Le Deal du moment :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le ...
Voir le deal

Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold]

Jacob Dalhiatus
Jacob DalhiatusDirecteur de Département
Messages : 158
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitimeVen 16 Mai 2014 - 10:39
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] 140516080355127513

15 Mai 2008

Profondément dépité par le rapport d'incident qui venait malencontreusement d'échouer sur son bureau, Jacob Dalhiatus poussa un long soupir afin d'évacuer son ressenti quant au grotesque de la situation. Tout penaud, Gradwell, le chef des Oubliators, se dandinait d'un pied sur l'autre, ne sachant trop comment réagir face à ce long silence médusé. La main de Jacob vint se plaquer sur son front, comme si ce geste dérisoire pouvait chasser les pensées qui germaient dans son cerveau. Le directeur affligé secouait la tête de gauche à droite, encore bien incapable de délivrer sa déception. Finalement ce fut Gradwell, qui au prix d'une petite grimace, finit par briser le mur de silence qui s'était installer entre eux.

"Devons-nous intervenir monsieur le Directeur? La situation semble présenter des risques éventuels, alors peut être que... "

Sans même lui laisser le temps d'achever sa phrase, Jacob Dalhiatus poussa le rapport d'incident sur la surface du bureau, avant de plaquer un index accusateur sur l'une des lignes de son contenu. Le ton impératif que emprunta le Directeur de Département laissa comprendre qu'il ne voulait point souffrir de discussion.

"Monsieur Gradwell, pouvez-vous me lire à voix haute ce qui est écrit à cet endrot? "

Le chef des Oubliators se munit alors de son petit lorgnon, puis la voix quelque peu secouée par la brusque intervention de son directeur, il commença à lire lentement la formule employée par le rapport d'incident.

"... avoir vu un soi-disant démon à longues pattes, venir téter leurs truies... "

"Stop! Dites moi à présent ce que vous pouvez retirer de cette lecture fort instructive ? Il n'y a rien qui vous chagrine? "  

Bien que le ton demeurait encore courtois, l'ombre du mépris planait dans chacun des propos du Directeur. Plus le temps passait, et plus le chef des chef des Oubliators lui devenait insupportable. Ce dernier, sans doute habité par un stress intense qui obscurcissait ses pensées, finit par déclarer une absurdité sans nom.

"Heu... Si... Je vois... Il y a une faute d'orthographe... "longues pattes" doit s'écrire au pluriel. "

Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] 140516090140305042
Jacob se figea, tant il n'osait croire ce qu'il venait d'entendre. Le Directeur ne trouva pas immédiatement les mots pour cracher toute la haine qu'il éprouvait à l'égard de cette imbécile heureux. Mais très vite, le regard de brume de Jacob se transforma en nuage d'éclairs, alors qu'il expédia le rapport au visage de son incompétent chef de service. C'était l'affront de trop, la goutte d'eau qui venait de faire déborder le vase de sa patience.

"Vous n'êtes qu'un sombre abruti! Un incompétent fini! Je ne sais quelle idée saugrenue m'a poussé à vous installer en tant que chef du Bureau des Oubliators! Votre prétendue expérience! Tout ceci n'est que baliverne! Comme si le poids des années pouvait balayer d'un coup de baguette magique toute l'étendue de votre stupidité! "

"Mais... " tenta timidement d'intervenir l

"Il n'y a pas de "mais"! Cela fait trop longtemps que je supporte vos bouffonneries, et vous tolère à un poste dont vous êtes bien incapable d'en assumer les responsabilités! A partir de ce jour, vous n'êtes plus le chef du bureau des Oubliators! D'aucune manière ce rapport d'incident n'aurait dû se retrouver entre mes mains. C'est du ressort du Département de contrôle et de régulation des créatures magiques de s'occuper de ce genre d'affaire! Pensez-vous que les moldus vont croire sur parole les élucubrations d'un couple de fermier? Franchement, un démon à longues pattes téteur de truies! Un peu de sérieux! "

Jacob désigna la porte d'un geste vindicatif, tant il ne voulait plus voir le chef limogé.

"Hors de ma vue! Vous recevrez sous peu une lettre de licenciement, ainsi que les compensations qui vous reviennent de droit pour votre désastreux service. Que les choses soient claires, vous ne faites plus partie des Oubliators. En attendant de nommer quelqu'un d'autre à votre place, et de peur de vous voir commettre un nouvel esclandre, je remettrai moi-même ce rapport d'incident à Monsieur Marchebank. "

Dalhiatus ne prêta pas la moindre attention au désarroi du chef déchu, ce qui l'importait à présent était de remettre au plus vite cette missive au directeur Leopold Marchebank. Si "démon à longues pattes", il y avait, alors le département de régulation des Créatures Magiques devait en être informé sur le champ. Jacob usa directement du réseau de cheminette de son bureau, pour se rendre à l'étage au dessus. Il resta quelque secondes devant la porte du bureau de Leopold Marchebank, puis se décida à frapper. Jacob éprouvait du respect et de l'estime pour le directeur affiliés aux affaires concernant les créatures magiques, essentiellement à cause du fait qu'il avait côtoyé jadis, au Magenmagot, l'arrière grand-mère de celui-ci : la célébrissime Griselda Marchebank. Le peu de fois où Jacob avait fréquenté Leopold, il avait trouvé que ce dernier avait hérité de l'intelligence et de la clairvoyance de l'ancienne présidente de l'Académie des examinateurs magiques. Ce fut donc avec le sourire qu'il franchit le seuil du bureau de Leopold.

"Bonjour monsieur Marchebank. Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour le dérangement, mais je crains qu'une affaire qui nécessite vos compétences se soit égarée par mégarde dans notre département. Il s'agit sans doute d'une broutille, mais prudence s'impose. Tenez, voyez par vous même... "

Le visage redevenu austère, Jacob Dalhiatus glissa alors le rapport d'incident sur le bureau de Leopold...


Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] 190422020911987385
Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
Messages : 872
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitimeDim 18 Mai 2014 - 15:42
La petite flamme du briquet de Leopold vint lécher la feuille de parchemin froissée pour la dévorer en quelques instants. Le vieux directeur rangea son briquet, observa le petit tas de cendres avec satisfaction puis se résolut à le faire disparaître d'un coup de baguette magique. L'habituelle douleur qui lui enserrait la poitrine à chaque manifestation magique se fit sentir mais il l'ignora résolument, se sentant de trop bonne humeur pour céder à la frustration. Leopold avait vécu avec sa maladie toute sa vie, et avait appris à s'en accommoder, en faisant peut-être un meilleur connaisseur du monde magique que ce cher Fiennes lui-même. Son entourage avait fini par se faire à le voir triturer des objets moldus à longueur de temps et à voir sa baguette magique traîner, délaissée, au milieu de ses stylos à bille. Cela lui était néanmoins fortement préjudiciable lorsqu'il s'agissait de manigancer des plans machiavéliques ou faire des choses pas très légales. Fort heureusement, l'argent et le pouvoir lui avaient permis de s'offrir des "amis" bien intentionnés qui pouvaient faire toutes ces choses à sa place... Et il était toujours capable d'exécuter un sort s'il le fallait.

Un fin sourire étirait ses lèvres lorsque son chat se hissa gracieusement sur ses genoux, avant de feuler de satisfaction sous les caresses de son maître. Machiavel sentait toujours quand l'humeur de Leopold était au beau fixe. Le monde lui appartenait, rien ne paraissait lui résister. Rosaleen Lestrange lui avait succombé et il sentait que ses jours de frustration au MIM touchaient à leur fin également. Grâce à ce mystérieux correspondant, ses projets s'étaient brusquement précisés et il allait enfin pouvoir débarrasser l'Angleterre de son fléau actuel, le terrible duo Fiennes-Dalnox... Un frisson d'anticipation parcourut le vieux directeur qui se renversa dans son fauteuil en poussant un long soupir satisfait. Leopold avait le vertige quand il réfléchissait à ce qu'il était en train de fomenter, presque malgré lui.

Gagner du pouvoir, accentuer son contrôle sur le monde, façonner les choses à sa façon avaient toujours été ce à quoi il vouait sa vie, mais jamais jusqu'à présent il n'avait convoité le plus noble des fonctions, celle de ministre de la magie. Tout ce qu'il voulait était dans l'ombre pour mener son parti du moment au pouvoir, tout en occupant un poste qui l'intéressait, qui lui donnait une certaine influence et lui permettait de continuer à trafiquer et à mettre son nez dans les affaires de Jobarbille... Alors pourquoi ce brusque revirement ? Parce qu'il n'avait jamais été satisfait très longtemps par sa condition et que plusieurs années à ce rythme avaient fini par le lasser. Il se sentait bridé par Fiennes de la même façon que sa soeur, bridée à la tête de l'entreprise familiale, perdant de son mordant et de son esprit combatif qu'il lui aimait tant. L'ennui le guettait et l'envie de bousculer ce pays le titillait. L'Angleterre était au bord de la rupture, il le sentait, les scandales se succédaient les uns après les autres et éprouvaient la population, jour après jour. Les mardoliens, Nimbus, Chaudrillon, la pleine lune sanglante... Il s'en faudrait d'un rien pour qu'une petite étincelle vienne mettre le feu aux poudres, et Leopold ne comptait pas s'embraser avec le gouvernement Fiennes... bien au contraire.

Pour gouverner, il fallait être visionnaire, et Leopold avait toujours été bon pour prédire les changements. Ce n'était pas bien sorcier, finalement, et même une espèce de cracmol comme lui pouvait tirer son épingle du jeu avec un peu de jugeote. Pour prévoir les changements, il suffisait de les provoquer, tout simplement, en utilisant tous les atouts à sa disposition. C'était le moment de faire fructifier des années de dur travail et de jeu politique. Leopold le sentait, le pouvoir était à portée de main et il lui suffirait de tendre la main pour s'en emparer. Ce n'était sans doute pas très sage de sa part de le vouloir, lui qui avait tout ce qu'un homme pouvait raisonnablement désirer. Pourquoi se mettre en danger de la sorte ? Parce qu'il était incapable de résister à cette douce et cruelle tentation, tout simplement... Le pouvoir ultime, celui de façonner un pays entier à son image, celui d'influer sur des millions de vie, était à sa disposition. Et il se refusait à ne pas saisir une telle opportunité...

