Pour une petite fièvre [PV Rachelle Bloomwood]

---------------------------------------------16 janvier 2006-----------------------------------------

Rachelle s'assit à son bureau et relit rapidement la dernière lettre de sa mère où elle la suppliait de prendre des vacances pour noël et de venir la voir, elle et son père. La vérité, c'est qu'elle tenait absolument à lui présenter le neveu de sa voisine, qui était là pour les fêtes. D'après ses dires c'était un homme "tout à fait charmant et pas désagréable à regarder" qui avait fait ses études à l'institut des sortilège de Glasgow et qui travaillait maintenant comme briseur de maléfices pour le ministère.

La jeune femme soupira et, après avoir planté sa plume dans un encrier, commença à rédiger sa réponse. Comme à son habitude, elle se contenta de décliner poliment l'invitation de sa mère, mais intérieurement elle fulminait. elle en avait marre de tous ces rendez-vous camouflés qu'elle essayait de lui décrocher ! Rachelle était assez grande pour s'occuper d'elle toute seule et si elle n'avait personne dans sa vie c'est parce qu'elle était très bien ainsi.

Trop occupée à pester intérieurement contre sa mère, Rachelle n'entendit pas les coups frappés à la porte. Elle sursauta en entendant une voix un peu rauque l'interpeller. Elle leva la tête et aperçut une jeune fille d'une quinzaine d'années qu'elle avait déjà croisé une ou deux fois. Cependant, son nom lui échappait complètement.

La jeune fille lui annonça qu'elle ne se sentait pas très bien, et Rachelle cacha soigneusement le début de sa lettre sous d'autres papier avant de se lever et de s'approcher d'elle. Après tout elle était sans doute censée faire des choses plus sérieuses, des rapports, des fiches de soins, ou des choses comme ça.

Elle posa le dos de sa main sur le front de la jeune fille, qui lui sembla brûlant. La pauvre ne devait vraiment pas être en forme.

"Tu as de la fièvre, tu as mal quelque part en particulier ? Tu es fatiguée ?"

D'un geste de la main, elle l'invita à s'asseoir sur le lit le plus proche. La plupart étaient vides car peu d'élèves étaient restés au château pendant les vacances de noël.
Sophie ! Elle s'appelait Sophie, cela lui revenait maintenant. Elle avait déjà discuté avec la jeune fille une fois, et l'appréciait beaucop. elle avait notamment appris qu'elle se destinait à être guérisseuse, une voix que Rachelle l'avait encouragé à suivre.

La jeune élève assura à Rachelle qu'elle pensait que son état était une petite grippe, ce qui fit sourire la jeune infirmière. La petite avait visé juste. Bien sur, Rachelle n'était pas encore sûre de son diagnostic mais de la fièvre, la fatigue, tout cela laissait penser à un état grippal. Sophie ferait sans doute une bonne guérisseuse. Quand elle était petite Rachelle adorait s'occuper de son petit frère, Ethan, de onze ans son cadet. Chaque été, lorsqu'elle rentrait de Poudlard, elle jouait à la petite maman pendant deux mois. Et il suffisait qu'Ethan éternue pour que Rachelle le traite comme un grand malade et soit aux petits soins.

« Je pense ça parce qu’outre ma fièvre, j’ai surtout une grosse migraine, mais rien d’autre. Enfin, si, j’ai aussi beaucoup de courbatures, alors que je n’ai pas fait d’exercice physique particulier, mais c’est peut-être dû à la fièvre, non ? »

Migraine et courbatures, cela semblait plutôt clair : c'était bien une petite grippe. Une chose était étrange cependant : l'année dernière, à peu près à la même période, Rachelle avait eu au moins une quinzaine d'élèves présentant les mêmes symptômes. La grippe était une maladie contagieuse et quand un l’attrapait, c'était généralement tout son dortoir qui se trouvait à l'infirmerie la semaine suivante. Or Sophie était la seule élève que l'infirmière ai examiné pour un état grippal récemment, mais peut-être que les autres ne tarderait pas à suivre.

