflexe - Monsieur Laveau - encore plus étrange - c'est un projet plus qu'intéressant qui ferait du Royaume-Uni le centre de mire des regards de la communauté internationale. On peut le présenter de nombreuses manières différentes, notamment avec l'exposition magique universelle qui aura lieu dans deux ans, mais... N'avez-vous pas peur que la population y voit une dépense faramineuse qui pourrait être mieux investie ailleurs ? Les projets de cette ampleur sont rarement populaires, surtout lorsqu'ils sont aussi personnels.


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Leopold Marchebank
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Leopoldgrad [Isobel, Abel, Leopold & Sofya] Icon_minitimeMar 15 Sep 2015 - 23:06
Le ministre anglais n'était pas un idiot, ni un aveugle. Il n'avait rien du monarque fantasque et susceptible auprès de qui ses conseillers devaient marcher sur des oeufs, de peur de se faire trancher la gorge. Les objections des deux louisianais, il était tout à fait prêt à les entendre, c'était d'ailleurs bien pour cela qu'ils étaient là - mais Leopold ne les avait pas attendus pour penser à cela.

L'image de Leopold était encore aujourd'hui son meilleur atout, en partie grâce au travail de personnes telles qu'Isobel qui avaient su tirer profit de certains aspects de sa personnalité, pour faire oublier ses zones d'ombre. Un visionnaire, une main de fer, une volonté d'acier, une intelligence de stratège et une simplicité, une proximité avec le peuple, voilà ce qu'on avait pu dire à son sujet. Les pleins pouvoirs, il n'y avait pas grand monde pour vouloir le lui reprendre tant que le pays restait libre d'attaques mafieuses, mardoliennes ou mangemortes... Les citoyens de ce pays en avaient vu de toutes les couleurs, ces dernières années, et l'Angleterre était peuplée d'esprits marqués par les guerres et bains de sang. Un homme de l'âge de Leopold avait pu connaître les deux terribles règnes de Voldemort, la lente reconstruction, la menace fantôme des mardoliens et la folie bien palpable d'Ana Sorden, le massacre de la Pleine Lune sanglante, le dimanche sanglant et la guerre des gangs de Bristol... Comment, dans ces conditions, s'offusquer sur la présence d'une milice qui avait fait ses preuves en emplissant les geôles d'Azkaban à la vitesse d'un Eclair de Feu ? Qui, à part une poignée de vieux ouvriers allergiques aux bonnes nouvelles à l'esprit embrumé par la consumeuse, pouvait voir d'un mauvais oeil le départ des Nimbus de Pompadour, le vaccin trouvé à la maladie et l'arrivée de nouveaux habitants, logements et commerces pour revitaliser la ville ? Quant à ses réformes de société, il n'y avait bien que les quelques familles consanguines et poussiéreuses pour déplorer la fin de leur règne sur une société qui n'avait de haute que la taille des piles de gallions qui s'entassaient dans les coffres, gallions jalousement gardés tandis que les classes ouvrières reprisaient les robes des enfants...

Finalement, après la débâcle du MIM et l'impuissance dégagée par ses deux figures de proue, Alan Fiennes et Richard Dalnox, le sorcier moyen était bien content de voir quelqu'un prêt à prendre les choses en main et à resserrer la vis. Bien embêté aurait été l'électeur dans l'isoloir sinon, confronté au dilemme cornélien entre des candidats aussi pâles et dénués d'audace les uns que les autres... Alors oui, Leopold avait réussi à conserver un certain capital de popularité au cours de ce début de mandat, et il leur revenait de le faire fructifier. Mais la popularité n'était pas une fin en soit, elle n'était qu'un moyen, à mettre au service d'une fin - et cette fin, à l'heure actuelle, était Leopoldgrad.

Le sourire de Leopold s'était donc accru à l'entente des réticences d'Abel et Isobel. Voilà le premier test : s'il ne parvenait pas à les convaincre eux, ce n'était pas la peine d'aller plus loin avec cette idée...

"Une dépense faramineuse, oui et non, tout dépend d'où vient l'argent n'est-ce pas ? Il n'est pas dit que l'Etat, et donc le contribuable devra supporter entièrement le coût d'une telle opération. Il s'agit là de faire appel à l'initiative privée. Un tel projet ne braquera pas seulement les projecteurs sur l'Angleterre ou sur le parti mais également sur les courageux sorcières, sorciers et entreprises qui oseront s'y implanter en premier. L'idée est d'attirer les investisseurs, tant anglais qu'étrangers. Je vois de nouveaux logements, oui, mais pas seulement. Vous êtes certainement familiers avec l'architecture moldue, monsieur Laveau ? Ce que les moldus mettent au centre de leurs villes aujourd'hui, ce ne sont plus des lieux de culte ou des écoles mais bel et bien des centres d'affaire. Des commerces et des entreprises. Imaginez... La City de Londres, le quartier de la Défense de Paris... Oubliez Cosmos et Pré-au-Lard, imaginez New York..."