Quelques coups frappés à la porte de son bureau tirèrent Leopold de ses pensées mégalomanes. Le directeur éjecta son chat de ses genoux, épousseta son costume pour en ôter les poils, et dit au visiteur d'entrer. Un sourire ravi étira ses lèvres quand il reconnut son collègue préféré, le directeur du département des accidents et catastrophes magiques. Si Leopold méprisait Fiennes et surtout ce petit arriviste incompétent de Dalnox, il éprouvait une grande estime pour Jacob Dalhiatus, qu'il considérait comme son pair. Jacob était doté d'un ensemble de qualités qui en faisaient un véritable candidat pour obtenir une chose très rare, à savoir le respect et l'approbation de Leopold. Tous deux avaient été à Poudlard en même temps, à quelques années près, et tous deux auraient été de sérieux candidats au poste de second d'Alan Fiennes, étant donné leur grande expérience et leur soutien tant financier que politique au MIM. Sans oublier leur goût commun pour les jeunes et jolies sorcières...

Leopold se leva pour serrer la main de son collègue puis l'invita d'un geste à s'installer face à lui, avant d'écouter Jacob lui exposer la venue de sa visite. Leurs deux départements étaient fréquemment amenés à collaborer, puisque les errances des créatures magiques en terres moldues appelaient souvent l'intervention des oubliators. Il était rare néanmoins que Jacob se déplace en personne, aussi Leopold saisit-il le rapport d'incident en fronçant les sourcils. Avant de se détendre bien vite en lisant le rapport d'incident, un petit rire légèrement moqueur le secouant.

"Un démon à longues-pattes têteur de truies ? Effectivement, pas la peine de déranger le directeur des accidents et catastrophes magiques pour si peu..."

Leopold se leva et se dirigea vers une bibliothèque fixée au mur, sur laquelle trônait une belle encyclopédie ouvragée des créatures magiques. Il la posa face à Jacob, ouvert à la page L. Le dessin d'une sorte de petit cochon aux yeux noirs, à la courte queue et aux longues pattes y figurait, en train de têter une truie.

"Il s'agit là d'un licheur, des créatures assez fréquentes, figurez-vous. Nous avons même une meute de chiens albinos spécifiquement affectée à la tâche de les chasser... Cela ne pose aucun problème, je me chargerai de transmettre le dossier au Service des nuisibles. Je ne pense pas que l'intervention des Oubliator sera nécessaire, les moldus mettront cela sur le compte d'une quelconque superstition. A moins qu'ils ne parviennent à l'attraper, auquel cas je ferai appel à vous, mais j'en doute... Les licheurs ne paient pas de mine, mais ils sont très rapides."

Le directeur repoussa l'encyclopédie et posa le rapport d'indicent sur la pile de ses dossiers urgents, puis considéra l'homme qui lui faisait face. Jacob Dalhiatus... il avait une très bonne première impression de cet homme, mais il ne le connaissait pas au point de savoir s'il pouvait réellement lui faire confiance. Et s'il parvenait à ses fins, il avait besoin de savoir cela. Autant commencer à avancer ses pions le plus tôt possible...

"Bien, puisque vous avez fait le chemin, que diriez-vous d'un petit verre avant de nous remettre au travail ?", suggéra-t-il d'un ton affable, avant de sortir une bouteille de Ragnarov et deux verres de son bureau - instruments indispensables du fin politique. Il était toujours parlant de voir comment les hommes réagissaient face à cet alcool fort distillé par les gobelins, que bien des hommes trouvaient répugnants.

"Comment vont les choses dans votre département ?", demanda-t-il en sondant son collègue du regard. Etait-il aussi mécontent que lui de la tournure des évènements ?
Jacob Dalhiatus
Jacob DalhiatusDirecteur de Département
Messages : 158
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitimeMar 20 Mai 2014 - 11:24
Apparemment la nouvelle de ce "démon téteur de truies" ne paraissait pas inquiéter outre mesure Leopold Marchebank, qui se laissa même aller à un petit rire moqueur pour dédramatiser la situation. Nul doute que dans l'esprit de cet expert en créature, l'identité de cette bestiole incongrue n'était plus un mystère, et qu'il devait d'ores et déjà savoir comment résoudre ce désagrément. Jacob écouta le Directeur de Département de contrôle et de régulation des créatures magiques lui indiquer que cette petite affaire ne nécessitait point le déplacement d'un homme de sa trempe. Dalhiatus émit un léger sourire en coin, avant de justifier sa venue.

"Vous voyez à quoi j'en suis réduis, monsieur Marchebank? Je suis dans l'obligation d'accomplir le travail de ma propre secrétaire. A vouloir trop montrer ses atouts, cette dernière a prit un méchant coup de froid. Mais qui pourrait lui en vouloir de mettre en avant sa féminité? " Jacob lança un petit sourire complice, avant de poursuivre. "En vérité, je profite de cette occasion pour venir m'entretenir avec vous sur d'autres sujets. Mon employée, l'Oubliator Callaghan m'a notamment fait parvenir une demande d'intervention concernant une sombre affaire de gnome de jardin en terre moldue. Mais avant de parler de tout ceci, j'avoue que je suis curieux d'en savoir plus sur ce démon téteur de truies. Je vous en prie, instruisez-moi monsieur Marchebank! "

Léopold ne se fit pas prier plus longtemps, et se dirigea vers sa bibliothèque pour en extirper un imposant ouvrage sur les créatures magiques. Jacob jeta un regard admiratif sur les ornementations de la couverture, et la beauté des illustrations. Chaque page de cette encyclopédie était une œuvre d'art. Dans son for intérieur, Jacob se dit qu'un tel recueil pourrait être le cadeau parfait pour l'anniversaire futur de demi-sœur Mildred. Car cette dernière éprouvait plus d'égards et de compassion pour les créatures animales de tout poil, que pour l'espèce humaine dans son intégralité. Leopold finit par s'arrêter sur la page concernant le démon téteur de truies et qui répondait au nom de Licheur. De toute sa vie, Jacob n'avait jamais vue une chose aussi grotesque, mis à part Richard Dalnox. Parcourant des yeux le descriptif de la créature, le Directeur des Catastrophes magiques se permit alors une raillerie dont il avait le secret. Tout en écoutant les explications de Leopold au sujet de ces créatures étranges, Jacob finit par plaquer son index sur une ligne de la page.

"C'est intéressant... Il est dit que les licheurs sont originaires et vivent essentiellement sur le sol américain. Avant d'intervenir avec votre meute de chiens albinos, peut-être devriez-vous en informer monsieur Dalnox. Ce dernier a la fâcheuse tendance de s'enticher des créatures américaines. Il ne faudrait point blesser par mégarde, l'une de ses nouvelles conquêtes... "

Expédier des  banderilles à l'encontre du petit prince de la politique était l'une de ses activités favorites. Jacob méprisait ouvertement les imbéciles, et Richard Dalnox méritait la palme dans cette catégorie. Dans l'affaire Sorden, sa seule prouesse politique fut celle de voir le vent tourner au bon moment, et de jouer un rôle d'acteur mémorable dans sa résolution. Jacob aurait espéré le voir sombrer avec Miss Jasmin, mais apparemment il disposait d'un ange gardien, en la personne de Alan Fiennes. Comme le niveau dix du ministère, Richard Dalnox représentait les arcanes sacrées du "MIM, made in Fiennes", celles qu'il ne fallait surtout pas égratigner, et malheureux celui qui oserait les conspuer...

Mais en homme libre, Jacob Dalhiatus ne s'en privait pas. Au risque d'être destituer de sa fonction, il n'était pas de ceux qui rangeaient leurs égos aux vestiaires quand il s'agissait de dire des vérités. Comme Leopold Marchebank, il avait participé activement à la victoire du MIM, et voila comment Fiennes le remerciait : En nommant le pire des incapables en second, et en disloquant son département avec l'exclusion du Comité des inventions d'excuses à l'usage des moldus. Même empreinte d'ironie, toute vérité n'était pas bonne à dire dans le gouvernement Fiennes, et se payaient au prix fort.

L'attention de Jacob se reporta à nouveau sur Leopold qui rangeait le rapport d'incident sur une pile de dossier. En hôte attentionné celui-ci lui proposa de trinquer, et de boire un verre de "Ragnarov", un alcool savamment distillé par les gobelins. Jacob connaissait bien cet alcool puissant, pour en consommer régulièrement avec son banquier et ami de Gringotts. En effet, ce dernier, en bon gobelin soucieux de satisfaire les bons clients, lui offrait toujours une coupe de ce breuvage avant d'ouvrir le coffre des Dalhiatus. Si bien que le Ragnarov était devenu synonyme de fortune et contemplation dans l'esprit du riche Jacob. Ce dernier ne tarda point à accepter l'offrande.

"Excellent! Je vous en remercie. Pour ce qui concerne la qualité de leurs digestifs, les gobelins n'ont pas leur pareil. Je lèverai volontiers mon verre en votre santé et celle de votre honorable arrière grand-mère! "

Si Jacob avait beaucoup d'estime pour Griselda Marchebank, il en avait tout autant pour son petit-fils. Leopold disposait de bon nombre de qualités qui pourrait faire de lui un très grand dirigeant du monde sorcier. Mais s'en rendait-il compte lui même? Sans doute, même s'il devait faire profil bas pour ne point écorner les ambitions des autres politiques. D'un certain coté, Jacob l'admirait pour ses qualités d'orateurs et sa clairvoyance. Lui, l'homme de l'ombre admirait Leopold, cet homme qui rayonnait quand il s'agissait de se mettre dans la lumière. A eux deux, ils pourraient former une incroyable machine politique, aussi complémentaire que efficace. Dalhiatus ne voyait chez Leopold qu'un seul défaut, celui de s'être ranger derrière des politiciens moins doués que lui, n'hésitant point à louvoyer, sans assumer ses responsabilités au moment opportun. Était-ce un manque d'ambition de sa part? Un acte purement réfléchi? Une stratégie? Autant de mystère auquel il ne pouvait pas répondre, lui qui d'ordinaire se faisait toujours une idée rapide et précise sur les individus qu'il côtoyait. Mais Leopold Marchebank était une personnalité bien à part. Bien plus complexe que la majorité de ses semblables.