Ou alors, Sophie était si fatiguée qu'elle s'était rendu plus vulnérable face au virus, et était donc la seule à l'avoir attrapé. Après tout, elle avait dit qu'elle ne dormait pas beaucoup en ce moment. Rachelle fronça un peu les sourcils à cette pensée. La jeune fille avait l'air d'une élève sérieuse, et en tant qu'aspirante guérisseuse elle était bien placée pour savoir que le sommeil était très important. Alors pourquoi ne dormait-elle pas ?

"Cela ressemble en effet à une petite grippe, tu avais raison. Mais dis moi, pourquoi ne dors-tu pas assez ? Après tout ce sont les vacances, tu devrais en profiter pour te reposer."

Rachelle se souvenait qu'à l'époque où elle était étudiante, la plupart de ses camarades dormaient jusqu'à des heures très avancées pendant les vacances. Elle même s'était plusieurs fois levé bien après midi, ce qui ne lui était plus arrivé depuis des années ! Son adolescence lui semblait si lointaine ! Comme si elle appartenait à une autre vie. Pourtant cela faisait tout juste une dizaine d'années, mais tellement de choses avait changé depuis...

Lorsque Rachelle avait demandé à Sophie pourquoi elle ne dormait pas assez, elle s'était attendu à une réponse classique du genre "J'ai trop de devoirs" ou "Je n'arrive pas à m'endormir parce que mes camarades ronflent." Seulement, la jeune fille sembla hésiter avant de répondre, que pouvait-elle bien avoir à dire de gênant ? Rachelle lui adressa un sourire encourageant pour l'inciter à se confier, après tout elle était là pour ça. En tant qu'infirmière, la jeune femme était à l'écoute des moindres problèmes des élèves, et était de plus tenue de garder ça pour elle.

Sophie lui révéla alors qu'elle était très inquiète pour sa petite sœur, qui avait failli se faire enlever. Depuis l'agression, la pauvre Sophie faisait beaucoup de cauchemars, ce qui l’empêchait de dormir. Elle raconta tout cela très vite, comme si elle essayait de se vider de toute cette histoire qu'elle avait gardé pour elle jusqu'à présent. Rachelle la laissa terminer, elle savait que cela ferait du bien à Sophie de se libérer un peu du poids du secret. Puis elle vint s'asseoir à coté d'elle et posa une main réconfortante sur son épaule.

"C'est tout à fait normal que tu sois inquiète pour ta petite sœur Sophie, mais dis toi bien que tes parents sont là pour veiller sur elle. Il ne faut surtout pas que tu imagines le pire, elle est en sécurité maintenant, pas vrai ?"

La jeune femme comprenait tout à fait sa patiente. Elle même serait bien incapable de fermer un œil si il arrivait le moindre problème à son petit frère Anton. Parfois, elle se disait qu'elle avait tendance à le surprotéger, d'un autre coté le jeune homme était tellement inconscient qu'il en avait bien besoin ! La pauvre Sophie devait se faire un sang d'encre pour sa petite soeur, mais Rachelle ne voyait pas vraiment comment l'aider. L'infirmière eut soudain une idée pour soulager la jeune élève.

"Si tu veux, je peux te donner une potion de sommeil sans rêves, ça éloignera les cauchemars au moins cette nuit, pour que tu puisse te reposer. Mais tu sais que je ne peux pas te la prescrire sur le long terme, ça créerait une dépendance. Il faut que tu apprenne à éloigner tes mauvais rêves toute seule..."

Tout en disant cela, Rachelle se leva pour aller vérifier dans l'armoire si il lui restait de la dite potion. Trois fioles seulement, il faudrait qu'elle en prépare d'autres, c'était un breuvage très utile ! Elle même y avait eut recours un peu trop après la mort de Simon. Pendant des mois elle avait été incapable de s'endormir sans avaler cette potion. Sa mère s'en était rendu compte juste à temps heureusement, Rachelle avait réussit à se débarrasser de cette mauvaise habitude avant que son corps ne devienne dépendant à la potion. Depuis, elle n'y avait plus jamais touché.

