Et pour le match retour, tu descendras en car. [Miki]

Samedi 14 juin 2008

De mémoire de dragon, personne n’avait jamais utilisé « cool » et « bavboules » dans la même phrase, à vrai dire peu de personnes utilisaient « bavboules » de toute façon. Les gens censés ne l’utilisaient pas parce que c’était une occupation débile et les gens débiles ne l’utilisaient pas trop non plus, puisqu’ils risquaient d’être entendus par des gens censés. Pourtant l’été avait fait son affaire à Poudlard, les oiseaux chantaient et cela semblait donner du courage à toute la flopée de joueurs de bavboules avait osé sortir des cachots où ils se réfugiaient habituellement. Contrairement à ce qu’on pouvait penser, la lumière du soleil n’était pas nocive à ces individus car, si les « sportifs » étaient rejetés par leurs camarades, la comparaison avec les geeks moldus s’arrêtaient là. Les geeks tenaient en se disant qu’un jour ils finiraient par être au-dessus des mecs populaires, les joueurs de bavboules tenaient en… enfin ils tenaient, par magie probablement.
C’était ainsi que pensait Adrian alors qu’il essayait soigneusement d’éviter un groupe de joueurs. Il était tôt, il s’était dit qu’il pourrait aller se dégourdir les jambes. Il avait eu tort, les joueurs de bavboules ne dormaient pas, ils avaient probablement peur, à juste titre, que leurs camarades les étouffent dans leur sommeil.

« Hey ! Tu veux jouer ? »

M…
Il aurait dû faire demi-tour à l’instant où il les avait vus, il avait pêché par excès de confiance et ne devait s’en prendre qu’à lui, mais quand même, la vie était si injuste par moments ! Il se retourna avec un air désolé.
« Désolé, je devais aller voir Londubat, il avait besoin d’aide pour… » S’il ne trouvait pas une idée très vite, il était fichu « … désherber la serre numéro 4, les chardons de feu sont incontrôlables depuis qu’un troisième année a renversé de l’engrais il y a une semaine. » Il prit un air désespéré en levant les yeux au ciel « On pourrait imaginer qu’à treize ans ils peuvent porter un sac, mais il manque manifestement des cours de sport à Poudlard. »
Le Serdaigle le regardait comme s’il cherchait à décerner s’il disait la vérité, mais Adrian ne lui laissa pas le temps de reprendre la parole et se dirigea prestement vers les serres, maintenant il était obligé d’aller y passer un moment.

Au bout d’une heure il décida de retourner au château et croisa à nouveau les ratés. A leur petit groupe s’était rajoutée une Gryffondor, Miki Hatori. Son frère avait un an de plus que lui et il était actuellement en formation pour devenir auror, son père aussi travaillait au ministère, langue de plomb, un truc du genre, pour sa mère… il ne s’en souvenait plus, ça n’avait pas dû le marquer. Il trouvait la jeune fille un peu trop… Gryffondor à son goût, mais il commençait à avoir l’habitude des gens hyperactifs, sans doute encore un problème que les cours de sports pourraient régler. Cependant il trouvait sa famille particulièrement intéressante, ainsi il se força à s’approcher à nouveau des joueurs de bavboules, non sans lancer un regard du genre « tu me proposes de jouer je te fais avaler tes billes » au Serdaigle qui l’avait accosté plus tôt, même son hypocrisie avait des limites.

« Salut Miki, tu gagnes ? »
Il porta ensuite son attention sur la partie, tentant de faire croire qu’il s’intéressait vraiment à ce qui était en train de se passer.

Il y a avait beaucoup de monde dehors aujourd'hui. Cela ne l'aurait pas étonnée si le monde en question n'avait été des joueurs de Bavboules. Mais bien que ce fut surprenant, c'était plutôt réjouissant. Elle pouvait les voir de la fenêtre du couloir, alors elle se mit à courir pour les rejoindre, ne réalisant pas qu'elle n'avait pas pris de quoi jouer. Une fois en bas, elle traversa la cours à toute vitesse pour se retrouver devant les joueurs en question.

« Salut ! Vous allez bien ? » Demanda-t-elle joyeusement.

Il n'y avait aucuns membres de son équipe en vue, mais entre joueurs de Bavboules il n'y avait aucune compétitivité, seulement de la solidarité entre pratiquant de ce sports si injustement incompris. Du moins c'est comme ça que Miki voyait les choses. N'obtenant pas de réponses, elle ne perdit pourtant pas son sourire, et s'accroupit pour observer le match.