Voila qu'il posait une question bien moins innocente qu'il n'y paraissait de prime abord. Le "Comment vont les choses dans votre département?" n'avait pour seul but que de prendre la température, et de pouvoir atteindre le ressenti intime de Jacob sur la manière dont Fiennes menait son gouvernement. Fallait-il se méfier? Ne point dévoiler ses cartes? Jacob Dalhiatus ne craignait pas grand monde. Peut être était-ce une arme à double tranchant, mais à vrai dire il se sentait autant en confiance avec Leopold qu'il l'avait été avec Griselda. Il se lança alors dans un monologue.

"A l'instar d'un Candide de Voltaire, je devrai vous répondre que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Monsieur Fiennes se délecterait de cette réponse, et je ne risquerait point de heurter les bonnes consciences du MIM. Mais est-ce vraiment ce que vous voulez entendre monsieur Marchebank? "

Leopold saisit son verre de Ragnarov, de manière à en déguster une gorgée, jetant un petit regard interrogateur à Leopold, puis il continua de s'exprimer sur la question.

"Pour être totalement sincère avec vous, je ne me retrouve nullement dans les desseins actuels de monsieur Fiennes. Comme vous le savez, j'ai activement participé à la victoire du MIM, car je me sentais investis d'une noble mission : celle d'ouvrir le monde sorcier à la cause moldue. Quelle plus noble idéologie que celle-ci? Je pensais sincèrement être du coté de ceux qui œuvraient pour le bien du monde sorcier, et qui prépareraient le monde sorcier à faire un premier pas en direction d'une levée du secret magique. Non pas de manière irréfléchie et violente comme ces maudits mardoliens, mais avec patience, clairvoyance, sagesse et maitrise... "

Jacob Dalhiatus secoua alors lentement la tête...

"Mais voilà... Avant de pouvoir accueillir des nouveaux invités dans sa propre maison, il faut encore savoir balayer devant sa porte. Et je doute que l'inertie actuelle et les scandales à répétition qui secouent le monde sorcier plaident en faveur de mon idéologie première. Tout est utopie, tant que nous ne ferons pas le ménage de circonstance dans le monde sorcier, et au sein même de notre ministère... "

Après un long regard appuyé, Jacob poursuivit ses explications.

"Je suis un homme de conviction, monsieur Marchebank. Au sein de mon département, je me battrai jusqu'au bout pour ce qui me semble juste et pour sauvegarder les populations des catastrophes magiques. Ma conscience professionnelle m'y oblige! Mais forcé de constater, que monsieur Fiennes ne me donne pas les armes adéquates qui puissent favoriser l'équilibre et la bonne marche de mes fonctions. Je passe mon temps à envoyer des hiboux aux autres départements, plutôt que de pouvoir traiter efficacement les dossiers en urgence. Il n'y a plus d'unité, tout est fractionné, sans personne qui puisse nous rassembler... "

Jacob balaya lentement la mèche qui venait de retomber sur son visage, alors qu'il parlait exprimait son ressenti sur la politique actuelle du MIM. Enfin, il finit par se libérer d'une pensée qui l'assaillait depuis trop longtemps.

"Monsieur Marchebank, peut-être trouvez-vous que je me laisse aller au catastrophisme, mais mon intuition ne m'a jamais trahie. Nous sommes actuellement sur un navire en train de sombrer dans les abysses les plus obscures de l'océan, et personnellement je n'ai ni l'envie ni la volonté de rester auprès du capitaine et de son second dans ce naufrage... Que dois-je faire alors? Démissionner, abandonner? Cela ne me ressemble pas. Je préfère encore lutter contre le courant et les vagues contraires que de renoncer à mes engagements! " Jacob marqua un léger silence, avant d'interroger Leopold. "Et qu'en est-il de vous, monsieur Marchebank? Êtes-vous le plus heureux des hommes dans le meilleur des mondes possibles? "

Jacob venait de se libérer la conscience de nombreux non-dits, et il ne le regretait nullement. Peut-être que Leopold le condamnerait pour cette franchise qui allait à l'encontre des préceptes de fausse unité dicté par Alan Fiennes, mais Jacob s'en fichait. Sa liberté de pensée ne supportait aucun carcan...


Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] 190422020911987385
Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
Messages : 872
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitimeVen 23 Mai 2014 - 15:59
Leopold savoura sa gorgée d'alcool en posant un regard appréciateur sur son interlocuteur. Il fallait vraiment qu'il commence à passer plus de temps avec Jacob Dalhiatus, celui-ci se révélait être une véritable source de divertissement, que ce soient les remarques graveleuses sur sa secrétaire, les traits d'esprits à l'égard de Dalnox ou son goût des bonnes choses, telles que l'alcool gobelin... Mais là où Jacob marquait le plus de points auprès de Leopold, c'était lorsqu'il évoquait son arrière grand-mère. Quiconque appréciait Griselda bénéficiait aussitôt d'un a priori positif chez Leopold... C'était une femme incroyable à la longévité toute aussi extraordinaire, que Leopold espérait avoir hérité - mais quelque chose lui disait qu'il vivait trop dangereusement pour vivre à travers les siècles.

La conversation dériva bien vite du sujet initial, car les deux hommes avaient plus importantes préoccupations que les terribles démons têteurs de truies. Quand Jacob lui demanda ce qu'il avait envie d'entendre, Leopold se contenta d'un petit sourire en coin, signe qu'il ne comptait pas abattre ses cartes le premier. S'il avait l'impression d'avoir décelé en Jacob un alter-ego, tout aussi mécontent que lui du gouvernement qu'ils avaient porté au pouvoir, Leopold était bien trop familier avec la traîtrise et les coups bas en politique pour se dévoiler trop rapidement.  Heureusement pour l'avancée de leur discussion, Jacob ne sembla pas aussi timide puisqu'il ne se formalisa pas de son silence, et entreprit d'exposer très clairement ses opinions. Presque surpris par ces confessions si promptes à à être faites, Leopold écouta attentivement le discours de son collègue, dissimulant ses pensées derrière un visage pensif. 

Voilà qui en disait long sur Jacob, sur ses opinions ainsi que sur son caractère. Leopold découvrait ainsi un homme de convictions, d'idéaux, un homme franc et sincère, assez éloigné de lui en cela car s'il y avait bien quelque chose de malléable chez Leopold, c'était ses convictions. Bien sûr, des années dans le monde des affaires et de la politique avaient laissé des traces chez lui et il avait fini par se forger une certaine idéologie, mais finalement, il se savait capable de tout pour parvenir à ses buts et il savait qu'il n'hésiterait pas à se détourner de ses opinions si cela pouvait lui procurer quelque chose. Leopold avait sa petite idée sur la façon de rendre ce pays meilleur, mais avait-il réellement envie d'un pays meilleur ? C'était là un but bien trop altruiste et désintéressé pour quelqu'un dont l'objectif suprême n'était ni l'accomplissement, ni le bonheur, mais bel et bien le pouvoir...

En revanche, Leopold se reconnaissait plus dans l'amertume qui transparaissait des propos de son collègue. La métaphore du bateau en train de sombrer s'appliquait tout à fait à leur situation, à ses yeux, et s'il ne comptait pas être le rat qui quitte le navire, pourquoi pas une mutinerie, pour le faire changer de cap ? Le directeur considéra un instant son collègue avant de répondre d'une voix mesurée :

"Que pourrais-je ajouter ? Vous avez parfaitement bien résumé la situation. Ce gouvernement file droit à la catastrophe. Fiennes est normalement assez intelligent pour déceler les signes du mécontentement global, mais il est aveuglé par Dalnox qui dirige nos forces de sécurité avec la poigne et le discernement d'un Poufsouffle."

Le mépris était perceptible dans la voix de Leopold. 

"Mon département ne se porte pas bien cette année, tous les financements sont allés au DOM et on voit ce que ça donne avec les loups-garous. Je vous le dit, Jacob, nous ne sommes pas loin de la catastrophe. Notre population est à bout, les masses s'agitent, il n'y a pas pire que des scandales sanitaires pour soulever les foules... Et le MIM est fractionné, c'est clair. Nombreux sont les militants et soutiens du parti qui approuveraient vos propos, Jacob, j'ai envoyé quelques amis à moi sonder les partisans et cela ressort clairement."

Leopold posa les coudes sur son bureau et s'avança légèrement, avant de vriller son regard sombre sur son interlocuteur. 

"Je ne compte pas rester inactif ni baisser les bras. Je n'ai pas quitté l'APPEL pour le MIM pour me retrouver entravé par un Ministre duquel je me sens désolidarisé, ni pour mettre à terme des politiques que je ne cautionne pas. Quel que soit le parti auquel j'ai pu me rattacher par le passé, j'ai toujours conservé ma liberté d'action, et c'est quelque chose dont je me trouve aujourd'hui privé. Cela ne peut pas durer."

Se renfonçant dans son fauteuil, Leopold poursuivit :

"Vous l'avez dit, ce pays a clairement besoin d'un nouveau leader, d'une nouvelle direction. Mais se lancer sur cette voie là demande du courage, de l'audace... et une certaine amoralité toute politique, que je possède certainement, mais que certains pourraient condamner. Parce qu'ils ne comprennent pas qu'il n'y a pas de place pour les bons sentiments, au sommet de l'Etat..." 

Il ne poursuivit pas, considérant qu'il s'était suffisamment dévoilé ainsi auprès de Jacob. Ce que son interlocuteur ne savait pas, c'était qu'il avait dores et déjà un plan, dont il ne pouvait se permettre le luxe de dévoiler l'existence. Que Jacob partage son mécontentement ne signifiait pas qu'il approuverait les méthodes implacables de Leopold, ni même qu'il n'avait pas lui-même des ambitions équivalentes.

"Mais vous êtes un homme de convictions, mon cher Jacob, d'après vos propres dires. Quelle serait selon vous la meilleure façon de se sortir de ce marasme avant que la situation ne dérape ?", le sonda-t-il prudemment. 
Jacob Dalhiatus
Jacob DalhiatusDirecteur de Département
Messages : 158
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitimeMer 28 Mai 2014 - 11:27
Jacob esquissa un petit sourire rusé quand Leopold dévoila enfin ses ambitions secrètes. Même prononcées à demi-mot, elles témoignaient du fait que le directeur du Département de Contrôle et de régulation des Créatures Magiques murissait une réflexion de longues dates sur l'effondrement du système Fiennes, et sur son éventuel remplacement. Ainsi il avait sondé des membres du Parti pour connaitre leurs opinions? En voila un bon travail. Cette révélation avait de quoi mettre du baume au cœur d'un Jacob qui se sentait tout à coup moins seul dans ses conspirations secrètes. En homme intelligent, Jacob n'avait jamais osé prendre les devants, car il savait pertinemment qu'il ne rallierait pas grand monde à sa cause. Communication et persuasion n'était pas forcement son fort, ni même le fait d'endosser le rôle de leader politique. C'est dans l'ombre qu'il excellait et c'est dans l'ombre qu'il resterait!