L'infirmière fut ravie d'entendre Sophie reconnaitre que ses parents étaient là pour veiller sur sa sœur, et qu’elle ne devait pas s'inquiéter. Rachelle comprenait néanmoins que ce soit difficile, elle même avait beaucoup de mal à ne pas se faire un sang d'encre pour son frère Ethan. Il avait passé ses ASPIC l'année dernière et n'avait validé que peu de matières. Il avait ensuite arrêté ses études et travaillait à mi-temps chez Weasley&Weasley. Ethan passait son temps fourré aux trois balais, changeait de copine comme de chemise et fumait un peu trop, mais d'après lui "Il savait ce qu'il faisait." Les adolescents étaient décidément des créatures bien étranges...

En se tournant vers la jeune Serdaigle, Rachelle se fit la réflexion que Sophie, par bien des aspects, ressemblait plus à une adulte qu'Ethan qui avait pourtant dix-huit ans. La jeune fille était en effet remarquablement mature pour son âge, une qualité qui l'aiderait sans doute si elle prévoyait toujours de faire des études de guérisseuse.

Rachelle proposa une potion de sommeils sans rêves à Sophie en lui rappelant qu'il n'était cependant pas conseillé d'en boire trop. Sa patiente lui assura que de toute façon, elle n'avait pas l'intention de continuer à en prendre après cette nuit car Rachelle avait réussit à lui ouvrir les yeux, ce dont elle la remercia.

L'infirmière était ravie. Voir qu'elle avait réussit à venir en aide à un élève était la plus belle des récompenses à ses yeux.

"Je suis contente que tu te sentes mieux. Il ne faut jamais hésiter à parler de ses problèmes, c'est très important. Si tu les gardes pour toi ils finiront par t'étouffer."

*Et si tu suivais tes propres conseils Rachelle ?*

Pas une fois, pas une seule fois elle n'avait parlé de la mort de Simon. Elle l'avait pleuré toute la nuit le jour de la grande bataille et depuis, plus une seule larme n'avait coulé sur ses joues, pas en public. Parfois elle se disait qu'elle aurait du partager ça avec quelqu'un, mais elle avait le sentiment que c'était trop tard, que c'était enfoui trop loin. Se débarassant de ces lugubres pensées en secouant la tête, Rachelle regarda Sophie un instant avant de lui demander :

"Est-ce que tu veux passer la nuit ici ? Ce serait peut-être plus prudent."

Rachelle pourrait ainsi s'assurer que le sommeil de sa patiente n'était pas troublé et que son état était stable.

Rachelle avait conseillé à Sophie de toujours parler de ses problèmes, car c'était la première étape pour s'en débarrasser. Elle disait très souvent ça aux élèves, beaucoup d'entre eux étaient réservés et complètement refermés sur eux même, et c'était très mauvais. Cela lui semblait évident en tant qu'infirmière et pourtant elle était incapable de suivre ses propres conseils dans sa vie privée. C'était bien plus faciles de s'occuper des soucis et des blessures des autres plutôt que d'affronter les siens.

Sophie répondit qu'elle savait qu'elle aurait du tuer ses soucis dans l’œuf et qu'elle se trouvait irresponsable de ne pas y avoir pensé plus tôt. Un léger sourire nostalgique se dessina sur les lèvres de l'infirmière. Sophie lui rappelait la jeune Rachelle Bloomwood, bien plus mature et responsable que ses camarades du même âge et très dure avec elle-même. Rachelle se souvenait qu'à l'âge de sa jeune patiente, elle était une élève sérieuse et bien plus intéressée par ses bouquins que par les garçons ou les sorties. Parfois elle se disait qu'elle aurait du profiter de sa jeunesse avant que celle-ci ne se termine. Si il y avait bien un âge ou l'on pouvait être irresponsable c'était bien celui de Sophie...

"Ne sois pas trop dure avec toi-même. Tu n'as que quinze ans Sophie, si tu n'es pas irresponsable maintenant tu ne le sauras jamais, tu devrais en profiter."

Rachelle ponctua sa phrase d'un large sourire alors que Sophie acceptait sa proposition de passer la nuit à l'infirmerie. Normalement elle serait sur pieds dès demain, mais si elle se sentait encore mal en se réveillant, l'infirmière lui ferait un mot d'excuse pour qu'elle puisse passer la journée bien au chaud dans son dortoir.