Au bout d'une heure, elle commença à s'impatienter. Elle accosta alors un jeune Poufsouffle.

« Dis, est-ce que je pourrais jouer un peu ? Je m'ennuie...»  le supplia-t'elle presque.

Le troisième année semblait hésiter, puis attendrit il lui laissa sa place. Une nouvelle partie allait débuter. Autour d'elle, les autres semblaient soudainement animés d'une compétitivité nouvelle. Ne se sentant pas visée, elle commença à joueur comme si de rien été. Elle ne remarqua pas qu'un Serdaigle semblait la regarder d'un mauvais œil et qu'il visait ses billes en particulier.

« Salut Miki, tu gagnes ? »

Elle se retourna vers son interlocuteur, qui lui disait quelque chose sans qu'elle ne se rappelle vraiment de qui il s'agissait. Elle lui adressa un sourire tout en recentrant son attention sur son jeu.


« Pas vraiment, mais j'essaie. » répondit-elle. « Ils ont un bon niveau ici, ça va pas être facile. Tu connais un peu... ? Désolé mais j'ai oublié ton nom. » fit-elle avec un air coupable.

Il ne put s’empêcher de laisser échapper un petit rire étouffé quand Miki parla du « bon niveau » de ses adversaires, avant de se rendre compte de son erreur, il s’était pourtant promis de ne pas se moquer des ra… élèves qui jouaient tranquillement dans l’herbe. Heureusement la Gryffondor avait continué sa phrase et Adrian tenta de faire passer son rire pour une réaction à son oubli, la date de début ne coïncidait pas, mais avec un peu de chance elle était trop prise par sa partie pour s’en rendre compte.

« Adrian, ravi de faire votre connaissance ! » plaisanta-t-il en lui tendant la main.

Il jeta un rapide coup d’œil à la partie, il ne connaissait pas grand-chose à ce jeu et la seule règle avec laquelle il était familier c’était celle de se mettre à courir quand les batteurs passaient pas loin, à part ça…

« Quand ça explose c’est mauvais ? » demanda-t-il avec une moue peu convaincue.

Il se souvenait qu’une fois Jason avait ramené un de ces trucs à la maison… ce qui constituait, encore aujourd’hui plus de dix ans après l’évènement, un des arguments préférés de Roy contre lui. Dans sa famille c’était plutôt… ce n’était pas grand-chose en fait, mais avec quatre garçons à la maison les matchs de Quidditch étaient toujours très suivis, ce qui rajoutait aux sources potentielles de conflits. Adrian s’était réfugié dans les clubs étrangers, moins de tension, plus de Quidditch, le compte était bon.
Alors qu’un Serdaigle explosait de joie après avoir fait… ce qu’il avait fait, il se demanda de quel genre de famille ces types pouvaient bien venir, dans quel genre de famille pouvait-on déciment annoncer qu’on comptait se mettre aux bavboules ? Peut-être que leur famille n’était même pas au courant ceci dit, c’était leur secret, rangé entre les livres pour adulte et les farces et attrape ils cachaient précieusement leur jeu de bavboules. Oui, ce devait être ça.

« Comment t’en es arrivé à jouer à ça au fait ? »

De mémoire son ainé ne jouait pas aux bavboules, ce n’était donc pas une sorte de tradition familiale, elle avait donc choisi, de son plein gré, d’aller voir le club de joueurs de billes plutôt que celui de Quidditch, décider ainsi de ruiner son entière scolarité relevait du génie. A moins que… non, ils n’oseraient pas… pourtant… Il y avait un âge auquel les élèves étaient désespérément à la recherche d’activités pour s’intégrer et où le Quidditch ne pouvait encore rien pour eux. Les bavbouleurs s’abaissaient-ils à profiter de la faiblesse d’enfants de onze ans ? Les attirant dans leurs filets avant qu’ils ne soient en âge de comprendre les implications de leurs choix, plus vieux ensuite ils n’oseraient plus quitter ce « clan », trop reconnaissant qu’on leur ait, à l’époque, offert un refuge alors qu’on ruinait en fait leur vie pour le simple plaisir d’avoir des gens avec qui jouer. Stockholm, quand tu nous tiens.