Leopold Marchebank se sentait-il l'âme d'un chef? Se rendait-il seulement compte des risques que pouvaient engendrer le fait de trahir Alan Fiennes. Ce dernier était une machine politique, qui n'hésiterait pas à flinguer la carrière du premier qui oserait se dresser à l'encontre de ses ambitions. Soit Leopold agissait de manière inconsciente, soit il avait réellement un plan en tête. Jacob opta très vite pour cette seconde solution, tant il ne pouvait pas imaginer l'héritier intellectuel de Griselda agir sans discernement...
Lentement Jacob but une gorgée de l'alcool Gobelin. En politique, le silence était un précieux allié, qui pouvait autant délier les langues que protéger ses arrières pensées. Jacob se contenta de répondre de manière faussement désinvolte à la question de Léopold.

" Monsieur Marchebank, la vraie question qui s'impose, est celle de savoir jusqu'à où seriez-vous prêt à aller pour sortir de ce marasme politique? En usant de métaphores, la problématique que vous suggérez est de savoir si je serai en mesure de vous soutenir dans votre tentative pour couper la tête à monsieur Fiennes? Et qui de mieux que vous pourrait promettre des lendemains enchanteurs. N'est-ce point cela que vous essayer de me faire dire, monsieur Marchebank? "

Jacob resta de marbre, faisant tournoyer le breuvage alcoolisé dans son verre durant des secondes qui parurent interminables. Il finit par prendre la parole sur un ton qui tenait plus de la parabole biblique que d'un simple discours de courtoisie.

"Vous savez monsieur Marchebank, quand je trouve le temps long j'ai tendance à m'adonner à la lecture. Je suis capable de lire tout et n'importe quoi, tant que cela m'aide à passer le temps. Et il se trouve que le nuit dernière, ne trouvant point le sommeil, je me suis entiché d'un livre de William Elford Leach; Un éminent zoologiste moldu qui a écrit un recueil entier, sur une petite bestiole appartenant à la famille des arachnides acariens, et connu plus communément sous le nom de "tique". C'est étonnant à quel point cette satanée petite araignée suceuse de sang peut s'avérer néfaste! Autant pour l'homme que pour l'animal... "

Jacob croisa ses jambes, tout en faisant mine d'épousseter un instant l'accoudoir de son fauteuil. Avant de poursuivre sa petite anecdote pas si innocente qu'il n'y paraissait de prime abord.

"Mais vous savez quoi? Le pire avec cette bestiole est de pouvoir s'en débarrasser définitivement. Une fois agrippée dans la chair, elle demeure très difficile à déloger. Si vous tentez de l'extirper de force, la tête s'arrachera et restera plongée dans la plaie, qui finira par suppurer et provoquer maladie et infection. Bref, il n'y a pas trente-six moyens pour se débarrasser efficacement de cet encombrant parasite. La meilleure solution réside dans le fait de l'endormir avec de l'Ether afin de pouvoir en retirer le corps dans son intégralité, et s'assurer ainsi aucune forme d'infection. Vous comprenez ce que j'essaie de vous dire, monsieur Marchebank, pour éviter le moindre désagrément, tout doit disparaitre dans le processus d'élimination... "

Jacob lança alors un regard implacable à Leopold.

"Et il en va de même avec Monsieur Fiennes, c'est un adversaire politique des plus coriaces qui possède de nombreuses ramifications au sein du gouvernement. Dalnox et j'en passe d'autres! L'attaquer de front serait pure folie, et vous pouvez être certain que Fiennes vous le ferait payer au centuple. Comment faire? Il faudrait je pense l'endormir, gagner sa confiance, de manière à pouvoir le frapper indirectement au moment le plus opportun. Mais n'oubliez pas une chose monsieur Marchebank, Fiennes n'est pas qu'un simple homme politique, c'est bien plus que cela! Derrière sa modeste personne se cache quelque chose de bien plus important, et d'infiniment plus puissant... " Jacob émit un petit sourire en coin, avant de révéler le fin fond de sa pensée. "Le Peuple! Oui, le Peuple, cet amas de moutons serviles ne demandant qu'à suivre un berger! Il se trouve que Monsieur Fiennes endosse ce rôle pour l'heure, puisqu'il est le garant du vote des électeurs. En cela il s'avère bien plus légitime que nul autre! Alors je suppose que pour vous débarrasser de manière efficace des parasites qui polluent le MIM, il vous faudrait remporter l'oipinion du peuple lui-même... "

Jacob entrecroisa ses doigts, et jaugea un instant son confrère politique.

"L'opinion est aussi variable que le vent. Un scandale de plus et Alan Fiennes et ses sbires pourraient perdre définitivement toute forme de crédibilité aux yeux de la masse populaire. A vous d'être opportuniste, et d'avoir une longueur d'avance sur vos adversaires. Un homme averti en vaut deux, et il suffirait d'une malheureuse petite étincelle pour que le monde magique s'embrase dans son intégralité. De là à dire que je souhaite qu'une tragédie se produise dans ce pays, il n'y a qu'un pas que je pourrai, je vous l'avoue, allègrement franchir... " Jacob marqua un temps d'arrêt avant d'ajouter : "Parfois, pour bâtir un monde plus juste, quelques sacrifices peuvent s'avérer nécessaires... "

D'une discussion engagée, le ton venait clairement de dériver dans la conspiration la plus pure. Mais ce que Jacob ignorait encore, c'est que Leopold avait franchit la ligne des interdits depuis bien plus longtemps que lui.


Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] 190422020911987385
Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
Messages : 872
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitimeMer 28 Mai 2014 - 12:03
Leopold écouta avec attention la réponse de Jacob, approuvant d'un hochement de tête sa métaphore de la tique. Mais que pouvait-il tirer de tout cela ? Si les dernières paroles de son collègue laissaient entendre qu'ils étaient sur la même longueur d'onde, Leopold ne tenait pas à sauter aux conclusions trop vite. Jacob mentionnait le peuple, le jeu politique, et la façon dont il faudrait éviter de confronter Fiennes de face... De toute évidence, s'il avait fait un pas dans la direction de Leopold, il n'en était pas encore arrivé au même stade de conspiration que lui. Leopold n'avait pas l'intention de s'épuiser dans un combat politique contre un homme plus jeune et plus légitime que lui. Fiennes était devenu gênant pour lui et il comptait bien s'en débarrasser, l'écraser comme la fourmi qu'il était. C'était ainsi qu'il avait toujours procédé et il ne comptait pas changer de mode opératoire sous prétexte que sa cible était Ministre... Restait à savoir s'il pouvait se risquer à faire entrer Jacob Dalhiatus dans ses complots. Rien n'était moins sur...

"Je pense que vous avez raison. Vous savez, je n'ai jamais accordé grande attention à l'art de la divination, je trouve que l'art de lire dans les boules de cristal ou autres feuilles de thé pour y voir des signes ne sont que pures balivernes. Pourtant, cela ne m'a jamais empêché d'être clairvoyant et d'anticiper les changements. Car après tout, le changement, ça se provoque... Mon troisième oeil est ouvert, voyez-vous, et je suis persuadé que la tragédie à laquelle vous aspirez n'est pas loin. Il suffira d'une étincelle pour embraser le peuple et, vous l'avez si bien dit, pour provoquer un drame. Si je me sens prêt à l'utiliser pour tirer mon épingle du jeu, tel le politique opportuniste que je suis ? Oui, plus prêt que jamais."

Se levant de son fauteuil, Leopod commença à faire les cent pas, le visage sombre. Tout dans son attitude, comme dans son discours, indiquait la détermination qui l'habitait.

"Je n'ai jamais convoité cette fonction jusqu'à présent mais je ne peux supporter de laisser des incapables faire ce que je ferais mieux moi-même. Apporter mon soutien à des idéalistes et des hommes qui, certes, sont charismatiques mais manquent singulièrement de réalisme et d'ambition... Ce n'est plus supportable. Je sais que j'ai la carrure pour assumer la charge de Ministre de la magie. Je sais également que je dois sortir de l'ombre du MIM pour ce faire... Le peuple s'est déjà désolidarisé de Fiennes, du parti en général. Il est prêt à suivre un nouveau berger, simplement, il n'en a pas encore l'envie. Car les élections sont loin, car la compétition est trop faible... Il faut leur montrer toutes leurs options. Les élections peuvent être anticipées. Un nouveau candidat peut surgir de l'ombre. Qui sait ? Cela ne serait pas la première fois... Certes, les temps étaient sombres à l'époque, mais ne le sont-ils pas aujourd'hui ? Le seul problème étant que tout le monde ne perçoit pas encore l'obscurité... Il suffit de le leur montrer."

Leopold s'arrêta de marcher pour venir poser les mains sur son bureau et plonger un regard inquisiteur dans celui de son collègue. L'enjeu était trop important, Jacob était venu de lui-même à Leopold et il se refusait à laisser passer une opportunité pareille. S'il tenait là l'un des piliers de son futur pouvoir, il devait le savoir, pour placer Jacob sous sa coupe le plus tôt possible.

"Ma question, mon cher Jacob, est de savoir quels sacrifices vous seriez prêts à faire... Comment vous y prendriez-vous pour prendre le contrôle sur une ruche ? Sacrifiriez-vous quelques abeilles ? Serait-ce réellement pertinent ? Ou bien... Vous en prendriez-vous directement la reine ?"