Leopold ouvrit grand ses bras comme pour englober d'immenses gratte-ciel, un sourire aux lèvres.

"Bien sûr, il nous faudra être plus raisonnable en termes de démographie, mais je pense que l'Angleterre aujourd'hui doit se montrer ambitieuse et entrer dans la modernité. En fondant la première ville sorcière avec un quartier d'affaire du monde, nous pourrions devenir extrêmement attractifs. Bien sûr, tout reste à imaginer, mais pourquoi pas une grande université, une réelle université et non pas l'étrange projet magico-moldu du MIM, pourquoi pas un laboratoire de recherche et d'innovation pour lutter contre les maladies magiques, dans la lignée des recherches sur la consumeuse ? Je suis persuadé que de nombreuses entreprises sauraient y voir leur intérêt. A commencer par mon entreprise familiale, Jobarbille, qui aurait parfaitement les moyens d'investir dans un tel projet. "

En réalité, avec sa fortune personnelle, Leopold aurait probablement de quoi construire la ville entière - mais autant ne pas trop attirer l'attention sur ce point. L'origine en était pour le moins occulte.

"La règlementation de l'urbanisme anglais ne permet pas l'implantation d'une nouvelle ville aujourd'hui sur le territoire anglais. J'ai eu une longue réunion avec mon homologue moldu à ce sujet, cela pose de nombreuses difficultés juridiques. La pression foncière moldue est trop importante, sans parler des pertes de terres agricoles, de la préservation des espaces naturels et forestiers... La seule possibilité qui s'offre à nous aujourd'hui, pour planifier les futures constructions sorcières, consiste à agrandir les quartiers magiques existants au sein de villes moldues. Cosmos était une solution temporaire mais le site de Shieffield arrive à saturation et nous ne pourrons aggrandir à l'infini. Vous avez certainement étudié la question, monsieur Laveau, c'est un processus lent et complexe que de créer ou d'étendre un nouveau quartier magique, cela demande énormément d'ingénierie magique, de financements, de négociations avec le maire moldu et j'en passe. Tel est le problème qui se pose à nous aujourd'hui, et voilà où j'en étais rendu lorsque j'ai rencontré miss Belinski. C'est là que l'idée m'est apparu."

La concernée fit mine de saluer en abaissant un chapeau imaginaire.

"Lorsqu'une ville magique est créée, les espaces sont perdus pour les moldus. Soit il est possible d'insérer une surface magique au sein d'une ville, que les moldus ne percevront jamais, c'est le cas de nos quartiers magiques tels le Chemin de Traverse. Mais c'est un processus d'une extrême complexité magique qui ne peut être réalisé pour de trop grands espaces. Soit il faut alors neutraliser les surfaces concernées par des sortilèges repousse-moldu, comme pour Poudlard aujourd'hui. Cette dernière option nous est donc refusée par le ministère moldu, comme dit précédement. Mais la ville itinérante, ce serait l'alternative, la troisième option. D'après miss Belinski, Serliovka se superpose sans aucun problème avec les surfaces moldues, sans être perçue en tant que tel par nos amis non magiques qui peuvent la traverser comme sur... deux plans d'existences différents. Il s'agit de l'une des clefs du mystère que nous devrons trouver, et qui pourrait permettre aux moldus d'accepter sans problème la fondation de notre ville."

Se renversant dans le fauteuil de cuir, Leopold passa une main sur son visage exalté, poussant un soupir après cette longue explication technique.

"Je ne suis pas expert sur ces questions, je vous restitue seulement ce que j'ai compris de mes réunions, mais je pourrai vous mettre en contact avec nos experts du département des mystères, ainsi que nos juristes de la justice magique. Ils vous expliqueront cela mieux que moi."