En se dirigeant vers un placard où elle rangeait un peu de vêtements pour les cas comme celui-ci, Rachelle ajouta :

"Tu devrais pouvoir retourner en cours demain, sinon je te ferai un mot. Tu n'as pas de contrôles au moins ?"

La jeune femme avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, beaucoup d'élèves tentaient d'abuser des mots d'excuse pour rater un devoir. Rachelle s'était même faite avoir à quelques reprises, même si en général elle arrivait à reconnaitre les menteurs. Évidement, elle était parfaitement consciente que ce n'était pas le cas de Sophie qui avait tout l'air d'être une élève sérieuse. Elle serait sans doute une excellente guérisseuse.

Sophie répondit qu'elle avait sans douté été formée trop tôt et que c'était sans doute pour ça qu'elle se forçait à être toujours raisonnable. Rachelle comprenait parfaitement, elle-même avait commencé dès l'âge de onze ans à prendre soin de son petit frère Anton, comme une seconde maman, c'est d'ailleurs de là qu'était venue son envie d'être guérisseuse. Elle se demandait d'ailleurs ce qui attirait son élève dans le métier de guérisseur et se promit qu'elle le lui demanderait plus tard.

Rachelle tendit un pyjama à Sophie pour qu'elle puisse se changer avant de dormir. Elle en profita pour plaisanter et lui demander si elle n'avait pas de devoir le lendemain, même si elle savait que ce n'était pas le genre de la jeune fille de vouloir louper un contrôle.

« Normalement, non, je ne crois pas. Sauf si c’est une surprise bien-sûr ! »

"On raconte qu'il faut se méfier des contrôles surprise du Pr. Harris..."

Rachelle ponctua sa phrase d'un clin d’œil à l'intention de sa jeune patiente. Au cours de ses années à Poudlard elle avait pu remarquer que les adolescents avaient souvent beaucoup de mal à parler d'eux-même mais racontaient facilement des histoires sur leur professeurs. Elle ne comptait plus les anecdotes qu'on lui avait raconté sur les différentes enseignants, voire même sur les autres élèves. Mais Sophie n'avait sans doute aucun problème avec le Professeur de sortilège, c'était une élève sérieuse et on racontait que M. Harris aimait beaucoup les Serdaigles...

"En tout cas il te faudra un Optimal à tes BUSE de Sortilèges si tu veux entamer des études pour devenir guérisseuse."

L’infirmière se souvenait très bien à quel point les exigences pour entrer en formation à Ste-Mangouste étaient élevées, et de la panique qu'elle avait ressentit avant ses BUSE et ses ASPIC à l'idée de les rater. Rachelle avait passé des journées et des nuits entières à étudier sans relâche à l'infirmerie et à courir après ses professeurs pour leur poser des questions supplémentaires, mais ça avait finit par payer. Et le plus dur arrivait après Poudlard, les premières années d'études en médicomagie étaient particulièrement difficiles. Parfois Rachelle se demandait si elle s'en serait sortie sans l'aide de Simon ou si elle aurait craqué sous la pression... Elle espérait que Sophie saurait rester plus calme.

Quand Rachelle évoqua en riant les prétendus contrôles surprise du professeur Harris, elle n'imaginait que Sophie prenne sa remarque au sérieux et fut plus que surprise de la voir s'inquiéter. Elle était décidément une élève très sérieuse, peut-être même trop sérieuse, un peu de distraction ne lui ferait pas de mal. L'infirmière s’apprêtait à la rassurer en lui assurant que rater un devoir n’avait rien de très grave quand Sophie se rappela qu'elle n'avait visiblement pas sortilège le lendemain. Voilà qui réglait la question.

La jeune fille se changea ensuite alors que Rachelle abordait le sujet des BUSE, que la plupart des élèves redoutaient. Elle ne comptait plus le nombres d'étudiants qui venaient la voir avant les examens parce qu'ils n'arrivaient plus à dormir où pour lui demander des tonics ou des vitamines, qu'elle leur refusait bien souvent. Elle constata cependant que Sophie semblait très sereine à propos de ses examens.