HRP:

Concentrée sur sa partie, elle fut néanmoins soulagée de constater que le Septième année ne s'était pas vexé, il se retenait même de pouffer. Il lui tendit la main en se présentant, n'ayant pas compris la plaisanterie, elle lui serra celle-ci en recentrant son attention sur sa partie.

Ce fut à son tour de tiquer légèrement quand il lui demanda  si lorsque ça explosait c'était mauvais signe.

« Oui, c'est plutôt mauvais surtout quand elle t'explose au visage...»  répondit-elle songeuse.

La chose qui la dérangeait c'était l'odeur nauséabonde qui s'en dégageait après coup, mais ensuite qu'elle perde ou pas lui importait peu. Déconcentrée elle ne pu éviter de voir une de ses billes se faire éjecter, encore, par un Serdaigle qui explosa littéralement de joie. Les autres joueurs se contentèrent de le féliciter, puis de le rappeler à l'ordre pour que la partie puisse suivre son cours.
Elle était en train de perdre, heureusement qu'elle n'était pas en Championnat sinon elle ne donnait pas cher de sa peau. Si ses coéquipiers la voyait, ils ne serait sûrement pas contents. A cette pensée elle arbora une moue contrariée.
Elle n'avait pas réalisé qu'il lui avait posé une autre question, et qu'il attendait sûrement une réponse.

« Ah ! Euh... Je sais pas trop, je suppose que le Quidditch était un peu trop violent. Mon frère a bien essayé de me convertir, mais je préfère les Bavboules, c'est un sport beaucoup plus tactique, et on se blesse rarement ? » énonça-t-elle pensive. « T'as jamais voulu essayer ? »


Voilà qu'au moment où elle finissait sa phrase, elle perdait. Elle venait de perdre et au vue des sourires satisfaits des autres joueurs, ça leur faisait plaisir. Ce qu'elle ne remarqua pas, bien évidemment. Elle se leva, rendant sa place au Poufsouffle de tout à l'heure qui était maintenant condamné à attendre que la partie se termine avant de pouvoir rejouer.

« Bon, j'ai perdu. Tu veux bien qu'on continue cette conversation en marchant ? »

Tactique… plus il observait la partie, plus il avait un doute à ce sujet, tout ce qu’il voyait c’était des débiles qui faisaient mumuse avec des babales. De loin cela lui rappelait un peu ce que les moldus appelaient pétanque, il avait pu observer quelques parties en vacances une fois, mais les moldus n’avaient pas trouvé utile de rajouter une odeur nauséabonde quand ils perdaient une balle, ils savaient rester… normaux, pas besoin de rajouter de la puérilité à ce qui n’était déjà pas très élaboré.
Manifestement la partie était mal engagée pour Miki, ce qui semblait ravir ses adversaires, elle était belle la tactique, tous contre la fille, c’en était ridicule. Au moins au Quidditch il y avait deux équipes précisément identifiées et personne d’autre ne venait mettre des bâtons dans les roues des joueurs. Adrian n’était pas un grand fan de Quidditch comme on pouvait en trouver à Poudlard, mais il appréciait ce sport et il appréciait connaître ses adversaires, c’était ça la beauté du sport, un petit monde à part dans lequel on savait qui on affrontait et où l’on avait toutes les cartes en main pour le battre, si même ces certitudes devaient s’effondrer, jouer n’avait plus aucun attrait.
Une fois éliminé le jeu semblait être moins intéressant-si cela était possible- puisqu’elle chercha bien vite à déguerpir, ce qui n’était pas pour déplaire à l’adolescent, s’écarter au plus vite de cette bande de ratés était placé très haut dans sa liste de priorités à l’heure actuelle. Il doutait en revanche qu’ils aient été en train de « converser », tout au mieux avait-il tenté de cacher son mépris alors qu’elle avait essayé de cacher qu’il ma déconcentrait, heureusement elle n’avait pas cherché à lui mettre sa défaite sur le dos et pour cette raison il s’imagina que refuser son invitation aurait été grossier. Il s’arma donc de son plus grand sourire et lui emboita le pas.
Il n’avait aucune idée de ce dont ils pourraient parler et un silence s’installa alors qu’ils s’éloignaient de la source des bruits et des odeurs gênantes. L’heure avait avancé et le parc se remplissait petit à petit, principalement des jeunes. Cherchant à lancer la conversation il se replia sur le sujet qui marchait toujours à Poudlard.

« Alors, tu as profité de cette fin d’année sans examens ? »