Détournant son regard d'Abel, il engloba ses trois interlocuteurs, pensif, puis conclut :

"Ce que je vous propose, c'est un rêve. Il nous revient désormais de le rendre réalité... Ou non."
Abel Laveau
Abel LaveauArchimage urbaniste
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Leopoldgrad [Isobel, Abel, Leopold & Sofya] Icon_minitimeVen 25 Sep 2015 - 22:08
Abel se contenta de hocher la tête aux problèmes que soulevaient Isobel. Il partageait le même avis -même si, actuellement, il n’avait pas tellement envie de le reconnaître à voix haute- à savoir que ce projet avait beau être séduisant, il coûterait forcément une fortune à l’Etat, difficilement justifiable aux yeux du grand public. C’était du moins ce qu’il voyait de la situation, avant que Leopold ne prenne la parole. Il fallait concéder une chose à cet homme, c’est qu’il savait défendre son pain quand il le fallait. Peu étonnant qu’il ait été élu à une belle majorité, il savait comment tourner les situations à son avantage. Il écarta la question de l’argent en arguant qu’il comptait le faire financer en partie par des entreprises volontaires pour créer le premier quartier d’affaires magique du pays : une idée ambitieuse, jugeait Abel, mais qui méritait que l’on s’y penche. Le FREE passait pour un parti très novateur, mais l’américain qu’était Abel ne pouvait que se sentir assez blasé en constatant que personne avant Leopold n’avait eu l’idée de faire entrer la société sorcière anglaise dans l’ère de la modernité. Aux Etats-Unis, les sorciers n’avaient pas attendu qu’on les y pousse pour s’aligner sur le mode de vie moldu, l’entreprenariat étant presque un art de vivre. Il était toujours perplexe face à l’attitude des sorciers anglais qui semblaient se complaire dans un temps coincé entre le seizième et le dix-huitième siècle, comme s’il s’agissait là d’un âge d’or à cristalliser dans les moeurs. Exemple saisissant : écrire avec une plume d’oie et de l’encre, sérieusement ? L’entreprise Bic devrait investir dans ce Leopoldgrad, il y avait un marché disponible qui pourrait faire gagner deux heures d’écriture douloureuse à tout élève de Poudlard, pour chaque dissertation.

Mais l’argument le plus convaincant de cette diatribe était celui qui devait suivre, sur la quasi-impossibilité actuelle du tissu urbain sorcier de s’étendre. Abel n’était pas ignorant de ces questions, aux Etats-Unis, le sujet se posait moins, mais nul doute qu’il ne tarderait pas à arriver, dans les prochaines décennies. Dans une ville saturée comme Londres, de petites brèches urbaines étaient les seules solutions pour abriter les sorciers en toute discrétion. Mais elles étaient coûteuses en moyens, et peu généreuses en espace. Quelques lieux s’étaient développés parallèlement, Pré-au-Lard, le seul village sorcier, Bristol qui était sensée être le deuxième foyer magique de population, et pourtant, sur papier, sur une carte, comme elle semblait petite ! Aussi Abel fut particulièrement sensible à l’idée que pointait Leopold, sur cette qualité unique que possédait une ville itinérante : celle de fabriquer deux plans spatio-temporels distincts, superposables, et extensibles sans interdépendance. S’il trouvait un moyen de récréer un tel objet, il tiendrait là une solution fort pertinente pour loger cette population sorcière qui ne cessait d’augmenter -et qui allait bientôt connaître une petite explosion de natalité, avec les récents scandales de potions contraceptives-, tout en préservant le secret magique.

Des perspectives réjouissantes, en somme, et si cela ne se voyait pas vraiment sur son expression qu’il tentait de maîtriser, Leopold avait su trouver les mots pour parler au petit coeur d’archimage urbaniste passionné d’architectures parallèles qu’était Abel. L’homme était malin et bon commercial, sa petite phrase de conclusion un clair appel du pied. Abel décroisa les mains, pour rajuster ses fameuses lunettes sur son nez, sans vraiment attendre avant de livrer sa réponse : les effets théâtraux, pas son style.  

« Je pense que je serais bien stupide de laisser un projet si inédit à quelqu’un d’autre. »

Voilà qui résumait bien ce qu’il pensait. De toute manière, il n’était pas politicien mais un architecte qui travaillait avec le budget qu’on lui débloquait. Si les fonds permettaient de créer l’offre, alors il était prêt à y répondre. L’argumentaire du ministre lui paraissait tangible, d’un point de vue de pure logique. Maintenant, l’accueil du public était une donnée sur laquelle il n’agissait pas directement. Il comprenait mieux la présence d’une professionnelle de la communication telle qu’Isobel, même s'il espérait intérieurement que Leopold ne leur demande pas de travailler ensemble directement.