« Je ne pense pas que ce sera un problème. Mon père m’aide un peu pendant les vacances pour que je sois légèrement au-dessus du niveau, pour m’assurer l’Optimal. Je ne suis pas aussi douée qu’en Potions ou en Botanique, mais je devrais m’en sortir. par contre, je crois que je ne pourrais pas en espérer autant de la Défense
Contre les Forces du Mal »

Le jeune fille se mit à rire et Rachelle se joignit à elle. Décidément, Sophie ressemblait par bien des aspects à la jeune Rachelle Bloomwood qui, durant toute sa scolarité, n'avait presque jamais décroché de bonnes notes en Défense contre les forces du mal. Sans être une catastrophe elle était loin d'être douée en sortilège d'attaque et préférait de loin ceux de guérison. Cette matière avait toujours été sa bête noire, ainsi que les Runes anciennes. Même après quatre ans de cours, elle n'était parvenu à déchiffrer ces fichus symboles ! Elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu'elle aurait sans doute eu de meilleurs résultats si son professeur de l'époque avait ressemblé un peu plus à M. Virtanen...

"Je n'ai jamais été douée en Défense contre les forces du mal, moi non plus...J'ai eu les pires de mes notes dans cette matière, ainsi qu'en Runes anciennes."

Rachelle se fit alors la réflexion que ce n'était certainement pas en parlant uniquement de cours et d'examens qu'elle allait aider Sophie à décompresser. Elle avait sans doute une passion, ou une activité qu'elle aimait pratiqué.

"Tu joues au Quidditch ? demanda-t-elle à la jeune fille avant d'ajouter, comme pour justifier sa question. S'entrainer dehors par un froid pareil pourrait être la cause de ta grippe."

En général, l'infirmière connaissait plutôt bien les joueurs de Quidditch, ils passaient tous par l'infirmerie un jour ou l'autre, c'était un sport dangereux. Mais elle ne se souvenait pas avoir déjà vu Sophie après un match, peut-être ne jouait-elle pas au Quidditch, ou alors elle était suffisament douée pour ne s'être jamais blessée. Rachelle admirait vraiment les élèves qui pratiquaient ce sport, elle avait le vertige et était tout à fait incapable de tenir correctement sur un balais. De plus, ils étaient en général en très bonne conditions physique.

Alors que Rachelle avouait qu'en plus de la Défense contre les Force du Mal, les Runes anciennes avait été son autre matière faible, Sophie lui répondit qu'elle ne suivait pas ce cours. Rachelle s'en était tout de même tiré avec un Acceptable lors des BUSE de Runes mais avait arrêté cette discipline après la cinquième année. La seule épreuve à laquelle elle avait échoué était la Défense contre les Forces du Mal où elle avait reçu un Piètre, et encore, son examinateur avait été généreux ! Sa patiente ajouta alors qu'elle aurait cependant aimé suivre le cours d’Étude des moldus mais qu'elle n'avait droit qu'à deux options.

Réalisant que la conversation tournait un peu trop autours des études et que ce n'était pas la meilleure façon pour aider Sophie à décompresser un peu, Rachelle se mit à parler Quidditch. Elle justifia ce changement de sujet en assurant que s'entrainer dehors avec un tel froid pouvait être la cause de l'état grippal de la jeune fille.

« Oui, je suis Batteuse. Mais niveau entraînement, je ne pense pas que ça joue. Il ne faisait pas aussi froid la dernière fois que je me suis entraînée. Mais j’adore jouer au Quidditch, c’est tellement chouette. »

Sophie avait décidément tout de l'élève modèle. Elle avait l'air d'avoir de très bons résultats, elle faisait partie de l'équipe de Quidditch, et était préfète -comme le laissait comprendre l'insigne sur sa robe- elle ferait sans doute de brillantes études. Le Pr. Harris devait l'adorer ! Lui qui aimait beaucoup les Serdaigles...En regardant Sophie, Rachelle se revoyait presque au même âge, si ce n'était qu'elle n'avait jamais joué au Quidditch.