Un sombre sourire étira les lèvres de Leopold, tandis qu'il sondait Jacob du regard. L'idée était donc avancée, par le biais de la méthaphore animale, qui semblait être leur mode de communication. Sans doute était-ce dangereux, dans le cas où Jacob, tout opportuniste qu'il soit, ne partage pas ses méthodes extrêmes. Sans doute verrait-il la marque de Leopold, à la lumière de cette conversation, le jour où Fiennes tomberait... Mais il serait trop tard alors pour réagir, et Leopold saurait le faire taire le cas échéant.
Jacob Dalhiatus
Jacob DalhiatusDirecteur de Département
Messages : 158
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitimeVen 30 Mai 2014 - 10:07
Plus les minutes avançaient, et plus la discussion prenait une tournure inattendue et fascinante. Jacob ne boudait plus son plaisir et ses fines lèvres pincées se soulevèrent alors que Leopold usa également d'une métaphore pour le questionner sur les sacrifices qu'il serait prêt à entreprendre pour détruire cette ruche du MIM, devenue si inhospitalière pour les deux hommes. Leopold Marchebank était un homme d'esprit qui avait le mérite de savoir cerner l'instant idéal où il fallait avancer ses pions sur l'échiquier. Aussi fin stratège que bon orateur, il ne lui manquait que d'asseoir de bonnes alliances pour s'emparer des rênes du pouvoir. Jacob entrevoyait en lui toutes les qualités et la détermination qui sortiraient le monde magique du marasme dans lequel il venait de s'embourber. Mais avec Fiennes et sa cohorte d'imbéciles à la tête du Ministère, le monde magique allait se priver d'un grand homme. Nul doute que le MIM et toutes les petites abeilles besogneuses qui gravitaient autours du Parti, allaient être aspirer par la chute de leur leader Fiennes. Jacob se sentait comme un frelon éprit de liberté, et qui ne souhaitait qu'une chose : Pouvoir s'envoler hors de cette ruche bourdonnante et sur le point de s'effondrer. C'est avec cette volonté en tête qu'il choisit lui aussi de dévoiler son jeu. Petit à petit, Jacob avançait lui aussi, ses cartes maitresses...

Mais comme à son habitude, Jacob procédait avec prudence, se cachant toujours derrière un humour subtil pour masquer ses véritables volontés. Pas à pas, il se dirigeait invariablement vers une alliance inéluctable qui mettrait sans doute à mal l'hégémonie de Fiennes. Mais qui pouvait également s'avérer dangereuse pour son poste au Ministère, et sa petite vie devenue routinière. Mais ne valait-il pas mieux suivre ses convictions, plutôt que de vivre dans la coercition? Jacob trancha très vite sur la question.

"Vous voulez vous reconvertir dans l'apiculture Monsieur Marchebank? Quelle charmante idée! Vous devez probablement savoir que l'avenir de l'homme réside dans la destinée des abeilles, donc je ne peux que vous inciter à poursuivre dans cette voie. Il se trouve que j'en connais un rayon en matière de ruche, et je pense pouvoir vous aider à dompter les petites abeilles qui la peuplent. Je vois même trois méthodes... "

Jacob reposa son verre vide sur le bureau de Leopold avant de détailler les différents cheminements machiavéliques qui conduisaient vers les hautes sphères du pouvoir absolu.

"La première d'entre elles que je caractériserais de "méthode douce", est exactement celle que vous êtes en train d'entreprendre sur ma personne! Vous tâtonner dans l'obscurité de la ruche afin de trouver des alliances avec d'autres petites abeilles, qui comme vous aimeraient pouvoir éjecter le bourdon imposteur qui siège sur le trône. Je suis loin d'être un imbécile, et je suppose que vous avez d'ores et déjà cerné qui seraient avec vous, et qui seraient contre vous. C'est une méthode empreinte de sagesse et de subtilité, mais qui je pense s'avérera fort inutile dans le cas présent. Car d'une, elle demande du temps et une patience que nous ne disposons plus, le sablier de nos ambitions respectives étant déjà retourné depuis trop longtemps. De plus, cette méthode à elle seule ne vous aidera point à renverser la légitimité de Fiennes, car ce dernier ne se privera pas de vous affubler d'une image de traitre qui vous collera à la peau. Et croyez-moi, le peuple n'aime pas quand on lui raconte des histoires, dans lesquelles les félons sortent victorieux du gentil suzerain. Fiennes est un homme intelligent, il sait manipuler l'opinion et ne se privera point de vous trainer dans la boue. Cette stratégie en elle-même est donc à exclure... "

Jacob joua le rôle d'échanson pour Leopold, se permettant alors de lui resservir un autre verre du subtil alcool gobelin. Le Directeur des Catastrophes Magiques conserva un instant la bouteille entre les mains, préférant délivrer son point de vue plutôt que de remplir son verre à son tour.

"Une autre méthode, bien plus efficace, serait de donner un bon coup de pied dans cette ruche endormie. Ainsi vous pourriez profiter de la confusion qui s'emparerait de nos petites abeilles, de manière à pouvoir affubler de critiques cinglantes Fiennes et le pouvoir en place. Vous deviendriez alors aux yeux des électeurs, une sorte de libérateur dépositaire de l'ordre et la justice eu sein du Monde Magique! Ne rêviez-vous pas de devenir un super héros dans votre prime enfance? Avec cette méthode vous en avez l'occasion, l'opinion publique vous fera de divines éloges, tandis que Fiennes perdra rapidement toute crédibilité... "

La bouteille de Ragnarov teinta conte le rebord du verre tandis que Jacob en versait le contenu. Mais plutôt que de trinquer à nouveau avec son intriguant confrère, il reposa celui-ci. Le visage de Jacob devint alors si froid que le marbre des dalles du Ministère, tandis qu'il révélait l'ultime solution.

"Enfin la dernière solution qui pourrait s'avérer aussi dangereuse que efficace, serait d'éradiquer le mal à sa source. Et donc vous m'aurez comprit, de se débarrasser en toute discrétion de l'encombrant bourdon qui siège sur le trône de notre ruche. Exclure radicalement Fiennes de l'équation est peut être une méthode moralement contestable, mais... "

Jacob s'avança sur son siège pour planter son regard de serpent dans les yeux de celui qu'il entrevoyait comme le futur Ministre de la Magie.

Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] 140530100548930119

"Mais après tout, Dieu ne s'encombre pas de ce genre de détail quant il s'agit de le faire... Il le fait tous les jours pour le bien de l'espèce humaine. Certes, tuer est répréhensible pour le pauvre manant... Mais certainement pas pour celui qui le fait à des fins utiles! Je vous le demande monsieur Marchebank. Est-il préférable de laisser le monde magique tomber dans le chaos plutôt que d'agir? Quel est le prix d'une vie contre celles de millions d'honnêtes citoyens? Si vous incarnez l'image du Dieu libérateur dans l'esprit collectif du Peuple; Qui pourrait bien oser vous reprocher quoi que ce soit de répréhensible? "

Jacob tendit son verre en direction de Leopold, son air grave cédant la place à un sourire franc et sincère.

"Je crois en vous, Leopold! Vous disposez du talent et des qualités nécessaires pour vous imposer comme notre libérateur. Pour le bien du Monde Magique, ne laissez pas passer cette incroyable opportunité de pouvoir écrire l'histoire. Je serai à vos cotés, quoiqu'il m'en coûte, car je préfère m'installer à la table de mes idéaux plutôt que de devoir me contenter des restes d'une vie devenue insignifiante et dictée par des incapables. Je suis un homme de parole, jamais je ne vous ferai défaut. Laissez-moi vous aider, et vous ne le regretterez point ... "

Jacob resta de longues secondes son verre levé, dans l'attente d'un tintement cristallin qui sonnerait le glas du règne de Fiennes et l'aube d'une nouvelle alliance indéfectible....


Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] 190422020911987385
Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
Messages : 872
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitimeSam 31 Mai 2014 - 19:11
Leopold l'apiculteur se réinstalla confortablement dans son fauteuil et écouta avec attention les trois solutions envisagées par son collègue. Quelle bonne surprise était-ce là que de découvrir qu'il avait un allié, et quel allié ! Leopold devait bien avouer que ses réserves tombaient au fil des minutes qui passaient, découvrant que Jacob était certes peut-être un peu excentrique sur certains aspects - Dieu ? Quel Dieu ? - mais qu'il avait les mêmes ambitions que lui. Qui plus est, il semblait vouloir collaborer avec Leopold, ce qui était assez inattendu. Le directeur avait l'habitude d'agir seul, s'achetant des soutiens par le pouvoir et l'argent, mais voilà que l'un de ses égaux voulait comploter avc lui... Ma foi, il n'allait pas s'en plaindre. Il n'aurait même pas à se disputer le rôle de Ministre avec Jacob puisque celui-ci ne semblait pas le convoiter pour lui-même mais aspirait simplement à se ranger à ses côtés. Qu'à cela ne tienne, Leopold pouvait lui garantir une place de choix dans son futur gouvernement...

Profondément satisfait, Leopold leva son verre et attendit que Jacob trinque, scellant ainsi le début d'une collaboration qu'il espérait longue et fructueuse.

"Je suis flatté que vous me voyiez digne du poste de Ministre de la magie", répondit-il d'un ton modeste. "C'est une lourde tâche, il va sans dire, mais j'estime avoir l'expérience nécessaire pour mener un parti au bout de la course électorale puis pour diriger ce pays... Ce sont d'hommes comme vous et moi qui doivent forger la destinée de l'Angleterre, pas des doux rêveurs comme Fiennes et Dalnox qui n'ont que le charisme pour eux. Mais vient un moment où même le charisme ne suffit plus pour satisfaire le peuple... Quand on le réveille à coup de morsures de loups-garous et d'attentats terroristes, il faut pouvoir assurer derrière."

Leopold haussa les épaules et noya son monologue politique dans son verre. Il ne servait à rien de refaire encore et encore la liste des erreurs de Fiennes, les journaux en étaient remplis et même la Gazette s'y mettait. Jacob et lui étaient d'accord sur l'objectif à atteindre et, miraculeusement, sur les moyens à employer... Leopold ne comptait néanmoins pas tout lui révéler. D'une part parce que cela ferait partie du contrat dont il était en train de négocier les termes avec le futur assassin de Fiennes, et d'autre part parce que c'était bien trop dangereux. Pour s'assurer qu'un plan s'effectue parfaitement et sans fuites, il fallait réduire au minimum les personnes informées.

"J'ai bel et bien l'intention d'utiliser non pas une des méthodes que vous m'avez suggéré, mais les trois", avoua-t-il avec un petit sourire. "La méthode douce est nécessaire pour s'assurer le soutien des membres du parti et des sympathisants, comme je l'ai testé avec vous. Je ne peuxp pas affronter Fiennes de face, c'est certain, c'est pourquoi je me suis arrangé pour qu'un malencontreux accident survienne bientôt. Faites moi confiance pour les détails, il sera bientôt hors du jeu politique..."