« Même si concevoir une City pour l’Angleterre magique… C’est peut-être ça qui va le plus effrayer vos électeurs, plus que le coût de l’opération, ne put t-il s’empêcher de glisser, un sourire imperceptible aux lèvres. Mais si on la présente sous l’angle d’une solution révolutionnaire à la congestion des quartiers magiques, au delà du fait que cela serait un futur sujet d’études formidable pour des urbanistes, elle a ses chances de convaincre le public, j’imagine. Et le regard d’Abel luisait de cette étincelle d’intérêt, avant de revenir vers des sujets plus pragmatiques. Comme vous dites, c’est un processus lent et complexe de créer une faille dans le tissu urbain moldu. Mais inventer une ville itinérante… Eh bien, c’est un tel objet de légende, c’est difficile d’estimer ce qu’il faudra déployer, j’imagine qu’il faut anticiper des efforts intellectuels et financiers décuplés. Nous avons un bureau d’études dans notre cabinet qui serait ravi de nouer un partenariat avec vos départements compétents, monsieur le Ministre. Plus il y aura de chercheurs sur ce projet, plus nous aurons de chances de le… rendre réel, répéta t-il. Ce qui l’amenait forcément au sujet qui tenait aisément la place de pire cauchemar des architectes. Vous visez quel délai, pour la livraison du projet ? »

Autant savoir à quoi s’attendre.


Abel Laveau
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Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Leopoldgrad [Isobel, Abel, Leopold & Sofya] Icon_minitimeMer 30 Mar 2016 - 15:14
Lorsque l'archimage accepta de relever le défi, Leopold sut qu'il avait réussi à soulever sa curiosité et à attiser sa convoitise. Ce projet, Abel Laveau allait le vouloir, car il représentait certainement le plus grand challenge de sa carrière et qu'il serait criminel de passer à côté d'une opportunité pareille... Maintenant qu'il avait ferré le poisson, Leopold se sentait parfaitement capable de donner le coup de grâce. Un sourire confiant s'étira sur ses lèvres à l'entente de "la" question, et il annonça le délai comme un abaisse un couperet :

"Trois mois."

Il laissa un silence planer pour laisser ses interlocuteurs assimiler ce délai ridiculement court, qui semblait impossible - mais impossible n'est pas magie... Comme avec le nom, ils se demandaient probablement s'il était sérieux, mais l'attitude assurée du ministre leur fournit bien vite une réponse. Leopold n'avait jamais été aussi sérieux. Il avait trouvé la plus permanente et percutante des façons pour imprimer sa trace sur ce pays : par l'édification d'une ville, une ville fantastique, construite en un temps record et défiant toutes les limites de la technique et de l'imagination. Cette ville grandiose permettrait à son nom de survivre au fil du temps, jusqu'à atteindre le statut de légende...

Façon la plus sure d'atteindre l'éternité.

Désireux de rassurer l'archimage et surtout de lui éviter la crise cardiaque, Leopold ajouta :

"Les premiers bâtiments et le centre ville devront être habitables au premier septembre, mais le reste de la ville pourra bien sûr être construite et peaufinée dans les mois qui suivent. Nous allons mettre de très gros moyens à votre disposition, tant financiers que matériels et magiques. Le département des mystères sera associé aux recherches sur l'itinérance, la directrice Hellsoft sera chargée de vous fournir une équipe avec des Langues-de-Plomb compétents. Quant aux finances, nous nous assureront que la charge sur le contribuable ne sera pas trop élevée. A priori nous devrions notamment pouvoir compter sur de nombreux investisseurs, qui pourront s'établir en échange dans les premiers locaux. Je vais nommer un chargé de projet au Ministère qui sera votre interlocuteur prioritaire ici pour les aspects financiers et administratifs, et qui vous informera très vite du budget et des moyens qui vous seront alloués. Et, bien sûr, Mlle Lavespère se chargera de la communication autour du projet. Enfin, si cela vous semble nécessaire, Miss Belinski pourra vous présenter sa ville natale en Russie."

Cette dernière manifesta son assentiment d'un hochement de tête.

"Le temps sera notre - votre - premier challenge et, vous l'avez compris, la réception de ce projet par le public sera le second. En ce sens, vous travaillerez en étroite collaboration avec Mlle Lavespère pour qu'elle puisse comprendre et promouvoir cette nouvelle ville que nous allons construire", affirma-t-il avec un sourire tranquille, qui trahissait sa foi inébranlable en l'archimage et la chargée de communication. "Avec une bonne coopération, je suis persuadé que nous parviendrons à construire la ville dont nous avons besoin, une ville novatrice, intelligente, qui marquera les esprits. Je vous remercie de votre audace, monsieur Laveau, j'ai toute confiance en vos capacités d'archimage et je sais que vous mènerez ce projet à bien."

Après un dernier échange de questions et réponses sur le projet, le ministre finit par mettre fin à la réunion, largement satisfait. Ils allaient réussir, tout simplement parce que l'échec n'était pas envisageable. Leopoldgrad verrait le jour au 1er septembre 2009. Une nouvelle ville pour un nouveau pays, le pays de Leopold...
RP terminé
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