C'était un sport qu'elle aimait beaucoup. Elle et Simon allaient parfois voir des matchs amateurs l'été. Un petit tournoi était régulièrement organisé du coté de Glasgow et ils aimaient y passer quelques jours. Le visage de l'infirmière s'assombrit quelque peu alors qu'elle repensait à son fiancé mais elle reprit rapidement contenance et se tourna vers Sophie en souriant.

"Tu as de la chance, j'aurais adoré pouvoir faire du Quidditch, mais j'ai terriblement le vertige."

Et ce n'était pas peu dire ! Le simple fait de monter debout sur une chaise lui était difficile ! Il était donc impensable pour Rachelle de jouer au Quidditch, aussi se contentait-elle de regarder les matchs depuis les gradins. Cependant, depuis son arrivée à Poudlard elle n'avait pas pu voir un seul match, il y avait toujours des élèves dont elle devait s'occuper à l'infirmerie.

"Quand aura lieu le prochain match ? Cela fait des années que je n'ai pas pu en voir un !"

Peut-être que cette fois-ci, elle pourrait y assister. Et puis, être déjà sur le terrain pouvait se révéler utile si jamais il y avait des blessés, même si elle espérait que ce ne serait pas le cas.

Alors que Rachelle avouait à Sophie qu'elle ne pouvait pas jouer au Quidditch parce qu'elle avait le vertige, celle-ci répondit qu'il existait sans doute des sortilèges pour atténuer le vertige et qu'elle demanderait à sa maman. La mère de Sophie était-elle médicomage ? Si c'était le cas, Rachelle l'avait peut-être déjà croisé au cours de ses études à Ste-Mangouste. Quoiqu'il en soit, Sophie avait raison, il existait bel et bien un sortilège pour calmer le vertige. L'infirmière l'avait utiliser à plusieurs reprises dans sa jeunesse pour se permettre une petite virée en amoureux dans les airs, mais elle n'avait jamais voulu s'en servir pour jouer au Quidditch.

"Un tel sortilège existe, mais je ne l'ai jamais utilisé pour jouer au Quidditch. Après tout si j'ai le vertige, c'est sans doute que je ne suis pas faite pour voler."

Rachelle sourit en se souvenant avec nostalgie que Simon se moquait souvent de cette philosophie et jugeait qu'il n'était pas bon de se résigner de la sorte. Mais la jeune femme était sure qu'elle disait vrai : les choses n'arrivaient pas sans raison et si elle avait le vertige, ce n'était pas pour qu'elle se lance dans le Quidditch. Et les matchs étaient très agréables à regarder, même depuis les tribunes. Malheureusement, elle n'avait pas pu en voir un seul depuis qu'elle était à Poudlard, elle était toujours occupée à l'infirmerie avec un élève malade ou blessé.

Sophie lui apprit que le prochain match aurait lieu le 11 février, et que Serdaigle affronterait Gryffondor, une équipe dangereuse d'après elle. L'année dernière, Rachelle aurait sans doute encourager Gryffondor car son jeune frère, Ethan, faisait partie de l'équipe mais maintenant qu'Ethan avait quitté Poudlard, son caractère d'ex-Serdaigle pouvait reprendre le dessus. Elle souhaitait donc la victoire à la maison bleue et bronze, même si son poste exigeait une certaine impartialité. Et puis, de ce qu'elle avait entendu, Serdaigle était un peu en retard pour la coupe des quatre maison, une victoire pourrait leur apporter beaucoup.

"J'espère que vous gagnerez le match ! l'encouragea-t-elle avec chaleur, avant de poser un regard sur sa montre, il était déjà tard. Tu veux peut-être dormir maintenant ?"

Rachelle aimait discuter avec les élèves, mais elle ne voulait pas épuiser la jeune Sophie alors que sa fièvre devait déjà la fatiguer. Elle fit venir un verre à elle et y versa le contenu de la fiole de potion de sommeil sans rêve avant de le tendre à la demoiselle. Grâce à ça elle était sûre de passer une nuit paisible, et avec un peu de chance, elle serait complètement rétablie le lendemain.

FIN POUR SHAMEE