La personne qu'il comptait engager était un professionnel, du moins il l'espérait. Vu les difficultés qu'il avait eu à trouver quelqu'un à la hauteur... Bien sûr, il aurait pu demander à Adonis de s'en charger depuis longtemps, mais le plan qu'il comptait mettre en place était bien plus élaboré, bien plus subtile. Faire tomber Fiennes ne lui assurerait pas l'élection, il lui faudrait encore gagner l'approbation des électeurs. Leopold ne manquait pas de charisme mais il restait le numéro trois du gouvernement Fiennes. S'il voulait être élu, il devait réussir à s'en démarquer, et il savait comment.

"Je compte bien mettre à profit la population excédée pour faire le sale boulot à notre place. Vraiment, il n'y aurait pas besoin de les pousser beaucoup pour faire tomber notre cher Ministre, et ne parlons même pas de Richard... Vous savez que Fiennes se rendra sur le Chemin de Traverse le mois de prochain, pour son discours dont il nous rebat les oreilles depuis deux mois... Quelle magnifique occasion pour un groupe d'ouvriers syndiqués de la cité Nimbus pour venir exprimer leur mécontentement, ne pensez-vous pas ? Bien sûr, des débordements sont si vites arrivés, surtout si la police magique et les aurors présents sur place, en sous-nombre, ne sont pas à la hauteur pour maintenir l'ordre... Qui sait ce qui peut arriver alors ? Un accident est si vite arrivé, surtout quand tant de personnes en veulent à notre cher Alan..."

Leopold avait du mal à dissimuler la satisfaction que lui procurait cette idée, non seulement parce qu'il ressentait ce désir de pouvoir mais également parce qu'il aimait tuer. Enfin, pas tuer directement, voilà bien quelque chose qu'il n'avait jamais fait, mais commanditer la mort de quelqu'un était particulièrement réjouissant. Prévoir tous les détails, sélectionner le mode opératoire minutieusement et sélectionner l'assassin, pour voir ensuite sa victime désignée, quelqu'un qu'il méprisait toujours, périr comme prévu... Certains, comme Gordon, aimaient jouer au Quidditch. Leopold, lui, avait des passes-temps plus morbides.

"Quel malheur ce serait si, ce jour là précisément, une catatrophe magique vous conduisait à demander l'aide de la justice, mobilisant par là même une partie des aurors loin de Londres... Il ne faudrait pas que ce soit un évènement de trop grande ampleur, néanmoins, pour ne pas attirer l'attention ni perturber le programme de Fiennes", murmura-t-il en observant Jacob avec attention, se demandant s'il serait prêt à prendre part à son complot. En lui donnant une petite mission, Leopold s'assurerait à la fois sa fidélité, car il serait tout aussi trempé que lui dans le meurtre, et à la fois apaiserait quelque peu sa curiosité. Jacob n'avait pas besoin de connaître tous les détails. Un magicien doit savoir garder ses secrets...
Jacob Dalhiatus
Jacob DalhiatusDirecteur de Département
Messages : 158
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitimeJeu 5 Juin 2014 - 9:18
Ainsi donc un malencontreux accident allait survenir sur la personne du Ministre de la Magie? Nul doute que cela nécessitait une certaine dose de courage que de vouloir s'attaquer au sorcier le plus prestigieux d'Angleterre, qualité dont n'était point dépourvu l'audacieux Leopold Marchebank. Mais il lui faudrait bien plus que de l'assurance, et se montrer des plus imaginatifs dans la manière de procéder pour exclure Fiennes de l'équation. Un seul faux pas dans ses machinations de prédateur politique, et Leopold serait relégué au statut de traitre à abattre auprès des bien-pensants du MIM. Avait-il réellement jauger toute l'étendue des risques d'une telle entreprise? Très certainement...

Car s'il fallait lui loué une qualité, cela serait celle d'être un homme réfléchi. Leopold appliquait à la lettre les préceptes de Machiavel, qui imposait d'avoir toujours une longueur d'avance sur ses ennemis. Jacob esquissa un petit sourire satisfait alors que les contours du complot se dessinaient. Nul doute, Léopold tenait la corde, et disposait de bon nombre d'atouts dans son jeu. Jacob Dalhiatus ne pouvait que se féliciter d'avoir sauté dans le bon wagon et rejoins la trame de ce comploteur hors-pair. Leopold était le genre d'homme qu'il valait mieux avoir de son coté, plutôt que inversement. Jacob s'extasia de voir que le Directeur du Départements des Créatures Magiques avait d'ores et déjà planifié la chute de Fiennes dans ses moindres lignes. Derrière ses airs empreints de scrupule et de bonnes intentions, se cachait en vérité un des stratèges des plus dangereux qu'il eut été donné à Jacob de rencontrer. C'est pourquoi, il prêta une oreille attentive à son projet de renversement du pouvoir.

Le plan de Leopold paraissait au demeurant infaillible, une savante combinaison de complots en tout genre qui réunifiait les trois méthodes préconisées par Jacob. Un concentré de machiavélisme qui ne visait qu'à faire se retourner le peuple contre le Ministre de la Magie. La cité Nimbus était en ébullition depuis le scandale sanitaire qui avait ravagé bon nombre de familles d'honnêtes ouvriers, et Leopold souhaitait s'engouffrer dans cette faille. En effet, il ne fallait pas grand chose pour que la situation n'empire; juste un peu de sel sur la plaie encore béante de la consumeuse, et un tumulte sans précédent finirait par ensevelir toutes les meilleures justifications du malheureux Fiennes. Mais n'était-ce pas dangereux de déverser un torrent de haine sur le chemin de Traverse? Embraser les esprits pouvait engendrer une révolte des plus dangereuses, et Jacob éprouva d'ailleurs un certain malaise en pensant à l'enseigne T&T de sa bien aimée qui risquait d'être affectée en cas de rixes ou autres. Mais très vite il balaya l'aspect émotif pour se reconcentrer sur l'essentiel, à savoir : Anéantir la réputation du Ministre de la Magie, en faisant basculer sa conférence de presse dans le chaos; Voilà la seule chose qui importait...

Dans son entreprise Leopold cherchait des alliés, du moins il sollicitait une aide qui puisse disperser le service d'ordre qui devrait logiquement se regrouper autours de la personne de Fiennes. A demi-mot, l'astucieux comploteur suggérait de créer une diversion qui éloigne, pour un temps, les fidèles Aurors du Chemin de Traverse. Bref que les yeux de la Justice Magique se tourne ailleurs que sur le Chemin de Traverse. Avec Jacob Dalhiatus, il venait assurément de frapper à la bonne porte. Le Directeur en charge de protéger le monde magique des éventuelles catastrophes, se mit alors à cogiter sur la meilleure manière d'en laisser une se propager. Jacob demeura inflexible durant plusieurs secondes, alors que de sombres machinations commençaient à germer dans son esprit...

Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] 140605074854136528

En guise de proposition, il débuta avec l'élément déclencheur qui pourrait enflammer le Chemin de Traverse.

"Je vois que vous avez tout prévu dans les grandes lignes. J'avoue que cela est plutôt rassurant quand l'on doit s'attaquer à un homme de l'envergure d'Alan Fiennes. Pour ce qui est de profiter de la colère du peuple, je pense pouvoir entretenir un climat de tension. En un mot, être cette petite étincelle qui déclenchera l'incendie salvateur qui mettra à mal le régime en place. Je possède une connaissance sur Bristol... Une charmante corneille qui se fera un malin plaisir de colporter des rumeurs ignobles à l'encontre de notre inestimable Ministre de la Magie. Je peux vous garantir qu'elle usera merveilleusement de sa plume pour propager dans l'esprit de nos chers concitoyens, un tel sentiment d'injustice qu'ils n'auront plus qu'une seule volonté : Celle d'exprimer leur colère à monsieur Fiennes. "

Jacob fit tournoyer son verre quelques instants, se refusant encore à trinquer avec Leopold tant qu'il n'aurait pas exprimer l'intégralité de ses suggestions. Alors qu'une discussion de Swann lui revenait en tête, Jacob fit une nouvelle proposition, qui cette fois-ci concernait le leurre employé pour berner la vigilance des Aurors...

"Je ne peux que m'incliner devant votre génie. Que les regards de la Justice Magique se tournent ailleurs que sur le Chemin de Traverse, serait un moyen efficace pour laisser se propager le chaos tant espéré, qui j'en suis assuré portera un camouflet fatal au tandem Fiennes-Dalnox. Nous ferions ainsi une pierre deux coups. " Jacob passa un bref instant sa main sur son menton, tandis qu'une idée lui venait en tête. " Avez-vous déjà entendu parler des Hébrides, monsieur Marchebank? Il se murmure qu'il s'agit d'un charmant endroit isolé, où l'on peut avoir la chance d'apercevoir parmi les plus belles variétés de dragons de ce monde. Si le bureau des Aurors venait à apprendre que l'une de ses créatures risquait d'être dérober sous peu par les Mardoliens, en vue d'un attentat magique; Ne pensez-vous pas que cela représenterait une menace des plus parfaites? Il se trouve que je connais certains noms parmi les clans qui pullulent au sein de ces iles lointaines, ce qui donnera plus de crédibilité à ce détournement de dragon. Et puis, un peu de tourisme bucolique ne fera pas de mal à nos Aurors, n'est-ce pas? "

Le Directeur du Département des Catastrophes Magiques tiqua un bref instant, alors qu'il était sur le point d'entamer à présent le passage délicat des transactions. En homme rationnel qu'il était, Jacob Dalhiatus ne voulait point prendre des risques inconsidérés sans obtenir certaines compensations. Car même s'il était un homme de conviction, le jeu devait en valoir la chandelle et offrir une certaine assurance contre les risques entrepris.

"Monsieur Marchebank, vous savez que je suis homme de conviction, et que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider à gravir les échelons qui vous conduiront au poste de Ministre de la Magie. Je suis prêt à m'investir personnellement et financièrement pour faire de vous le libérateur du Monde Magique, mais... "

Jacob Dalhiatus ne se laissait point manœuvrer facilement, et au bal des manipulateurs, il n'était assurément pas le plus mauvais danseurs.

"En contrepartie, seriez-vous en mesure de satisfaire certaines de mes exigences au cas ou vous deviendriez le nouveau roi de ce monde Magique? Vous comprenez que au delà de mes idéaux, je reste un homme malgré tout. Un homme avec ses faiblesses, cherchant à protéger ses intérêts, et qui souhaite surtout garantir un avenir décent à ses proches... "

En plus d'obtenir certaines garanties personnelles, Jacob voulait surtout protéger les siens, et ce qui restait de sa famille. Car s'il se souciait très peu de l'avancée de sa carrière, sachant que son talent et son intelligence finiraient toujours par le conduire vers les hautes sphères politiques; mais il s'en faisait davantage pour son entourage. Surtout lorsque ce dernier ne se limitait plus qu'à deux personnes...


Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] 190422020911987385
Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
Messages : 872
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitimeSam 5 Juil 2014 - 10:57
Pour le plus grand plaisir de Leopold, son nouvel acolyte se prit au jeu et lui proposa aussitôt quelques idées très intéressantes afin de mettre à mal le régime de Fiennes. Assurément, les relations étaient importantes pour manœuvrer en politique, et à en croire Jacob, il n'en était pas dépourvu. Entretenir de bonnes relations avec la presse était toujours un bon atout, et Leopold approuva d'un signe de tête la proposition de son collègue. Les tensions étaient déjà présentes dans leur pays mais elles pourraient être apaisées, tout comme elles pouvaient aisément être exacerbées. C'était bien là la solution qui le séduisait le plus, car il entendait bien créer une confusion telle que l'attaque de Fiennes passerait pour un malencontreux accident, causé par sa propre négligence.

Pour cela, éloigner les aurors était indispensable. Jacob semblait avoir une idée parfaite pour cela, impressionnant Leopold par sa rapidité de réflexion. S'il parvenait à la mettre en place, son idée permettrait d'envoyer une bonne partie des aurors en mission sur une menace crédible, ôtant une bonne partie de sa protection au ministre. Impliquer les mardoliens dans la chute de Fiennes et de Dalnox plaisait beaucoup à Leopold. Ce serait là une fin parfaite pour un gouvernement imparfait... Le futur Ministre écouta avec jubilation, et non sans une certaine surprise, Jacob lui exposer ses idées, ravi du plan qui se dessinait peu à peu. Avec un tel allié, qui n'était pas acheté par l'argent comme les autres comparses de Leopold, ses désirs de pouvoir voyaient augmentées leurs chances d'être concrétisées. De plus, c'était rassurant et gratifiant de savoir que quelqu'un d'autre le voulait au pouvoir à la place de Fiennes. S'il voulait être élu légitimement, Leopold se devait de pouvoir convaincre un auditoire sur ses capacités et de faire preuve d'un minimum de charisme, sans quoi les bulletins de vote le remettraient bien vite à sa place...

Un petit rire secoua le directeur à l'entente du trait d'humour de Jacob, et il lui répondit avec bonne humeur :

"Je suis même persuadé que cela leur fera le plus grand bien. Cette échappée aux Hébrides me paraît parfaite. Mêler les dragons et les mardoliens à tout ceci, j'aime votre style, Monsieur Dalhiatus..."

Leopold gratifia son nouvel acolyte d'un sourire complice, couvant du regard sa nouvelle conquête politique. Un allié pareil, il allait le choyer et s'assurer qu'il n'ait aucune raison de remettre en cause sa fidélité. Si Jacob avait l'esprit aussi aiguisé et les relations aussi étendues qu'il le pensait, alors c'était un atout de poids pour son futur régime... Jacob avait bien conscience des risques qu'il prenait en s'alliant ainsi à l'outsider qu'était Leopold. Ils n'avaient même pas parlé parti politique ou programme pour l'instant, que Jacob lui offrait déjà ses services. Il était donc tout naturel que le directeur des catastrophes ait besoin de certaines assurances avant de s'engager à ses côtés... Lui aussi devait profiter de ce revirement politique et son entourage ne devait pas en pâtir, c'était bien naturel. Leopold ne comptait pas se montrer difficile sur les négociations, mais il attendait tout de même de voir si les exigences de Jacob n'étaient pas trop farfelues.

Leopold croisa les bras sur sa poitrine et offrit à Jacob un visage compréhensif.

"Bien entendu, l'entourage d'un homme est son bien le plus précieux..."

Lui-même se fichait bien d'une bonne partie de son entourage, mais il avait compris depuis longtemps que ce n'était pas le cas de la grande majorité de ses semblables. C'était d'ailleurs une très bonne façon de contraindre quelqu'un : trouver la personne qui comptait le plus pour lui, et menacer de lui nuire. Chez Leopold, c'était probablement son arrière-grand-mère Griselda, mais elle se défendait très bien toute seule, du haut de son million d'années... Alors, qui comptait tant pour Jacob Dalhiatus ? Leopold était tout à fait curieux de le savoir...

"Quelles sont vos exigeances ?", s'enquit-il sobrement. Après le débat idéologique et les plans machiavéliques, il était temps d'entrer dans le concret...
Jacob Dalhiatus
Jacob DalhiatusDirecteur de Département
Messages : 158
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitimeSam 16 Aoû 2014 - 16:51
L'espace d'une seconde, Jacob se sentit dans la position d’Aladin, au moment où il devait prononcer ses trois vœux au génie de la lampe magique. Mais en homme intelligent et avertit, il savait qu'il ne devait pas exiger l'impossible, sous peine de voir Leopold Marchebank se rétracter aussi rapidement que la vitesse à laquelle ce complot avait germé. En somme, il fallait être raisonnable pour ne pas refroidir les ardeurs machiavéliques du Directeur de Contrôle et de régulation des Créatures Magiques. Même si Leopold Marchekank incitait à la confiance dans son discours, il ne fallait point ignorer que derrière ses sourires complices se cachait un animal politique, prêt à dévorer le premier inconscient. Mais plutôt que de se retenir et brimer une carrière qui demeurait au point mort depuis trop longtemps, Jacob préféra dévoiler ses cartes, plutôt que de se défausser. Il frotta instinctivement ses mains, faisant mine de réfléchir, alors qu'il connaissait exactement la teneur de ses doléances. Jacob se racla légèrement la gorge, puis prononça de sages paroles.

" Lorsque je parlais d'exigences, je me suis quelques peu laissé emporter par le vent d'espoir que m'insuffle notre discussion. Vous comprenez, il est tellement grisant de trouver quelqu'un qui partage les mêmes ambitions. Enfin, pour en revenir à la teneur de mes propos : plus que des exigences, ce sont des souhaits que j'aimerai vous exprimer. Car je me doute que certaines de mes requêtes pourraient s'avérer irrecevables. En vérité, j'aimerai vous soumettre trois projets qui me tiennent à cœur... "

Jacob fit un petit geste de la tête comme si cela s'avérait nécessaire pour remettre en place sa petite mèche grise stupefixée sous une couche de gomina. Un réflexe de jeunesse sans doute, qui ne visait qu'à cacher le léger embarras qui l'habitait au moment d'exprimer ses volontés.

"Le premier d'entre eux concerne mes ambitions personnelles et plus particulièrement l'évolution de mon Département. Car l'âge avançant, j'ai appris à me montrer raisonnable et à savoir me contenter de ce dont je disposais. Le Départements des Catastrophes Magiques et la gestion des Oubliators suffisent à combler dignement mes attentes, et je n'exigerai, à proprement parlé, aucune forme de promotion. Par contre, j'ai souvent milité sans succès pour que l'on m'accorde des meilleurs moyens dans la lutte contre les catastrophes magiques. Je m'explique. Parfois une simple intervention nécessite de passer par une multitude de services : Oubliators, Aurors, Brigade de la Police Magique, Comité d'excuse à l'intention des moldus, DOM, et j'en passe... Cela nuit considérablement à notre efficacité, et nous passons plus de temps à nous soucier des frontières et des champs de compétences de chacun, plutôt que d'arrêter les vrais criminels. Alcyd Mardol doit bien s'amuser de nous voir crouler sous la paperasse, tandis qu'il prépare en toute quiétude l'attentat suivant. Cela ne peut plus durer... "

Jacob poussa un long soupir, avant d'en venir directement au fait :

"Si jamais vous preniez le contrôle du Ministère, j'aimerai que vous instaureriez une sorte de Milice Politique dans laquelle les différents corps de métier, visant à la protection du monde magique, puissent travailler en parfaite osmose. Trop de divisions dans nos structures entrainent forcement une désunion, vous ne trouvez pas? Par exemple, à quoi sert réellement le DOM? Si ce n'est à faire mousser l'égo de monsieur Fiennes... "

Jacob Dalhiatus éprouvait des griefs à l'encontre de ce qu'il appelait le "Grenier du Ministère", en rancunier qu'il était, il n'oubliait pas que le DOM avait amputé son Département de plusieurs champs de compétence. Cette parodie de Département devait disparaitre, et dans sa grande mansuétude, Jacob accorderait même une place vers laquelle rebondir à l'ami de Swann, ce comment s'appelait-il? Oui, Aaron Finnigan. Après tout, les archives avaient besoin d'un réel effort de rangement. Un petit sourire rusé se dessina sur ses lèvres, alors qu'il pensait au plaisir qu'il aurait de mettre à sa botte, l'ex de sa future épouse...
Puis il revint à sa deuxième volonté. Elle concernait cette fois-ci l'avenir de sa demi-sœur.
Mildred représentait le seul lien familial qui lui restait, et il espérait pouvoir l'aider à mettre un pied à l'étrier. Son journal Multiplettes n'arrivait point à prendre son envol, sans doute en mal de scoop croustillant, et manquait encore d'une certaine légitimité pour s'imposer. Multiplettes était jugé trop racoleur par de nombreux professionnels de la Presse, ce qui affectait considérablement l'humeur de la sorcière rousse. Mildred avait notamment essuyé une violente critique de la part d'un journaliste du Gringotts Times, qui avait comparé son journal à une "déjection de troll retrouvé dans le caniveau". Charmant monde de requins que celui de la presse! Dès lors, Jacob avait passé son week-end à tenter de réconforter sa soeurette, alors qu'elle semblait au bord d'une légère dépression. Comme quoi, même la plus farouche des amazones, dissimulait un cœur aussi fragile que de la porcelaine; Ainsi sont faites les femmes.

"Ma deuxième volonté est d'ordre plus privé, et concerne la personne de Mildred Magpie... Vous n'êtes pas sans ignorer qu'il s'agit de ma demi-sœur, et le dernier lien familial qu'il me reste sur cette terre. J'aimerai que vous lui veniez en aide dans ses affaires... "

Bien entendu, Leopold Marchebank ne connaissait que trop bien la scandaleuse journaliste pour avoir, comme bon nombre de célébrités, tremper dans l'une de ses affaires sordides. En effet, il y a quelques temps de cela, Multiplettes avait accordé une interview exclusive à une stagiaire du ministère, une certaine Lyonna Aulasol qui accusait le ministre Marchebank d'harcèlement sexuel sur sa personne. Mildred Magpie avait même enfoncé le clou en comparant Leopold à un "singe bonobo sous aphrodisiaque".  Info ou intox, Leopold fut tiré d'affaire, quand Lyona la mythomane retira sa plainte, et s'accusa de mensonge. Cette dernière s'en tira avec un simple blâme, tandis que Multiplettes fut contraint de verser des dédommagements pour préjudice causé à monsieur Marchebank. Nul doute que les rapports entre le politique et la rédactrice en chef du journal devaient forcément être tendus. Mais Jacob tenta d'enterrer cette vieille guerre.

"Je vous en prie monsieur Marchebank, laissez-moi le temps de m'exprimer avant de monter sur vos grands Abraxans. Je pense que les médias sont l'une des clefs de notre succès futur. L'image que vous colporterez sera celle que voudra bien en faire la presse. Et sans vouloir être pessimiste, tenter de corrompre "La Gazette des Sorciers", "Gringotts Times" ou même "Sorcières Hebdo", cela tiendrait presque du miracle. La prétendue indépendance des médias, enfin vous connaissez le refrain. Par contre, je connais très bien la nature de Mildred Magpie, c'est une femme profondément vénale qui contre rémunération pourrait compromettre sa propre mère dans un article destructeur! Mais je vous rassure, pour l'heure, inutile de verser la moindre noise. Il suffirait de divulguer certaines informations à Multiplettes, les plaçant en pole position sur certain scoop, si vous voyez ce que je veux dire... Alors peut être que Mildred Magpie changerait sa baguette de main, et dresserait de vous un portrait des plus élogieux. Après tout, n'est-ce point le moment d'enterrer les vieux conflits? "

Jacob tenta de jeter un regard complice à Leopold, de manière à l'assurer de la véracité de ses dires. Il espérait que ce dernier n'entrevoyait pas une sombre machination pour l'évincer de son poste. Politique et paranoïa faisant souvent bon ménage...

"Je vous assure que si vous décidiez d'inclure Multiplettes dans notre noble projet, je serai l'intermédiaire et je prendrai tous les risques. Jamais vous ne serez en contact direct de quelque manière qui soit avec Mildred Magpie. Je vous le promets... "

Un long silence s'installa entre les deux politiciens, quand Jacob réalisa que c'était à son tour de parler et de soumettre sa dernière doléance.

"J'oubliais mon troisième souhait! Et bien, je pense qu'il sera le moins compliqué de tous, enfin surtout pour vous. Puisque j'aimerai pouvoir vous inviter chez moi, avec votre compagne. Accepteriez-vous de rejoindre une garden-party dans mon humble demeure? Je tacherai de vous offrir d'aussi bon breuvage que les vôtres! D'ailleurs... "

Jacob saisit son verre, et le tendit en direction de Leopold Marchebank.

"Que Merlin et Morgane nous protège dans notre engagement de libérer le Monde Magique des griffes du MIM. Trinquons à notre alliance!  "

Un tintement sur le verre, et un pacte machiavélique serait définitivement scellé...

Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] 140816050903672106

RP Terminé pour Jacob:


Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] 190422020911987385
Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
Messages : 872
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitimeMar 2 Sep 2014 - 19:24
Le verre de Leopold vint rencontrer celui de Jacob en un léger tintement avant de revenir à hauteur de son visage. Leopold prit le temps de savourer le goût délicieux de l'alcool qui lui réchauffait la gorge avant de répondre à son nouvel acolyte, qui venait de formuler ses demandes. Les politiciens verreux qui rencontraient le plus de succès au cours de leur carrière étaient ceux qui savaient préserver une image d'homme droit et honnête, ce qui en faisait une espèce rare à laquelle ils avaient la chance d'appartenir tous deux. Jacob se révélait particulièrement surprenant en la matière, ce qui n'était pas pour déplaire au futur ministre de la magie, qui voyait là un second cerveau capable de manigancer pour obtenir le pouvoir et surtout, le conserver. Avec Jacob, Leopold pourrait fomenter sans vergogne des plans ignobles et il s'en réjouissait d'avance...

Reposant son verre sur son bureau, Leopold laissa planer le silence quelques secondes, faisant mine de réfléchir aux exigeances de son collègue. En réalité, sa réponse était toute trouvée, puisqu'il s'agissait d'un bien maigre prix à payer pour pouvoir bénéficier d'un tel allié. Son regard sombre se fixa sur son interlocuteur, semblant le jauger, puis il se décida à répondre :

"Voilà qui me paraît tout à fait raisonnable, monsieur Dalhiatus. Pour être honnête, je n'imagine pas une seule seconde poursuivre mon mandat en conservant l'organisation ministérielle de monsieur Fiennes. Il va sans dire que le DOM sert l'image d'Alan bien plus qu'il ne sert l'efficacité des actions ministérielles. C'est un gouffre financier et une perte de temps pour tout le monde et je compte bien remettre les choses à leur place. Bien entendu, il serait délicat de supprimer complètement le DOM, vous vous en doutez. Cela coûterait probablement autant de restructurer ce département que ce qu'a pu coûter sa création, cela ne serait bon pour personne. Néanmoins... il faudra étudier sa composition et ramener certaines de ses branches dans les départements auxquels elles devraient appartenir. Revenir à plus d'unité me paraît en effet une excellente idée."

L'unité serait en effet le maître mot de son régime. Il fallait plus d'unité dans ce pays divisé, de l'unité au Ministère, de l'unité dans la politique et dans la presse, de l'unité dans les pensées. Il était temps de rassembler ce pays sur le point de se fracturer, de l'unir dans la poursuite d'un but qui serait fixé par Leopold et par personne d'autre... Quelle étonnante perspective, tout ce pouvoir concentré entre ses mains ! Une unité de pouvoir... Il en frissonnait d'avance.

"Quant à votre idée d'une milice politique, elle me paraît bonne." De l'unité dans les actions du gouvernement, des aurors, des oubliators permettrait en effet une bien plus grande efficacité entre les services.

"Néanmoins, elle est délicate sur le plan politique, surtout avec une telle dénomination. Certains pourraient y voir un geste autoritaire de ma part, vous comprenez ?"

Et loin de lui l'envie d'apparaître comme autoritaire, vraiment... Du moins, pas trop vite, songea-t-il en souriant intérieurement. S'il était élu, cela ne serait pas pour faire des compromis ou de la paperasse. Cette milice était une excellente idée et il comptait bien se l'approprier.

"Je pense néanmoins que la création d'un tel organe pourrait être justifiée par le caractère exceptionnel des troubles qui agitent le pays. Dans l'hypothèse où les troubles persistent après mon élection, bien évidemment..."

Leopold glissa un regard entendu à son interlocuteur. Ils sauraient entretenir les troubles suffisamment longtemps pour justifier leurs mesures les plus contestables, puis apaiseraient les choses une fois leurs réformes en place. La milice serait alors rentrée dans les moeurs car elle aurait démontré son efficacité.

"Il faudra étudier cela après mon élection afin de mettre cet organe en place sans susciter de tollé, mais je suis sur que nous y parviendrons. Il me semble que c'est une idée tout à fait intéressante qui mérite d'être expérimentée. Les aurors et les oubliators, notamment, travaillent très souvent en collaboration, tout comme ils travaillent avec les employés du service des créatures dès qu'une créature crée un problème de sécurité ou de rupture du secret magique. Mais cette collaboration manque d'efficacité et de coordination et entraîne des problèmes de paperasse interminables. Nos départements sont trop cloisonnés. Je suis donc d'accord pour creuser cette idée de milice !"

Leopold réfléchit ensuite à la seconde requête de Jacob, pour laquelle il n'avait pas plus de réserves. Multiplettes lui avait causé de sacrés problèmes d'image pendant un temps mais il s'était battu pour la rétablir, aidé dans le fait qu'il n'était effectivement pas coupable de ce dont on l'accusait. Quelle ironie que son image soit entachée par le seul crime qu'il n'avait pas commis ! Il fallait dire que Leopold se montrait toujours prudent avec les employées du ministère, conscient que de telles accusations à caractère sexuel pouvaient lui causer son emploi et sa réputation, et cela pour de bon. Il évitait fermement les relations avec les employées de son propre département, et avec les stagiaires en général, du fait de leur position de subordination. Alors il s'était arrangé pour que tout doute soit effacé dans l'esprit des lecteurs de Multiplettes quant à son possible harcèlement de cette Lyonna, et avait même gagné de l'argent au passage. Bien sûr, il s'était rendu coupable de menaces et pressions sur la pauvre femme pour la faire rétracter son témoignage, mais à la guerre comme à la guerre... Autant dire que ses relations avec Mildred Magpie n'étaient pas au beau fixe, mais il savait où étaient ses intérêts.

"Je ne suis pas quelqu'un de rancunier, votre demi-soeur n'a fait que son travail et, même si je dois reconnaître que Multiplettes n'est pas exactement ma lecture de chevet, j'ai conscience de sa grande influence."

Sur les esprits faibles, songea-t-il sans le dire.

"Si vous vous chargez de tout, il n'y aura pas de problèmes pour moi. Bien au contraire, je me réjouis de cette alliance..."

Alliances entre presse et politique, eh bien, son futur mandat commençait bien ! Tant mieux, ce n'était pas comme si sa conscience l'étouffait, et il savait que des liens avec la presse à scandale pourraient se révéler très utiles en temps venu.

"Quant à votre troisième demande, je l'accepte avec grand plaisir ! Je suis sur que nos compagnes s'entendront à merveille, miss Twilfit a l'air d'être une jeune femme étonnante. Quels hommes chanceux nous sommes..."

Oui, ils étaient chanceux, songea Leopold en raccompagnant Jacob à la porte de son bureau, quelques minutes plus tard. Le monde leur appartiendrait bientôt.

"Ce fut un vrai plaisir, monsieur Dalhiatus... Je pense que notre collaboration portera des fruits particulièrement juteux. J'attends votre hibou pour fixer une date pour notre petite garden party ! Passez une bonne fin de journée."

Leopold serra la main de Jacob avant de refermer la porte derrière lui et de regagner son bureau, un large sourire aux lèvres.
RP terminé
Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
Intrigues à Porc-Réal [PV Leopold] Icon_minitime